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« Appellations des membres de la maison de France » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Fils de France (homonymie)}}
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Jusqu'au milieu du {{s|XVI|e}}, les membres de la [[maison de France]] étaient simplement appelés monseigneur, suivi du titre de leur apanage. Les épithètes d'honneur tendirent à se multiplier au {{s|XIV|e}}, si bien qu'un prince comme [[Philippe le Bon]] était désigné comme le « Très haut, très puissant, très excellent et très magnanime prince monseigneur Philippe duc de Bourgogne »... Par la suite et jusqu'au {{s|XVIII|e}}, les usages s'écourtèrent, se raffinèrent et évoluèrent en fonction des modes et de la volonté royale. À la fin de l'[[Ancien Régime]], les membres de la [[maison de France]] étaient usuellement désignés par leur titre mais aussi par une expression connue décrivant leur position au sein de la dynastie. Ils étaient soit membres de la famille royale, soit membres des lignées de princes du sang. La connaissance de ces expressions est souvent nécessaire pour comprendre les textes d'auteurs comme [[cardinal de Retz|Retz]], [[Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon|Saint-Simon]] ou la [[marquise de Sévigné]].
Jusqu'au milieu du {{s|XVI|e}}, les membres de la [[maison de France]] étaient simplement appelés monseigneur, suivi du titre de leur [[apanage]]. Les épithètes d'honneur tendirent à se multiplier au {{s|XIV|e}}, si bien qu'un prince comme [[Philippe le Bon]] était désigné comme le « Très haut, très puissant, très excellent et très magnanime prince monseigneur Philippe duc de Bourgogne »... Par la suite et jusqu'au {{s|XVIII|e}}, les usages s'écourtèrent, se raffinèrent et évoluèrent en fonction des modes et de la volonté royale. À la fin de l'[[Ancien Régime]], les membres de la [[maison de France]] étaient usuellement désignés par leur titre mais aussi par une expression connue décrivant leur position au sein de la dynastie. Ils étaient soit membres de la famille royale, soit membres des lignées de princes du sang. La connaissance de ces expressions est souvent nécessaire pour comprendre les textes d'auteurs comme [[cardinal de Retz|Retz]], [[Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon|Saint-Simon]] ou la [[marquise de Sévigné]].


{{Citation bloc|… ce qui [[:wikt:échoir|écherrait]] à délibérer ne serait pas s'il faudrait s'unir à [[Louis II de Bourbon-Condé|Monsieur le Prince]], mais ce qu'il faudrait que [[Gaston de France|Monsieur]] fît pour se tenir Monsieur le Prince soumis à lui-même.|[[Jean-François Paul de Gondi|Cardinal de Retz]]|Mémoires<ref>P.&nbsp;780 (édition de la Pléiade). [https://books.google.com/books?id=oLtpAAAAcAAJ&pg=PA116 En ligne].</ref>}}
{{Citation bloc|… ce qui [[:wikt:échoir|écherrait]] à délibérer ne serait pas s'il faudrait s'unir à [[Louis II de Bourbon-Condé|Monsieur le Prince]], mais ce qu'il faudrait que [[Gaston de France|Monsieur]] fît pour se tenir Monsieur le Prince soumis à lui-même.|[[Jean-François Paul de Gondi|Cardinal de Retz]]|Mémoires<ref>P.&nbsp;780 (édition de la Pléiade). [https://books.google.com/books?id=oLtpAAAAcAAJ&pg=PA116 En ligne].</ref>}}
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== La famille royale de France ==
== La famille royale de France ==
[[Fichier:A coronet of a child of France (from the portrait of Elisabeth Charlotte of the Palatinate by Rigaud in 1713.jpg|thumb|right|200px|Une couronne d'un fils de France.]]
[[Fichier:A coronet of a child of France (from the portrait of Elisabeth Charlotte of the Palatinate by Rigaud in 1713.jpg|thumb|right|200px|Une couronne d'un fils de France.]]
Entre {{pourquoi|le {{s-|XVI}}}} et 1830, la famille royale de France était composée, dans l'ordre du cérémonial, du roi, de sa femme (la [[reine de France|reine]]), des reines douairières (parmi lesquelles la mère du roi — à condition qu'elle ait aurapavant été reine, et ne se soit pas remariée par la suite — qui est appelée la reine mère), de ses enfants et des enfants de son fils aîné, de ses frères et sœurs, de ses oncles et tantes (ainsi que, le cas échéant, des filles de rois de France de branches précédemment éteintes), de ses autres petits-enfants, et de ses neveux, nièces et cousins germains (voire grand-oncle [[Parenté à la mode de Bretagne|à la mode de Bretagne]], comme dans le cas de [[Louis XV]] et du [[Philippe d'Orléans (1674-1723)|régent]] entre 1715 et 1723). Les parents plus éloignés (petits-neveux, autres cousins) sont appelés les princes du sang.
Entre {{pourquoi|le {{s-|XVI}}}} et 1830, la famille royale de France était composée, dans l'ordre du cérémonial, du roi, de sa femme (la [[reine de France|reine]]), des reines douairières (parmi lesquelles la mère du roi — à condition qu'elle ait aurapavant été reine, et ne se soit pas remariée par la suite — qui est appelée la reine mère), de ses enfants et des enfants de son fils aîné, de ses frères et sœurs, de ses oncles et tantes (ainsi que, le cas échéant, des filles de rois de France de branches précédemment éteintes), de ses autres petits-enfants, et de ses neveux, nièces et cousins germains (voire grand-oncle [[Parenté à la mode de Bretagne|à la mode de Bretagne]], comme dans le cas de {{noble|Louis XV}} et du [[Philippe d'Orléans (1674-1723)|Régent]] entre 1715 et 1723). Les parents plus éloignés (petits-neveux, autres cousins) sont appelés les princes du sang.


