« Califat omeyyade » : différence entre les versions

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Muʿāwiyah Ier
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À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement [[Muʿāwiyah Ier|Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān]], gouverneur de [[Syrie (région)|Syrie]], au calife [[Ali ibn Abi Talib|ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib]], et après l'assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant [[Damas]] comme capitale, faisant de la Syrie la base d'un Califat qui fait suite au [[Califat bien guidé]] et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État [[musulman]] de l'Histoire. Ainsi, les successeurs de Muʿāwiyah {{Ier}} étendent les frontières du Califat de l'[[Indus]] jusqu'à la [[péninsule Ibérique]], entrant en guerre à plusieurs reprises notamment avec l'[[Empire byzantin]] et l'[[Empire khazar]], et faisant disparaître le [[Royaume wisigoth]]. Le Califat omeyyade s'étend même au-delà des [[Pyrénées]] avant d'être arrêté par [[Charles Martel]] à la [[Bataille de Poitiers (732)|bataille de Poitiers]].
 
Devant une expansion aussi importante et l'incorporation de populations non musulmanes toujours de plus en plus nombreuses, des problèmes d'assimilation, mais aussi de financement, ne tardent pas à se manifester. Les non musulmans ([[chrétiens]], [[juifs]], [[zoroastriens]]{{Etc.}}) jouissent d'une liberté de culte et d'une large autonomie judiciaire, mais ils sont soumis à l'impôt de la ''{{Langue|ar|texte=[[Djizîa|ǧizyah]]}}'' en compensation de leur exemption du [[service militaire]]. Étant donné l'expansion rapide, la plupart des fonctionnaires byzantins sont reconduits à leur poste après l'incorporation au Califat. Cette relative tolérance religieuse permet d'assurer une stabilité dans la Syrie, majoritairement chrétienne et fief des Omeyyades, mais d'autres provinces connaissent des troubles récurrents qui poussent à bout les finances de l'État afin de pacifier des régions souvent éloignées, mettant en danger une stabilité politique difficile sur un aussi vaste territoire. Ces troubles sont souvent dus à une inégalité sociale entre les musulmans arabes et les populations conquises, mais également entre tribus arabes rivales.
Vers [[746]] sort du silence au [[Grand Khorassan|Khorassan]] un mouvement assez hétéroclite, dirigé par les [[Abbassides]], qui finit par faire chuter et remplacer le Califat omeyyade après la [[bataille du Grand Zab]], en [[750]]. À la suite de cette bataille, la plupart des membres de la dynastie omeyyade sont tués, mais l'un de leurs survivants s’installe en [[Al-Andalus|al-ʾAndalus]] et fonde un [[Émirat de Cordoue|nouvel État]] à [[Cordoue]], cinq ans plus tard.
 
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Le successeur de ʾAbū Bakr, [[Omar ibn al-Khattâb|ʿUmar ibn al-Ḫaṭṭāb]] ([[634]]-[[644]]), même s'il diminue l'influence de l'élite de Qurayš en faveur des premiers compagnons du Prophète sur les plans politique et militaire, n'affecte pas l'ancrage grandissant des fils de ʾAbū Sufyān en Syrie, qui était déjà en grande partie conquise en [[638]]. Après la mort du gouverneur de Syrie [[Abu Ubayda ibn al-Djarrah|ʾAbū ʿUbaydah ibn al-Ǧarrāḥ]] en [[639]], Yazīd est nommé à sa place (districts de Damas, de [[Jund Filastin|Palestine]] et du Jourdain)<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Madelung|1997|p=60-61}}.</ref>. Il meurt peu après et ʿUmar nomme alors son frère [[Muʿāwiyah Ier|Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān]] gouverneur de Syrie. Le traitement de faveur de ʿUmar envers les fils de ʾAbū Sufyān pourrait venir de son respect envers cette famille, leur alliance bourgeonnante avec les puissants Banū Kalb pour contrebalancer l'influence des tribus [[himyarites]], déjà entrées dans le district de Homs pendant la conquête, ou simplement par manque de candidat convenable, la [[peste d'Emmaüs]] ayant déjà emporté de nombreux hommes, dont ʾAbū ʿUbaydah et Yazīd<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Madelung|1997|p=61}}.</ref>. Sous l'administration de Muʿāwiyah, la Syrie demeure pacifiée, organisée et bien défendue face à ses puissants voisins et anciens dirigeants, les [[Byzantins]]<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2004|p=62-64}}.</ref>.
