« Rue Doudeauville » : différence entre les versions

	18e arrt Rue Doudeauville
	; Rue Doudeauville vue depuis la rue Marx-Dormoy.
	; Rue Doudeauville vue depuis la rue Marx-Dormoy.
Situation
Arrondissement	18e
Quartier	Goutte-d'Or; Clignancourt
Début	59, rue Marx-Dormoy
Fin	58, rue de Clignancourt
Morphologie
Longueur	850 m
Largeur	15 m
Historique
Ancien nom	Rue Dejean (en partie)
Géocodification
Ville de Paris	2939
DGI	2921
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La rue Doudeauville est une voie du 18^e arrondissement de Paris, en France.

Situation et accès

La rue Doudeauville est une voie publique située dans le 18^e arrondissement de Paris. Elle débute au 59, rue Marx-Dormoy et se termine au 58, rue de Clignancourt^[1].

C'est l'un des principaux axes de la partie centrale du quartier de la Goutte-d'Or.

Origine du nom

Le nom de cette rue a été donné en souvenir de M. le duc de La Rochefoucauld-Doudeauville, ministre de la Maison du Roi (Charles X)^[1].

Historique

Une ordonnance royale du 9 août 1826 autorise M. Moisson-Devaux et l'administration des hospices de civils de Paris à ouvrir une rue de 15 m de large dans la commune de La Chapelle. La nouvelle voie doit relier la route de Saint-Denis (grande rue de La Chapelle, actuelle rue Marx-Dormoy) et la rue des Poissonniers^[2]. Elle est nommée « rue Doudeauville ».

À partir de 1844, une grande partie du parc du Château-Rouge, situé sur la commune de Montmartre, à l'est de la rue Doudeauville d'alors, est loti^[3]. Une ordonnance du 31 mars 1847 autorise les différents propriétaires à ouvrir plusieurs voies sur le site^[4]. Une rue de 12 m de large^[4] est tracée entre la rue des Poissonniers et la chaussée de Clignancourt (actuellement rue Ramey). Elle prend le nom de « rue Charles-Henry^[5] », puis est renommée « rue Dejean » en 1862 (à ne pas confondre avec la rue Dejean actuelle, nommée « rue Neuve-Dejean » avant 1873)^[1]^,^[6]^,^[7].

En 1845, la mairie de La Chapelle est construite à l'angle de la rue Doudeauville et de la grande rue^[8]. Ce bâtiment est démoli en 1906 pour construire l'actuel collège Marx-Dormoy (voir plus bas)^[1].

En 1846, la ligne de Paris-Nord à Lille est mise en service. Les deux voies ferrées passent dans une tranchée que la rue Doudeauville franchit par un pont^[9]. Après élargissements successifs du faisceau de voies de la gare du Nord, le pont fait aujourd'hui près de 90 m de long.

Après le rattachement des communes de Montmartre et La Chapelle à Paris par la loi du 16 juin 1859, les rues Dejean et Doudeauville sont officiellement classées le 23 mai 1863 dans la voirie parisienne^[10].

Un décret du 23 mai 1863 déclare d'utilité publique l'élargissement de la rue Lévisse afin de former un boulevard (l'actuel boulevard Barbès), la création d'une rue entre ce nouveau boulevard et la rue de Clignancourt (amorce de l'actuelle rue Custine) et le prolongement de la rue des Cinq-Moulins (actuelle rue Stephenson) jusqu'à la rue Marcadet^[11]. Lors du prolongement de la rue Custine jusqu'à la rue du Mont-Cenis, déclaré d'utilité publique le 11 août 1867^[12], la section finale de la rue Doudeauville (entre la rue de Clignancourt et la rue Ramey) est supprimée. L'actuel collège Roland-Dorgelès est construit à l'emplacement de la section de rue supprimée.

L'ancienne rue Dejean est absorbée par la rue Doudeauville le 10 novembre 1873^[13].

