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« Urticaire » : différence entre les versions

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L''''urticaire''' (nom féminin, {{Lang-la|''urticaria''}}, dérivé de ''urtica'', [[ortie]]) est une [[dermatose]] [[inflammation|inflammatoire]] marquée par un [[œdème]] [[derme|dermique]] (urticaire superficielle) ou dermo-[[Hypoderme (peau)|hypodermique]] (urticaire profonde). La forme superficielle est la plus fréquente. Elle s'exprime par une [[éruption cutanée]] [[érythème|érythémateuse]] et [[papule|papuleuse]] dont les lésions sont typiquement fugaces, migratrices et [[prurit|prurigineuses]]. Le diagnostic est [[examen clinique|clinique]].
L''''urticaire''' (nom féminin, {{Lang-la|''urticaria''}}, dérivé de ''urtica'', [[ortie]]) est une [[dermatose]] [[inflammation|inflammatoire]] marquée par un [[œdème]] [[derme|dermique]] (urticaire superficielle) ou dermo-[[Hypoderme (peau)|hypodermique]] (urticaire profonde). La forme superficielle est la plus fréquente. Elle s'exprime par une [[éruption cutanée]] [[érythème|érythémateuse]] et [[papule|papuleuse]] dont les lésions sont typiquement fugaces, migratrices et [[prurit|prurigineuses]]. Le diagnostic est [[examen clinique|clinique]].


L'urticaire est le plus souvent aiguë, la forme [[Chronique (médecine)|chronique]] étant définie par une évolution supérieure à six semaines. Les principales causes d'urticaire aiguë sont alimentaires ou virales. La majorité des urticaires chroniques est de cause inconnue ([[idiopathique]]).
L'urticaire est le plus souvent aigüe, la forme [[Chronique (médecine)|chronique]] étant définie par une évolution supérieure à six semaines. Les principales causes d'urticaire aiguë sont alimentaires ou virales. La majorité des urticaires chroniques est de cause inconnue ([[idiopathique]]).


La prise en charge peut comporter un traitement symptomatique, essentiellement par [[anti-histaminique]] pour l'urticaire superficielle, et le traitement de la cause lorsque c'est possible.
La prise en charge peut comporter un traitement symptomatique, essentiellement par [[anti-histaminique]] pour l'urticaire superficielle, et le traitement de la cause lorsque c'est possible.
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== Description ==
== Description ==
[[Fichier:Urticaire géant dosDétail.jpg|vignette|Exemple d'urticaire géante.]]
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C'est une [[éruption cutanée]] {{référence souhaitée|mobile et fugace à contours nets (une série de marques rouges sur la peau, ressemblant à des piqûres d'orties) accompagnée d'une sensation de grattage.}}
C'est une [[éruption cutanée]] {{référence souhaitée|mobile et fugace à contours nets (une série de marques rouges sur la peau, évoquant des piqûres d'orties) accompagnée d'un besoin de grattage.}}, se résorbant complètement en {{nb|6 semaines}} au plus<ref>{{Ouvrage |nom1=James, William D. (William Daniel), 1950- |nom2=Elston, Dirk M. |nom3=Odom, Richard B., 1937- |titre=Andrews' diseases of the skin : clinical dermatology. |éditeur=Saunders Elsevier |date=2006 |isbn=0-7216-2921-0 |isbn2=978-0-7216-2921-6 |isbn3=0-8089-2351-X |oclc=62736861 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/62736861 |consulté le=2020-11-29 |page=[https://archive.org/details/andrewsdiseasess00mdwi_659/page/n160 150]}}</ref>. L'urticaire chronique ne se distingue pas visuellement de l'urticaire transitoire. On distingue :
* l'urticaire superficielle est constituée de [[papule]]s œdémateuses [[Érythème|érythémateuses]] ou rosées, à bords nets ; en règle générale, elles sont fugaces, migratrices et [[prurit|prurigineuses]] ;
* l'urticaire profonde est un [[Œdème de Quincke|angioœdème]] qui peut atteindre [[peau]] et [[muqueuse]]s. La [[tuméfaction]] est ferme, limitée et non [[Prurit|prurigineuse]]. L'atteinte de la muqueuse [[larynx|orolaryngée]] est un élément diagnostic majeur. La [[dysphonie]], signant une atteinte laryngée, ou l'[[hypersalivation]] par trouble de la [[déglutition]] sont des signes de gravité majeure. Lorsque l'atteinte est faciale, on parle d'[[œdème de Quincke]].


