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'''Gustave Kanappe''' ([[Méréville (Essonne)]], {{date|24|janvier|1837}}-[[La Ferté-Loupière]], {{date|13|février|1894}}) est un officier et explorateur français.
[[Fichier:Kanappe.jpg|thumb|Gustave Kanappe à Toulon en octobre 1878.]]
'''Gustave Kanappe''' ([[Méréville (Essonne)]], {{date de naissance|24|janvier|1837}}-[[La Ferté-Loupière]], {{date de décès|13|février|1894}}) est un officier et explorateur français.


== Biographie ==
== Biographie ==


Issu d'une famille pauvre dont il est l'aîné de sept enfants, il s'engage comme soldat au {{1er}} régiment d'infanterie de marine le {{date-|10 novembre 1858}}. Caporal de {{2e}} classe ({{date-|1 juin 1859}}) puis de {{1re}} ({{date-|23 octobre 1859}}) et caporal garde-magasin d'armement ({{date-|15 avril 1860}}), il devient sergent de {{2e}} classe le {{date-|31 décembre 1860}} puis sergent-fourrier ({{date-|22 septembre 1861}}) et sergent-major ({{date-|7 juillet 1862}}).
Sorti du rang, Gustave Kanappe devient Capitaine dans l'infanterie de marine et sert en [[Cochinchine]] dès les années 1860. Envoyé en [[Nouvelle-Calédonie]] en 1878 après la grande insurrection canaque dont il attribue la responsabilité aux colons, il embarque ainsi sur la ''Victorieuse'' de [[Abel Aubert Dupetit-Thouars]] le 30 octobre 1878 à [[Toulon]], passe à [[Port Saïd]], [[Aden]] et [[Colombo]] et atteint [[Sydney]] le 16 janvier 1879.


Adjudant sous-officier ({{date-|28 mai 1864}}), il sert en [[Cochinchine]] ({{date-|août 1864}}-{{date-|juin 1866}}). Sous-lieutenant adjoint au Trésorier ({{date-|25 octobre 1867}}) et à l'officier payeur ({{date-|13 décembre 1869}}), il participe à des opérations en [[Guadeloupe]] ({{date-|avril 1870}}-{{date-|octobre 1870}}) et est nommé lieutenant le {{date-|24 août 1870}}. Il prend part à la [[Guerre de 1870]] dans l'armée du Nord ({{date-|octobre 1870}}-{{date-|mars 1871}}) et est promu Capitaine dans l'infanterie de marine le {{date-|20 décembre 1870}}<ref>Christine Courtis, ''Après 1878 : les souvenirs du capitaine Kanappe'', 1984, {{p.|11}}</ref>.
Sur un paquebot, le ''Wotanga'', il gagne [[Nouméa]] le 27 janvier et loge dans un hôtel tenu par un ancien Communard. Il visite les centres pénitentiaires de l'[[île Nou]] et de la [[presqu'île Ducos]] puis passe plusieurs semaines au poste d'Arnaud qui commande le col de Nassirah avant d'être envoyé à [[Canala]] (juin) qu'il rejoint par le sentier de [[Thio]].


De {{date-|septembre 1873}} à {{date-|décembre 1875}}, il sert de nouveau en Cochinchine<ref>Ibid.</ref>. Envoyé en [[Nouvelle-Calédonie]] en 1878 après la grande insurrection canaque dont il attribue la responsabilité aux colons, il embarque ainsi sur la ''Victorieuse'' de [[Abel Aubert du Petit-Thouars|Abel Aubert Dupetit-Thouars]] le {{date-|27 octobre 1878}} à [[Toulon]], passe à [[Port Saïd]], [[Aden]] et [[Colombo]] et atteint [[Sydney]] le {{date-|16 janvier 1879}}.
Après quelques jours à [[Moindou|Uaraï]], il reste à Nouméa d'octobre 1879 à juillet 1880 puis est nommé à [[Hienghène]] où il doit créer un nouveau poste militaire. En quelques mois, il parvient à établir un fort, une caserne, une station télégraphique et une école et obtient le soutien du chef Philippe, fils de [[Bouarate]].


