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« Historique des trous noirs » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Trou noir (homonymie)}}
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{{Article général|Trou noir}}
{{Article général|Trou noir}}

Cet '''historique des trous noirs''' traite de la partie historique relative à la découverte et la compréhension des [[trou noir|trous noirs]].
Cet '''historique des trous noirs''' traite de la partie historique relative à la découverte et la compréhension des [[trou noir|trous noirs]].


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L'histoire des trous noirs est directement liée à la question de savoir si la lumière a une masse, ou, en d'autres termes, si la lumière peut être influencée par la [[Gravitation|gravité]] comme une particule de matière. Au {{XVIIe siècle}}, la nature de la lumière est controversée. Selon [[Isaac Newton|Newton]], elle est de nature corpusculaire, alors que pour [[Christian Huygens|Huygens]], elle est de nature ondulatoire, dépourvue de masse. La finitude de la [[vitesse de la lumière]] étant connue, ainsi que la notion de [[vitesse de libération]] (vitesse limite à partir de laquelle un objet se libère de la gravité d'un corps), on est conduit, dans le cas d'une lumière corpusculaire, éventuellement dotée d'une masse, à concevoir un corps si massif que la vitesse de libération serait supérieure à la vitesse de la lumière. Dans ce contexte, les trous noirs peuvent être considérés comme un exemple typique de [[paradoxe]] où conduit une théorie poussée à sa limite.
L'histoire des trous noirs est directement liée à la question de savoir si la lumière a une masse, ou, en d'autres termes, si la lumière peut être influencée par la [[Gravitation|gravité]] comme une particule de matière. Au {{XVIIe siècle}}, la nature de la lumière est controversée. Selon [[Isaac Newton|Newton]], elle est de nature corpusculaire, alors que pour [[Christian Huygens|Huygens]], elle est de nature ondulatoire, dépourvue de masse. La finitude de la [[vitesse de la lumière]] étant connue, ainsi que la notion de [[vitesse de libération]] (vitesse limite à partir de laquelle un objet se libère de la gravité d'un corps), on est conduit, dans le cas d'une lumière corpusculaire, éventuellement dotée d'une masse, à concevoir un corps si massif que la vitesse de libération serait supérieure à la vitesse de la lumière. Dans ce contexte, les trous noirs peuvent être considérés comme un exemple typique de [[paradoxe]] où conduit une théorie poussée à sa limite.


En effet, en [[1783]], le révérend [[John Michell]], [[géologue]] et [[Astronomie amateur|astronome amateur]] [[anglais]], expose dans un article envoyé à la [[Royal Society]] le concept d'un corps si massif que même la [[lumière]] ne pourrait s'en échapper. Il écrit alors dans son article<ref name="Michell 1784">{{Harvsp|Michell|1784|id=Michell 1784}}</ref> :
En effet, en [[1783]], le révérend [[John Michell]], [[géologue]] et [[Astronomie amateur|astronome amateur]] [[anglais]], expose dans un article envoyé à la [[Royal Society]] le concept d'un corps si massif que même la [[lumière]] ne pourrait s'en échapper. Il écrit alors dans son article<ref name="Michell 1784">{{Harvsp|Michell|1784|id=Michell 1784}}</ref> : {{Citation|Si le demi-[[diamètre]] d'une [[sphère]] de la même [[densité]] que le [[Soleil]] et qui excéderait celui du soleil d'une proportion de 500 à 1, un corps tombant depuis une hauteur infinie vers elle aurait acquis à sa surface une [[vitesse]] plus grande que celle de la [[lumière]]. En conséquence, supposant que la lumière est attirée par la même force en proportion de sa « vis inertiae » (masse d'[[inertie]]), comme les autres corps, toute lumière émise depuis ce corps reviendrait sur elle-même par sa propre gravité.}}
:''Si le demi-[[diamètre]] d'une [[sphère]] de la même [[densité]] que le [[Soleil]] et qui excéderait celui du soleil d'une proportion de 500 à 1, un corps tombant depuis une hauteur infinie vers elle aurait acquis à sa surface une [[vitesse]] plus grande que celle de la [[lumière]]. En conséquence, supposant que la lumière est attirée par la même force en proportion de sa « vis inertiae » (masse d'[[inertie]]), comme les autres corps, toute lumière émise depuis ce corps reviendrait sur elle-même par sa propre gravité.''


Il expliquait que bien que ces corps soient invisibles, ils devaient provoquer des effets gravitationnels décelables :
Il expliquait que bien que ces corps soient invisibles, ils devaient provoquer des effets gravitationnels décelables : {{Citation|S’il arrivait que quelque autre corps lumineux tourne autour d’eux, des mouvements de ces corps tournants, nous pourrions peut-être encore déduire l’existence du corps central avec quelque degré de probabilité; cela pourrait aussi bien nous apporter une indication concernant quelques-unes des irrégularités des corps tournants, qui ne serait pas aisément explicable par aucune autre hypothèse.}}
:''S’il arrivait que quelque autre corps lumineux tourne autour d’eux, des mouvements de ces corps tournants, nous pourrions peut-être encore déduire l’existence du corps central avec quelque degré de probabilité; cela pourrait aussi bien nous apporter une indication concernant quelques-unes des irrégularités des corps tournants, qui ne serait pas aisément explicable par aucune autre hypothèse.''
La thèse de Michell très abstraite ne reçoit alors aucun écho.
La thèse de Michell très abstraite ne reçoit alors aucun écho.

Il faut attendre [[1796]] pour que le [[marquis]] [[Pierre-Simon de Laplace]], [[mathématicien]], [[philosophe]] et [[astronome]] passionné par la [[mécanique céleste]] et la [[gravitation]] redécouvre cette idée. Il écrivait dans son livre ''Exposition du Système du Monde''<ref name="ref_auto_1">{{Harvsp|Laplace|1796|id=Laplace 1796}}</ref> : {{Citation|Un astre lumineux, de la même densité que la Terre, et dont le diamètre serait 250 fois plus grand que le Soleil, ne permettrait, en vertu de son attraction, à aucun de ses rayons de parvenir jusqu'à nous. Il est dès lors possible que les plus grands corps lumineux de l'univers puissent, par cette cause, être invisibles.}}

Il présente sa thèse devant l'auditoire de l'[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]], mais les physiciens restent sceptiques sur les chances d'existence d'un tel objet. Ainsi nait le concept du trou noir mais la démonstration mathématique de Laplace semble fantaisiste aux yeux des astronomes. En outre, les expériences de [[Thomas Young|Young]] et de [[Augustin Fresnel|Fresnel]] conduisent les physiciens à rejeter la nature corpusculaire de la lumière dans la première moitié du {{s mini-|XIX|e}}.


Laplace cesse de faire figurer cette notion de trou noir à partir de la troisième édition de son livre ''Exposition du système du Monde'' en 1808<ref name="Flammarion 1884">{{Article |langue=fr |auteur1= [[Camille Flammarion]] |titre= Les Astres obscurs |périodique= [[L'Astronomie]] |mois=octobre |année=1884 |pages=373-374 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2096395/f377.item |consulté le=6 août 2023 |bnf=34409538v }}</ref>.
Il faut attendre [[1796]] pour que le [[marquis]] [[Pierre-Simon de Laplace]], [[mathématicien]], [[philosophe]] et [[astronome]] passionné par la [[mécanique céleste]] et la [[gravitation]] redécouvre cette idée. Il écrivait dans son livre ''Exposition du Système du Monde'' :
:''Un astre lumineux, de la même densité que la Terre, et dont le diamètre serait 250 fois plus grand que le Soleil, ne permettrait, en vertu de son attraction, à aucun de ses rayons de parvenir jusqu'à nous. Il est dès lors possible que les plus grands corps lumineux de l'univers puissent, par cette cause, être invisibles.''
Il présente sa thèse devant l'auditoire de l'[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]], mais les physiciens restent sceptiques sur les chances d'existence d'un tel objet. Ainsi nait le concept du trou noir mais la démonstration mathématique de Laplace semble fantaisiste aux yeux des astronomes. En outre, les expériences de [[Thomas Young|Young]] et de [[Augustin Fresnel|Fresnel]] conduisent les physiciens à rejeter la nature corpusculaire de la lumière dans la première moitié du {{s mini-|XIX|e}}.
Laplace cesse d'ailleurs de faire figurer cette notion de trou noir à partir de la troisième édition de son livre ''Exposition du système du Monde''.


Le trou noir retombe donc dans l'obscurité durant plus d'un [[siècle]]. Il réapparait au {{s-|XX|e}}, lorsque [[Albert Einstein]] publie sa théorie de la [[relativité générale]].
Le trou noir retombe donc dans l'obscurité durant plus d'un [[siècle]]. Il réapparait au {{s-|XX|e}}, lorsque [[Albert Einstein]] publie sa théorie de la [[relativité générale]].


== Première moitié du {{s-|XX|e}} : émergence de l'idée de trou noir en relativité générale ==
== Première moitié du {{s-|XX|e}} : émergence de l'idée de trou noir en relativité générale ==
En [[1915]], [[Albert Einstein]] publie une nouvelle théorie de la [[gravitation]], la [[relativité générale]]. Dans cette théorie, la gravitation s'identifie à des propriétés de l'espace, dont la structure est modifiée par la présence de matière. L'espace n'est plus une entité absolue, mais une structure souple déformée par la matière. L'écoulement du temps est également affecté par la présence de matière.
En [[1915]], [[Albert Einstein]] publie une nouvelle théorie de la [[gravitation]], la [[relativité générale]]. Dans cette théorie, la gravitation s'identifie à des propriétés de l'espace, dont la structure est modifiée par la présence de matière. L'espace n'est plus une entité absolue, mais une structure souple déformée par la matière. L'écoulement du temps est également affecté par la présence de matière.


La complexité des équations de la relativité générale était telle qu'Einstein lui-même était sceptique quant à la possibilité que l'on puisse en trouver des solutions exactes. Cependant, quelques mois à peine après la publication de sa théorie, le [[physicien]] [[Allemagne|allemand]] [[Karl Schwarzschild]] trouve une solution de cette équation décrivant le [[champ gravitationnel]] extérieur d'une distribution de masse à symétrie sphérique<ref name="LL§100">{{Landau|tome 2}} §100</ref>. Cependant, cette solution peut être (au moins formellement) étendue même en l'absence de matière. Il existe toujours un champ gravitationnel se comportant de façon similaire à celui de la [[Loi universelle de la gravitation|gravitation universelle]], mais au centre l'endroit où se trouvait la distribution de matière apparaît ce qui est aujourd'hui appelé une [[singularité gravitationnelle]], où le champ gravitationnel devient infini{{ref nécessaire}}. Cette configuration, aujourd'hui connue pour décrire un trou noir, était considérée comme non physique par Einstein. Elle comportait également une zone entourant la singularité gravitationnelle où certaines quantités décrivant le champ gravitationnel n'étaient plus définies (les coordonnées spatio-temporelles devenant physiquement incohérentes sous le [[rayon de Schwarzschild]]. {{refnec|Dès [[1921]], les physiciens [[Paul Painlevé]] et [[Allvar Gullstrand]] auraient donné indépendamment une interprétation de la cette région}} en utilisant une nouvelle solution, la {{Lien|langue= en |trad=Gullstrand–Painlevé coordinates|fr=métrique de Painlevé-Gullstrand|texte=métrique dite de Painlevé-Gullstrand}} : il s'agit d'un [[horizon des événements]], dont il n'est possible de quitter l'intérieur une fois que l'on y a pénétré.
La complexité des équations de la relativité générale était telle qu'Einstein lui-même était sceptique quant à la possibilité que l'on puisse en trouver des solutions exactes. Cependant, quelques mois à peine après la publication de sa théorie, le [[physicien]] [[Allemagne|allemand]] [[Karl Schwarzschild]] trouve une solution de cette équation décrivant le [[champ gravitationnel]] extérieur d'une distribution de masse à symétrie sphérique<ref name="LL§100">{{Landau|tome 2}} §100</ref>. Cependant, cette solution peut être (au moins formellement) étendue même en l'absence de matière. Il existe toujours un champ gravitationnel se comportant de façon similaire à celui de la [[Loi universelle de la gravitation|gravitation universelle]], mais au centre l'endroit où se trouvait la distribution de matière apparaît ce qui est aujourd'hui appelé une [[singularité gravitationnelle]], où le champ gravitationnel devient infini{{ref nécessaire}}. Cette configuration, aujourd'hui connue pour décrire un trou noir, était considérée comme non physique par Einstein. Elle comportait également une zone entourant la singularité gravitationnelle où certaines quantités décrivant le champ gravitationnel n'étaient plus définies (les [[Coordonnées d'espace-temps|coordonnées spatio-temporelles]] devenant physiquement incohérentes sous le [[rayon de Schwarzschild]]. {{refnec|Dès [[1921]], les physiciens [[Paul Painlevé]] et [[Allvar Gullstrand]] auraient donné indépendamment une interprétation de la cette région}} en utilisant une nouvelle solution, les [[coordonnées de Painlevé-Gullstrand]] : il s'agit d'un [[horizon des événements]], dont il n'est possible de quitter l'intérieur une fois que l'on y a pénétré.