 
À la mort du deuxième [[calife bien guidé]] ʿUmar en 644, [[Othmân ibn Affân|ʿUṯmān ibn ʿAffān]], un des tout premiers compagnons du Prophète et membre des Banū ʾUmayyah, lui succède. Initialement, il maintient les différents gouverneurs nommés par son prédécesseur à leur poste, mais, progressivement, commence à les remplacer par des Banū ʾUmayyah ou des membres du clan plus large des Banū ʿAbd Šams<ref name="Madelung 1997">{{Référence Harvard sans parenthèses|Madelung|1997|p=80}}.</ref>. Ainsi, Muʿāwiyah reste gouverneur de Syrie et d'autres membres du clan sont nommés gouverneurs de territoires conquis en [[Irak]] et en [[Monde iranien|Iran]]<ref name="Wellhausen 1927">{{Référence Harvard sans parenthèses|Wellhausen|1927|p=45}}.</ref>. [[Marwān Ier|Marwān ibn al-Ḥakam]], cousin de ʿUṯmān, devient son conseiller principal<ref name="Kennedy 2004 75">{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2004|p=75}}.</ref>. En [[645]]-[[646]], ʿUṯmān ajoute la [[Haute Mésopotamie|Djézireh]] aux territoires gouvernés par Muʿāwiyah et accède favorablement à sa demande de prendre possession de toutes les terres byzantines en Syrie afin de financer ses troupes<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2004|p=63}}.</ref>. Même s'il est un membre important du clan des Banū ʾUmayyah, ʿUṯmān n'est généralement pas considéré comme faisant partie de la [[dynastie omeyyade]] car élu par [[Choura|consensus]] parmi le cercle restreint des dirigeants musulmans ; d'ailleurs, il n'essaie jamais de nommer un membre de son clan à sa succession. Néanmoins, à la suite de sa politique, les Banū ʾUmayyah retrouvent la puissance qu'ils avaient perdue après la conquête de la Mecque<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Hawting|2000|p=26|id=1}}.</ref>. Cette politique finit par provoquer l'ire de l'élite musulmane ne faisant pas partie des Banū ʾUmayyah<ref name="Madelung 1997"/>{{,}}<ref name="Wellhausen 1927"/>. ʿUṯmān est assassiné à la suite de protestations en [[656]], déclenchant la [[Grande discorde]] ou Première [[Fitna|Fitnah]]. Selon l'historien [[Hugh N. Kennedy]], l'assassinat de ʿUṯmān est expliqué par sa détermination à centraliser le pouvoir de l'État entre les mains de l'élite de Qurayš, particulièrement son clan qu'il estime avoir la compétence et l'expérience nécessaires pour gouverner, aux dépends de nombreux premiers musulmans<ref name="Kennedy 2004 75"/>.
 
[[Ali ibn Abi Talib|ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib]], cousin et gendre de Mahomet, est élu pour succéder à ʿUṯmān, mais une partie de l'élite de Qurayš s'oppose à cette succession, vues les circonstances de la mort de ʿUṯmān, sans tenir ʿAlī pour responsable de son assassinat pour autant. Parmi les principaux opposants à l'élection de ʿAlī figurent les compagnons du Prophète [[Talha ibn Ubayd Allah|Ṭalḥah ibn ʿUbayd Allāh]] et [[Zubayr ibn al-Awwam|az-Zubayr ibn al-ʿAwwām]], qui, après avoir été réfractaires à la politique de ʿUṯmān en faveur des Banū ʾUmayyah, craignent de voir avec ʿAlī le pouvoir échapper des mains de Qurayš<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2004|p=75-76}}.</ref>. Cette opposition finit par dégénérer en guerre civile. Après la défaite des opposants de ʿAlī à la [[bataille du Chameau]], qui voit la mort de leurs principaux chefs Ṭalḥah et az-Zubayr, tous deux potentiels candidats au califat, Muʿāwiyah se voit propulsé à la tête de l'opposition<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Hawting|2000|p=27|id=1}}.</ref>. ʿAlī est désormais largement reconnu en Irak (où il établit sa capitale à [[Koufa]]) et en [[Égypte]]<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Wellhausen|1927|p=53}}.</ref>. S'il arrive à remplacer les gouverneurs de ces régions sans mal, il en va autrement pour la Syrie, que Muʿāwiyah gouverne depuis plus de seize ans et qui constitue une base politique et militaire (grâce aux tribus arabes syriennes aguerries par les combats contre les Byzantins) puissante<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2004|p=76}}.</ref>. Initialement, Muʿāwiyah se garde de revendiquer le califat, préférant plutôt saper l'autorité de ʿAlī et consolider sa position en Syrie, le tout au nom de la vengeance de l'assassinat de ʿUthman, dont il accuse ʿAlī<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Hawting|2000|p=27-28|id=1}}.</ref>{{,}}<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Madelung|1997|p=190}}.