Selon une étude de 2020, les 3/4 des personnes touchées par l'urticaire chronique spontanée (UCS) sont des [[femme]]s, avec alors des effets souvent graves sur leur [[qualité de vie]] et leur [[santé mentale]], tout particulièrement en cas d'angio-œdème fréquent ; source d'anxiété, de fatigue et de dépression. 67,9% d'un groupe de patientes interrogées signalent une altération de leur sexualité induit par une forte activité de la maladie ou un mauvais contrôle de la maladie. Les auteurs invitent à des études supplémentaires sur la santé sexuelle et les moyens de la préserver chez ces patientes<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Ragıp |nom1=Ertaş |prénom2=Kemal |nom2=Erol |prénom3=Tomasz |nom3=Hawro |prénom4=Halim |nom4=Yılmaz |titre=Sexual Functioning Is Frequently and Markedly Impaired in Female Patients with Chronic Spontaneous Urticaria |périodique=The Journal of Allergy and Clinical Immunology: In Practice |volume=8 |numéro=3 |date=2020-03 |doi=10.1016/j.jaip.2019.10.046 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S2213219819309444 |consulté le=2020-11-29 |pages=1074–1082}}</ref>.
L'urticaire superficielle est constituée de [[papule]]s œdémateuses [[Érythème|érythémateuses]] ou rosées, à bords nets. En règle générale, elles sont fugaces, migratrices et [[prurit|prurigineuses]].


Dans le cas de l'urticaire géante, la surface couverte est importante et les taches se transforment en [[Phlyctène|cloque]]s parfois épaisses de quelques millimètres, avec [[démangeaison]]s parfois sévères et sensation de chaleur associée<ref name="TherDerm2005"> {{Lien web | auteur= A. Barbaud | url= http://www.therapeutique-dermatologique.org/spip.php?article1316&lang=fr | titre= Urticaire | mois= septembre | année= 2005 | site= www.therapeutique-dermatologique.org | consulté le= 23 juillet 2012 }}</ref>.
L'urticaire profonde est un [[Œdème de Quincke|angio-œdème]] qui peut atteindre [[peau]] et [[muqueuse]]s. La [[tuméfaction]] est ferme, limitée et non [[Prurit|prurigineuse]]. L'atteinte de la muqueuse oro-[[larynx|laryngée]] est un élément diagnostic majeur. La [[dysphonie]], signant une atteinte laryngée, ou l'[[hypersalivation|hyper-salivation]] par trouble de la [[déglutition]] sont des signes de gravité majeure. Lorsque l'atteinte est faciale, on parle d'[[œdème de Quincke]].


L'urticaire peut être aigüe ou chronique<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Urticaire - Troubles dermatologiques |url=https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-dermatologiques/prise-en-charge-du-patient-atteint-de-troubles-dermatologiques/urticaire |site=Édition professionnelle du Manuel MSD |consulté le=2023-11-20}}</ref>.
Dans le cas de l'urticaire géante, la surface couverte est importante, et les taches se transforment en [[Phlyctène|cloque]]s parfois épaisses de quelques millimètres, avec [[démangeaison]]s parfois sévères et sensation de chaleur associée<ref name="TherDerm2005"> {{Lien web | auteur= A. Barbaud | url= http://www.therapeutique-dermatologique.org/spip.php?article1316&lang=fr | titre= Urticaire | mois= septembre | année= 2005 | site= www.therapeutique-dermatologique.org | consulté le= 23 juillet 2012 | id= }}</ref>.