À la fin des [[années 1920]], le physicien [[Inde|indien]] [[Subrahmanyan Chandrasekhar]] montre qu'au-delà d'une certaine masse (appelée depuis [[Masse de Chandrasekhar|limite de Chandrasekhar]]) un objet astrophysique qui n'est pas le siège de réactions nucléaires (une [[naine blanche]]) s'effondre sur lui-même sous l'effet de sa propre gravité, car aucune force ne peut contrarier l'effet de la gravitation. Le résultat de cet effondrement n'est pas décrit avec précision par Chandrasekhar, mais correspond à un trou noir. [[Arthur Eddington]], convaincu que quelque chose arrête inévitablement cet effondrement, s'oppose vivement aux arguments de Chandrasekhar lors d'une controverse restée célèbre (voir [[Subrahmanyan Chandrasekhar#La masse maximale des naines blanches et la controverse avec Eddington|Masse maximale des naines blanches et la controverse avec Eddington]]). En fait, on sait aujourd'hui que l'effondrement d'une naine blanche donne naissance à une [[supernova]] de type Ia, mais le raisonnement de Chandrasekhar est par contre valable pour une [[étoile à neutrons]], dont l'existence n'était pas avérée à l'époque de ces travaux.
À la fin des [[années 1920]], le physicien [[Inde|indien]] [[Subrahmanyan Chandrasekhar]] montre qu'au-delà d'une certaine masse (appelée depuis [[Masse de Chandrasekhar|limite de Chandrasekhar]]) un objet astrophysique qui n'est pas le siège de réactions nucléaires (une [[naine blanche]]) s'effondre sur lui-même sous l'effet de sa propre gravité, car aucune force ne peut contrarier l'effet de la gravitation. Le résultat de cet effondrement n'est pas décrit avec précision par Chandrasekhar, mais correspond à un trou noir. [[Arthur Eddington]], convaincu que quelque chose arrête inévitablement cet effondrement, s'oppose vivement aux arguments de Chandrasekhar lors d'une controverse restée célèbre (voir [[Subrahmanyan Chandrasekhar#La masse maximale des naines blanches et la controverse avec Eddington|Masse maximale des naines blanches et la controverse avec Eddington]]). En fait, on sait aujourd'hui que l'effondrement d'une naine blanche donne naissance à une [[supernova]] de type Ia, mais le raisonnement de Chandrasekhar est par contre valable pour une [[étoile à neutrons]], dont l'existence n'était pas avérée à l'époque de ces travaux.


En [[1939]], après que l'existence des étoiles à neutrons eut été prédite par [[Fritz Zwicky]], [[Robert Oppenheimer]] et [[Hartland Snyder]] calculent qu'il existe une masse maximale aux étoiles à neutrons, au-delà de laquelle elles s'effondrent sous l'effet de leur gravité. Cette même année, [[Albert Einstein]] publie un article dans lequel il montre que la « singularité de Schwarzschild » n'a pour lui aucun sens physique. Il écrit <ref name="Einstein 1939">{{Harvsp|Einstein|1939|id=Einstein 1939}}</ref>:
En [[1939]], après que l'existence des étoiles à neutrons eut été prédite par [[Fritz Zwicky]], [[Robert Oppenheimer]] et [[Hartland Snyder]] calculent qu'il existe une masse maximale aux étoiles à neutrons, au-delà de laquelle elles s'effondrent sous l'effet de leur gravité. Cette même année, Albert Einstein publie un article dans lequel il montre que la « singularité de Schwarzschild » n'a pour lui aucun sens physique. Il écrit<ref name="Einstein 1939">{{Harvsp|Einstein|1939|id=Einstein 1939}}</ref> :
{{Citation|Le résultat essentiel de cet article est la claire compréhension de pourquoi les « singularités de Schwarzschild » n'existent pas dans la réalité physique. Bien que la théorie présentée ici ne traite que de concentrations de particules qui suivent des trajectoires circulaires, cela ne semble pas être déraisonnable de penser que des cas plus généraux donneront des résultats analogues. La « singularité de Schwarzschild » n'existe pas pour la raison que la matière ne peut pas être concentrée arbitrairement. Et cela est dû au fait qu'autrement les particules la constituant atteindraient la vitesse de la lumière.}}. Ces considérations seront par la suite réfutées à la fin des [[années 1960]] par un ensemble de travaux auquel les noms de Stephen Hawking et de Roger Penrose sont fortement associés, les [[théorèmes sur les singularités]].
{{Citation|Le résultat essentiel de cet article est la claire compréhension de pourquoi les « singularités de Schwarzschild » n'existent pas dans la réalité physique. Bien que la théorie présentée ici ne traite que de concentrations de particules qui suivent des trajectoires circulaires, cela ne semble pas être déraisonnable de penser que des cas plus généraux donneront des résultats analogues. La « singularité de Schwarzschild » n'existe pas pour la raison que la matière ne peut pas être concentrée arbitrairement. Et cela est dû au fait qu'autrement les particules la constituant atteindraient la vitesse de la lumière.}} Ces considérations seront par la suite réfutées à la fin des [[années 1960]] par un ensemble de travaux auquel les noms de Stephen Hawking et de Roger Penrose sont fortement associés, les [[théorèmes sur les singularités]].


La signification physique du [[rayon de Schwarzschild]] et de la zone intérieure ne pourra être mieux comprise qu'avec la découverte d'autres solutions exactes ([[métrique de Lemaître]] en 1938, [[métrique de Kruskal-Szekeres]] en 1960) des équations d'Einstein ; mais c'est {{Lien|langue=en|David Finkelstein}} qui, en 1958, explicitera la signification physique de cette zone à l'aide de la {{Lien|trad=Eddington–Finkelstein coordinates|lang=en|fr=métrique d'Eddington-Finkelstein}}<ref name="LL§102">{{Landau|tome 2}} §102</ref>.
La signification physique du [[rayon de Schwarzschild]] et de la zone intérieure ne pourra être mieux comprise qu'avec la découverte d'autres solutions exactes ([[métrique de Lemaître]] en 1938, [[métrique de Kruskal-Szekeres]] en 1960) des équations d'Einstein ; mais c'est [[David Finkelstein]] qui, en 1958, explicitera la signification physique de cette zone à l'aide des [[coordonnées d'Eddington-Finkelstein]]<ref name="LL§102">{{Landau|tome 2}} §102</ref>.


== Seconde moitié du {{s-|XX|e}} : la théorie des trous noirs prend forme ==
== Seconde moitié du {{s-|XX|e}} : la théorie des trous noirs prend forme ==
L'intérêt pour les trous noir reprend à la fin des [[années 1950]] lors de ce qui s'est appelé l'[[Histoire de la relativité générale|âge d'or de la relativité générale]].
L'intérêt pour les trous noirs reprend à la fin des [[années 1950]] lors de ce qui s'est appelé l'[[Histoire de la relativité générale|âge d'or de la relativité générale]].


Le [[mathématicien]] [[Nouvelle-Zélande|néo-zélandais]] [[Roy Kerr]] trouve en [[1963]] une solution décrivant un trou noir en rotation (dit [[trou noir de Kerr]]), dont l'effet est d'entraîner l'espace environnant dans son mouvement de rotation.
Le [[mathématicien]] [[Nouvelle-Zélande|néo-zélandais]] [[Roy Kerr]] trouve en [[1963]] une solution décrivant un trou noir en rotation (dit [[trou noir de Kerr]]), dont l'effet est d'entraîner l'espace environnant dans son mouvement de rotation.


La découverte des [[pulsar]]s (forme observable des étoiles à neutrons) en [[1967]] puis du premier candidat trou noir ([[Cygnus X-1]]) en [[1971]] font entrer les trous noirs dans le champ de l'[[astronomie]]. Le terme de trou noir est proposé par [[John Wheeler]] en 1967. Le terme d'« étoile noire » (utilisé dans un des premiers épisodes de la série [[Star Trek (série télévisée)|Star Trek]]) était également utilisé à l'époque. Le terme tarde à s'imposer dans certains pays. En [[France]], le terme de « trou noir » ne provoque guère d'enthousiasme en raison de sa connotation sexuelle douteuse. Le terme d'« astre occlus » lui est un temps préféré, en hommage à Laplace. Le terme anglais entre finalement dans l'histoire et est traduit mot pour mot dans toutes les langues.
La découverte des [[pulsar]]s (forme observable des étoiles à neutrons) en [[1967]] puis du premier candidat trou noir ([[Cygnus X-1]]) en [[1971]] font entrer les trous noirs dans le champ de l'[[astronomie]]. Le terme de trou noir est proposé par [[John Wheeler]] en 1967. Le terme d'« étoile noire » (utilisé dans un des premiers épisodes de la série [[Star Trek (série télévisée)|Star Trek]]) était également utilisé à l'époque. Le terme tarde à s'imposer dans certains pays. En [[France]], le terme de « trou noir » ne provoque guère d'enthousiasme en raison de sa connotation sexuelle douteuse. Le terme d'« astre occlus » lui est un temps préféré, en hommage à Laplace. Le terme anglais entre finalement dans l'histoire et est traduit mot pour mot dans toutes les langues.


Depuis la fin du {{XXe siècle}}, les observations de systèmes astrophysiques qui sont considérés comme contenant un trou noir s'accumulent. Dans notre galaxie, on découvre plusieurs [[microquasar]]s : [[SS 433]], [[GRS 1915+105]], [[GRO J1655-40]], [[1A 0620-00]] etc. Une vingtaine de [[Système binaire (astronomie)|systèmes binaires]] sont connus à ce jour contenant un [[trou noir stellaire]]. Leur existence est principalement déduite grâce à la possibilité, dans une [[étoile binaire]] de déterminer les masses des deux composantes. Si l'une de ces masses dépasse la [[limite d'Oppenheimer-Volkoff]] qui fixe la masse maximale d'une [[étoile à neutrons]], alors que l'objet est invisible, celui-ci est considéré comme un trou noir.
Depuis la fin du {{XXe siècle}}, les observations de systèmes astrophysiques qui sont considérés comme contenant un trou noir s'accumulent. Dans notre galaxie, on découvre plusieurs [[microquasar]]s : [[SS 433]], [[GRS 1915+105]], [[GRO J1655-40]], [[1A 0620-00]]{{, etc.}} Une vingtaine de [[Système binaire (astronomie)|systèmes binaires]] sont connus à ce jour contenant un [[trou noir stellaire]]. Leur existence est principalement déduite grâce à la possibilité, dans une [[étoile binaire]] de déterminer les masses des deux composantes. Si l'une de ces masses dépasse la [[limite d'Oppenheimer-Volkoff]] qui fixe la masse maximale d'une [[étoile à neutrons]], alors que l'objet est invisible, celui-ci est considéré comme un trou noir.


== Début du {{s-|XXI|e}} : détections de trous noirs ==
== Début du {{s-|XXI|e}} : détections de trous noirs ==
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[[Fichier:GodfreyKneller-IsaacNewton-1689.jpg|vignette|droite|Portrait d'Isaac Newton par Godfrey Kneller (1689).]]
[[Fichier:GodfreyKneller-IsaacNewton-1689.jpg|vignette|droite|Portrait d'Isaac Newton par Godfrey Kneller (1689).]]


;{{s|xvii|e}}
=== {{s-|XVII}} ===
* [[1676 en science|1676]] : [[Ole Christensen Rømer|Ole Rømer]] [[Détermination de la vitesse de la lumière par Ole Rømer|montre pour la première fois]] que la [[lumière]] se propage à une [[Vitesse de la lumière|vitesse ''finie'']]<ref>{{Harvsp|Rømer|1676|id=Rømer 1676}}</ref>.
* [[1676 en science|1676]] : [[Ole Christensen Rømer|Ole Rømer]] [[Détermination de la vitesse de la lumière par Ole Rømer|montre pour la première fois]] que la [[lumière]] se propage à une [[Vitesse de la lumière|vitesse ''finie'']]<ref>{{Harvsp|Rømer|1676|id=Rømer 1676}}</ref>.


