Chêne

genre d'arbres et d'arbustes

Quercus

Quercus
Description de cette image, également commentée ci-après
Les chênes
56–0 Ma
Limite Paléocène-Éocène - Récent. Enregistrements possibles du Paléocène et du Crétacé supérieur.
319 collections
Classification de Cronquist (1981)
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Hamamelidae
Ordre Fagales
Famille Fagaceae

Genre

Quercus
L., 1753

Classification APG III (2009)

Ordre Fagales
Famille Fagaceae

Synonymes

  • Balanaulax Raf.[1]
  • Cerris Raf.[1]
  • Cyclobalanopsis Oerst.[1]
  • Dryopsila Raf.[1]
  • Eriodrys Raf.[1]
  • Erythrobalanus (Oerst.) O. Schwarz[1]
  • Ilex Mill.[1]
  • Macrobalanus (Oerst.) O. Schwarz[1]
  • Perytis Raf.[1]
  • genre Quercus L. (préféré par BioLib)[1]
  • Scolodrys Raf.[1]

Chêne est le nom vernaculaire de nombreuses espèces d'arbres et d'arbustes appartenant au genre Quercus, et à certains genres apparentés de la famille des fagacées, notamment Cyclobalanopsis et Lithocarpus.
Ce genre, présent dans tout l'hémisphère nord et dont l'aire de répartition s'étend depuis les froides latitudes jusqu'aux zones tropicales de l'Asie et de l'Amérique, comprend à la fois des espèces à feuilles caduques et d'autres à feuilles persistantes.
Là où il est naturellement présent dans son aire de répartition, le chêne abrite des centaines d'autres espèces (notamment après sa vie dans son bois mort), de sorte que certains écologues le qualifient de point chaud de biodiversité[2].

Étymologie et différentes appellations

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La main de Perkūnas, œuvre de Mikalojus Konstantinas Čiurlionis, 1909.

Il n'y a pas de mot indo-européen spécifique au chêne, un arbre qui puise ses noms dans des couches linguistiques plus anciennes. Le nom de chêne renvoie ainsi à quatre étymons différents : l'indo-européen *dreu-, *perkʷus et heyǵ-, et le gaulois *cassanos.

Les étymons indo-européens *dreu-, *deru-, *doru- (avec le sens polysémique de solide, ferme comme un arbre) se retrouvent dans le sens de chêne, l'arbre par excellence, dans différentes langues : le breton derv, le gallois derw, le gaélique dair, qui signifient tous « chêne ». Les langues slaves connaissent des formes comme le russe, le tchèque dub et le polonais dąb. Le grec druas, dérivé de ces étymons, a donné les termes de dryades, de dendrochronologie et de philodendron. Le derby est peut-être issu de cette racine[3]. La racine *dreu- est à l'origine du pré-germanique *dréu̯om qui a donné l'anglais tree, « arbre »[4].
L'étymologie du mot « druide » (latin druidæ, protoceltique *dru-wid-s) est souvent reliée à cette racine indo-européenne. Si tous les spécialistes s'accordent pour reconnaître dans le second terme de ce composé la racine *weid- (« savoir, voir »), le premier terme est souvent interprété comme le préfixe intensif indo-européen dru- (grec ancien δρῦς / drûs, « chêne »[5]), d'où la traduction courante : « les très savants ». Cette explication a été critiquée, notamment par le linguiste Émile Benveniste[6].

Le mot attribué au genre scientifique, le latin quercus (qui se perpétue dans l'italien quercia, le sarde kerku et le corse querciu) remonte à l'indo-européen *perkʷus (par l'intermédiaire d’une forme altérée *kʷerkʷus par le phénomène d'assimilation entre les deux consonnes initiales). *perkʷus est probablement lié mythologiquement au nom de l'orage (Perkwunos (en) ou Perkūnas, « dieu de l'orage », la relation entre l'orage et l'arbre étant peut-être due à l'impact des impacts de la foudre sur leurs hautes cimes), la désignation métonymique d'un dieu du ciel se faisant par la figure de style d'hypallage[7].

Le proto-germanique *aik, *aig, issu du proto-indoeuropéen heyǵ- explique les termes dans les langues germaniques modernes : l'allemand Eiche, l'anglais oak , le néerlandais eik, le danois eg et le suédois ek qui désignent le chêne, et les mots grecs aigilops (mot bisémique désignant soit le chêne rouvre, soit une céréale), krataigos (nom désignant l'Azérolier)[8].

Le mot chêne (d'abord chasne en ancien français, v. 1100) est issu du gaulois *cassanos, par l'intermédiaire d'une forme gallo-romane *CASSANU. Ce mot, attesté par le bas latin cassinus et le latin médiéval casnus (886), est à l'origine de l'ancien français chasne, dont les formes chaisne, chesne ainsi que les variantes dialectales caisne, quesne, etc., représentent des altérations précoces, d'après le mot fresne « frêne » [9]. Le mot latin cassinus est probablement d'origine gauloise ou prégauloise. L'étymologie du gaulois *cassanos (autrement noté *cassăno-, éventuellement *cassĭno) est incertaine, car il ne possède aucun équivalent direct dans les langues celtiques, et les divers rapprochements proposés pour en rendre compte restent peu probants[10]; son origine est peut-être préceltique[11].
Le terme indigène casnus n'a pas été supplanté par le latin quercus, sans doute du fait de l'importance qu'avait cet arbre pour les constructions et surtout comme arbre saint du druidisme[12]. On distingue des formes régionales : aire normande et picarde : quesne, queyne, francoprovençal et nord-occitan : chasne, quart nord-est chesne, chêne, sud-ouest cassou, casse (la cassagne). En Gascogne, ce nom s'applique aux grands chênes à feuilles caduques qu'on distingue du tauzin (Quercus pyrenaica), exactement comme les Basques distinguent l'haritz pédonculé de l'ametz (tauzin) et de l'arte (yeuse).

Différentes appellations selon les pays

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L'étymon indo-européen *perkʷus est à l'origine des termes germaniques : vieux haut allemand forha > allemand Föhre, sorte de sapin, anglo-saxon furh « sapin » (l'anglais moderne fir « sapin » est un emprunt au vieux scandinave fyra) et gothique fairɧus « monde » (c'est-à-dire « arbre du monde » dans la mythologie germanique cf. Yggdrasil). Le même indo-européen explique aussi le nom des monts Erzgerbirge et de la forêt hercynienne (Hercynia silva) par dérivation lexicale *perkʷu-nia > *perkunia > hercunia. La chute de [p] initial de *perkunia > [h]ercunia est propre au celtique (la lettre h est une prothèse) et la lettre y est un emprunt au grec : le radical erc- « chêne » étant d'ailleurs attesté en gaulois en toponymie et en anthroponymie, ex : Erco-lana « plaine des chênes » et Argonne de *Arcuna, variante de *Ercuna[13].

Le latin robur (attribué en taxinomie au chêne pédonculé Quercus robur), donne en français (chêne) rouvre (rivoire) et explique aussi les termes italien rovere, catalan roure et espagnol roble (noms génériques des chênes à feuilles caduques).

La racine *karr est à l'origine de mots latin cerrus, ibériques arte, karraska, carballo, occitan languedocien garric, garrolha, occitan limousin jarric, berbère akarruš, slovène hrast.

