« Iazyges » : différence entre les versions
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| ⚫ | Les '''Iazyges'''<ref>Graphie du dictionnaire latin-français [[Gaffiot]].</ref> ou '''Jazyges'''<ref>Graphie du dictionnaire historique Mourre, édition 1978.</ref> ou '''Yaziges''' sont, comme les [[Roxolans]], une des branches occidentales des [[Sarmates]] (en grec Σαυρομάτοι ou « en peau de lézard », probablement par allusion à leurs [[Cataphracte (armure)|armures à écailles]]<ref>Voir {{ouvrage|auteur=[[Pierre Petit (poète)|Pierre Petit]]|titre=Traité historique sur les Amazones|volume=1|numéro chapitre=XIV|chap=Éducation des Amazones|passage=152-153|année=1718| lieu=Leyde|éditeur=J. A. Langerak}}.</ref>), un [[Peuple cavalier|peuple des steppes]] d’origine [[Scythes|scythique]] selon [[Hérodote]], donc [[Langues iraniennes|iranienne]]. Ils apparaissent autour de la [[mer d'Azov|Méotide]] et font partie des premiers groupes sarmates à avoir migré vers l’ouest. La force principale des Iazyges réside dans leur [[Archer|archerie]] et leur [[cavalerie]] très mobile. Leur nom est proche de ceux d’Asses, Osses, [[Iasses]] ou [[Ossètes]] portés par les [[Alains]] et leurs descendants, mais les [[Protochronisme|protochronistes]] des pays [[slaves]] affirment qu’il vient du mot [[Langues slaves|slave]] ''iazyk'' qui signifie « langue », « langage » (en tchèque et en slovaque ''jazyk''). |
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| nom = Iazyges |
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| légende = Territoire iazyge<ref>Valentin Vasiljevič Sedov, Sloveni u dalekoj prošlosti, Novi Sad, 2012.</ref>{{,}}<ref>https://s21.postimg.org/falyiw9hj/Pict0001447.jpg</ref> |
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| période = [[Antiquité]] |
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| ethnie = [[Indo-Européens]] |
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| langue = [[Langues indo-iraniennes|Sauromate]] |
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| religion = [[Chamanisme]], divinités [[anthropozoomorphe]]s : [[centaure]]s, [[Chimère (mythologie)|chimères]], [[Dragon (créature fantastique)|dragons]]… |
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| région = [[Alföld|Plaine de la Tissia]] |
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| région actuelle = [[Hongrie]] orientale, [[Roumanie]] du nord-ouest |
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[[Image:Dacia 125.png|vignette|Iazyges en Dacie vers 125]] |
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[[Image:Limes4.png|vignette|Limes de Pannonie]] |
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[[Image:Pannonia03 en.png|vignette|Iazyges de Pannonie vers 350]] |
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| ⚫ | Les '''Iazyges'''<ref>Graphie du dictionnaire latin-français [[Gaffiot]].</ref> ou '''Jazyges'''<ref>Graphie du dictionnaire historique Mourre, édition 1978.</ref> ou '''Yaziges''' sont, comme les [[Roxolans]], une des branches occidentales des [[Sarmates]] (en grec Σαυρομάτοι ou « en peau de lézard », probablement par allusion à leurs [[Cataphracte (armure)|armures à écailles]]<ref>Voir {{ouvrage|auteur=[[Pierre Petit (poète)|Pierre Petit]]|titre=Traité historique sur les Amazones|volume=1|numéro chapitre=XIV|chap=Éducation des Amazones|passage=152-153|année=1718| lieu=Leyde|éditeur=J. A. Langerak}}.</ref>), un [[Peuple cavalier|peuple des steppes]] d’origine [[Scythes|scythique]] selon [[Hérodote]], donc de langue [[Langues iraniennes|iranienne]]. Ils apparaissent autour de la [[mer d'Azov|Méotide]] et font partie des premiers groupes sarmates à avoir migré vers l’ouest. La force principale des Iazyges réside dans leur [[Archer|archerie]] et leur [[cavalerie]] très mobile. Leur nom est proche de ceux d’Asses, Osses, [[Iasses]] ou [[Ossètes]] portés par les [[Alains]] et leurs descendants, mais les [[Protochronisme|protochronistes]] des pays [[slaves]] affirment qu’il vient du mot [[Langues slaves|slave]] ''iazyk'' qui signifie « langue », « langage » (en tchèque et en slovaque ''jazyk''). Parallèlement, c'est à la même époque que le terme ''Nemci'', ''Nijemci'', ''Немыч'', ''Němci'', ''немците'' désignant les Allemands s'est imposé à toutes les tribus slaves, un terme slave qui désigne une « personne muette ». |
