Aller au contenu

« La Pensée » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Aucun résumé des modifications
Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile Modification sur mobile avancée
(38 versions intermédiaires par 9 utilisateurs non affichées)
Ligne 3 : Ligne 3 :
| image =
| image =
| taille image =
| taille image =
| directeur de publication =
| directeur de publication = Dominique Bari
| rédacteur en chef =
| rédacteur en chef =
| discipline = Pluridisciplinaire
| discipline = Pluridisciplinaire
Ligne 15 : Ligne 15 :
| impact =
| impact =
| année impact =
| année impact =
| site web = [http://www.gabrielperi.fr/1197.html La Pensée], sur le site de la [[Fondation Gabriel Péri]].
| site web = [https://gabrielperi.fr/la-pensee La Pensée], sur le site de la [[Fondation Gabriel-Péri]].
| RSS =
| RSS =
| atom =
| atom =
Ligne 34 : Ligne 34 :
== Histoire de la revue ==
== Histoire de la revue ==
=== Les origines : 1939 ===
=== Les origines : 1939 ===
Les fondateurs de la revue sont [[Paul Langevin]] et [[Georges Cogniot]]. Le nom de Paul Langevin, fondateur de la revue, d'abord seul, est associé à celui de Georges Cogniot depuis la fin des années 1950 dans le tandem de direction tutélaire qui veille encore<ref>Cf ''La Pensée'', {{n°|355}}, juillet-septembre 2008.</ref> en page 2 de la couverture. Selon [[Georges Cogniot]]<ref>Georges Cogniot, ''Parti pris'', volume 1, pages 435-443, ''Pour la diffusion du [[marxisme-léninisme]], "La Pensée"''.</ref>, le rôle de Paul Langevin, au poste de directeur, réside dans le parrainage prestigieux qu'il apporte. Son accord est obtenu par l'entremise de son gendre [[Jacques Solomon]], physicien et communiste. Paul Langevin contribue aussi au premier numéro. Georges Cogniot évoque deux autres chevilles ouvrières : le secrétaire de la rédaction, le professeur [[André Parreaux]]<ref>[[André Parreaux]] (1906-1979) sera le deuxième époux d'[[Hélène Solomon-Langevin]] en 1958, époque où il est toujours l'un des rédacteurs en chef de ''La Pensée''. Il est aussi à cette période titulaire de la chaire de civilisation anglaise à la Sorbonne. {{article|prénom1= |nom1=J.-P. M. |lien auteur1= |titre=Hélène Solomon née Langevin n'est plus|périodique=L'Humanité|lien périodique=L'Humanité |jour=19 |mois=1 |année=1995 |url texte=https://www.humanite.fr/node/95525 |consulté le=20 décembre 2014 }}.</ref> et le philosophe [[Georges Politzer]]. Selon Georges Cogniot c'est Georges Politzer qui trouve la "manchette" de la revue : ''revue du rationalisme moderne''. Son but est "d'être une revue marxiste de grande diffusion pour intellectuels"<ref>Ibid, Georges Cogniot.</ref>.<br />Trois numéros volumineux (175 pages pour le {{n°|1}}) paraissent entre juin et {{date-|septembre 1939}}. Le titre est interdit de parution à cette date, comme l'ensemble des titres de la presse communiste. Les sujets abordés couvrent une large palette du champ intellectuel : les sciences (Paul Langevin, [[John Burdon Sanderson Haldane]]<ref group="n">[[John Burdon Sanderson Haldane]] (1892-1964) est un biologiste et marxiste britannique.</ref>, [[Marcel Prenant]], [[Jacques Solomon]], [[Jacques Monod]]), la philosophie ([[Georges Politzer]]), l'histoire ([[Albert Soboul]], [[Pierre Vilar (historien)|Pierre Vilar]]), la musique ([[Charles Koechlin]]), sans oublier les articles plus politiques de Georges Cogniot lui-même (sur la politique scolaire de la Révolution française, sur ''Problèmes philosophiques de l'Histoire du Parti communiste de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]'').
Les fondateurs de la revue sont [[Paul Langevin]] et [[Georges Cogniot]]. Le nom de Paul Langevin, fondateur de la revue, d'abord seul, est associé à celui de Georges Cogniot depuis la fin des années 1950 dans le tandem de direction tutélaire qui veille encore<ref>Cf ''La Pensée'', {{n°|355}}, juillet-septembre 2008.</ref> en page 2 de la couverture. Selon [[Georges Cogniot]]<ref>[[Georges Cogniot]], ''Parti pris'', volume 1, pages 435-443, ''Pour la diffusion du [[marxisme-léninisme]], "La Pensée"''.</ref>, le rôle de Paul Langevin, au poste de directeur, réside dans le parrainage prestigieux qu'il apporte. Son accord est obtenu par l'entremise de son gendre [[Jacques Solomon]], physicien et communiste. Paul Langevin contribue aussi au premier numéro. Georges Cogniot évoque deux autres chevilles ouvrières : le secrétaire de la rédaction, le professeur [[André Parreaux]]<ref>[[André Parreaux]] (1906-1979) sera le deuxième époux d'[[Hélène Solomon-Langevin]] en 1958, époque où il est toujours l'un des rédacteurs en chef de ''La Pensée''. Il est aussi à cette période titulaire de la chaire de civilisation anglaise à la Sorbonne. {{article|prénom1= |nom1=J.-P. M. |lien auteur1= |titre=Hélène Solomon née Langevin n'est plus|périodique=L'Humanité|lien périodique=L'Humanité |jour=19 |mois=1 |année=1995 |url texte=https://www.humanite.fr/node/95525 |consulté le=20 décembre 2014 }}.</ref> et le philosophe [[Georges Politzer]]. Selon Georges Cogniot c'est Georges Politzer qui trouve la "manchette" de la revue : ''revue du rationalisme moderne''. Son but est "d'être une revue marxiste de grande diffusion pour intellectuels"<ref>Ibid, Georges Cogniot.</ref>.<br />Trois numéros volumineux (175 pages pour le {{n°|1}}) paraissent entre juin et {{date-|septembre 1939}}. Le titre est interdit de parution à cette date, comme l'ensemble des titres de la presse communiste. Les sujets abordés couvrent une large palette du champ intellectuel : les sciences (Paul Langevin, [[John Burdon Sanderson Haldane]]<ref group="n">[[John Burdon Sanderson Haldane]] (1892-1964) est un biologiste et marxiste britannique.</ref>, [[Marcel Prenant]], [[Jacques Solomon]], [[Jacques Monod]]), la philosophie ([[Georges Politzer]]), l'histoire ([[Albert Soboul]], [[Pierre Vilar (historien)|Pierre Vilar]]), la musique ([[Charles Koechlin]]), sans oublier les articles plus politiques de Georges Cogniot lui-même (sur la politique scolaire de la Révolution française, sur ''Problèmes philosophiques de l'Histoire du Parti communiste de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]'').