;{{s|xviii|e}}
=== {{s-|XVIII}} ===
* [[1728 en science|1728]] : publication, à [[Londres]], du ''{{lang|en|Treatise of the System of the World}}'', édition en [[anglais]] des ''[[Philosophiae naturalis principia mathematica|{{lang|la|Principia}}]]'' d'[[Isaac Newton]] dans laquelle apparaît, pour la première fois, l'[[expérience de pensée]] dite du ''[[canon de Newton]]'' qui met en évidence les vitesses ''limites'' aujourd'hui connues comme la [[vitesse de satellisation minimale]] et la [[vitesse de libération]]<ref>{{Harvsp|Newton|1728|id=Newton 1728}}</ref>.
* [[1728 en science|1728]] : publication, à [[Londres]], du ''{{lang|en|Treatise of the System of the World}}'', édition en [[anglais]] des ''[[Philosophiae naturalis principia mathematica|{{lang|la|Principia}}]]'' d'[[Isaac Newton]] dans laquelle apparaît, pour la première fois, l'[[expérience de pensée]] dite du ''[[canon de Newton]]'' qui met en évidence les vitesses ''limites'' aujourd'hui connues comme la [[vitesse de satellisation minimale]] et la [[vitesse de libération]]<ref>{{Harvsp|Newton|1728|id=Newton 1728}}</ref>.
* [[1783 en science|1783]] : dans le cadre de la [[théorie corpusculaire de la lumière]], [[John Michell]] énonce la première notion de [[trou noir]] newtonien (en se servant des [[Lois du mouvement de Newton|lois de Newton]] de la gravitation). Cependant, l'intervention de Michell en [[1784]], abstraite et très théorique, devant l'auditoire de la Royal Society of Cambridge, resta sans réponse<ref name="Michell 1784" />.
* [[1783 en science|1783]] : dans le cadre de la [[théorie corpusculaire de la lumière]], [[John Michell]] énonce la première notion de [[trou noir]] newtonien (appelées « Étoiles foncées ») (en se servant des [[Lois du mouvement de Newton|lois de Newton]] de la gravitation). Cependant, l'intervention de Michell en [[1784]], abstraite et très théorique, devant l'auditoire de la Royal Society of Cambridge, resta sans réponse<ref name="Michell 1784" />.
* [[1794 en science|1794]]-[[1796 en science|1796]] : indépendamment de Michell, [[Pierre-Simon de Laplace]] propose la notion d'''astre obscur'' qui apparaît dans les deux premières éditions de son ''Exposition du Système du Monde''<ref>{{Harvsp|Laplace|1796|id=Laplace 1796}}</ref>.
* [[1794 en science|1794]]-[[1796 en science|1796]] : indépendamment de Michell, [[Pierre-Simon de Laplace]] propose la notion de « corps obscur » qui apparaît dans les deux premières éditions de son ''Exposition du Système du Monde''<ref name="ref_auto_1" />, aussi appelée « astre obscur »<ref name="Flammarion 1884" />.


;{{s|xix|e}}
=== {{s-|XIX}} ===
* [[1810 en science|1810]] : l'impossibilité, pour la lumière, de s'échapper d'une étoile de grande taille est mentionnée par [[François Arago]] dans une communication à l'[[Académie des sciences (France)|Académie des Sciences]] en 1810, qui ne sera publiée qu'en [[1853 en science|1853]]<ref>{{Harvsp|Arago|1853|id=Arago (1810) 1853}}</ref>.
* [[1810 en science|1810]] : l'impossibilité, pour la lumière, de s'échapper d'une étoile de grande taille est mentionnée par [[François Arago]] dans une communication à l'[[Académie des sciences (France)|Académie des Sciences]] en 1810, qui ne sera publiée qu'en [[1853 en science|1853]]<ref>{{Harvsp|Arago|1853|id=Arago (1810) 1853}}</ref>.
* [[1854 en science|1854]] : publication posthume du tome premier de l'''Astronomie populaire'' de François Arago qui utilise l'expression ''trou noir'' pour décrire l'anneau de la [[nébuleuse de la Lyre]]<ref>{{Harvsp|Arago|1854|id=Arago 1854}}</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Laszlo|2010|id=Laszlo 2010}}</ref>.
* [[1854 en science|1854]] : publication posthume du tome premier de l'''Astronomie populaire'' de François Arago qui utilise l'expression ''trou noir'' pour décrire l'anneau de la [[nébuleuse de la Lyre]]<ref>{{Harvsp|Arago|1854|id=Arago 1854}}</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Laszlo|2010|id=Laszlo 2010}}</ref>.
* [[1868 en littérature|1868]] : dans ''[[Les Enfants du capitaine Grant]]'', [[Jules Verne]] emploie l'expression ''trou noir'' pour décrire une région du ciel austral particulièrement dénuée d'étoiles<ref>{{Harvsp|Crovisier|2010|id=Crovisier 2010}}</ref>. Dans l'édition anglaise de [[1876 en littérature|1876]], ''trou noir'' est traduit par ''black hole''<ref>{{Harvsp|Verne|1876|id=Verne 1876}}</ref>.
* [[1868 en littérature|1868]] : dans ''[[Les Enfants du capitaine Grant]]'', [[Jules Verne]] emploie l'expression ''trou noir'' pour décrire une région du ciel austral particulièrement dénuée d'étoiles<ref>{{Harvsp|Crovisier|2010|id=Crovisier 2010}}</ref>. Dans l'édition anglaise de [[1876 en littérature|1876]], ''trou noir'' est traduit par ''black hole''<ref>{{Harvsp|Verne|1876|id=Verne 1876}}</ref>.


=== {{s-|XX}} ===
;[[Années 1910]]
;[[Années 1910]]
* [[1915 en science|1915]] : [[Albert Einstein]] publie, pour la première fois, l'[[Équation d'Einstein|équation du champ]], équation fondamentale de la [[relativité générale]]<ref>{{Harvsp|Einstein|1915|id=Einstein 1915}}</ref>.
* [[1915 en science|1915]] : [[Albert Einstein]] publie, pour la première fois, l'[[Équation d'Einstein|équation du champ]], équation fondamentale de la [[relativité générale]]<ref>{{Harvsp|Einstein|1915|id=Einstein 1915}}</ref>.
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* [[1932 en science|1932]] : [[Georges Lemaître]] propose un système de coordonnées, aujourd'hui connues comme les ''coordonnées de Lemaître'' qui confirme que la singularité en <math>r=2GM/c^2</math> de la ''métrique de Schwarzschild'' est une ''singularité de coordonnées''<ref>{{Harvsp|Lemaître|1933|id=Lemaître 1933}}</ref>.
* [[1932 en science|1932]] : [[Georges Lemaître]] propose un système de coordonnées, aujourd'hui connues comme les ''coordonnées de Lemaître'' qui confirme que la singularité en <math>r=2GM/c^2</math> de la ''métrique de Schwarzschild'' est une ''singularité de coordonnées''<ref>{{Harvsp|Lemaître|1933|id=Lemaître 1933}}</ref>.
* [[1939 en science|1939]] :
* [[1939 en science|1939]] :
** les physiciens américains [[Robert Oppenheimer]] et [[Hartland Snyder]] découvrent une solution à l'équation d'Einstein décrivant l'[[effondrement gravitationnel]] d'une étoile massive et démontrant l'existence des singularités gravitationnelles, concluant : {{Citation|Quand toutes les sources d'énergies thermonucléaires seront épuisées, une étoile suffisamment massive s'effondrera}}<ref>{{Harvsp|Oppenheimer|Snyder|1939|id=Oppenheimer et Snyder 1939}}</ref>.
** les physiciens américains [[Robert Oppenheimer]] et [[Hartland Snyder]] découvrent une solution à l'équation d'Einstein décrivant l'[[effondrement gravitationnel]] d'une étoile massive et démontrant l'existence des singularités gravitationnelles, concluant : {{Citation|Quand toutes les sources d'énergies thermonucléaires seront épuisées, une étoile suffisamment massive s'effondrera}}<ref>{{Harvsp|Oppenheimer|Snyder|1939|id=Oppenheimer et Snyder 1939}}</ref> ;
** à la suite de [[Richard Tolman]]<ref>{{Harvsp|Tolman|1939|id=Tolman 1939}}</ref>, Robert Oppenheimer et [[George Volkoff]] établissent la [[limite d'Oppenheimer-Volkoff]] (environ égale à trois [[Masse solaire|masses solaires]]) à partir de laquelle une étoile à neutron s'effondre devient un trou noir<ref>{{Harvsp|Oppenheimer|Volkoff|1939|id=Oppenheimer et Volkoff 1939}}</ref>.
** à la suite de [[Richard Tolman]]<ref>{{Harvsp|Tolman|1939|id=Tolman 1939}}</ref>, Robert Oppenheimer et [[George Volkoff]] établissent la [[limite d'Oppenheimer-Volkoff]] (environ égale à trois [[Masse solaire|masses solaires]]) à partir de laquelle une étoile à neutron s'effondre devient un trou noir<ref>{{Harvsp|Oppenheimer|Volkoff|1939|id=Oppenheimer et Volkoff 1939}}</ref>.
** [[Albert Einstein]] publie un article dans lequel il affirme que la « singularité de Schwarzschild » n'a aucun sens physique<ref name="Einstein 1939" />.
** [[Albert Einstein]] publie un article dans lequel il affirme que la « singularité de Schwarzschild » n'a aucun sens physique<ref name="Einstein 1939" />.


;[[Années 1950]]
;[[Années 1950]]
* [[1950 en science|1950]] : [[John Lighton Synge|John Synge]] publie l'extension analytique maximale de la métrique de Schwarzschild<ref>{{Harvsp|Synge|1950|id=Synge 1950}}</ref>.
* [[1950 en science|1950]] : [[John Lighton Synge|John Synge]] publie l'extension analytique maximale de la métrique de Schwarzschild<ref>{{Harvsp|Synge|1950|id=Synge 1950}}</ref>.
* [[1958 en science|1958]] : {{lien|lang=en|trad=David Finkelstein|texte=David Finkelstein}} identifie la surface de Schwarzschild à un horizon ''absolu'' : l'[[horizon des événements]]<ref>{{Harvsp|Finkelstein|1958|id=Finkelstein 1958}}</ref>.
* [[1958 en science|1958]] : [[David Finkelstein]] identifie la surface de Schwarzschild à un horizon ''absolu'' : l'[[horizon des événements]]<ref>{{Harvsp|Finkelstein|1958|id=Finkelstein 1958}}</ref>.


;[[Années 1960]]
;[[Années 1960]]
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* [[1963 en science|1963]] : [[Roy Kerr]] découvre une solution des équations d'Einstein pour décrire les trous en rotation : les [[Trou noir de Kerr|trous noirs de Kerr]]<ref>{{Harvsp|Kerr|1963|id=Kerr 1963}}</ref>.
* [[1963 en science|1963]] : [[Roy Kerr]] découvre une solution des équations d'Einstein pour décrire les trous en rotation : les [[Trou noir de Kerr|trous noirs de Kerr]]<ref>{{Harvsp|Kerr|1963|id=Kerr 1963}}</ref>.
* [[1964 en science|1964]] : la journaliste américaine [[Ann E. Ewing]] utilise l'expression ''{{lang|en|black hole}}'' dans un compte-rendu d'une réunion de l'[[Association américaine pour l'avancement des sciences|{{lang|en|American Association for the Advancement of Science}}]] publiée dans la ''[[Science News|{{lang|en|Science News Letter}}]]'' du {{date|18|janvier|1964|en science}}<ref>{{Harvsp|Brown|2010|id=Brown 2010}}</ref>.
* [[1964 en science|1964]] : la journaliste américaine [[Ann E. Ewing]] utilise l'expression ''{{lang|en|black hole}}'' dans un compte-rendu d'une réunion de l'[[Association américaine pour l'avancement des sciences|{{lang|en|American Association for the Advancement of Science}}]] publiée dans la ''[[Science News|{{lang|en|Science News Letter}}]]'' du {{date|18|janvier|1964|en science}}<ref>{{Harvsp|Brown|2010|id=Brown 2010}}</ref>.
* [[1965 en science|1965]] : [[Ezra Ted Newman]] découvre une solution pour décrire les trous noir en rotation et de charge électrique non nulle<ref>{{Harvsp|Newman|Janis|1965|id=Newman et Janis 1965}}</ref>.
* [[1965 en science|1965]] : [[Ezra Ted Newman]] découvre une solution pour décrire les trous noirs en rotation et de charge électrique non nulle<ref>{{Harvsp|Newman|Janis|1965|id=Newman et Janis 1965}}</ref> : les [[Trou noir de Kerr-Newman|trous noirs de Kerr-Newman]].
* 1965-[[1970]] : À partir de la [[relativité générale]], [[Roger Penrose]] et [[Stephen Hawking]] montrent qu'il doit y avoir à l'intérieur d'un trou noir une singularité de densité infinie ainsi qu'une courbure de l'espace-temps infinie. D'autres chercheurs émettent alors l'idée qu'un tel phénomène est impossible, ce qui signifie que des effets inconnus se produisent avant la création d'un trou noir, au point de rendre son existence hypothétique.
* 1965-[[1970]] : À partir de la [[relativité générale]], [[Roger Penrose]] et [[Stephen Hawking]] montrent qu'il doit y avoir à l'intérieur d'un trou noir une singularité de densité infinie ainsi qu'une courbure de l'espace-temps infinie. D'autres chercheurs émettent alors l'idée qu'un tel phénomène est impossible, ce qui signifie que des effets inconnus se produisent avant la création d'un trou noir, au point de rendre son existence hypothétique.
* [[1966 en science|1966]] : [[Iakov Zeldovitch]] et [[Igor Novikov]] ont l'idée de rechercher des trous noirs dans des [[étoile binaire|systèmes binaires]].
* [[1966 en science|1966]] : [[Iakov Zeldovitch]] et [[Igor Novikov]] ont l'idée de rechercher des trous noirs dans des [[étoile binaire|systèmes binaires]].
* [[1967 en science|1967]] :
* [[1967 en science|1967]] :
** [[John Wheeler]] invente l'expression « trou noir ». <!---[http://www.usd.edu/phys/courses/phys300/gallery/clark/wheeler.html Wheeler invente le terme ''trou noir''].</ref> --->
** [[John Wheeler]] invente l'expression « trou noir » ;<!---[http://www.usd.edu/phys/courses/phys300/gallery/clark/wheeler.html Wheeler invente le terme ''trou noir''].</ref> --->
** [[Werner Israel|Werner Israël]] démontre le [[théorème de calvitie]].
** [[Werner Israel|Werner Israël]] démontre le [[théorème de calvitie]].
* [[1969 en science|1969]] :
* [[1969 en science|1969]] :
** [[Roger Penrose]] propose l'hypothèse de la [[censure cosmique]] et le [[processus de Penrose]]<ref>{{Harvsp|Penrose|1969|id=Penrose 1969}}</ref>.
** [[Roger Penrose]] propose l'hypothèse de la [[censure cosmique]] et le [[processus de Penrose]]<ref>{{Harvsp|Penrose|1969|id=Penrose 1969}}</ref> ;
** [[Stephen Hawking]] démontre que la surface d'un trou noir ne peut qu'augmenter.
** [[Stephen Hawking]] démontre que la surface d'un trou noir ne peut qu'augmenter.


