Ajivika

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Ājīvika (sanskrit en devanāgarī : आजीविक; également écrit sous les formes Ajivika et Ajivaka) désigne un ancien mouvement philosophique et ascétique fondé par Gośāla[1] et déjà présent en Inde lorsqu'apparurent le bouddhisme et le jaïnisme. Ses partisans étaient des śramanas, des moines mendiants. Leur doctrine était un fatalisme strict : l'âme humaine transmigre selon un principe cosmique impersonnel appelé "niyati" ("destinée") sans rapport avec les actions de la personne. Karma et libre arbitre sont rejetés.

Le terme Ājīvika signifie « qui suit les règles de vie »[2]. Pratiquement c'étaient des ascètes nus, mendiant leur pitance de village en village auprès de la population. Ils faisaient peu de cas de la morale ordinaire, puisque pour eux la libération du samsara ne pouvait venir d'un acte volontaire, mais était le produit d'une longue série de transmigration, à travers lesquelles l'âme humaine ou jiva se purifiait peu à peu, jusqu'à disparaître complètement. Les ajivikas représentaient ainsi l'ultime étape de ce processus. Eux étaient en effet sorti du cercle infernal des renaissances et du destin fixé auquel nul ne pouvait échapper.

Des fragments de la doctrine ajivika ont été préservés dans des sources bouddhistes ou jaïnes.

Certains considèrent Makkhali Gosala comme le fondateur de ce courant religieux. Le Bhagavati Sutra jaïn dépeint Gosala comme un disciple de Mahavira qui se sépara de lui après 6 années par manque de force morale. Mais l'histoire dans ces textes est souvent arrangée pour favoriser telle ou telle doctrine.

Le Samaññaphala Sutta du canon pali bouddhique mentionne lui aussi Gosala et un autre ajivika éminent Purana Kassapa. Dans ce texte, Purana Kassapa nie la conséquence des actes, tandis que Makkhali Gosala affirme le fatalisme et l'impuissance des êtres.

Le père de l'empereur Ashoka, Bindusara, était un adepte ajivika. Ces souverains ont protégé les mouvements ascétiques, les ordres de moines mendiants et les renonçants. Par exemple près de Bodh-Gaya dans l'État du Bihar, les grottes de Barabar ont été excavées pour leur commodité[3]. L'ajivika atteint son apogée à l'époque d'Ashoka, avant de décliner et de disparaître.

Selon un commentateur jaïn, les écritures ajivika peuvent être groupées en huit collections de textes :

Bibliographie

  • (en) Basham A.L. History and Doctrines of the Ājīvikas, 2002, Moltilal Banarsidass Publications, Delhi, India, (ISBN 81-208-1204-2)

Notes et références

  1. Logic, Language and Method - On Polarities in Human Experience: Philosophical Papers. Kuno Lorenz. Éd. Walter de Gruyter, 2010, page 94. (ISBN 9783110203127)
  2. The Sanskrit heritage Dictinary de Gérard Huet
  3. Site Web buddhanet.net

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