</ref>{{,}}<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Wellhausen|1927|p=55-56}}.</ref>. Les deux camps, avec le gros de leurs partisans respectivement d'Irak et de Syrie, finissent par se rencontrer à la [[Bataille de Siffin|bataille de Ṣiffīn]] au début de [[657]]<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Hawting|2000|p=28|id=1}}.</ref>. L'issue de la bataille est indécise et les deux partis décident de recourir à un arbitrage. Cette décision finit par affaiblir l'autorité de ʿAlī sur ses partisans, contraint de négocier avec Muʿāwiyah d'égal à égal<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Hawting|2000|p=28-29|id=1}}.</ref>. Ceux qui sont contre l'arbitrage, arguant que ʿAlī est choisi par [[Dieu]] pour être calife et qu'il ne doit pas lui désobéir, se séparent de son camp et deviennent les [[kharidjites]]<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2004|p=79}}.</ref>. La coalition de ʿAlī se désagrège progressivement, de nombreux chefs de tribus d'Irak rejoignant secrètement le camp de Muʿāwiyah, dont l'allié [[Amr ibn al-As|ʿAmr ibn al-ʿĀṣ]] finit par chasser en [[658]] le gouverneur que ʿAlī avait nommé en Égypte<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2004|p=80}}.</ref>. Pendant que ʿAlī est embourbé dans sa lutte contre les kharidjites, Muʿāwiyah est acclamé par ses partisans en Syrie, dont le noyau dur, les tribus arabes syriennes, le reconnaît comme calife en [[659]] ou [[660]]. ʿAlī est assassiné par un kharidjite en [[661]]. Muʿāwiyah saisit alors l'opportunité pour marcher sur Koufa, contraint [[Al-Hassan ibn Ali|al-Ḥasan]], fils de ʿAlī, à lui céder l'autorité califale et obtient la reconnaissance de la noblesse tribale arabe de la région<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Hawting|2000|p=30|id=1}}.</ref>{{,}}<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Wellhausen|1927|p=59}}.</ref>. Désormais, Muʿāwiyah est largement accepté comme calife, marquant ainsi le début du Califat omeyyade, avec [[Damas]] comme capitale, bien que l'opposition des kharidjites et de quelques loyalistes de ʿAlī persiste à un degré moindre<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Hawting|2000|p=31|id=1}}.</ref>.
 
=== SofyanidesSoufyanides ===
 
Muʿāwiyah {{Ier}} transfère la capitale de Koufa à [[Damas]]<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Wellhausen|1927|p=59-60}}.</ref>. L'émergence de la Syrie en tant que centre politique du [[monde musulman]] est due à vingt années de retranchement de Muʿāwiyah dans cette région, à la présence d'une population arabe relativement importante répartie à travers toute la Syrie, contrastant avec d'autres provinces où la présence arabe est isolée dans des villes de garnison, ainsi qu'à la domination d'une seule confédération tribale, Quḍāʿah, menée par les Banū Kalb, contrairement au large éventail de tribus en compétition en Irak<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Hawting|2000|p=842|id=2}}.</ref>. Selon le théologien [[Julius Wellhausen]], ces tribus arabes longuement établies en Syrie, anciennent [[chrétiennes]] et incorporées dans les armées byzantines et [[ghassanides]], {{Citation|sont plus habituées à l'ordre et à l'obéissance}} que leurs homologues irakiennes<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Wellhausen|1927|p=55}}.</ref>. Muʿāwiyah {{Ier}} s'appuie sur le puissant chef kalbite Ibn Baḥdal, ainsi que sur le noble [[kindite]] Šuraḥbīl ibn as-Simṭ et les commandants originaires de Qurayš aḍ-Ḍaḥḥāk ibn Qays al-Fihriyy et ʿAbd ar-Raḥmān, fils du général [[Khalid ibn al-Walid|Ḫālid ibn al-Walīd]], afin de garantir la loyauté des composantes clé des troupes syriennes<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2004|p=86-87}}.</ref>. Ces dernières sont occupées par le nouveau calife à lancer des raids annuels ou bi-annuels sur l'Empire byzantin, ce qui leur permet d'acquérir une expérience sur le champ de bataille et des butins importants, mais sans gain territorial permanent<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Kaegi|1992|p=247}}.</ref>. L'île de [[Rhodes]] est ainsi conquise pendant quelques années. Vers la fin de son règne, Muʿāwiyah {{Ier}} entre en trêve avec l'[[empereur byzantin]] {{Souverain2|Constantin IV}} pour une durée de trente ans<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2004|p=87-88}}.</ref>, obligeant les Omeyyades à payer un [[tribut]] annuel d'or, de chevaux et d'esclaves<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Lilie|1976|p=81-82}}.</ref>.