Sur un paquebot, le ''Wotanga'', il gagne [[Nouméa]] le {{date-|27 janvier}} et loge dans un hôtel tenu par un ancien Communard. Il visite les centres pénitentiaires de l'[[île Nou]] et de la [[presqu'île Ducos]] puis passe plusieurs semaines de juin au poste d'Artaud<ref>''Après 1878 : les souvenirs du capitaine Kanappe'', {{p.|59-61}}</ref> qui commande le [[col de Nassirah]] avant d'être envoyé à [[Canala]] (juin) qu'il rejoint par le sentier de [[Thio]]<ref>Ibid. {{p.|62}}</ref>.
En novembre 1880, Kanappe explore le littoral entre [[Oubatche]] et [[Touho]], les mines d'or de [[Galarino]] et passe à la cascade de [[Tao]]. Il voit aussi les [[Hienghène|Tours de Notre-Dame]] et, vivant comme les autochtones, prend contact avec les chefs des principales tribus ([[Ouébias]], [[Panié]], [[Kongouma]] etc.). Il remonte de même la rivière [[Hienghène]] et y admire les cultures.


Après quelques jours à [[Moindou|Uaraï]], il reste à Nouméa d'{{date-|octobre 1879}} à juillet 1880 puis est nommé à [[Hienghène]] où il doit créer un nouveau poste militaire. En quelques mois, il parvient à établir un fort, une caserne, une station télégraphique et une école. Il obtient le soutien du chef Philippe, fils de [[Bouarate]].
Félicité pour son travail par le gouverneur [[Amédée Courbet|Courbet]], Kanappe quitte la Nouvelle-Calédonie le {{1er}} décembre 1881. Il embarque sur le ''Navarin'' et rejoint la France par le [[cap Horn]] en cent vingt-six jours. A son retour, il est nommé chef de bataillon.


En {{date-|novembre 1880}}, Kanappe explore le littoral entre [[Oubatche]] et [[Touho]]. Il passe en pirogue la [[Tao (homonymie)|Tao]], la [[Pouai]], la [[Panié]], la [[Ouaième]] et la [[Tanghène]] et arrive au [[cap Colnett]] où se trouvent des cases du chef de la tribu des [[Ouébias]]<ref>Ibidem {{p.|93}}</ref> puis visite les mines d'or de [[Galarino]] et passe à la cascade de Tao. Il voit aussi les [[Hienghène|Tours de Notre-Dame]] et, après une heure et demie de marche, atteint l'embouchure de la [[Tipindjé]]<ref>Kanappe, {{p.|96}}</ref>. Il traverse encore en pirogue la Tcheim<ref>Lieu non identifié.</ref> et le [[vieux Touho]] et à pied, la [[Tiponite]]<ref>Kanappe, {{p.|97}}. Il donne aux cours d'eau traversés le nom des villages avoisinants.</ref>.
Conseiller général républicain du [[canton de La Ferté-Alais]] (1886-1890), en 1890, Kanappe quitte l'armé et devient percepteur de l'[[Yonne (département)|Yonne]].


Vivant comme les autochtones, il prend contact avec les chefs des principales tribus (Ouébias, [[Panié]], [[Kongouma]] etc.). Il remonte de même la rivière [[Hienghène]] et y admire les cultures.
== Décoration ==


Félicité pour son travail par le gouverneur [[Amédée Courbet|Courbet]], Kanappe quitte la Nouvelle-Calédonie le {{date-|1 décembre 1881}}. Il embarque sur le ''Navarin'' et rejoint la France par le [[cap Horn]] en cent vingt-six jours. À son retour, il est nommé chef de bataillon ({{date-|24 décembre 1882}}).
* Chevalier de la [[Légion d'honneur]], 10 juin 1871, Officier, 7 juillet 1887<ref>[http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/leonore_fr Base Léonore]</ref>.


Conseiller général républicain du [[canton de La Ferté-Alais]] (1886-1890), en 1890, Kanappe quitte l'armée et devient percepteur de l'[[Yonne (département)|Yonne]] à [[La Ferté-Loupière]] ({{date-|30 juin 1890}}-{{date-|13 février 1894}})<ref>Christine Courtis, op. cit.</ref>.
== Publication ==


=== Famille ===
Il épouse le {{date-|7 mai 1872}} Marie Laure avec qui il a deux enfants :
* Marguerite (1873-1952), décédée sans descendance;
* Thérèse (1876-1960), épouse de Maxime Courtis (1873-1966) et mère entre autres de Christine Courtis (1904-2001)<ref>''Bulletin de la Société des Sciences Historiques et Naturelles de l'Yonne'', Auxerre, vol.132, {{p.|183}}</ref>. Cette dernière est l'auteure de l'ouvrage ''Après 1878 : les souvenirs du capitaine Kanappe'', publié en 1984 à [[Nouméa]] par les ''Publications de la Société d'études historiques de la Nouvelle-Calédonie''<ref>{{85e}} volume des ''Publications''.</ref>.