;[[Années 1970]]
;[[Années 1970]]
* [[1970 en science|1970]] :
* [[1970 en science|1970]] :
** [[James Maxwell Bardeen|James Bardeen]] souligne que la présence d'[[accrétion]] de gaz dans une [[étoile binaire]] indique probablement que les trous noirs typiques tournent très rapidement.
** [[James Maxwell Bardeen|James Bardeen]] souligne que la présence d'[[accrétion]] de gaz dans une [[étoile binaire]] indique probablement que les trous noirs typiques tournent très rapidement ;
** [[Stephen Hawking]] et [[Roger Penrose]] montrent les [[théorèmes sur les singularités]] relatifs aux trous noirs.
** [[Stephen Hawking]] et [[Roger Penrose]] montrent les [[théorèmes sur les singularités]] relatifs aux trous noirs ;
** Mise en orbite du premier télescope à [[rayon X|rayons X]], nommé [[Uhuru (satellite)|Uhuru]].
** Mise en orbite du premier télescope à [[rayon X|rayons X]], nommé [[Uhuru (satellite)|Uhuru]] ;
** [[Martin Kruskal]] et [[George Szekeres]] découvrent indépendamment le [[Coordonnées de Kruskal-Szekeres|système de coordonnées de Kruskal-Szekeres]] pour décrire la [[métrique de Schwarzschild]].
** [[Martin Kruskal]] et [[George Szekeres]] découvrent indépendamment le [[Coordonnées de Kruskal-Szekeres|système de coordonnées de Kruskal-Szekeres]] pour décrire la [[métrique de Schwarzschild]].
* [[1971 en science|1971]] :
* [[1971 en science|1971]] :
** l'existence des trous noirs dans l'univers se matérialise avec les observations du système [[Cygnus X-1]].
** l'existence des trous noirs dans l'univers se matérialise avec les observations du système [[Cygnus X-1]] ;
** Stephen Hawking montre que les trous noirs primordiaux (les plus petits) ont pu se former lors du [[Big Bang]]<ref>{{Harvsp|Hawking|1971|id=Hawking 1971}}</ref>.
** Stephen Hawking montre que les trous noirs primordiaux (les plus petits) ont pu se former lors du [[Big Bang]]<ref>{{Harvsp|Hawking|1971|id=Hawking 1971}}</ref> ;
** [[Donald Lynden-Bell]] et [[Martin Rees]] prédisent l'existence d'un [[trou noir supermassif]] au centre même de la [[Voie lactée]]<ref>{{Harvsp|Lynden-Bell|Rees|1971|id=Lynden-Bell et Rees 1971}}</ref>{{,}}<ref>Voir l'article de revue de Fulvio Melia et Heino Falcke. {{arxiv|astro-ph/0106162}}</ref>.
** [[Donald Lynden-Bell]] et [[Martin Rees]] prédisent l'existence d'un [[trou noir supermassif]] au centre même de la [[Voie lactée]]<ref>{{Harvsp|Lynden-Bell|Rees|1971|id=Lynden-Bell et Rees 1971}}</ref>{{,}}<ref>Voir l'article de revue de Fulvio Melia et [[Heino Falcke (astrophysicien)|Heino Falcke]]. {{arxiv|astro-ph/0106162}}</ref>.
* [[1972 en science|1972]] :
* [[1972 en science|1972]] :
** [[Jacob Bekenstein]] émet l'hypothèse que la surface de l'[[horizon (trou noir)|horizon]] est une mesure de son [[entropie des trous noirs|entropie]]. Hawking est farouchement opposé à cette théorie.
** [[Jacob Bekenstein]] émet l'hypothèse que la surface de l'[[horizon (trou noir)|horizon]] est une mesure de son [[entropie des trous noirs|entropie]]. Hawking est farouchement opposé à cette théorie ;
** [[Brandon Carter]], Stephen Hawking et [[James Maxwell Bardeen|James M. Bardeen]] proposent les quatre lois de la [[thermodynamique des trous noirs]].
** [[Brandon Carter]], Stephen Hawking et [[James Maxwell Bardeen|James M. Bardeen]] proposent les quatre lois de la [[thermodynamique des trous noirs]] ;
** [[Iakov Zeldovitch]] prédit la [[superradiance]], un effet analogue aux processus de Penrose, mais en termes d'ondes et non de particules.
** [[Iakov Zeldovitch]] prédit la [[superradiance]], un effet analogue aux processus de Penrose, mais en termes d'ondes et non de particules ;
** [[Richard H. Price]] effectue les premières simulations numériques d'un [[effondrement gravitationnel]].
** [[Richard H. Price]] effectue les premières simulations numériques d'un [[effondrement gravitationnel]] ;
** Kip Thorne propose la [[conjecture du cerceau]]<ref>{{Harvsp|Thorne|1972|id=Thorne 1972}}</ref>.
** Kip Thorne propose la [[conjecture du cerceau]]<ref>{{Harvsp|Thorne|1972|id=Thorne 1972}}</ref>.
* [[1973 en science|1973]] : [[William Press (scientifique)|William Press]] et [[Saul Teukolsky]] prouvent que les vibrations d'un trou noir en rotation sont stables et s'amortissent au cours du temps.
* [[1973 en science|1973]] : [[William Press (scientifique)|William Press]] et [[Saul Teukolsky]] prouvent que les vibrations d'un trou noir en rotation sont stables et s'amortissent au cours du temps.
* [[1974 en science|1974]] :
* [[1974 en science|1974]] :
** {{Référence souhaitée|Hawking montre que tous les trous noirs rayonnent : c'est l'évaporation des trous noirs, ou [[Évaporation des trous noirs|rayonnement de Hawking]]. Peu après, il s'accorde avec la théorie émise par [[Jacob Bekenstein|Bekenstein]] en 1972 (voir [[Entropie des trous noirs]]), selon laquelle les trous noirs portent une entropie|date=7 août 2014}}.
** {{Référence souhaitée|Hawking montre que tous les trous noirs rayonnent : c'est l'évaporation des trous noirs, ou [[Évaporation des trous noirs|rayonnement de Hawking]]. Peu après, il s'accorde avec la théorie émise par [[Jacob Bekenstein|Bekenstein]] en 1972 (voir [[Entropie des trous noirs]]), selon laquelle les trous noirs portent une entropie|date=7 août 2014}}.
** {{Référence souhaitée|[[Russell Alan Hulse]] et [[Joseph Hooton Taylor]] découvrent le premier [[pulsar binaire]], dont l'existence assure que deux étoiles à neutrons ou deux trous noirs peuvent finir par entrer en collision pour former un trou noir plus grand|date=7 août 2014}}.
** {{Référence souhaitée|[[Russell Alan Hulse]] et [[Joseph Hooton Taylor]] découvrent le premier [[pulsar binaire]], dont l'existence assure que deux étoiles à neutrons ou deux trous noirs peuvent finir par entrer en collision pour former un trou noir plus grand|date=7 août 2014}}.
* [[1975 en science|1975]] : {{Référence souhaitée|[[Subrahmanyan Chandrasekhar|Chandrasekhar]] et [[Stephen Detweiler]] mettent au point une description mathématique des perturbations des trous noirs appelées [[mode quasi-normal|modes quasi-normaux]]|date=7 août 2014}}.
* [[1975 en science|1975]] : {{Référence souhaitée|[[Subrahmanyan Chandrasekhar|Chandrasekhar]] et [[Stephen Detweiler]] mettent au point une description mathématique des perturbations des trous noirs appelées [[mode quasi-normal|modes quasi-normaux]]|date=7 août 2014}}.
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* [[1993 en science|1993]] : [[Leonard Susskind]] propose la conjecture de la [[complémentarité des trous noirs]]<ref>{{Harvsp|Susskind|al.|1993|id=Susskind 1993}}</ref>.
* [[1993 en science|1993]] : [[Leonard Susskind]] propose la conjecture de la [[complémentarité des trous noirs]]<ref>{{Harvsp|Susskind|al.|1993|id=Susskind 1993}}</ref>.
* [[1994 en science|1994]] :
* [[1994 en science|1994]] :
** {{Référence souhaitée|découverte de [[jet (astrophysique)|jets]] [[vitesse supraluminique|supraluminiques]] dans le domaine radio dans notre galaxie, près de l'objet [[GRS 1915+105]]. Ces jets sont la version réduite des jets observés dans les [[quasar]]s, et sont la conséquence de matière tombant sur un trou noir (ici un [[trou noir stellaire]])|date=7 août 2014}}.
** {{Référence souhaitée|découverte de [[jet (astrophysique)|jets]] [[vitesse supraluminique|supraluminiques]] dans le domaine radio dans notre galaxie, près de l'objet [[GRS 1915+105]]. Ces jets sont la version réduite des jets observés dans les [[quasar]]s, et sont la conséquence de matière tombant sur un trou noir (ici un [[trou noir stellaire]])|date=7 août 2014}} ;
** {{Référence souhaitée|découverte d'un autre système avec des jets potentiellement supraluminiques : [[GRO J1655-40]] (mais sa distance est sujette à controverse)|date=7 août 2014}}.
** {{Référence souhaitée|découverte d'un autre système avec des jets potentiellement supraluminiques : [[GRO J1655-40]] (mais sa distance est sujette à controverse)|date=7 août 2014}}.


=== {{s-|XXI}} ===
;[[Années 2000]]
;[[Années 2000]]
* [[2002 en science|2002]] : {{Référence souhaitée|le [[télescope spatial]] [[International Gamma-Ray Astrophysics Laboratory|INTEGRAL]], mis en orbite au mois d'octobre, doit observer attentivement le domaine spectral des [[rayon X|rayons X]], à la recherche de trous noirs de grande taille|date=7 août 2014}}.
* [[2002 en science|2002]] : le [[télescope spatial]] [[International Gamma-Ray Astrophysics Laboratory|INTEGRAL]], mis en orbite au mois d'octobre, doit observer attentivement le domaine spectral des [[Rayon X|rayons X]], à la recherche de trous noirs de grande taille<ref>{{Lien web |langue=Anglais |auteur=ESA / Science & Exploration / Space Science |titre=Integral overview |url=https://www.esa.int/Science_Exploration/Space_Science/Integral_overview |accès url=libre |site=ESA - the European Space Agency |consulté le=24/02/2023}}</ref>.
* [[2004 en science|2004]] : {{Référence souhaitée|Stephen Hawking avoue qu'il pense s'être trompé à propos du paradoxe de l'information des trous noirs : au bout d'un temps incommensurablement long, les trous noirs finissent par libérer l'information qu'ils ont emprisonnée|date=7 août 2014}}.
* [[2004 en science|2004]] : {{Référence souhaitée|Stephen Hawking avoue qu'il pense s'être trompé à propos du paradoxe de l'information des trous noirs : au bout d'un temps incommensurablement long, les trous noirs finissent par libérer l'information qu'ils ont emprisonnée|date=7 août 2014}}.

* [[2009 en science|2009]] : détection, dans la galaxie ESO 243-49, de HLX-1, considéré comme un [[trou noir intermédiaire]]<ref>{{Harvsp|Farrell|al.|2009|id=Farrell et al. 2009}}</ref>.
* [[2009 en science|2009]] : détection, dans la galaxie ESO 243-49, de HLX-1, considéré comme un [[trou noir intermédiaire]]<ref>{{Harvsp|Farrell|al.|2009|id=Farrell et al. 2009}}</ref>.