=== ''La Pensée libre'' : février 1941-février 1942 ===
=== ''La Pensée libre'' : février 1941-février 1942 ===
Dans la prolongation de ces trois numéros, un triumvirat d'intellectuels communistes, appuyé sur la logistique clandestine du [[Parti communiste français|Parti communiste]] fait paraître (sous pseudonymes), en zone nord, ''La Pensée libre''<ref>Pierre Favre, ''Jacques Decour, l'oublié des Lettres françaises'', pages 187-207. Et le {{n°|13}}/14 de ''Les Annales de la société Louis Aragon et Elsa Triolet'', cités en bibliographie.</ref>. Ces trois hommes ont tous trois participé à la revue légale : [[Georges Politzer]], [[Jacques Solomon]], et [[Jacques Decour]], cheville rédactionnelle du numéro de {{date-|septembre 1939}}. D'autres rédacteurs les secondent, tels le philosophe [[Valentin Feldman]], l'historien [[Charles Hainchelin]] ou encore l'écrivain René Blech.
Dans la prolongation de ces trois numéros, un triumvirat d'intellectuels communistes, appuyé sur la logistique clandestine du [[Parti communiste français|Parti communiste]] fait paraître (sous pseudonymes), en zone nord, ''La Pensée libre''<ref>Pierre Favre, ''[[Jacques Decour]], l'oublié des Lettres françaises'', pages 187-207. Et le {{n°|13}}/14 de ''Les Annales de la société [[Louis Aragon]] et [[Elsa Triolet]]'', cités en bibliographie.</ref>. Ces trois hommes ont tous trois participé à la revue légale : [[Georges Politzer]], [[Jacques Solomon]], et [[Jacques Decour]], cheville rédactionnelle du numéro de {{date-|septembre 1939}}. D'autres rédacteurs les secondent, tels le philosophe [[Valentin Feldman]], l'historien [[Charles Hainchelin]] ou encore l'écrivain René Blech.


La parution de deux numéros à un an d'intervalle s'arrête avec l'arrestation (puis l'exécution par les nazis) des trois principaux rédacteurs de cette revue clandestine<ref group="n">Le philosophe [[Valentin Feldman]] et l'historien Charles Hainchelin participent également à ces deux numéros.</ref>. Le numéro 1, publié en {{date-|février 1941}}, peut être considéré<ref>[[Pierre Daix]], cf bibliographie.</ref> comme un des premiers organes édités dans l'esprit de la Résistance. Fort de 96 pages, tiré à plus de {{formatnum:1600}} exemplaires, c'est une véritable revue avec articles et rubriques. Le numéro 2 de {{date-|février 1942}}, sorti difficilement<ref group="n">Un numéro intermédiaire est stoppé à l'imprimerie clandestine en octobre 1941 par une perquisition de la Gestapo qui détruit le matériel d'impression faute de trouver les documents brûlés par les ouvriers imprimeurs.</ref> et à moindre tirage que le premier, comporte 160 pages. Il fait référence aux nombreuses exécutions de résistants communistes qui ont lieu à l'automne 1941, dont celle de [[Gabriel Péri]]. Les deux numéros démythifient les discours sur le national socialisme, pourfendent l'impérialisme allemand et le racisme et dénoncent la collaboration de certaines élites intellectuelles (des écrivains principalement) au service des Allemands.
La parution de deux numéros à un an d'intervalle s'arrête avec l'arrestation (puis l'exécution par les nazis) des trois principaux rédacteurs de cette revue clandestine<ref group="n">Le philosophe [[Valentin Feldman]] et l'historien [[Charles Hainchelin]] participent également à ces deux numéros.</ref>. Le numéro 1, publié en {{date-|février 1941}}, peut être considéré<ref>[[Pierre Daix]], cf bibliographie.</ref> comme un des premiers organes édités dans l'esprit de la Résistance. Fort de 96 pages, tiré à plus de {{formatnum:1600}} exemplaires, c'est une véritable revue avec articles et rubriques. Le numéro 2 de {{date-|février 1942}}, sorti difficilement<ref group="n">Un numéro intermédiaire est stoppé à l'imprimerie clandestine en octobre 1941 par une perquisition de la Gestapo qui détruit le matériel d'impression faute de trouver les documents brûlés par les ouvriers imprimeurs.</ref> et à moindre tirage que le premier, comporte 160 pages. Il fait référence aux nombreuses exécutions de résistants communistes qui ont lieu à l'automne 1941, dont celle de [[Gabriel Péri]]. Les deux numéros démythifient les discours sur le national socialisme, pourfendent l'impérialisme allemand et le racisme et dénoncent la collaboration de certaines élites intellectuelles (des écrivains principalement) au service des Allemands.