Le chêne vert, le plus répandu en pays méditerranéens, est appelé en catalan alzina, occitan ausina, espagnol encina, d'un dérivé *ilicina du latin ilex. Le terme « yeuse » ([jø:z] est issu de l'occitan euse « chêne vert », lui-même issu d’elex, variante d’ilex[14],[15]. Ce dernier mot donne également l’italien leccio, corse leccia, par métathèse de [l].

Les chênes-lièges s'appelaient en latin suber, à rapprocher du basque zuhar « orme », de zu(r)- « bois ». On le retrouve dans les termes corses suvera, catalan alzina surera, portugais sobreiro et français sûrier.

Toponymes et patronymes en France

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Il existe au moins 221 toponymes en France faisant référence au chêne ou à une chênaie[16].

Les formes anciennes ou dialectales du mot chêne, à savoir chesne, chaine/chayne et quesne, issues du gaulois cassanos, ont donné les toponymes (et patronymes dérivés) de Chesnay, Duchesne, Duquesne, Quesnel, Quesné, etc. ; la même racine se retrouve dans Cassou, Lacassagne, Chassagne, Chassignol, Casseneuil, etc. Le latin robur se retrouve dans l'adjectif qualificatif robuste, les toponymes et patronymes Rouvre, Rouvière, Roure, Royer et le héros de Jules Verne Robur le Conquérant, et le latin ilex (chêne vert) dans yeuse, euze, elze. En revanche, l'arbre ne suscite que peu d'hydronymes. On trouve une rivière Chassaigne en Bourbonnais et une Rouvre en Normandie, mais guère plus.

Le breton distingue le tann (au sens de chêne rouvre), du taouz (tauzin). Le mot tan est d'origine celtique *tanno-. Comme le breton, il a survécu assez longtemps au sens de « chêne ». Cette racine celtique se retrouve dans des toponymes qui évoquent la présence de tanneries ou de chênes : Tanis, Thennes, Thenney, Tannay, Tanay, Theneuil, Theneuille, Thénioux, Tannerre-en-Puisaye, Thenailles et Thenelles mais des confusions sont possibles avec la tanière (tanne) et le mot latin thannus qui désigne un buisson, un tronc d’arbre[17].

Généralités

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Maître du mimétisme homotypique, la chenille de la Boarmie du chêne imite une brindille mais le camouflage de cette arpenteuse ne l'empêche pas d'être prédatée par des insectivores du feuillage (mésanges, fauvettes, pouillots, roitelets)[18].
 
Le chêne est la plante hôte de 17 espèces de Catocales, dont la Fiancée aux ailes supérieures de couleur cryptique ressemblant au lichen sur l'écorce[19].
 
Feuilles couvertes d'un parasite biotrophe, Erysiphe alphitoides, champignon phytopathogène responsable de l'oïdium du chêne.

Le genre Quercus comprend entre 200 et 600 espèces (chiffre variable selon les auteurs, vu le nombre important d'hybrides) situées majoritairement dans l'hémisphère Nord, dont une vingtaine d’espèces poussent spontanément en Europe et 8 en France (les chênes vert, liège, kermès, tauzin, sessile, pédonculé, pubescent et chevelu)[20]. Rustiques à semi-rustiques, appréciant une place en plein soleil dans un endroit dégagé, ils colonisent des milieux extrêmement diversifiés, allant des zones arides (Afrique du Nord, Californie) aux zones tropicales humides (Colombie, Amérique centrale), en passant par les régions tempérées (Europe, Amérique du Nord, Asie centrale). En règle générale, c’est dans les régions tempérées que les aires de distribution occupent les plus vastes surfaces, à l’échelle des continents[21]. Le chêne est l'arbre le plus répandu en France, avant le pin[22] où il représente 40 % des essences, feuillus et conifères confondus[22].

Les chênes font partie des espèces forestières les plus polymorphes au plan génétique, d'où leur forte capacité d’adaptation[23].

Espèces porteuses et ingénieurs, elles abritent une biodiversité importante (épiphytes, oiseaux, insectes, parasites et autres symbiotes) et fournissent un humus doux peu acide, à minéralisation rapide, qui engendre la formation de sols bruns forestiers, neutres ou même légèrement alcalins[24].

Les botanistes distinguent deux grandes catégories de chênes[29] : les chênes caducifoliés dont le feuillage tombe en automne, parfois au printemps (chêne rouge, chêne chevelu, chêne pubescent, chêne tauzin et chêne rouvre) ; les chênes sclérophylles dont les feuilles sont persistantes : arbres poussant surtout sur les rivages méditerranéens (chêne vert, chêne kermès et chêne-liège) ainsi qu'en zones subtropicales et tropicales en Amérique et en Asie. Les premiers, généralement plus grands, ont des feuilles divisées en lobes ou crénelées ; les seconds ont des feuilles coriaces entières ou à dents épineuses. Les espèces tropicales ont des feuilles entières, comparables à la forme de certaines Lauracées (camphrier, etc.). La nervation craspedodrome bien visible est pennée avec des nervures secondaires alternes[30].

Hormis s'il pousse au milieu d'une clairière, en raison d'une croissance lente, dans une forêt mélangée primaire subnaturelle mixte (feuillus-résineux), il faut 100 à 150 ans pour qu'il atteigne la canopée, mais cette lenteur permet au chêne de produire un bois dense et dur, apprécié pour de nombreux usages, surtout depuis la quasi-disparition des grands ormes, vers le milieu des années 1980, qui produisaient également un bois dur et de grande taille.

Si on le laisse vivre, le chêne dépasse facilement les 500 ans, et jusqu'à plus de 1000 ans, exceptionnellement. De nombreux arbres remarquables pour leur taille et ancienneté étaient (ou sont encore) des chênes, autrefois dits « cassanos » par les Gaulois.

Une forêt de chênes est une chênaie. Le chêne forme souvent des forêts mixtes en association avec d'autres feuillus.

La densité du bois de chêne est comprise entre 0,61 et 0,98 (cœur : 1,17). C'est un bois lourd, dur et résistant. Il est très utilisé en ébénisterie et menuiserie.

Un chêne adulte peut pomper quotidiennement jusqu'à 200 litres d'eau à une hauteur de 30 m[31].

Des études de séquençage de l'ADN à haut débit utilisé en génétique forestière montrent que le chêne présente un caractère mosaïque génétique[32] : symbole de robustesse et de longévité, il accumule des mutations somatiques au cours de sa croissance (elles se traduisent au niveau des branches d'âge différent qui développent chacune leur propre génome), mutations qui peuvent être transmises à la descendance et jouent probablement un rôle dans l'adaptation de cet arbre aux stress biotiques et abiotiques[33]. Il partage, comme d'autres arbres, un arsenal de gènes de résistance en général dupliqués, particulièrement riche et diversifié, lui permettant de faire face tout au long de sa vie à ses grands prédateurs (champignons pathogènes, oomycètes, insectes, bactéries et virus)[33].

Description

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Appareil végétatif

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Les chênes sont des arbres élevés, plus rarement des arbrisseaux, à enracinement généralement profond. De croissance rapide, certaines espèces atteignent plusieurs dizaines de mètres de haut (chêne sessile), d'autres forment de grands arbustes (chêne vert) ou des arbrisseaux (chêne kermès). Espèces sociales, exigeantes en lumière, elles ont un tronc élevé droit ou tortueux ; généralement crevassé. Quelques espèces comme le chêne tauzin sont drageonnantes[34].