;[[Années 2010]]
;[[Années 2010]]
* [[2012 en science|2012]] :
* [[2012 en science|2012]] :
** première preuve visuelle de l'existence des trous-noirs. L'équipe de [[Suvi Gezari]] de l'[[université Johns-Hopkins|université Johns Hopkins]], utilisant le télescope hawaïen [[Pan-STARRS]] 1, publie les images d'un [[trou noir supermassif]] à 2,7 millions d'années lumière en train d'aspirer une [[géante rouge]]<ref>{{lien web|langue=en|titre=Scientific American - Big Gulp: Flaring Galaxy Marks the Messy Demise of a Star in a Supermassive Black Hole|url=http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=black-hole-swallows-star}}</ref>.
** première preuve visuelle de l'existence des trous-noirs. L'équipe de [[Suvi Gezari]] de l'[[université Johns-Hopkins|université Johns Hopkins]], utilisant le télescope hawaïen [[Pan-STARRS]] 1, publie les images d'un [[trou noir supermassif]] à 2,7 millions d'années lumière en train d'aspirer une [[géante rouge]]<ref>{{lien web|langue=en|titre=Scientific American - Big Gulp: Flaring Galaxy Marks the Messy Demise of a Star in a Supermassive Black Hole|url=http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=black-hole-swallows-star}}</ref> ;
** [[Joseph Polchinski]] propose la conjecture du [[Mur de feu (trou noir)|mur de feu]]<ref>{{Harvsp|Ahmed|al.|2013|id=Ahmed et al. 2014}}</ref>.
** [[Joseph Polchinski]] propose la conjecture du [[Mur de feu (trou noir)|mur de feu]]<ref>{{Harvsp|Ahmed|al.|2013|id=Ahmed et al. 2014}}</ref>.
* [[2014 en science|2014]] : Stephen Hawking propose de redéfinir le trou noir en substituant à l'''horizon absolu'' qu'est l'horizon des événements un ''horizon apparent''<ref>{{Harvsp|Hawking|2014|id=Hawking 2014}}</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Merali|2014|id=Merali 2014}}</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Sacco|2014|id=Sacco 2014}}</ref>.
* [[2014 en science|2014]] : Stephen Hawking propose de redéfinir le trou noir en substituant à l'''horizon absolu'' qu'est l'horizon des événements un ''horizon apparent''<ref>{{Harvsp|Hawking|2014|id=Hawking 2014}}</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Merali|2014|id=Merali 2014}}</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Sacco|2014|id=Sacco 2014}}</ref>.
*[[2015 en science|2015]] : première détection de trous noirs par le biais de leurs [[onde gravitationnelle|ondes gravitationnelles]] ([[GW150914]]).
*[[2015 en science|2015]] : première détection de trous noirs par le biais de leurs [[onde gravitationnelle|ondes gravitationnelles]] ([[GW150914]]).
*[[2019]] : un trou noir est photographié pour la première fois, celui du centre de la galaxie géante M87<ref>{{Article|langue=fr|titre=La première photo d’un trou noir publiée par un consortium scientifique international| périodique=[[Le Monde]] | date=10 avril 2019 | prénom=Pierre | nom=Barthélémy |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/04/10/la-premiere-photo-d-un-trou-noir-publiee-par-un-consortium-scientifique-international_5448397_1650684.html|consulté le=2019-04-10}}</ref>.
*[[2019]] : un trou noir est imagé pour la première fois : [[M87*]], le [[trou noir supermassif]] au centre de la [[galaxie]] géante [[M87 (galaxie)|M87]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=La première photo d’un trou noir publiée par un consortium scientifique international| périodique=[[Le Monde]] | date=10 avril 2019 | prénom=Pierre | nom=Barthélémy |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/04/10/la-premiere-photo-d-un-trou-noir-publiee-par-un-consortium-scientifique-international_5448397_1650684.html|consulté le=2019-04-10}}</ref>.

;[[Années 2020]]
* [[2022 en science|2022]] : un second trou noir est imagé : [[Sagittarius A*]], le trou noir supermassif au centre de la [[Voie lactée]].


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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* {{article|langue=en|prénom1=Almheiri|nom1=Ahmed|prénom2=Donald|nom2=Marolf|prénom3=Joseph|nom3=Polchinski|prénom4=James|nom4=Sully|titre=Black holes: complementarity or firewalls?|périodique=Journal of High Energy Physics|jour=11|mois=février|année=2013|arxiv=1207.3123|doi=10.1007/JHEP02(2013)062|consulté le=7 août 2014|id=Ahmed et al. 2014}}
* {{article|langue=en|prénom1=Almheiri|nom1=Ahmed|prénom2=Donald|nom2=Marolf|prénom3=Joseph|nom3=Polchinski|prénom4=James|nom4=Sully|titre=Black holes: complementarity or firewalls?|périodique=Journal of High Energy Physics|jour=11|mois=février|année=2013|arxiv=1207.3123|doi=10.1007/JHEP02(2013)062|consulté le=7 août 2014|id=Ahmed et al. 2014}}
* {{article|langue=fr|prénom1=François|nom1=Arago|lien auteur1=François Arago|titre=Mémoire sur la vitesse de la lumière, lu à la première Classe de l'Institut, le 10 décembre 1810|périodique=[[Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences]]|volume=36|numéro=|année=1853|passage=38-49|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2993z/f42.image|consulté le=6 août 2014|id=Arago (1810) 1853}}
* {{article|langue=fr|prénom1=François|nom1=Arago|lien auteur1=François Arago|titre=Mémoire sur la vitesse de la lumière, lu à la première Classe de l'Institut, le 10 décembre 1810|périodique=[[Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences]]|volume=36|année=1853|passage=38-49|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2993z/f42.image|consulté le=6 août 2014|id=Arago (1810) 1853}}
* {{ouvrage|langue=fr|prénom1=François|nom1=Arago|lien auteur1=François Arago|champ libre=Jean-Augustin Barral (éd.)|titre=Astronomie populaire|sous-titre=œuvre posthume|lieu=Paris et Leipzig|éditeur=Gide et T. O. Weigel|année=1854|volume=1|bnf=300243477|consulté le=6 août 2014|id=Arago 1854}}, {{p.|509}} ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61490700/f532.image lire en ligne]) : {{citation|[[William Herschel]] classait parmi les curiosités du [[firmament]] une nébuleuse inscrite sous le [[Nébuleuse de la Lyre|{{numéro|57}}]] dans l'[[Catalogue de Messier|ancien catalogue]] de la ''[[Connaissance des temps]]''. Pour être justes, hâtons-nous d'ajouter que [[Charles Messier|Messier]] et [[Pierre Méchain|Méchain]], avec leurs faibles [[Lunette astronomique|lunettes]], n'avaient ni aperçu aucune étoile dans la nébulosité, ni discerné sa forme réelle. Cette nébuleuse (fig. 118) est, au fond, un anneau d'étoiles un peu elliptique. Elle est située entre [[Beta Lyrae|β]] et [[Gamma Lyrae|γ]] de la [[Lyre (constellation)|Lyre]] ; elle a été découverte en [[1779 en science|1779]], à [[Toulouse]], par [[Antoine Darquier de Pellepoix|Darquier]]. On y voit au centre un {{souligner|tour noir}} ou du moins faiblement éclairé. Les deux axes sont dans le rapport 83 à 100. Le {{souligner|trou obscur}} occupe la moitié environ du diamètre de la nébuleuse}}
* {{ouvrage|langue=fr|prénom1=François|nom1=Arago|lien auteur1=François Arago|champ libre=Jean-Augustin Barral (éd.)|titre=Astronomie populaire|sous-titre=œuvre posthume|lieu=Paris et Leipzig|éditeur=Gide et T. O. Weigel|année=1854|volume=1|bnf=300243477|consulté le=6 août 2014|id=Arago 1854}}, {{p.|509}} ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61490700/f532.image lire en ligne]) : {{citation|[[William Herschel]] classait parmi les curiosités du [[firmament]] une nébuleuse inscrite sous le [[Nébuleuse de la Lyre|{{numéro|57}}]] dans l'[[Catalogue de Messier|ancien catalogue]] de la ''[[Connaissance des temps]]''. Pour être justes, hâtons-nous d'ajouter que [[Charles Messier|Messier]] et [[Pierre Méchain|Méchain]], avec leurs faibles [[Lunette astronomique|lunettes]], n'avaient ni aperçu aucune étoile dans la nébulosité, ni discerné sa forme réelle. Cette nébuleuse (fig. 118) est, au fond, un anneau d'étoiles un peu elliptique. Elle est située entre [[Beta Lyrae|β]] et [[Gamma Lyrae|γ]] de la [[Lyre (constellation)|Lyre]] ; elle a été découverte en [[1779 en science|1779]], à [[Toulouse]], par [[Antoine Darquier de Pellepoix|Darquier]]. On y voit au centre un {{souligner|tour noir}} ou du moins faiblement éclairé. Les deux axes sont dans le rapport 83 à 100. Le {{souligner|trou obscur}} occupe la moitié environ du diamètre de la nébuleuse}}


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* {{article|langue=en|prénom1=Subrahmanyan|nom1=Chandrasekhar|lien auteur1=Subrahmanyan Chandrasekhar|titre=The Density of White Dwarf Stars|périodique=[[Philosophical Magazine]]|série=7|volume=11|numéro=suppl.|mois=février|année=1931|passage=592-596|id=Chandrasekhar 1931a}}, reproduit dans ''Journal of Astrophysics and Astronomy'', {{vol.|15}}, {{numéro|2}}, juillet 1994, {{p.|105-109}}
* {{article|langue=en|prénom1=Subrahmanyan|nom1=Chandrasekhar|lien auteur1=Subrahmanyan Chandrasekhar|titre=The Density of White Dwarf Stars|périodique=[[Philosophical Magazine]]|série=7|volume=11|numéro=suppl.|mois=février|année=1931|passage=592-596|id=Chandrasekhar 1931a}}, reproduit dans ''Journal of Astrophysics and Astronomy'', {{vol.|15}}, {{numéro|2}}, {{date-|juillet 1994}}, {{p.|105-109}}
* {{article|langue=en|prénom1=Subrahmanyan|nom1=Chandrasekhar|lien auteur1=Subrahmanyan Chandrasekhar|titre=The Maximum Mass of Ideal White Dwarfs|périodique=[[The Astrophysical Journal]]|volume=74|numéro=|mois=juillet|année=1931|passage=81-82|bibcode=1931ApJ....74...81C|doi=0.1086/143324|lire en ligne=http://articles.adsabs.harvard.edu/full/1931ApJ....74...81C|format=gif|consulté le=7 août 2014|id=Chandrasekhar 1931b}}
* {{article|langue=en|prénom1=Subrahmanyan|nom1=Chandrasekhar|lien auteur1=Subrahmanyan Chandrasekhar|titre=The Maximum Mass of Ideal White Dwarfs|périodique=[[The Astrophysical Journal]]|volume=74|mois=juillet|année=1931|passage=81-82|bibcode=1931ApJ....74...81C|doi=10.1086/143324|lire en ligne=http://articles.adsabs.harvard.edu/full/1931ApJ....74...81C|format=gif|consulté le=7 août 2014|id=Chandrasekhar 1931b}}


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* {{article|langue=en|prénom1=Johannes|nom1=Droste|lien auteur1=|titre=The field of a single centre in Einstein's theory of gravitation, and the motion of a particle in that field|périodique=Proceedings of the Royal Netherlands Academy of Arts and Science|volume=19|numéro=1|année=1917|passage=197-215|bibcode=1917KNAB...19..197D|consulté le=6 août 2014|id=Droste 1917}}
* {{article|langue=en|prénom1=Johannes|nom1=Droste|titre=The field of a single centre in Einstein's theory of gravitation, and the motion of a particle in that field|périodique=Proceedings of the Royal Netherlands Academy of Arts and Science|volume=19|numéro=1|année=1917|passage=197-215|bibcode=1917KNAB...19..197D|consulté le=6 août 2014|id=Droste 1917}}


