Sangha (bouddhisme)

communauté des moines bouddhistes
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Le Sangha (sanskrit : सङ्घ saṃgha , n.m.[Note 1] ; pali : saṅgha[1],[2]), peut être traduit par communauté, et désigne, dans son sens le plus restreint, la communauté spirituelle des arya-bodhisattva (on distingue ainsi quatre types d'êtres nobles selon le degré de détachement qu'ils ont atteint), ou bien les arya (supérieurs) ayant déjà atteint une perception directe de la vacuité des phénomènes, première des terres de bodhisattva (un niveau certain de réalisation spirituelle).

Gautama Bouddha et ses disciples portant des bols de mendicité et recevant des offrandes (XVIIIe siècle, Birmanie)

Ce terme peut aussi désigner toute la communauté monastique. On parle alors du « Saṅgha sublime », objet du refuge bouddhique, par opposition au « Sangha ordinaire ». Enfin, Sangha est, au sens large, l'ensemble des pratiquants du bouddhisme.

Le Sangha est un des trois lieux de refuge dans lesquels tout bouddhiste se place quotidiennement. Sangha (chinois : 僧伽 ; pinyin : sēnggā ; tibétain : དགེ་འདུན་དཀོན་མཆོག, Wylie : dge 'dun dkon mchog, THL : gendün könchok) peut aussi être traduit par « association », « assemblée », « compagnie ». Il se réfère le plus souvent aux communautés monastiques bouddhistes de bhikkhu (moines) ou de bhikkhuni (nonnes). On parle alors traditionnellement de bhikkhu-sangha pour les moines et de bhikkhuni-sangha pour les nonnes. À l'intérieur de cette communauté, celles et ceux qui ont atteint un plus haut niveau de réalisation sont identifiés comme étant ariya-sangha ou « noble Sangha ».

D'un point de vue plus large, le sangha inclut aussi les upasika (laïcs) qui sont dévoués à la discipline du dharma-vinaya. Il y a aussi une connotation liée à l'ensemble des personnes qui possèdent un haut niveau de réalisation spirituelle.

Dans l'hindouisme, un sangha est un rassemblement, une communauté de personnes qui pensent de la même façon et qui pratiquent une sadhana favorisant une spiritualité qui mène vers l'éveil.

Moines tibétains du Rato Dratsang (en) à Mundgod, dans le Karnataka (janvier 2015).

Définition du Sangha

Deux niveaux de sens

Richard Robinson et al. distinguent deux niveaux de signification du mot[3]: « premièrement, au niveau idéal (arya), [le mot] désigne tous les disciples du Bouddha, laïcs ou ordonnés, qui ont au moins atteint le niveau de srotāpanna; deuxièmement, au niveau conventionnel (conventionnel (saṃvṛti)), il désigne les ordres de Bhiksus et de Bhiksuni. »

Hier et aujourd'hui

Toutefois, ils notent[4] que, si aujourd'hui, on considère le plus souvent le Sangha comme l'ensemble de tous les bouddhistes, « le Canon pali utilise le mot parisa (sanskrit, parisad) pour désigner la communauté bouddhiste au sens large — les moines, les nonnes, les hommes et les femmes laïcs qui ont pris les trois refuges — et réserve le mot « Sangha » à un usage plus restreint. Dans l'usage pali, le Sangha au sens de arya (idéal) est constitué de toutes les personnes, laïques ou ordonnées, qui ont acquis l'œil pur du Dharma, obtenant au moins un aperçu du Sans-mort (Deathless). » Ainsi[4], « les deux sens [du mot] se recoupent sans être nécessairement identiques. Certains membres de la Sangha idéale ne sont pas ordonnés ; certains moines n'ont pas encore acquis l'œil du Dharma. »

Melford Spiro relève aussi cette différence dans le temps[5],[Note 2]: « contrairement au sangha actuel, le sangha originel se considérait comme suivant la mission fixée par le maître, à savoir partir "... en tournée pour la bénédiction du plus grand nombre, pour le bonheur du plus grand nombre par compassion pour le monde, pour le bien-être, la bénédiction, le bonheur des deva (les dieux) et des hommes". »

Notes et références

Notes

  1. Samgha est mot sanskrit masculin. Le masculin est donc préférable en français, contrairement à l'usage assez largement répandu, en particulier en France, du féminin. (Magnin, 2003, p. 85, n.3)
  2. Le passage entre guillemets dans la citation qui suit provient du Mahâvagga, I,11,1.

Références

Annexes

Bibliographie

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Peter Harvey (trad. de l'anglais par Sylvie Carteron), Bouddhisme, unité et diversité. Expériences de libération, Paris, Seuil, coll. « Points - Sagesses », , 495 p. (ISBN 978-2757-80118-5), p. 292-326 et passim.  
  • Paul Magnin, Bouddhisme, unité et diversité. Expériences de libération, Paris, Cerf, coll. « Patrimoines - bouddhisme », , 763 p. (ISBN 978-2-204-07092-8), p. 85-113 et passim.  
  • (en) Richard H. Robinson et al., Buddhist Religions. A Historical Introduction, Belmont (CA), Wadsworth, , 5e éd., xxiii, 357 (ISBN 978-0-534-55858-1, lire en ligne).  
  • (en) Melford E. Spiro, Buddhism and Society. A Great Tradition and its Burmese Vicissitudes, Berkeley (CA), University of California Press, 1982 (2nd expanded edition), xxiv, 510 (ISBN 978-0-520-04672-6).  

Articles connexes

Liens externes