Aller au contenu

« Batholite » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Aporie (discuter | contributions)
modif définition + articles connexes + image
Aucun résumé des modifications
Balises : Éditeur visuel Modification par mobile Modification par le web mobile
 
(40 versions intermédiaires par 28 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{à sourcer|date=janvier 2011}}
{{Article incomplet}}
[[Fichier:Igneous structures.jpg|vignette|redresse=1.5|Bloc diagramme schématique, modélisant les différents types d'intrusions. Le batholite (A) peut émettre dans l'encaissant des prolongements irréguliers ou apophyses. Par opposition, les rentrants de l'encaissant sont appelés pendentifs.]]
{{à sourcer}}
[[Fichier:Batholite-Bloc-diagrame.png|vignette|redresse=1.5|Modélisation, en rouge, d'un batholite. Les autres couleurs correspondent à l'[[encaissant]], ici des [[Strate (géologie)|strates]] [[Roche sédimentaire|sédimentaires]].]]


Le terme '''batholite''' (du grec « bathus », profond et « lithos », roche), appelé aussi '''massif intrusif''' ou '''massif discordant''' désigne une masse de [[Roche magmatique|roches magmatiques]] [[Roche plutonique|roches plutoniques]] (en majorité des [[granitoïde]]s) de quelques km à plus de 100 km qui ne respecte pas les lignes de forces de son [[encaissant]]. Un batholite est un [[Pluton (géologie)|pluton allochtone]] qui se forme lorsque le [[Magma (géologie)|magma]] est piégé et refroidit à l'intérieur de l'écorce terrestre. Il est fréquemment bordé par une zone de [[métamorphisme de contact]], donnant, en plan, une auréole de métamorphisme, et accompagné en surface par un volcanisme explosif.
[[File:Batholite-Bloc-diagrame.png|thumb|right|300px|Modélisation, en rouge, d'un batholite. Les autres couleurs correspondent aux [[strate (géologie)|strates]] sédimentaires, c'est-à-dire à l'encaissant]]


Le batholite est formé le plus souvent de plusieurs [[Intrusion (géologie)|intrusions]] qui se sont mises en place successivement en profondeur dans un contexte [[Orogenèse|orogénique]]. Ce modèle d'injections magmatiques successives dans des fractures de l'encaissant (dont elles provoquent éventuellement la formation par [[fracturation hydraulique]]) est plus souvent proposé dans la littérature que le modèle de genèse par [[différenciation magmatique]] in situ d'une [[chambre magmatique]]. {{Citation|Si chaque intrusion cristallise en quelques milliers d'années, la formation de l'ensemble peut s'étaler sur une dizaine de [[Million d'années|Ma]], voire près d'une centaine de Ma. Les batholites construits précocement lors des [[orogenèse]]s anciennes ont été le plus souvent déformés et [[Métamorphisme|métamorphisés]], ce qui n'est pas le cas des batholites [[Glossaire de géologie#T|tardi-orogéniques]] formés lors de l'{{lien|fr=étalement gravitaire|lang=en|trad=Gravity spreading|texte=effondrement gravitaire}} marquant la fin de ces orogenèses<ref>{{ouvrage|auteur=Alain Foucault, Jean-François Raoult, Bernard Platevoet, Fabrizio Cecca|titre=Dictionnaire de Géologie|éditeur=2020|date=Dunod|passage=116}}.</ref>}}.
Le terme '''batholite''' (du grec « bathos » : profondeur et « lithos » : roche) ou '''massif discordant''' désigne une masse de [[roche]]s ignées [[intrusion|intrusives]] (aussi appelées [[roche plutonique|roches plutoniques]]) qui ne respecte pas les lignes de forces de son encaissant. Un batholite est un [[pluton (géologie)|pluton allochtone]] qui se forme lorsque le [[magma (géologie)|magma]] est piégé et refroidit à l'intérieur de l'écorce terrestre.