Lors de l'élargissement du faisceau ferroviaire de la gare du Nord, les immeubles du début de la rue (entre les n^os 14 et 18, côté nord, et entre les n^os 15 et 19, côté sud) sont détruits^[14]^,^[15]. Le pont est alors prolongé à l'est, ce qui explique pourquoi le grillage est plus moderne à cet endroit.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

N^os 3-7 : site de l'ancienne mairie de La Chapelle de 1845 à 1860. Elle est inaugurée par le préfet de la Seine Rambuteau le 16 février 1845. Le bâtiment accueille ensuite la justice de paix du 18^e arrondissement, puis en 1905 le service médical de l'Institut de mécanothérapie de Paris, avant d'être démoli en novembre 1906. À la place est construit un complexe scolaire, qui abrite à l'origine une école maternelle et une école primaire de filles^[1]^,^[16]. De nos jours, la majeure partie de l'édifice est occupée par le collège Marx-Dormoy (dont l'entrée principale est située 55 rue Marx Dormoy) ainsi que l'école élémentaire Doudeauville (au n^o 7).
Entre les n^os 21 et 23 : entrée secondaire de l'Institut des cultures d'Islam (site Goutte-d'Or).
N^o 33 : subsiste le fronton d'un ancien temple luthérien, où siégea par la suite l’une des deux coopératives du mouvement ouvrier juif de Paris avant 1914 : l’Association des ouvriers boulangers syndiqués (CGT).
N^o 33 bis : ancien siège social de la boulangerie coopérative La Fraternelle^[17].
N^o 39 : immeuble où vécut Suzanne Buisson, membre du comité directeur de la Section française de l'Internationale ouvrière et secrétaire nationale des Femmes socialistes, morte en déportation.
N^o 71 : l'architecte Louis Maechler y avait son cabinet entre 1896 et 1897.
N^o 80 : en 1963 s'y trouvait l'association cultuelle Talmud Thora de Montmartre^[1].

Mentions littéraires

L'écrivain québécois Michel Tremblay fait loger Édouard, le personnage principal de Des nouvelles d'Édouard (1984), dans un petit appartement de la rue qui devient le centre de la vie parisienne de ce Montréalais venu découvrir la Ville lumière en 1947.

Références

↑ ^{a b c d e et f} Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Rue Doudeauville », p. 439.
↑ Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), 1886 (lire en ligne), « Ordonnance royale du 9 août 1826 », p. 83.
↑ Atlas historique de Paris, les grands lotissements de 1820 à 1850, le lotissement du Château-Rouge.
↑ ^{a et b} Adolphe Alphand, op. cit., « Ordonnance royale du 31 mars 1847 », p. 225 [lire en ligne].
↑ Cadastre révisé des communes annexées (1830-1850), Montmartre, plan « Section B dite de Montmartre », 3^e feuille, CN/140.
↑ Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Rue Custine », p. 405.
↑ Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Rue Dejean », p. 421.
↑ Henri Cordier, « Le vieux Paris : la chapelle Saint Denis : [Lucien Lambeau. Histoire des Communes annexées à Paris en 1859, publiée sous les auspices du Conseil général : La Chapelle Saint-Denis] », Journal des savants, vol. 23, n^o 1, 1925, p. 19-22 [lire en ligne].
↑ Cadastre révisé des communes annexées (1830-1850), La Chapelle, plan « Section F dite de la Mairie », CN/111.
↑ Adolphe Alphand, op. cit., « Classement de rues dans la zone annexée à Paris », p. 341 [lire en ligne].
↑ Adolphe Alphand, op. cit., « Décret du 23 mai 1863 », p. 334 [lire en ligne].
↑ Adolphe Alphand, op. cit., « Décret du 11 août 1867 », p. 378 [lire en ligne].
↑ Adolphe Alphand, op. cit., « Arrêté du 10 novembre 1873 », p. 399 [lire en ligne].
↑ L'Évolution physique du quartier de La Chapelle, Atelier parisien d'urbanisme, février 1999 [lire en ligne].
↑ Plan parcellaire municipal de Paris (fin XIX^e), 71^e quartier « Goutte-d'Or », 123^e feuille, cote PP/11788/B.
↑ Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Rue Marx-Dormoy », p. 109.
↑ Façade du siège social de la boulangerie coopérative La Fraternelle sur le site du Musée social.

Voir aussi

Liens externes

Rue Doudeauville (mairie de Paris)

Article connexe

Liste des voies du 18^e arrondissement de Paris

[Hillairet-1] {a b c d e et f} Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Rue Doudeauville », p. 439.

[2] Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), 1886 (lire en ligne), « Ordonnance royale du 9 août 1826 », p. 83.

[atlashist-3] Atlas historique de Paris, les grands lotissements de 1820 à 1850, le lotissement du Château-Rouge.

