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« Rosalie Duthé » : différence entre les versions

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[[Image:Danloux-duthe.jpg|thumb|right|Rosalie Duthé par [[Henri-Pierre Danloux]], [[1792]].]]
|date de naissance=23 novembre 1748}}
'''Rosalie Gérard''' dite '''{{Mlle|Duthé}}''', née en [[1748]] à [[Versailles]], morte le {{date|25|septembre|1830}}<ref>Archives départementales numérisées de la Ville de Paris</ref> à [[Paris]], est une [[courtisane]] de la fin du {{s|XVIII|e}}. Elle commence une carrière de [[danse]]use de l'[[Opéra de Paris]] mais elle se fait connaître dans les fastes de la galanterie. Elle avait été reçue encore jeune par les demoiselles de Verrières, courtisanes du temps de Louis XV, dont l'une, Marie, est l'arrière-grand-mère de [[George Sand]]. Elle y fait la rencontre de personnages de qualité, car {{Mlle|Duthé}} se fait apprécier par la fine fleur du [[Almanach de Gotha|Gotha]] et chez les « matadors de la finance », notamment Hocquart de Montfermeil grâce à qui elle a bientôt son hôtel particulier à l'angle des rues de la Chaussée d'Antin et Saint-Lazare. Sa réputation devint européenne et plusieurs têtes couronnées, à commencer par [[Christian VII de Danemark]], le [[Louis-Philippe Ier|duc de Chartres]] ou le [[Charles X de France|comte d'Artois]], se flattèrent d'avoir fait sa conquête. Elle est en quelque sorte l'ancêtre des grandes courtisanes de la [[Belle Époque]] telles que [[Liane de Pougy]], [[Cléo de Mérode]] ou [[Caroline Otero]]. Son plus grand admirateur et ami est le banquier [[Jean-Frédéric Perregaux]] qui, selon une légende, se serait donné la mort dans son château de [[Chilly-Mazarin]] en contemplant son portrait peint en 1792 par [[Henri-Pierre Danloux|Danloux]].
[[Image:Danloux-duthe.jpg|thumb|right|Rosalie Duthé par [[Henri-Pierre Danloux]], [[1792]]]]
{{Section rédaction à revoir|date=janvier 2024}}
'''Catherine Rosalie Gérard''', dite '''Rosalie Duthé''', née le {{date de naissance|23 novembre 1748}} à [[Versailles]] et morte le {{date de décès|25 septembre 1830}} à [[Paris]]<ref>[http://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMjEtMDYtMjAiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6NTtzOjQ6InJlZjIiO2k6MzMwNTk7czoxNjoidmlzaW9ubmV1c2VfaHRtbCI7YjoxO3M6MjE6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWxfbW9kZSI7czo0OiJwcm9kIjt9#uielem_move=0%2C0&uielem_islocked=0&uielem_zoom=31&uielem_brightness=0&uielem_contrast=0&uielem_isinverted=0&uielem_rotate=F Paris, État civil reconstitué, vue 36/51.]</ref>, est une [[courtisane]] de la fin du {{s|XVIII|e}}. Elle commence une carrière de [[danse]]use de l'[[Opéra de Paris]] mais elle se fait connaître dans les fastes de la galanterie. Elle avait été reçue encore jeune par les demoiselles de Verrières, courtisanes du temps de [[Louis XV]], dont l'une, Marie, est l'arrière-grand-mère de [[George Sand]]. Elle y fait la rencontre de personnages de qualité, car {{Mlle|Duthé}} se fait apprécier par la fine fleur du [[Almanach de Gotha|Gotha]] et chez les « matadors de la finance », notamment Hocquart de Montfermeil grâce à qui elle a bientôt son hôtel particulier à l'angle des rues de la Chaussée d'Antin et Saint-Lazare. Sa réputation devint européenne et plusieurs têtes couronnées, à commencer par [[Christian VII de Danemark]], le [[Louis-Philippe Ier|duc de Chartres]] ou le [[Charles X de France|comte d'Artois]], se flattèrent d'avoir fait sa conquête. Elle est en quelque sorte l'ancêtre des grandes courtisanes de la [[Belle Époque]] telles que [[Liane de Pougy]], [[Cléo de Mérode]] ou [[Caroline Otero]].{{Référence nécessaire}} Son plus grand admirateur et ami est le banquier [[Jean-Frédéric Perregaux]] qui, selon une légende, se serait donné la mort dans son château de [[Chilly-Mazarin]] en contemplant son portrait peint en 1792 par [[Henri-Pierre Danloux|Danloux]]. Elle serait notamment à l’origine du stéréotype de la blonde idiote mais cela est contesté.