=== Depuis 1945 ===
=== Depuis 1945 ===
==== Les directeurs ====
==== Les directeurs ====
La parution de ''La Pensée'' reprend en 1944 à la [[Libération de la France|Libération]]. Trois directeurs se sont succédé à la direction (Paul Langevin étant mort en 1946):
La parution de ''La Pensée'' reprend en 1944 à la [[Libération de la France|Libération]]. Quatre personnes se sont succédé à la direction (Paul Langevin étant mort en 1946):
* [[Georges Cogniot]], de 1944 à 1976.
* [[Georges Cogniot]], de 1944 à 1976.
* [[Antoine Casanova]], de 1977 à 2014<ref>[https://www.humanite.fr/disparition-antoine-casanova-acteur-de-la-pensee-643366 ''Disparition d'Antoine Casanova''], ''[[L'Humanité]]'', 10 octobre 2017.</ref>.
* [[Antoine Casanova]], de 1977 à 2014<ref>[https://www.humanite.fr/disparition-antoine-casanova-acteur-de-la-pensee-643366 ''Disparition d'Antoine Casanova''], ''[[L'Humanité]]'', 10 octobre 2017.</ref>.
* [[Claude Gindin]], depuis 2014.
* [[Claude Gindin]], de 2014 à 2022.
* Stéphane Bonnéry, depuis 2020 en co-direction avec Claude Gindin, puis seul à partir de janvier 2023.


==== Les secrétaires de la rédaction ====
==== Les secrétaires de la rédaction ====
Ligne 68 : Ligne 69 :


==== Le comité de parrainage ====
==== Le comité de parrainage ====
Le Comité de parrainage consiste en cette même année 1953 en une liste de 50 noms, dont une majorité d'universitaires<ref group="n">Ce comité de parrainage, si l'on met à part les décès, est sensiblement identique quinze ans plus tard.</ref>. En 1967<ref>''La pensée'', {{n°|133}}, juin 1967.</ref> il compte 27 membres, dont 25 le sont en 1953<ref group="n">Seuls nouveaux membres, Maurice Boitel, avocat à la Cour d'appel de Paris, membre du comité de parrainage depuis 1956, et Georges Petit, professeur à la Sorbonne.</ref> :
Le Comité de parrainage consiste en cette même année 1953 en une liste de 50 noms, dont une majorité d'universitaires<ref group="n">Ce comité de parrainage, si l'on met à part les décès, est sensiblement identique quinze ans plus tard.</ref>. En 1967<ref name="jui">''La Pensée'', {{n°|133}}, juin 1967.</ref> il compte {{nobr|27 membres}}, dont 25 le sont en 1953<ref group="n">Seuls nouveaux membres, Maurice Boitel, avocat à la Cour d'appel de Paris, membre du comité de parrainage depuis 1956, et Georges Petit, professeur à la Sorbonne.</ref> :