[OR18470331-4] {a et b} Adolphe Alphand, op. cit., « Ordonnance royale du 31 mars 1847 », p. 225 [lire en ligne].

[5] Cadastre révisé des communes annexées (1830-1850), Montmartre, plan « Section B dite de Montmartre », 3^e feuille, CN/140.

[6] Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Rue Custine », p. 405.

[7] Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Rue Dejean », p. 421.

[8] Henri Cordier, « Le vieux Paris : la chapelle Saint Denis : [Lucien Lambeau. Histoire des Communes annexées à Paris en 1859, publiée sous les auspices du Conseil général : La Chapelle Saint-Denis] », Journal des savants, vol. 23, n^o 1, 1925, p. 19-22 [lire en ligne].

[9] Cadastre révisé des communes annexées (1830-1850), La Chapelle, plan « Section F dite de la Mairie », CN/111.

[10] Adolphe Alphand, op. cit., « Classement de rues dans la zone annexée à Paris », p. 341 [lire en ligne].

[11] Adolphe Alphand, op. cit., « Décret du 23 mai 1863 », p. 334 [lire en ligne].

[12] Adolphe Alphand, op. cit., « Décret du 11 août 1867 », p. 378 [lire en ligne].

[13] Adolphe Alphand, op. cit., « Arrêté du 10 novembre 1873 », p. 399 [lire en ligne].

[14] L'Évolution physique du quartier de La Chapelle, Atelier parisien d'urbanisme, février 1999 [lire en ligne].

[15] Plan parcellaire municipal de Paris (fin XIX^e), 71^e quartier « Goutte-d'Or », 123^e feuille, cote PP/11788/B.

[16] Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Rue Marx-Dormoy », p. 109.

[17] Façade du siège social de la boulangerie coopérative La Fraternelle sur le site du Musée social.