Ils possèdent des feuilles simples qui suivent une phyllotaxie alterne spiralée. L'angle de divergence souvent observé est proche de l'angle d'or de 137,5°[37]. De texture ferme et de forme variables selon les espèces (limbe elliptique, oblong, ovale ou obovale, obtus à aigu ou acuminé au sommet), elles peuvent être pennatilobées à lobes arrondis ou entières avec un bord lisse ou denté. Elles sont dotées de stipules fugaces qui tombent peu après la feuillaison. Elle se regroupent généralement à l'extrémité des rameaux. Chez les chênes mais également chez les espèces herbacées, dans le cas d’un développement hétéroblastique typique, on observe le long de la tige trois classes de feuilles (feuilles juvéniles, feuilles de transition et feuilles adultes) dont la formation est probablement liée à la rythmicité de croissance des arbres. En parallèle de cette hétérophyllie classique, on rencontre le développement hétéroblastique inversé qui consiste en une juvénilisation de la croissance (les écailles recouvrant les bourgeons indiquent un passage du végétal vers un état de vie ralentie)[38].

Les rameaux robustes, rigides, rectilignes, souvent à crêtes longitudinales, contiennent une moelle à 5 pointes. Ils portent des cicatrices foliaires semi-ovales à triangulaires, marquées d'au moins 5 cicatrices vasculaires et des cicatrices de cataphylles en anneau[39].

L'axe terminal des rameaux porte de 2 à 3 bourgeons terminaux d'égale grosseur, sphériques ou ovoïdes, à écailles nombreuses imbriquées, disposées en 5 rangs. Ces bourgeons sont entourés de nombreux bourgeons axillaires plus petits, agglomérés[40]. Les bourgeons sont fermés par des écailles brunes recouvertes d'un enduit cireux, la propolis (matière résineuse qui poisse les doigts) dont le rôle est de limiter la déshydratation du bourgeon. Les bourgeons à bois contiennent une tige embryonnaire et des ébauches foliaires protégées par un abondant duvet blanc, la bourre, qui contribue à leur protection thermique[41].

Appareil reproducteur

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Vidéo sur la récolte et les semis de glands.

Les chênes sont, comme la plupart des essences forestières[42], monoïques diclines, c'est-à-dire qu’ils portent des inflorescences mâles et femelles séparées sur le même individu. La floraison a lieu pendant la feuillaison.

Les fleurs mâles sont jaunâtres, en chatons grêles, filiformes, lâches, à l'aisselle des feuilles de la base du rameau de l'année précédente ou des nouvelles pousses. Ces chatons souples, pendants, ont à leur base des bractées droites, pointues, caduques et très tomenteuses ; les fleurs, en groupes de 3 ou 4, sont protégées par un périanthe à (4-) 6 sépales connés à leur base, pubescents ; L'androcée est constitué de (3-) 6 (-12) étamines, à filet mince, glabres ou tomenteuses à la base, à anthères de 0,5 à 2 mm de long ; le pistillode est habituellement absent, ou rudimentaire (réduit à des touffes de trichomes). Les fleurs femelles, toujours solitaires, sont verdâtres, dans un involucre accrescent formé de petites écailles imbriquées. Les inflorescences femelles à l'aisselle des feuilles de l'extrémité du rameau, apparaissent après les inflorescences mâles. Érigées, pubescentes, à fleurs en nombre variable, elles ont des bractées droites, pointues, pubescentes, caduques ; le périanthe est à (4-) 6 (-9) pièces soudées ; des staminodes sont parfois présents, pouvant atteindre le nombre de 5 à 7 ; l'ovaire infère est surmonté de 3-4 (-6) styles aplatis ou cylindriques, plus ou moins longs, libres et recourbés ou soudés à la base ; les stigmates sont glabres ; le nombre de carpelles est égal à celui des styles[43].

Plantes à syndrome anémophile associé à une germination hypogée, elles ont un fruit de type akène, appelé gland, de forme ovoïde ou oblongue, vert puis jaunâtre ou brunâtre. Fixé dans une structure appelée cupule, chaque gland contient une graine (rarement deux ou trois) et met pour mûrir 6 à 18 mois selon l'espèce[44].

Classification

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Feuilles, branchages et glands d'un chêne blanc hybride, probablement Quercus stellata × Quercus muehlenbergii
 
Chêne remarquable (aujourd'hui mort) de Bon-Secours. Son fut est presque parfaitement tubulaire et rectiligne. Il pourrait être âgé de 700 à 800 ans
 
Tronc du vieux-chêne de Bon-Secours (la main qui donne l'échelle est celle d'une personne adulte)
 
Le chêne (vivant ou mort) est l'arbre qui abrite le plus grand nombre d'espèces d'insectes. Il accueille aussi de nombreux organismes épiphytes dont bryophytes et lichens (ici Peniophora quercina et Xanthoria parietina accompagnés d'un champignon (violet)
 
L'écorce plutôt acide du chêne favorise l'implantation d'une communauté corticole dite acidiphile comme Flavoparmelia caperata (en) et Punctelia rudecta.
 
Quercus skinneri - Muséum d'histoire naturelle de Toulouse

Le genre est divisé en deux sous-genres (Cerris et Quercus) et huit sections (3 Cerris et 5 Quercus). On dénombre quelque 435 espèces différentes dont une trentaine en Europe, plus de 200 en Amérique et plus de 150 en Asie[45].

Le genre est divisé en huit sections :

  • sous-genre Cerris :
    • Section Cyclobalanopsis, les chênes à anneaux, exclusivement asiatiques ; considérée comme un genre distinct par Flora of China ;
    • Section Cerris, les chênes de Turquie et apparentés d'Europe et d'Asie ; styles longs, les glands mûrissent en 18 mois, très amers, endocarpe glabre ou légèrement duveteux ; distribution Asie et Méditerranée ;
    • Section Ilex, à feuilles persistantes ; distribution Asie et Méditerranée ;
  • sous-genre Quercus :
    • Section Lobatae (synonymes Erythrobalanus), les chênes rouges ou noirs d'Amérique du Nord et d'Amérique centrale et de Colombie. Style long, les glands longs mûrissent en 18 mois, très amers, endocarpes duveteux. Les lobes des feuilles ont des extrémités pointues ; distribution : Amériques ;
    • Section Protobalanus, les « chênes dorés » ou « intermédiaires » entre les chênes rouges et les chênes blancs, originaires du Sud-Est des États-Unis et du Nord-Ouest du Mexique. Styles courts, les glands mûrissent en 18 mois, très amers, endocarpe duveteux. Toutes les espèces de ce groupe sont sempervirentes, avec une persistance des feuilles supérieure à 1 an, et souvent 3 ans ; distribution : côte ouest nord-américaine ;
    • Section Ponticae distribution côte ouest des USA et mer Noire ;
    • Section Virentes, à feuilles persistantes ; distribution sud-est des USA et Amérique centrale ;
    • Section Quercus (synonymes Lepidobalanus et Leucobalanus), les chênes blancs d'Europe, d'Asie et d'Amérique. Styles courts, les glands mûrissent en 6 mois, doux ou légèrement amers, endocarpe glabre. Les chênes blancs se défendent mieux contre le champignon Ceratocystis fagacearum en produisant des thylles capables d'obstruer les canaux infectés[45].

NB. l'ancienne section Mesobalanus, les chênes de Hongrie et apparentés d'Europe et d'Asie (styles longs, glands mûrissant en 6 mois, amers, endocarpe glabre) est incluse dans la section Quercus.