{{colonnes|taille=|nombre=2|
{{colonnes|taille=|nombre=2|
* [[Pierre Abraham]], écrivain<ref group="n">Pierre Abraham est directeur de la revue littéraire mensuelle ''Europe''.</ref>
* [[Pierre Abraham]], écrivain<ref group="n">[[Pierre Abraham]] est directeur de la revue littéraire mensuelle ''Europe''.</ref>
* [[Prosper Alfaric]], professeur honoraire à l'Université de [[Strasbourg]]
* [[Prosper Alfaric]], professeur honoraire à l'Université de [[Strasbourg]]
* [[Louis Aragon]], écrivain<ref group="n">Louis Aragon est directeur de l'hebdomadaire ''[[Les Lettres françaises]]''.</ref>
* [[Louis Aragon]], écrivain<ref group="n">[[Louis Aragon]] est directeur de l'hebdomadaire ''[[Les Lettres françaises]]''.</ref>
* [[Eugène Aubel]], professeur à la Sorbonne
* [[Eugène Aubel]], professeur à la Sorbonne
* Emmanuel Auriscote, sculpteur
* Emmanuel Auriscote, sculpteur
* [[Louis Barrabé]], professeur à la Sorbonne<ref group="n">Louis Barrabé est mathématicien.</ref>
* [[Louis Barrabé]], professeur à la Sorbonne<ref group="n">[[Louis Barrabé]] est géologue.</ref>
* Joseph Billiet, ancien résistant, ancien directeur général des Beaux-Arts (1944 )<ref>Cf sa biographie dans la page consacrée à son frère aîné [[Ernest Billiet]], agent patronal et militant anticommuniste.</ref>
* Joseph Billiet, ancien résistant, ancien directeur général des Beaux-Arts (1944 )<ref>Cf sa biographie dans la page consacrée à son frère aîné [[Ernest Billiet]], agent patronal et militant anticommuniste.</ref>
* Docteur [[Georges Bourguignon]], membre de l'[[Académie nationale de médecine|Académie de médecine]]
* [[Georges Bourguignon]], membre de l'[[Académie nationale de médecine|Académie de médecine]]
* [[Charles Bruneau]], professeur à la Sorbonne
* [[Charles Bruneau]], professeur à la Sorbonne
* [[Marcel Cachin]], professeur d'histoire, député de Paris<ref group="n">Pour [[Marcel Cachin]], il n'est pas fait état de sa fonction de directeur de ''[[L'Humanité]]''.</ref>
* [[Marcel Cachin]], professeur d'histoire, député de Paris<ref group="n">Pour [[Marcel Cachin]], il n'est pas fait état de sa fonction de directeur de ''[[L'Humanité]]''.</ref>
Ligne 84 : Ligne 85 :
* [[Jacques Chapelon]], professeur à l'[[École polytechnique (France)|École polytechnique]]
* [[Jacques Chapelon]], professeur à l'[[École polytechnique (France)|École polytechnique]]
* [[Auguste Chevalier]], membre de l'Institut, professeur au Muséum
* [[Auguste Chevalier]], membre de l'Institut, professeur au Muséum
* [[André Cholley]], professeur à la Sorbonne<ref group="n">André Choley est géographe.</ref>
* [[André Cholley]], professeur à la Sorbonne<ref group="n">[[André Cholley]] est géographe.</ref>
* [[Marcel Cohen]], directeur d'études à l'E.P.H.E (École pratique des hautes études)<ref group="n">[[Marcel Cohen]] est linguiste et livre régulièrement des articles à ''[[L'Humanité]]'', au cours des années 1960.</ref>
* [[Marcel Cohen]], directeur d'études à l'E.P.H.E (École pratique des hautes études)<ref group="n">[[Marcel Cohen]] est linguiste et livre régulièrement des articles à ''[[L'Humanité]]'', au cours des années 1960.</ref>
* [[Pierre Cot]], député, agrégé des facultés de Droit<ref group="n">Pierre Cot, ancien ministre du Front populaire, est député apparenté au groupe communiste.</ref>
* [[Pierre Cot]], député, agrégé des facultés de Droit<ref group="n">[[Pierre Cot]], ancien ministre du Front populaire, est député apparenté au groupe communiste.</ref>
* [[Eugénie Cotton]], directrice honoraire de l'E.N.S. de [[Sèvres]]
* [[Eugénie Cotton]], directrice honoraire de l'E.N.S. de [[Sèvres]]
* Docteur [[Jean Dalsace]], chef de consultation à l'hôpital Broca
* [[Jean Dalsace]], chef de consultation à l'hôpital Broca
* [[Louis Daquin]], cinéaste
* [[Louis Daquin]], cinéaste
* Docteur [[Henri Desoille]], professeur à la Faculté de Médecine de Paris
* [[Henri Desoille]], professeur à la Faculté de Médecine de Paris
* [[Roger Désormière]], compositeur de musique
* [[Roger Désormière]], compositeur de musique
* [[Jean Dresch]], professeur à la Sorbonne<ref group="n">Jean Dresch est géographe.</ref>
* [[Jean Dresch]], professeur à la Sorbonne<ref group="n">[[Jean Dresch]] est géographe.</ref>
* Docteur Jean Ducoing, professeur à la Faculté de médecine de [[Toulouse]]
* Jean Ducoing, professeur à la Faculté de médecine de [[Toulouse]]
* Aurélien Fabre, inspecteur primaire de la [[Seine (département)|Seine]]
* Aurélien Fabre, inspecteur primaire de la [[Seine (département)|Seine]]
* Daniel Florentin, ancien directeur des Poudres
* Daniel Florentin, ancien directeur des Poudres
* Georges Fournier, maître de conférences à la Sorbonne
* Georges Fournier, maître de conférences à la Sorbonne
* [[Jean Fréville]], écrivain
* [[Jean Fréville]], écrivain
* [[Pierre George]], professeur à la Sorbonne<ref group="n">Pierre George est géographe.</ref>
* [[Pierre George]], professeur à la Sorbonne<ref group="n">[[Pierre George]] est géographe.</ref>
* [[Marcel Gimond]], sculpteur
* [[Marcel Gimond]], sculpteur
* [[Jacques Hadamard]], membre de l'Institut
* [[Jacques Hadamard]], membre de l'Institut
Ligne 104 : Ligne 105 :
* André Jolivet, professeur à la Sorbonne
* André Jolivet, professeur à la Sorbonne
* [[Ernest Kahane]], maître de recherches au CNRS
* [[Ernest Kahane]], maître de recherches au CNRS
* Docteur Pierre Klotz, médecin des hôpitaux
* Pierre Klotz, médecin des hôpitaux
* [[Émile Labeyrie]], gouverneur honoraire de la [[Banque de France]]
* [[Émile Labeyrie]], gouverneur honoraire de la [[Banque de France]]
* [[Georges Lefebvre (historien)|Georges Lefebvre]], professeur honoraire à la Sorbonne<ref group="n">Georges Lefebvre est historien.</ref>
* [[Georges Lefebvre (historien)|Georges Lefebvre]], professeur honoraire à la Sorbonne<ref group="n">[[Georges Lefebvre (historien)|Georges Lefebvre]] est historien.</ref>
* [[Paul Le Rolland]], professeur au [[Conservatoire national des arts et métiers]]
* [[Paul Le Rolland]], professeur au [[Conservatoire national des arts et métiers]]
* Jeanne Levy, professeur à la Faculté de Médecine de Paris
* Jeanne Levy, professeur à la Faculté de Médecine de Paris
Ligne 113 : Ligne 114 :
* [[Gaston Monmousseau]], [[Bureau confédéral de la Confédération générale du travail|secrétaire de la CGT]]
* [[Gaston Monmousseau]], [[Bureau confédéral de la Confédération générale du travail|secrétaire de la CGT]]
* [[Léon Moussinac]], écrivain
* [[Léon Moussinac]], écrivain
* Émile Peytavin, inspecteur général de l'enseignement technique
* [[Émile Peytavin]], inspecteur général de l'enseignement technique
* [[Fernande Seclet-Riou]], inspectrice primaire de la [[Seine (département)|Seine]]
* [[Fernande Seclet-Riou]], inspectrice primaire de la [[Seine (département)|Seine]]
* [[Elsa Triolet]], écrivain
* [[Elsa Triolet]], écrivain
* [[Charles Vildrac]], écrivain
* [[Charles Vildrac]], écrivain
* Docteur Benjamin Weill-Hallé, membre de l'[[Académie nationale de médecine|Académie de médecine]]
* Benjamin Weill-Hallé, membre de l'[[Académie nationale de médecine|Académie de médecine]]
* [[Jean Wiener]], compositeur de musique
* [[Jean Wiener]], compositeur de musique
* [[Marcel Willard]], avocat
* [[Marcel Willard]], avocat
Ligne 128 : Ligne 129 :
* En 1956<ref>Relevé des signatures des numéros parus durant l'année 1956.</ref> : Pierre Albouy, Pierre Angrand (histoire), [[Guy Besse (philosophe)|Guy Besse]] (philosophie), Pierre Brochon, [[Jean Bruhat]] (histoire), [[Roger Brunet]], [[Claude Cahen]] (géographie), [[Maurice Caveing]], Marcel Cornu (les livres), [[Pierre Courtade]], [[Jean Dautry]], Henri Denis, [[Jean-Toussaint Desanti]], Joseph Ducroux, [[André Gisselbrecht]], [[Louis Gernet]], [[André-Georges Haudricourt|André Haudricourt]], [[Renaud de Jouvenel]], [[Yves Lacoste]], [[Victor Leduc]], [[Henri Lefebvre]] (marxisme), Paul Lévy, Robert L'Hermite, [[Gérard Lyon-Caen]], [[Philippe Malrieu]], [[Henri Mitterand]], [[Gilbert Mury]], [[Charles Parain]], [[André Prenant]], [[Jean Pronteau]], [[Maxime Rodinson]], [[Lucien Sebag]], [[Albert Soboul]], [[Jean Suret-Canale]], [[Émile Tersen]] (histoire), [[Jean-Pierre Vernant]] (psychologie), [[Jean-Pierre Vigier (physicien)|Jean-Pierre Vigier]], [[Germaine Willard]] (histoire).
* En 1956<ref>Relevé des signatures des numéros parus durant l'année 1956.</ref> : Pierre Albouy, Pierre Angrand (histoire), [[Guy Besse (philosophe)|Guy Besse]] (philosophie), Pierre Brochon, [[Jean Bruhat]] (histoire), [[Roger Brunet]], [[Claude Cahen]] (géographie), [[Maurice Caveing]], Marcel Cornu (les livres), [[Pierre Courtade]], [[Jean Dautry]], Henri Denis, [[Jean-Toussaint Desanti]], Joseph Ducroux, [[André Gisselbrecht]], [[Louis Gernet]], [[André-Georges Haudricourt|André Haudricourt]], [[Renaud de Jouvenel]], [[Yves Lacoste]], [[Victor Leduc]], [[Henri Lefebvre]] (marxisme), Paul Lévy, Robert L'Hermite, [[Gérard Lyon-Caen]], [[Philippe Malrieu]], [[Henri Mitterand]], [[Gilbert Mury]], [[Charles Parain]], [[André Prenant]], [[Jean Pronteau]], [[Maxime Rodinson]], [[Lucien Sebag]], [[Albert Soboul]], [[Jean Suret-Canale]], [[Émile Tersen]] (histoire), [[Jean-Pierre Vernant]] (psychologie), [[Jean-Pierre Vigier (physicien)|Jean-Pierre Vigier]], [[Germaine Willard]] (histoire).