== Physiopathologie ==
== Physiopathologie ==
L’œdème dermique ou dermo-hypodermique est lié à une vaso-dilatation avec augmentation de la perméabilité [[capillaire]]<ref name="collegeEnseignantsFr">{{Lien web |langue=français |auteur1=Association des Collèges des Enseignants d'Immunologie des Universités de Langue française |titre=Urticaire et œdème de Quincke : diagnostic, étiologie, traitement |site=campus.cerimes.fr/immunologie/enseignement |numéro= |jour= |mois= |année=2010 |issn= |url=http://campus.cerimes.fr/immunologie/enseignement/immuno_114a/site/html/cours.pdf |format=pdf }}</ref>.
L’œdème dermique ou dermo-hypodermique est lié à une vasodilatation avec augmentation de la perméabilité [[Capillaire (anatomie)|capillaire]]<ref name="collegeEnseignantsFr">{{Lien web |langue=français |auteur1=Association des Collèges des Enseignants d'Immunologie des Universités de Langue française |titre=Urticaire et œdème de Quincke : diagnostic, étiologie, traitement |site=campus.cerimes.fr/immunologie/enseignement |année=2010 |url=http://campus.cerimes.fr/immunologie/enseignement/immuno_114a/site/html/cours.pdf |format=pdf }}</ref>.


On distingue deux grandes familles d'urticaires<ref name="collegeEnseignantsFr"/> : les urticaires [[immunologie|immunologique]]s et les urticaires non immunologiques, les plus fréquentes.
On distingue deux grandes familles d'urticaires<ref name="collegeEnseignantsFr"/> : les urticaires [[immunologie|immunologique]]s et les urticaires non immunologiques, les plus fréquentes.
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== Causes ==
== Causes ==
L'urticaire peut être causée par des [[mastocytes]] fragiles<ref name=":1">{{Lien web|langue=français|titre=Santé sur le net|url=https://www.sante-sur-le-net.com/maladies/dermatologie/urticaire/}}</ref>.
Elle peut être causée par :
* un contact direct de la peau avec un [[allergène]] ;
* une [[Système immunitaire|réponse immunitaire]] à de la nourriture ou un autre allergène ;
* dans certains cas, un contact avec l'[[Urticaire aquagénique|eau]], le soleil, le [[urticaire au froid|froid]], des frottements…
* à des [[pathologie]]s internes ([[infection]], [[pathologie dysimmunitaire]]…) ;
* à une [[piqûre d'insecte]] ;
* à des [[médicament]]s{{etc.}}


L’urticaire est due, dans la grande majorité des cas, à la « fragilité » des mastocytes. Celle-ci est dépendante de la susceptibilité individuelle. Les mastocytes sont plus réactifs et vont éclater spontanément ou sous l’influence de substances dites « histamino-libératrices », telles que :
Lorsque les autres causes ont été éliminées, une forme d'urticaire nerveuse {{référence nécessaire|existerait}}, apparaissant à la suite d'un [[stress]] important.

* certains aliments (fraises, crustacés, fromages, etc.) ;
* certains médicaments (aspirine, morphine, codéine, antibiotiques, etc.) ;
* certaines substances urticantes (orties, méduses, latex, etc.) : on parle d’urticaire de contact ;
* des neuropeptides ou neuromédiateurs liés au stress, à l’effort, etc. ;
* des infections : l’urticaire peut être secondaire à une infection virale, bactérienne ou parasitaire.

Cependant l'urticaire n'est pas toujours liée à une allergie. En effet, celle-ci est une cause rare de l’urticaire aiguë et n’est quasiment jamais observée dans l’urticaire chronique. L’urticaire allergique est une véritable réaction d’hypersensibilité vis-à-vis d’une protéine particulière. Elle est médiée par des anticorps appelés [[Immunoglobuline E|immunoglobulines E (IgE)]] dirigés contre un aliment ou un médicament. Les mastocytes activés par les immunoglobulines E vont libérer des substances comme l’histamine qui va déclencher l’éruption cutanée. Il n’y aura pas de différence d’aspect clinique entre une urticaire en plaques allergiques ou non allergiques.

