Aller au contenu

« Jean Ayral » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
JKRS's (discuter | contributions)
 
(5 versions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Infobox Biographie2
{{Infobox Biographie2
|image=Jean Ayral .jpg
|image=Jean Ayral .jpg
|légende=Jean Ayral à 18 ans en uniforme d'officier de la Royal Navy
|légende=Jean Ayral à 18 ans en uniforme d'officier de la Royal Navy.
}}
}}


Ligne 7 : Ligne 7 :


== Biographe ==
== Biographe ==
Né au Havre en 1921, Ayral étudie au lycée [[Institution Notre-Dame de Sainte-Croix|Sainte-Croix de Neuilly-sur-Seine]], puis prépare au printemps 1940 le concours d'entrée à l'école Polytechnique.
Né au Havre en 1921, Ayral étudie au lycée [[Institution Notre-Dame de Sainte-Croix|Sainte-Croix de Neuilly-sur-Seine]], puis prépare au printemps 1940 le concours d'entrée à l'École polytechnique.


=== De l'appel du Général de Gaulle à la Royal Navy britannique ===
=== De l'appel du Général de Gaulle à la Royal Navy britannique ===
Ligne 16 : Ligne 16 :
À Paris, où [[Jean Moulin]] l'envoie alors auprès de son représentant en zone nord, le Colonel Manhès, Ayral développe le réseau d'action « Pal » et rencontre différents responsables de branches de la [[Résistance intérieure française|Résistance]]. Avec leur aide, il établit des listes de terrains de parachutage en France occupée. Son opérateur radio [[François Briant]] est malheureusement arrêté (à la suite d'une trahison), mais Ayral continue son travail assisté de [[Paul Schmidt]] (alias Kim), [[Claire Chevrillon]], [[Jacqueline Pery d'Alincourt]], Michel Pichard (alias Bel), Pierre Deshayes (alias Rod) ainsi que de nombreux autres résistants.
À Paris, où [[Jean Moulin]] l'envoie alors auprès de son représentant en zone nord, le Colonel Manhès, Ayral développe le réseau d'action « Pal » et rencontre différents responsables de branches de la [[Résistance intérieure française|Résistance]]. Avec leur aide, il établit des listes de terrains de parachutage en France occupée. Son opérateur radio [[François Briant]] est malheureusement arrêté (à la suite d'une trahison), mais Ayral continue son travail assisté de [[Paul Schmidt]] (alias Kim), [[Claire Chevrillon]], [[Jacqueline Pery d'Alincourt]], Michel Pichard (alias Bel), Pierre Deshayes (alias Rod) ainsi que de nombreux autres résistants.


[[File:Jean Ayral.jpg|thumb|Jean Ayral à 21 ans. Photo prise par la Gestapo lors de son arrestation - Transmise par la police dans la France entière]]
[[File:Jean Ayral.jpg|thumb|Jean Ayral à 21 ans. Photo prise par la Gestapo lors de son arrestation - Transmise par la police dans la France entière.]]


=== Chef du bureau des Opérations aériennes en France occupée ===
=== Chef du bureau des Opérations aériennes en France occupée ===
Ligne 32 : Ligne 32 :
Enseigne de vaisseau première classe, Ayral est choisi dans le cadre de la préparation du [[débarquement de Provence]] comme chef d'un groupe de commando (Groupe Gédéon) comprenant un officier anglais et quatre sous-officiers français de l'aéronavale avec lesquels il est parachuté le {{date-|12 août 1944}} sur Brue-Auriac à {{unité|50|km}} au nord de Toulon. Après avoir gagné le village de [[Signes (Var)|Signes]], le commando rallie quelques [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]]. Le groupe Gédéon rencontre peu après dans le village des premières unités d'avant-garde du {{3e}} R.T.A., et engage le combat, en coordinations avec les renforts du {{3e}} R.T.A., un camp d'instruction de fantassins allemands sur la route de Toulon à Marseille, mettant hors de combat 150 des 250 occupants et en dispersant le reste.
Enseigne de vaisseau première classe, Ayral est choisi dans le cadre de la préparation du [[débarquement de Provence]] comme chef d'un groupe de commando (Groupe Gédéon) comprenant un officier anglais et quatre sous-officiers français de l'aéronavale avec lesquels il est parachuté le {{date-|12 août 1944}} sur Brue-Auriac à {{unité|50|km}} au nord de Toulon. Après avoir gagné le village de [[Signes (Var)|Signes]], le commando rallie quelques [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]]. Le groupe Gédéon rencontre peu après dans le village des premières unités d'avant-garde du {{3e}} R.T.A., et engage le combat, en coordinations avec les renforts du {{3e}} R.T.A., un camp d'instruction de fantassins allemands sur la route de Toulon à Marseille, mettant hors de combat 150 des 250 occupants et en dispersant le reste.


