Tour-modèle type 1811

Une tour-modèle, aussi nommée tour de l'Empire ou encore tour Napoléon est une construction standardisée créée en 1811.

Pointe des Espagnols - Tour-modèle no 1 type 1811

Napoléon Ier voulant remédier à la désorganisation des défenses côtières, demanda la construction de défenses réunissant en un seul bâtiment les magasins à poudre, les magasins à vivres et le logement des canonniers[1]. L'idée de Napoléon était que les canons des batteries de côte étaient très vulnérables à un raid ennemi. Ainsi il désirait rassembler les éléments en un seul ouvrage[2].

Ce programme de défense des côtes est connu sous le nom de « tours et redoutes modèles type 1811 »[2]. Le programme de construction des tours-modèles initialement prévu sur 10 ans est lancé en 1812, mais est abandonné avec l'abdication de Napoléon en 1814. Sur les 160 ouvrages modèles prévus (106 sur la côte Atlantique ; 54 en Méditerranée), seules une dizaine de tours sont achevées en 1814 dont six dans le Finistère autour de la rade de Brest.

Description de la tour-modèle

modifier

De plan carré à pan légèrement coupé et de forme pyramidale avec des murs de 0,5 m, la tour-modèle est construite sur trois niveaux.

Elle est entourée d'un fossé et protégée par un glacis. Ses trois niveaux sont aménagés ainsi :

- 1er niveau voûté sur pilier central, accessible par un escalier droit ; murs percés de créneaux de fusillade flanquant le fossé sec, magasins à poudre, au matériel d'artillerie, aux vivres, et la citerne.

- 2e niveau voûté sur pilier central : rez-de-chaussée percé de créneaux de fusillade, entrée dotée d'un pont-levis basculant, casernements, logement du garde-batterie. Une embrasure à canon de chaque côté de l'entrée équipe la tour no 1.

- 3e niveau à l'air libre, accessible par un escalier droit : parapet à bretèches percé de créneaux de fusillade et terrasse d'artillerie.

Tour-modèle no 1 type 1811

modifier
 
Réduit de la batterie haute de Cornouaille

La tour-modèle no 1 est large de 16 m de côté, comporte deux bretèches par face et peut loger 60 hommes, ainsi que quatre canons de 24 ou de 16 livres.


Tour-modèle no 2 type 1811

modifier

La tour-modèle no 2 est large de 10,5 m de côté et peut loger 30 hommes, ainsi qu'un canon de campagne et deux caronades.

Tour-modèle no 3 type 1811

modifier
 
Tour modèle no 3 de la pointe du Toulinguet.


La tour-modèle no 3 est large de 9 m de côté, avec une bretèche par face et peut loger 18 ou 12 hommes et un gardien de batterie, ainsi que deux caronades.

Corps de garde défensif no 4 type 1811

modifier

Le corps de garde défensif no 4 est large de 9 m de côté et comprend deux niveaux.

Corps de garde défensif no 5 type 1811

modifier

Le corps de garde défensif no 5 est large de 9 m de côté et comprend un niveau.

Redoute-modèle

modifier

Ce programme n'a abouti qu'à la construction de deux redoutes :

Redoute-modèle no 1 type 1811

modifier

Fort carré bastionné en maçonnerie de 90 mètres de côté.

Redoute-modèle no 2 type 1811

modifier

Fort carré bastionné en maçonnerie de 66 mètres de côté.

Notes et références

modifier
  1. Michel Dion, Batteries, réduits, tours, forts, casemates... de Camaret et Roscanvel, Brest, Association du Mémorial Montbarey, , 67 p.
  2. a et b Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Fortifications littorales : les tour-modèles "1811" », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  3. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Tour-modèle n° 1 de la Pointe de Cornouaille (Roscanvel) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  4. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Tour-modèle n° 1 de la Pointe des Espagnols (Roscanvel) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  5. Dans l'archipel des Saintes
  6. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Tour-modèle n° 3, année "1812" et mur défensif, année "1884" de la Pointe du Toulinguet (Camaret-sur-Mer) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  7. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Tour-modèle n° 3 (terrasse arasée) de la Pointe de Créac'h Meur (Plougonvelin) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  8. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Tour-modèle n° 3 (détruite) puis réduit, année "1884", Toulbroc'h, Pointe du Grand Minou (Locmaria-Plouzané) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  9. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Tour-modèle n° 3 (détruite), Saint-Marzin (Plougonvelin) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Bibliographie

modifier
  • Michel Dion, Batteries, réduits, tours, forts, casemates... de Camaret et Roscanvel, Brest, Association du Mémorial Montbarey, , 67 p.