L’urticaire peut également avoir une origine « physique ». L’urticaire apparait le plus souvent dans les minutes suivant la stimulation et disparaît rapidement à l’arrêt de celle-ci. Parmi les formes les plus fréquentes de ces urticaires, il y a :
*Le dermographisme : il s’agit d’une urticaire qui apparait sur une zone de peau soumise à un simple frottement, des vêtements serrés, une épilation électrique, etc. Les plaques retracent alors le trajet de la friction.
*L'urticaire cholinergique : cette urticaire est également appelé urticaire d’effort. Cette forme est déclenchée par une augmentation de la température corporelle, à la suite d'un effort, d'un stress, d'une douche chaude, d'un stimulus digestif (ingestion d’un aliment chaud ou épicé), etc. Elle se manifeste par de nombreuses lésions de petite taille majoritairement sur le thorax mais parfois disséminées sur l’ensemble du corps à l’exception, le plus souvent, du visage.
*L’urticaire au froid : il s’agit d’une urticaire déclenchée par les basses températures, ou une chute importante et rapide de la température : par exemple, lors d’une nage dans la mer, lors d’une consommation d’aliments ou boissons froids, lors d’intempéries (touchant dans ce cas le visage et les mains).
*L’urticaire retardée à la pression : cette forme apparait sur des zones de pression, avec un délai de plusieurs heures : sur les épaules lors du port d’un sac à dos, au niveau d’une paume de main en cas de manipulation prolongée d’un outil… Elle se manifeste par des œdèmes douloureux qui mettent parfois plusieurs jours à disparaître.

Certaines maladies sont associées à la survenue d’urticaire :

* des infections respiratoires, surtout d’origine virale, sont les principales causes d’urticaire aiguë chez l’enfant : cette relation a été démontrée, corrélant l’incidence de l’urticaire aiguë aux variations saisonnières des infections virales respiratoires ;
* des maladies auto-immunes : ce sont des maladies dans lesquelles il y a production d’anticorps dirigés contre des éléments de son propre organisme ; ces maladies sont parfois associées à des poussées d’urticaire (par exemple, certaines maladies de la thyroïde) ;
* un terrain atopique, c’est-à-dire une prédisposition génétique, peut favoriser l’urticaire.


== Diagnostic ==
== Diagnostic ==
Le diagnostic<ref name=":1" /> d’une urticaire repose essentiellement sur un interrogatoire et un examen clinique réalisés par un médecin.
La recherche de la [[triade de Lewis]] sur des papules permet de diagnostiquer une urticaire.


L’interrogatoire doit servir à rechercher des antécédents d’urticaire ou de maladie auto-immune, personnels ou familiaux. Il doit permettre de préciser les facteurs responsables de la poussée d’urticaire et à mettre en évidence une urticaire physique.
On parle d'urticaire chronique lorsque celle-ci évolue depuis plusieurs semaines (au moins six semaines consécutives). Elle peut être due à l'[[exocytose]] de substances (les médiateurs chimiques) sécrétée par les [[phagocyte]]s.

L’examen clinique s’attachera à différencier une urticaire simple d’une urticaire systémique, également appelée vasculite urticarienne (inflammation des vaisseaux). L’affection systémique peut n’apparaitre que secondairement à l’urticaire. Cette urticaire se caractérise par des lésions fixes durant plus de 24h, qui démangent peu. L’examen clinique permet également de s’assurer de l’absence d’une maladie auto-immune, qui nécessitera alors des bilans complémentaires adaptés.


== Traitement ==
== Traitement ==
La prise en charge des urticaires a fait l'objet de la publication de [[recommandation (médecine)|recommandation]]s. Celles de l' « European Academy of Allergology and Clinical Immunology » (EAACI), du « Global Allergy and Asthma European Network » (GA2LEN), du « European Dermatology Forum » (EDF) and du « World Allergy Organization » (WAO) datent de 2022<ref>Zuberbier T, Abdul Latiff AH, Abuzakouk M et al. [https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/all.15090 "The international EAACI/GA2LEN/EuroGuiDerm/APAAACI guideline for the definition, classification, diagnosis, and management of urticaria"], Allergy, 2022;77:734-766</ref>.
* [[Antihistaminique]]s et surtout la mise en évidence de la cause.