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== Les Iazyges et Rome == |
== Les Iazyges et Rome == |
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| ⚫ | Vers [[20|20 {{ap JC}}]], les Iazyges s’installent sur la frontière [[Danube|danubienne]] de l’[[Empire romain]] dans le [[bassin du moyen Danube]] en tant qu’alliés de [[Empire romain|Rome]], qui tente d’encercler la [[Dacie]]<ref>[http://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/chronologie_roumanie_des_origines_a_la_dacie_romaine.asp « Chronologie Roumanie. Des origines à la Dacie romaine »], ''clio.fr''</ref>. Dès le {{Ier siècle}}, ils entretiennent des relations commerciales avec les Romains. Sous la [[Flaviens|dynastie flavienne]] jusqu’au {{IIIe siècle}}, ils font partie des peuples « [[barbare]]s » [[Clientélisme (Rome)|clients des Romains]]. Cependant les nombreux incidents entre les légions et les Iazyges prouvent que l’alliance était fragile, et sous le règne de [[Domitien]], ils se joignent aux [[Suèves]] (peuple [[Germains|germanique]] qui a donné son nom à la [[Souabe]]) pour envahir temporairement la [[Pannonie]] en [[92]]<ref>Patrick Le Roux, ''Le Haut-Empire romain en Occident d'Auguste aux Sévères'', éditions du Seuil, collection « Points – histoire »,1998, p. 72.</ref>. Il faut l’intervention militaire de l’empereur lui-même pour les repousser. L’animosité entre les [[Daces]] restés libres et les Iazyges, se mue ensuite en complicité avec comme conséquence de nombreux raids des nouveaux alliés dans les provinces de la [[Dacie trajane|Dacie romaine]] et de la [[Mésie]]. Sous l'empereur [[Marc Aurèle]], ils envahissent de nouveau l’Empire sous la pression des [[Goths]] qui migrent vers l’Ouest et les repoussent ou les entraînent contre le ''[[limes]]''<ref>Paul Petit et Yann Le Bohec, « Le Haut Empire », ''Encyclopædia Universalis'', DVD, 2007.</ref>. Le roi [[Banadaspus]] tente de conclure un accord de paix avec l'empereur Marc Aurèle mais il est renversé en 174 par son peuple qui choisit un nouveau roi, [[Banadaspus|Zanticus]]. |
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| ⚫ | Les légions romaines doivent donc de nouveau intervenir sur les rives du Danube pour les repousser en [[175]]<ref>[http://www.insecula.com/contact/A003651.html « Marcus Aurelius Antoninus »], ''insecula.com''</ref>. Les conditions imposées par l’empereur sont extrêmement dures : selon le récit de [[Dion Cassius]], les Iazyges doivent se retirer des rives du Danube et fournir {{formatnum:8000}} hommes comme [[troupes auxiliaires|auxiliaires]] pour la cavalerie romaine. {{formatnum:5500}} d’entre eux sont envoyés dans l’[[Bretagne (province romaine)|île de (Grande-) Bretagne]]<ref>{{en}} [http://www.acronet.net/~magyar/english/96-10/szarme.htm ''Sarmatian - Iazyg presence in the Carpathian basin and western Europe. VANISHED CIVILIZATIONS of the Ancient World'', Edited by Edward Bacon]</ref> où Rome les répartit le long du ''limes'', le [[mur d'Hadrien]] par groupes de 500. Plusieurs découvertes archéologiques témoignent de leur présence, comme la stèle funéraire de [[Chester ( |
