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« Bataille de Saint-Mihiel » : différence entre les versions

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{{Infobox Conflit militaire
{{Infobox Conflit militaire
| image = World War I photographs - NARA - 285372.jpg
| image = World War I photographs - NARA - 285372.jpg
| légende = Les ingénieurs américains revenant de Saint-Mihiel
| légende = Le [[Génie militaire|génie]] américain revenant de Saint-Mihiel
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| combattants2 = {{Empire allemand}} <br /> {{Autriche-Hongrie}}
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| forces1 = 11 divisions américaines<br />4 divisions françaises<br />3100 canons<br />1444 avions<br />310 chars
| forces1 = 11 divisions américaines<br />4 divisions françaises<br />3100 canons<br />1444 avions<br />310 chars
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| forces2 = 13 divisions
| pertes1 = 7 000 hommes
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=== 1915 - Bataille de Woëvre (5-14 avril) ===
=== 1915 - Bataille de Woëvre (5-14 avril) ===
[[image:120e RI landwehr baviere 91087.jpg|vignette|centre|Un corps d'armée bavaroise s'installait autour de Saint-Mihiel et y organisait ses cimetières, ici le 120{{e}} RI de Landwehr.]]
[[image:120e RI landwehr baviere 91087.jpg|vignette|centre|Un corps d'armée bavaroise s'installait autour de Saint-Mihiel et y organisait ses cimetières, ici le 120{{e}} RI de Landwehr.]]
Dans une note du {{date|20 janvier 1915}}, [[Joseph Joffre|Joffre]] prescrivait trois offensives de printemps, dont une combinée par la [[1re armée (France)|{{1re|armée}}]], le détachement d'armée du [[Augustin Gérard|Général Gérard]] et la garnison de [[Verdun]] dans la [[Woëvre]] pour réduire la poche de Saint-Mihiel.<ref name=":0">{{Lien web |langue= |auteur=État-major du détachement d'armée du général Gérard |titre=Journal des Marches et Opérations du détachement d'armée du général Gérard. |url=https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YToxMDp7czoxMDoidHlwZV9mb25kcyI7czo3OiJhcmtvX2lyIjtzOjg6ImltZ190eXBlIjtzOjM6ImpwZyI7czo0OiJyZWYwIjtzOjQ6IjQzMzYiO3M6NDoicmVmMSI7czoxOiI3IjtzOjQ6InJlZjIiO2k6NjAxODtzOjQ6InJlZjMiO3M6Njk6IjFHTS9KVU5JVEVTMTQxOC9MT1QxMy8yNl9OXzU5XzAwMi9TSERHUl9fR1JfMjZfTl81OV9fMDAyX18wMDAxX19ULkpQRyI7czo0OiJyZWY0IjtzOjY5OiIxR00vSlVOSVRFUzE0MTgvTE9UMTMvMjZfTl81OV8wMDIvU0hER1JfX0dSXzI2X05fNTlfXzAwMl9fMDA0NV9fVC5KUEciO3M6MTg6ImlkX2Fya19lYWRfZmFtaWxsZSI7aTowO3M6MTY6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWwiO2I6MTtzOjIxOiJ2aXNpb25uZXVzZV9odG1sX21vZGUiO3M6NDoicHJvZCI7fQ==#uielem_move=741.328125%2C73&uielem_islocked=0&uielem_zoom=41&uielem_brightness=0&uielem_contrast=0&uielem_isinverted=0&uielem_rotate=F |site=memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr |année=1915 |consulté le=07 novembre 2020}}</ref>
Dans une note du {{date|20 janvier 1915}}, [[Joseph Joffre|Joffre]] prescrivait trois offensives de printemps, dont une combinée par la [[1re armée (France)|{{1re|armée}}]], le détachement d'armée du [[Augustin Gérard|Général Gérard]] et la garnison de [[Verdun]] dans la [[Woëvre]] pour réduire la poche de Saint-Mihiel<ref name=":0">{{Lien web |auteur=État-major du détachement d'armée du général Gérard |titre=Journal des Marches et Opérations du détachement d'armée du général Gérard. |url=https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YToxMDp7czoxMDoidHlwZV9mb25kcyI7czo3OiJhcmtvX2lyIjtzOjg6ImltZ190eXBlIjtzOjM6ImpwZyI7czo0OiJyZWYwIjtzOjQ6IjQzMzYiO3M6NDoicmVmMSI7czoxOiI3IjtzOjQ6InJlZjIiO2k6NjAxODtzOjQ6InJlZjMiO3M6Njk6IjFHTS9KVU5JVEVTMTQxOC9MT1QxMy8yNl9OXzU5XzAwMi9TSERHUl9fR1JfMjZfTl81OV9fMDAyX18wMDAxX19ULkpQRyI7czo0OiJyZWY0IjtzOjY5OiIxR00vSlVOSVRFUzE0MTgvTE9UMTMvMjZfTl81OV8wMDIvU0hER1JfX0dSXzI2X05fNTlfXzAwMl9fMDA0NV9fVC5KUEciO3M6MTg6ImlkX2Fya19lYWRfZmFtaWxsZSI7aTowO3M6MTY6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWwiO2I6MTtzOjIxOiJ2aXNpb25uZXVzZV9odG1sX21vZGUiO3M6NDoicHJvZCI7fQ==#uielem_move=741.328125%2C73&uielem_islocked=0&uielem_zoom=41&uielem_brightness=0&uielem_contrast=0&uielem_isinverted=0&uielem_rotate=F |site=memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr |année=1915 |consulté le=07 novembre 2020}}</ref>.
==== Objectif et moyens ====
==== Objectif et moyens ====
Le détachement d'armée du [[Augustin Gérard|Général Gérard]] formé spécifiquement pour l'occasion est composé du:
Le détachement d'armée du [[Augustin Gérard|Général Gérard]] formé spécifiquement pour l'occasion est composé du :