L'ordre de dignité ou de préséance des membres de la famille royale était, selon l'usage français, à peu près le même que dans toutes les familles :
L'ordre de dignité ou de préséance des membres de la famille royale était, selon l'usage français, à peu près le même que dans toutes les familles :
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* [[Liste des dauphins de France|le dauphin]] ;
* [[Liste des dauphins de France|le dauphin]] ;
* [[Liste des dauphines de France|la dauphine]] ;
* [[Liste des dauphines de France|la dauphine]] ;
* les fils de France et leurs épouses, par ordre de primogéniture mâle ;
* les [[#Titres_ordinaires|fils de France]] et leurs épouses, par ordre de [[primogéniture]] mâle ;
* les filles de France célibataires (les filles mariées et leurs enfants font partie de la famille de leur époux), au rang de leurs frères ou de leur père ;
* les filles de France célibataires (les filles mariées et leurs enfants font partie de la famille de leur époux), au rang de leurs frères ou de leur père ;
* les petits-fils de France et leurs épouses, par ordre de primogéniture mâle ;
* les [[petit-fils de France|petits-fils de France]] et leurs épouses, par ordre de primogéniture mâle ;
* les petites-filles de France célibataires (les petites-filles mariées et leurs enfants font partie de la famille de leur époux), au rang de leurs frères ou de leur père.
* les petites-filles de France célibataires (les petites-filles mariées et leurs enfants font partie de la famille de leur époux), au rang de leurs frères ou de leur père.


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=== Patronymes ===
=== Patronymes ===


Le roi et la reine de France n'ont pas de patronyme. Ce vide a conduit les Révolutionnaires à leur donner le patronyme Capet, en reprenant le surnom de leur premier ancêtre masculin connu. Les enfants de France (fils de France et filles de France) portent le patronyme « de France ». Cet usage est ancien car il remonte à la fin{{note|groupe=alpha|texte=Dès 1299 pour [[Louis d'Évreux|Louis de France]] (fils de [[Philippe III le Hardi]]), qui est appelé ainsi dans une comptabilité royale de préparatifs militaires, et quelques années plus tard notamment dans un acte du [[Jean II de Brabant|duc de Brabant]] (1304) et dans des lettres du [[Édouard II|prince de Galles]] (adressées à Louis de France)<ref>{{Harvsp|Lewis|1986|p=235|id=Lewis1986}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Van Kerrebrouck|2000|p=180|id=VanKerrebrouck2000}}.</ref>. Le premier<ref>{{Harvsp|Lewis|1986|p=237|id=Lewis1986}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Van Kerrebrouck|1990|p=96|id=VanKerrebrouck1990}}.</ref> fils de roi de France à avoir pris le nom « de France » est [[Jean II le Bon|Jean de France]]<ref>[[Pierre-Hyacinthe Morice de Beaubois|Hyacinthe Morice]], ''Mémoires pour servir de preuves à l'histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, tirés des archives de cette province, de celles de France et d'Angleterre, des recueils de plusieurs sçavans antiquaires, et mis en ordre'', {{t.}}I, {{p.}}1350-1351 {{bnf|30981009}}, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1041641k/f741 lire en ligne]</ref> (fils de [[Philippe VI de Valois|Philippe VI]] et futur roi Jean II) en avril 1328, juste après l'avènement de son père. Les premières<ref>{{Harvsp|Lewis|1986|p=236 et 373|id=Lewis1986}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Van Kerrebrouck|2000|p=169-170|id=VanKerrebrouck2000}}.</ref> filles de roi de France à avoir pris le nom « de France » sont les filles de [[Philippe V le Long]] (mais après l'avènement des [[Maison capétienne de Valois|Valois]]) : [[Jeanne III de Bourgogne|Jeanne de France]]<ref>Charles de Wignacourt, ''Observations sur l'échevinage de la ville d'Arras'' {{bnf|34098589}}, {{p.}}151, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9753816f/f181 lire en ligne]</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Val Rozn|titre=Artois|url=http://eurulers.altervista.org/artois.html|date=9 juin 2010|site=Titles of European hereditary rulers|consulté le=21 avril 2018}}.