== Modèle pour des peintres ==
== Modèle pour des peintres ==
{{Mlle|Duthé}} est sollicitée par les peintres de portrait qui, en diverses époques, obtiennent des séances de pose. Les portraits les plus fameux de {{Mlle|Duthé}} sont le grand portrait en pied par [[François-Hubert Drouais]], aujourd'hui dans les collections d'une branche anglaise de la famille de Rotschild. Un autre portraitiste attaché au souvenir de {{Mlle|Duthé}} est [[Lié Louis Périn|Périn-Salbreux]], plus connu comme miniaturiste mais qui laisse au moins cinq portraits dont l'un en main privée la représente nue, pudiquement assise à la sortie de son bain, œuvre qui est destinée à la salle de bains du comte d'Artois à Bagatelle. Un autre, encore plus suggestif, qui la représente allongée nue sur son lit, les cheveux défaits, est aujourd'hui conservé au musée de Reims. Le principal de cette série, est un grand portrait en pied cité dans les ''[[Mémoires secrets]]'' de [[Louis Petit de Bachaumont|Bachaumont]]. Il n'est plus localisable aujourd'hui mais on en connaît une copie avec variantes aujourd'hui conservée à Reims. Au musée de Tours, se trouve le portrait en buste, en médaillon ovale de la belle danseuse qui a littéralement fasciné Périn-Salbreux. [[Élisabeth Vigée Le Brun|{{Mme|Vigée-Lebrun}}]] n'a jamais pris Duthé comme modèle, et un portrait présenté comme tel est une mauvaise copie du portrait de {{Mme|Thilorier}}.
{{Mlle|Duthé}} est sollicitée par les peintres de portrait qui, en diverses époques, obtiennent des séances de pose. Les portraits les plus fameux de {{Mlle|Duthé}} sont le grand portrait en pied par [[François-Hubert Drouais]], aujourd'hui dans les collections d'une branche anglaise de la famille de Rothschild. Un autre portraitiste attaché au souvenir de {{Mlle|Duthé}} est [[Lié Louis Périn|Périn-Salbreux]], plus connu comme miniaturiste mais qui laisse au moins cinq portraits dont l'un en main privée la représente nue, pudiquement assise à la sortie de son bain, œuvre qui est destinée à la salle de bains du comte d'Artois à Bagatelle. Un autre, encore plus suggestif, qui la représente allongée nue sur son lit, les cheveux défaits, est aujourd'hui conservé au musée de [[Reims]]. Le principal de cette série, est un grand portrait en pied cité dans les ''[[Mémoires secrets]]'' de [[Louis Petit de Bachaumont|Bachaumont]]. Il n'est plus localisable aujourd'hui mais on en connaît une copie avec variantes aujourd'hui conservée à Reims. Au musée de Tours, se trouve le portrait en buste, en médaillon ovale de la belle danseuse qui a littéralement fasciné Périn-Salbreux. [[Élisabeth Vigée Le Brun|{{Mme|Vigée-Lebrun}}]] n'a jamais pris Duthé comme modèle, et un portrait présenté comme tel est une mauvaise copie du portrait de {{Mme|Thilorier}}.


