Itō Chūta (伊東忠太?), né le à Yonezawa au Japon et mort à l'âge de 86 ans le à Tokyo, est un architecte, historien de l'architecture et critique japonais reconnu comme le principal architecte et théoricien de l'architecture du début du XXe siècle au Japon[1].

Itō Chūta
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
伊東忠太Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université de Tokyo
Lycée Sakura (d)
Chiyoda Bölgesi Bancho İlkokulu (d)
École des langues étrangères de Tokyo (d)
Premier Lycée
興譲館 (米沢藩) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Distinctions
Œuvres principales
Kashihara-jingū, Hōkokubyō (d), Miyazaki-jingū, Karafuto Shrine (d), Uesugi Shrine (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Biographie

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Second fils d'un médecin de Yonezawa dans l'actuelle préfecture de Yamagata, Itō fait ses études à Tokyo[2]. De 1889 à 1892, il étudie auprès de Tatsuno Kingo à la faculté d'architecture de l'université impériale de Tokyo[1]. Josiah Conder enseignait encore à la faculté, tandis que Ernest Fenollosa et Okakura Kakuzō furent également influents dans la formation des idées d'Itō[1],[3],[4]. Après l'obtention de son diplôme, il dessine une cathédrale gothique et réalise une thèse sur la théorie architecturale[1],[4]. Celle-ci porte alors sur les caractéristiques du Hōryū-ji[1],[4],[5]. Il enseigne ensuite l'architecture à l'université de Tokyo en 1905, puis à l'université Waseda à partir de 1928[6].

Itō voyage beaucoup, à la cité interdite avec le photographe Ogawa Kazumasa en 1901 puis, après quatorze mois passés en Chine, il visite la Birmanie, l'Inde, le Sri Lanka, la Turquie, l'Europe et les États-Unis[2],[6],[7]. Il participe plus tard à la conception du Chōsen-jingū de Séoul et à une étude des monuments de Jehol au Manchoukouo[8],[9]. Il incorpore des éléments de divers styles architecturaux dans ses nombreux écrits en plus d'environ cent conceptions en projet[6],[10].

Itō dirige la rédaction de la loi de préservation des anciens temples et sanctuaires de 1897, l'une des premières mesures de protection du patrimoine culturel du Japon[11]. Il est également l'auteur du terme japonais pour désigner l'architecture, à savoir kenchiku (建築?) (« édification des bâtiments ») à la place de l'ancien zōkagaku (造家学?) (« étude de la construction de maisons »)[2]. Membre de l'Académie japonaise des sciences, il est décoré de l'ordre de la Culture en 1943[1],[6]. Itō est plus tard critiqué, en particulier pour ses écrits sur Ise-jingū, pour avoir troublé « le discours politico-religieux avec un discours architectural »[12].