</ref> (duchesse de Bourgogne) en 1335, [[Blanche de France (1313-1358)|Blanche de France]]<ref>''Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France'', {{t.}}XXXVI, année 1909, {{p.}}302-303, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6267527w/f327 lire en ligne]</ref> en 1340. Avant ces dates, les enfants des rois de France ne portaient pas de patronyme et n'étaient désignés que par leur prénom et leur titre.}} du {{s|XIII}}. Le roi, la reine ainsi que les enfants de France, signent de leur prénom seul, sans numéro ni surnom. C'est un privilège qui leur est réservé et qui marque leur prééminence au-dessus de tous les autres dynastes, qui doivent eux signer en ajoutant leur patronyme après leur prénom.
Le roi et la reine de France n'ont pas de [[nom de famille en France|patronyme]]. Ce vide a conduit les révolutionnaires à leur donner le [[patronyme]] [[Capet (patronyme)|Capet]], en reprenant le surnom de leur premier ancêtre masculin connu. Les enfants de France (fils de France et filles de France) portent le patronyme « de France ». Cet usage est ancien car il remonte à la fin{{note|groupe=alpha|texte=Dès 1299 pour [[Louis d'Évreux|Louis de France]] (fils de {{noble|Philippe III le Hardi}}), qui est appelé ainsi dans une comptabilité royale de préparatifs militaires, et quelques années plus tard notamment dans un acte du [[Jean II de Brabant|duc de Brabant]] (1304) et dans des lettres du [[Édouard II|prince de Galles]] (adressées à Louis de France)<ref>{{Harvsp|Lewis|1986|p=235|id=Lewis1986}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Van Kerrebrouck|2000|p=180|id=VanKerrebrouck2000}}.</ref>. Le premier<ref>{{Harvsp|Lewis|1986|p=237|id=Lewis1986}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Van Kerrebrouck|1990|p=96|id=VanKerrebrouck1990}}.</ref> fils de roi de France à avoir pris le nom « de France » est [[Jean II le Bon|Jean de France]]<ref>[[Pierre-Hyacinthe Morice de Beaubois|Hyacinthe Morice]], ''Mémoires pour servir de preuves à l'histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, tirés des archives de cette province, de celles de France et d'Angleterre, des recueils de plusieurs sçavans antiquaires, et mis en ordre'', {{t.}}I, {{p.}}1350-1351 {{bnf|30981009}}, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1041641k/f741 lire en ligne]</ref> (fils de {{noble|Philippe VI de Valois|-}} et futur roi {{noble-|Jean II}}) en avril 1328, juste après l'avènement de son père. Les premières<ref>{{Harvsp|Lewis|1986|p=236 et 373|id=Lewis1986}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Van Kerrebrouck|2000|p=169-170|id=VanKerrebrouck2000}}.</ref> filles de roi de France à avoir pris le nom « de France » sont les filles de {{noble|Philippe V le Long}} (mais après l'avènement des [[Maison capétienne de Valois|Valois]]) : [[Jeanne III de Bourgogne|Jeanne de France]]<ref>Charles de Wignacourt, ''Observations sur l'échevinage de la ville d'Arras'' {{bnf|34098589}}, {{p.}}151, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9753816f/f181 lire en ligne]</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Val Rozn|titre=Artois|url=http://eurulers.altervista.org/artois.html|date=9 juin 2010|site=Titles of European hereditary rulers|consulté le=21 avril 2018}}.</ref> (duchesse de Bourgogne) en 1335, [[Blanche de France (1313-1358)|Blanche de France]]<ref>''Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France'', {{t.}}XXXVI, année 1909, {{p.}}302-303, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6267527w/f327 lire en ligne]</ref> en 1340. Avant ces dates, les enfants des rois de France ne portaient pas de [[Nom de famille en France|patronyme]] et n'étaient désignés que par leur prénom et leur titre.}} du {{s|XIII}}. Le roi, la reine et les enfants de France, signent de leur prénom seul, sans numéro ni surnom. C'est un privilège qui leur est réservé et qui marque leur prééminence au-dessus de tous les autres dynastes, qui doivent eux signer en ajoutant leur patronyme après leur prénom.