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* {{article|langue=en|prénom1=Arthur S.|nom1=Eddington|lien auteur1=Arthur Eddington|titre=
* {{article|langue=en|prénom1=Arthur S.|nom1=Eddington|lien auteur1=Arthur Eddington|titre=
A Comparison of Whitehead's and Einstein's Formulæ|périodique=Nature|volume=113|numéro=2832|mois=février|année=1924|bibcode=1924Natur.113..192E|doi=10.1038/113192a0|passage=192-|consulté le=6 août 2014|id=Eddington 1924}}
A Comparison of Whitehead's and Einstein's Formulæ|périodique=Nature|volume=113|numéro=2832|mois=février|année=1924|bibcode=1924Natur.113..192E|doi=10.1038/113192a0|passage=192-|consulté le=6 août 2014|id=Eddington 1924}}
* {{article|langue=de|prénom1=Albert|nom1=Einstein|lien auteur1=Albert Einstein|titre=Die Feldgleichungen der Gravitation|périodique=Sitzungsberichte der Preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin|année=1915|passage=844-847|bibicode=1915SPAW.......844E|consulté le=6 août 2014|id=Einstein 1915}}
* {{article|langue=de|prénom1=Albert|nom1=Einstein|lien auteur1=Albert Einstein|titre=Die Feldgleichungen der Gravitation|périodique=Sitzungsberichte der Preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin|année=1915|passage=844-847|bibcode=1915SPAW.......844E|consulté le=6 août 2014|id=Einstein 1915}}
* {{article|langue=en|prénom1=Albert|nom1=Einstein|lien auteur1=Albert Einstein|titre=On a stationary system with spherical symmetry consisting of many gravitating masses|périodique=Annals of Mathematics|volume=40|numéro=|année=1939|passage=922-936|lire en ligne=http://links.jstor.org/sici?sici=0003-486X%28193910%292%3A40%3A4%3C922%3AOASSWS%3E2.0.CO%3B2-E&size=LARGE|id=Einstein 1939}}
* {{article|langue=en|prénom1=Albert|nom1=Einstein|lien auteur1=Albert Einstein|titre=On a stationary system with spherical symmetry consisting of many gravitating masses|périodique=Annals of Mathematics|volume=40|année=1939|passage=922-936|lire en ligne=http://links.jstor.org/sici?sici=0003-486X%28193910%292%3A40%3A4%3C922%3AOASSWS%3E2.0.CO%3B2-E&size=LARGE|id=Einstein 1939}}


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* {{article|langue=en|prénom1=Sean A.|nom1=Farrell|prénom2=Natalie A.|nom2=Webb|prénom3=Didier|nom3=Barret|prénom4=Olivier|nom4=Godet|prénom5=Joana M.|nom5=Rodrigues|titre=An intermediate-mass black hole of over 500 solar masses in the galaxy ESO 243-49|périodique=[[Nature (revue)|Nature]]|volume=460|numéro=|jour=2|mois=juillet|année=2009|passage=73-75|doi=10.1038/nature08083|consulté le=7 août 2014|id=Farrell et al. 2009}}
* {{article|langue=en|prénom1=Sean A.|nom1=Farrell|prénom2=Natalie A.|nom2=Webb|prénom3=Didier|nom3=Barret|prénom4=Olivier|nom4=Godet|prénom5=Joana M.|nom5=Rodrigues|titre=An intermediate-mass black hole of over 500 solar masses in the galaxy ESO 243-49|périodique=[[Nature (revue)|Nature]]|volume=460|jour=2|mois=juillet|année=2009|passage=73-75|doi=10.1038/nature08083|consulté le=7 août 2014|id=Farrell et al. 2009}}
* {{article|langue=en|prénom1=David R.|nom1=Finkelstein|lien auteur1=|titre=Past-Future Asymmetry of the Gravitational Field of a Point Particle|périodique=[[Physical Review]]|volume=110|numéro=4|année=1958|passage=965-967|bibcode=1958PhRv..110..965F|doi=10.1103/PhysRev.110.965|consulté le=6 août 2014|id=Finkelstein 1958}}
* {{article|langue=en|prénom1=David R.|nom1=Finkelstein|titre=Past-Future Asymmetry of the Gravitational Field of a Point Particle|périodique=[[Physical Review]]|volume=110|numéro=4|année=1958|passage=965-967|bibcode=1958PhRv..110..965F|doi=10.1103/PhysRev.110.965|consulté le=6 août 2014|id=Finkelstein 1958}}


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* {{article|langue=en|prénom1=Roy P.|nom1=Kerr|lien auteur1=Roy Kerr|titre=Gravitational field of a spinning mass as an example of algebraically special metrics|périodique=[[Physical Review Letters]]|volume=11|numéro=|année=1963|passage=237-238|bibcode=1963PhRvL..11..237K|doi=10.1103/PhysRevLett.11.237|consulté le=6 août 2014|id=Kerr 1963}}
* {{article|langue=en|prénom1=Roy P.|nom1=Kerr|lien auteur1=Roy Kerr|titre=Gravitational field of a spinning mass as an example of algebraically special metrics|périodique=[[Physical Review Letters]]|volume=11|année=1963|passage=237-238|bibcode=1963PhRvL..11..237K|doi=10.1103/PhysRevLett.11.237|consulté le=6 août 2014|id=Kerr 1963}}
* {{article|langue=en|prénom1=Martin D.|nom1=Kruskal|lien auteur1=Martin Kruskal|titre=Maximal extension of Schwarzschild metric|périodique=[[Physical Review]]|volume=119|numéro=5|année=1960|passage=1743-1745|bibcode=1960PhRv..119.1743K|doi=10.1103/PhysRev.119.17|consulté le=6 août 2014|id=Kruskal 1960}}
* {{article|langue=en|prénom1=Martin D.|nom1=Kruskal|lien auteur1=Martin Kruskal|titre=Maximal extension of Schwarzschild metric|périodique=[[Physical Review]]|volume=119|numéro=5|année=1960|passage=1743-1745|bibcode=1960PhRv..119.1743K|doi=10.1103/PhysRev.119.17|consulté le=6 août 2014|id=Kruskal 1960}}


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* {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre-Simon|nom1=Laplace|lien auteur1=Pierre-Simon de Laplace|titre=Exposition du système du monde|lieu=Paris|éditeur=Cercle social|année=1796|volume=2|bnf=323484001|consulté le=6 août 2014|id=Laplace 1796}}
* {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre-Simon|nom1=Laplace|lien auteur1=Pierre-Simon de Laplace|titre=Exposition du système du monde|lieu=Paris|éditeur=Cercle social|année=1796|volume=2|bnf=323484001|consulté le=6 août 2014|id=Laplace 1796}}
* {{article|langue=en|prénom1=Georges|nom1=Lemaître|lien auteur1=Georges Lemaître|titre=L'Univers en expansion|périodique=Annales de la Société scientifique de Bruxelles|volume=A53|numéro=|année=1933|passage=51-85|bibcode=1933ASSB...53...51L|consulté le=7 août 2014|id=Lemaître 1933}}
* {{article|langue=en|prénom1=Georges|nom1=Lemaître|lien auteur1=Georges Lemaître|titre=L'Univers en expansion|périodique=Annales de la Société scientifique de Bruxelles|volume=A53|année=1933|passage=51-85|bibcode=1933ASSB...53...51L|consulté le=7 août 2014|id=Lemaître 1933}}
* {{article|langue=en|prénom1=Donald|nom1=Lynden-Bell|lien auteur1=Donald Lynden-Bell|prénom2=Martin J.|nom2=Rees|lien auteur2=Martin Rees|titre=On Quasars, Dust and the Galactic Centre|périodique=Monthly Notices of the Royal Astronomical Society|volume=152|numéro=|année=1971|passage=461-475|bibcode=1971MNRAS.152..461L|consulté le=6 août 2014|id=Lynden-Bell et Rees 1971}}
* {{article|langue=en|prénom1=Donald|nom1=Lynden-Bell|lien auteur1=Donald Lynden-Bell|prénom2=Martin J.|nom2=Rees|lien auteur2=Martin Rees|titre=On Quasars, Dust and the Galactic Centre|périodique=Monthly Notices of the Royal Astronomical Society|volume=152|année=1971|passage=461-475|bibcode=1971MNRAS.152..461L|consulté le=6 août 2014|id=Lynden-Bell et Rees 1971}}


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* Donald Marolf : voir Almheiri Ahmed
* Donald Marolf : voir Almheiri Ahmed
* {{article|langue=en|prénom1=John|nom1=Michell|titre=Rev. J. Michell, B. D. F. R. S. In a Letter to [[Henry Cavendish]], Esq. F. R. S. and A. S. ''On the Means of Discovering the Distance, Magnitude, &c. of the Fixed Stars, in Consequence of the Diminution of the Velocity of Their Light, in Case Such a Diminution Should be Found to Take Place in any of Them, and Such Other Data Should be Procured from Observations, as Would be Farther Necessary for That Purpose.''|périodique=Philosophical Transactions of the Royal Society of London|volume=74|numéro=|année=1784|passage=35-57|id=Michell 1784}} ([{{lien brisé|url=http://www.journals.royalsoc.ac.uk/link.asp?id=g833134462w3213p |titre= }} url link]) {{ISSN|0261-0523}}
* {{article|langue=en|prénom1=John|nom1=Michell|titre=Rev. J. Michell, B. D. F. R. S. In a Letter to [[Henry Cavendish]], Esq. F. R. S. and A. S. ''On the Means of Discovering the Distance, Magnitude, &c. of the Fixed Stars, in Consequence of the Diminution of the Velocity of Their Light, in Case Such a Diminution Should be Found to Take Place in any of Them, and Such Other Data Should be Procured from Observations, as Would be Farther Necessary for That Purpose.''|périodique=Philosophical Transactions of the Royal Society of London|volume=74|année=1784|passage=35-57|id=Michell 1784}} ([{{lien brisé|url=http://www.journals.royalsoc.ac.uk/link.asp?id=g833134462w3213p |titre= }} url link]) {{ISSN|0261-0523}}


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* {{article|langue=en|prénom1=Ezra|nom1=Newman|lien auteur1=Ezra Newman|prénom2=Allen|nom2=Janis|lien auteur2=Janis Allen|titre=Note on the Kerr Spinning-Particle Metric|périodique=Journal of Mathematical Physics|volume=6|numéro=6|année=1965|passage=915-917|bibcode=1965JMP.....6..915N|doi=10.1063/1.1704350|consulté le=6 août 2014|id=Newman et Janis 1965}}
* {{article|langue=en|prénom1=Ezra|nom1=Newman|lien auteur1=Ezra Newman|prénom2=Allen|nom2=Janis|lien auteur2=Janis Allen|titre=Note on the Kerr Spinning-Particle Metric|périodique=Journal of Mathematical Physics|volume=6|numéro=6|année=1965|passage=915-917|bibcode=1965JMP.....6..915N|doi=10.1063/1.1704350|consulté le=6 août 2014|id=Newman et Janis 1965}}
* {{ouvrage|langue=en|prénom1=Isaac|nom1=Newton|lien auteur1=Isaac Newton|titre=Treatise of the System of the World|lieu=Londres|éditeur=|année=1728|id=Newton 1728}}
* {{ouvrage|langue=en|prénom1=Isaac|nom1=Newton|lien auteur1=Isaac Newton|titre=Treatise of the System of the World|lieu=Londres|éditeur=|année=1728|id=Newton 1728}}
* {{article|langue=en|prénom1=Gunnar|nom1=Nordström|lien auteur1=Gunnar Nordström|titre=On the Energy of the Gravitational Field in Einstein's Theory|périodique=Verhandl. der [[Académie royale néerlandaise des arts et des sciences|Koninklijke Nederlandse Akademie van Wetenschappen]], Afdel. Natuurk.|volume=26|numéro=|année=1918|passage=1201-1208|id=Nordström 1918}}
* {{article|langue=en|prénom1=Gunnar|nom1=Nordström|lien auteur1=Gunnar Nordström|titre=On the Energy of the Gravitational Field in Einstein's Theory|périodique=Verhandl. der [[Académie royale néerlandaise des arts et des sciences|Koninklijke Nederlandse Akademie van Wetenschappen]], Afdel. Natuurk.|volume=26|année=1918|passage=1201-1208|id=Nordström 1918}}


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* {{article|langue=en|prénom1=Roger|nom1=Penrose|lien auteur1=Roger Penrose|titre=Gravitational collapse|sous-titre=the role of general relativity|périodique=Rivista del Nuovo Cimento|volume=1|numéro=|année=1969|passage=252-2761969|bibcode=NCimR...1..252P|consulté le=6 août 2014|id=Penrose 1969}}
* {{article|langue=en|prénom1=Roger|nom1=Penrose|lien auteur1=Roger Penrose|titre=Gravitational collapse|sous-titre=the role of general relativity|périodique=Rivista del Nuovo Cimento|volume=1|année=1969|passage=252-2761969|bibcode=NCimR...1..252P|consulté le=6 août 2014|id=Penrose 1969}}
* Joseph Polchinski : voir Almheiri Ahmed
* Joseph Polchinski : voir Almheiri Ahmed