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 == Situation et accès ==
+[[File:P1320980 Paris XVIII rue Doudeauville rwk.jpg|thumb|left|La rue en 2015.]]
-La rue Doudeauville est une voie publique située dans le [[18e arrondissement de Paris|{{18e|arrondissement}}]] de [[Paris]]. Elle débute au 59, rue Marx-Dormoy et se termine au 58, [[rue de Clignancourt]].
+La rue Doudeauville est une voie publique située dans le [[18e arrondissement de Paris|{{18e|arrondissement}}]] de [[Paris]]. Elle débute au 59, rue Marx-Dormoy et se termine au 58, [[rue de Clignancourt]]<ref name="Hillairet">[[Jacques Hillairet]], ''[[Dictionnaire historique des rues de Paris]]'', [[Éditions de Minuit]], septième édition, 1963, {{t.|1}} (« A-K »), « Rue Doudeauville », {{p.|439}}.</ref>.
+C'est l'un des principaux axes de la partie centrale du [[quartier de la Goutte-d'Or]].
 == Origine du nom ==
-Le nom de cette rue a été donné en souvenir de M. de la Rochefoucauld-Doudeauville, {{référence nécessaire|sous-préfet de Saint-Denis}}<!-- Il n'y a pas de sous-préfet nommé de la Rochefoucauld-Doudeauville (cf. [[Arrondissement de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)#Sous-préfets|liste des sous-préfets de Saint-Denis). S'agit-il de [[Ambroise-Polycarpe de La Rochefoucauld]] ou [[Sosthène de La Rochefoucauld]] ? -->.
+Le nom de cette rue a été donné en souvenir de [[Ambroise-Polycarpe de La Rochefoucauld|M. le duc de La Rochefoucauld-Doudeauville]], ministre de la Maison du Roi ([[Charles X]])<ref name="Hillairet"/>.
 == Historique ==
+Une ordonnance royale du {{date-|9 août 1826}} autorise M. Moisson-Devaux et l'administration des hospices de civils de Paris à ouvrir une rue de {{unité|15|m}} de large dans la commune de [[La Chapelle (Seine)|La Chapelle]]. La nouvelle voie doit relier la route de Saint-Denis (grande rue de La Chapelle, actuelle [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]]) et la [[Rue des Poissonniers (Paris)|rue des Poissonniers]]<ref>{{ouvrage|titre=Ville de Paris|sous-titre=recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques|prénom1=Adolphe|nom1=Alphand|lien auteur1=Jean-Charles Alphand|directeur1=oui|prénom2=Adrien|nom2=Deville|prénom3=Émile|nom3=Hochereau|lieu=Paris|année=1886|éditeur=Imprimerie nouvelle (association ouvrière)|titre chapitre=Ordonnance royale du 9 août 1826|passage=83|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f94.image}}.</ref>. Elle est nommée « rue Doudeauville ».
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-Une ordonnance royale du 9 août 1826 autorise M. Moisson-Devaux et l'administration des hospices de civils de Paris à ouvrir une rue de {{unité|15|m}} de large dans la commune de [[La Chapelle (Seine)|La Chapelle]]. La nouvelle voie doit relier la route de Saint-Denis (grande rue de La Chapelle, actuelle [[rue Marx-Dormoy]]) et la [[rue des Poissonniers]]<ref>{{ouvrage|titre=Ville de Paris|sous-titre=recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques|prénom1=Adolphe|nom1=Alphand|lien auteur1=Jean-Charles Alphand|directeur1=oui|prénom2=Adrien|nom2=Deville|prénom3=Émile|nom3=Hochereau|lieu=Paris|année=1886|éditeur=Imprimerie nouvelle (association ouvrière)|titre chapitre=Ordonnance royale du 9 août 1826|passage=83|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f94.image}}.</ref>. Elle est nommée « rue Doudeauville ».
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+À partir de 1844, une grande partie du parc du [[Château Rouge (quartier de Paris)|Château-Rouge]], situé sur la commune de [[Montmartre]], à l'est de la rue Doudeauville d'alors, est loti<ref name=atlashist>''Atlas historique de Paris'', [http://paris-atlas-historique.fr/14.html les grands lotissements de 1820 à 1850], [http://paris-atlas-historique.fr/resources/ch$C3$A2teau+rouge+pr$C3$A9sentation.jpg le lotissement du Château-Rouge].</ref>. Une ordonnance du {{date-|31 mars 1847}} autorise les différents propriétaires à ouvrir plusieurs voies sur le site<ref name=OR18470331>Adolphe Alphand, {{opcit}}, « Ordonnance royale du 31 mars 1847 », {{p.|225}} {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f228.image}}.