Les protubérances ou coupoles des batholites sont souvent entourées, à quelques centaines ou milliers de mètres de la périphérie de leurs affleurements, de filons ou [[dyke]]s généralement de faible épaisseur (métrique à pluridécamétrique) qui incorporent des minéraux extraits de la [[croûte terrestre]] grâce aux gaz concentrés ({{H2O}}, {{CO2}}, {{H2S}}, HCl) issus des magmas en fin de cristallisation, et au fort pouvoir dissolvant de l'[[Fluide supercritique|eau supercritique]] qui s'enrichit en ces éléments [[Glossaire de géologie#H|hygromagmatophiles]]. Lorsque l'exploitation de ces éléments a du sens (selon les conditions techniques, économiques, environnementales), les géologues parlent de [[Gisement (géologie)|gisements]] péribatholitiques<ref>{{ouvrage|auteur=[[Eugène Raguin]]|titre=Géologie des gîtes mínéraux|éditeur=Masson|date=1949|passage=14}}.</ref>.
{{Sommaire}}


Un massif de roches plutoniennes qui occupe une surface inférieure à {{Unité|40|km|2}} s'appelle ''stock''<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=John Whittow|titre=Dictionary of Physical Geography|éditeur=Penguin|date=1984|passage=513}}.</ref>.
==Composition==
Les batholites sont généralement constitués de roches [[Roche magmatique#Roches ultramafiques|felsique]]s ou de roches intermédiaires telles que le [[granite]], la monzonite quartzique ou la [[diorite]] (voir aussi dôme de granite).


== Composition ==
==Formation géologique==
Les batholites sont généralement constitués de roches [[Roche magmatique#Roches ultramafiques|felsiques]] ou de roches intermédiaires telles que le [[granite]], la monzonite quartzique ou la [[diorite]] (voir aussi dôme de granite).
Bien qu'ils semblent à première vue assez homogènes, les batholites sont en réalité des structures dont l'histoire et la

composition sont relativement complexes. Ils sont constitués de masses multiples, ou [[Roche plutonique|plutons]] (originellement du magma provenant d'une zone de fusion partielle à la base de la croûte terrestre) qui se sont rapprochées de la surface.
== Formation géologique ==
Bien qu'ils semblent à première vue assez homogènes, les batholites sont en réalité des structures dont l'histoire et la
composition sont relativement complexes. Ils sont constitués de masses multiples, ou [[Roche plutonique|plutons]]<ref>En référence à [[Pluton (mythologie)|Pluton]], Dieu romain des enfers souterrains.</ref> (originellement du magma provenant d'une zone de fusion partielle à la base de la croûte terrestre) qui se sont rapprochées de la surface.
Lorsqu'ils sont encore en déplacement, on appellera ces plutons de magma assez léger des ''[[diapir]]s plutoniques''. Grâce à leur température élevée et leur consistance visqueuse, ces diapirs vont s'élever en se frayant une voie à travers la roche environnante qu'ils contribuent à faire fondre au passage. La majorité des diapirs ne parvient pas à la surface sous forme de [[volcan]], mais voient leur progression se ralentir au fur et à mesure que leur température baisse et qu'ils se solidifient, généralement à une profondeur de 5 à 30 km, pour former des plutons (en référence à [[Pluton (mythologie)|Pluton]], Dieu romain des enfers souterrains).
Lorsqu'ils sont encore en déplacement, on appellera ces plutons de magma assez léger des ''[[diapir]]s plutoniques''. Grâce à leur température élevée et leur consistance visqueuse, ces diapirs vont s'élever en se frayant une voie à travers la roche environnante qu'ils contribuent à faire fondre au passage. La majorité des diapirs ne parvient pas à la surface sous forme de [[volcan]], mais voient leur progression se ralentir au fur et à mesure que leur température baisse et qu'ils se solidifient, généralement à une profondeur de 5 à 30 km, pour former des plutons.


On parlera de ''batholite'' lorsqu'un certain nombre de plutons auront fini par fusionner pour former une masse suffisamment importante de roche plutonique.
On parlera de ''batholite'' lorsqu'un certain nombre de plutons auront fini par fusionner pour former une masse suffisamment importante de roche plutonique.


