« Taha Hussein » : différence entre les versions

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Méthode historique de la critique littéraire selon Taha Husayn. Sa postérité. Suppression de la réf. à l'article de Jeune Afrique, qui ne concerne pas le sujet, et de l'affirmation selon laquelle la poésie pré-islamique a été altérée AVANT l'apparition de l'islam, contredite par Mohammad Salama.
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Sur le plan littéraire, il commence comme de nombreux écrivains de la [[Nahda]], par des travaux de traduction (dont les tragédies de [[Sophocle]]). Son œuvre principale, ''Al-Ayyâm'' (littéralement ''Les Jours'', traduite en français sous les titres ''Le Livre des jours'' pour les deux premiers tomes puis ''La traversée intérieure'' pour le dernier), est une autobiographie à la troisième personne<ref>{{Article|langue=fr|auteur=Luc-Willy Deheuvels|titre=Tâhâ Husayn et Le livre des jours ; Démarche autobiographique et structure narrative|périodique=[[Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée]]|volume=95-98|date=2002|issn=|lire en ligne=https://journals.openedition.org/remmm/236|pages=269-295|id=}}</ref>. Le premier tome décrit la vie dans le village de son enfance, au bord du Nil. Il y décrit l'apprentissage précoce de la solitude dont, aveugle, il souffre. Le deuxième tome relate ses années d'étudiant au Caire, notamment à l'Université Al-Azhar. Le dernier tome se déroule entre Le Caire, Paris et [[Montpellier]], et décrit ses années d'études en France sur fond de [[Première Guerre mondiale]], la vie parisienne, la découverte de l'amour, la guerre, ses difficultés<ref>{{Article|langue=fr|auteur=Pierre Brunel|titre=Taha Hussein et la France : Quelques réflexions|périodique=Revue de littérature comparée|volume=315|numéro=3|date=2005|issn=|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-de-litterature-comparee-2005-3-page-311.htm|pages=311-325|id=}}</ref>. Dans ce livre, simplicité, lyrisme, et même humour, tissent le style de Taha Hussein<ref>{{Article|langue=fr|auteur=Luc Barbulesco|titre=L'itinéraire hellénique de Tâhâ Husayn|périodique=[[Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée]]|numéro=95-98|date=2002|issn=|lire en ligne=https://journals.openedition.org/remmm/237|pages=297-305|id=}}</ref>. La critique acérée de Taha Hussein n'épargne pas la vénérable institution d'Al-Azhar.
 
=== Une critique littéraire historique ===
Son livre de critique littéraire sur la poésie pré-islamique (''Fî al-Chiʿr al-jâhilî'', {{Lien|trad=On Pre-Islamic Poetry|fr=De la poésie pré-islamique|texte=''De la poésie pré-islamique''}}), publié en 1926, lui a valu une certaine notoriété dans le monde arabe.
 
Désireux d'étudier la poésie pré-islamique, il se heurte à la difficulté d'accéder à des sources sûres. En effet, les poèmes attribués aux poètes anté-islamiques l'ont souvent été à tort. Beaucoup sont des textes écrits après l'apparition de l'islam<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Mohammad Salama|titre=The Qur’ān and Modern Arabic Literary Criticism|passage=23|date=2018|lire en ligne=https://ia802509.us.archive.org/11/items/the-quran-and-modern-arabic-literary-criticism-from-taha-to-nasr-by-mohammad-salama-2018/The%20Qur%E2%80%99%C4%81n%20and%20Modern%20Arabic%20Literary%20Criticism%20-%20From%20%E1%B9%AC%C4%81h%C4%81%20to%20Na%E1%B9%A3r%20By%20Mohammad%20Salama%202018.pdf|consulté le=26 novembre 2022}}</ref>. Devant cette difficulté, il découvre que la source d'informations la plus riche sur cette période est finalement le Coran lui-même<ref>Mohammad Salama,name=":3" p. 23.</ref>{{,}}<ref name=":02">{{Lien web |langue=fr |titre=Taha Hussein et le Coran |url=https://www.lematindz.net/news/20829-taha-hussein-et-le-coran.html |site=Le Matin d'Algérie |consulté le=2022-11-26}}</ref>. C'est paradoxal, puisque la période pré-islamique est nommée ''jahiliyyah'' (« ignorance »), car présentée comme une ère obscurantiste qui précède celle de la connaissance apportée par la révélation prophétique. Deux affirmations vont causer l'irritation des ''cheikhs'' traditionalistes : d'une part, le Coran serait imprégné de la culture pré-islamique qu'il entend remplacer, c'est-à-dire que le Coran est le reflet de la culture [[Paganisme|païenne]] ; d'autre part, cette période, présentée comme celle de l'ignorance par l'histoire musulmane classique, se caractérisait en réalité par la richesse de sa vie culturelle. L'analyse de Taha Hussein arrache le Coran à son intemporalité pour l'ancrer dans l'historicité du contexte où il a vu le jour<ref name=":02" />. Le Coran lui-même n'échappe pas à l'analyse historique critique, puisque Taha Husayn met en question l'authenticité du récit de la construction de la [[Kaaba|Ka'ba]] par Abraham<ref>Mohammad Salama, p. 27.</ref>.
 
Par conséquent, le livre a suscité l'hostilité d'érudits religieux à [[Université al-Azhar|El Azhar]] et de traditionalistes, qui l'ont accusé de porter atteinte à l'islam. Cependant, le procureur déclara que les propos relevaient de la recherche académique et aucune action en justice n'a été engagée contre Taha Hussein. L'affaire lui valut cependant la perte de son poste à l'Université du Caire en 1931<ref>Rémi Brague. [http://www.revue-texto.net/Parutions/CR/Brague_CR.html Le Coran: sortir du cercle ?]</ref>. Son livre a été interdit mais a été republié l'année suivante avec de légères modifications (le passage sur Abraham et la Ka'ba est supprimé) sous le titre ''Fī al-Adab al-Jāhilī'' (« Sur la littérature pré-islamique », 1927)<ref name=":0" />.
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[[Professeur émérite]] des universités, il a également été [[professeur invité]] dans plusieurs universités arabes et membre de plusieurs sociétés savantes. Une série de [[Timbre postal|timbres-poste]] à son effigie a été émise en reconnaissance de l'ensemble de sa production académique et littéraire<ref name=":2">{{Lien web|langue=fr|titre=Taha Hussein, un destin égyptien|url=https://www.elwatan.com/archives/arts-et-lettres-archives/taha-hussein-un-destin-egyptien-07-06-2006|site=elwatan.com|date=7 juin 2006}}</ref>.
 
 
== Vie privée ==
Marié à Suzanne Bresseau<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Suzanne Taha Hussein|url=https://www.babelio.com/auteur/Suzanne-Taha-Hussein/279316|site=babelio.com}}</ref>, il est le grand-père paternel d'Amina Taha-Hussein Okada (également arrière-petite-fille, par sa mère, du poète [[Ahmed Chawqi]]), [[Conservateur de musée|conservatrice]] en chef de la section [[Inde|indienne]] du [[Musée national des Arts asiatiques - Guimet]] de [[Paris]]<ref name="Babelio">{{Lien web|langue=|titre=Amina Okada|url=http://www.babelio.com/auteur/Amina-Okada/49143|site=babelio.com}}</ref>.
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