Une recherche très consciencieuse est nécessaire, car la cause exacte peut être très difficile à déterminer.
Il existe des médicaments qui ne servent qu'à soulager les symptômes <ref>{{Lien web|langue=français|titre=Ameli|url=https://www.ameli.fr/pyrenees-orientales/assure/sante/themes/urticaire/diagnostic-traitement}}</ref> :
On ne recherche la cause par des investigations poussées (tests, [[prick test]]...) que si l'urticaire devient chronique (ou au moins récidivante).

Les antihistaminiques non sédatifs qui bloquent les récepteurs H1 à l'histamine constitue la première ligne de traitement. Les antihistaminiques de première génération comme la [[diphenhydramine]] et l'[[hydroxyzine]] ne sont pas sélectifs et agissent sur les récepteurs centraux et sur les périphériques. Ils sont donc souvent très sédatifs. Les antihistaminiques de seconde génération comme la [[loratadine]], [[cétirizine]] et [[desloratadine]] sont sélectifs pour les récepteurs périphériques. Ils sont donc beaucoup moins sédatifs et les effets anticholinergiques sont réduits. Ils sont donc utilisés de préférence. La cétirizine (Zyrtec) a fait l'objet de plusieurs essais favorables dans le traitement des urticaires.

Au-delà de 6 semaines, l'urticaire devient chronique<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'urticaire chronique spontanée, une maladie imprévisible |url=https://www.vidal.fr/actualites/14177-l-urticaire-chronique-spontanee-une-maladie-imprevisible.html |site=VIDAL |consulté le=2023-11-20}}</ref>. Il peut alors recouvrir le corps entier de plaques et des angio-oedemes peuvent survenir. Il nécessite alors une véritable prise en charge médicale pour aider les patients<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Prise en charge de l'urticaire chronique |url=https://www.has-sante.fr/jcms/c_272211/fr/prise-en-charge-de-l-urticaire-chronique |site=Haute Autorité de Santé |consulté le=2023-11-20}}</ref>. Dans le cas de patients qui ne répondent pas aux doses habituelles d'antihistaminiques, on peut augmenter les doses, passer aux molécules de première génération comme l'[[hydroxyzine]] ([[Hydroxyzine|Atarax]]) ou l'on peut utiliser des doses jusqu'à 100 mg d'hydroxyzine. Enfin, on peut passer aux corticostéroïdes (limités à quelques jours) ou, en dernier recours, à la [[ciclosporine]] ou à l'[[omalizumab]]. L'urticaire chronique est une maladie invalidante au quotidien. Des associations peuvent soutenir les patients atteints en répondant notamment à leurs questions<ref>{{Lien web |titre=URTICAIRE |url=https://www.bienvivremapeau.fr/urticaire/ |site=www.bienvivremapeau.fr |consulté le=2023-11-20}}</ref>. Au quotidien, des astuces peuvent être mises en place pour soutenir le quotidien difficile des malades<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=naturopathieherrbach |titre=L'urticaire chronique: Les astuces du quotidien |url=https://naturopathieherrbach.com/2023/11/14/lurticaire-chronique-et-les-astuces/ |site=Naturopathie Barbara Herrbach |date=2023-11-14 |consulté le=2023-11-20}}</ref>. Récemment, le comité médical de l'AFSAM-UCS a confirmé que "Les infections, le stress, certains médicaments peuvent être des facteurs favorisants les crises d'UCS"{{refsou}}. A ce titre, un travail concernant la gestion du stress notamment peut apporter un soutien complémentaire aux soins médicaux du patient.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
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{{Portail|médecine}}
{{Portail|médecine}}

[[Catégorie:Allergie cutanée]]
[[Catégorie:Allergie cutanée]]
[[Catégorie:Symptôme en dermatologie]]
[[Catégorie:Symptôme en dermatologie]]

Dernière version du 16 janvier 2024 à 23:51

Urticaire
Description de cette image, également commentée ci-après
Urticaire superficielle sur un pied (rougeurs).