Les petits-enfants de France portent pour patronyme le nom de l'apanage qui a été conféré à leur père. S'ils font souche, ce nom devient leur patronyme héréditaire, comme pour la [[Quatrième maison d'Orléans|famille d'Orléans]]. C'est ainsi que les princes du sang ont pour patronyme le nom de l'apanage du fils de France dont ils descendent. Toutefois, quand une branche de princes du sang accède au trône en devenant la branche aînée de la dynastie, elle prend alors le nom « de France ».
Les petits-enfants de France portent pour patronyme le nom de l'[[apanage]] qui a été conféré à leur père. S'ils font souche, ce nom devient leur patronyme héréditaire, comme pour la [[Quatrième maison d'Orléans|famille d'Orléans]]. C'est ainsi que les princes du sang ont pour patronyme le nom de l'apanage du fils de France dont ils descendent. Toutefois, quand une branche de princes du sang accède au trône en devenant la branche aînée de la dynastie, elle prend alors le nom « de France ».


La chute de la monarchie en 1830 a mis fin à cette transmission onomastique particulière, et de nos jours les membres de la branche aînée (issue de [[Louis XIV]]) de la maison de France s'appellent « de Bourbon » (car ce nom a été adopté{{note|groupe=alpha|texte=Le nom de Bourbon est pris pour la première fois en 1731 par l'infant Charles (fils du roi d'Espagne [[Philippe V (roi d'Espagne)|Philippe V]]), qui bat monnaie en se faisant appeler {{souverain-|Charles Ier}} de Bourbon et Farnèse, duc de Parme et de Plaisance<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Hervé Pinoteau|Hervé, baron Pinoteau]] |auteur2=Christian Papet-Vauban |auteur3=Jean de Vaulchier |titre=État présent de la Maison de Bourbon |sous-titre=pour servir de suite à l’''Almanach royal'' de 1830 et à d’autres publications officielles de la Maison |lieu=Paris |éditeur=Le Léopard d’or |année=2012 |numéro d'édition=5 |année première édition=1975 |isbn=978-2-86377-239-3 |pages totales=101 |id=Étatprésent2012 |passage=20-21 }}.</ref>.}} par leurs ancêtres communs, [[Charles III (roi d'Espagne)|Charles {{Ier}}]] et son frère{{note|groupe=alpha|texte=L'infant Philippe (fils du roi d'Espagne [[Philippe V (roi d'Espagne)|Philippe V]]) prend le nom de Bourbon dès 1742 dans une [[lettre de marque]]<ref>''Don Phelipe de Borbon Por la Gracia de Dios Infante de España'' : {{Ouvrage|langue=en|auteur=Reginald Godfrey Marsden|titre=Documents relating to law and custom of the sea: 1649-1767|sous-titre=|lieu=Londres|éditeur=Navy Records Society|année=1916|bnf=30890732 |pages totales=|passage=293|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=DjuSEeQ1wqUC&pg=RA1-PA293}}.</ref>.}} [[Philippe Ier (duc de Parme)|Philippe {{Ier}}]], ducs de Parme) — à l'exception notable de la [[Famille grand-ducale luxembourgeoise|famille régnante du Luxembourg]], qui porte le nom de Nassau, tandis que la branche cadette du roi des Français [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]] et de son père [[Louis-Philippe d'Orléans (1747-1793)|Philippe Égalité]] porte depuis 1662{{note|groupe=alpha|texte=Naissance de [[Marie-Louise d'Orléans]], fille aînée de [[Philippe d'Orléans (1640-1701)|Philippe de France]], frère de Louis XIV.}} le patronyme « d'Orléans » (ou [[Maison d'Orléans-Bragance|d'Orléans et Bragance]] pour les descendants de [[Gaston d'Orléans (1842-1922)|Gaston d'Orléans]], comte d'Eu).
La chute de la monarchie en 1830 a mis fin à cette transmission onomastique particulière, et de nos jours les membres de la branche aînée (issue de {{noble|Louis XIV}}) de la maison de France s'appellent « de Bourbon » (car ce nom a été adopté{{note|groupe=alpha|texte=Le nom de Bourbon est pris pour la première fois en 1731 par l'infant Charles (fils du roi d'Espagne {{noble|Philippe V (roi d'Espagne)}}), qui bat monnaie en se faisant appeler {{noble-|Charles Ier}} de Bourbon et Farnèse, duc de Parme et de Plaisance<ref>{{Ouvrage |id=Étatprésent2012 |langue=fr |auteur1=[[Hervé Pinoteau|Hervé, baron Pinoteau]] |auteur2=Christian Papet-Vauban |auteur3=Jean de Vaulchier |titre=État présent de la Maison de Bourbon |sous-titre=pour servir de suite à l’''Almanach royal'' de 1830 et à d’autres publications officielles de la Maison |lieu=Paris |éditeur=Le Léopard d’or |année=2012 |numéro d'édition=5 |année première édition=1975 |pages totales=101 |isbn=978-2-86377-239-3 |bnf=435130507 |passage=20-21}}.</ref>.}} par leurs ancêtres communs, {{noble|Charles III (roi d'Espagne)|Charles Ier}} et son frère{{note|groupe=alpha|texte=L'infant Philippe (fils du roi d'Espagne {{noble|Philippe V (roi d'Espagne)}}) prend le nom de Bourbon dès 1742 dans une [[lettre de marque]]<ref>''Don Phelipe de Borbon Por la Gracia de Dios Infante de España'' : {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Reginald Godfrey Marsden|titre=Documents relating to law and custom of the sea|sous-titre=1649-1767|lieu=Londres|éditeur=Navy Records Society|année=1916|isbn=|bnf=30890732|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=DjuSEeQ1wqUC&pg=RA1-PA293|passage=293}}.</ref>.}} {{noble|Philippe Ier (duc de Parme)}}, ducs de Parme) — à l'exception notable de la [[Famille grand-ducale luxembourgeoise|famille régnante du Luxembourg]], qui porte le nom de Nassau, tandis que la branche cadette du roi des Français [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]] et de son père [[Louis-Philippe d'Orléans (1747-1793)|Philippe Égalité]] porte depuis 1662{{note|groupe=alpha|texte=Naissance de [[Marie-Louise d'Orléans]], fille aînée de [[Philippe d'Orléans (1640-1701)|Philippe de France]], frère de {{noble-|Louis XIV}}.}} le patronyme « d'Orléans » (ou [[Maison d'Orléans-Bragance|d'Orléans et Bragance]] pour les descendants de [[Gaston d'Orléans (1842-1922)|Gaston d'Orléans]], comte d'Eu).


=== Qualifications ===
=== Qualifications ===
* Le roi de France se fait appeler Sire (et la reine, Madame), et non Majesté comme les souverains anglais. « Sa Majesté » est utilisé pour mentionner le roi ou la reine à la troisième personne. Les autres membres de la famille royale se font appeler Monseigneur ou Madame, et non Altesse comme dans certaines cours étrangères. En revanche, pour mentionner un membre de la famille royale à la troisième personne, on parle de « Son Altesse Royale ».
* Le roi de France se fait appeler Votre Majesté ou ''Sire'' (et la reine, Votre Majesté ou ''Madame''), et non « Majesté ». ''Sa Majesté'' est un [[Prédicat honorifique|prédicat]] utilisé pour mentionner le roi ou la reine à la troisième personne. Les autres membres de la famille royale se font appeler ''Monseigneur'' ou ''Madame'', et non « Altesse ». En revanche, pour mentionner un membre de la famille royale à la troisième personne, on parle de ''Son Altesse royale''.