Le règne de Muʿāwiyah {{Ier}}, qui initie la dynastie des [[Soufyanides|Sofyanides]] (descendants de ʾAbū Sufyān) est marqué par une stabilité politique et une rapide expansion territoriale. À l'intérieur du Califat, la rébellion de Ḥuǧr ibn ʿAdiyy à Koufa est matée par le gouverneur d'[[Irak]] [[Ziyad ibn Abi Sufyan|Ziyād ibn ʾAbī Sufyān]]. Tout en encourageant la coexistence pacifique avec les [[Gens du Livre]], Muʿāwiyah {{Ier}} s'engage dans une guerre contre l'[[Empire byzantin]] et conquiert [[Rhodes]] et la [[Crète]], ainsi qu'une partie de l'[[Afrique du Nord]], où est fondée la ville de [[Kairouan]], et de l'[[Asie centrale]] ([[Kaboul]], [[Boukhara]], [[Samarcande]]).
 
Le principal défi de Muʿāwiyah {{Ier}} est de rétablir l'unité de la communauté musulmane et d'affirmer la crédibilité des institutions, ainsi que son propre pouvoir, à travers les provinces du Califat après la désintégration politique et sociale de la Grande discorde<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2004|p=82}}.</ref>. Les principales voix d'opposition viennent d'Irak : Koufa et [[Bassorah]], villes de garnison, peuplées d'Arabes arrivés avec la conquête musulmane durant les années [[Années 630|630]]-[[Années 640|640]], sont irritées par le transfert du pouvoir en Syrie, et sont réfractaires à tout pouvoir centralisé puissant, en général<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2004|p=82-83}}.</ref>. Les deux villes restent cependant divisées et en compétition pour l'hégémonie en Irak, et la population irakienne elle-même est globalement divisée en noblesse arabe tribale et en premiers convertis, eux-mêmes divisés en pro-[[Alides]] et en kharidjites, qui suivent leur propre interprétation stricte de l'islam<ref name="Kennedy 2004 83">{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2004|p=83}}.</ref>. Muʿāwiyah {{Ier}} décide d'adopter une approche décentralisée en Irak en forgeant des alliances avec la noblesse tribale locale, tel al-ʾAšʿaṯ ibn Qays, et en confiant l'administration de Koufa et Bassorah à des membres hautement expérimentés de la tribu de Ṯaqīf, respectivement al-Muġīrah ibn Šuʿbah et son protégé [[Ziyad ibn Abi Sufyan|Ziyād ibn ʾAbīh]], que le calife adopte comme son demi-frère<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2004|p=83-85}}.</ref>. En échange de la reconnaissance de sa suzeraineté, du maintien de l'ordre et de l'envoi d'une portion relativement symbolique des recettes fiscales provinciales à Damas, le calife laisse ses gouverneurs gérer leur province avec une grande autonomie<ref name="Kennedy 2004 83"/>. Après la mort d'al-Muġīrah en [[670]], Muʿāwiyah {{Ier}} rattache Koufa et ses dépendances à Bassorah, faisant de Ziyād pratiquement un {{Citation|vice-calife}} de la moitié orientale du Califat<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2004|p=85}}.</ref>. Par la suite, Ziyād lance une campagne concertée pour établir fermement la domination du Califat dans la vaste région du [[Grand Khorassan|Khorassan]], dans l'Est de l'Iran, et relancer les conquêtes musulmanes dans les régions environnantes ([[Kaboul]], [[Boukhara]], [[Samarcande]]). Peu après sa mort, son fils [[Ubayd Allah ben Ziyad|ʿUbayd Allāh]] lui succède<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2004|p=86}}.</ref>.
