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« La Civiltà Cattolica » : différence entre les versions

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'''''La Civiltà Cattolica''''' est une revue [[catholicisme|catholique]] bimensuelle italienne dirigée par des pères de la [[Compagnie de Jésus]]. Fondée en [[1850]] à [[Naples]] et immédiatement transférée à [[Rome]] elle est considérée comme une revue semi-officielle du [[Saint-Siège]] étant donné les liens particuliers qu'elle entretient avec le Vatican.
'''''La Civiltà Cattolica''''' est une revue [[catholicisme|catholique]] bimensuelle italienne dirigée par des pères de la [[Compagnie de Jésus]]. Fondée en [[1850]] à [[Naples]] et immédiatement transférée à [[Rome]], elle est considérée comme une revue semi-officielle du [[Saint-Siège]] étant donné les liens particuliers qu'elle entretient avec le Vatican. Elle est dirigée par [[Antonio Spadaro]], sj, depuis septembre 2011.


== Histoire ==
== Histoire ==
La revue est fondée à [[Naples]] par un groupe de jésuites, qui souhaitent défendre la « civilisation catholique » (''civiltà cattolica''), face aux menaces de ceux qu'ils percevaient comme ennemis de l'[[Église (institution)|Église]], [[libéralisme|libéraux]] et {{refnec|date=décembre 2011|[[franc-maçonnerie|francs-maçons]]}}, dans le contexte du [[Risorgimento]] italien. Son premier directeur est [[Carlo Maria Curci]]. Le premier numéro date du [[6 avril]] [[1850]]. Il est rédigé en italien, comme le souhaite Curci, et non pas en [[latin]], comme l’auraient voulu les supérieurs de la [[Compagnie de Jésus]].
La revue est fondée à [[Naples]] par le père Carlo Maria Curci et un groupe de [[Compagnie de Jésus|Jésuites]], qui souhaitent défendre la « [[culture catholique|civilisation catholique]] » (''civiltà cattolica''), face aux menaces de ceux qu'ils percevaient comme ennemis de l'[[Église (institution)|Église]], [[libéralisme|libéraux]] et [[francs-maçons]], dans le contexte du [[Risorgimento]] italien. Son premier directeur est le même père [[Carlo Maria Curci|Curci]]. Le premier numéro date du {{date|6 avril 1850}}. Il est rédigé en italien, comme le souhaite Curci, et non pas en [[latin]], comme l’auraient voulu les supérieurs de la [[Compagnie de Jésus]].


Le père Curci obtient l'appui du pape [[Pie IX]], qui souhaite disposer d’un outil moderne pour la défense de la [[pensée catholique]], et celui du cardinal [[Giacomo Antonelli]]. En revanche, le [[Supérieur général de la Compagnie de Jésus|Supérieur général des jésuites]], le père [[Jean-Philippe Roothaan]], est réticent, craignant la compromission de la Compagnie dans le domaine politique.
Le père Curci obtient l'appui du pape [[Pie IX]], qui souhaite disposer d’un outil moderne pour la défense de la [[pensée catholique]], et celui du cardinal [[Giacomo Antonelli]]. En revanche, le [[Supérieur général de la Compagnie de Jésus|Supérieur général des jésuites]], le père [[Jean-Philippe Roothaan]], est réticent, craignant la compromission de la Compagnie dans le domaine politique.
[[Fichier:Francobollo 150 Anni Civilta Cattolica.jpg|thumb|left|upright=1.1|Timbre (italien) émis à l'occasion de son {{150e|anniversaire}}]]
[[Fichier:Francobollo 150 Anni Civilta Cattolica.jpg|thumb|left|upright=1.1|Timbre (italien) émis à l'occasion de son {{150e|anniversaire}}]]


Comme beaucoup de revues idéologiques du [[XIXe siècle]] la ''Civiltà Cattolica'' est caractérisée par un ton polémique et combatif.
Comme beaucoup de revues idéologiques du {{XIXe siècle}} la ''Civiltà Cattolica'' est caractérisée par un ton polémique et combatif.
À cause de la [[censure]] de la police napolitaine du [[Royaume des Deux-Siciles|royaume bourbonien des Deux-Siciles]], elle est transférée à Rome en 1850, et apparaît de plus en plus comme l'interprète fidèle des idées et directives du [[Saint-Siège]].
À cause de la [[censure]] de la police napolitaine du [[Royaume des Deux-Siciles|royaume bourbonien des Deux-Siciles]], elle est transférée à Rome en 1850, et apparaît de plus en plus comme l'interprète fidèle des idées et directives du [[Saint-Siège]]. Elle reçoit un soutien officiel enthousiaste du pape [[Pie IX]] par la [[Lettre apostolique|lettre]] ''[[Gravissimum supremi...]]'' (1860).