Phylogénie des espèces actuelles de chênes[45] :

Quercus (genre) 
 Cerris (subgenus

 Cyclobalanopsis (section) ou « chênes à anneaux »




 Cerris (section) 



 Ilex (section) 




 Quercus (subgenus

 Labatae (section) ou « chênes rouges »




 Protobalanus (section) 




 Ponticae (section) 




 Virentes (section) 



 Quercus (section) ou « chênes blancs »







L'hybridation est courante entre espèces au sein d'une même section (constitution de syngaméons) ; aucune hybridation entre espèces de différentes sections n'est identifiée.

Sylviculture du chêne

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Le cycle sylvigénétique moyen et naturel (de la naissance à la mort naturelle) du chêne est d'environ 600 ans [46], mais son cycle sylvicole (durée de révolution) est nettement plus court.

À l'époque de Colbert les chênes étaient coupés à l'âge de 250 à 300 ans[Information douteuse], en Forêt de Tronçais par exemple, considérée aujourd'hui comme l'une des plus belles chênaies d'Europe[47].

Pour des raisons économiques (pour en faciliter l'abattage et le sciage industriel, avec un retour sur investissement moindre mais plus rapide), le chêne est abattu bien plus jeune : dans les années 1980 en France, la durée de renouvellement (révolution) d'un peuplement de chênes n'était plus que de 160 à 200 ans[48] et tend à se réduire avec la sylviculture dite « dynamique » ; Pour plus de profits à court ou moyen terme, le sylviculteur traite souvent la chênaie en « futaie équienne » (arbres de même classe d'âge), éventuellement monospécifique, en augmentant l'ensoleillement par des éclaircies régulières favorisant des « arbres d'avenir » choisis par lui avec un intervalle de temps entre les éclaircies (appelé rotation) de 9 à 12 ans (3 à 5 m3 de bois d'œuvre par ha et par an en Poitou-Charentes), voire moins[49]. En taillis les chênes sessile et pédonculé sont coupés vers 25 à 45 ans (3 à 6 stères/ha/an)[49].

Trente à quarante pour cent des chênes sessiles et pédonculés européens poussent aujourd'hui en France, ce qui en fait le second producteur mondial[50], après les États-Unis, et devant l’Ukraine qui pourrait bientôt dominer la filière bois de chêne. En 2004, la chênaie (pédonculé et sessile, souvent mélangés à d'autres essences) y couvrait en 2005 environ 5,1 millions d’hectares, pour un volume estimé de 750 millions de mètres cubes de bois, avec une récolte qui a été en 2004, de 2,6 millions de mètres cubes (90 % de sciage, 8 % de merrain, 2 % de tranchage, le tranchage étant en diminution régulière depuis 20 ans). En 2004, la France a aussi exporté quelque 130 000 m3 de grumes et 150 000 m3 de chêne de trituration (tout en important 93 000 m3 de grumes en 2005). 850 000 m3 ont été sciés, mais le sciage est en recul depuis les années 1970.

Utilisations

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Agents agressifs ou
conditions d'utilisation ?
[pas clair]
Durabilité naturelle[51]
Champignons Classe 2 – durable
Insectes de bois sec Durable – aubier distinct (risque limité à l'aubier)
Termites Classe M – moyennement durable
Imprégnabilité Classe 4 – non imprégnable
Classe d'emploi Classe 3 – hors contact du sol, à l'extérieur

Note : la durabilité est liée à la présence de tanins solubles dans l'eau, elle diminue donc avec le lessivage en cas d'exposition sévère

Utilisation du bois

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En Europe, le chêne est très utilisé, et cultivé, pour son bois, son liège, son écorce et ses glands (dont on faisait autrefois de la farine, mais qui ont surtout servi à alimenter des porcs). On trouve parfois des chênes têtard dans les haies bocagères ou des chênes isolés dans une prairie ou un champ.

Les chênes sont des arbres à bois dur. Le bois de chêne a une masse volumique comprise entre 0,75 et 0,85 g/cm3. C'est un matériau très résistant et très dur. Sa résistance aux insectes et aux champignons (durabilité naturelle, voir Durabilité du bois) est très importante grâce à sa forte teneur en tanin. Les grandes planches radiales de chêne sont prisées depuis le Moyen Âge et servent à réaliser des boiseries d'intérieur de bâtiments prestigieux comme la Chambre des communes en Angleterre à Londres, et dans la construction de menuiserie fine ainsi que comme support de peinture car la qualité de ce bois est une garantie de pérennité de son œuvre pour l’artiste. Le bois du chêne pédonculé et du chêne rouvre (Quercus petraea) était utilisé en Europe pour la construction navale jusqu'au XIXe siècle et étaient les principales essences de bois utilisées dans la construction des charpentes en bois des bâtiments en Europe. Aujourd'hui le bois de chêne reste couramment utilisé dans la menuiserie, la parqueterie, et la production de plaquage. Les tonneaux dans lesquels les vins rouges, xérès et d'autres spiritueux tels que le cognac, le scotch ou le bourbon sont vieillis, sont des fûts de chêne. Les tonneaux de chêne contribuent à la saveur vanillée de ces boissons. Les copeaux de bois de chêne sont utilisés pour le fumage du poisson, de la viande, du fromage et d'autres produits alimentaires.

Parmi les chênes nord-américains, le chêne rouge d'Amérique Quercus rubra est le plus prisé pour son bois au sein du groupe Lobatae. Toutes les espèces de ce groupe sont commercialisées en tant que « chêne rouge ». Le bois standard des chênes du groupe Quercus, lesquels sont tous commercialisés en tant que « chêne blanc », est le chêne blanc Quercus alba. Le bois du chêne rouvre et du chêne pédonculé Quercus petraea et Quercus robur, tous deux à feuilles caduques, représente la plus grande partie de la production de chêne en Europe, mais les espèces persistantes, tel que le chêne vert Quercus ilex, et le chêne-liège Quercus suber produisent aussi un bois de valeur. Plus spécialement le chêne vert prend un beau poli, est bien maillé, et utilisé en ébénisterie et tabletterie[52].

Utilisations de l'écorce

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L'écorce de Quercus suber, ou chêne-liège, donne le liège qui sert traditionnellement à fabriquer les bouchons en liège. Cette espèce pousse sur le pourtour méditerranéen, ainsi qu'au Portugal. L'Espagne, l'Algérie et le Maroc sont les plus gros producteurs mondiaux.

L'écorce de chêne est riche en tanin. Pulvérisée, elle donne le tan utilisé pour le tannage des cuirs par les tanneurs.

L'écorce du chêne blanc est séchée et utilisée dans certaines préparations médicales.

En Algérie, l'écorce du chêne-liège découpée en forme de cylindre de 70 à 80 cm est utilisée en apiculture pour élever des essaims d'abeilles.

Utilisations des fruits

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Le pratique de la glandée a longtemps organisé la transhumance forestière des porcs lors des années de fructification massive, phénomène appelé le masting (miniature extraite du mois de novembre des Très Riches Heures du duc de Berry, XVe siècle).

Les chênes donnent des glands, fruits de loin les plus abondants des forêts de basse altitude en Europe occidentale[53].