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* [[Martin Rees|Martin J. Rees]] : voir Donald Lynden-Bell
* [[Martin Rees|Martin J. Rees]] : voir Donald Lynden-Bell
* {{article|langue=de|prénom1=Hans|nom1=Reissner|lien auteur1=Hans Reissner|titre=Über die Eigengravitation des elektrischen Feldes nach der Einsteinschen Theorie|périodique=[[Annalen der Physik]]|volume=50|numéro=|année=1916|passage=106-120|bibcode=1916AnP...355..106R|doi=10.1002/andp.19163550905|consulté le=6 août 2014|id=Reissner 1916}}
* {{article|langue=de|prénom1=Hans|nom1=Reissner|lien auteur1=Hans Reissner|titre=Über die Eigengravitation des elektrischen Feldes nach der Einsteinschen Theorie|périodique=[[Annalen der Physik]]|volume=50|année=1916|passage=106-120|bibcode=1916AnP...355..106R|doi=10.1002/andp.19163550905|consulté le=6 août 2014|id=Reissner 1916}}
* {{article|langue=fr|prénom1=Ole C.|nom=Rømer|lien auteur1=Ole Christensen Rømer|titre=Démonstration touchant le mouvement de la lumière trouvé par M. Römer de l'Académie Royale des Sciences|périodique=Journal des Sçavans|année=1676|passage=233-236|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56527v.image.r=journal+des+scavans.f234.langFR|consulté le=7 août 2014|id=Rømer 1676}}
* {{article|langue=fr|prénom1=Ole C.|nom=Rømer|lien auteur1=Ole Christensen Rømer|titre=Démonstration touchant le mouvement de la lumière trouvé par M. Römer de l'Académie Royale des Sciences|périodique=Journal des Sçavans|année=1676|passage=233-236|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56527v.image.r=journal+des+scavans.f234.langFR|consulté le=7 août 2014|id=Rømer 1676}}


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* {{article|langue=de|prénom1=Karl|nom1=Schwarzschild|lien auteur1=Karl Schwarzschild|titre=Über das Gravitationsfeld eines Massenpunktes nach der Einsteinschen Theorie|périodique=Sitzungsberichte der Königlich Preussischen Akademie der Wissenschaften|volume=7|numéro=|année=1916|passage=189-196|bibcode=1916AbhKP......189S|consulté le=6 août 2014|id=Schwarzschild 1916}}
* {{article|langue=de|prénom1=Karl|nom1=Schwarzschild|lien auteur1=Karl Schwarzschild|titre=Über das Gravitationsfeld eines Massenpunktes nach der Einsteinschen Theorie|périodique=Sitzungsberichte der Königlich Preussischen Akademie der Wissenschaften|volume=7|année=1916|passage=189-196|bibcode=1916AbhKP......189S|consulté le=6 août 2014|id=Schwarzschild 1916}}
* James Sully : voir Almheiri Ahmed
* James Sully : voir Almheiri Ahmed
* {{article|langue=en|prénom1=Leonard|nom1=Susskind|lien auteur1=Leonard Susskind|prénom2=Làrus|nom2=Thorlacius|lien auteur2=|prénom3=John|nom3=Uglum|lien auteur3=|titre=The Stretched Horizon and Black Hole Complementarity|périodique=[[Physical Review D]]|volume=48|numéro=|jour=15|mois=octobre|année=1993|passage=3743-3761|arxiv=hep-th/9306069|doi=10.1103/PhysRevD.48.3743|consulté le=7 août 2014|id=Susskind 1993}}
* {{article|langue=en|prénom1=Leonard|nom1=Susskind|lien auteur1=Leonard Susskind|prénom2=Làrus|nom2=Thorlacius|prénom3=John|nom3=Uglum|titre=The Stretched Horizon and Black Hole Complementarity|périodique=[[Physical Review D]]|volume=48|jour=15|mois=octobre|année=1993|passage=3743-3761|arxiv=hep-th/9306069|doi=10.1103/PhysRevD.48.3743|consulté le=7 août 2014|id=Susskind 1993}}
* {{article|langue=en|prénom1=John L.|nom1=Synge|lien auteur1=John Lighton Synge|titre=The gravitational field of a particle|périodique=Proceedings of the [[Académie royale d'Irlande|Royal Irish Academy]]|volume=53|numéro=6|année=1950|passage=83-114|id=Synge 1950}}
* {{article|langue=en|prénom1=John L.|nom1=Synge|lien auteur1=John Lighton Synge|titre=The gravitational field of a particle|périodique=Proceedings of the [[Académie royale d'Irlande|Royal Irish Academy]]|volume=53|numéro=6|année=1950|passage=83-114|id=Synge 1950}}


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* Làrus Thorlacius : voir Leonard Susskind
* Làrus Thorlacius : voir Leonard Susskind
* {{chapitre|langue=en|prénom1=Kip|nom1=Thorne|lien auteur1=Kip Thorne|titre=Nonspherical Gravitational Collapse|sous-titre=A Short Review|auteur ouvrage=John R. Klauder (dir.)|titre ouvrage=Magic without Magic|sous-titre ouvrage=John Archibald Wheeler. A collection of essays in honor of his sixtieth birthday|lieu=San Francisco|éditeur=W. H. Freeman|année=1972|pages totales=XII-491|isbn=0-7167-0337-8|bibcode=1972mwm..book..231T|passage=231-258|consulté le=7 août 2014|id=Thorne 1972}}
* {{chapitre|langue=en|prénom1=Kip|nom1=Thorne|lien auteur1=Kip Thorne|titre=Nonspherical Gravitational Collapse|sous-titre=A Short Review|auteur ouvrage=John R. Klauder (dir.)|titre ouvrage=Magic without Magic|sous-titre ouvrage=John Archibald Wheeler. A collection of essays in honor of his sixtieth birthday|lieu=San Francisco|éditeur=W. H. Freeman|année=1972|pages totales=XII-491|isbn=0-7167-0337-8|bibcode=1972mwm..book..231T|passage=231-258|consulté le=7 août 2014|id=Thorne 1972}}
* {{article|langue=en|prénom1=Richard C.|nom1=Tolman|lien auteur1=Richard Tolman|titre=Static Solutions of Einstein's Field Equations for Spheres of Fluid|périodique=[[Physical Review]]|volume=55|numéro=4|jour=15|mois=février|année=1939|passage=364-373|bibicode=1939PhRv...55..364T|doi=10.1103/PhysRev.55.364|consulté le=7 août 2014|id=Tolman 1939}}
* {{article|langue=en|prénom1=Richard C.|nom1=Tolman|lien auteur1=Richard Tolman|titre=Static Solutions of Einstein's Field Equations for Spheres of Fluid|périodique=[[Physical Review]]|volume=55|numéro=4|jour=15|mois=février|année=1939|passage=364-373|bibcode=1939PhRv...55..364T|doi=10.1103/PhysRev.55.364|consulté le=7 août 2014|id=Tolman 1939}}


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* [[George Volkoff|George M. Volkoff]] : voir J. Robert Oppenheimer
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* {{lien web|langue=fr|prénom1=Jacques|nom1=Crovisier|lien auteur1=|titre=''Les Enfants du capitaine Grant'' (1868), le trou noir de Paganel et le point en mer|url=http://www.lesia.obspm.fr/perso/jacques-crovisier/JV/verne_pel_mel.html|site=Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique de l'Observatoire de Paris|consulté le=6 août 2014|id=Crovisier 2010}}
* {{lien web|langue=fr|prénom1=Jacques|nom1=Crovisier|titre=''Les Enfants du capitaine Grant'' (1868), le trou noir de Paganel et le point en mer|url=http://www.lesia.obspm.fr/perso/jacques-crovisier/JV/verne_pel_mel.html|site=Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique de l'Observatoire de Paris|consulté le=6 août 2014|id=Crovisier 2010}}


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* {{chapitre|langue=en|prénom1=Anne J.|nom1=Kox|lien auteur1=|titre=General Relativity in the Netherlands|sous-titre=1915-1920|auteur ouvrage=Jean Eisenstaedt et Anne J. Kox (éd.)|titre ouvrage=Studies in the History of General Relativity|sous-titre ouvrage=based on the proceedings of the {{2nd}} International Conference on the History of General Relativity, Luminy, France, 1988|lieu=Boston, Bâle et Berlin|éditeur=Birkhäuser|collection=Einstein studies|numéro dans collection=3|année=1992|pages totales=XII-468|isbn=978-0-8176-3479-7|bnf=37536465z|consulté le=6 août 2014|id=Kox 1992}}, {{p.|41-42}} ([https://books.google.nl/books?id=vDHCF_3vIhUC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PA41#v=onepage&q&f=false lire en ligne])
* {{chapitre|langue=en|prénom1=Anne J.|nom1=Kox|titre=General Relativity in the Netherlands|sous-titre=1915-1920|auteur ouvrage=Jean Eisenstaedt et Anne J. Kox (éd.)|titre ouvrage=Studies in the History of General Relativity|sous-titre ouvrage=based on the proceedings of the {{2nd}} International Conference on the History of General Relativity, Luminy, France, 1988|lieu=Boston, Bâle et Berlin|éditeur=Birkhäuser|collection=Einstein studies|numéro dans collection=3|année=1992|pages totales=XII-468|isbn=978-0-8176-3479-7|bnf=37536465z|consulté le=6 août 2014|id=Kox 1992}}, {{p.|41-42}} ([https://books.google.nl/books?id=vDHCF_3vIhUC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PA41#v=onepage&q&f=false lire en ligne])


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Cet historique des trous noirs traite de la partie historique relative à la découverte et la compréhension des trous noirs.

XVIIIe siècle : idées newtoniennes de trou noir

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L'histoire des trous noirs est directement liée à la question de savoir si la lumière a une masse, ou, en d'autres termes, si la lumière peut être influencée par la gravité comme une particule de matière. Au XVIIe siècle, la nature de la lumière est controversée. Selon Newton, elle est de nature corpusculaire, alors que pour Huygens, elle est de nature ondulatoire, dépourvue de masse. La finitude de la vitesse de la lumière étant connue, ainsi que la notion de vitesse de libération (vitesse limite à partir de laquelle un objet se libère de la gravité d'un corps), on est conduit, dans le cas d'une lumière corpusculaire, éventuellement dotée d'une masse, à concevoir un corps si massif que la vitesse de libération serait supérieure à la vitesse de la lumière. Dans ce contexte, les trous noirs peuvent être considérés comme un exemple typique de paradoxe où conduit une théorie poussée à sa limite.

En effet, en 1783, le révérend John Michell, géologue et astronome amateur anglais, expose dans un article envoyé à la Royal Society le concept d'un corps si massif que même la lumière ne pourrait s'en échapper. Il écrit alors dans son article[1] : « Si le demi-diamètre d'une sphère de la même densité que le Soleil et qui excéderait celui du soleil d'une proportion de 500 à 1, un corps tombant depuis une hauteur infinie vers elle aurait acquis à sa surface une vitesse plus grande que celle de la lumière. En conséquence, supposant que la lumière est attirée par la même force en proportion de sa « vis inertiae » (masse d'inertie), comme les autres corps, toute lumière émise depuis ce corps reviendrait sur elle-même par sa propre gravité. »

Il expliquait que bien que ces corps soient invisibles, ils devaient provoquer des effets gravitationnels décelables : « S’il arrivait que quelque autre corps lumineux tourne autour d’eux, des mouvements de ces corps tournants, nous pourrions peut-être encore déduire l’existence du corps central avec quelque degré de probabilité; cela pourrait aussi bien nous apporter une indication concernant quelques-unes des irrégularités des corps tournants, qui ne serait pas aisément explicable par aucune autre hypothèse. »

La thèse de Michell très abstraite ne reçoit alors aucun écho.

Il faut attendre 1796 pour que le marquis Pierre-Simon de Laplace, mathématicien, philosophe et astronome passionné par la mécanique céleste et la gravitation redécouvre cette idée. Il écrivait dans son livre Exposition du Système du Monde[2] : « Un astre lumineux, de la même densité que la Terre, et dont le diamètre serait 250 fois plus grand que le Soleil, ne permettrait, en vertu de son attraction, à aucun de ses rayons de parvenir jusqu'à nous. Il est dès lors possible que les plus grands corps lumineux de l'univers puissent, par cette cause, être invisibles. »

Il présente sa thèse devant l'auditoire de l'Académie des sciences, mais les physiciens restent sceptiques sur les chances d'existence d'un tel objet. Ainsi nait le concept du trou noir mais la démonstration mathématique de Laplace semble fantaisiste aux yeux des astronomes. En outre, les expériences de Young et de Fresnel conduisent les physiciens à rejeter la nature corpusculaire de la lumière dans la première moitié du XIXe.

Laplace cesse de faire figurer cette notion de trou noir à partir de la troisième édition de son livre Exposition du système du Monde en 1808[3].

Le trou noir retombe donc dans l'obscurité durant plus d'un siècle. Il réapparait au XXe siècle, lorsque Albert Einstein publie sa théorie de la relativité générale.

Première moitié du XXe siècle : émergence de l'idée de trou noir en relativité générale

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En 1915, Albert Einstein publie une nouvelle théorie de la gravitation, la relativité générale. Dans cette théorie, la gravitation s'identifie à des propriétés de l'espace, dont la structure est modifiée par la présence de matière. L'espace n'est plus une entité absolue, mais une structure souple déformée par la matière. L'écoulement du temps est également affecté par la présence de matière.