* [[1er corps d'armée (France)|1<sup>er</sup> Corps d'Armée]] du [[Adolphe Guillaumat|Général Guillaumat]];
* [[1er corps d'armée (France)|1<sup>er</sup> Corps d'Armée]] du [[Adolphe Guillaumat|Général Guillaumat]] ;
* [[2e corps d'armée (France)|2<sup>e</sup> Corps d'Armée]] du [[Augustin Gérard|Général Gérard]];
* [[2e corps d'armée (France)|2<sup>e</sup> Corps d'Armée]] du [[Augustin Gérard|Général Gérard]] ;
* la Division de marche du [[Général de Morlaincourt]];
* la [[132e division d'infanterie (France)|Division de marche]] du Général de Morlaincourt ;
* une division de cavalerie et État-major du Corps [[Louis Conneau|Conneau]];
* une division de cavalerie et État-major du Corps [[Louis Conneau|Conneau]] ;
* une artillerie lourde d'armée;
* une artillerie lourde d'armée ;
* un service d'aviation.<ref name=":0" />
* un service d'aviation<ref name=":0" />.


Le détachement d'armée a pour mission principale d'attaquer vers l'est pour atteindre la ligne [[Parfondrupt]] - [[Brainville (Meurthe-et-Moselle)|Brainville]] - [[Hannonville-Suzémont|Hannonville]] - [[Sponville]].<ref name=":0" />
Le détachement d'armée a pour mission principale d'attaquer vers l'est pour atteindre la ligne [[Parfondrupt]] - [[Brainville (Meurthe-et-Moselle)|Brainville]] - [[Hannonville-Suzémont|Hannonville]] - [[Sponville]]<ref name=":0" />.


Une partie du détachement composée de la division Morlaincourt et d'une des divisions de {{2e|ligne}} attaquera en direction de [[Lachaussée|Lachassée]] - [[Woël|Woel]] - [[Avillers-Sainte-Croix|Avillers]].<ref name=":0" />
Une partie du détachement composée de la division Morlaincourt et d'une des divisions de {{2e|ligne}} attaquera en direction de [[Lachaussée|Lachassée]] - [[Woël|Woel]] - [[Avillers-Sainte-Croix|Avillers]]<ref name=":0" />.


La [[1re armée (France)|{{1re|armée}}]] du général [[Augustin Dubail|Dubail]] participe en partie par le:
La [[1re armée (France)|{{1re|armée}}]] du général [[Augustin Dubail|Dubail]] participe en partie par le :
* [[6e corps d'armée (France)|{{6e}} Corps d'Armée]] pour appuyer l'action du détachement d'armée Gérard.
* [[6e corps d'armée (France)|{{6e}} Corps d'Armée]] pour appuyer l'action du détachement d'armée Gérard.
* [[12e corps d'armée (France)|{{12e}} Corps d'Armée]] pour l'attaque face au nord entre Saint-Mihiel et [[Pont-à-Mousson]] en direction de [[Thiaucourt-Regniéville|Thiaucourt]].<ref name=":0" />
* [[12e corps d'armée (France)|{{12e}} Corps d'Armée]] pour l'attaque face au nord entre Saint-Mihiel et [[Pont-à-Mousson]] en direction de [[Thiaucourt-Regniéville|Thiaucourt]]<ref name=":0" />.
Enfin, la garnison de [[Verdun]] sera chargée de couvrir le flanc gauche du détachement d'armée Gérard dans la direction d'[[Étain (Meuse)|Etain]].<ref name=":0" />
Enfin, la garnison de [[Verdun]] sera chargée de couvrir le flanc gauche du détachement d'armée Gérard dans la direction d'[[Étain (Meuse)|Etain]]<ref name=":0" />.