* Les princes du sang portent la qualification d'[[Son Altesse Sérénissime|altesse sérénissime]] depuis le [[Louis II de Bourbon-Condé|Grand Condé]] (son père [[Henri II de Bourbon-Condé|Henry de Bourbon]] avait porté celle d'[[altesse]] depuis le règne de [[Louis XIII]]). Le {{Date|21 septembre 1824}}, [[Charles X]] accorda<ref>''[[Le Moniteur universel]]'' du 22 septembre 1824 : [https://books.google.fr/books?id=FhhOAAAAcAAJ&pg=PA1279 lire en ligne]</ref> l'[[Son Altesse Royale|altesse royale]] au [[Louis-Philippe Ier|duc d'Orléans]] et au [[Louis VI Henri de Bourbon-Condé|duc de Bourbon]], et le lendemain<ref>''[[Le Moniteur universel]]'' du 23 septembre 1824 : [https://books.google.fr/books?id=FhhOAAAAcAAJ&pg=PA1283 lire en ligne]</ref> il l'accorda aussi aux enfants et à [[Adélaïde d'Orléans (1777-1847)|la sœur]] du duc d'Orléans.
* Les princes du sang portent la qualification d'[[Son Altesse Sérénissime|altesse sérénissime]] depuis le [[Louis II de Bourbon-Condé|Grand Condé]] (son père [[Henri II de Bourbon-Condé|Henri de Bourbon]] avait porté celle d'[[altesse]] depuis le règne de {{noble|Louis XIII}}). Le {{Date|21 septembre 1824}}, {{noble|Charles X}} accorda<ref>''[[Le Moniteur universel]]'' du 22 septembre 1824 : [https://books.google.fr/books?id=FhhOAAAAcAAJ&pg=PA1279 lire en ligne]</ref> l'[[Son Altesse Royale|altesse royale]] au [[Louis-Philippe Ier|duc d'Orléans]] et au [[Louis VI Henri de Bourbon-Condé|duc de Bourbon]], et le lendemain<ref>''[[Le Moniteur universel]]'' du 23 septembre 1824 : [https://books.google.fr/books?id=FhhOAAAAcAAJ&pg=PA1283 lire en ligne]</ref> il l'accorda aussi aux enfants et à [[Adélaïde d'Orléans (1777-1847)|la sœur]] du duc d'Orléans.


* Dans les actes les plus officiels (traités, contrats, [[Registre paroissial|registres de catholicité]])<ref>{{Harvsp|État présent|1986|p=39|id=Étatprésent1986}}.</ref>, le roi, la famille royale et les princes et princesses du sang sont désignés par une déclinaison de formules<ref>Contrat de mariage du duc de Bourbon en 1770 : ''Actes importants de l'histoire de France et autographes des hommes célèbres'', {{p.}}612-613, [https://books.google.fr/books?id=jKZAAQAAMAAJ&pg=PA612 lire en ligne]</ref> appellatives{{note|groupe=alpha|texte=Appelées {{citation|avant-noms}} par Roland Mousnier<ref name="Mousnier"/>.}}, qui varièrent au fil des siècles avant d'être codifiées par un règlement<ref name="Mousnier">{{ouvrage|auteur=[[Roland Mousnier]]|titre=Les Institutions de la France sous la monarchie absolue. 2, Les Organes de l'État et la société|lieu=Paris|éditeur=Presses universitaires de France|année=1980|isbn=2-13-036307-5|bnf=34650881|pages totales=670|passage=98}}.</ref> de Louis XIV en [[1688]] (à l'occasion<ref>{{Ouvrage|auteur=[[Louis de Rouvroy de Saint-Simon|Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon]]|titre=Mémoires de Saint-Simon|sous-titre=nouvelle édition collationnée sur le manuscrit autographe|éditeur=Librairie Hachette et {{Cie}}|collection= |lieu=Paris|année=1881|tome=III|pages totales=581|passage=385|bnf=34023918 |lire en ligne=https://archive.org/stream/memoiresdesaints03sain#page/n399}}.</ref> du mariage du [[François-Louis de Bourbon-Conti|prince de Conti]] avec [[Marie-Thérèse de Bourbon (1666-1732)|l'aînée des filles]] du [[Henri-Jules de Bourbon-Condé|prince de Condé]]) : ''très haut, très puissant et très excellent prince(sse)'', pour le roi et la reine ; ''très haut, très puissant et excellent prince(sse)'', pour le dauphin et la dauphine ; ''très haut et très puissant prince(sse)'', pour les fils et filles de France (et les épouses des fils de France) ; ''très haut et puissant prince(sse)'', pour les petits-fils (et leurs épouses) et petites-filles de France, ainsi que pour les princes (et leurs épouses) et princesses du sang.
* Dans les actes les plus officiels (traités, contrats, [[Registre paroissial|registres de catholicité]])<ref>{{Harvsp|État présent|1986|p=39|id=Étatprésent1986}}.</ref>, le roi, la famille royale et les princes et princesses du sang sont désignés par une déclinaison de formules<ref>Contrat de mariage du duc de Bourbon en 1770 : ''Actes importants de l'histoire de France et autographes des hommes célèbres'', {{p.}}612-613, [https://books.google.fr/books?id=jKZAAQAAMAAJ&pg=PA612 lire en ligne]</ref> appellatives{{note|groupe=alpha|texte=Appelées {{citation|avant-noms}} par Roland Mousnier<ref name="Mousnier"/>.}}, qui varièrent au fil des siècles avant d'être codifiées par un règlement<ref name="Mousnier">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Roland Mousnier]]|titre=Les Institutions de la France sous la monarchie absolue. 2, Les Organes de l'État et la société|lieu=Paris|éditeur=Presses universitaires de France|année=1980|pages totales=670|isbn=978-2-13-036307-1|isbn10=2-13-036307-5|bnf=34650881|passage=98}}.</ref> de {{noble-|Louis XIV}} en [[1688]] (à l'occasion<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Louis de Rouvroy de Saint-Simon|Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon]]|titre=Mémoires de Saint-Simon|sous-titre=nouvelle édition collationnée sur le manuscrit autographe|tome=III|lieu=Paris|éditeur=Librairie Hachette et {{Cie}}|année=1881|pages totales=581|isbn=|bnf=34023918|lire en ligne=https://archive.org/stream/memoiresdesaints03sain#page/n399|passage=385}}.</ref> du mariage du [[François-Louis de Bourbon-Conti|prince de Conti]] avec [[Marie-Thérèse de Bourbon (1666-1732)|l'aînée des filles]] du [[Henri-Jules de Bourbon-Condé|prince de Condé]]) : ''très haut, très puissant et très excellent prince(sse)'', pour le roi et la reine ; ''très haut, très puissant et excellent prince(sse)'', pour le dauphin et la dauphine ; ''très haut et très puissant prince(sse)'', pour les fils et filles de France (et les épouses des fils de France) ; ''très haut et puissant prince(sse)'', pour les petits-fils (et leurs épouses) et petites-filles de France, ainsi que pour les princes (et leurs épouses) et princesses du sang.
* On trouve parfois des variantes plus révérencieuses, notamment dans le contrat de mariage (1695) du [[Louis de Rouvroy de Saint-Simon|duc de Saint-Simon]], où le roi est qualifié de ''très haut, très puissant, très illustre et très magnanime prince'', le dauphin (et son fils aîné) de ''très haut, très puissant et très illustre prince'', et le duc d'Anjou de ''très haut, très puissant et très excellent prince''.
* On trouve parfois des variantes plus révérencieuses, notamment dans le contrat de mariage (1695) du [[Louis de Rouvroy de Saint-Simon|duc de Saint-Simon]], où le roi est qualifié de ''très haut, très puissant, très illustre et très magnanime prince'', le dauphin (et son fils aîné) de ''très haut, très puissant et très illustre prince'', et le duc d'Anjou de ''très haut, très puissant et très excellent prince''.