Jean Ayral entre le premier dans [[Toulon]], le {{date-|21 août 1944}} à {{heure|15|45}}. Non loin de sa position, débouche un détachement de Bataillon de Choc français. Reconnaissant leur uniforme, Ayral avance à découvert. Il est abattu par la rafale de mitraillette d'un spahi qui l'avait pris pour un milicien. Ses derniers mots furent « France ! France ! France… ». Il est inhumé au [[cimetière nouveau de Neuilly-sur-Seine]].
Jean Ayral entre le premier dans [[Toulon]], le {{date-|21 août 1944}} à {{heure|15|45}}. Non loin de sa position, débouche un détachement de Bataillon de Choc français. Reconnaissant leur uniforme, Ayral avance à découvert. Il est abattu par la rafale de mitraillette d'un spahi qui l'avait pris pour un milicien. Ses derniers mots furent « France ! France ! France… ». Il est inhumé au [[cimetière nouveau de Neuilly-sur-Seine]] (Hauts-de-Seine).


La rue de Toulon où il tomba porte aujourd'hui son nom<ref>[http://maps.google.fr/maps?q=jean+ayral+toulon&amp;oe=utf-8&amp;client=firefox-a&amp;ie=UTF8&amp;hl=fr&amp;hq=jean+ayral&amp;hnear=Toulon,+Var,+Provence-Alpes-C%C3%B4te+d'Azur&amp;ll=43.135629,5.912563&amp;spn=0.027362,0.037048&amp;output=embed Google Maps]</ref>.
La rue de Toulon où il tomba porte aujourd'hui son nom<ref>[http://maps.google.fr/maps?q=jean+ayral+toulon&amp;oe=utf-8&amp;client=firefox-a&amp;ie=UTF8&amp;hl=fr&amp;hq=jean+ayral&amp;hnear=Toulon,+Var,+Provence-Alpes-C%C3%B4te+d'Azur&amp;ll=43.135629,5.912563&amp;spn=0.027362,0.037048&amp;output=embed Google Maps]</ref>.
[[Fichier:HC AYRAL J CIM-Neuilly-Nouveau 2015-10.jpg|vignette|Tombe de J. Ayral au cimetière nouveau de Neuilly-sur-Seine.]]

Le {{date-|18 juin 2012}}, une stèle commémorant les dix Compagnons de la Libération nés au Havre est inaugurée.
Le {{date-|18 juin 2012}}, une stèle commémorant les dix Compagnons de la Libération nés au Havre est inaugurée.

(Lire : Héroïsme, Jean Ayral Compagnon de la Libération, Histoire et Carnets de guerre de Jean Ayral {{date-|18 juin 1940}} - {{date-|22 août 1944}}, Éditions l'Harmattan)


== Distinctions ==
== Distinctions ==

* {{Déco Chevalier de la Légion d'honneur}}
* {{Déco Chevalier de la Légion d'honneur}}

* {{Déco Compagnon de la Libération}} par décret du 10 décembre 1943
* {{Déco Compagnon de la Libération}} par décret du 10 décembre 1943

* {{Déco Croix de guerre 1939-1945}} (3 citations)
* {{Déco Croix de guerre 1939-1945}} (3 citations)
* {{Déco Croix militaire}} (GB)
* {{Déco Croix militaire}} (GB)
* [[Fichier:Ribbon - Atlantic Star.png|sans_cadre|50x50px]] Atlantic Star (GB)
* [[Fichier:Ribbon - Atlantic Star.png|sans_cadre|50x50px]] Atlantic Star (GB)


[[File:Décret du Général de Gaulle.gif|thumb|Décret du Général de Gaulle, Alger le 10 décembre 1943]]
[[File:Décret du Général de Gaulle.gif|thumb|Décret du général de Gaulle, Alger, le 10 décembre 1943.]]