* Le Comité de rédaction en 1967 et d'autres contributeurs<ref>''La pensée, {{n°|133}}, juin 1967.</ref> : [[Gilbert Badia]], [[Guy Besse (philosophe)|Guy Besse]], [[Pierre Boiteau]], [[Jean Bruhat]], [[Roland Desné]], Jean Gacon, [[André-Georges Haudricourt]], [[Jean-François Le Ny]], Roger Mayer, Paul Meier, Gérard Milhau, [[Charles Parain]], Michel Riou, [[Albert Soboul]], [[Jean Varloot]], [[Claude Willard]]. [[Jean-Jacques Goblot]], [[Charles Bettelheim]], [[Bruno Pontecorvo]], [[Jacques D'Hondt]], [[Jean Chesneaux]], [[Robert Charvin]], [[Jean Bouvier]], [[François Hincker]], [[Jean Dautry]], [[Jean Kanapa]], [[Georges Cogniot]], [[Jean Piel]], [[Yves Benot]], [[Maurice Bouvier-Ajam]].
* Le Comité de rédaction en 1967 et d'autres contributeurs<ref name="jui" /> : [[Gilbert Badia]], [[Guy Besse (philosophe)|Guy Besse]], [[Pierre Boiteau]], [[Jean Bruhat]], [[Roland Desné]], Jean Gacon, [[André-Georges Haudricourt]], [[Jean-François Le Ny]], Roger Mayer, Paul Meier, Gérard Milhau, [[Charles Parain]], Michel Riou, [[Albert Soboul]], [[Jean Varloot]], [[Claude Willard]]. [[Jean-Jacques Goblot]], [[Charles Bettelheim]], [[Bruno Pontecorvo]], [[Jacques D'Hondt]], [[Jean Chesneaux]], [[Robert Charvin]], [[Jean Bouvier]], [[François Hincker]], [[Jean Dautry]], [[Jean Kanapa]], [[Georges Cogniot]], [[Jean Piel]], [[Yves Benot]], [[Maurice Bouvier-Ajam]].


* Parmi les autres collaborateurs, au début des années 1960, le philosophe [[Louis Althusser]] intervient en plusieurs contributions<ref>Notice: André Cornu, dans le ''[[Jean Maitron|Maitron]]''.</ref>.
* Parmi les autres collaborateurs, au début des années 1960, le philosophe [[Louis Althusser]] intervient en plusieurs contributions<ref>Notice: André Cornu, dans le ''[[Jean Maitron|Maitron]]''.</ref>.


== La revue actuelle ==
== La revue actuelle ==
De 1976 (à partir du n°189) à 2014 (n°380), le directeur de ''La Pensée'' est [[Antoine Casanova]]. Depuis 2014, le directeur est [[Claude Gindin]] (changement dans l'ours du n°381/2015). Son siège est à Paris dans le {{19e}} arrondissement, [[avenue Mathurin-Moreau]]. La revue est publiée depuis quarante ans en partenariat avec des instituts de recherches proches du [[Parti communiste français|Parti communiste]] : ''Institut de recherches marxistes'' devenu ''[[Espaces Marx]]'', puis ''[[Fondation Gabriel-Péri]]'', avec le concours du [[Centre national du livre]].
De 1976 (à partir du {{|189}}) à 2014 ({{|380}}), le directeur de ''La Pensée'' est [[Antoine Casanova]]. De 2014 à 2022, le directeur est [[Claude Gindin]] (changement dans l'ours du {{|381}}/2015 puis dans celui du {{n°|413}}/2023). Depuis 2020 Stéphane Bonnéry est également directeur (ours du {{n°|404}}/2020). Son siège est à Paris dans le {{19e}} arrondissement, [[avenue Mathurin-Moreau]]. La revue est publiée depuis quarante ans en partenariat avec des instituts de recherches proches du [[Parti communiste français|Parti communiste]] : ''Institut de recherches marxistes'' devenu ''[[Espaces Marx]]'', puis ''[[Fondation Gabriel-Péri]]'', avec le concours du [[Centre national du livre]].