=== Titres ordinaires ===
=== Titres ordinaires ===


* '''[[Dauphin (titre)|Dauphin de France]]''' : titre lié à la possession de la seigneurie du [[Dauphiné]] accordé en [[apanage]] au fils aîné du roi de France ou, en cas de mort du dauphin, au fils aîné de ce dernier s'il en laisse un, à son frère cadet sinon. La dauphine n'est pas l'aînée des filles, mais la femme du dauphin. Le titre de dauphin était réservé au successeur direct du roi, y compris après sa mort, tant qu'il n'est pas à son tour sacré.
* '''[[Dauphin (titre)|Dauphin de France]]''' : titre lié à la possession de la [[seigneurie]] du [[Dauphiné]] accordé en [[apanage]] au fils aîné du roi de France ou, en cas de mort du dauphin, au fils aîné de ce dernier s'il en laisse un, à son frère cadet sinon. La dauphine n'est pas l'aînée des filles, mais la femme du dauphin. Le titre de dauphin était réservé au successeur direct du roi.


* '''Fils de France''' est le titre donné aux fils du [[roi de France]] nés en légitime mariage. C'est l'équivalent<ref name="Duckett">''Dictionnaire de la conversation et de la lecture'', {{t.}}XXIV, {{p.}}318 {{bnf|30365300}}, [https://books.google.fr/books?id=r0FjAAAAcAAJ&pg=PA318 lire en ligne]</ref> du titre d'[[infant]] donné aux fils des rois de Navarre, de Portugal et d'Espagne. Le titre apparaît au Moyen Âge, d'abord sous la forme de ''fils du roy de France'' ou ''fils de roy de France''{{note|groupe=alpha|texte=[[Louis Ier d'Orléans|Louis de France]], duc d'Orléans, frère de [[Charles VI (roi de France)|Charles VI]], est appelé ''Loys filz de roy de France, frere de Monseigneur le Roy''<ref>{{Harvsp|Van Kerrebrouck|1990|p=234|id=VanKerrebrouck1990}}.</ref>.}}. Le titre de fils de France sera ensuite étendu aux fils du dauphin, fils aîné du roi, et même aussi aux fils du fils aîné du dauphin<ref>Ceci en vertu de l’{{nobr|article II}} d’un édit du {{date-|12 mars 1710}} de {{nobr|Louis XIV}}.</ref>{{,}}<ref>Philippe de Montjouvent, ''Éphéméride de la Maison de France de 1589 à 1848'', {{éd.}} du Chaney, 1999, {{p.|19}}.</ref>.
* '''Fils de France''' est le titre donné aux fils du [[roi de France]] nés en légitime mariage. C'est l'équivalent<ref name="Duckett">''Dictionnaire de la conversation et de la lecture'', {{t.}}XXIV, {{p.}}318 {{bnf|30365300}}, [https://books.google.fr/books?id=r0FjAAAAcAAJ&pg=PA318 lire en ligne]</ref> du titre d'[[infant]] donné aux fils des rois de Navarre, de Portugal et d'Espagne. Le titre apparaît au Moyen Âge, d'abord sous la forme de ''fils du roy de France'' ou ''fils de roy de France''{{note|groupe=alpha|texte=[[Louis Ier d'Orléans|Louis de France]], duc d'Orléans, frère de {{noble|Charles VI (roi de France)}}, est appelé ''Loys filz de roy de France, frere de Monseigneur le Roy''<ref>{{Harvsp|Van Kerrebrouck|1990|p=234|id=VanKerrebrouck1990}}.</ref>.}}. Le titre de fils de France sera ensuite étendu aux fils du dauphin, fils aîné du roi, et même aussi aux fils du fils aîné du dauphin<ref>Ceci en vertu de l’{{nobr|article II}} d’un édit du {{date-|12 mars 1710}} de {{noble-|Louis XIV}}.</ref>{{,}}<ref>Philippe de Montjouvent, ''Éphéméride de la Maison de France de 1589 à 1848'', {{éd.}} du Chaney, 1999, {{p.|19}}.</ref>.