Le général commandant le [[Groupe d'armées de l'Est|groupe provisoire de l'est]] mentionne en date du {{date-|26 mars 1915}} dans l'instruction personnelle et secrète 929 : " L'opération doit être préparée dans le plus grand secret et exécutée avec une rapidité et une énergie extrêmes. Il faut qu'elle ait le caractère d'une surprise violente."<ref name=":0" />
Le général commandant le [[Groupe d'armées de l'Est|groupe provisoire de l'est]] mentionne en date du {{date-|26 mars 1915}} dans l'instruction personnelle et secrète {{numéro|929}} : {{Citation|L'opération doit être préparée dans le plus grand secret et exécutée avec une rapidité et une énergie extrêmes. Il faut qu'elle ait le caractère d'une surprise violente.}}<ref name=":0" />


==== Déroulement ====
==== Déroulement ====
L'état-major du détachement d'armée du général Gérard se réuni le {{date-|26 mars 1915}} à midi à l'Hotel d'Anglemont de [[Verdun]].<ref name=":0" />
L'état-major du détachement d'armée du général Gérard se réunit le {{date-|26 mars 1915}} à midi à l'Hotel d'Anglemont de [[Verdun]]<ref name=":0" />.


La mise en batterie de l'artillerie s'étale du {{date-|26 mars}} au {{date-|3 avril}}. Le {{date-|4 avril}}, les réglages commences mais sont très perturbés par le temps brumeux et pluvieux.<ref name=":0" />
La mise en batterie de l'artillerie s'étale du {{date-|26 mars}} au {{date-|3 avril}}. Le {{date-|4 avril}}, les réglages commencent mais sont très perturbés par le temps brumeux et pluvieux<ref name=":0" />.


Les 1<sup>er</sup> et 2<sup>e</sup> Corps d'armée, étant affectés initialement à la IV<sup>e</sup> armée, se trouvent dans la région de Châlons-sur-Marne le {{date-|26 mars}}. Le {{date-|4 avril}} midi les troupes sont dans le secteur de l'attaque. Dans la nuit du 4 au {{date-|5 avril}}, les troupes d'attaque prennent leur place.<ref name=":0" />
Les 1<sup>er</sup> et 2<sup>e</sup> Corps d'armée, étant affectés initialement à la IV<sup>e</sup> armée, se trouvent dans la région de Châlons-sur-Marne le {{date-|26 mars}}. Le {{date-|4 avril}} midi, les troupes sont dans le secteur de l'attaque. Dans la nuit du 4 au {{date-|5 avril}}, les troupes d'attaque prennent leur place<ref name=":0" />.


Le {{date-|2 avril}}, les reconnaissance par avion commence. Le 3 et le {{date-|4 avril}}, elles sont annulées par le mauvais temps.<ref name=":0" />
Le {{date-|2 avril}}, les reconnaissances par avion commencent. Le 3 et le {{date-|4 avril}}, elles sont annulées par le mauvais temps<ref name=":0" />.


La bataille commence le [[5 avril]] dont l'heure de déclenchement est décalé de la matinée au début d'après-midi à cause du mauvais temps. Elle débute à 14h15. Rapidement, les troupes se rendent compte que la préparation d'artillerie n'a pas ouvert de brèche dans les réseaux de barbelés. Les pluies continues rendent rapidement le terrain difficilement praticable. Le 3 premiers jours de l'attaque n'ont pas permis de pénétrer les réseaux de barbelés. Le {{date-|8 avril}} est consacré à l'organisation du terrain conquis et à l'ouverture de brèches par l'artillerie dans les réseaux de barbelés. En soirée, ces brèches sont encore trop peu nombreuses. Les attaques reprennent le [[9 avril|9]] avril puis le 12 et le {{date-|13 avril}} sans plus de succès. Le manque d'efficacité des tirs d'artillerie dû à de multiples facteurs en est la principale cause retenue. Quelques coups de forces sont finalement tentés le {{date-|14 avril}} sans succès.<ref name=":0" />
La bataille commence le [[5 avril]] dont l'heure de déclenchement est décalée de la matinée au début d'après-midi à cause du mauvais temps. Elle débute à 14h15. Rapidement, les troupes se rendent compte que la préparation d'artillerie n'a pas ouvert de brèche dans les réseaux de barbelés. Les pluies continues rendent rapidement le terrain difficilement praticable. Le 3 premiers jours de l'attaque n'ont pas permis de pénétrer les réseaux de barbelés. Le {{date-|8 avril}} est consacré à l'organisation du terrain conquis et à l'ouverture de brèches par l'artillerie dans les réseaux de barbelés. En soirée, ces brèches sont encore trop peu nombreuses. Les attaques reprennent le [[9 avril|9]] avril puis le 12 et le {{date-|13 avril}} sans plus de succès. Le manque d'efficacité des tirs d'artillerie dû à de multiples facteurs en est la principale cause retenue. Quelques coups de forces sont finalement tentés le {{date-|14 avril}} sans succès<ref name=":0" />.