==Exemples==
== Exemples ==
Certains batholites sont de taille gigantesque, s'étendant le long de zones de subductions passées ou présentes ou d' autres sources de chaleur de la croûte continentale sur des centaines de kilomètres. On pourrait citer par exemple le batholite de la [[Sierra Nevada]] : c'est une formation granitique continue qui constitue la majeure partie de cette chaîne de montagnes en [[Californie]]. Un batholite encore plus gigantesque, dont la plus grande partie forme les montagnes de la côte ouest du Canada, s'étend jusqu'au sud-est de l'[[Alaska]] sur 1800 kilomètres.
Certains batholites sont de taille gigantesque, s'étendant le long de zones de subductions passées ou présentes ou d'autres sources de chaleur de la croûte continentale sur des centaines de kilomètres. On pourrait citer par exemple, le batholite mancellien ([[Massif armoricain]]) (caractérisé par ses [[granodiorite]]s, ses [[Monzonite|granites monzonitiques]] et sa [[cordiérite]])<ref>{{ouvrage|auteur=Max Jonin|titre=Un batholite fini-précambrien : le batholite Mancellien|éditeur=Universite de Bretagne Occidentale|date=1981|pages totales=638|isbn=|lire en ligne=}}</ref>, le [[mont Viso]], le [[bloc corso-sarde]]. En [[Amérique du Nord]], le {{lien|fr=batholite de la Sierra Nevada |lang=en|trad=Sierra Nevada Batholith|texte=batholite de la Sierra Nevada}} est une formation granitique continue qui constitue la majeure partie de cette chaîne de montagnes en [[Californie]]. Un batholite encore plus gigantesque, dont la plus grande partie forme les montagnes de la côte ouest du [[Canada]], s'étend jusqu'au sud-est de l'[[Alaska]] sur 1800 kilomètres. Au [[Pérou]], le batholite côtier s'étend sur plus de 1000 km et celui de la [[cordillère Blanche]], plus court et plus élevé qui porte le [[point culminant]] du Pérou (le mont [[Huascarán]]).


==Géographie==
== Géographie ==
===Définition du terme en géographie===
=== Définition du terme en géographie ===
Le terme de batholite est également utilisé en géographie lorsqu'une masse de roches plutoniques se retrouve exposée à la surface sur plus de 100 km². Ces roches ont été exhumées par l'érosion, aggravée par le processus de soulèvement des continents sur des dizaines voire des centaines de millions d'années. Ce processus a eu pour effet de décaper le couvert de roches supérieures sur des dizaines de kilomètres, révélant ainsi la présence de batholites jadis profondément enfouis sous la surface.
Le terme de batholite est également utilisé en géographie lorsqu'une masse de roches plutoniques se retrouve exposée à la surface sur plus de 100 km² ; si la superficie d'exposition est inférieure à 100 km², on parle de stock. Ces roches ont été exhumées par l'érosion, aggravée par le processus de soulèvement des continents sur des dizaines voire des centaines de millions d'années. Ce processus a eu pour effet de décaper le couvert de roches supérieures sur des dizaines de kilomètres, révélant ainsi la présence de batholites jadis profondément enfouis sous la surface.


===Érosion des batholites===
=== Érosion des batholites ===
[[Image:batholite.jpg|right|thumb|200px|Batholite dans le Parc d'Augrabies, en [[Afrique du sud]]]]
[[Image:batholite.jpg|droite|vignette|200px|Batholite dans le parc d'Augrabies, en [[Afrique du Sud]]]]
Les batholites ainsi découverts sont exposés à des conditions tout à fait différentes de celles qu'ils connaissaient sous terre. Leur structure cristalline va se dilater légèrement au fil du temps, pendant leur décompression. Ceci cause une érosion de la surface par un processus d'exfoliation. Cette érosion va détacher de vastes éclats de roches convexes et assez fins de la surface des batholites. Ce processus est d'ailleurs accéléré par des intempéries telles que le gel.
Les batholites ainsi découverts sont exposés à des conditions tout à fait différentes de celles qu'ils connaissaient sous terre. Leur structure cristalline va se dilater légèrement au fil du temps, pendant leur décompression. Ceci cause une érosion de la surface par un processus d'exfoliation. Cette érosion va détacher de vastes éclats de roches convexes et assez fins de la surface des batholites. Ce processus est d'ailleurs accéléré par des intempéries telles que le gel.