=== Collaborateurs de la revue ===
=== Collaborateurs de la revue ===
Les collaborations sont nombreuses. Le comité de rédaction comprend 56 membres, la rédaction en compte 15 et les conseillers de la rédaction sont au nombre de 24. On peut noter entre autres la présence de Jean-Pierre Despin<ref>Livio Sichirollo, ''Schiavitù antica e moderna: problema, storia, istituzioni'', 1979, {{p.|280}}.</ref>, professeur de lettres au [[lycée Jean-Baptiste-Say]] à Paris et auteur d'une dizaine d'ouvrages.
Les collaborations sont nombreuses. Le comité de rédaction comprend {{nobr|56 membres}}, la rédaction en compte 15 et les conseillers de la rédaction sont au nombre de 24. On peut noter entre autres la présence de Jean-Pierre Despin<ref>Livio Sichirollo, ''Schiavitù antica e moderna: problema, storia, istituzioni'', 1979, {{p.|280}}.</ref>, professeur de lettres au [[lycée Jean-Baptiste-Say]] à Paris et auteur d'une dizaine d'ouvrages.


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
Ligne 149 : Ligne 150 :
* ''Annales de la société des amis de Louis Aragon et Elsa Triolet'', {{n°|13}}/14, 2011-2012, éditions Aden, 358 pages : ''Jacques Decour, Georges Politzer, Jacques Solomon, La Pensée libre 1941-1942'', réédition suivie de textes de [[Louis Aragon]], [[Claude Morgan]], [[Henri Lefebvre]].
* ''Annales de la société des amis de Louis Aragon et Elsa Triolet'', {{n°|13}}/14, 2011-2012, éditions Aden, 358 pages : ''Jacques Decour, Georges Politzer, Jacques Solomon, La Pensée libre 1941-1942'', réédition suivie de textes de [[Louis Aragon]], [[Claude Morgan]], [[Henri Lefebvre]].
* ''[[Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français]]'' et ''Dictionnaire biographique mouvement ouvrier mouvement social'', [[Éditions de l'Atelier]] (le ''[[Jean Maitron|Maitron]]'') : notices sur [[Jacques Decour]], [[Georges Politzer]], [[Jacques Solomon]], [[Georges Cogniot]], [[René Maublanc]], [[Marcel Cornu]], [[Antoine Casanova]].
* ''[[Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français]]'' et ''Dictionnaire biographique mouvement ouvrier mouvement social'', [[Éditions de l'Atelier]] (le ''[[Jean Maitron|Maitron]]'') : notices sur [[Jacques Decour]], [[Georges Politzer]], [[Jacques Solomon]], [[Georges Cogniot]], [[René Maublanc]], [[Marcel Cornu]], [[Antoine Casanova]].
* ''80 ans'', revue ''La Pensée'' {{n°|399}}, Fondation Gabriel Péri, juillet-{{date-|septembre 2019}}, 161 pages, {{présentation en ligne|lien=https://www.entrevues.org/viedesrevues/la-pensee-a-80-ans}}.
* ''{{nobr|80 ans}}'', revue ''La Pensée'' {{n°|399}}, Fondation Gabriel Péri, juillet-{{date-|septembre 2019}}, 161 pages, {{présentation en ligne|lien=https://www.entrevues.org/viedesrevues/la-pensee-a-80-ans}}.
* ''Henri Wallon dans La Pensée'', Textes choisis et présentés par Régis Ouvrier-Bonnaz, [[Jean-Yves Rochex]] et Stéphane Bonnéry, éditions Manifeste !, 2022, 236 pages, {{présentation en ligne|lien=https://editionsmanifeste.fr/livre/henri-wallon-dans-la-pensee/}}.


== Notes ==
== Notes ==
Ligne 163 : Ligne 165 :
File:Jacques Monod nobel.jpg|[[Jacques Monod]].
File:Jacques Monod nobel.jpg|[[Jacques Monod]].
File:Charles Koechlin 1.jpg|[[Charles Koechlin]], en 1900.
File:Charles Koechlin 1.jpg|[[Charles Koechlin]], en 1900.
File:Jacques Decour 1937 (cropped).jpg|[[Jacques Decour]], en 1937.
</gallery>
</gallery>
<gallery>
<gallery>
Ligne 174 : Ligne 175 :


== Liens externes ==
== Liens externes ==
* {{Autorité}}
{{Liens}}
* Anciens numéros de [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34348981h/date ''La Pensée''], de 1939 à 2012, sur le site [[Gallica]], la bibliothèque numérique de la [[Bibliothèque nationale de France|BnF]].
* {{Bases recherche}}
* Numéros récents de [http://www.gabrielperi.fr/1197.html ''La Pensée''], sur le site de la [[Fondation Gabriel Péri]].
* Numéros de [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32834958d/date ''La Pensée libre''] (1941-1942), sur le site [[Gallica]], la bibliothèque numérique de la [[Bibliothèque nationale de France|BnF]].
* Anciens numéros de [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34348981h/date ''La Pensée''], sur le site [[Gallica]], la bibliothèque numérique de la [[Bibliothèque nationale de France|BnF]].

== Voir aussi ==
* [http://www.lapenseelibre.org/ ''La Pensée libre''], revue récente, créée en 2005 par certains membres de la rédaction de ''La Pensée'', et reprenant le titre des numéros de la revue originale publiés pendant la guerre.