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| ⚫ | Les légions romaines doivent donc de nouveau intervenir sur les rives du Danube pour les repousser en [[175]]<ref>[http://www.insecula.com/contact/A003651.html « Marcus Aurelius Antoninus »], ''insecula.com''</ref>. Les conditions imposées par l’empereur sont extrêmement dures : selon le récit de [[Dion Cassius]], les Iazyges doivent se retirer des rives du Danube et fournir {{formatnum:8000}} hommes comme [[troupes auxiliaires|auxiliaires]] pour la cavalerie romaine. {{formatnum:5500}} d’entre eux sont envoyés dans l’[[Bretagne (province romaine)|île de (Grande-) Bretagne]]<ref>{{en}} [http://www.acronet.net/~magyar/english/96-10/szarme.htm ''Sarmatian - Iazyg presence in the Carpathian basin and western Europe. VANISHED CIVILIZATIONS of the Ancient World'', Edited by Edward Bacon]</ref> où Rome les répartit le long du ''limes'', le [[mur d'Hadrien]] par groupes de 500. Plusieurs découvertes archéologiques témoignent de leur présence, comme la stèle funéraire de [[Chester (Royaume-Uni)|Chester]] montrant un cavalier sarmate<ref>''Ibid.''</ref>. Un ''numerus equitum Sarmatarum'' fut ainsi formé en Grande-Bretagne (l’inscription fut retrouvée près de [[Ribchester]], région de pâturages adaptée à l’élevage équin) : cette unité irrégulière, tant par son statut que par ses méthodes de combat, fut intégrée à la structure régulière des régiments auxiliaires, avec la création d’une ''ala Sarmatarum''<ref name=AB58>[[Alessandro Barbero]] (2006), ''Barbares. Immigrés, réfugiés et déportés dans l'Empire romain'' (éd. Tallandier, 2009 et 2011 pour la version française, {{p.}}58-59)</ref>. Au début du {{Ve siècle}}, un ''cuneus Sarmatarum'' est encore présent en Grande-Bretagne, ''cuneus'' désignant alors tout régiment de cavalerie<ref name=AB58/>. |
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| ⚫ | Les Iazyges restés sur place continuent cependant à faire pression sur la frontière danubienne : ils occupent la [[Dacie]] pendant une grande partie du {{IIIe siècle}}. [[Maximien Hercule|Maximien]], co-Auguste de [[Dioclétien]], les bat finalement à la fin du {{s-|III|e}}. [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin {{Ier}}]] permet à un grand nombre d’entre eux de s’installer comme fermiers dans les [[Balkans]], en même temps que le peuple [[Daces|dace]] des [[Carpes]], et certains historiens y voient les ancêtres des [[Albanais]]<ref>[[Eqrem Çabej]], [[Eric Hamp]], Georgiev, Kortlandt, [[Walter Porzig]], Sergent et d’autres [[linguiste]]s considèrent que l’albanais se rattache aux langues [[Thraces|thraco-daces]] et [[Scythes|iraniennes]] (elles-mêmes [[Langues indo-européennes|indo-européennes]]) et non à l’[[illyrien]] qui, lui, a évolué par [[romanisation]] en [[illyro-roman]], |
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| ⚫ | Les Iazyges restés sur place continuent cependant à faire pression sur la frontière danubienne : ils occupent la [[Dacie]] pendant une grande partie du {{IIIe siècle}}. [[Maximien Hercule|Maximien]], co-Auguste de [[Dioclétien]], les bat finalement à la fin du {{s-|III|e}}. [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin {{Ier}}]] permet à un grand nombre d’entre eux de s’installer comme fermiers dans les [[Balkans]], en même temps que le peuple [[Daces|dace]] des [[Carpes]], et certains historiens y voient les ancêtres des [[Albanais]]<ref>[[Eqrem Çabej]], [[Eric Hamp]], Georgiev, Kortlandt, [[Walter Porzig]], Sergent et d’autres [[linguiste]]s considèrent que l’albanais se rattache aux langues [[Thraces|thraco-daces]] et [[Scythes|iraniennes]] (elles-mêmes [[Langues indo-européennes|indo-européennes]]) et non à l’[[illyrien]] qui, lui, a évolué par [[romanisation (écriture)|romanisation]] en [[illyro-roman]], c'est-à-dire en [[dalmate]], à la manière dont le [[gallo-roman]] a remplacé le [[langues celtiques|celtique]] en [[Gaule]]. De plus l’[[albanais]] a emprunté tout son vocabulaire maritime au [[latin]] et au [[Langue grecque|grec]]. C'est pourquoi ces auteurs affirment que les ancêtres des Albanais ont vécu au nord et à l’est de l’actuelle Albanie, et que les régions côtières de ce pays (thème du Dyrrhacheion) étaient initialement gréco-latines. De nos jours, l'existence en [[Albanais (langue)|albanais]] de mots empruntés au [[Proto-roumain|roman oriental balkanique]] et en roumain de mots de substrat apparentés à des mots albanais, corrobore cette manière de voir.</ref>. |