D'autres peintres ou dessinateurs, tels que [[Jean Honoré Fragonard|Fragonard]] ou [[Jacques-Antoine-Marie Lemoine|Lemoine]], ont fixé ses traits, mais aussi les sculpteurs comme [[Jean-Baptiste Defernex|Defernex]] et [[Jean-Antoine Houdon|Houdon]] ont réalisé des œuvres que l'on connaît seulement par des copies réalisées au {{s-|XIX|e}}. Sous la [[Révolution française]], le portraitiste Danloux fut le peintre préféré de {{Mlle|Duthé}} qui lui a accordé des séances de pose dont l'artiste a consigné les aspects pittoresques dans son journal. Plus âgée, {{Mlle|Duthé}} a continué d'inspirer de grands peintres, ainsi [[Pierre-Paul Prud'hon|Prud'hon]] qui a réalisé son portrait en buste face à sa coiffeuse, la main posée sur sa cassette de bijoux, œuvre perdue que l'on connaît grâce à la gravure qui en a été tirée.
D'autres peintres ou dessinateurs, tels que [[Jean Honoré Fragonard|Fragonard]] ou [[Jacques-Antoine-Marie Lemoine|Lemoine]], ont fixé ses traits, mais aussi les sculpteurs comme [[Jean-Baptiste Defernex|Defernex]] et [[Jean-Antoine Houdon|Houdon]] ont réalisé des œuvres que l'on connaît seulement par des copies réalisées au {{s-|XIX|e}}. Sous la [[Révolution française]], le portraitiste Danloux fut le peintre préféré de {{Mlle|Duthé}} qui lui a accordé des séances de pose dont l'artiste a consigné les aspects pittoresques dans son journal. Plus âgée, {{Mlle|Duthé}} a continué d'inspirer de grands peintres, ainsi [[Pierre-Paul Prud'hon|Prud'hon]] qui a réalisé son portrait en buste face à sa coiffeuse, la main posée sur sa cassette de bijoux, œuvre perdue que l'on connaît grâce à la gravure qui en a été tirée.


== Dans la littérature, au cinéma et à la télévision ==
== Note et références ==
* Joanna Pitman dans son livre ''Les Blondes, une drôle d'histoire : d'Aphrodite à Madonna'' la considère comme une des premières [[Stéréotype de la blonde|blondes notoirement idiote]] en se basant sur la pièce de [[1775]] ''Les Curiosités de la foire'' qui caricatureraient sa bêtise<ref>{{lien web|url=http://www.slate.fr/story/28465/blondes-cruches-stereotype-cliche|titre=Depuis quand les blondes sont-elles des cruches?|auteur=Juliet Lapidos|site=slate.fr|date=12 octobre 2010|consulté le=24 septembre 2019}}.</ref>. L'ascension sociale et financière de Rosalie Duthé, qui mourut riche et âgée après avoir connu l'[[Ancien Régime]], la [[Révolution française]] et sa [[Terreur (Révolution française)|Terreur]] et le [[Premier Empire]], est difficilement compatible avec un tel défaut{{refnec}}.

== Notes et références ==
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=== Sources et bibliographie ===
=== Sources et bibliographie ===
* [[Olivier Blanc]], ''Portraits de femmes, artistes et modèles au temps de Marie-Antoinette'', Paris, Didier Carpentier, 2006.
* [[Olivier Blanc]], ''Portraits de femmes, artistes et modèles au temps de Marie-Antoinette'', Paris, Didier Carpentier, 2006.

=== Dans la littérature, au cinéma et à la télévision ===
* Joanna Pitman dans son livre ''Les Blondes, une drôle d'histoire : d'Aphrodite à Madonna'' la considère comme une des premières [[Stéréotype de la blonde|blondes notoirement idiote]] en se basant sur la pièce de [[1775]] ''Les Curiosités de la foire'' qui caricatureraient sa bêtise. Notons tout de même que l'ascension sociale et financière de Rosalie Duthé, qui mourut riche et âgée après avoir connu l'[[Ancien Régime]], la [[Révolution française]] et sa [[Terreur (Révolution française)|Terreur]] et le [[Premier Empire]], est difficilement compatible avec un tel défaut.