Pour le 6<sup>e</sup> corps d'armée, le {{date-|9 avril}} - La ligne de crête des [[Bataille des Éparges|Éparges]] est prise par le [[106e régiment d'infanterie|{{106e}} R.I.]] et le [[25e bataillon de chasseurs alpins|{{25e}} Bataillon de Chasseurs à Pied]] soutenus par le [[132e régiment d'infanterie|{{132e}} R.I.]]
Pour le 6<sup>e</sup> corps d'armée, le {{date-|9 avril}} - La ligne de crête des [[Bataille des Éparges|Éparges]] est prise par le [[106e régiment d'infanterie|{{106e}} R.I.]] et le [[25e bataillon de chasseurs alpins|{{25e}} Bataillon de Chasseurs à Pied]] soutenus par le [[132e régiment d'infanterie|{{132e}} R.I.]]


La dissolution du détachement d'armée Gérard est actée le {{date-|23 avril}} 0h00.<ref name=":0" />
La dissolution du détachement d'armée Gérard est actée le {{date-|23 avril}} 0h00<ref name=":0" />.
=== 1918 - Bataille de Saint-Mihiel (12-13 septembre) ===
=== 1918 - Bataille de Saint-Mihiel (12-13 septembre) ===
{{Article détaillé|Ordre de bataille lors de la bataille du saillant de Saint-Mihiel }}
==== Objectif et moyens ====
==== Objectif et moyens ====
Dès le {{date-|24 juillet}}, pendant la [[Bataille de la Marne (1918)|Bataille de la Marne]], au quartier général du château de Bombon, le maréchal [[Ferdinand Foch|Foch]] a exposé ses vues aux grands chefs des armées alliées, [[Douglas Haig|Haig]], [[John Pershing|Pershing]] et [[Philippe Pétain|Pétain]]. Les armées de l'Entente, ayant atteint l'égalité dans le nombre des combattants, la supériorité dans le nombre des divisions en réserve, ainsi qu'en matière d'aviation, de chars d'assaut et même d'artillerie, et pris l'ascendant moral, ''le moment est venu de quitter l'attitude générale défensive imposée jusqu'ici par l'infériorité numérique et de passer à l'offensive''. L'objectif est de réduire par deux armées franco-anglaises le saillant de [[Montdidier (Somme)|Montdidier]] pour dégager la voie [[Paris]]-[[Amiens]], celui de la [[Lys (affluent de l'Escaut)|Lys]] par les Britanniques pour dégager les mines du Nord ainsi que le saillant de Saint-Mihiel par une armée américaine pour achever le dégagement de Paris-[[Avricourt (Meurthe-et-Moselle)|Avricourt]].<br />
Dès le {{date-|24 juillet}}, pendant la [[Bataille de la Marne (1918)|Bataille de la Marne]], au quartier général du château de Bombon, le maréchal [[Ferdinand Foch|Foch]] a exposé ses vues aux grands chefs des armées alliées, [[Douglas Haig|Haig]], [[John Pershing|Pershing]] et [[Philippe Pétain|Pétain]]. Les armées de l'Entente, ayant atteint l'égalité dans le nombre des combattants, la supériorité dans le nombre des divisions en réserve, ainsi qu'en matière d'aviation, de chars d'assaut et même d'artillerie, et pris l'ascendant moral, ''le moment est venu de quitter l'attitude générale défensive imposée jusqu'ici par l'infériorité numérique et de passer à l'offensive''. L'objectif est de réduire par deux armées franco-anglaises le saillant de [[Montdidier (Somme)|Montdidier]] pour dégager la voie [[Paris]]-[[Amiens]], celui de la [[Lys (affluent de l'Escaut)|Lys]] par les Britanniques pour dégager les mines du Nord ainsi que le saillant de Saint-Mihiel par une armée américaine pour achever le dégagement de Paris-[[Avricourt (Meurthe-et-Moselle)|Avricourt]].<br /> Il faut attendre les [[12 septembre|12]] et {{date|13 septembre 1918}} et l’aide de l'armée américaine (dont la [[2e division d'infanterie (États-Unis)|{{2e|division}} d'infanterie]]) de l'[[American Expeditionary Force]], commandée par le [[John Pershing|général Pershing]], pour que cette zone soit réduite.
{{Article détaillé|Ordre de bataille lors de la bataille du saillant de Saint-Mihiel }}
Il faut attendre les [[12 septembre|12]] et {{date|13 septembre 1918}} et l’aide de l'armée américaine (dont la [[2e division d'infanterie (États-Unis)|{{2e|division}} d'infanterie]]) de l'[[American Expeditionary Force]], commandée par le [[John Pershing|général Pershing]], pour que cette zone soit réduite. Pas moins de {{unité|250000|hommes}} sont jetés dans la bataille (dont {{unité|216000|Américains}}), appuyés par {{unité|1444|avions}}, {{unité|3100|canons}} et {{unité|267|[[char d'assaut|chars]] légers}}.<br />
Côté [[Empire allemand|allemand]], 11 divisions allemandes et [[Troupes austro-hongroises sur le front de l'Ouest (Première Guerre mondiale)|une austro-hongroise]] pouvaient s’abriter dans plusieurs lignes de tranchées bétonnées.
La zone est défendue par 11 divisions [[Empire allemand|allemand]]es et [[Troupes austro-hongroises sur le front de l'Ouest (Première Guerre mondiale)|une austro-hongroise]] pouvaient s’abriter dans plusieurs lignes de tranchées bétonnées. Ces divisions ne comptent qu'environ {{unité|5000|hommes}} chacune, et la moitié sont des unités de [[landwehr]] de moindre valeur. L'armée allemande est, à cette époque, passée sur la défensive : leur retrait hors du saillant, vers la [[ligne Hindenburg]], a déjà été ordonné le 8 septembre, comme le découvriront les alliés après l'assaut, mais il n'est pas encore réalisé. Il n'est donc pas prévu de renforts ou de contre-attaque pour conserver le terrain.