Traitement
Médicament Phéniramine, bromodiphenhydramine (en), phenindamine (en), desloratadine, cétirizine, methdilazine (en), loratadine, famotidine, Clémastine, astémizole, Cyproheptadine, fexofénadine, azatadine (en), cimétidine, tripelennamine (en), nizatidine, acrivastine, chlorphéniramine, phényltoloxamine (en), alimémazine, montélukast, omalizumab, lévocétirizine, Cyproheptadine et chlorhydrate de cyproheptadine (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité Dermatologie et allergologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CISP-2 S98Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-10 L50
CIM-9 708
DiseasesDB 13606
MedlinePlus 000845
eMedicine 762917
MeSH D014581
Patient UK Urticaria-pro

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L'urticaire (nom féminin, latin : urticaria, dérivé de urtica, ortie) est une dermatose inflammatoire marquée par un œdème dermique (urticaire superficielle) ou dermo-hypodermique (urticaire profonde). La forme superficielle est la plus fréquente. Elle s'exprime par une éruption cutanée érythémateuse et papuleuse dont les lésions sont typiquement fugaces, migratrices et prurigineuses. Le diagnostic est clinique.

L'urticaire est le plus souvent aigüe, la forme chronique étant définie par une évolution supérieure à six semaines. Les principales causes d'urticaire aiguë sont alimentaires ou virales. La majorité des urticaires chroniques est de cause inconnue (idiopathique).

La prise en charge peut comporter un traitement symptomatique, essentiellement par anti-histaminique pour l'urticaire superficielle, et le traitement de la cause lorsque c'est possible.

Description

[modifier | modifier le code]
Exemple d'urticaire géante.
Urticaire.

C'est une éruption cutanée mobile et fugace à contours nets (une série de marques rouges sur la peau, évoquant des piqûres d'orties) accompagnée d'un besoin de grattage.[réf. souhaitée], se résorbant complètement en 6 semaines au plus[1]. L'urticaire chronique ne se distingue pas visuellement de l'urticaire transitoire. On distingue :

Selon une étude de 2020, les 3/4 des personnes touchées par l'urticaire chronique spontanée (UCS) sont des femmes, avec alors des effets souvent graves sur leur qualité de vie et leur santé mentale, tout particulièrement en cas d'angio-œdème fréquent ; source d'anxiété, de fatigue et de dépression. 67,9% d'un groupe de patientes interrogées signalent une altération de leur sexualité induit par une forte activité de la maladie ou un mauvais contrôle de la maladie. Les auteurs invitent à des études supplémentaires sur la santé sexuelle et les moyens de la préserver chez ces patientes[2].

Dans le cas de l'urticaire géante, la surface couverte est importante et les taches se transforment en cloques parfois épaisses de quelques millimètres, avec démangeaisons parfois sévères et sensation de chaleur associée[3].

L'urticaire peut être aigüe ou chronique[4].

Physiopathologie

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L’œdème dermique ou dermo-hypodermique est lié à une vasodilatation avec augmentation de la perméabilité capillaire[5].

On distingue deux grandes familles d'urticaires[5] : les urticaires immunologiques et les urticaires non immunologiques, les plus fréquentes.

Pour ce qui est des urticaires immunologiques, la réaction d'hypersensibilté de type I est la plus fréquente. Quels que soient leurs mécanismes, on distingue une phase primaire qui mobilise des médiateurs primaires tels l'histamine, les prostaglandines… puis une phase secondaire dominée par la libération de médiateurs[5] composés de polynucléaires ou de monocytes.

L'urticaire peut être causée par des mastocytes fragiles[6].

L’urticaire est due, dans la grande majorité des cas, à la « fragilité » des mastocytes. Celle-ci est dépendante de la susceptibilité individuelle. Les mastocytes sont plus réactifs et vont éclater spontanément ou sous l’influence de substances dites « histamino-libératrices », telles que :

  • certains aliments (fraises, crustacés, fromages, etc.) ;
  • certains médicaments (aspirine, morphine, codéine, antibiotiques, etc.) ;
  • certaines substances urticantes (orties, méduses, latex, etc.) : on parle d’urticaire de contact ;
  • des neuropeptides ou neuromédiateurs liés au stress, à l’effort, etc. ;
  • des infections : l’urticaire peut être secondaire à une infection virale, bactérienne ou parasitaire.