</ref>. Une rue de {{unité|12|m}} de large<ref name=OR18470331/> est tracée entre la rue des Poissonniers et la [[chaussée de Clignancourt]] (actuellement [[rue Ramey]]). Elle prend le nom de « rue Charles-Henry<ref>''Cadastre révisé des communes annexées (1830-1850)'', Montmartre, plan « Section B dite de Montmartre », {{3e|feuille}}, [http://canadp-archivesenligne.paris.fr/documents_figures/_plans_parcellaires/visu_zoomify.php?id_ark=AD075CA_STDF905&titre=%20Montmartre,%20plan,%20Section%20B%20dite%20de%20Montmartre&cote=%20CN/140&collec=2&refstats=2 CN/140].</ref> », puis est renommée « rue Dejean » en 1862 (à ne pas confondre avec la [[rue Dejean]] actuelle, nommée « rue Neuve-Dejean » avant 1873)<ref name="Hillairet"/>{{,}}<ref>[[Jacques Hillairet]], ''[[Dictionnaire historique des rues de Paris]]'', [[Éditions de Minuit]], septième édition, 1963, {{t.|1}} (« A-K »), « Rue Custine », {{p.|405}}.</ref>{{,}}<ref>[[Jacques Hillairet]], ''[[Dictionnaire historique des rues de Paris]]'', [[Éditions de Minuit]], septième édition, 1963, {{t.|1}} (« A-K »), « Rue Dejean », {{p.|421}}.</ref>.
-En 1845, la mairie de La Chapelle est construite à l'angle de la rue Doudeauville et de la grande rue<ref>Henri Cordier, « Le vieux Paris : la chapelle Saint Denis : [Lucien Lambeau. Histoire des Communes annexées à Paris en 1859, publiée sous les auspices du Conseil général : La Chapelle Saint-Denis] », ''Journal des savants'', {{vol.|23}}, {{numéro|1}}, 1925, {{p.|19-22}} {{lire en ligne|url=http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1925_num_23_1_5530}}.</ref>. Ce bâtiment est démoli en 1907 pour construire l'actuel collège Marx-Dormoy.
+En 1845, la mairie de La Chapelle est construite à l'angle de la rue Doudeauville et de la grande rue<ref>Henri Cordier, « Le vieux Paris : la chapelle Saint Denis : [Lucien Lambeau. Histoire des Communes annexées à Paris en 1859, publiée sous les auspices du Conseil général : La Chapelle Saint-Denis] », ''Journal des savants'', {{vol.|23}}, {{numéro|1}}, 1925, {{p.|19-22}} {{lire en ligne|url=http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1925_num_23_1_5530}}.</ref>. Ce bâtiment est démoli en 1906 pour construire l'actuel collège Marx-Dormoy (voir plus bas)<ref name="Hillairet"/>.
-En 1846, la [[ligne de Paris-Nord à Lille]] est mise en service. Les deux [[Voie ferrée|voies ferrées]] passent dans une [[Tranchée (génie civil)|tranchée]] que la rue Doudeauville franchit par un [[pont]]<ref>''Cadastre révisé des communes annexées (1830-1850)'', La Chapelle, plan « Section F dite de la Mairie », [http://canadp-archivesenligne.paris.fr/documents_figures/_plans_parcellaires/visu_zoomify.php?id_ark=AD075CA_STDF917&titre=%20La%20Chapelle%20Saint-Denis,%20plan,%20Section%20F%20dite%20de%20la%20Mairie&cote=%20CN/111&collec=2&refstats=2 CN/111].</ref>. Après élargissements successifs du faisceau de voies de la [[Gare de Paris-Nord|gare du Nord]], le pont fait aujourd'hui près de {{unité|90|m}} de long.
+En 1846, la [[ligne de Paris-Nord à Lille]] est mise en service. Les deux [[Voie ferrée|voies ferrées]] passent dans une [[Tranchée (génie civil)|tranchée]] que la rue Doudeauville franchit par un [[pont]]<ref>''Cadastre révisé des communes annexées (1830-1850)'', La Chapelle, plan « Section F dite de la Mairie », [http://canadp-archivesenligne.paris.fr/documents_figures/_plans_parcellaires/visu_zoomify.php?id_ark=AD075CA_STDF917&titre=%20La%20Chapelle%20Saint-Denis,%20plan,%20Section%20F%20dite%20de%20la%20Mairie&cote=%20CN/111&collec=2&refstats=2 CN/111].</ref>. Après élargissements successifs du faisceau de voies de la [[Gare de Paris-Nord|gare du Nord]], le pont fait aujourd'hui près de {{unité|90|m}} de long.
-Après le rattachement des communes de Montmartre et La Chapelle à Paris par la loi du 16 juin 1859, les rues Dejean et Doudeauville sont officiellement classées le 23 mai 1863 dans la voirie parisienne<ref>Adolphe Alphand, {{opcit}}, « Classement de rues dans la zone annexée à Paris », {{p.|341}} {{lire en ligne|url=https://archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n352}}.</ref>.
+Après le rattachement des communes de Montmartre et La Chapelle à Paris par la loi du {{date-|16 juin 1859}}, les rues Dejean et Doudeauville sont officiellement classées le {{date-|23 mai 1863}} dans la voirie parisienne<ref>Adolphe Alphand, {{opcit}}, « Classement de rues dans la zone annexée à Paris », {{p.|341}} {{lire en ligne|url=https://archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n352}}.</ref>.