 
À l'ouest, ʿAmr ibn al-ʿĀṣ gouverne l'Égypte depuis sa capitale provinciale de [[Fostat]] en tant que partenaire virtuel de Muʿāwiyah {{Ier}} jusqu'à sa mort en [[663]], après quoi, des gouverneurs loyalistes sont nommés en Égypte, qui devient pratiquement un appendice de la Syrie<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2004|p=87}}.</ref>. Sous la direction de Muʿāwiyah {{Ier}} est lancée la conquête d'[[Ifriqiya]], menée en [[670]] par [[Oqba Ibn Nafi al-Fihri|ʿUqbah ibn Nāfiʿ al-Fihriyy]], qui y fonde la ville de [[Kairouan]]<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Kennedy|2007|p=209}}.</ref>.
 
À la mort de Muʿāwiyah {{Ier}} en [[680]], son fils [[Yazīd Ier|Yazīd {{Ier}}]] lui succède<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Marsham|2009|p=99}}.</ref>. Cette succession héréditaire n'est pas acceptée par de nombreux musulmans, notamment [[Abd Allah ben al-Zubayr|ʿAbd Allāh ibn Az-Zubayr]] et [[Husayn ben Ali|Al-Ḥusayn]], second fils de ʿAlī. La Deuxième Fitnah éclate. ʿAbd Allāh et Al-Ḥusayn se dirigent de [[Médine]] vers La Mecque. Puis Al-Ḥusayn continue vers Koufa pour rallier la population à sa cause, mais il est [[Bataille de Kerbala|intercepté]] à [[Kerbala]] par une importante armée omeyyade qui le tue ainsi que sa famille et ses compagnons. ʿAbd Allāh se proclame calife, soulève les deux villes saintes de La Mecque et Médine, et étend l'opposition jusqu'à [[Bassorah]], en [[Irak]]. Yazīd {{Ier}} arrête la révolte à Médine en [[683]] et meurt la même année.
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* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Fred McGraw|nom1=Donner|titre=The Early Islamic Conquests|traduction titre=Les Conquêtes islamiques précoces|lieu=Princeton|éditeur=[[Princeton University Press]]|année=1981|numéro d'édition=1|isbn=0691053278|présentation en ligne=https://books.google.co.ma/books?id=l5__AwAAQBAJ|lire en ligne=https://books.google.co.ma/books?id=l5__AwAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false|consulté le=10 mai 2020}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Oleg|nom1=Grabar|lien auteur1=Oleg Grabar|titre=La Formation de l'art islamique|collection=Champs|éditeur=[[Flammarion]]|lieu=Paris|année=2000|mois=4|jour=26|isbn=2080816454}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Gerald R.|nom1=Hawting|titre=The First Dynasty of Islam|sous-titre=The Umayyad Caliphate AD 661-750|traduction titre=La Première dynastie de l'Islam : Le Califat omeyyade 661-750|éditeur=[[Routledge]]|année=2000|mois=9|jour=8|isbn=0415240735|id=1}}.