Elle prend une part active et militante dans les débats qui agitent l’Italie et l’Église pendant la deuxième moitié du {{s-|XIX|e}} : elle joue un {{refnec|date=24 aout 2015|rôle important dans l’élaboration du ''[[Syllabus (pape Pie IX)|Syllabus]]''}}, publié en 1864 par le pape [[Pie IX]] avec l'[[encyclique]] ''[[Quanta Cura (Pie IX)|Quanta Cura]]'', de même que lors du [[premier concile du Vatican]] (1869-1870). Elle favorise aussi le renouveau de la [[philosophie]] [[néo-thomisme|thomiste]], qui s'accomplit pleinement lors du pontificat de [[Léon XIII]] ([[1878]]-[[1903]]).
La revue prend une part active et militante dans les débats qui agitent l’Italie et l’Église pendant la deuxième moitié du {{s-|XIX|e}} : elle joue un {{refnec|date=24 aout 2015|rôle important dans l’élaboration du ''[[Syllabus (pape Pie IX)|Syllabus]]''}}, publié en 1864 par le pape [[Pie IX]] avec l'[[encyclique]] ''[[Quanta Cura (Pie IX)|Quanta Cura]]'', de même que lors du [[premier concile du Vatican]] (1869-1870). Elle favorise aussi le renouveau de la [[philosophie]] [[néo-thomisme|thomiste]], qui s'accomplit pleinement lors du pontificat de [[Léon XIII]] ([[1878]]-[[1903]]).


Par la suite, la revue demeure au premier plan de la scène politique italienne, dominée par les conséquences de l'unification de l'Italie, en particulier la [[Question romaine]]. Elle s'oppose aux tenants du libéralisme politique, et lance la polémique contre le [[modernisme]].
Par la suite, la revue demeure au premier plan de la scène politique italienne, dominée par les conséquences de l'[[unification de l'Italie]], en particulier la [[Question romaine]]. Elle s'oppose aux tenants du libéralisme politique, et lance la polémique contre le [[modernisme]].


== Personnalités liées à la revue ==
== Anciens rédacteurs ==

⚫
* [[Antonio Bresciani]]<ref>http://www.treccani.it/enciclopedia/antonio-bresciani/</ref>
=== Directeurs ===
⚫
* [[Roberto Tucci]]
* Carlo Maria Curci (1850-1853, puis 1861-1865)
⚫
* [[Roberto Tucci]] (1959-1973)
* Bartolomeo Sorge (1973-1985)
* Gianpaolo Salvini (1985-2011)
* [[Antonio Spadaro]] (2011-2023)
* [[Nuno da Silva Gonçalves]] (depuis 2023)

=== Collaborateurs célèbres ===
* [[Federico Lombardi]]
⚫
* [[Antonio Bresciani]]<ref>{{lien web |titre=Bresciani, Antonio nell'Enciclopedia Treccani |url=http://www.treccani.it/enciclopedia/antonio-bresciani/ |site=treccani.it |consulté le=13-08-2020}}.</ref>
* [[Jean-Pierre Sonnet]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Jean-Pierre Sonnet SJ, Author at La Civilta Cattolica en français |url=https://www.laciviltacattolica.fr/author/jean-pierre-sonnet-sj/ |site=La Civilta Cattolica en français |consulté le=2022-05-27}}</ref>
* [[Pierre de Charentenay]]
* [[Marc Rastoin]]
* [[Pedro Barreto|Pedro Ricardo Barreto]]
* [[Gianfranco Ghirlanda]]
* [[Pietro Parolin]]
* [[Étienne Perrot (jésuite)|Étienne Perrot]]
* [[Jean-Claude Hollerich]]
* [[Gaël Giraud]]


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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*Publication [https://www.paroleetsilence.com/Civilta-Cattolica_collection_94-1013.html en français] aux éditions Parole et Silence.
*Publication [https://www.paroleetsilence.com/Civilta-Cattolica_collection_94-1013.html en français] aux éditions Parole et Silence.