-Un décret du 23 mai 1863 déclare d'utilité publique l'élargissement de la rue Lévisse afin de former un boulevard (l'actuel [[boulevard Barbès]]), la création d'une rue entre ce nouveau boulevard et la [[rue de Clignancourt]] (amorce de l'actuelle [[rue Custine]]) et le prolongement de la rue des Cinq-Moulins (actuelle [[rue Stephenson (Paris)|rue Stephenson]]) jusqu'à la [[rue Marcadet]]<ref>Adolphe Alphand, {{opcit}}, « Décret du 23 mai 1863 », {{p.|334}} {{lire en ligne|url=https://archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n344/mode/1up}}.</ref>. Lors du prolongement de la rue Custine jusqu'à la [[rue du Mont-Cenis]], déclaré d'utilité publique le 11 août 1867<ref>Adolphe Alphand, {{opcit}}, « Décret du 11 août 1867 », {{p.|378}} {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f381.image}}.</ref>, la section finale de la rue Doudeauville (entre la rue de Clignancourt et la rue Ramey) est supprimée. L'actuel collège Roland-Dorgelès est construit à l'emplacement de la section de rue supprimée.
+Un décret du {{date-|23 mai 1863}} déclare d'utilité publique l'élargissement de la rue Lévisse afin de former un boulevard (l'actuel [[boulevard Barbès]]), la création d'une rue entre ce nouveau boulevard et la [[rue de Clignancourt]] (amorce de l'actuelle [[rue Custine]]) et le prolongement de la rue des Cinq-Moulins (actuelle [[rue Stephenson (Paris)|rue Stephenson]]) jusqu'à la [[rue Marcadet]]<ref>Adolphe Alphand, {{opcit}}, « Décret du 23 mai 1863 », {{p.|334}} {{lire en ligne|url=https://archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n344/mode/1up}}.</ref>. Lors du prolongement de la rue Custine jusqu'à la [[rue du Mont-Cenis]], déclaré d'utilité publique le {{date-|11 août 1867}}<ref>Adolphe Alphand, {{opcit}}, « Décret du 11 août 1867 », {{p.|378}} {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f381.image}}.</ref>, la section finale de la rue Doudeauville (entre la rue de Clignancourt et la rue Ramey) est supprimée. L'actuel collège Roland-Dorgelès est construit à l'emplacement de la section de rue supprimée.
-La rue Dejean est réunie à la rue Doudeauville le 10 novembre 1873<ref>Adolphe Alphand, {{opcit}}, « Arrêté du 10 novembre 1873 », {{p.|399}} {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f403.image}}.</ref>.
+L'ancienne rue Dejean est absorbée par la rue Doudeauville le {{date-|10 novembre 1873}}<ref>Adolphe Alphand, {{opcit}}, « Arrêté du 10 novembre 1873 », {{p.|399}} {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f403.image}}.</ref>.
-Lors de l'élargissement du faisceau ferroviaire de la [[Gare de Paris-Nord|gare du Nord]], les immeubles du début de la rue (entre les {{numéros|14 et 18}}, côté nord, et entre les {{numéros|15 et 19}}, côté sud) ont été détruits<ref>''L'Évolution physique du quartier de La Chapelle'', [[Atelier parisien d'urbanisme]], février 1999 {{lire en ligne|url=http://www.apur.org/sites/default/files/documents/75.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>''Plan parcellaire municipal de Paris (fin {{XIXe|s}})'', {{71e|quartier}} « Goutte-d'Or », {{123e|feuille}}, [http://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo4OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMTctMDQtMDQiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6MTU7czo0OiJyZWYyIjtpOjM3NDM7czoyMDoicmVmX2Fya19mYWNldHRlX2NvbmYiO3M6MTY6InBsYW5zcGFjZWxsYWlyZXMiO3M6ODoidHlwZV9pbWciO3M6Nzoiem9vbWlmeSI7czoxNjoidmlzaW9ubmV1c2VfaHRtbCI7YjoxO3M6MjE6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWxfbW9kZSI7czo0OiJwcm9kIjt9#uielem_rotate=F&uielem_islocked=0&uielem_zoomifyInfos=3914.1044219960195%2C2956.8889806595903%2C0.845063652861894&uielem_zoom=0 cote PP/11788/B].</ref>. Le pont est alors prolongé à l'est, ce qui explique pourquoi le grillage est plus moderne à cet endroit.
