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« Conférence de San Francisco » : différence entre les versions

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La '''conférence de San Francisco''', qui comme son nom l'indique se déroulait à [[San Francisco]], a été initiée par les [[États-Unis]] et a regroupé 50 États {{incise|l'[[URSS]] représentant les sièges [[Biélorussie|biélorusse]] et [[Ukraine|ukrainien]]}} du [[25 avril]] au {{date|26 juin 1945}} afin d'établir une alliance commune. Sa convocation avait été décidée en février lors de la [[conférence de Yalta]]. C'est à l'issue de la conférence de San Francisco que naquit l'[[Organisation des Nations unies]] (ONU), avec la signature de la [[Charte des Nations unies]].
La '''conférence de San Francisco''' se déroule du {{date-|25 avril}} au {{date-|26 juin 1945}}, à [[San Francisco]]. Elle permet notamment la création de l'[[Organisation des Nations unies]] (ONU), avec la signature de la [[Charte des Nations unies]].


La conférence est initiée par les [[États-Unis]] et a regroupé {{nombre|50 États}}, l'[[URSS]] représentant les sièges [[Biélorussie|biélorusse]] et [[Ukraine|ukrainien]], afin d'établir une alliance commune. Sa convocation avait été décidée en février lors de la [[conférence de Yalta]].
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La délégation française est dirigée par [[Georges Bidault]], ministre des Affaires étrangères du [[Gouvernement provisoire de la République française|gouvernement provisoire]] de [[Charles de Gaulle]]. Georges Bidault obtient, avec le soutien de l'Union soviétique, du [[Canada]] et de plusieurs pays de l'[[Amérique latine]], que le [[français]] soit [[langue de travail]], à égalité avec l'[[anglais]]<ref>[http://www.charles-de-gaulle.org/pages/l-homme/dossiers-thematiques/1944-1946-la-liberation/restaurer-le-rang-de-la-france/analyses/naissance-des-nations-unies.php Pierre Gerbet, « Naissance des Nations unies », ''Espoir'' n° 102, 1995].</ref>. C'est donc sur les instructions de De Gaulle que Bidault fit prévaloir le maintien du français comme [[langue officielle]] de l'ONU et comme langue de travail du Secrétariat de cette organisation avec l'anglais<ref>[http://agora.qc.ca/francophonie.nsf/Documents/Charles_de_Gaulle--De_Gaulle_la_langue_francaise_et_la_francophonie_par_Philippe_de_Saint_Robert De Gaulle, la langue française et la francophonie].</ref>.


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L'Espagne, qui était non-belligérante au conflit mondial en 1939, puis a adopté juridiquement le statut de neutralité, n'a pas été invité à la conférence, puisque les Alliés la considéraient politiquement comme liée ''de facto'' aux régimes fascistes<ref>{{Article |auteur=Elise Bernard |titre=Neutralité et non-alignement en Europe. Une contribution juridique au regard des exemples espagnol et yougoslave |url=https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-irice-2013-1-page-83.htm |périodique=Les cahiers Irice |date=2013/1 |numéro=10 |pages=83-95 |consulté le=29 janvier 2023}}.</ref>.
== Critique ==

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== Anecdote ==
En {{date-|novembre 2001}}, le mensuel ''[[Le Monde diplomatique]]'' publie un article de l'écrivain et journaliste [[Nouvelle-Zélande|néo-zélandais]] {{Lien|langue=en|trad=|fr=Nicky Hager}}, expliquant notamment la façon dont les [[États-Unis]] ont profité de la localisation de la conférence sur leur territoire pour [[espionner]] massivement les [[diplomate]]s présents dans leurs communications avec leur capitale respective. « Recueillis par les compagnies télégraphiques, leurs télégrammes, cryptés, furent décodés par des officiers opérant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, puis transmis aux négociateurs américains. Ce fut un succès total… »<ref>Nicky Hager, [http://www.monde-diplomatique.fr/2001/11/HAGER/15859 « Au cœur du renseignement américain »], ''[[Le Monde diplomatique]]'', novembre 2001.</ref>.


== Références ==
== Références ==

Dernière version du 25 septembre 2023 à 00:06

Harry S. Truman lors de la conférence de San Francisco. C'est lui qui a dû représenter les États-Unis, après la mort de Franklin Delano Roosevelt le .

La conférence de San Francisco se déroule du au , à San Francisco. Elle permet notamment la création de l'Organisation des Nations unies (ONU), avec la signature de la Charte des Nations unies.

La conférence est initiée par les États-Unis et a regroupé 50 États, l'URSS représentant les sièges biélorusse et ukrainien, afin d'établir une alliance commune. Sa convocation avait été décidée en février lors de la conférence de Yalta.

La délégation française est dirigée par Georges Bidault, ministre des Affaires étrangères du gouvernement provisoire de Charles de Gaulle. Georges Bidault obtient, avec le soutien de l'Union soviétique, du Canada et de plusieurs pays de l'Amérique latine, que le français soit langue de travail, à égalité avec l'anglais[1]. C'est donc sur les instructions de De Gaulle que Bidault fit prévaloir le maintien du français comme langue officielle de l'ONU et comme langue de travail du Secrétariat de cette organisation avec l'anglais[2].

Pays participants

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Source: « Charter of the United Nations and Statute for the International Court of Justice », United Nations,

L'Espagne, qui était non-belligérante au conflit mondial en 1939, puis a adopté juridiquement le statut de neutralité, n'a pas été invité à la conférence, puisque les Alliés la considéraient politiquement comme liée de facto aux régimes fascistes[3].

En , le mensuel Le Monde diplomatique publie un article de l'écrivain et journaliste néo-zélandais Nicky Hager (en), expliquant notamment la façon dont les États-Unis ont profité de la localisation de la conférence sur leur territoire pour espionner massivement les diplomates présents dans leurs communications avec leur capitale respective. « Recueillis par les compagnies télégraphiques, leurs télégrammes, cryptés, furent décodés par des officiers opérant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, puis transmis aux négociateurs américains. Ce fut un succès total… »[4].

Références

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  1. Pierre Gerbet, « Naissance des Nations unies », Espoir n° 102, 1995.
  2. De Gaulle, la langue française et la francophonie.
  3. Elise Bernard, « Neutralité et non-alignement en Europe. Une contribution juridique au regard des exemples espagnol et yougoslave », Les cahiers Irice, no 10,‎ , p. 83-95 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Nicky Hager, « Au cœur du renseignement américain », Le Monde diplomatique, novembre 2001.