Ces fruits peuvent être consommés par les humains (voir purée de glands). Les glands peuvent être amers, c'est toujours le cas pour le chêne pédonculé (Q. robur), le chêne chevelu (Q. cerris), le chêne kermès (Q. coccifera), Q. frainetto, Q. fruticosa, Q. infectoria et Q. petraea ; certaines espèces ils sont parfois doux, parfois amers : chêne vert (Q. ilex), pubescent (Q. pubescens), angoumois (Q. pyrenaica), le chêne-liège (Q. suber) et le chêne blanc de Californie (Q. lobata) ; les glands de Q. macrolepis, Q. rotundifolia, Q. trojana et la variété virgiliana du chêne pubescent d'Italie du Sud et le chêne blanc (Q. alba) sont souvent doux, c'est plus souvent le cas dans la région méditerranéenne[54] et dans l'Est et le centre de l'Amérique du Nord; les glands de Q. michauxii sont très doux[55]. Les glands doux peuvent être mangés crus ou rôtis, ceux qui sont amers doivent être bouillis à plusieurs eaux. Les glands servent pour faire une farine, grillés comme substitut de grains de café ou fermentés pour donner une boisson pétillante (piquette de glands).

Les glands sont aussi mangés par les animaux sauvages ou domestiques : les écureuils, les cerfs, les sangliers qui en sont très friands. Toutefois, ils sont nocifs pour les équidés. Au Moyen Âge, dans presque toute l'Europe, en octobre, la glandée consistait à emmener les cochons en forêt pour qu'ils se nourrissent des glands tombés à terre. Les glands sont utilisés en Corse et en Espagne pour l'alimentation de cochons élevés en semi-liberté (qui vont en Espagne servir à confectionner le jambon ibérique de bellota).

Utilisations des galles

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Galle d'Andricus kollari.

Les botanistes ont répertorié plus de 250 types de galles sur les feuilles, les fleurs et les racines du chêne, dont 200 sont produites par les « guêpes à galles »[56].

On appelle noix de galle (ou galle ronde du chêne) l'excroissance provoquée sur les feuilles de certains chênes par des piqûres d'un insecte, le cynips Andricus kollari. La noix de galle est utilisée pour la confection de teintures.

La galle du chêne a longtemps été utilisée comme ingrédient principal pour fabriquer l'encre (encre métallo-gallique), récoltée à une période précise de l'année.

Dans les campagnes, les enfants transperçaient d'une allumette les galles (appelées "imoines" dans le Poitou), pour en faire de petites toupies.

Ravageurs et maladies, risques sanitaires

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Les chênes de pépinières peuvent avoir des racines endommagées par la taille des racines[57] ou enroulées dans les godets (racine pivot notamment)[58],[59],[60]. Selon certains auteurs, le rempotage en bac de bois traité au CuCO3 augmenterait la régénération des racines et la prise de greffe[61].

 
Galle du gland

La « mort subite du chêne » (Phytophthora ramorum) est provoquée par un oomycète, qui peut causer la mort des chênes en quelques semaines.

Le « flétrissement américain du chêne », provoqué par un champignon Ceratocystis fagacearum (un champignon très proche de la graphiose de l'orme), est aussi une maladie mortelle qui touche tous les chênes dans certains des États des États-Unis, particulièrement les chênes rouges (les chênes blancs peuvent être infectés mais ils survivent généralement plus longtemps).

Parmi les autres risques, on trouve notamment les insectes foreurs ainsi que les insectes fouisseurs, dont la présence pourrait ne pas être évidente à détecter dans le cas des plus vieux arbres. Ces insectes sont alors souvent découverts lorsque les arbres tombent pendant de fortes rafales.

Les pommes de chêne sont des galles qui se développent sur les chênes et sont causées par une espèce d'hyménoptère gallicole (famille des guêpes à galles) le Biorhiza pallida. La femelle des cochenilles du genre kermes est responsable de la formation de galles sur le chêne kermès. Les chênes servent de plantes nourricières pour les larves de nombreuses espèces de lépidoptères.

Le cynips Andricus quercuscalicis provoque des excroissances appelées galle des glands.

Lorsqu'il est en trop grand nombre, le tigre du Chêne, une punaise invasive, peut provoquer le jaunissement puis la chute prématurée des feuilles[réf. souhaitée].

Histoire évolutive des chênes

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Feuille de chêne couverte de gelée blanche.

L'apparition des Fagaceae date du Paléogène. Ceci explique la persistance dans cette famille de traits archaïques (fleurs de type 2 ou 3, fécondation du tube pollinique par le côté ou la base, bois à perforations scalariformes)[62]. Les chênes sont originaires de l'hémisphère nord à une époque où Amérique du nord et Eurasie étaient reliées (tant côté atlantique que pacifique)[45].

Les chênes se sont vite diversifiés pour aboutir dès l'Éocène aux deux sous-groupes de chênes actuels : Cerris et Quercus. Si l'extension du sous-genre Cerris est aujourd'hui exclusivement eurasiatique et nord-africaine, un fossile de gland datant de 48 Ma en Orégon prouve qu'il a aussi peuplé l’Amérique avant d'y disparaitre. La diversification des chênes s'est accélérée avec le début du refroidissement, qui a débuté il y a environ 52 Ma et a poussé les chênes à se déplacer vers le sud et ainsi à se différencier entre Amériques et Eurasie.

Le plus ancien fossile non équivoque de chêne (du pollen retrouvé près de Salzbourg) remonte à 56 millions d'années[45]. Des restes fossiles de feuilles remontant à l’Oligocène, il y a environ 35 millions d’années, ressemblant fortement aux espèces actuelles, indiquent que de nouvelles espèces sont apparues à l’occasion de changements climatiques entre −34 et −23 millions d’années, la diversification infragénérique (les 8 sections) sont déjà établies au début de l'Oligocène[63].

À l'occasion de leur déplacement vers le sud, les chênes rouges et les chênes blancs (les deux grandes sections américaines) ont colonisé conjointement de nouveaux milieux. Ces deux lignées distinctes se sont réciproquement facilité leur implantation en se créant des environnements pédologiques favorables à la mycorhization. La nécessité de s'adapter à de nouveaux environnement explique qu'à eux seuls, le Mexique et l'Amérique centrale abritent 40 % des espèces de chênes actuelles[45].

Si la section Quercus des chênes blancs s'est développée en Amérique du nord, des spécimens ont pu atteindre l'Europe au Miocène (il y a environ 20 Ma) par le pont terrestre nord-atlantique alors émietté en un chapelet d'îles[45]. Ils y ont fondé un clade regroupant toutes les espèces eurasiatiques actuelles de chêne blancs mais n'ont pas été suivi par les chênes rouges (de rares fossiles présentant des affinités avec les chênes rouges témoignent de populations locales mais ont été vite supplantées).

L'histoire du chêne au Quaternaire est encore mal connue en raison des avancées et reculs des populations, imposées par les trois dernières glaciations. En Europe, les chênes étaient confinés dans trois zones refuges (péninsule ibérique, le sud de l'Italie et les Balkans) au cours de la dernière période glaciaire. L'hybridation entre espèces d'une même section a favorisé leur dispersion, mais aussi leur adaptation à de nouveaux milieux[64]. Les quatre espèces de chênes blancs (sessile, pubescent, tauzin et pédonculé) se sont formées dans des zones géographiques différentes mais ont maintenu une certaine « perméabilité génétique » : des flux de gènes sont intervenus avec le début du réchauffement il y a 20 000 ans et ont permis notamment l'adaptation du chêne sessile à des climats plus froid par hybridation avec le chêne pédonculé lors de sa migration vers le nord[45].

