Chlorure d'argent

composé chimique

Le chlorure d'argent (AgCl) est un composé inorganique du chlore et de l'argent. Il se trouve sous la forme d'une poudre blanche amorphe.

Chlorure d'argent
Image illustrative de l’article Chlorure d'argent
Image illustrative de l’article Chlorure d'argent
Identification
No CAS 7783-90-6
No ECHA 100.029.121
No CE 232-033-3
No RTECS VW3563000
PubChem 24561
ChEBI 30341
SMILES
InChI
Apparence solide blanc
Propriétés chimiques
Formule AgCl  [Isomères]
Masse molaire[2] 143,321 ± 0,002 g/mol
Ag 75,26 %, Cl 24,74 %,
Moment dipolaire 6,08 ± 0,06 D[1]
Propriétés physiques
fusion 455 °C[réf. souhaitée]
ébullition 1 150 °C[réf. souhaitée]
Solubilité 520 µg/100 g (50 °C, eau)[réf. souhaitée]
Masse volumique 5,56 g cm−3[réf. souhaitée]
Thermochimie
S0solide 96,25 J K−1 mol−1 (298 K)[réf. souhaitée]
ΔfH0solide −127,01 kJ mol−1[réf. souhaitée]
Δvap 199 kJ mol−1 (1 atm, 1 547 °C)[3]
Cristallographie
Système cristallin Cubique
Symbole de Pearson [4]
Classe cristalline ou groupe d’espace Fm3m (no 225)[4]
Strukturbericht B1[4]
Structure type NaCl[4]
Précautions
SIMDUT[5]

Produit non contrôlé

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Production

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Le chlorure d'argent existe dans la nature dans des affleurements de filons d'argent. On obtient en laboratoire le chlorure d'argent en traitant un sel d'argent (sauf bromure et iodure d'argent) par de l'acide chlorhydrique.

Il peut aussi être obtenu à partir d'une anode d'argent dans une solution contenant des ions chlorure. Cette technique permet de produire l'électrode de référence AgCl/Ag.

Propriétés

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Solubilité

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En solution, il se décompose en cation argent Ag+ et en anion chlorure Cl. C'est un composé très peu soluble dans l’eau. Son produit de solubilité à 25 °C vaut Ks = 10−9,752, soit pKs = 9,752[4].

Photosensibilité

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Le chlorure d'argent réagit en présence de lumière en noircissant (photosensibilité). Ce composé est très utilisé dans la photographie argentique (procédé gélatino-argentique).

Utilisation scientifique et industrielle

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Le chlorure d’argent a longtemps été employé comme antiseptique dans les réservoirs d’eau potable ; compte tenu de son potentiel allergénique, l’Union européenne a toutefois mis un terme à son utilisation alimentaire en 2014[6].

En laboratoire, grâce à la faible solubilité du chlorure d’argent, on peut mesurer la concentration en argent d’un échantillon par analyse pondérale, soit par mesure de la vitesse de précipitation (gravimétrique), soit par titrage.

Les halogénures d'argent sont décomposés sous l’action de la lumière en ions halogénures et argent métal. C'est pourquoi ils sont utilisés comme couche photosensible dans les pellicules de film et les plaques photographiques ; toutefois, le chlorure d’argent est moins photosensible que le bromure d'argent : aussi emploie-t-on plus souvent ce dernier composé dans les pellicules.

 
Chlorure d'argent sans et avec ammoniaque.

La principale utilisation du chlorure d’argent est la fabrication d'électrodes de référence pour l’électrochimie, car ces électrodes ne se polarisent pas et permettent de ce fait une grande fiabilité de mesure. Et puisqu'on n’utilise plus guère le mercure, les laboratoires tendent à substituer aux traditionnelles électrodes au calomel des électrodes à couple argent/chlorure d’argent. On fabrique ces électrodes par oxydation d’un fil d'argent plongé dans un bain d’acide chlorhydrique : ainsi si l’on plonge deux fils d’argent dans une solution acide et qu’on leur applique une tension électrique (1–2 V, 20–300 s), le pôle positif (anode) se couvre d’une pellicule de chlorure d'argent.

 

Ce procédé garantit que le chlorure d'argent est en contact électrique parfait avec l’électrode.

Le chlorure d'argent est enfin utilisé comme électrolyte pour les électrodes d’électrocardiographes.

Toxicité

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Selon l'ECHA, il peut nuire au fœtus, est très toxique pour la vie aquatique avec des effets à long terme et peut être corrosif pour les métaux[7].

Références

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  1. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, Boca Raton, CRC Press/Taylor & Francis, , 89e éd., 2736 p. (ISBN 9781420066791, présentation en ligne), p. 9-50.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, Boca Raton, CRC Press/Taylor & Francis, , 90e éd., 2804 p. (ISBN 9781420090840, présentation en ligne).
  4. a b c d et e (en) « The NaCl (B1) Structure », sur cst-www.nrl.navy.mil (consulté le ).
  5. « Chlorure d'argent » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009.
  6. (de) « Durchführungsbeschluss 2014/227/EU: Verbot von Silberchlorid », sur Biostream (consulté le ).
  7. (en-GB) « Brief Profile - ECHA », sur echa.europa.eu (consulté le )