Cependant l'urticaire n'est pas toujours liée à une allergie. En effet, celle-ci est une cause rare de l’urticaire aiguë et n’est quasiment jamais observée dans l’urticaire chronique. L’urticaire allergique est une véritable réaction d’hypersensibilité vis-à-vis d’une protéine particulière. Elle est médiée par des anticorps appelés immunoglobulines E (IgE) dirigés contre un aliment ou un médicament. Les mastocytes activés par les immunoglobulines E vont libérer des substances comme l’histamine qui va déclencher l’éruption cutanée. Il n’y aura pas de différence d’aspect clinique entre une urticaire en plaques allergiques ou non allergiques.

L’urticaire peut également avoir une origine « physique ». L’urticaire apparait le plus souvent dans les minutes suivant la stimulation et disparaît rapidement à l’arrêt de celle-ci. Parmi les formes les plus fréquentes de ces urticaires, il y a :

  • Le dermographisme : il s’agit d’une urticaire qui apparait sur une zone de peau soumise à un simple frottement, des vêtements serrés, une épilation électrique, etc. Les plaques retracent alors le trajet de la friction.
  • L'urticaire cholinergique : cette urticaire est également appelé urticaire d’effort. Cette forme est déclenchée par une augmentation de la température corporelle, à la suite d'un effort, d'un stress, d'une douche chaude, d'un stimulus digestif (ingestion d’un aliment chaud ou épicé), etc. Elle se manifeste par de nombreuses lésions de petite taille majoritairement sur le thorax mais parfois disséminées sur l’ensemble du corps à l’exception, le plus souvent, du visage.
  • L’urticaire au froid : il s’agit d’une urticaire déclenchée par les basses températures, ou une chute importante et rapide de la température : par exemple, lors d’une nage dans la mer, lors d’une consommation d’aliments ou boissons froids, lors d’intempéries (touchant dans ce cas le visage et les mains).
  • L’urticaire retardée à la pression : cette forme apparait sur des zones de pression, avec un délai de plusieurs heures : sur les épaules lors du port d’un sac à dos, au niveau d’une paume de main en cas de manipulation prolongée d’un outil… Elle se manifeste par des œdèmes douloureux qui mettent parfois plusieurs jours à disparaître.

Certaines maladies sont associées à la survenue d’urticaire :

  • des infections respiratoires, surtout d’origine virale, sont les principales causes d’urticaire aiguë chez l’enfant : cette relation a été démontrée, corrélant l’incidence de l’urticaire aiguë aux variations saisonnières des infections virales respiratoires ;
  • des maladies auto-immunes : ce sont des maladies dans lesquelles il y a production d’anticorps dirigés contre des éléments de son propre organisme ; ces maladies sont parfois associées à des poussées d’urticaire (par exemple, certaines maladies de la thyroïde) ;
  • un terrain atopique, c’est-à-dire une prédisposition génétique, peut favoriser l’urticaire.

Le diagnostic[6] d’une urticaire repose essentiellement sur un interrogatoire et un examen clinique réalisés par un médecin.

L’interrogatoire doit servir à rechercher des antécédents d’urticaire ou de maladie auto-immune, personnels ou familiaux. Il doit permettre de préciser les facteurs responsables de la poussée d’urticaire et à mettre en évidence une urticaire physique.

L’examen clinique s’attachera à différencier une urticaire simple d’une urticaire systémique, également appelée vasculite urticarienne (inflammation des vaisseaux). L’affection systémique peut n’apparaitre que secondairement à l’urticaire. Cette urticaire se caractérise par des lésions fixes durant plus de 24h, qui démangent peu. L’examen clinique permet également de s’assurer de l’absence d’une maladie auto-immune, qui nécessitera alors des bilans complémentaires adaptés.

La prise en charge des urticaires a fait l'objet de la publication de recommandations. Celles de l' « European Academy of Allergology and Clinical Immunology » (EAACI), du « Global Allergy and Asthma European Network » (GA2LEN), du « European Dermatology Forum » (EDF) and du « World Allergy Organization » (WAO) datent de 2022[7].