== Décoration ==
* Chevalier de la [[Légion d'honneur]], {{date-|10 juin 1871}}, officier, {{date-|7 juillet 1887}}<ref>[http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/leonore_fr Base Léonore]</ref>.

== Publication ==
* ''Sans armée, 1870-71 : souvenirs d'un capitaine'', Charles-Lavauzelle, Paris, 1893
* ''Sans armée, 1870-71 : souvenirs d'un capitaine'', Charles-Lavauzelle, Paris, 1893


== Bibliographie ==
== Notes et références ==
{{Références}}


== Voir aussi ==
* Christine Courtis, ''Après 1878 : les souvenirs du capitaine Kanappe'', 1984<ref>L'ouvrage est composé des lettres que Kanappe envoya à sa femme et de ses carnets qui ont été recueillis par sa petite-fille, Christine Courtis qui les a retrouvés en 1960 au fond d'une malle dans un grenier.</ref>.
=== Bibliographie ===
* Christine Courtis, ''Après 1878 : les souvenirs du capitaine Kanappe'', 1984 (L'ouvrage est composé des lettres que Kanappe envoya à sa femme et de ses carnets qui ont été recueillis par sa petite-fille, Christine Courtis qui les a retrouvés en 1960 au fond d'une malle dans un grenier.).
* [[Numa Broc]], ''Dictionnaire des Explorateurs français du {{XIXe}} siècle'', T.4, Océanie, CTHS, 2003, {{p.|217-218}}
* [[Numa Broc]], ''Dictionnaire des Explorateurs français du {{XIXe}} siècle'', T.4, Océanie, CTHS, 2003, {{p.|217-218}}
* E. Barabé, ''La littérature de la mine en Nouvelle-Calédonie, 1853-1953'', 2011
* E. Barabé, ''La littérature de la mine en Nouvelle-Calédonie, 1853-1953'', 2011
* Virginie Soula, ''Histoire littéraire de la Nouvelle-Calédonie (1853-2005)'', 2014, {{p.|50}}
* Virginie Soula, ''Histoire littéraire de la Nouvelle-Calédonie (1853-2005)'', 2014, {{p.|50}}


== Notes et références ==
=== Liens externes ===
{{Références}}
{{liens}}
* [http://www.rosada.net/capitainekanapp.htm ''Gustave Kanappe'' (1837 - 1894), ''Le constructeur du Fort de Hienghène'']

{{Portail|exploration|Nouvelle-Calédonie}}


{{DEFAULTSORT:Kanappe, Gustave}}
== Liens externes ==
[[Catégorie:Explorateur français]]
* [http://www.rosada.net/capitainekanapp.htm ''Gustave Kanappe'' (1837 - 1894), Le constructeur du Fort de Hienghène'']
[[Catégorie:Naissance en janvier 1837]]
[[Catégorie:Naissance dans l'Essonne]]
[[Catégorie:Décès en février 1894]]
[[Catégorie:Décès dans le département de l'Yonne]]
[[Catégorie:Décès à 57 ans]]

Version du 19 juillet 2023 à 16:55

Gustave Kanappe
Gustave Kanappe en uniforme de chef de bataillon, en 1885 à Cherbourg.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Autres informations
Distinction
Gustave Kanappe à Toulon en octobre 1878.

Gustave Kanappe (Méréville (Essonne), -La Ferté-Loupière, ) est un officier et explorateur français.

Biographie

Issu d'une famille pauvre dont il est l'aîné de sept enfants, il s'engage comme soldat au 1er régiment d'infanterie de marine le . Caporal de 2e classe () puis de 1re () et caporal garde-magasin d'armement (), il devient sergent de 2e classe le puis sergent-fourrier () et sergent-major ().

Adjudant sous-officier (), il sert en Cochinchine (-). Sous-lieutenant adjoint au Trésorier () et à l'officier payeur (), il participe à des opérations en Guadeloupe (-) et est nommé lieutenant le . Il prend part à la Guerre de 1870 dans l'armée du Nord (-) et est promu Capitaine dans l'infanterie de marine le [1].