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| ⚫ | Leur nom disparaît avec les [[Invasions barbares|grandes invasions]] du {{Ve siècle}}. Cependant leurs descendants [[Alains]] et notamment [[Iasses]] laissent des toponymes comme la Jazygie (comitat de [[Jász-Nagykun-Szolnok]] en [[Hongrie]]) et [[Iași|Jassy]] (capitale de la [[Moldavie (région)|Moldavie historique]], en [[Roumanie]]). |
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| ⚫ | Leur nom disparaît avec les [[Invasions barbares|grandes invasions]] du {{Ve siècle}}. Cependant leurs descendants [[Alains]] et notamment [[Iasses]] laissent des toponymes comme la Jazygie (comitat de [[Jász-Nagykun-Szolnok]] en [[Hongrie]]) et [[Iași|Jassy]] (capitale de la [[Moldavie (région historique)|Moldavie historique]], en [[Roumanie]]). |
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Dernière version du 9 février 2024 à 16:42
| Iazyges | |
 Territoire iazyge[1],[2] | |
| Période | Antiquité |
|---|---|
| Ethnie | Indo-Européens |
| Langue(s) | Sauromate |
| Religion | Chamanisme, divinités anthropozoomorphes : centaures, chimères, dragons… |
| Région d'origine | Plaine de la Tissia |
| Région actuelle | Hongrie orientale, Roumanie du nord-ouest |
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Les Iazyges[3] ou Jazyges[4] ou Yaziges sont, comme les Roxolans, une des branches occidentales des Sarmates (en grec Σαυρομάτοι ou « en peau de lézard », probablement par allusion à leurs armures à écailles[5]), un peuple des steppes d’origine scythique selon Hérodote, donc de langue iranienne. Ils apparaissent autour de la Méotide et font partie des premiers groupes sarmates à avoir migré vers l’ouest. La force principale des Iazyges réside dans leur archerie et leur cavalerie très mobile. Leur nom est proche de ceux d’Asses, Osses, Iasses ou Ossètes portés par les Alains et leurs descendants, mais les protochronistes des pays slaves affirment qu’il vient du mot slave iazyk qui signifie « langue », « langage » (en tchèque et en slovaque jazyk). Parallèlement, c'est à la même époque que le terme Nemci, Nijemci, Немыч, Němci, немците désignant les Allemands s'est imposé à toutes les tribus slaves, un terme slave qui désigne une « personne muette ».
Les Iazyges et Rome
[modifier | modifier le code]Vers 20 apr. J.-C., les Iazyges s’installent sur la frontière danubienne de l’Empire romain dans le bassin du moyen Danube en tant qu’alliés de Rome, qui tente d’encercler la Dacie[6]. Dès le Ier siècle, ils entretiennent des relations commerciales avec les Romains. Sous la dynastie flavienne jusqu’au IIIe siècle, ils font partie des peuples « barbares » clients des Romains. Cependant les nombreux incidents entre les légions et les Iazyges prouvent que l’alliance était fragile, et sous le règne de Domitien, ils se joignent aux Suèves (peuple germanique qui a donné son nom à la Souabe) pour envahir temporairement la Pannonie en 92[7]. Il faut l’intervention militaire de l’empereur lui-même pour les repousser. L’animosité entre les Daces restés libres et les Iazyges, se mue ensuite en complicité avec comme conséquence de nombreux raids des nouveaux alliés dans les provinces de la Dacie romaine et de la Mésie. Sous l'empereur Marc Aurèle, ils envahissent de nouveau l’Empire sous la pression des Goths qui migrent vers l’Ouest et les repoussent ou les entraînent contre le limes[8]. Le roi Banadaspus tente de conclure un accord de paix avec l'empereur Marc Aurèle mais il est renversé en 174 par son peuple qui choisit un nouveau roi, Zanticus.
