Endimione (Métastase)

Libretto de Pietro Metastasio

Endimione est le livret d'une serenata en deux parties de Pietro Metastasio mis en musique à de nombreuses reprises tout au long du XVIIIe siècle.

Endimione
Diane tombe amoureuse d'Endymion endormi.
Gravure de l'édition du séminaire de Padoue (1811)
Acte I. — Diana.
« Oh come immerso
Nella profonda quiete
Dolcemente respira!
 »
Genre Serenata
Nbre d'actes Deux
Musique Domenico Sarro
(première mise en musique)
Livret Pietro Metastasio
Langue
originale
Italien
Création
Naples

Versions successives

(voir le tableau)

Personnages

  • Diana, déesse de la chasse
  • Endimione, chasseur
  • Nice, nymphe compagne de Diana
  • Amore, dieu de l'amour, déguisé en chasseur sous le nom d'Alceste

Airs

Lieux et temps de l'action

Première

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Le jeune Métastase de 22 ans écrit à partir de 1720 le livret de l'Endimione, première de ses serenate (ne pas confondre avec la sérénade) napolitaines, pour le mariage du prince de Belmonte, Antonio Pignatelli, avec Anna Francesca Pinelli di Sangro. Il le dédie à la sœur du marié, Marianna Pignatelli, comtesse d'Althann (de), dame d'honneur de l'impératrice Élisabeth, dont il sollicite la protection par ses louanges. Mise en musique par Domenico Sarro, son action pastorale est jouée pour les noces le à Naples[1],[2],[3].

Intrigue

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L'action se déroule en Carie, au pied des monts Latmos. La jeunesse et la beauté d'Endymion, roi d'Élis, chasseur ou berger selon les mythes, ont attiré l'attention de Séléné, la déesse de la Lune. Dans les récits ultérieurs, Diane, déesse romaine de la chasse, équivalent de la grecque Artémis, a remplacé Séléné. Le livret de la serenata de Métastase décrit leur première rencontre et les intrigues de Cupidon. Le destin d'Endymion plongé dans un sommeil éternel pour préserver sa beauté et sa jeunesse comme les visites nocturnes de Diane ne sont pas exploités par Métastase[4]. L'intrigue qui suit est basée sur le texte intégral du livret en italien édité par le Projet Gutenberg.

Première partie

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Buissons de lauriers dans la campagne

Diana, la déesse de la chasse, est en colère contre sa nymphe favorite Nice. Elle la soupçonne d'être tombée amoureuse et d'avoir enfreint la loi de chasteté. Nice ne parvient pas à convaincre Diana du contraire. Amore, le dieu de l'amour, Amore apparaît sous la forme du berger Alceste et offre son amitié à Diana. Du fait de sa jeunesse, la déesse lui pardonne d'avoir bravé son interdiction d'aimer.

Pendant ce temps, Nice retrouve Endimione. Il refuse brutalement son souhait de se reposer avec lui un instant, affirmant que son seul amour est la chasse. Après le départ attristé de Nice, Endimione heureux d'être enfin seul, va dormir dans un endroit ombragé. Amore, qui l'a observé, se cache à proximité. Il attend une occasion de se venger. Diana s'approche, voit Endimione dormir et tombe amoureuse de lui sur-le-champ. Endimione, poursuivi par Nice dans son rêve, prononce son nom et, se réveillant, aperçoit Diana et, effaré, la supplie de lui pardonner sa transgression. Puis lui aussi tombe peu à peu sous son charme. Cependant, craignant de la mettre en colère, il nie ses sentiments et reste inébranlable même après qu'elle lui ait déclaré son amour.

Seconde partie

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Une forêt

Diana retourne dans son royaume avec son amant Endimione. Elle s'inquiète peu de la façon dont les autres dieux prendront son revirement : puisqu'elle a elle-même donné le gage de fidélité, elle peut le reprendre de même. Après le départ d'Endimione, Amore vient raconter à Diana la relation entre Endimione et Nice, qui viennent de se rencontrer sous les lauriers pour parler de leur amour. Avec colère, Diana jure de se venger, et les railleries d'Amore sur la jalousie enflamment encore plus sa colère. Amore voit sa victoire approcher.

Nice, repoussé par Endimione, tente de gagner Alceste (Amore), mais il la rejette, affirmant qu'il est déjà amoureux d'Endimione. Nice est submergée par des émotions contradictoires. Quand Endimione lui pose des questions sur Diana, elle n'a que des mots de colère pour lui.