De à , il sert de nouveau en Cochinchine[2]. Envoyé en Nouvelle-Calédonie en 1878 après la grande insurrection canaque dont il attribue la responsabilité aux colons, il embarque ainsi sur la Victorieuse de Abel Aubert Dupetit-Thouars le à Toulon, passe à Port Saïd, Aden et Colombo et atteint Sydney le .

Sur un paquebot, le Wotanga, il gagne Nouméa le et loge dans un hôtel tenu par un ancien Communard. Il visite les centres pénitentiaires de l'île Nou et de la presqu'île Ducos puis passe plusieurs semaines de juin au poste d'Artaud[3] qui commande le col de Nassirah avant d'être envoyé à Canala (juin) qu'il rejoint par le sentier de Thio[4].

Après quelques jours à Uaraï, il reste à Nouméa d' à juillet 1880 puis est nommé à Hienghène où il doit créer un nouveau poste militaire. En quelques mois, il parvient à établir un fort, une caserne, une station télégraphique et une école. Il obtient le soutien du chef Philippe, fils de Bouarate.

En , Kanappe explore le littoral entre Oubatche et Touho. Il passe en pirogue la Tao, la Pouai, la Panié, la Ouaième et la Tanghène et arrive au cap Colnett où se trouvent des cases du chef de la tribu des Ouébias[5] puis visite les mines d'or de Galarino et passe à la cascade de Tao. Il voit aussi les Tours de Notre-Dame et, après une heure et demie de marche, atteint l'embouchure de la Tipindjé[6]. Il traverse encore en pirogue la Tcheim[7] et le vieux Touho et à pied, la Tiponite[8].

Vivant comme les autochtones, il prend contact avec les chefs des principales tribus (Ouébias, Panié, Kongouma etc.). Il remonte de même la rivière Hienghène et y admire les cultures.

Félicité pour son travail par le gouverneur Courbet, Kanappe quitte la Nouvelle-Calédonie le . Il embarque sur le Navarin et rejoint la France par le cap Horn en cent vingt-six jours. À son retour, il est nommé chef de bataillon ().

Conseiller général républicain du canton de La Ferté-Alais (1886-1890), en 1890, Kanappe quitte l'armée et devient percepteur de l'Yonne à La Ferté-Loupière (-)[9].

Famille

Il épouse le Marie Laure avec qui il a deux enfants :

  • Marguerite (1873-1952), décédée sans descendance;
  • Thérèse (1876-1960), épouse de Maxime Courtis (1873-1966) et mère entre autres de Christine Courtis (1904-2001)[10]. Cette dernière est l'auteure de l'ouvrage Après 1878 : les souvenirs du capitaine Kanappe, publié en 1984 à Nouméa par les Publications de la Société d'études historiques de la Nouvelle-Calédonie[11].

Décoration

Publication

  • Sans armée, 1870-71 : souvenirs d'un capitaine, Charles-Lavauzelle, Paris, 1893

Notes et références

  1. Christine Courtis, Après 1878 : les souvenirs du capitaine Kanappe, 1984, p. 11
  2. Ibid.
  3. Après 1878 : les souvenirs du capitaine Kanappe, p. 59-61
  4. Ibid. p. 62
  5. Ibidem p. 93
  6. Kanappe, p. 96
  7. Lieu non identifié.
  8. Kanappe, p. 97. Il donne aux cours d'eau traversés le nom des villages avoisinants.
  9. Christine Courtis, op. cit.
  10. Bulletin de la Société des Sciences Historiques et Naturelles de l'Yonne, Auxerre, vol.132, p. 183
  11. 85e volume des Publications.
  12. Base Léonore

Voir aussi

Bibliographie

  • Christine Courtis, Après 1878 : les souvenirs du capitaine Kanappe, 1984 (L'ouvrage est composé des lettres que Kanappe envoya à sa femme et de ses carnets qui ont été recueillis par sa petite-fille, Christine Courtis qui les a retrouvés en 1960 au fond d'une malle dans un grenier.).
  • Numa Broc, Dictionnaire des Explorateurs français du XIXe siècle, T.4, Océanie, CTHS, 2003, p. 217-218
  • E. Barabé, La littérature de la mine en Nouvelle-Calédonie, 1853-1953, 2011
  • Virginie Soula, Histoire littéraire de la Nouvelle-Calédonie (1853-2005), 2014, p. 50

Liens externes