+Lors de l'élargissement du faisceau ferroviaire de la [[Gare de Paris-Nord|gare du Nord]], les immeubles du début de la rue (entre les {{numéros|14 et 18}}, côté nord, et entre les {{numéros|15 et 19}}, côté sud) sont détruits<ref>''L'Évolution physique du quartier de La Chapelle'', [[Atelier parisien d'urbanisme]], février 1999 {{lire en ligne|url=http://www.apur.org/sites/default/files/documents/75.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>''Plan parcellaire municipal de Paris (fin {{XIXe|s}})'', {{71e|quartier}} « Goutte-d'Or », {{123e|feuille}}, [http://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo4OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMTctMDQtMDQiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6MTU7czo0OiJyZWYyIjtpOjM3NDM7czoyMDoicmVmX2Fya19mYWNldHRlX2NvbmYiO3M6MTY6InBsYW5zcGFjZWxsYWlyZXMiO3M6ODoidHlwZV9pbWciO3M6Nzoiem9vbWlmeSI7czoxNjoidmlzaW9ubmV1c2VfaHRtbCI7YjoxO3M6MjE6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWxfbW9kZSI7czo0OiJwcm9kIjt9#uielem_rotate=F&uielem_islocked=0&uielem_zoomifyInfos=3914.1044219960195%2C2956.8889806595903%2C0.845063652861894&uielem_zoom=0 cote PP/11788/B].</ref>. Le pont est alors prolongé à l'est, ce qui explique pourquoi le grillage est plus moderne à cet endroit.
 == Bâtiments remarquables et lieux de mémoire ==
+[[Fichier:École élémentaire, 7 rue Doudeauville, Paris 18e.jpg|vignette|École élémentaire.]]
-* {{numéros avec majuscule|3-7}} : collège construit à l'emplacement de l'ancienne mairie de la Chapelle, et école.
+[[Fichier:Fronton d'un ancien temple luthérien, Paris (9970444796).jpg|vignette|alt=Décor émaillé en dessus de porte au 33, rue Doudeauville.|Fronton au {{numéro}}33.]]
+* {{numéros avec majuscule|3-7}} : site de l'ancienne [[La Chapelle (Seine)#Politique et administration|mairie de La Chapelle]] de 1845 à 1860. Elle est inaugurée par le préfet de la Seine [[Claude-Philibert Barthelot de Rambuteau|Rambuteau]] le 16 février 1845. Le bâtiment accueille ensuite la [[Justice de paix en France|justice de paix]] du [[18e arrondissement de Paris|{{18e|arrondissement}}]], puis en 1905 le service médical de l'Institut de [[wikt:mécanothérapie|mécanothérapie]] de Paris, avant d'être démoli en novembre 1906. À la place est construit un complexe scolaire, qui abrite à l'origine une école maternelle et une école primaire de filles<ref name="Hillairet"/>{{,}}<ref>[[Jacques Hillairet]], ''[[Dictionnaire historique des rues de Paris]]'', [[Éditions de Minuit]], septième édition, 1963, {{t.|2}} (« L-Z »), « Rue Marx-Dormoy », {{p.|109}}.</ref>. De nos jours, la majeure partie de l'édifice est occupée par le collège Marx-Dormoy (dont l'entrée principale est située 55 [[rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx Dormoy]]) ainsi que l'école élémentaire Doudeauville (au {{numéro}}7).
 * Entre les {{numéros|21 et 23}} : entrée secondaire de l'[[Institut des cultures d'Islam]] (site Goutte-d'Or).
+* {{numéro avec majuscule|33}} : subsiste le [[Fronton (architecture)|fronton]] d'un [[protestantisme à Paris|ancien temple luthérien]], où siégea par la suite l’une des deux coopératives du mouvement ouvrier juif de Paris avant 1914 : l’Association des ouvriers boulangers syndiqués ([[Confédération générale du travail|CGT]]).
 * {{numéro avec majuscule|33 bis}} : ancien siège social de la [[boulangerie]] [[Coopération (économie sociale)|coopérative]] La Fraternelle<ref>[http://cediasbibli.org/opac/index.php?lvl=notice_display&id=26116 Façade du siège social de la boulangerie coopérative La Fraternelle] sur le site du [[Musée social]].</ref>.
 * {{numéro avec majuscule|39}} : immeuble où vécut [[Suzanne Buisson]], membre du comité directeur de la [[Section française de l'Internationale ouvrière]] et secrétaire nationale des Femmes socialistes, morte en [[déportation]].
-* {{numéro avec majuscule|71}} : l'architecte [[Louis Maechler]] y avait son cabinet dans les années 1896 et 1897.
+* {{numéro avec majuscule|71}} : l'architecte [[Louis Maechler]] y avait son cabinet entre 1896 et 1897.
+* {{numéro avec majuscule|80}} : en 1963 s'y trouvait l'association cultuelle Talmud Thora de Montmartre<ref name="Hillairet"/>.
+== Mentions littéraires ==
+L'écrivain québécois [[Michel Tremblay]] fait loger Édouard, le personnage principal de ''[[Des nouvelles d'Édouard]]'' (1984), dans un petit appartement de la rue qui devient le centre de la vie parisienne de ce Montréalais venu découvrir la Ville lumière en 1947.
 == Références ==
@@ Ligne 68 : / Ligne 76 : @@
 [[Catégorie:Rue dans le 18e arrondissement de Paris]]
 [[Catégorie:Voie de l'ancienne commune de La Chapelle]]
+[[Catégorie:Voie de Paris se référant à un nom d'homme]]