En moins de 8 000 ans, les chênes ont colonisé le nord de l'Europe grâce notamment à des dispersions rares mais à longue distance : ils atteignent ainsi le sud de la Scandinavie, en 6000 avant notre ère, ce qui correspond à une progression de 380 m par an[65]. Après cette reconquête, les flux de pollen entre les différentes forêts ont progressivement lissé les différences adaptatives des différentes populations « souches », homogénéisant au plan génétique les massifs forestiers. La sélection naturelle a, depuis, généré de nouveaux caractères adaptatifs (date de débourrement, vigueur…). Ce schéma de colonisation prévaut pour le chêne pédonculé, espèces pionnière, mais aussi pour le chêne sessile dont la dispersion, moins rapide, a été favorisée par sa capacité d'hybridation unidirectionnelle[66] avec le chêne pédonculé, en lui permettant notamment de coloniser des espaces nouveaux par introgression dans les peuplements de chêne pédonculé déjà établis[67]. De même, côté américain, un transfert de gênes du chêne à poteaux (Quercus stellata) a pu faciliter l'adaptation à la sècheresse du chêne à bogue (Quercus macrocarpa)[45].

Cette histoire est un peu moins mal connue pour l'Antiquité[68].

Depuis le XXe siècle, les forêts de chênes en Europe sont victimes de plusieurs vagues de dépérissements notables et de pathologies : oïdium du chêne depuis 1907, maladie de l'encre dans les années 1950[69], nécroses cambiales[70] et pourriture noire dans les années 1970[71].

En Europe, les trois principales espèces de chênes blancs (pubescent, sessile et pédonculé), bien qu’apparemment assez proches, se comportent comme des espèces en voie de spéciation : leur hybridation par croisement artificiel donne de mauvais résultats (ex : moins de 1 % de fécondation réussie pour l'hybride Quercus robur × petraea et robur × pubescens) et les hybrides obtenus sont très fragiles [72],[73]. L'hybridation semble par ailleurs rare dans la nature en raison d'une phénologie différente (dates de floraison différentes) qui permet aux trois pools génétiques d'évoluer séparément, sans pollution génétique croisée (on parle de « séparation botanique »)[74].

Liste des espèces

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Le genre Quercus comprend entre 200 et 600 espèces (Quercus s.s : 300-450) selon les auteurs[75]. Elles sont principalement présentes dans les régions tempérées à subtropicales de l'hémisphère nord, avec une incursion en Indonésie, mais aussi dans les forêts tropicales d'altitude. Selon ITIS (23 sept. 2014)[76] :


Selon NCBI (23 sept. 2014)[77] :


Selon Tropicos (23 sept. 2014)[78] :


Arbres remarquables

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Les chênes centenaires sont des mégapoles de biodiversité en zone agricole[79]. Aucun chêne vivant aujourd’hui n’a pu être daté avec certitude à plus de 500 ans[80] ; il n'est pas rare qu'ils atteignent 300 ans ; il est plus exceptionnel qu'ils arrivent jusqu'à 400 ans. Mais certains vieux chênes sont creux, comme le Chêne d'Allouville (selon la légende, planté en 911 pour la naissance de la Normandie ), et il ne sera dès lors probablement jamais possible de les dater définitivement par dendrochronologie[81]. Dans la marine en bois les chênes de plus de 100 ans avaient la préférence; les arbres approchant 200 ans étaient considérés sur le retour, c'est-à-dire que les bois était susceptible d'être en partie pourri. Atteignant un âge avancé, la couronne massive des arbres comme le chêne ou le châtaigner commence à dépérir, parce que leur système racinaire et vasculaire n'est plus en mesure d'entretenir une grande couronne. Ce qui permet à la lumière d'atteindre la couronne intérieure plus basse, et par là stimuler le développement de bourgeons dormants, créant éventuellement une nouvelle couronne inférieure plus petite. Les vieilles branches qui formaient la haute couronne d'origine meurent, mais sur des espèces comme le chêne, qui ont le bois très résistant, ces branches mortes restent pendant des décennies, voire des siècles, en anglais on dit qu'ils sont Stag headed, c'est-à-dire qu'ils prennent l'apparence de la ramure d'un cerf[82].

 
Le chêne d'Allouville-Bellefosse est le plus vieux de France. Il daterait du IXe siècle.

Le plus vieux chêne de France daterait donc de l'époque de Charlemagne, situé à Allouville-Bellefosse (Seine-Maritime). En Belgique, le plus vieux chêne se situerait à Liernu. Le plus vieux chêne d'Europe se trouverait en Suisse : à Chatillon, dans le Jura.

Certains chênes pédonculés ont un port fastigié, s'ouvrant progressivement avec l'âge (chênes pyramidaux).

  • À Cheillé, près d'Azay-le-Rideau, (Indre-et-Loire), un chêne plusieurs fois centenaire, pousse dans le mur de l'église Saint-Didier. Le tronc et les racines de ce beau chêne pédonculé s'enfoncent à l'intérieur du mur.
  • À Saint-Pardoux (Deux-Sèvres), au lieu-dit La Cigogne, un chêne multiséculaire aurait servi d'abri à Robert le Chouan pour échapper à la maréchaussée.
  • Dans la Forêt de Gralas en Vendée, le Chêne Chevreux, au refuge de Grasla, était environné de mystère et de légendes.
  • À Saint-Martin-de-Connée en Mayenne, la Chapelle du Chêne abrite le tronc aujourd'hui desséché du chêne, qui abrite une statuette réputée miraculeuse de Notre-Dame des Douleurs, depuis le XVe siècle.
  • À La Chapelle-Montlinard il existe un chêne multi-centenaire dont la circonférence du tronc mesure près de 10 m.
  • Le chêne des Crapauds (Dervenn an tousegi), dans une propriété privée à Fouesnant en Bretagne. L'arbre a une circonférence de 9,60 m.
     
    Chêne (Quercus robur) et Hêtre (Fagus sylvatica) "siamois" dans le parc de la Salle de sport de La Vraie-Croix (Morbihan). Dessin Axel Aucouturier, 2024
  • Le chêne à Guillotin est un chêne âgé d'environ 1000 ans[réf. souhaitée] et d'une circonférence de 9,60 m situé à Concoret en Bretagne[83]. Il est nommé d'après l'abbé Guillotin, qui s'est caché dans son tronc creux après la révolution française.
  • En Forêt de Brotonne (Haute-Normandie), on trouve le Chêne-Cuve, arbre dont la base du tronc est remplie d'eau, puis qui se sépare en quatre troncs distincts.
  • À Tombebœuf, en Lot-et-Garonne, se trouve un chêne multicentenaire de 36 mètres d'envergure.
  • À Châtillon, dans le Jura Suisse, le chêne des bosses mesure 8,40 mètres de circonférence. Il est d’ailleurs inscrit dans le livre des records comme le plus vieux chêne d’Europe : son feuillage couvre une surface de près de 500 mètres carrés.
  • À Lardiers (Alpes-de-Haute-Provence), un chêne dont trois adultes bras tendu ne parviennent pas à le ceinturer a poussé à côté d'une ancienne bergerie, que l'on nomme localement : lou jas d'où Roule (« La bergerie du chêne » en français).
  • À Liernu (Eghezée, Province de Namur, Belgique), le Gros-Chêne millénaire[réf. souhaitée] mesure 12,24 m de circonférence au sol et 9 m, à 1,50 m. de hauteur. Le chêne est jumelé avec les chênes d'Allouville-Bellefosse depuis 1981 et de Châtillon depuis 1991. Le 30 mai 2015, à Liernu, les trois chênes ont créé la ChaÎne des (vieux et gros) Chênes d'Europe qui espère accueillir de nombreux ancêtres.