* '''Fille de France''' est le titre donné aux filles{{note|groupe=alpha|texte=Dès 1359, les filles du roi sont appelées collectivement filles de France ; on parle de la reine de France ([[Jeanne Ire d'Auvergne|Jeanne de Boulogne]]) et des filles du roi ([[Jean II le Bon|Jean II]]), [[Jeanne de France (1343-1373)|Jeanne de France]] (reine de Navarre) et [[Marie de France (1344-1404)|Marie de France]] (future duchesse de Bar), en les appelant {{Citation|madame la reyne et [...] mes dames ses filles de France}}<ref>[[Ernest Petit (historien)|Ernest Petit]], ''Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne'', {{t.}}IX, ''Règne de Philippe de Rouvre, 1349-1361'', {{p.}}146 {{bnf|34100487 }}, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111730w/f169 lire en ligne]</ref>{{,}}<ref name="v90">{{Harvsp|Van Kerrebrouck|1990|p=41|id=VanKerrebrouck1990}}.</ref> (ce sont en fait les belles-filles de la reine Jeanne, qui est la seconde épouse de Jean II).}}{{,}}{{note|groupe=alpha|texte=Au début du {{s|XV}}, [[Jean Froissart]] dans ses [[Chroniques (Froissart)#Livre IV|''Chroniques'' (livre IV)]] parle d'[[Isabelle de France (1389-1409)|Isabelle de France]] (fille du roi [[Charles VI (roi de France)|Charles VI]]) en l'appelant {{Citation|Ysabel fille de France}}<ref>Laetitia Le Guay, ''Les princes de Bourgogne lecteurs de Froissart : les rapports entre le texte et l'image dans les manuscrits enluminés du livre IV des "Chroniques"'', {{p.}}48 {{bnf|36979516}}.</ref>.}} du roi nées en légitime mariage. C'est l'équivalent<ref name="Duckett"/> du titre d'[[infante]] donné aux filles des rois de Navarre, de Portugal et d'Espagne. Le titre apparaît au Moyen Âge, d'abord sous la forme de ''fille du roy de France'' ou ''fille de roy de France''. Le titre de fille de France sera ensuite étendu aux filles du dauphin, fils aîné du roi. La sœur du roi pouvait recevoir le titre de fille de France, même si leur père n'avait été que prince du sang (ce fut le cas de la sœur d'Henri IV, titrée fille de France<ref>''Declaration du roy pour faire jouir Madame, sa sœur unique, du tiltre et qualité de fille de France, du vingt septiesme janvier 1599'' : [https://books.google.fr/books?id=CoNZAAAAcAAJ&pg=PA452 lire en ligne]</ref>{{,}}<ref>http://www.heraldica.org/topics/france/declaration1599.htm</ref> par son frère en 1599).
* '''Fille de France''' est le titre donné aux filles{{note|groupe=alpha|texte=Dès 1359, les filles du roi sont appelées collectivement filles de France ; on parle de la reine de France ([[Jeanne Ire d'Auvergne|Jeanne de Boulogne]]) et des filles du roi ({{noble|Jean II le Bon|-}}), [[Jeanne de France (1343-1373)|Jeanne de France]] (reine de Navarre) et [[Marie de France (1344-1404)|Marie de France]] (future duchesse de Bar), en les appelant {{Citation|madame la reyne et [...] mes dames ses filles de France}}<ref>[[Ernest Petit (historien)|Ernest Petit]], ''Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne'', {{t.}}IX, ''Règne de Philippe de Rouvre, 1349-1361'', {{p.}}146 {{bnf|34100487 }}, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k111730w/f169 lire en ligne]</ref>{{,}}<ref name="v90">{{Harvsp|Van Kerrebrouck|1990|p=41|id=VanKerrebrouck1990}}.</ref> (ce sont en fait les belles-filles de la reine Jeanne, qui est la seconde épouse de {{noble-|Jean II}}).}}{{,}}{{note|groupe=alpha|texte=Au début du {{s|XV}}, [[Jean Froissart]] dans ses [[Chroniques (Froissart)#Livre IV|''Chroniques'' ({{nobr rom|livre IV}})]] parle d'[[Isabelle de France (1389-1409)|Isabelle de France]] (fille du roi {{noble|Charles VI (roi de France)}}) en l'appelant {{Citation|Ysabel fille de France}}<ref>Laetitia Le Guay, ''Les princes de Bourgogne lecteurs de Froissart : les rapports entre le texte et l'image dans les manuscrits enluminés du livre IV des "Chroniques"'', {{p.}}48 {{bnf|36979516}}.</ref>.}} du roi nées en légitime mariage. C'est l'équivalent<ref name="Duckett"/> du titre d'[[infante]] donné aux filles des rois de Navarre, de Portugal et d'Espagne. Le titre apparaît au Moyen Âge, d'abord sous la forme de ''fille du roy de France'' ou ''fille de roy de France''. Le titre de fille de France sera ensuite étendu aux filles du dauphin, fils aîné du roi. La sœur du roi pouvait recevoir le titre de fille de France, même si leur père n'avait été que prince du sang (ce fut le cas de la sœur d'{{noble-|Henri IV}}, titrée fille de France<ref>''Declaration du roy pour faire jouir Madame, sa sœur unique, du tiltre et qualité de fille de France, du vingt septiesme janvier 1599'' : [https://books.google.fr/books?id=CoNZAAAAcAAJ&pg=PA452 lire en ligne]</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Declaration du roi (16 février 1599)<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://www.heraldica.org/topics/france/declaration1599.htm |site=heraldica.org |consulté le=21-05-2023}}.</ref> par son frère en 1599). Une fille de France avait pour adresse « Madame », suivi de son prénom ou de son titre si elle était [[Apanage|apanagée]].


