Architecture brésilienne

conception et construction des bâtiments au Brésil

L’architecture brésilienne est influencée par l'Europe, en particulier par celle du Portugal. Son histoire remonte à 500 ans, à l'époque où le navigateur portugais Pedro Álvares Cabral découvre le Brésil, en 1500. L'architecture coloniale portugaise (en) est la première vague d'architecture à s'implanter au Brésil, pour constituer l'architecture coloniale brésilienne.

Vue d'une façade d'église, entourée de deux tours
La façade de l'église Saint-François-d'Assise d'Ouro Preto, classée par l'IPHAN, en 2009, comme l'une des sept merveilles d'origine portugaise dans le monde.

Au XVIIIe siècle, à l'époque de l'empire, le Brésil suit les tendances européennes et adopte les architectures néo-classique, baroque et néogothique. Puis, au XXe siècle, surtout à Brasilia, le pays expérimente l'architecture moderne[1],[2]. L'approche moderniste est baptisée minimalisme sans besoin de fioritures ou de décoration excessives. Ce style devient plus populaire vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque la fonction est plus importante que la forme[3]. À cette époque, Oscar Niemeyer, qui est devenu et reste l'un des plus grands modernistes au monde, commence à présenter un style qui allait devenir le style propre du Brésil[4],[5].

L'architecture coloniale portugaise au XVIe siècle

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Architecture coloniale portugaise (Salvador).

L'architecture coloniale du Brésil remonte au début du XVIe siècle, lorsque le Brésil est exploré, conquis et colonisé pour la première fois par les Portugais, qui créent une architecture qui leur est familière en Europe. Ils construisent des bâtiments sacrés et séculiers, y compris des maisons et des forts dans les villes et les campagnes brésiliennes. Ils fondent Recife, São Paulo, Rio de Janeiro, Salvador, pendant la période coloniale. Ces villes ont vu la meilleure expression de l'architecture brésilienne[1],[2].

Les bâtiments de cette période se distinguent parce qu'ils suivent des règles similaires, telles que :

  • la symétrie,
  • une structure en forme de boîte,
  • des alcôves et fenêtres en retrait,
  • construction en pierre et en mortier,
  • recouvert de plâtre pour une finition lisse.

Les meilleurs exemples se trouvent dans la ville de Salvador, avec ses bâtiments coloniaux multicolores, qui délimitent les rues et dépeignent l'histoire de la ville[5],[6].

Salvador

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Fondée dans les années 1500, Salvador est l'une des plus anciennes villes du Brésil et elle abrite d'impressionnants et spectaculaires styles coloniaux et baroques. La ville est devenue la première capitale du Brésil, jusqu'en 1763. Après avoir vaincu les Hollandais, au XVIIe siècle, les colons portugais construisent et rénovent plusieurs forts le long de la baie, dont le fort de São Marcelo. Le port est parfaitement circulaire sur un petit banc de récifs à environ 305 m de la côte. Un écrivain brésilien, Jorge Amado, le décrit comme le « nombril de Bahia »[6].

Un autre exemple de grande architecture à Salvador est l'ascenseur Lacerda, qui est également devenu l'élément d'architecture le plus connu de Salvador. Construit vers 1872, la structure relie les villes haute et basse grâce à quatre ascenseurs climatisés offrant une vue imprenable sur la baie. En outre, la ville abrite de nombreux bâtiments d'une grande importance culturelle et historique[6].

Architecture brésilienne des XVIIIe et XIXe siècles

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Le Théâtre municipal de São Paulo montre l'architecture néoclassique au Brésil.

Entre le XVIIIe et le XIXe siècle, l'architecture brésilienne est une période qui voit l'introduction de styles plus européens au Brésil, comme l'architecture néoclassique et baroque. Ces styles sont généralement mélangés à des influences brésiliennes, issues de leur propre héritage, ce qui donne naissance à une forme unique d'architecture brésilienne[1],[2].

Baroque

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Les meilleurs exemples d'architecture baroque au Brésil se trouvent dans la ville d'Ouro Preto où les bâtiments commencent à prendre des formes plus ornées et des angles arrondis. Certaines structures représentent également des peintures qui sont incorporées dans les murs[5].

En 1980, l'Unesco déclare la ville « monument mondial » avec ses 13 églises, 11 chapelles, des musées importants, des ponts anciens et des maisons bien conservées. La résidence la mieux conservée est la Casa dos Contos, construite en 1780. Il s'agit d'un bâtiment beige et blanc, de trois étages, avec un abreuvoir en pierre pour les chevaux, dans la cour arrière ainsi que des cabines sombres en dalles de pierre où vivaient les esclaves[7]. De nos jours, le bâtiment sert de bureau aux autorités postales de la ville tout en illustrant l'histoire et les styles simplistes de la ville[7],[8].

Néo-classique

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Le néo-classique renvoie à la Rome et à la Grèce antiques en adoptant leurs grandes colonnes à plusieurs étages et leurs grands toits triangulaires. L'utilisation libérale de la stéatite blanche, de la pierre calcaire ou du marbre sont également des indicateurs de bâtiments néoclassiques. La ville de Manaus, et plus particulièrement le Theatro Amazonas, en sont de bons exemples[5]. Au tournant du XXe siècle, la région amazonienne du Brésil commence se développer. Les sommes d'argent croissantes, provenant des exportations de sa région de plantations de caoutchouc prospérent, en particulier dans la capitale Manaus. Les riches barons du caoutchouc tentent de recréer le style de vie somptueux des élites européennes. Pour ce faire, un opéra, le Teatro Amazonas, est construit au milieu de la forêt tropicale. La construction commence en 1884, sous la supervision d'un architecte italien. La toiture vient d'Alsace, le mobilier de Paris, le marbre d'Italie et l'acier d'Angleterre. Le dôme entier est recouvert de 36 000 tuiles de céramique décorées et peintes aux couleurs du drapeau national brésilien : bleu, jaune et vert[9].