Côté alliés, pas moins de {{unité|250000|hommes}} sont jetés dans la bataille (dont {{unité|216000|Américains}}), appuyés par {{unité|1444|avions}}, {{unité|3100|canons}} et {{unité|267|[[char d'assaut|chars]] légers}}. Ils sont donc en très nette supériorité numérique et matérielle.


==== Déroulement ====
==== Déroulement ====
Ligne 81 : Ligne 82 :
L'armée américaine, à cheval sur la tranchée de Calonne, doit atteindre Hattonchâtel ; pour les Français, la [[15e division d'infanterie coloniale|{{15e}} DIC]] a pour objectif les Éparges et le [[2e corps d'armée colonial (France)|{{2e|corps}} colonial]] doit s'emparer de Chauvoncourt, Saint-Mihiel et marcher ensuite en direction de l'ouest.
L'armée américaine, à cheval sur la tranchée de Calonne, doit atteindre Hattonchâtel ; pour les Français, la [[15e division d'infanterie coloniale|{{15e}} DIC]] a pour objectif les Éparges et le [[2e corps d'armée colonial (France)|{{2e|corps}} colonial]] doit s'emparer de Chauvoncourt, Saint-Mihiel et marcher ensuite en direction de l'ouest.


À huit heures, les divisions américaines attaquent en direction de Vigneulles (Nord-Ouest) et, malgré une forte résistance du bastion de Montsec (position jugée imprenable) que l'ennemi avait ordre de tenir à tout prix, l'avance se déroule comme prévu, les unités américaines se révélant extrêmement efficaces. Emportées par leur élan, celles-ci enfoncent les lignes allemandes si bien que le saillant est rapidement conquis.
À huit heures, les divisions américaines attaquent en direction de Vigneulles (Nord-Ouest) et, malgré une forte résistance du bastion de Montsec (position jugée imprenable) que les Allemands avaient ordre de tenir à tout prix, l'avance se déroule comme prévu, les unités américaines se révélant extrêmement efficaces. Emportées par leur élan, celles-ci enfoncent les lignes allemandes si bien que le saillant est rapidement conquis.


Le {{2e|corps}} colonial réussit lui aussi son attaque (le capitaine [[Michel Clemenceau]] est l'un des premiers soldats français à entrer dans Saint-Mihiel le {{date-|15 septembre}}). Il capture {{unité|4000|prisonniers}} et pousse dans la plaine de la Woëvre jusqu'à la ligne Haumont-Woël-Doncourt.
Le {{2e|corps}} colonial réussit lui aussi son attaque (le capitaine [[Michel Clemenceau]] est l'un des premiers soldats français à entrer dans Saint-Mihiel le {{date-|15 septembre}}). Il fait {{unité|4000|prisonniers}} et pousse dans la plaine de la Woëvre jusqu'à la ligne Haumont-Woël-Doncourt.


La {{15e}} DIC s'empare des [[Côtes de Meuse]], de la Crête des Éparges à la route d'Hannonville-ferme Longeau, de Combes et d'Herbeville. En fin d'opérations, elle pousse dans la plaine des reconnaissances, qui occupent les villages de Champlon, Saulx-en-Woëvre, Saint-Hilaire, Wadonville et Avillers en capturant de nombreuses pièces d'artillerie.
La {{15e}} DIC s'empare des [[Côtes de Meuse]], de la Crête des Éparges à la route d'Hannonville-ferme Longeau, de Combes et d'Herbeville. En fin d'opérations, elle pousse dans la plaine des reconnaissances, qui occupent les villages de Champlon, Saulx-en-Woëvre, Saint-Hilaire, Wadonville et Avillers en capturant de nombreuses pièces d'artillerie.