Nice avoue à Diana son amour malheureux pour Endimione. Ils sont interrompus par Alceste (Amore), qui rapporte qu'Endimione a été attaqué par un sanglier et mortellement blessé. Désespérée, Diana admet que l'amour a gagné. Elle demande à Alceste de l'emmener à Endimione pour qu'elle puisse lui dire adieu. Puis Endimione lui-même vient à eux indemne. Alceste admet avoir menti et leur révèle sa véritable identité. Diana et Endimione se sont maintenant retrouvés et ne voient aucune raison de blâmer Amore pour sa ruse. Seul Nice, méprisée, est abattue. Pour la consoler, Diana lui permet d'aimer qui elle veut, pourvu qu'elle lui laisse Endimione.

Compositions successives

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Endimione est mis en musique à de nombreuses reprises sous divers titres et appellations génériques tout au long du XVIIIe siècle.

Compositeur Date et lieu de la première Ville Commentaire Page titre
Domenico Sarro 30 mai 1721[3],[5],[6] Naples Serenata
Pour le mariage d'Antonio Pignatelli, prince de Belmonte, avec Anna Francesca Pinelli di Sangro.
Antonio Bioni (de) 7 janvier 1727, Theater im Ballhaus[7] Breslau Libretto possiblement remanié par Francesco Mazzari.
Giuseppe Maria Buini 1729, Teatro Formagliari[1],[4],[8],[9],[10] Bologne Le castrat Giovanni Battista Mancini (de) qui a chanté le rôle d'Amore dans cette représentation est parfois crédité comme le compositeur de l'œuvre.
Domenico Alberti 1737[11] Venise
Giovanni Battista Pescetti , petit théâtre du Haymarket[12],[13] Londres Serenata Diana e Endimione.
Daniel Gottlieb Treu (de) 1741[1],[14] Hirschberg Serenata
Attribution incertaine.
Andrea Bernasconi 13 février 1742, Teatro San Giovanni Crisostomo[15],[16],[num 1] Venise Serenata
Révisée en 1756 ou 1766 au Neuen Hoftheater de Munich.
 
Johann Adolf Hasse Juillet 1743[17] Naples (?) Festa teatrale
Probablement aussi à Varsovie dans les années 1750.
Anonyme 1746, Teatro Coletti[4],[18] Florence Édité par Caldari sous le titre de Le gare fra gli dei
Giovanni Battista Mele (de) Printemps 1749, Buen Retiro[1],[19],[20] Madrid Serenata Endimion y Diana
L'œuvre exécutée en 1755 et le 16 octobre 1756 sous le titre d'Indimión y Diana (copie de J. Herrando) est probablement celle mise en musique par Mele.
Manuel Pla (partie 1) et Francesco Montali (partie 2) 1752, dans l'un des palais royaux[19] Madrid ou Aranjuez Serenata (cantata a cinque voci) El Endimion.
Nicola Conti 26 juillet 1752[1],[16],[19] Naples Attribution incertaine. Possible adaptation de la serenata de Manuel Pla et Francesco Montali.
Ignazio Fiorillo 1754[4],[21] Brunswick Révisée en 1763 à Cassel sous le titre de Diana ed Endimione.
Nicola Sabatino 1758, Académie de musique[22] Dublin Serenata.
Niccolò Jommelli Printemps 1759, théâtre de cour[23],[24] Stuttgart Première version.
Pastorale, Endimione, ovvero Il trionfo d'Amore
Nicola Conforto 18 février 1764, maison de l'ambassadeur Rosenberg[16],[25] Madrid Serenata.
Giuseppe Sigismondo 1764–1765[4],[8] Naples Cantata
Également en 1767 Vienne.
Antonio Rugarli 1769, Teatro Sanvitale[26],[num 2] Parme Componimento pastorale en trois actes.  
Anonyme 1769[4] Coblence
Johann Christian Bach 6 avril 1772, théâtre royal d'Haymarket[16],[27],[28],[num 3] Londres Serenata
Révisée par Niccolò Jommelli (musique) et Giovan Gualberto Bottarelli (livret) comme azione drammatica teatrale per musica le 24 juillet 1773 et en 1774, au théâtre de cour de Mannheim.
 
Joseph Aloys Schmittbaur (de) 1772[1],[29],[30] Karlsruhe Livret édité anonymement sous le titre d'Endymion, opéra en un acte.
Michael Haydn 17 novembre 1776[4],[16] Salzbourg Serenata
Dès 1773 selon l'Université Western Ontario.
Niccolò Jommelli 29 juin 1780, Palazzo Queluz[23],[24],[num 4] Lisbonne Deuxième version
Serenata per musica L'Endimione
 
Pietro Guglielmi 28 septembre 1781, Accademia di Dame e Cavalieri[31],[num 5] Naples Componimento drammatico
Livret édité par Luigi Serio sous le titre de Diana amante.
João de Sousa Carvalho 25 juillet 1783, Palazzo Queluz[32],[num 6] Lisbonne Dramma per musica  
Gaspare Rugarli 1795[4] Parme

Discographie

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Endimione tombe dans l'oubli pendant deux-cents ans avant d'être ressuscité par deux enregistrements à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, l'un dans la version de Johann Christian Bach, l'autre dans celle de Michael Haydn.