Symbolique

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Lien vers le symbolisme des arbres

 
Le Gros Chêne, peinture de Gustave Courbet (1843).
  • De nombreux arbres de cette espèce sont chargés dans la tradition populaire (vu la réputation de dureté du bois) d'une grande valeur symbolique en Europe, souvent liée à un contexte de justice :
  • Le chêne symbolise dans plusieurs cultures européennes la pérennité. Les noces de chêne se célèbrent après 80 ans de mariage dans le folklore français.
  • Arbre sacré chez les Romains, les Celtes, les Germains et les Slaves orientaux, le chêne symbolise la virilité, la force, l'endurance et la longévité. Dans un poème d'Étienne Eggis, la destruction d'une forêt de chênes entraîne une vengeance[85].
  • Plusieurs pays se servent de la branche de chêne comme symbole de la stabilité de leur régime politique :
  • La feuille de chêne orne également en France le képi des officiers généraux et certaines décorations telles que la Légion d'honneur et la médaille de l'Ordre national du Mérite.
  • Charles de Gaulle fut représenté, le lendemain de sa mort, sous la forme d'un chêne abattu, dans un dessin de Jacques Faizant à la une du Figaro. C'est pourquoi, Michèle Alliot-Marie nomma son parti « Le Chêne », car celui-ci incarne aux yeux de tous le symbole du gaullisme. L'UMP, principal parti de la droite française, dont l'idéologie est teintée de gaullisme, a aussi pour emblème le chêne aux couleurs de la France.
  • Symbole de la germanité, la feuille de chêne est souvent utilisée dans les insignes nazis[86].

Calendrier républicain

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Vertus médicales

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L'écorce, les glands et les feuilles, riches en tanins, possèdent un pouvoir astringent très puissant.