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
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* [http://maxence2943.canalblog.com/archives/2008/09/03/10392460.html Biographie avec de nombreuses illustrations]
* [http://maxence2943.canalblog.com/archives/2008/09/03/10392460.html Biographie avec de nombreuses illustrations]


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[[Catégorie:Danseuse française]]
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[[Catégorie:Décès dans l'ancien 1er arrondissement de Paris]]
[[Catégorie:Décès à 81 ans]]

Dernière version du 28 janvier 2024 à 16:04

Rosalie Duthé
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Rosalie Duthé par Henri-Pierre Danloux, 1792

Catherine Rosalie Gérard, dite Rosalie Duthé, née le à Versailles et morte le à Paris[1], est une courtisane de la fin du XVIIIe siècle. Elle commence une carrière de danseuse de l'Opéra de Paris mais elle se fait connaître dans les fastes de la galanterie. Elle avait été reçue encore jeune par les demoiselles de Verrières, courtisanes du temps de Louis XV, dont l'une, Marie, est l'arrière-grand-mère de George Sand. Elle y fait la rencontre de personnages de qualité, car Mlle Duthé se fait apprécier par la fine fleur du Gotha et chez les « matadors de la finance », notamment Hocquart de Montfermeil grâce à qui elle a bientôt son hôtel particulier à l'angle des rues de la Chaussée d'Antin et Saint-Lazare. Sa réputation devint européenne et plusieurs têtes couronnées, à commencer par Christian VII de Danemark, le duc de Chartres ou le comte d'Artois, se flattèrent d'avoir fait sa conquête. Elle est en quelque sorte l'ancêtre des grandes courtisanes de la Belle Époque telles que Liane de Pougy, Cléo de Mérode ou Caroline Otero.[réf. nécessaire] Son plus grand admirateur et ami est le banquier Jean-Frédéric Perregaux qui, selon une légende, se serait donné la mort dans son château de Chilly-Mazarin en contemplant son portrait peint en 1792 par Danloux. Elle serait notamment à l’origine du stéréotype de la blonde idiote mais cela est contesté.

Modèle pour des peintres

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Mlle Duthé est sollicitée par les peintres de portrait qui, en diverses époques, obtiennent des séances de pose. Les portraits les plus fameux de Mlle Duthé sont le grand portrait en pied par François-Hubert Drouais, aujourd'hui dans les collections d'une branche anglaise de la famille de Rothschild. Un autre portraitiste attaché au souvenir de Mlle Duthé est Périn-Salbreux, plus connu comme miniaturiste mais qui laisse au moins cinq portraits dont l'un en main privée la représente nue, pudiquement assise à la sortie de son bain, œuvre qui est destinée à la salle de bains du comte d'Artois à Bagatelle. Un autre, encore plus suggestif, qui la représente allongée nue sur son lit, les cheveux défaits, est aujourd'hui conservé au musée de Reims. Le principal de cette série, est un grand portrait en pied cité dans les Mémoires secrets de Bachaumont. Il n'est plus localisable aujourd'hui mais on en connaît une copie avec variantes aujourd'hui conservée à Reims. Au musée de Tours, se trouve le portrait en buste, en médaillon ovale de la belle danseuse qui a littéralement fasciné Périn-Salbreux. Mme Vigée-Lebrun n'a jamais pris Duthé comme modèle, et un portrait présenté comme tel est une mauvaise copie du portrait de Mme Thilorier.

D'autres peintres ou dessinateurs, tels que Fragonard ou Lemoine, ont fixé ses traits, mais aussi les sculpteurs comme Defernex et Houdon ont réalisé des œuvres que l'on connaît seulement par des copies réalisées au XIXe siècle. Sous la Révolution française, le portraitiste Danloux fut le peintre préféré de Mlle Duthé qui lui a accordé des séances de pose dont l'artiste a consigné les aspects pittoresques dans son journal. Plus âgée, Mlle Duthé a continué d'inspirer de grands peintres, ainsi Prud'hon qui a réalisé son portrait en buste face à sa coiffeuse, la main posée sur sa cassette de bijoux, œuvre perdue que l'on connaît grâce à la gravure qui en a été tirée.

Dans la littérature, au cinéma et à la télévision

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Notes et références

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  1. Paris, État civil reconstitué, vue 36/51.
  2. Juliet Lapidos, « Depuis quand les blondes sont-elles des cruches? », sur slate.fr, (consulté le ).

Sources et bibliographie

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  • Olivier Blanc, Portraits de femmes, artistes et modèles au temps de Marie-Antoinette, Paris, Didier Carpentier, 2006.

Liens externes

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