Un des exemples les plus célèbres de ce phénomène est le [[Half_Dome|demi-dome]] de la vallée du [[Parc national de Yosemite|Yosemite]] dans l'ouest des États-Unis.
Un des exemples les plus célèbres de ce phénomène est le [[Half Dome|demi-dome]] de la vallée du [[Parc national de Yosemite|Yosemite]] dans l'ouest des [[États-Unis]].

== Notes et références ==
{{Références}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
* [[Pluton (géologie)|Pluton]]
* [[Pluton (géologie)|Pluton]]
* [[diapir]]
* [[Diapir]]
* [[Anorthosite]]
* [[Anorthosite]]
* [[Sill]]
* [[Sill]]
Ligne 41 : Ligne 47 :
* [[Lopolite]]
* [[Lopolite]]


{{Portail Minéraux et roches}}
{{Portail|Minéraux et roches}}


[[Catégorie:Roche plutonique]]
[[Catégorie:Roche plutonique]]
[[Catégorie:Plomberie volcanique]]

[[cs:Batolit]]
[[de:Batholith]]
[[en:Batholith]]
[[es:Batolito]]
[[et:Batoliit]]
[[fi:Batoliitti]]
[[he:בתולית]]
[[hi:अध:शैल]]
[[ht:Batolit]]
[[is:Berghleifur]]
[[it:Batolite]]
[[ja:バソリス]]
[[kk:Батолит]]
[[mn:Батолит]]
[[nl:Batholiet]]
[[pl:Batolit]]
[[pt:Batólito]]
[[ru:Батолит]]
[[uk:Батоліти]]

Dernière version du 31 décembre 2023 à 23:21

Bloc diagramme schématique, modélisant les différents types d'intrusions. Le batholite (A) peut émettre dans l'encaissant des prolongements irréguliers ou apophyses. Par opposition, les rentrants de l'encaissant sont appelés pendentifs.
Modélisation, en rouge, d'un batholite. Les autres couleurs correspondent à l'encaissant, ici des strates sédimentaires.

Le terme batholite (du grec « bathus », profond et « lithos », roche), appelé aussi massif intrusif ou massif discordant désigne une masse de roches magmatiques roches plutoniques (en majorité des granitoïdes) de quelques km à plus de 100 km qui ne respecte pas les lignes de forces de son encaissant. Un batholite est un pluton allochtone qui se forme lorsque le magma est piégé et refroidit à l'intérieur de l'écorce terrestre. Il est fréquemment bordé par une zone de métamorphisme de contact, donnant, en plan, une auréole de métamorphisme, et accompagné en surface par un volcanisme explosif.

Le batholite est formé le plus souvent de plusieurs intrusions qui se sont mises en place successivement en profondeur dans un contexte orogénique. Ce modèle d'injections magmatiques successives dans des fractures de l'encaissant (dont elles provoquent éventuellement la formation par fracturation hydraulique) est plus souvent proposé dans la littérature que le modèle de genèse par différenciation magmatique in situ d'une chambre magmatique. « Si chaque intrusion cristallise en quelques milliers d'années, la formation de l'ensemble peut s'étaler sur une dizaine de Ma, voire près d'une centaine de Ma. Les batholites construits précocement lors des orogenèses anciennes ont été le plus souvent déformés et métamorphisés, ce qui n'est pas le cas des batholites tardi-orogéniques formés lors de l'effondrement gravitaire (en) marquant la fin de ces orogenèses[1] ».

Les protubérances ou coupoles des batholites sont souvent entourées, à quelques centaines ou milliers de mètres de la périphérie de leurs affleurements, de filons ou dykes généralement de faible épaisseur (métrique à pluridécamétrique) qui incorporent des minéraux extraits de la croûte terrestre grâce aux gaz concentrés (H2O, CO2, H2S, HCl) issus des magmas en fin de cristallisation, et au fort pouvoir dissolvant de l'eau supercritique qui s'enrichit en ces éléments hygromagmatophiles. Lorsque l'exploitation de ces éléments a du sens (selon les conditions techniques, économiques, environnementales), les géologues parlent de gisements péribatholitiques[2].