[[Fichier:03886u Open attack at St. Mihiel, 1927.tif|vignette|droite|250px|«Open attack at St. Mihiel» (Jonas, 1927)]]
[[Fichier:03886u Open attack at St. Mihiel, 1927.tif|vignette|upright=1.5|«Open attack at St. Mihiel» (Jonas, 1927)]]


==== Bilan ====
==== Bilan ====
Les pertes, côté franco-américain, sont de {{unité|7000|hommes}}. {{unité|13200|Allemands}} sont faits prisonniers avec 400 canons.
Les pertes, côté franco-américain, sont de {{unité|7000|hommes}} dont un tiers de blessés. Les pertes allemandes sont comparables, auquel il faut ajouter {{unité|13200}} à {{unité|16000|prisonniers}} avec leur 400 canons.


Télégramme de Foch à Pershing : {{citation|La première armée américaine, sous votre commandement, a remporté dans cette première journée une magnifique victoire par une manœuvre aussi habilement préparée que vaillamment exécutée.}}
Télégramme de Foch à Pershing : {{citation|La première armée américaine, sous votre commandement, a remporté dans cette première journée une magnifique victoire par une manœuvre aussi habilement préparée que vaillamment exécutée.}}
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=== Monument commémoratif ===
=== Monument commémoratif ===
[[image:MéDaille St Mihiel 07682.jpg|vignette|gauche|Médaille de St-Mihiel.]]
[[image:MéDaille St Mihiel 07682.jpg|vignette|gauche|upright=0.7|Médaille de St-Mihiel.]]
En 1932 est édifié un monument sur la [[butte de Montsec]], rendant hommage au courage des divisions américaines et présentant également une carte-relief du champ de bataille.
En 1932 est édifié un monument sur la [[butte de Montsec]], rendant hommage au courage des divisions américaines et présentant également une carte-relief du champ de bataille.


Le [[cimetière américain du Saillant de Saint-Mihiel]] se trouve sur le territoire de la commune de [[Thiaucourt-Regniéville]].
Le [[cimetière américain du Saillant de Saint-Mihiel]] se trouve sur le territoire de la commune de [[Thiaucourt-Regniéville]].


[[Image:saillant-saint-mihiel.JPG|vignette|250 px|reconstitution d'une tranchée française.]]
[[Image:saillant-saint-mihiel.JPG|vignette|reconstitution d'une tranchée française.]]
[[Image:saillant-saint-mihiel1.JPG|vignette|250 px|tranchée bétonnée.]]
[[Image:saillant-saint-mihiel1.JPG|vignette|tranchée bétonnée.]]


== Filmographie ==
== Filmographie ==
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{{Palette Batailles de l'Offensive des Cent-Jours}}
{{Palette Batailles de l'Offensive des Cent-Jours}}
{{Portail|Première Guerre mondiale|département de la Meuse|Forces armées des États-Unis|Armée française|Empire allemand}}
{{Portail|Première Guerre mondiale|département de la Meuse|Forces armées des États-Unis|Armée française|Empire allemand|Royaume de Prusse|Autriche-Hongrie}}


{{DEFAULTSORT:Saint-Mihiel}}
{{DEFAULTSORT:Saint-Mihiel}}

Dernière version du 28 février 2024 à 19:15

Bataille de Saint-Mihiel
Description de cette image, également commentée ci-après
Le génie américain revenant de Saint-Mihiel
Informations générales
Date 12 septembre au
Lieu Saint-Mihiel
Issue Victoire offensive des Alliés
Belligérants
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de la France Frankreich
Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Drapeau de l'Autriche-Hongrie Autriche-Hongrie
Commandants
Drapeau des États-Unis John Pershing
Drapeau de la France Ernest Blondlat
Drapeau de l'Allemagne Georg von der Marwitz
Drapeau de l'Allemagne Georg Fuchs
Drapeau de l'Allemagne Eduard von Below
Drapeau de l'Allemagne Bernhard von Hartz (de)
Drapeau de l'Allemagne Georg von Gayl
Drapeau de l'Autriche-Hongrie Ludwig Goiginger
Forces en présence
11 divisions américaines
4 divisions françaises
3100 canons
1444 avions
310 chars
13 divisions
Pertes
7 000 morts et blessés 6 000 morts et blessés
16 000 prisonniers
400 canons

Première Guerre mondiale

Batailles

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Coordonnées 48° 53′ 21″ nord, 5° 32′ 37″ est

La bataille de Saint-Mihiel désigne un important engagement de la Première Guerre mondiale, sur le saillant de Saint-Mihiel dans le département de la Meuse, qui fut le premier auquel participèrent les troupes américaines, et qui se solda par une victoire alliée.