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j et k BioLib, consulté le 13 août 2018
  2. Fodor, E., & Hâruta, O. (2016). Quercus Robur, Q. Cerris And Q. Petraea As Hot Spots Of Biodiversity. Journal of Plant Development, 23.
  3. (en) Eilert Ekwall, The Concise Oxford Dictionary of English Place Names, Clarendon Press, , p. 143
  4. Roger Brunet, Trésor du terroir. Les noms de lieux de la France, CNRS et l'allemand teer = goudron éditions, (lire en ligne), p. 87
  5. Druide, TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé (1971-1994).
  6. Philippe Jouët, L’Aurore celtique dans la mythologie, l'épopée et les traditions, Yoran embanner, Fouesnant, 2007, p. 44-45 (ISBN 978-2-914855-33-4).
  7. Françoise Bader, La langue des dieux, ou l'hermétisme des poètes indo-européens, Giardini, , p. 94.
  8. (en) J. P. Mallory et D. Q. Adams, The Oxford Introduction to Proto-Indo-European and the Proto-Indo-European World, OUP Oxford, , p. 161.
  9. Alain Rey (sous la direction d’), Dictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, Paris, 2e éd., 1998, p. 726b.
  10. Peut-être dérivé de cassi- cf. irlandais cas « enchevêtré » in Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise, édition errance 1994.
  11. Xavier Delamarre, Op. cité., Errance, Paris, 2001 , p. 93.
  12. Oscar Bloch, Walther von Wartburg, Dictionnaire étymologique de la langue française, PUF éd. 1960.
  13. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise. Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris, éditions Errance, , 440 p. (ISBN 2-87772-237-6), p. 164-165
  14. Site du cnrtl. Étymologie d’"yeuse"
  15. dictionnaire panoccitan : chêne
  16. « Ain : Chagne (La), Chanay, Chanay (Le), Chanes, Chaneye, Chanoz, Chasnas, Chassagne (La), Chêne ; Allier : Chassagne (La), Chassaigne, Chassaignes, Chassaing, Chassignol, Chassignole (La), Chêne-du-Loup ; Alpes de Haute-Provence : Chasse ; Ardèche : Charnas, Chassagnes ; Ardennes : Charnois, Chesne (Le), Chesnois (Le), Chesnois-Auboncourt ; Aube : Chanet (Le), Chêne (Le), Cassaigne (La), Cassaignes, Cassés (Les), Cassignole (La) ; Aveyron : Cassagnes, Cassagnes-Bégonhès, Cassagnes-Comtaux, Cassagnoles ; Calvados: Chesnée (La), Quesnay (Le), Torquesne (Le) ; Cantal : Cassan, Cassaniouze, Chanet, Chassagne ; Charente : Chasseneuil-sur-Bonnieure ; Charente Maritime : Chaniers, Chêne (Le), Chênes (Les), Chepniers ; Cher: Chêne-Fourchu (Le), Chênes (Les) ; Corrèze : Bellechassagne ; Côte d'Or: Chaignay, Chaignot, Chassagne (La), Chassagne-Montrachet ; Creuse : Chassagne(La), Chassaing, Chassaing-Cheval, Chassignol (La), Chêne (Le), Chéniers ; Deux-Sèvres : Chesnaie (La) ; Dordogne : Cassagne (La), Chassaignes, Chassaing, Chasseignas ; Doubs : Chassagne-Saint-Denis, Chêne (Le) ; Eure : Chennebrun, Chesnay (Le), Chesne (Le), Quesnay (Le) ; Eure-et-Loir : Chassant, Chêne-Doré, Chesnaye (La) ; Gard : Cassagnoles, Cassan ; Gers: Cassaigne ; Gironde : Casseuil ; Haute-Corse : Cassano ; Haute-Garonne : Cassagnabère-Tournas, Cassagne, Cassagnère (La) ; Haute-Loire: Chassagne, Chassagnes, Chassignolles ; Haute-Marne : Chanoy, Chassagne(La) ; Haute-Savoie : Chainaz, Chanenaz, Chassenaz, Chêne-en-Semine ; Haute-Vienne: Chassagnas, Chassagna, Chasseneuil (Le) ; Hautes-Alpes : Chanets (Les), Chassagne, Chassaignes ; Hautes-Pyrénées : Lacassagne ; Hérault : Cassagnoles ; Ille-et-Vilaine : Beauchesne, Chasné ; Indre : Chasseigne, Chasseneuil, Chassignolle, ChêneÉclat, Chénier ; Indre-et-Loire : Chêne(Le), Chêne-Pendu, Chesnaie(La) ; Isère : Chanas, Chanay, Chasse, Chasse-sur-Rhône, Chêne (Le), Sassenage ; Jura : Chainée, Chanay, Chassagne (La), Chêne-Bernard, Chêne-Sec ; Landes : Cassen  ; Loir-et-Cher: Beauchêne, Chesnay (Le) ; Loire : Chassagnole, Chassenet, Chassignol, Chêne(Le) ; Loire-Atlantique: Chêne (Le) ; Loiret :Chanoy, Chêne Rond, Chesnoy (Le) ; Lot : Cassagnes ; Lot-et-Garonne : Casseneuil, Cassignas– Lozère : Cassagnas, Cassagnas-Barre ; Maine-et-Loire : Chenaie (La), Chesnaie (La) ; Manche : Quesnay (Le) : Marne : Chêne-la-Reine, Chéniers ; Mayenne : Chêne-Doux, Chênerie (La) ; Meurthe-et-Moselle : Chenières ; Morbihan : Cassan ; Moselle : Chenois, Chesny ; Nièvre : Chassagne, Chasseigne, Chêne ; Nord :Chêneau-Loup, Quesno, Quesnoy(Le) ; Oise : Chesne (Le), Esquennoy, Quesnel (Le) ; Orne : Beauchêne, Chenaie (La), Chênedouit, Chênesec ; Pas-de-Calais : Quesnoy, Quesnoy (Le), Tortequesne ; Puy-de-Dôme: Chassagne, Chassaignolles, Chassaing (Le),Chassenet, Chassignole, Chassignoles (Les) ; Pyrénées-Atlantiques : Cassaber, Cassaet ; Pyrénées-Orientales : Cassagnes ; Rhône : Lachassagne ; Saône-et-Loire : Chânes, Chênerie (La) ; Sarthe : Chesnière (La) ; Savoie : Chagne (La), Chanay, Chanay (Le), Chanaz, Chane, Chasnaz ; Seine-et-Marne : Chanoy (Le), Charnois (Le), Charnoy(Le), Chasne (Le), Chenois, Liéchêne; Somme : Beauquesne, Equennes, Quesne(Le), Quesnel (Le), Quesnot (Le), Quesnoy (Le), Quesnoy ; Tarn-et-Garonne : Belcasse ; Territoire de Belfort : Eschêne ; Vaucluse : Cassanets (Les), Chêne (Le) ; Vendée : Chasnais ; Vienne : Chasseignes, Chasseneuil-du-Poitou, Chêne ; Vosges : Chênes (Les), Chénois (Le) ; Yonne : Chassignelles, Chassignole, Chêne-Arnoult ; Yvelines : Chesnay (Le), Longchêne ». Henriette Walter, L'aventure des mots français venus d'ailleurs, Robert Laffont, (lire en ligne), p. 44.
  17. Roger Brunet, Trésor du terroir. Les noms de lieux de la France, CNRS éditions, , p. 88
  18. Cette source de nourriture peut devenir prépondérante en hiver, le rapport aire-volume élevé chez ces oiseaux impliquant des apports alimentaires fréquents pour maintenir leur homéothermie.
  19. (en) Douglas W. Tallamy, The Nature of Oaks, Timber Press, , p. 104
  20. Jean-Baptiste de Vilmorin, Histoires d'arbres, éditions Jean-Paul Gisserot, (lire en ligne), p. 55.
  21. Antoine Kremer, Rémy-J. Petit et Alexis Ducousso, « Biologie évolutive et diversité génétique des chênes sessile et pédonculé », Revue forestière française, vol. 54, no 2,‎ , p. 112 (lire en ligne).
  22. a et b Site de l'ONF
  23. (en) Antoine Kremer, Rémy-J. Petit et Alexis Ducousso, « Gene diversity in natural populations of oak species », Annales des Sciences forestières, vol. 54,‎ , p. 186-203 (DOI 10.1051/forest:19930717).
  24. Pierre George, Jean Tricart, Géographie physique et humaine, Presses universitaires de France, , p. 211.
  25. Chaque larve creuse dans toutes les directions une petite tache difforme de moins d'un centimètre de diamètre. La feuille est marbrée de brun, couleur qui résulte de la production de tannins toxiques qui sont une défense chimique du chêne contre le parasite.
  26. La mine-plaque est tapissée de soie tissée, ce qui la fait sécher et soulever l'épiderme en cloque. Elle est appelée mine-tente.
  27. On peut observer au centre de quatre mines un cocon discoïdal tissé par la chenille et dans lequel se déroule la nymphose.
  28. L'asticot creuse une large mine de forme ovale sur la face inférieure des feuilles. La pupe perce la paroi et se laisse sortir à moitié un peu avant l'émergence de l’adulte. Il reste donc l'exuvie à moitié extraite. En bas à gauche on observe une galle.
  29. Jean Lemaire, Le chêne autrement, Forêt privée française, (lire en ligne), p. 9.
  30. Feuilles des arbres Laboratoire Informatique & Systématique de l'Université Pierre-et-Marie-Curie
  31. « Les arbres, grands amateurs d’eau », sur Onf.
  32. Jean-Baptiste Veyrieras, « Chaque arbre cache une forêt ! », sur science-et-vie.com, .
  33. a et b (en) Nature Plants, « Christophe Plomion et al. », Oak genome reveals facets of long lifespan, vol. 4, no 7,‎ , p. 440–452 (DOI 10.1038/s41477-018-0172-3)
  34. R. Rol et P. Toulgouat, Flore des arbres, arbustes et arbrisseaux, La Maison Rustique, , p. 28.
  35. Transversalement, la racine ligneuse comporte deux parties : le périderme foncé par les cellules contenant des tanins (brunissement tannique), et le cylindre central. En raison de la plus grande production de xylème, le cylindre central est dominé par des rayons de xylème secondaire disposés radialement entrecoupés de rayons médullaires de cellules du parenchyme. Les cernes de croissance annuels du bois de printemps et d'été sont difficiles à distinguer dans les racines.
  36. Cette croissance lente la première année s'explique par une stratégie qui permet d'optimiser l'exploration et l'occupation du sol, en consacrant dix fois plus de ressources carbonées à la production de biomasse racinaire qu'à la biomasse aérienne. Cf (en) Douglas W. Tallamy, The Nature of Oaks, Timber Press, , p. 25.
  37. Fraction phyllotaxique 2/5 : cycle foliaire composé de 5 feuilles et 2 tours de spire. Roger V. Jean —, Phytomathématique, Presses de l'Université du Québec, (lire en ligne), p. 1978.
  38. (en) R. A. Kerstetter et R. S. Poethig, « The specification of leaf identity during shoot development », Annual Review of Cell and Developmental Biology, vol. 14,‎ , p. 373-398 (DOI 10.1146/annurev.cellbio.14.1.373).
  39. John Laird Farrar, Les arbres du Canada, Les Editions Fides, , p. 246.
  40. Jean-Philippe Schütz, Sylviculture : Principes d'éducation des forêts, Presses polytechniques et universitaires romandes, , p. 141.
  41. Marcel Jacamon et Pierre Girardet, Guide de dendrologie, École nationale du génie rural, des eaux et des forêts, , p. 46.
  42. Alphonse Nanson, Génétique et amélioration des arbres forestiers, Presses Agronomiques de Gembloux, , p. 52.
  43. Jean-Louis Hélardot, « Quercus L. sous-genre Quercus Hickel et Camus », sur jeanlouis.helardot.free.fr (consulté en ).
  44. Jean-Claude Rameau, Dominique Mansion, G. Dumé, Flore forestière française, Forêt privée française, , p. 831.
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Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Antoine le Hardÿ de Beaulieu & Thierry Lamant (2007), Le guide illustré des chênes - Tomes 1 et 2 (photos : Michel Timacheff, Eike Jablonski, Philippe de Spoelberch) ; Ed: Éditions du 8e, 1 400 pages ; (ISBN 2-913375-02-2)
  • Jean-François Clémence et Françoise Péron (ill. Nathalie Locoste), Le chêne, Arles, Actes Sud, coll. « Le nom de l'arbre », (1re éd. 1995), 96 p., 10 × 19 cm, broché (ISBN 978-2-330-01847-4, présentation en ligne)

Liens externes

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Références taxonomiques

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