* {{Chapitre|langue=en|prénom1=Gerald R.|nom1=Hawting|titre chapitre=Umayyads|auteurs ouvrage=Peri J. Bearman, [[Thierry Bianquis]], [[Clifford Edmund Bosworth]], [[Emeri Johannes van Donzel]], Wolfhart P. Heinrichs|titre ouvrage=Encyclopaedia of Islam|lien titre ouvrage=Encyclopédie de l'Islam|titre original=Encyclopaedia of Islam|traduction titre=Encyclopédie de l'Islam|volume={{X}}|titre volume=T–U|lieu=Leyde|éditeur=[[Éditions Brill|Brill]]|année=2000|numéro d'édition=2|année première édition=1960|réimpression=2007|isbn=9004112111|doi=10.1163/1573-3912_islam_COM_1287|présentation en ligne=https://referenceworks.brillonline.com/browse/encyclopaedia-of-islam-2|lire en ligne=https://referenceworks.brillonline.com/entries/encyclopaedia-of-islam-2/umayyads-COM_1287|consulté le=11 mai 2020|id=2}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Walter Emil|nom1=Kaegi|lien auteur1=Walter Emil Kaegi|titre=Byzantium and the early Islamic conquests|traduction titre=Byzance et les conquêtes islamiques précoces|éditeur=[[Cambridge University Press]]|lieu=Cambridge|année=1992|isbn=0521411726|présentation en ligne=https://books.google.co.ma/books?id=IvPVEb17uzkC|lire en ligne=https://books.google.co.ma/books?id=IvPVEb17uzkC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false|consulté le=23 mai 2020}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Hugh Nigel|nom1=Kennedy|lien auteur1=Hugh N. Kennedy|titre=The Armies of the Caliphs|sous-titre=Military and Society in the Early Islamic State|traduction titre=Les Armées des califes : Militaires et société dans l'État islamique précoce|éditeur=[[Routledge]]|lieu=Londres et New York|année=2001|isbn=0415250935}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Hugh Nigel|nom1=Kennedy|lien auteur1=Hugh N. Kennedy|titre=The Prophet and the Age of the Caliphates|sous-titre=The Islamic Near East from the Sixth to the Eleventh Century|traduction titre=Le Prophète et l'âge des Califats : Le Proche-Orient islamique du sixième au onzième siècle|éditeur=[[Routledge]]|lieu=Oxford et New York|année=2004|numéro d'édition=2|isbn=9780582405257|présentation en ligne=https://books.google.co.ma/books?id=Kak0CwAAQBAJ|lire en ligne=https://books.google.co.ma/books?id=Kak0CwAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false|consulté le=21 mai 2020}}.
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* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Ira Marvin|nom1=Lapidus|titre=A History of Islamic Societies|traduction titre=Une Histoire des sociétés islamiques|éditeur=[[Cambridge University Press]]|lieu=Cambridge|année=2002|mois=8|jour=16|isbn=0521779332}}.
* {{Chapitre|langue=en|prénom1=Giorgio|nom1=Levi Della Vida|lien auteur1=Giorgio Levi Della Vida|prénom2=Clifford Edmund|nom2=Bosworth|lien auteur2=Clifford Edmund Bosworth|titre chapitre=Umayya|auteurs ouvrage=Peri J. Bearman, [[Thierry Bianquis]], [[Clifford Edmund Bosworth]], [[Emeri Johannes van Donzel]], Wolfhart P. Heinrichs|titre ouvrage=Encyclopaedia of Islam|lien titre ouvrage=Encyclopédie de l'Islam|titre original=Encyclopaedia of Islam|traduction titre=Encyclopédie de l'Islam|volume={{X}}|titre volume=T–U|lieu=Leyde|éditeur=[[Éditions Brill|Brill]]|année=2000|numéro d'édition=2|année première édition=1960|réimpression=2007|isbn=9004112111|doi=10.1163/1573-3912_islam_SIM_7715|présentation en ligne=https://referenceworks.brillonline.com/browse/encyclopaedia-of-islam-2|lire en ligne=https://referenceworks.brillonline.com/entries/encyclopaedia-of-islam-2/umayya-SIM_7715|consulté le=10 mai 2020}}.
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Ralph-Johannes|nom1=Lilie|titre=Die byzantinische Reaktion auf die Ausbreitung der Araber|sous-titre=Studien zur Strukturwandlung des byzantinischen Staates im 7. und 8. Jhd.|traduction titre=La Réaction byzantine à la propagation des Arabes : Études sur le changement structurel de l'État byzantin aux {{Sp-|VII|et|VIII|s}}|lieu=Munich|éditeur=Institut für Byzantinistik und Neugriechische Philologie der Universität München|année=1976|oclc=797598069}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Wilferd|nom1=Madelung|titre=The succession to Muḥammad|sous-titre=A study of the early Caliphate|traduction titre=La Succession de Muḥammad : Une Étude du Califat précoce|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=1997|isbn=0521561817|présentation en ligne=https://books.google.co.ma/books?id=2QKBUwBUWWkC|lire en ligne=https://books.google.co.ma/books?id=2QKBUwBUWWkC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false|consulté le=11 mai 2020}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Andrew|nom1=Marsham|titre=Rituals of Islamic Monarchy|sous-titre=Accession and Succession in the First Muslim Empire|traduction titre=Rituels de la monarchie islamique : Accession et succession dans le premier Empire musulman|éditeur=[[Edinburgh University Press]]|lieu=Édimbourg|année=2009|mois=4|jour=15|isbn=0748625127}}.
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