== Pour approfondir ==
== Références ==
{{Références}}
=== Bibliographie ===

== Bibliographie ==
* Jean Ayral, ''Notes de guerre 1940 - 1944''.
* Jean Ayral, ''Notes de guerre 1940 - 1944''.
* André Vuilliez, ''La fantastique aventure de Jean Ayral'', édition ''Hommes et Mondes''.
* André Vuilliez, ''La fantastique aventure de Jean Ayral'', édition ''Hommes et Mondes''.
* J.C. Nottin, ''1061 Compagnons'', Perrin.
* J.C. Nottin, ''1061 Compagnons'', Perrin.
* Jacques Baynac, ''Présumé Jean Moulin'', Grasset
* Jacques Baynac, ''Présumé Jean Moulin'', Grasset.
* F.Berriot, ''Témoignages sur la Résistance et la déportation'', L'Harmattan.
* F.Berriot, ''Témoignages sur la Résistance et la déportation'', L'Harmattan.
* Xavier R. Ayral, "HEROISME Jean Ayral Compagnon de la Libération, Histoire et Carnets de guerre de Jean Ayral {{date-|18 juin 1940}} - {{date-|22 août 1944}}", l'Harmattan
* {{Ouvrage|auteur1=Xavier R. Ayral|titre=Héroïsme. Jean Ayral Compagnon de la Libération|sous-titre=Histoire et Carnets de guerre de Jean Ayral 18 juin 1940 - 22 août 1944|éditeur=L'Harmattan|plume=oui}}.

== Références ==
{{Références}}

== Bibliographie ==
* {{Ouvrage|auteur1=Xavier R. Ayral|titre=HEROISME Jean Ayral Compagnon de la Libération|sous-titre=Histoire et Carnets de guerre de Jean Ayral 18 juin 1940 - 22 août 1944|éditeur=l'Harmattan|plume=oui}}


== Liens externes ==
== Liens externes ==
Ligne 83 : Ligne 74 :
[[Catégorie:Personnalité de la France libre]]
[[Catégorie:Personnalité de la France libre]]
[[Catégorie:Compagnon de la Libération]]
[[Catégorie:Compagnon de la Libération]]
[[Catégorie:Chevalier de la Légion d'honneur]]
[[Catégorie:Chevalier de la Légion d'honneur (date non précisée)]]
[[Catégorie:Titulaire de la croix de guerre 1939-1945]]
[[Catégorie:Titulaire de la croix de guerre 1939-1945]]
[[Catégorie:Naissance dans la Seine-Inférieure]]
[[Catégorie:Naissance dans la Seine-Inférieure]]

Dernière version du 29 août 2023 à 19:35

Jean Ayral
Jean Ayral à 18 ans en uniforme d'officier de la Royal Navy.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 22 ans)
ToulonVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activité
Autres informations
Conflit
Distinctions

Jean Ayral, dit Robert Gautier, alias Guérin - Robert Harrow - Pal - Gedeon - Ceden, né le , mort le , est un officier des Forces Françaises Libres (F.F.L.), Compagnon de l'Ordre de la Libération (décret du 10.12.1943), Chevalier de la Légion d'honneur, Croix de guerre 1939-1945 (3 citations) Military Cross 1939-1945 (GB), Atlantic Star (GB).

Né au Havre en 1921, Ayral étudie au lycée Sainte-Croix de Neuilly-sur-Seine, puis prépare au printemps 1940 le concours d'entrée à l'École polytechnique.

De l'appel du Général de Gaulle à la Royal Navy britannique

[modifier | modifier le code]

Ayral entend l'appel du 18 juin du Général de Gaulle. Il embarque le à Bayonne sur le chalutier « Président Houduce » converti en patrouilleur au début de la guerre. Ce navire commandé par le lieutenant de vaisseau Favreau quitte Bayonne pour Casablanca. À la demande de plusieurs officiers polonais, l'ex-chalutier est dérouté sur Gibraltar. Le , Jean Ayral est incorporé comme officier-élève sur le Rhin, cargo mixte transformé en croiseur auxiliaire et qui, en Angleterre, incorporé à la Royal Navy sera rebaptisé le HMS Fidelity. Une fois arrivé en Angleterre, Jean Ayral est promu au grade d'enseigne de vaisseau 2e classe (sub-lieutenant Royal Navy).

Jean Ayral (alias Robert Harrow) abattra deux avions allemands de la Luftwaffe peu de temps après son incorporation à bord du bateau corsaire « H.M.S. Fidelity ». Quelques mois plus tard, Ayral quitte la Royal Navy et s'engage dans les Forces Française Libres (1941). Après un entrainement poussé en Angleterre et en Écosse, il se porte volontaire pour une mission en France. Parachuté sous le nom de code Pal, le (avec son radio Francois Briant — alias Pal W, et Daniel Cordier, alias Bip W), il accomplit en zone sud, dans la région de Clermont-Ferrand, un remarquable travail pour le B.C.R.A. jusqu'en .

À Paris, où Jean Moulin l'envoie alors auprès de son représentant en zone nord, le Colonel Manhès, Ayral développe le réseau d'action « Pal » et rencontre différents responsables de branches de la Résistance. Avec leur aide, il établit des listes de terrains de parachutage en France occupée. Son opérateur radio François Briant est malheureusement arrêté (à la suite d'une trahison), mais Ayral continue son travail assisté de Paul Schmidt (alias Kim), Claire Chevrillon, Jacqueline Pery d'Alincourt, Michel Pichard (alias Bel), Pierre Deshayes (alias Rod) ainsi que de nombreux autres résistants.