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{{Palette|Compagnie de Jésus}}
{{Portail|presse écrite|Italie|Compagnie de Jésus}}
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Dernière version du 17 septembre 2023 à 11:32

La Civiltà Cattolica
Image illustrative de l’article La Civiltà Cattolica
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Langue Italien
Périodicité bimensuel
Genre Culture, Société, Église
Diffusion 15000 ex.
Date de fondation 1850
Ville d’édition Rome
Propriétaire Compagnie de Jésus
Rédacteur en chef Antonio Spadaro
Seite web http://www.laciviltacattolica.it
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La Civiltà Cattolica est une revue catholique bimensuelle italienne dirigée par des pères de la Compagnie de Jésus. Fondée en 1850 à Naples et immédiatement transférée à Rome, elle est considérée comme une revue semi-officielle du Saint-Siège étant donné les liens particuliers qu'elle entretient avec le Vatican. Elle est dirigée par Antonio Spadaro, sj, depuis septembre 2011.

Histoire

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La revue est fondée à Naples par le père Carlo Maria Curci et un groupe de Jésuites, qui souhaitent défendre la « civilisation catholique » (civiltà cattolica), face aux menaces de ceux qu'ils percevaient comme ennemis de l'Église, libéraux et francs-maçons, dans le contexte du Risorgimento italien. Son premier directeur est le même père Curci. Le premier numéro date du . Il est rédigé en italien, comme le souhaite Curci, et non pas en latin, comme l’auraient voulu les supérieurs de la Compagnie de Jésus.

Le père Curci obtient l'appui du pape Pie IX, qui souhaite disposer d’un outil moderne pour la défense de la pensée catholique, et celui du cardinal Giacomo Antonelli. En revanche, le Supérieur général des jésuites, le père Jean-Philippe Roothaan, est réticent, craignant la compromission de la Compagnie dans le domaine politique.

Timbre (italien) émis à l'occasion de son 150e anniversaire

Comme beaucoup de revues idéologiques du XIXe siècle la Civiltà Cattolica est caractérisée par un ton polémique et combatif. À cause de la censure de la police napolitaine du royaume bourbonien des Deux-Siciles, elle est transférée à Rome en 1850, et apparaît de plus en plus comme l'interprète fidèle des idées et directives du Saint-Siège. Elle reçoit un soutien officiel enthousiaste du pape Pie IX par la lettre Gravissimum supremi... (1860).

La revue prend une part active et militante dans les débats qui agitent l’Italie et l’Église pendant la deuxième moitié du XIXe siècle : elle joue un rôle important dans l’élaboration du Syllabus[réf. nécessaire], publié en 1864 par le pape Pie IX avec l'encyclique Quanta Cura, de même que lors du premier concile du Vatican (1869-1870). Elle favorise aussi le renouveau de la philosophie thomiste, qui s'accomplit pleinement lors du pontificat de Léon XIII (1878-1903).

Par la suite, la revue demeure au premier plan de la scène politique italienne, dominée par les conséquences de l'unification de l'Italie, en particulier la Question romaine. Elle s'oppose aux tenants du libéralisme politique, et lance la polémique contre le modernisme.

Personnalités liées à la revue

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Directeurs

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Collaborateurs célèbres

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Notes et références

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  1. ↑ « Bresciani, Antonio nell'Enciclopedia Treccani », sur treccani.it (consulté le ).
  2. ↑ (en) « Jean-Pierre Sonnet SJ, Author at La Civilta Cattolica en français », sur La Civilta Cattolica en français (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Giuseppe De Rosa: La Civiltà Cattolica: 150 anni al servizio della Chiesa (1850-1999), Roma, 1999.

Article connexe

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  • Angelo Brucculeri, écrivain de la Compagnie de Jésus et journaliste à la Civiltà Cattolica.
  • Cesare De Cara, écrivain de la Compagnie de Jésus et journaliste à la Civiltà Cattolica.

Lien externe

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