{{Portail|communisme|marxisme|presse écrite|France}}
{{Portail|communisme|marxisme|presse écrite|France}}

Version du 29 février 2024 à 16:05

La Pensée  
Discipline Pluridisciplinaire
Langue Français
Directeur de publication Dominique Bari
Publication
Maison d’édition Fondation Gabriel-Péri (France)
Période de publication 1939 – aujourd'hui
Fréquence Bimestriel
Libre accès Sur Gallica (1939-2012)
Indexation
ISSN 0031-4773
Liens

La Pensée est une revue pluridisciplinaire, créée en 1939 par Paul Langevin et Georges Cogniot, ainsi que d'autres intellectuels communistes et « compagnons de route » du Parti communiste français. Longtemps sous-titrée Revue du rationalisme moderne, arts-sciences-philosophie, elle est actuellement éditée par la Fondation Gabriel-Péri.

De périodicité bimestrielle à l'origine, elle a adopté un rythme trimestriel.

Histoire de la revue

Les origines : 1939

Les fondateurs de la revue sont Paul Langevin et Georges Cogniot. Le nom de Paul Langevin, fondateur de la revue, d'abord seul, est associé à celui de Georges Cogniot depuis la fin des années 1950 dans le tandem de direction tutélaire qui veille encore[1] en page 2 de la couverture. Selon Georges Cogniot[2], le rôle de Paul Langevin, au poste de directeur, réside dans le parrainage prestigieux qu'il apporte. Son accord est obtenu par l'entremise de son gendre Jacques Solomon, physicien et communiste. Paul Langevin contribue aussi au premier numéro. Georges Cogniot évoque deux autres chevilles ouvrières : le secrétaire de la rédaction, le professeur André Parreaux[3] et le philosophe Georges Politzer. Selon Georges Cogniot c'est Georges Politzer qui trouve la "manchette" de la revue : revue du rationalisme moderne. Son but est "d'être une revue marxiste de grande diffusion pour intellectuels"[4].
Trois numéros volumineux (175 pages pour le no 1) paraissent entre juin et . Le titre est interdit de parution à cette date, comme l'ensemble des titres de la presse communiste. Les sujets abordés couvrent une large palette du champ intellectuel : les sciences (Paul Langevin, John Burdon Sanderson Haldane[n 1], Marcel Prenant, Jacques Solomon, Jacques Monod), la philosophie (Georges Politzer), l'histoire (Albert Soboul, Pierre Vilar), la musique (Charles Koechlin), sans oublier les articles plus politiques de Georges Cogniot lui-même (sur la politique scolaire de la Révolution française, sur Problèmes philosophiques de l'Histoire du Parti communiste de l'Union soviétique).

La Pensée libre : février 1941-février 1942

Dans la prolongation de ces trois numéros, un triumvirat d'intellectuels communistes, appuyé sur la logistique clandestine du Parti communiste fait paraître (sous pseudonymes), en zone nord, La Pensée libre[5]. Ces trois hommes ont tous trois participé à la revue légale : Georges Politzer, Jacques Solomon, et Jacques Decour, cheville rédactionnelle du numéro de . D'autres rédacteurs les secondent, tels le philosophe Valentin Feldman, l'historien Charles Hainchelin ou encore l'écrivain René Blech.

La parution de deux numéros à un an d'intervalle s'arrête avec l'arrestation (puis l'exécution par les nazis) des trois principaux rédacteurs de cette revue clandestine[n 2]. Le numéro 1, publié en , peut être considéré[6] comme un des premiers organes édités dans l'esprit de la Résistance. Fort de 96 pages, tiré à plus de 1 600 exemplaires, c'est une véritable revue avec articles et rubriques. Le numéro 2 de , sorti difficilement[n 3] et à moindre tirage que le premier, comporte 160 pages. Il fait référence aux nombreuses exécutions de résistants communistes qui ont lieu à l'automne 1941, dont celle de Gabriel Péri. Les deux numéros démythifient les discours sur le national socialisme, pourfendent l'impérialisme allemand et le racisme et dénoncent la collaboration de certaines élites intellectuelles (des écrivains principalement) au service des Allemands.

Depuis 1945

Les directeurs

La parution de La Pensée reprend en 1944 à la Libération. Quatre personnes se sont succédé à la direction (Paul Langevin étant mort en 1946):

Les secrétaires de la rédaction

Le Comité directeur

Le Comité directeur en 1953[n 6] :

Le comité de parrainage

Le Comité de parrainage consiste en cette même année 1953 en une liste de 50 noms, dont une majorité d'universitaires[n 7]. En 1967[8] il compte 27 membres, dont 25 le sont en 1953[n 8] :

Les collaborateurs effectifs

  • Parmi les autres collaborateurs, au début des années 1960, le philosophe Louis Althusser intervient en plusieurs contributions[12].

La revue actuelle

De 1976 (à partir du no 189) à 2014 (no 380), le directeur de La Pensée est Antoine Casanova. De 2014 à 2022, le directeur est Claude Gindin (changement dans l'ours du no 381/2015 puis dans celui du no 413/2023). Depuis 2020 Stéphane Bonnéry est également directeur (ours du no 404/2020). Son siège est à Paris dans le 19e arrondissement, avenue Mathurin-Moreau. La revue est publiée depuis quarante ans en partenariat avec des instituts de recherches proches du Parti communiste : Institut de recherches marxistes devenu Espaces Marx, puis Fondation Gabriel-Péri, avec le concours du Centre national du livre.

Collaborateurs de la revue

Les collaborations sont nombreuses. Le comité de rédaction comprend 56 membres, la rédaction en compte 15 et les conseillers de la rédaction sont au nombre de 24. On peut noter entre autres la présence de Jean-Pierre Despin[13], professeur de lettres au lycée Jean-Baptiste-Say à Paris et auteur d'une dizaine d'ouvrages.