Jean Ayral à 21 ans. Photo prise par la Gestapo lors de son arrestation - Transmise par la police dans la France entière.

Chef du bureau des Opérations aériennes en France occupée

[modifier | modifier le code]

Au mois de , Ayral se voit confier par Jean Moulin la responsabilité du Bureau des Opérations Aériennes[1] en France occupée.

Arrêté le , il est conduit à l'hôtel Cayré, Bd Raspail[2],[3], siège d'un commissariat du Sipo-SD. Quatre Français attendent l'interrogatoire sur le même banc que lui. Jean Ayral en reconnait deux. Force de la nature, Ayral décide de s'évader et tue deux des quatre sentinelles. Il se précipite vers la sortie et, remarquablement, prend la fuite. Jean Ayral, qui a habité depuis son retour de Londres rue de Grenelle à Paris, connait bien le quartier, et entre en courant dans un édifice tout proche (80 rue de Grenelle). Il se cache au fond de son grenier jusqu'au lendemain. Le jour suivant, il se réfugie chez un agent, rue Scheffer. Cet exploit a d'ailleurs inspiré à Joseph Kessel un épisode de L'Armée des ombres repris dans le film de Melville.

Brûlé, Ayral regagne Londres au plus tôt, sur ordre de Jean Moulin.

Jean Ayral aura été, avec Paul Schmidt (Kim) le fondateur du B.O.A. ainsi que son premier chef national, à l'âge de 22 ans seulement. Il sera attribué à l'Ordre de la Libération en sur recommandation de Jean Moulin (Rex).

Après quelques semaines à Londres, Ayral remplit plusieurs missions-éclair à bord de vedettes rapides dans la Manche, puis sur les côtes italiennes et sur l'île d'Elbe en .

Débarquement en Provence

[modifier | modifier le code]

Enseigne de vaisseau première classe, Ayral est choisi dans le cadre de la préparation du débarquement de Provence comme chef d'un groupe de commando (Groupe Gédéon) comprenant un officier anglais et quatre sous-officiers français de l'aéronavale avec lesquels il est parachuté le sur Brue-Auriac à 50 km au nord de Toulon. Après avoir gagné le village de Signes, le commando rallie quelques FFI. Le groupe Gédéon rencontre peu après dans le village des premières unités d'avant-garde du 3e R.T.A., et engage le combat, en coordinations avec les renforts du 3e R.T.A., un camp d'instruction de fantassins allemands sur la route de Toulon à Marseille, mettant hors de combat 150 des 250 occupants et en dispersant le reste.

Jean Ayral entre le premier dans Toulon, le à 15 h 45. Non loin de sa position, débouche un détachement de Bataillon de Choc français. Reconnaissant leur uniforme, Ayral avance à découvert. Il est abattu par la rafale de mitraillette d'un spahi qui l'avait pris pour un milicien. Ses derniers mots furent « France ! France ! France… ». Il est inhumé au cimetière nouveau de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).

La rue de Toulon où il tomba porte aujourd'hui son nom[4].

Tombe de J. Ayral au cimetière nouveau de Neuilly-sur-Seine.

Le , une stèle commémorant les dix Compagnons de la Libération nés au Havre est inaugurée.

Distinctions

[modifier | modifier le code]
Décret du général de Gaulle, Alger, le 10 décembre 1943.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. lyceechaptal.fr
  2. Jacques Baynac, Présumé Jean Moulin. 17 juin 1940-21 juin 1943 : esquisse d'une nouvelle histoire de la Résistance, Éditions Grasset
  3. François Berriot, Témoignages sur la résistance et la déportation : autour de Jacqueline Péry d'Alincourt, Éditions l'Harmattan, p. 187
  4. Google Maps

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Jean Ayral, Notes de guerre 1940 - 1944.
  • André Vuilliez, La fantastique aventure de Jean Ayral, édition Hommes et Mondes.
  • J.C. Nottin, 1061 Compagnons, Perrin.
  • Jacques Baynac, Présumé Jean Moulin, Grasset.
  • F.Berriot, Témoignages sur la Résistance et la déportation, L'Harmattan.
  • Xavier R. Ayral, Héroïsme. Jean Ayral Compagnon de la Libération : Histoire et Carnets de guerre de Jean Ayral 18 juin 1940 - 22 août 1944, L'Harmattan. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Liens externes

[modifier | modifier le code]