Projets

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Réalisation Date Emplacement Commentaires Image
Heian-jingū[2],[13] 1895 Sakyō-ku, Kyoto Recréation à une échelle reduite du pavillon Daikokuden (« Grande salle d'état ») du Palais impérial de l'ancienne capitale Heian-kyō. Itō travaille avec le maître charpentier Kiko Kiyoyoshi, s'inspirant de ses études des anciennes chroniques et des rouleaux dessinés  
Pavillon Asano Sōichirō (浅野総一郎邸?)[14] 1909 Tokyo Pavillon de style japonais. Détruit lors du grand séisme de Kantō de 1923.
Villa Niraku (二楽荘, Nirakusō?)[6],[15] 1910 Kōbe, préfecture de Hyōgo Dédié à Kōzui Ōtani, l'un des pionniers de l'exploration de l'Asie centrale et de la route de la soie. Détruit par un incendie volontaire le . Situé au nord de l'université Kōnan. De la documentation photographique existe.
Asoka Shinryōjo[16],[17] 1912 Shimogyō-ku, Kyoto Pour la compagnie d'assurance-vie des croyants du Shinshū. Aujourd'hui nommé Hongan-ji Dendo'in. Bien culturel municipal 34° 59′ 28,9″ N, 135° 45′ 14,3″ E
Porte principale (正門, Seimon?), université impériale de Tokyo[18],[19] 1912 Bunkyō, Tokyo Remplacement de l'Akamon datant de l'époque d'Edo, déplacée sur le côté. L'empereur Meiji est le premier à la traverser, lors de l'inauguration en 1912. Itō enseigna à l'université à partir de 1905. Bien culturel corporel enregistré  
Meiji-jingū[2] 1920 Shibuya, Tokyo Sanctuaire dédié à l'empereur Meiji. Détruit lors d'un air aérien sur Tokyo durant la guerre. Reconstruit en 1958 d'après la conception originale.  
Uesugi Jinja (上杉神社?)[20] 1923 Yonezawa, préfecture de Yamagata Reconstruit après un grand incendie en 1919 qui détruisit plus de 100 bâtiments. Situé dans la ville d'origine d'Itō.  
Grande salle (大殿, Daiden?) du Zōjō-ji[6],[21] 1925 Minato, Tokyo Une précédente salle avait été détruite par le feu en 1873, de même que sa remplaçante en 1909. Le bâtiment d'Itō est détruit en 1945. La grande salle est reconstruite en 1978.
Villa Tekigai (荻外荘, Tekigaisō?)[6] 1927 Suginami, Tokyo Pour le premier ministre Fumimaro Konoe, fondateur de l'association de soutien à l'autorité impériale.  
Gion Kaku (祇園閣?)[22] 1927 Higashiyama-ku, Kyoto 34 m. Quartier de Gion. Bien culturel corporel enregistré  
Ōkura Shūkokan (大倉集古館?)[2],[23],[24],[25] 1927 Minato, Tokyo Reconstruit après le séisme de Kantō de 1923. Accueille le musée d'art d'Okura dont la collection inclut trois Trésors nationaux. Bien culturel corporel enregistré  
Auditorium Kanematsu (兼松講堂, Kanematsu kōdō?)[23],[26] 1927 Kunitachi, Tokyo Style néoroman. Parti de l'université Hitotsubashi. Bien culturel corporel enregistré  
Ancienne gare souterraine Hankyū Umeda (旧阪急梅田駅地上駅コンコース?)[27] 1929 Kita-ku, Osaka Avec dôme, dorures, chandeliers, et arabesques  
Mémorial de Tokyo (東京都慰霊堂, Tōkyōto ireidō?)[23],[28] 1930 Sumida, Tokyo Dédié aux 58 000 victimes du séisme de Kantō du et aux 105 000 victimes du bombardement de Tokyo dans la nuit du 9 au  
Mémorial de la reconstruction de Tokyo (東京都復興記念館, Tōkyōto fukkō kinenkan?)[23] 1931 Sumida-ku, Tokyo Accueille des expositions sur la reconstruction après le séisme de Kantō de 1923. Situé dans le parc Yokoamichō près du mémorial de Tokyo  
Yūshūkan[23] 1931 Chiyoda, Tokyo Reconstruit après le séisme de Kantō. Musée du Yasukuni-jinja  
Shōgyōden (聖教殿?), Hokekyō-ji[23] 1931 Ichikawa, préfecture de Chiba Structure renforcée pour accueillir les trésors du temple, tels que des textes de Nichiren, le fondateur de l'école Nichiren (Sur l'établissement d'un enseignement correct pour la paix du pays et L'objet de dévotion pour observer la pensée)  
Sōji-ji Daisodo[29] 1933 Tsurumi-ku, Yokohama Centre de formation monastique  
Shinmon (神門?), Yasukuni-jinja[30],[31] 1934 Chiyoda, Tokyo Réminiscence du Ise-jingū dans le style shinmei-zukuri.  
Tsukiji Hongan-ji[2],[23],[32] 1934 Chūō, Tokyo Reconstruit après le séisme de Kantō. Évoque le chaitya no.9 aux grottes d'Ajantâ. Près du marché aux poissons de Tsukiji. Bien culturel corporel enregistré  
Daiseiden (大成殿?), Yushima Seidō[23] 1934 Bunkyō, Tokyo Reconstruction d'un temple confucéen après le séisme de Kantō.  
Haiseiden (俳聖殿?)[33] 1942 Iga, préfecture de Mie À l'occasion des 300 ans de la naissance de Matsuo Bashō. Situé dans la zone du château d'Iga Ueno. Bien culturel important  