L'architecture brésilienne du XXe siècle

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Le Congrès national de Brasilia, un exemple d'architecture moderniste.

Dans les années 1950, le Brésil décide de fonder une nouvelle capitale pour aider à développer l'intérieur du pays. La ville est appelée Brasilia et devient le lieu de l'expérimentation de l'architecture moderniste. Les bâtiments gouvernementaux, les églises et les bâtiments municipaux sont construits dans le style moderniste[1],[2]. Tout au long de l'ère moderne, le Brésil commence à se définir comme un pays dans son architecture. Cela s'est fait avec l'aide du plus célèbre architecte et designer brésilien, Oscar Niemeyer. Il conçoit l'Edifício Copan, un gratte-ciel à São Paulo, l'une des plus grandes villes du Brésil, et toute la ville de Brasilia. Ses bâtiments se caractérisent par l'utilisation du béton et des courbes fluides[5].

Oscar Niemeyer

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Oscar Niemeyer (1958).

Jeune homme, Oscar Niemeyer travaille pour son père comme typographe, avant d'entrer à l'Escola Nacional de Belas Artes. Après avoir obtenu son diplôme, Niemeyer part travailler pour Lucio Costa, un architecte du Mouvement moderne[4]. En 1941, Oscar Niemeyer lance sa carrière solo en concevant plusieurs bâtiments appelés l'ensemble moderne de Pampulha, dans la ville de Belo Horizonte. C'est alors que Niemeyer commence à développer certaines de ses marques de fabrique bien connues, telles que l'utilisation massive du solide et l'inclinaison vers les courbes. Il déclare : « J'ai consciemment ignoré l'angle droit très prisé et l'architecture rationnelle des carrés en T et des triangles, afin d'entrer de plain-pied dans le monde des courbes et des nouvelles formes rendues possibles par l'introduction du béton dans le processus de construction »[4].

Il est intéressant de noter qu'Oscar Niemeyer est admis au parti communiste brésilien pendant sa jeunesse et qu'il y a adhéré officiellement en 1945. Cela devient un problème pour lui en 1964, lorsque l'armée brésilienne destitue le gouvernement et considère Niemeyer comme un individu dangereux, ce qui entraîne également le saccage de son bureau. Choqué, il décide de quitter définitivement le pays et de s'installer en France, où il poursuit sa carrière et ses projets[4].

Néanmoins, Oscar Niemeyer a redéfini l'architecture au Brésil en s'éloignant des styles anciens et influencés par l'Europe et en créant à la place de nouvelles conceptions esthétiques. En particulier dans des villes comme Brasilia, où il obtient une solution structurelle qui permettrait de distinguer l'architecture de la ville. Pour ce faire, il rend les structures très différentes, où les colonnes deviennent plus fines à un point où les structures semblent à peine toucher le sol. Par conséquent, Niemeyer reste l'un des architectes les plus connus au Brésil car ses structures sont visitées par de nombreuses personnes dans le monde entier.

Palais de l'Aurore

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La façade sud du palais de l'Aurore.

L'un des plus grands succès d' Oscar Niemeyer est le Palácio da Alvorada, en français : Palais de l'Aurore, à Brasilia. Il s'agit d'une structure de deux étages en verre et en béton avec des supports courbes formant la façade sur les quatre murs[5]. Ces murs qui s'étirent entre les appuis sont des parois translucides de verre teinté. On accède à la nef par un impressionnant passage souterrain plutôt que par une porte classique[10]. Ainsi, le palais présidentiel, ainsi que de nombreux autres projets d'Oscar, ont attiré l'attention sur l'architecture brésilienne et ont créé un style moderne pour le Brésil.

Notes et références

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Références

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  1. a b c et d Hue 1999.
  2. a b c et d Boxer 1962.
  3. (en) Amelia Meyer, « Brazil Architecture », sur le site brazil.org.za, (consulté le ).
  4. a b c et d (en) « Oscar Niemeyer - Architect(1907–2012) », sur le site Biography.com [lien archivé] (consulté le ).
  5. a b c d e et f (en) « Architecture in Brazil - A Brief History », sur le site brazil.com (consulté le ).
  6. a b et c (en) Eliane Monetti, « "Brazil", Real Estate Education Throughout the World: Past, Present and Future », Research Issues in Real Estate, vol. 7,‎ , p. 333-342 (ISBN 978-146-135-279-2, DOI 10.1007/978-1-4615-0869-4_24, lire en ligne, consulté le ).
  7. a et b (pt) Carla Mercês da Rocha Jatobá Ferreira, Eliane Marta Teixeira Lopes et Mônica Maria Farid Rahme, « Professora Dra. Anne-Marie Chartier », Revista Brasileira de Estudos Pedagógicos, vol. 97, no 245,‎ , p. 17-29 (ISSN 2176-6681, DOI 10.1590/s2176-6681/40331460, lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) Warren Hoge, « The Baroque of Minas Gerais », The New York Times,‎ .
  9. (en) « Teatro Amazonas in Manaus », sur le site Atlas Obscura (consulté le ).
  10. (en) « Brasília », sur le site Encyclopædia Britannica (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Article connexe

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