Opérations

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Après la guerre de 1870-1871, la ville de Saint-Mihiel n’abrite qu'une garnison : cette position n’est pas à cette époque jugée comme stratégique pour la défense du pays. La situation change au début de la Première Guerre mondiale ; la place se trouve en effet au cœur d’un saillant dans les lignes françaises, le « Saillant de Saint-Mihiel ».

Dès le début des opérations, en août 1914, la prise de Verdun constitue un objectif majeur des Allemands qui y voient une manière de saper le moral français, espérant ainsi annihiler toute opposition de l'armée de Joffre.

L'objectif des Allemands est alors d'encercler les Français. Une première tentative à l'ouest et au sud-est par Pont-à-Mousson, les combats du Bois-le-Prêtre, est un échec, mais les deuxième et troisième attaques permettent aux Allemands de prendre Saint-Mihiel et de maîtriser le fort du Camp-des-Romains qui la surplombe. Cependant, la résistance du fort de Troyon les arrête, sauvant Verdun qui demeure française.

Le front se stabilise alors et s’organise autour des réseaux de tranchées : la ligne de front Verdun–Vosges–Belfort est désormais brisée par ce « saillant ». Celui-ci limite les possibilités d’approvisionnement de la place de Verdun en coupant la voie Verdun-Nancy. Cette position stratégique explique les efforts incessants de l'état-major allemand pour s’y maintenir malgré toutes les tentatives françaises.

1915 - Bataille de Woëvre (5-14 avril)

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Un corps d'armée bavaroise s'installait autour de Saint-Mihiel et y organisait ses cimetières, ici le 120e RI de Landwehr.

Dans une note du , Joffre prescrivait trois offensives de printemps, dont une combinée par la 1re armée, le détachement d'armée du Général Gérard et la garnison de Verdun dans la Woëvre pour réduire la poche de Saint-Mihiel[1].

Objectif et moyens

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Le détachement d'armée du Général Gérard formé spécifiquement pour l'occasion est composé du :

Le détachement d'armée a pour mission principale d'attaquer vers l'est pour atteindre la ligne Parfondrupt - Brainville - Hannonville - Sponville[1].

Une partie du détachement composée de la division Morlaincourt et d'une des divisions de 2e ligne attaquera en direction de Lachassée - Woel - Avillers[1].

La 1re armée du général Dubail participe en partie par le :

Enfin, la garnison de Verdun sera chargée de couvrir le flanc gauche du détachement d'armée Gérard dans la direction d'Etain[1].

Le général commandant le groupe provisoire de l'est mentionne en date du dans l'instruction personnelle et secrète no 929 : « L'opération doit être préparée dans le plus grand secret et exécutée avec une rapidité et une énergie extrêmes. Il faut qu'elle ait le caractère d'une surprise violente. »[1]

Déroulement

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L'état-major du détachement d'armée du général Gérard se réunit le à midi à l'Hotel d'Anglemont de Verdun[1].

La mise en batterie de l'artillerie s'étale du au . Le , les réglages commencent mais sont très perturbés par le temps brumeux et pluvieux[1].

Les 1er et 2e Corps d'armée, étant affectés initialement à la IVe armée, se trouvent dans la région de Châlons-sur-Marne le . Le midi, les troupes sont dans le secteur de l'attaque. Dans la nuit du 4 au , les troupes d'attaque prennent leur place[1].

Le , les reconnaissances par avion commencent. Le 3 et le , elles sont annulées par le mauvais temps[1].

La bataille commence le 5 avril dont l'heure de déclenchement est décalée de la matinée au début d'après-midi à cause du mauvais temps. Elle débute à 14h15. Rapidement, les troupes se rendent compte que la préparation d'artillerie n'a pas ouvert de brèche dans les réseaux de barbelés. Les pluies continues rendent rapidement le terrain difficilement praticable. Le 3 premiers jours de l'attaque n'ont pas permis de pénétrer les réseaux de barbelés. Le est consacré à l'organisation du terrain conquis et à l'ouverture de brèches par l'artillerie dans les réseaux de barbelés. En soirée, ces brèches sont encore trop peu nombreuses. Les attaques reprennent le 9 avril puis le 12 et le sans plus de succès. Le manque d'efficacité des tirs d'artillerie dû à de multiples facteurs en est la principale cause retenue. Quelques coups de forces sont finalement tentés le sans succès[1].

Pour le 6e corps d'armée, le - La ligne de crête des Éparges est prise par le 106e R.I. et le 25e Bataillon de Chasseurs à Pied soutenus par le 132e R.I.

La dissolution du détachement d'armée Gérard est actée le 0h00[1].

