Hossō-shū

école bouddhique japonaise

Hossō-shū (法相宗?, fǎxiàng zōng en chinois, beopsang en coréen (transcription de faxiang)) ou Yuishiki en japonais, est le nom d'un courant bouddhiste[1] japonais inspiré par l’école chinoise Weishizong (唯识宗 / 唯識宗, wéishí zōng, « conscience pure ») ou faxiang zhong 法相宗, fǎxiāng zōng. Cette école est connue également sous le nom de Faxiang — qui s'inspire elle-même du cittamātra / Yogâcâra indien.

Temple hossō-shū à Kyōto
Temple à Nara

L'école Weishizong fut fondée dans la seconde moitié du VIIe siècle par Kuiji (窺基?), disciple de Xuanzang. Ce dernier rapporta d’Inde une charrette entière de livres sur la conscience pure (japonais, yuishiki) et s’appuya en particulier sur La Trentaine (sk. Trimshika, ch. 唯识三十颂 / 唯識三十頌, wéishí sānshí sòng) de Vasubandhu commentée par Dharmapāla.

Caractéristiques

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Le nom Faxiang, « caractéristiques des dharmas », aurait été popularisé par Fazang (法藏, fǎzàng), promoteur de l’école Huayan, pour souligner ce qu'il voyait comme l'infériorité de la conscience pure, qui selon lui ne traite que des caractéristiques apparentes (xiang) des dharmas (fa), alors que le Huayan traite de la nature même de ces phénomènes apparents.

L’école est introduite au Japon entre le milieu du VIIe siècle et le début du VIIIe siècle par six moines différents et prend sa place parmi les « Six écoles de la capitale du sud » (南都六宗, Nanto roku shū?, Nara étant nommée « capitale du sud » à l'époque). Incontournable pour la philosophie bouddhiste de la fin de la période Nara, elle est celle qui résiste le mieux à la montée des écoles Shingon et Tendai durant la période Heian. Très diminuée en tant qu’école indépendante dès le XIIIe siècle, il ne subsiste plus au XXIe siècle, qu’un petit groupe de pratiquants déclarés. Il n’en demeure pas moins que la pensée de la conscience pure a exercé une grande influence aussi bien en Chine qu’au Japon, en particulier sur les écoles Tiantai, Huayan et Zen.

Références

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  1. Robert E. Buswell Jr., Donald S. Lopez Jr., The Princeton Dictionary of Buddhism, Princepton, Princeton University Press, 2014, p. 297-298 (ISBN 978-0-691-15786-3), pages 297 et 298.

Bibliographie

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  • Yukio Mishima, La Mer de la fertilité (tétralogie romanesque), 1967-1971. V. en particulier le tome 3, Le temple de l'aube.
  • Stéphane Giocanti, Yukio Mishima et ses masques' L'Harmattan, 2021. (Voir le chap. « Le masque des masques »).