Notes et références

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  1. a b c d e et f (en) Don Neville, « Metastasio (Trapassi), Pietro (Antonio Domenico Bonaventura) », dans Grove Music Online, Oxford University Press,  
  2. (de) Silke Leopold, « Metastasio, Pietro Antonio Domenico Bonaventura », dans MGG Online, Bärenreiter et Metzler,  
  3. a et b Jacques Joly, Les Fêtes théâtrales de Métastase à la cour de Vienne, 1731–1767, Faculté des lettres et sciences humaines, , 525 p. (BNF 34624452, lire en ligne), p. 61
  4. a b c d e f g et h (en) « Endimione » [PDF], sur publish.uwo.ca
  5. (it) « Endimione. Compositore: Sarro Domenico Natale », sur corago.unibo.it
  6. (de) « Sarri, Sarro, Domenico Natale. III Serenate », sur operone.de
  7. (it) « Endimione. Musicalische pastoral in 3 atti. Compositore: Bioni Antonio », sur corago.unibo.it
  8. a et b Félix Clément, Pierre Larousse, Dictionnaire lyrique ou Histoire des opéras : Fac-simile de l'édition de Paris : Administration du Grand dictionnaire universel : A. Boyer : Liepmannsshonn et Dufour, 1876-1881, Genève, Slatkine, (ISBN 2-051-01696-8, BNF 37079916, lire en ligne), p. 251
  9. (en) Eleanor Selfridge-Field, A New Chronology of Venetian Opera and Related Genres, 1660–1760, Stanford University Press, , 778 p. (ISBN 978-0-8047-4437-9, BNF 41160232, lire en ligne), p. 292
  10. (it) Angela Romagnoli, « Mancini, Giovanni Battista », dans Dizionario biografico degli Italiani, vol. 68, Encyclopédie Treccani, (lire en ligne)
  11. (en) « Endimione (Domenico Alberti) », sur exhibits.stanford.edu
  12. (en) « Diana e Endimione (Giovanni Battista Pescetti) », sur exhibits.stanford.edu
  13. (de) « Pescetti, Giovanni Battista », sur operone.de
  14. (de) « Treu, Daniel Gottlieb », sur operone.de
  15. (it) « Endimione serenata. Compositore: Bernasconi Andrea », sur corago.unibo.it
  16. a b c d et e (de) « Bühnenwerke mit Musik », sur operone.de
  17. (it) « Endimione festa teatrale in 2 atti. Compositore: Hasse Johann Adolf », sur corago.unibo.it
  18. (it) « Le gare fra gli dei », sur corago.unibo.it
  19. a b et c (de) Rainer Kleinertz, Grundzüge des spanischen Musiktheaters im 18. Jahrhundert, vol. 1, Kassel, Reichenberger, , 339 p. (ISBN 3-935-00474-5, BNF 39253206, lire en ligne), p. 101
  20. (it) Giuia Veneziano, « Mele, Giovanni Battista », dans Dizionario biografico degli Italiani, vol. 73, Encyclopédie Treccani, (lire en ligne)
  21. (en) « Endimione (Diana ed Endimione). Ignazio Fiorillo », sur exhibits.stanford.edu
  22. (it) « L’Endimione Serenata Nicola Sabatino », sur corago.unibo.it
  23. a et b (it) « Endimione, ovvero Il trionfo d’Amore. Niccolò Jommelli », sur corago.unibo.it
  24. a et b (de) « Jommelli, Niccolò », sur operone.de
  25. (en) « L'Endim[i]one (Nicola Conforto) », sur exhibits.stanford.edu
  26. (it) « Endimione, Antonio Rugarli », sur corago.unibo.it
  27. (it) « Endimione. Johann Christian Bach », sur corago.unibo.it
  28. (de) Supplément au CD Endimione de Johann Christian Bach
  29. (de) « Schmittbaur, Joseph Aloys », sur operone.de
  30. (de) Achim Aurnhammer (Hrsg.) et al., Schiller und die höfische Welt [Schiller et le monde courtois à la BNF], Tübingen, Niemeyer, (ISBN 3-484-10649-2, BNF 35441373, lire en ligne), p. 151
  31. (it) « Diana amante. Guglielmi Pietro Alessandro », sur corago.unibo.it
  32. « L' *Endimione. Carvalho João de Sousa », sur corago.unibo.it
  33. (en) « Johann Christian Bach (1735–1782): Endimione. », sur tp4.rub.de « (écouter en ligne) », sur youtube.com
  34. (de) « Michael Haydn (1737–1806): Endimione – Serenata in zwei Akten (1776) », sur hofmusik.at « (écouter en ligne) », sur toutube.com

Livrets numérisés

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Liens externes

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