Un massif de roches plutoniennes qui occupe une surface inférieure à 40 km2 s'appelle stock[3].

Composition

[modifier | modifier le code]

Les batholites sont généralement constitués de roches felsiques ou de roches intermédiaires telles que le granite, la monzonite quartzique ou la diorite (voir aussi dôme de granite).

Formation géologique

[modifier | modifier le code]

Bien qu'ils semblent à première vue assez homogènes, les batholites sont en réalité des structures dont l'histoire et la composition sont relativement complexes. Ils sont constitués de masses multiples, ou plutons[4] (originellement du magma provenant d'une zone de fusion partielle à la base de la croûte terrestre) qui se sont rapprochées de la surface.

Lorsqu'ils sont encore en déplacement, on appellera ces plutons de magma assez léger des diapirs plutoniques. Grâce à leur température élevée et leur consistance visqueuse, ces diapirs vont s'élever en se frayant une voie à travers la roche environnante qu'ils contribuent à faire fondre au passage. La majorité des diapirs ne parvient pas à la surface sous forme de volcan, mais voient leur progression se ralentir au fur et à mesure que leur température baisse et qu'ils se solidifient, généralement à une profondeur de 5 à 30 km, pour former des plutons.

On parlera de batholite lorsqu'un certain nombre de plutons auront fini par fusionner pour former une masse suffisamment importante de roche plutonique.

Certains batholites sont de taille gigantesque, s'étendant le long de zones de subductions passées ou présentes ou d'autres sources de chaleur de la croûte continentale sur des centaines de kilomètres. On pourrait citer par exemple, le batholite mancellien (Massif armoricain) (caractérisé par ses granodiorites, ses granites monzonitiques et sa cordiérite)[5], le mont Viso, le bloc corso-sarde. En Amérique du Nord, le batholite de la Sierra Nevada (en) est une formation granitique continue qui constitue la majeure partie de cette chaîne de montagnes en Californie. Un batholite encore plus gigantesque, dont la plus grande partie forme les montagnes de la côte ouest du Canada, s'étend jusqu'au sud-est de l'Alaska sur 1800 kilomètres. Au Pérou, le batholite côtier s'étend sur plus de 1000 km et celui de la cordillère Blanche, plus court et plus élevé qui porte le point culminant du Pérou (le mont Huascarán).

Géographie

[modifier | modifier le code]

Définition du terme en géographie

[modifier | modifier le code]

Le terme de batholite est également utilisé en géographie lorsqu'une masse de roches plutoniques se retrouve exposée à la surface sur plus de 100 km² ; si la superficie d'exposition est inférieure à 100 km², on parle de stock. Ces roches ont été exhumées par l'érosion, aggravée par le processus de soulèvement des continents sur des dizaines voire des centaines de millions d'années. Ce processus a eu pour effet de décaper le couvert de roches supérieures sur des dizaines de kilomètres, révélant ainsi la présence de batholites jadis profondément enfouis sous la surface.

Érosion des batholites

[modifier | modifier le code]
Batholite dans le parc d'Augrabies, en Afrique du Sud

Les batholites ainsi découverts sont exposés à des conditions tout à fait différentes de celles qu'ils connaissaient sous terre. Leur structure cristalline va se dilater légèrement au fil du temps, pendant leur décompression. Ceci cause une érosion de la surface par un processus d'exfoliation. Cette érosion va détacher de vastes éclats de roches convexes et assez fins de la surface des batholites. Ce processus est d'ailleurs accéléré par des intempéries telles que le gel.

Un des exemples les plus célèbres de ce phénomène est le demi-dome de la vallée du Yosemite dans l'ouest des États-Unis.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Alain Foucault, Jean-François Raoult, Bernard Platevoet, Fabrizio Cecca, Dictionnaire de Géologie, 2020, dunod, p. 116.
  2. Eugène Raguin, Géologie des gîtes mínéraux, Masson, , p. 14.
  3. (en) John Whittow, Dictionary of Physical Geography, Penguin, , p. 513.
  4. En référence à Pluton, Dieu romain des enfers souterrains.
  5. Max Jonin, Un batholite fini-précambrien : le batholite Mancellien, Universite de Bretagne Occidentale, , 638 p.