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. a b c d e et f (en) Watanabe Toshio, Challenging past and present: the metamorphosis of nineteenth-century Japanese art, University of Hawaii Press, , 240–253 p. (ISBN 978-0-8248-2937-7, lire en ligne), « Japanese Imperial Architecture: from Thomas Roger Smith to Itō Chūta »
  2. a b c d e f et g (en) Tai Kawabata, « Chuta Ito: A builder of dreams », The Japan Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (ja) Suzuki Yuichi, « A Study on Chuta Itoh's architectural idea: influence on Chuta Itoh's artistic idea of E. F. Fenollosa and Tensin Okakura », Summaries of Technical Papers of Annual Convention, institut d'architecture du Japon, vol. 59,‎ , p. 2703–4 (lire en ligne)
  4. a b et c Benoît Jacquet, « Itō Chūta et son Étude architecturale du Hōryūji (1893) : comment et pourquoi intégrer l’architecture japonaise dans une histoire mondiale », Ebisu, no 52,‎ , p. 89-115 (ISSN 1340-3656, lire en ligne)
  5. (en) Finn, Dallas, Meiji Revisited : The Sites of Victorian Japan, Weatherhill, , 167f (ISBN 0-8348-0288-0)
  6. a b c d e f et g (en) « 伊東忠太 (建) 昭和29年4月7日没 », National Research Institute for Cultural Properties, Tokyo (consulté le )
  7. (en) « Scenes from Late Qing Dynasty China: Photographs by Ogawa Kazumasa, Hayasaki Kokichi and Sekino Tadashi », Musée national de Tokyo (consulté le )
  8. (ja) Aoi Akihito, « Selection of the site for the Chōsen Shrine 1912–1918: Its relations to development of Japanese settlement and the early urban improvement in Keijo (Seoul) », Journal of architecture, planning and environmental engineering. Transactions of AIJ, Université d'art de Kobe, vol. 521,‎ , p. 211–8 (lire en ligne)
  9. (ja) Tanaka Sadahiko, « The investigation and preservation activities of the heritage of Jehol in Manchukuo: Cross-cultural understanding through the investigation and preservation activities of historical buildings in Japanese colony », Journal of architecture, planning and environmental engineering, Agence pour les affaires culturelles, vol. 569,‎ , p. 201–8 (lire en ligne)
  10. (en) « 伊東忠太 », Préfecture de Yamagata (consulté le )
  11. (en) William Howard Coaldrake, Architecture and Authority in Japan, London/New York, Routledge, , 337 p. (ISBN 0-415-05754-X, lire en ligne), p. 248
  12. (en) Zhongjie Lin, « Kenzo Tange and the Metabolist movement: urban utopias of modern Japan », Routledge, (ISBN 978-0-415-77659-2), p. 67 (quoting Jonathan M. Reynolds)
  13. (en) « Heian-jingu Shrine », Kyoto (consulté le )
  14. (en) Finn, Dallas, Meiji Revisited : The Sites of Victorian Japan, Weatherhill, (ISBN 0-8348-0288-0), p. 191
  15. (en) « 大谷光瑞と二楽荘 », Kōbe (consulté le )
  16. (en) Finn, Dallas, Meiji Revisited : The Sites of Victorian Japan, Weatherhill, , 200f (ISBN 0-8348-0288-0)
  17. « 京都市指定・登録文化財-建造物 – 本願寺伝道院 », Kyoto City (consulté le )
  18. (en) Finn, Dallas, Meiji Revisited : The Sites of Victorian Japan, Weatherhill, , 242f (ISBN 0-8348-0288-0)
  19. (en) « 東京大学本郷正門及び門衛所 », Agence pour les affaires culturelles (consulté le )
  20. (en) « 上杉神社 », Yonezawa (consulté le )
  21. (en) « 増上寺の歴史 », Zōjō-ji (consulté le )
  22. (en) « 祇園閣 », Agence pour les affaires culturelles (consulté le )
  23. a b c d e f g et h (en) Hiroshi Watanabe, The Architecture of Tōkyō, Stuttgart/London, Édition Axel Menges, , 263 p. (ISBN 3-930698-93-5, lire en ligne)
  24. (en) « Okura Museum of Art – outline », Okura Museum of Art (consulté le )
  25. (en) « 大倉集古館陳列館 », Agence pour les affaires culturelles (consulté le )
  26. (en) « 一橋大学兼松講堂 », Agence pour les affaires culturelles (consulté le )
  27. (en) « 旧梅田駅コンコース », Hankyu Corporation (consulté le )
  28. (en) « 東京都慰霊堂 », Tokyo Memorial Association (consulté le )
  29. (en) « Sojiji », A Guide to Kamakura, Asahi net, (consulté le )
  30. (en) « 神門 », Yasukuni-jinja (consulté le )
  31. (en) « 米沢市出身故伊東忠太工学博士設計による建築物 (築地本願寺本堂、湯島聖堂、靖国神社神門) », Préfecture de Yamagata (consulté le )
  32. (en) « 築地本願寺本堂 », Agence pour les affaires culturelles (consulté le )
  33. (en) « 俳聖殿 », Agence pour les affaires culturelles (consulté le )
  34. Benoît Jacquet, « Itō Chūta et son Étude architecturale du Hōryūji (1893): comment et pourquoi intégrer l'architecture japonaise dans une histoire mondiale », Ebisu, no 52,‎ , p. 89-115 (ISSN 2189-1893, lire en ligne)

Crédit d'auteurs

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