Il existe des médicaments qui ne servent qu'à soulager les symptômes [8] :

Les antihistaminiques non sédatifs qui bloquent les récepteurs H1 à l'histamine constitue la première ligne de traitement. Les antihistaminiques de première génération comme la diphenhydramine et l'hydroxyzine ne sont pas sélectifs et agissent sur les récepteurs centraux et sur les périphériques. Ils sont donc souvent très sédatifs. Les antihistaminiques de seconde génération comme la loratadine, cétirizine et desloratadine sont sélectifs pour les récepteurs périphériques. Ils sont donc beaucoup moins sédatifs et les effets anticholinergiques sont réduits. Ils sont donc utilisés de préférence. La cétirizine (Zyrtec) a fait l'objet de plusieurs essais favorables dans le traitement des urticaires.

Au-delà de 6 semaines, l'urticaire devient chronique[9]. Il peut alors recouvrir le corps entier de plaques et des angio-oedemes peuvent survenir. Il nécessite alors une véritable prise en charge médicale pour aider les patients[10]. Dans le cas de patients qui ne répondent pas aux doses habituelles d'antihistaminiques, on peut augmenter les doses, passer aux molécules de première génération comme l'hydroxyzine (Atarax) ou l'on peut utiliser des doses jusqu'à 100 mg d'hydroxyzine. Enfin, on peut passer aux corticostéroïdes (limités à quelques jours) ou, en dernier recours, à la ciclosporine ou à l'omalizumab. L'urticaire chronique est une maladie invalidante au quotidien. Des associations peuvent soutenir les patients atteints en répondant notamment à leurs questions[11]. Au quotidien, des astuces peuvent être mises en place pour soutenir le quotidien difficile des malades[12]. Récemment, le comité médical de l'AFSAM-UCS a confirmé que "Les infections, le stress, certains médicaments peuvent être des facteurs favorisants les crises d'UCS"[réf. souhaitée]. A ce titre, un travail concernant la gestion du stress notamment peut apporter un soutien complémentaire aux soins médicaux du patient.

Notes et références

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  1. James, William D. (William Daniel), 1950-, Elston, Dirk M. et Odom, Richard B., 1937-, Andrews' diseases of the skin : clinical dermatology., Saunders Elsevier, (ISBN 0-7216-2921-0, 978-0-7216-2921-6 et 0-8089-2351-X, OCLC 62736861, lire en ligne), 150
  2. (en) Ragıp Ertaş, Kemal Erol, Tomasz Hawro et Halim Yılmaz, « Sexual Functioning Is Frequently and Markedly Impaired in Female Patients with Chronic Spontaneous Urticaria », The Journal of Allergy and Clinical Immunology: In Practice, vol. 8, no 3,‎ , p. 1074–1082 (DOI 10.1016/j.jaip.2019.10.046, lire en ligne, consulté le )
  3. A. Barbaud, « Urticaire », sur www.therapeutique-dermatologique.org, (consulté le )
  4. « Urticaire - Troubles dermatologiques », sur Édition professionnelle du Manuel MSD (consulté le )
  5. a b et c Association des Collèges des Enseignants d'Immunologie des Universités de Langue française, « Urticaire et œdème de Quincke : diagnostic, étiologie, traitement » [PDF], sur campus.cerimes.fr/immunologie/enseignement,
  6. a et b « Santé sur le net »
  7. Zuberbier T, Abdul Latiff AH, Abuzakouk M et al. "The international EAACI/GA2LEN/EuroGuiDerm/APAAACI guideline for the definition, classification, diagnosis, and management of urticaria", Allergy, 2022;77:734-766
  8. « Ameli »
  9. « L'urticaire chronique spontanée, une maladie imprévisible », sur VIDAL (consulté le )
  10. « Prise en charge de l'urticaire chronique », sur Haute Autorité de Santé (consulté le )
  11. « URTICAIRE », sur www.bienvivremapeau.fr (consulté le )
  12. naturopathieherrbach, « L'urticaire chronique: Les astuces du quotidien », sur Naturopathie Barbara Herrbach, (consulté le )

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