Buddhaghosa

moine bouddhiste indien, commentateur et philosophe, Ve siècle de notre ère
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Buddhaghosa fut un moine bouddhiste érudit et philosophe[1] qui a vécu vers le Ve siècle. Buddhaghosa signifie en français "le son de l'éveillé", sa traduction en chinois est Juéyīn 觉音. Pendant son séjour au Sri Lanka, il rédigea de nombreux commentaires palis du Tipitaka ainsi que leur synthèse, le Visuddhimagga, œuvre fondamentale pour les écoles du bouddhisme theravada[2].

Buddhaghosa
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Période d'activité
Ve siècleVoir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

On n'a que des informations limitées, et parfois contestées, sur la vie de Buddhaghosa :

  • les brefs prologues et épilogues de ses propres œuvres ;
  • des détails sur sa vie rapportés dans le Mahāvaṃśa, une chronique cinghalaise ;
  • une biographie beaucoup plus tardive et peu fiable, le Buddhaghosuppati.

Selon le Mahāvaṃśa[3], Buddhaghosa naquit dans une famille brahmane de la région de Bodh Gaya, en Inde. Il maîtrisa les Védas et parcourut l'Inde en pratiquant le débat philosophique. Mais quand il fut vaincu par un moine bouddhiste du nom de Revata qui s'appuyait sur l'Abhidhamma, il devint lui-même moine bouddhiste et se lança dans l'étude du Tipitaka et de ses commentaires. Ayant trouvé un texte dont le commentaire n'existait plus en Inde, il suivit le conseil de Revata et se rendit au Sri Lanka pour y étudier le commentaire cinghalais encore préservé.

Au Sri Lanka, Buddhaghosa étudia de volumineux commentaires qui avaient été rassemblés et préservés par les moines du Mahavihara (Grand Monastère) d'Anuradhapura, capitale de l'île. Puis il demanda la permission de synthétiser des commentaires en un seul ouvrage qu'il rédigerait dans la langue du Tipitaka, le pāli. Les moines le mirent d'abord à l'épreuve en lui demandant d'exposer le dharma en partant d'un quatrain qu'ils lui donnèrent, et Buddhaghosa composa le Visuddhimagga.

Mais la légende raconte que des divinités cachèrent par deux fois l'œuvre terminée, obligeant son auteur à recommencer, puis firent réapparaître les trois versions qui se révélèrent identiques. Convaincus, les moines donnèrent tous les textes voulus à Buddhaghosa, lequel se retira au Monastère de la Bibliothèque pour y traduire dans le calme les commentaires cinghalais en pāli. Les maîtres de la tradition considérèrent que le résultat avait la même valeur que les textes originaux. Ceci se passait sous le règne du roi Mahânâma 412 - 434).

Quand son travail fut achevé, Buddhaghosa retourna en Inde pour aller en pèlerinage à Bodh Gaya.

Œuvres

Citées dans le Mahâvaṁsa et généralement acceptées comme écrites par Buddhaghosa

  • Visuddhimagga
  • Sumaṅgavilâsini, commentaire du Dîgha Nikâya
  • Papañcasûdani, commentaire du Majjhima Nikâya
  • Sâratthappakâsini, commentaire du Saṁyutta Nikâya
  • Manorathapûrani, commentaire de l' Aṅguttara Nikâya
  • Paramatthajotikâ, commentaire du Khuddakapâṭha
  • Dhammapadaṭṭhakathâ, commentaire du Dhammapada.

Les œuvres suivantes sont aussi attribuées à Buddhaghosa par le Mahâvaṁsa, mais des doutes subsistent quant à leur paternité[4] :

  • Samantapâsâdika, commentaire du Vinaya Piṭaka
  • Kankhâvitaraṇi, commentaire du Pâtimokkha
  • Atthasâlinî, commentaire du Dhammasaṅgaṇi
  • Sammohavinodanî, commentaire du Vibhaṅga
  • Pañcappakaraṇatthakathâ, commentaire du Kathâvatthu.

Bibliographie

Traductions

  • Visuddhimagga. Le chemin de la pureté (430), trad. Christian Maës, Fayard, 2002, 826 p.
  • (en)Atthasâlinî, trad. Pe Maung Tin et Caroline Rhys Davids : The Expositor, Londres, Pali Text Society, 1920-1921, 2 vol., rééd. 1958.
  • (en)Nidânakathâ, trad. an. T. W. Rhys Davids, in Buddhist Birth Stories, Pali Text Society, 1925. Biographie du Bouddha. Selon André Bareau, "la Nidânakathâ, qui forme l'introduction au commentaire des Jâtaka, est attribuée par la tradition au savant Buddhaghosa (début du Ve siècle), mais la critique moderne conteste généralement que ce dernier en soit l'auteur, tout en hésitant à faire descendre la rédaction plus bas que le milieu ou la fin de ce même Ve siècle" [1]
  • Dhammapadatthakathâ (Commentaire du Dhammapada, vers 450), trad. partielle Suzanne Karpelès : "Six contes pâlis tirés de la Dhammapadatthakathâ", in Revue indochinoise, Hanoi, 1924, 120 p. Attribution incertaine. Contes et légendes en relation avec les Jātaka bouddhiques. Trad. an. : Eugene Watson Burlingame, Buddhist Legends, New Delhi, 3 vol., 1999, XXXVI-328 p., 366 p., 391 p.

Études

  • Bimala Charan Law, The Life and Work of Buddhaghosa (1923), Asian Educational Services, 1997.[2]
  • Louis Finot, La légende de Buddhaghosa, Champion, 1924.
  • Strong, John (2004), "Buddhaghosa", in Buswell, Jr., Robert E., Macmillan Encyclopedia of Buddhism, USA: Macmillan Reference USA, p. 75, (ISBN 0-02-865910-4)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. (en) David J. Kalupahana, A History of Buddhist Philosophy : Continuities and Discontinuities, Honolulu, Univ of Hawaii Pr, , 336 p. (ISBN 978-0-8248-1402-1, présentation en ligne), p.206
  2. The Princeton dictionary of buddhism par Robart E. Buswell Jr et Donald S; Lopez Jr aux éditions Princeton University Press, (ISBN 0691157863), page 152.
  3. Mahāvaṃśa (ISBN 0-86013-120-3)
  4. Pāli Language and Literature, tome II page 500. (ISBN 81-246-0020-1)