La complexité des équations de la relativité générale était telle qu'Einstein lui-même était sceptique quant à la possibilité que l'on puisse en trouver des solutions exactes. Cependant, quelques mois à peine après la publication de sa théorie, le physicien allemand Karl Schwarzschild trouve une solution de cette équation décrivant le champ gravitationnel extérieur d'une distribution de masse à symétrie sphérique[4]. Cependant, cette solution peut être (au moins formellement) étendue même en l'absence de matière. Il existe toujours un champ gravitationnel se comportant de façon similaire à celui de la gravitation universelle, mais au centre l'endroit où se trouvait la distribution de matière apparaît ce qui est aujourd'hui appelé une singularité gravitationnelle, où le champ gravitationnel devient infini[réf. nécessaire]. Cette configuration, aujourd'hui connue pour décrire un trou noir, était considérée comme non physique par Einstein. Elle comportait également une zone entourant la singularité gravitationnelle où certaines quantités décrivant le champ gravitationnel n'étaient plus définies (les coordonnées spatio-temporelles devenant physiquement incohérentes sous le rayon de Schwarzschild. Dès 1921, les physiciens Paul Painlevé et Allvar Gullstrand auraient donné indépendamment une interprétation de la cette région[réf. nécessaire] en utilisant une nouvelle solution, les coordonnées de Painlevé-Gullstrand : il s'agit d'un horizon des événements, dont il n'est possible de quitter l'intérieur une fois que l'on y a pénétré.

À la fin des années 1920, le physicien indien Subrahmanyan Chandrasekhar montre qu'au-delà d'une certaine masse (appelée depuis limite de Chandrasekhar) un objet astrophysique qui n'est pas le siège de réactions nucléaires (une naine blanche) s'effondre sur lui-même sous l'effet de sa propre gravité, car aucune force ne peut contrarier l'effet de la gravitation. Le résultat de cet effondrement n'est pas décrit avec précision par Chandrasekhar, mais correspond à un trou noir. Arthur Eddington, convaincu que quelque chose arrête inévitablement cet effondrement, s'oppose vivement aux arguments de Chandrasekhar lors d'une controverse restée célèbre (voir Masse maximale des naines blanches et la controverse avec Eddington). En fait, on sait aujourd'hui que l'effondrement d'une naine blanche donne naissance à une supernova de type Ia, mais le raisonnement de Chandrasekhar est par contre valable pour une étoile à neutrons, dont l'existence n'était pas avérée à l'époque de ces travaux.

En 1939, après que l'existence des étoiles à neutrons eut été prédite par Fritz Zwicky, Robert Oppenheimer et Hartland Snyder calculent qu'il existe une masse maximale aux étoiles à neutrons, au-delà de laquelle elles s'effondrent sous l'effet de leur gravité. Cette même année, Albert Einstein publie un article dans lequel il montre que la « singularité de Schwarzschild » n'a pour lui aucun sens physique. Il écrit[5] : « Le résultat essentiel de cet article est la claire compréhension de pourquoi les « singularités de Schwarzschild » n'existent pas dans la réalité physique. Bien que la théorie présentée ici ne traite que de concentrations de particules qui suivent des trajectoires circulaires, cela ne semble pas être déraisonnable de penser que des cas plus généraux donneront des résultats analogues. La « singularité de Schwarzschild » n'existe pas pour la raison que la matière ne peut pas être concentrée arbitrairement. Et cela est dû au fait qu'autrement les particules la constituant atteindraient la vitesse de la lumière. » Ces considérations seront par la suite réfutées à la fin des années 1960 par un ensemble de travaux auquel les noms de Stephen Hawking et de Roger Penrose sont fortement associés, les théorèmes sur les singularités.

La signification physique du rayon de Schwarzschild et de la zone intérieure ne pourra être mieux comprise qu'avec la découverte d'autres solutions exactes (métrique de Lemaître en 1938, métrique de Kruskal-Szekeres en 1960) des équations d'Einstein ; mais c'est David Finkelstein qui, en 1958, explicitera la signification physique de cette zone à l'aide des coordonnées d'Eddington-Finkelstein[6].

Seconde moitié du XXe siècle : la théorie des trous noirs prend forme

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L'intérêt pour les trous noirs reprend à la fin des années 1950 lors de ce qui s'est appelé l'âge d'or de la relativité générale.

Le mathématicien néo-zélandais Roy Kerr trouve en 1963 une solution décrivant un trou noir en rotation (dit trou noir de Kerr), dont l'effet est d'entraîner l'espace environnant dans son mouvement de rotation.

La découverte des pulsars (forme observable des étoiles à neutrons) en 1967 puis du premier candidat trou noir (Cygnus X-1) en 1971 font entrer les trous noirs dans le champ de l'astronomie. Le terme de trou noir est proposé par John Wheeler en 1967. Le terme d'« étoile noire » (utilisé dans un des premiers épisodes de la série Star Trek) était également utilisé à l'époque. Le terme tarde à s'imposer dans certains pays. En France, le terme de « trou noir » ne provoque guère d'enthousiasme en raison de sa connotation sexuelle douteuse. Le terme d'« astre occlus » lui est un temps préféré, en hommage à Laplace. Le terme anglais entre finalement dans l'histoire et est traduit mot pour mot dans toutes les langues.

Depuis la fin du XXe siècle, les observations de systèmes astrophysiques qui sont considérés comme contenant un trou noir s'accumulent. Dans notre galaxie, on découvre plusieurs microquasars : SS 433, GRS 1915+105, GRO J1655-40, 1A 0620-00etc. Une vingtaine de systèmes binaires sont connus à ce jour contenant un trou noir stellaire. Leur existence est principalement déduite grâce à la possibilité, dans une étoile binaire de déterminer les masses des deux composantes. Si l'une de ces masses dépasse la limite d'Oppenheimer-Volkoff qui fixe la masse maximale d'une étoile à neutrons, alors que l'objet est invisible, celui-ci est considéré comme un trou noir.

Début du XXIe siècle : détections de trous noirs

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Alors que depuis 1992 ou 1993 les détecteurs LIGO et Virgo ont été mis en construction, il faut attendre 2015 pour que des trous noirs soient observés par le biais de leurs ondes gravitationnelles : GW150914. Les observations sont conformes aux calculs faits par les ordinateurs à partir des équations d'Einstein pour des cas de trous noirs binaires.

Dates importantes

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Portrait d'Ole Rømer par Jacob Coning (vers 1700).
Portrait d'Isaac Newton par Godfrey Kneller (1689).

XVIIe siècle

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XVIIIe siècle

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XIXe siècle

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XXe siècle

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Années 1910
Années 1920
  • 1923 : George Birkhoff prouve que la métrique de Schwarzschild est une solution exacte de l'équation du champ[20].
  • 1924 : Arthur Eddington propose un système de coordonnées, aujourd'hui connues comme les coordonnées d'Eddington-Finkelstein, qui met en évidence que la singularité en de la métrique de Schwarzschild est une singularité de coordonnées[21].
Années 1930
Années 1950
Années 1960
Années 1970
Années 1980
Années 1990

XXIe siècle

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Années 2000
  • 2002 : le télescope spatial INTEGRAL, mis en orbite au mois d'octobre, doit observer attentivement le domaine spectral des rayons X, à la recherche de trous noirs de grande taille[40].
  • 2004 : Stephen Hawking avoue qu'il pense s'être trompé à propos du paradoxe de l'information des trous noirs : au bout d'un temps incommensurablement long, les trous noirs finissent par libérer l'information qu'ils ont emprisonnée[réf. souhaitée].
  • 2009 : détection, dans la galaxie ESO 243-49, de HLX-1, considéré comme un trou noir intermédiaire[41].
Années 2010
Années 2020

Notes et références

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  1. a et b Michell 1784
  2. a et b Laplace 1796
  3. a et b Camille Flammarion, « Les Astres obscurs », L'Astronomie,‎ , p. 373-374 (BNF 34409538, lire en ligne, consulté le )
  4. Lev Landau et Evgueni Lifchits, Physique théorique, t. 2 : Théorie des champs [détail des éditions] §100
  5. a et b Einstein 1939
  6. Lev Landau et Evgueni Lifchits, Physique théorique, t. 2 : Théorie des champs [détail des éditions] §102
  7. Rømer 1676
  8. Newton 1728
  9. Arago 1853
  10. Arago 1854
  11. Laszlo 2010
  12. Crovisier 2010
  13. Verne 1876
  14. Einstein 1915
  15. Schwarzschild 1916
  16. Reissner 1916
  17. Nordström 1918
  18. Droste 1917
  19. Kox 1992
  20. Birkhoff 1923
  21. Eddington 1924
  22. Chandrasekhar 1931a
  23. Chandrasekhar 1931b
  24. Lemaître 1933
  25. Oppenheimer et Snyder 1939
  26. Tolman 1939
  27. Oppenheimer et Volkoff 1939
  28. Synge 1950
  29. Finkelstein 1958
  30. Kruskal 1960
  31. Kerr 1963
  32. Brown 2010
  33. Newman et Janis 1965
  34. Penrose 1969
  35. Hawking 1971
  36. Lynden-Bell et Rees 1971
  37. Voir l'article de revue de Fulvio Melia et Heino Falcke. « astro-ph/0106162 », texte en accès libre, sur arXiv.
  38. Thorne 1972
  39. Susskind et al. 1993
  40. (en) ESA / Science & Exploration / Space Science, « Integral overview » Accès libre, sur ESA - the European Space Agency (consulté le )
  41. Farrell et al. 2009
  42. (en) « Scientific American - Big Gulp: Flaring Galaxy Marks the Messy Demise of a Star in a Supermassive Black Hole »
  43. Ahmed et al. 2013
  44. Hawking 2014
  45. Merali 2014
  46. Sacco 2014
  47. Pierre Barthélémy, « La première photo d’un trou noir publiée par un consortium scientifique international », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

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Sources primaires

[modifier | modifier le code]
A
B
C
D
  • (en) Johannes Droste, « The field of a single centre in Einstein's theory of gravitation, and the motion of a particle in that field », Proceedings of the Royal Netherlands Academy of Arts and Science, vol. 19, no 1,‎ , p. 197-215 (Bibcode 1917KNAB...19..197D)
E
F
  • (en) Sean A. Farrell, Natalie A. Webb, Didier Barret, Olivier Godet et Joana M. Rodrigues, « An intermediate-mass black hole of over 500 solar masses in the galaxy ESO 243-49 », Nature, vol. 460,‎ , p. 73-75 (DOI 10.1038/nature08083)
  • (en) David R. Finkelstein, « Past-Future Asymmetry of the Gravitational Field of a Point Particle », Physical Review, vol. 110, no 4,‎ , p. 965-967 (DOI 10.1103/PhysRev.110.965, Bibcode 1958PhRv..110..965F)
H
J
  • Janis Allen : voir Ezra Newman
K
L
M
  • Donald Marolf : voir Almheiri Ahmed
  • (en) John Michell, « Rev. J. Michell, B. D. F. R. S. In a Letter to Henry Cavendish, Esq. F. R. S. and A. S. On the Means of Discovering the Distance, Magnitude, &c. of the Fixed Stars, in Consequence of the Diminution of the Velocity of Their Light, in Case Such a Diminution Should be Found to Take Place in any of Them, and Such Other Data Should be Procured from Observations, as Would be Farther Necessary for That Purpose. », Philosophical Transactions of the Royal Society of London, vol. 74,‎ , p. 35-57 ([« http://www.journals.royalsoc.ac.uk/link.asp?id=g833134462w3213p »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) url link]) (ISSN 0261-0523)
N
O
P
  • (en) Roger Penrose, « Gravitational collapse : the role of general relativity », Rivista del Nuovo Cimento, vol. 1,‎ , p. 252-2761969 (Bibcode NCimR...1..252P)
  • Joseph Polchinski : voir Almheiri Ahmed
R
S
T
U
  • John Uglum : voir Leonard Susskind
V

Autres sources

[modifier | modifier le code]
B
  • (en) Emma Brown, « Ann E. Ewing dies : science journalist turned nation's eyes to black holes », The Washington Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
C
K
  • (en) Anne J. Kox, « General Relativity in the Netherlands : 1915-1920 », dans Jean Eisenstaedt et Anne J. Kox (éd.), Studies in the History of General Relativity : based on the proceedings of the 2d International Conference on the History of General Relativity, Luminy, France, 1988, Boston, Bâle et Berlin, Birkhäuser, coll. « Einstein studies » (no 3), , XII-468 p. (ISBN 978-0-8176-3479-7, BNF 37536465), p. 41-42 (lire en ligne)
L
  • Pierre Laszlo, « Brève préhistoire littéraire du trou noir », Alliage, no 66,‎ , p. 79-83 (lire en ligne, consulté le )
M
S
  • Laurent Sacco, « Fin des trous noirs selon Hawking : l'avis de Jean-Pierre Luminet », Futura-Sciences,‎ (lire en ligne, consulté le )