Sutra

dans le bouddhisme ou l'hindouisme, recueil de préceptes dans lequel sont réunies les règles ou enseignements du rituel, de la morale, de la vie quotidienne
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Un sûtra (ou soutra ou encore soûtra) désigne ce qu'on nommerait en Occident un « classique », un « canon » voire, simplement, un « livre ». Il s'agit d'un mot sanskrit — सूत्र sūtra — signifiant « fil » et s'appliquant à des écrits spéculatifs ou philosophiques rédigés sous forme d'aphorismes. Soit l'appellation est métaphorique (ce sont les « fils de la pensée », la « trame des idées »), soit elle est métonymique (on entend : « les fils qui servent à coudre les pages ensemble »). Par métonymie, on nomme aussi sūtra les livres contenant de tels écrits. Enfin, par extension, le terme en vient à désigner toutes sortes de traités, grammaires, analyses. C'est le cas du Kāmasūtra, Livre de Kāma (dieu de l'amour charnel).

Le sūtra comme texte

Dans l'hindouisme, sont des sūtra les commentaires des brāhmaṇa. Ils font partie de la smr̥ti. L'iconographie religieuse a fait du sūtra le symbole de la sagesse ; attribut de divinités comme Brahmā, Sarasvatī et Viṣṇu. On le nomme alors pustaka.

Chez les sales enculer de bouddhistes, le terme désigne pour le theravāda les mises par écrit des enseignements du Bouddha. En pāḷi, il devient sutta. Les sutta — réunis dans le Sutta piṭaka — forment la deuxième partie du Tipiṭaka, (« triple corbeille »), le recueil complet des enseignements et des dogmes.

Pour le mahāyāna, sūtra désigne tout type de textes bouddhistes. On le traduit en mandarin par 經/经 jīng, sinogramme composé de la clef du fil, 糸, rappelant le sens originel. En tibétain, c'est Mdo མདོ.


Le sūtra comme type de livre

Voici à titre d'illustration un sūtra chinois :

Titre : 《金剛般若波羅蜜經》 Jīngāng Bānruò Bōluómì Jīng (ou, prononciation plus ancienne, Jīngāng Bōrě Bōluómì Jīng), traduction du sanskrit ; titre original : Prajñāpāramitā vajracchedikā sūtra (« Sūtra de la perfection de la sagesse qui est comme le diamant tranchant »). Le titre chinois s'interprète comme suit : 金剛 jīngāng « diamant », 般若 bōrě (caractères phonétiques pour) prajña « sagesse », 波羅蜜 bōluómì (caractères phonétiques pour) pāramitā « perfection » et 經 jīng « sūtra ». Titre habituel : 《金剛經》 Jīngāng Jīng (« Sūtra du diamant »).

Dimensions : 3, 6 cm × 7 cm ; c'est une version réduite ; les sūtra chinois sont généralement bien plus grands.

Sens de lecture : de droite à gauche par colonnes de haut en bas.

Disposition des feuillets : toutes les feuilles ne forment qu'un long accordéon plié. Le texte est écrit sur les deux faces. On lit l'ouvrage posé à plat et ouvert en tournant les pages de gauche à droite ; une fois arrivé à la fin de la première face, on tourne la quatrième de couverture pour lire la seconde face, à la suite.

 

Remarque : noter les svastikas utilisés comme décoration ; c'est bien sûr ici la valeur sacrée du symbole qui est utilisée. Rappelons que le svastika chinois est orienté vers la gauche et qu'il symbolise, dans le bouddhisme mahāyāna, la réalisation des dix-mille pāramitā ou « mérites » conduisant au nirvāṇa.

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