Bibliographie

  • David Caute, Le Communisme et les intellectuels français, 1914-1966, Paris, Gallimard, 1967.
  • Georges Cogniot, Parti pris, deux volumes (540 pages et 582 pages), parus aux éditions sociales en 1976 et 1978. De l'ordre du témoignage.
  • Pierre Daix, Les Lettres françaises, jalons pour l'histoire d'un journal 1941-1972, Tallandier, 252 pages, Paris, 2004. Plusieurs notations sur La Pensée libre, Georges Politzer et Jacques Decour.
  • Pierre Favre, Jacques Decour, l'oublié des Lettres françaises, 1910-1942, biographie, Farrago, Editions Léo Scheer, 380 pages, 2002.
  • Jacques Julliard, Michel Winock (direction), Dictionnaire des intellectuels français; les personnes les lieux, les moments, Paris, Seuil, 1996.
    • L'article sur La Pensée est rédigé par Frédérique Matonti.
  • Frédérique Matonti, Intellectuels communistes, Paris, La découverte, 2005. L'auteure note les différences entre les deux revues, La Nouvelle Critique et La Pensée.
  • Michel Politzer, Les trois morts de Georges Politzer, récit, Flammarion, 368 pages, Paris, 2013.
  • Annales de la société des amis de Louis Aragon et Elsa Triolet, no 13/14, 2011-2012, éditions Aden, 358 pages : Jacques Decour, Georges Politzer, Jacques Solomon, La Pensée libre 1941-1942, réédition suivie de textes de Louis Aragon, Claude Morgan, Henri Lefebvre.
  • Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français et Dictionnaire biographique mouvement ouvrier mouvement social, Éditions de l'Atelier (le Maitron) : notices sur Jacques Decour, Georges Politzer, Jacques Solomon, Georges Cogniot, René Maublanc, Marcel Cornu, Antoine Casanova.
  • 80 ans, revue La Pensée no 399, Fondation Gabriel Péri, juillet-, 161 pages, [présentation en ligne].
  • Henri Wallon dans La Pensée, Textes choisis et présentés par Régis Ouvrier-Bonnaz, Jean-Yves Rochex et Stéphane Bonnéry, éditions Manifeste !, 2022, 236 pages, [présentation en ligne].

Notes

  1. John Burdon Sanderson Haldane (1892-1964) est un biologiste et marxiste britannique.
  2. Le philosophe Valentin Feldman et l'historien Charles Hainchelin participent également à ces deux numéros.
  3. Un numéro intermédiaire est stoppé à l'imprimerie clandestine en octobre 1941 par une perquisition de la Gestapo qui détruit le matériel d'impression faute de trouver les documents brûlés par les ouvriers imprimeurs.
  4. René Maublanc (1891-1960) est professeur de philosophie à Paris.
  5. Marcel Cornu (1909-2001) est agrégé de grammaire. Il participe en 1941-1942 à La Pensée libre.
  6. Chaque numéro reprend en deuxième de couverture la liste du Comité directeur et celle du Comité de patronage. Chaque nom est suivi de la situation de la personne. Mais ce sont des organes essentiellement à vocation honorifique, qui montrent l'influence du rationalisme marxiste, plus qu'un engagement militant. L'étude des collaborateurs effectifs de la revue présente un profil plus jeune, de moindre notoriété de ce fait. Le numéro pris ici en référence est celui de mai-juillet 1953.
  7. Ce comité de parrainage, si l'on met à part les décès, est sensiblement identique quinze ans plus tard.
  8. Seuls nouveaux membres, Maurice Boitel, avocat à la Cour d'appel de Paris, membre du comité de parrainage depuis 1956, et Georges Petit, professeur à la Sorbonne.
  9. Pierre Abraham est directeur de la revue littéraire mensuelle Europe.
  10. Louis Aragon est directeur de l'hebdomadaire Les Lettres françaises.
  11. Louis Barrabé est géologue.
  12. Pour Marcel Cachin, il n'est pas fait état de sa fonction de directeur de L'Humanité.
  13. André Cholley est géographe.
  14. Marcel Cohen est linguiste et livre régulièrement des articles à L'Humanité, au cours des années 1960.
  15. Pierre Cot, ancien ministre du Front populaire, est député apparenté au groupe communiste.
  16. Jean Dresch est géographe.
  17. Pierre George est géographe.
  18. Georges Lefebvre est historien.

Références

  1. Cf La Pensée, no 355, juillet-septembre 2008.
  2. Georges Cogniot, Parti pris, volume 1, pages 435-443, Pour la diffusion du marxisme-léninisme, "La Pensée".
  3. André Parreaux (1906-1979) sera le deuxième époux d'Hélène Solomon-Langevin en 1958, époque où il est toujours l'un des rédacteurs en chef de La Pensée. Il est aussi à cette période titulaire de la chaire de civilisation anglaise à la Sorbonne. J.-P. M., « Hélène Solomon née Langevin n'est plus », L'Humanité,‎ (lire en ligne).
  4. Ibid, Georges Cogniot.
  5. Pierre Favre, Jacques Decour, l'oublié des Lettres françaises, pages 187-207. Et le no 13/14 de Les Annales de la société Louis Aragon et Elsa Triolet, cités en bibliographie.
  6. Pierre Daix, cf bibliographie.
  7. Disparition d'Antoine Casanova, L'Humanité, 10 octobre 2017.
  8. a et b La Pensée, no 133, juin 1967.
  9. Cf sa biographie dans la page consacrée à son frère aîné Ernest Billiet, agent patronal et militant anticommuniste.
  10. Relevé des signatures d'articles et leur domaine des numéros de mai-juillet 1952 et mai-juillet 1953.
  11. Relevé des signatures des numéros parus durant l'année 1956.
  12. Notice: André Cornu, dans le Maitron.
  13. Livio Sichirollo, Schiavitù antica e moderna: problema, storia, istituzioni, 1979, p. 280.

Photographies

Liens externes