Les légions romaines doivent donc de nouveau intervenir sur les rives du Danube pour les repousser en 175[9]. Les conditions imposées par l’empereur sont extrêmement dures : selon le récit de Dion Cassius, les Iazyges doivent se retirer des rives du Danube et fournir 8 000 hommes comme auxiliaires pour la cavalerie romaine. 5 500 d’entre eux sont envoyés dans l’île de (Grande-) Bretagne[10] où Rome les répartit le long du limes, le mur d'Hadrien par groupes de 500. Plusieurs découvertes archéologiques témoignent de leur présence, comme la stèle funéraire de Chester montrant un cavalier sarmate[11]. Un numerus equitum Sarmatarum fut ainsi formé en Grande-Bretagne (l’inscription fut retrouvée près de Ribchester, région de pâturages adaptée à l’élevage équin) : cette unité irrégulière, tant par son statut que par ses méthodes de combat, fut intégrée à la structure régulière des régiments auxiliaires, avec la création d’une ala Sarmatarum[12]. Au début du Ve siècle, un cuneus Sarmatarum est encore présent en Grande-Bretagne, cuneus désignant alors tout régiment de cavalerie[12].
Les Iazyges restés sur place continuent cependant à faire pression sur la frontière danubienne : ils occupent la Dacie pendant une grande partie du IIIe siècle. Maximien, co-Auguste de Dioclétien, les bat finalement à la fin du IIIe siècle. Constantin Ier permet à un grand nombre d’entre eux de s’installer comme fermiers dans les Balkans, en même temps que le peuple dace des Carpes, et certains historiens y voient les ancêtres des Albanais[13].
Leur nom disparaît avec les grandes invasions du Ve siècle. Cependant leurs descendants Alains et notamment Iasses laissent des toponymes comme la Jazygie (comitat de Jász-Nagykun-Szolnok en Hongrie) et Jassy (capitale de la Moldavie historique, en Roumanie).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Valentin Vasiljevič Sedov, Sloveni u dalekoj prošlosti, Novi Sad, 2012.
- https://s21.postimg.org/falyiw9hj/Pict0001447.jpg
- Graphie du dictionnaire latin-français Gaffiot.
- Graphie du dictionnaire historique Mourre, édition 1978.
- Voir Pierre Petit, Traité historique sur les Amazones, vol. 1, Leyde, J. A. Langerak, , chap. XIV (« Éducation des Amazones »), p. 152-153.
- « Chronologie Roumanie. Des origines à la Dacie romaine », clio.fr
- Patrick Le Roux, Le Haut-Empire romain en Occident d'Auguste aux Sévères, éditions du Seuil, collection « Points – histoire »,1998, p. 72.
- Paul Petit et Yann Le Bohec, « Le Haut Empire », Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.
- « Marcus Aurelius Antoninus », insecula.com
- (en) Sarmatian - Iazyg presence in the Carpathian basin and western Europe. VANISHED CIVILIZATIONS of the Ancient World, Edited by Edward Bacon
- Ibid.
- Alessandro Barbero (2006), Barbares. Immigrés, réfugiés et déportés dans l'Empire romain (éd. Tallandier, 2009 et 2011 pour la version française, p. 58-59)
- Eqrem Çabej, Eric Hamp, Georgiev, Kortlandt, Walter Porzig, Sergent et d’autres linguistes considèrent que l’albanais se rattache aux langues thraco-daces et iraniennes (elles-mêmes indo-européennes) et non à l’illyrien qui, lui, a évolué par romanisation en illyro-roman, c'est-à-dire en dalmate, à la manière dont le gallo-roman a remplacé le celtique en Gaule. De plus l’albanais a emprunté tout son vocabulaire maritime au latin et au grec. C'est pourquoi ces auteurs affirment que les ancêtres des Albanais ont vécu au nord et à l’est de l’actuelle Albanie, et que les régions côtières de ce pays (thème du Dyrrhacheion) étaient initialement gréco-latines. De nos jours, l'existence en albanais de mots empruntés au roman oriental balkanique et en roumain de mots de substrat apparentés à des mots albanais, corrobore cette manière de voir.
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