1918 - Bataille de Saint-Mihiel (12-13 septembre)

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Objectif et moyens

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Dès le , pendant la Bataille de la Marne, au quartier général du château de Bombon, le maréchal Foch a exposé ses vues aux grands chefs des armées alliées, Haig, Pershing et Pétain. Les armées de l'Entente, ayant atteint l'égalité dans le nombre des combattants, la supériorité dans le nombre des divisions en réserve, ainsi qu'en matière d'aviation, de chars d'assaut et même d'artillerie, et pris l'ascendant moral, le moment est venu de quitter l'attitude générale défensive imposée jusqu'ici par l'infériorité numérique et de passer à l'offensive. L'objectif est de réduire par deux armées franco-anglaises le saillant de Montdidier pour dégager la voie Paris-Amiens, celui de la Lys par les Britanniques pour dégager les mines du Nord ainsi que le saillant de Saint-Mihiel par une armée américaine pour achever le dégagement de Paris-Avricourt.
Il faut attendre les 12 et et l’aide de l'armée américaine (dont la 2e division d'infanterie) de l'American Expeditionary Force, commandée par le général Pershing, pour que cette zone soit réduite.

La zone est défendue par 11 divisions allemandes et une austro-hongroise pouvaient s’abriter dans plusieurs lignes de tranchées bétonnées. Ces divisions ne comptent qu'environ 5 000 hommes chacune, et la moitié sont des unités de landwehr de moindre valeur. L'armée allemande est, à cette époque, passée sur la défensive : leur retrait hors du saillant, vers la ligne Hindenburg, a déjà été ordonné le 8 septembre, comme le découvriront les alliés après l'assaut, mais il n'est pas encore réalisé. Il n'est donc pas prévu de renforts ou de contre-attaque pour conserver le terrain.

Côté alliés, pas moins de 250 000 hommes sont jetés dans la bataille (dont 216 000 Américains), appuyés par 1 444 avions, 3 100 canons et 267 chars légers. Ils sont donc en très nette supériorité numérique et matérielle.

Déroulement

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projet d'offensive des Alliés

La bataille se déroule entre Les Éparges et la Moselle sur un front de 64 kilomètres et dure une trentaine d’heures.

L'armée américaine, à cheval sur la tranchée de Calonne, doit atteindre Hattonchâtel ; pour les Français, la 15e DIC a pour objectif les Éparges et le 2e corps colonial doit s'emparer de Chauvoncourt, Saint-Mihiel et marcher ensuite en direction de l'ouest.

À huit heures, les divisions américaines attaquent en direction de Vigneulles (Nord-Ouest) et, malgré une forte résistance du bastion de Montsec (position jugée imprenable) que les Allemands avaient ordre de tenir à tout prix, l'avance se déroule comme prévu, les unités américaines se révélant extrêmement efficaces. Emportées par leur élan, celles-ci enfoncent les lignes allemandes si bien que le saillant est rapidement conquis.

Le 2e corps colonial réussit lui aussi son attaque (le capitaine Michel Clemenceau est l'un des premiers soldats français à entrer dans Saint-Mihiel le ). Il fait 4 000 prisonniers et pousse dans la plaine de la Woëvre jusqu'à la ligne Haumont-Woël-Doncourt.

La 15e DIC s'empare des Côtes de Meuse, de la Crête des Éparges à la route d'Hannonville-ferme Longeau, de Combes et d'Herbeville. En fin d'opérations, elle pousse dans la plaine des reconnaissances, qui occupent les villages de Champlon, Saulx-en-Woëvre, Saint-Hilaire, Wadonville et Avillers en capturant de nombreuses pièces d'artillerie.

«Open attack at St. Mihiel» (Jonas, 1927)

Les pertes, côté franco-américain, sont de 7 000 hommes dont un tiers de blessés. Les pertes allemandes sont comparables, auquel il faut ajouter 13 200 à 16 000 prisonniers avec leur 400 canons.

Télégramme de Foch à Pershing : « La première armée américaine, sous votre commandement, a remporté dans cette première journée une magnifique victoire par une manœuvre aussi habilement préparée que vaillamment exécutée. »

La bataille de Saint-Mihiel n'est que le prélude du grand assaut que les armées alliées doivent donner à la ligne Hindenburg.

Monument commémoratif

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Médaille de St-Mihiel.

En 1932 est édifié un monument sur la butte de Montsec, rendant hommage au courage des divisions américaines et présentant également une carte-relief du champ de bataille.

Le cimetière américain du Saillant de Saint-Mihiel se trouve sur le territoire de la commune de Thiaucourt-Regniéville.

reconstitution d'une tranchée française.
tranchée bétonnée.

Filmographie

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Le film américain Les Ailes de 1927 retrace la bataille de . Ce film reçoit l'Oscar du meilleur film en 1929, au cours de la 1re cérémonie des Oscars.

Jeux vidéo

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Dans les jeux vidéo Verdun et Battlefield 1, un des endroits où l'on peut combattre est le saillant de Saint-Mihiel.

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j k l et m État-major du détachement d'armée du général Gérard, « Journal des Marches et Opérations du détachement d'armée du général Gérard. », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr, (consulté le )

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