* '''Enfants de France''' : titre désignant collectivement les fils de France et les filles de France. C'est en 1330 que le titre d'enfant de France est donné pour la première fois<ref>{{Harvsp|Lewis|1986|p=236-237|id=Lewis1986}}.</ref>{{,}}<ref>''Chronique parisienne anonyme de 1316 à 1339'' : [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5438578z/f139 lire en ligne ]</ref>{{,}}<ref name="v90" />, à Louis de France (né le {{Date|8 juin 1330}} et mort le 23 juin de cette même année), fils puîné du roi [[Philippe VI de Valois|Philippe VI]].
* '''Enfants de France''' : titre désignant collectivement les fils de France et les filles de France. C'est en 1330 que le titre d'enfant de France est donné pour la première fois<ref>{{Harvsp|Lewis|1986|p=236-237|id=Lewis1986}}.</ref>{{,}}<ref>''Chronique parisienne anonyme de 1316 à 1339'' : [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5438578z/f139 lire en ligne ]</ref>{{,}}<ref name="v90" />, à Louis de France (né le {{Date|8 juin 1330}} et mort le {{date-|23 juin}} de cette même année), fils puîné du roi {{noble|Philippe VI de Valois|-}}.


* '''Petit-fils de France''' : titre accordé aux fils légitimes d’un fils de France autres que ceux du dauphin et du fils aîné de ce dernier ; à la condition toutefois d'être petit-fils d'un roi de France. Cette condition devint caduque en 1787, quand {{noble|Louis XVI}} fit petits-fils de France{{note|groupe=alpha|texte=À l'occasion de la réception du [[Louis de France (1775-1844)|duc d'Angoulême]] dans les ordres [[Ordre de Saint-Michel|de Saint-Michel]] et [[Ordre du Saint-Esprit|du Saint-Esprit]].}} les ducs [[Louis de France (1775-1844)|d'Angoulême]] et [[Charles-Ferdinand d'Artois|de Berry]], dont [[Charles X|le père]] (le comte d'Artois) était fils de France mais dont [[Louis de France (1729-1765)|le grand-père]] n'avait été que dauphin.
* '''Petit-fils de France''' : titre accordé aux fils légitimes d’un fils de France autres que ceux du dauphin et du fils aîné de ce dernier.


* '''Petite-fille de France''' : titre accordé aux filles légitimes d’un fils de France autres que ceux du dauphin et du fils aîné de ce dernier. Ce titre fut créé à l’instigation de [[Gaston de France]] (1608–1660) afin de donner une préséance à sa fille par rapport aux princesses du sang<ref>Philippe de Montjouvent, ''Éphéméride de la Maison de France de 1589 à 1848'', éd. du Chaney, 1999, p. 31.</ref>.
* '''Petite-fille de France''' : titre accordé aux filles légitimes d’un fils de France autres que ceux du dauphin et du fils aîné de ce dernier ; à la condition toutefois d'être petite-fille d'un roi de France. Ce titre fut créé à l’instigation de [[Gaston de France]] (1608-1660) afin de donner une préséance à sa fille par rapport aux princesses du sang<ref>Philippe de Montjouvent, ''Éphéméride de la Maison de France de 1589 à 1848'', éd. du Chaney, 1999, p. 31.</ref>.


* '''Petits-enfants de France''' : titre désignant collectivement les petits-fils de France et les petites-filles de France.
* '''Petits-enfants de France''' : titre désignant collectivement les petits-fils de France et les petites-filles de France.


* '''Monseigneur'''
* '''Monseigneur'''
** Ce titre (abréviation de Monseigneur le dauphin) désigne [[Louis de France (1661-1711)|Louis de France]] (1661–1711)<ref>D'après [[Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon|Saint-Simon]], ce titre fut introduit à la Cour par {{nobr|Louis XIV}} lui-même : « Jamais Dauphin jusqu’au fils de {{nobr|Louis XIV}} {{abréviation|n’avoit|Dans cette note, orthographe non modernisée}} été appelé Monseigneur, en parlant de lui tout court, ni même en lui parlant. On écrivoit bien “Monseigneur le Dauphin”, mais on disoit “Monsieur le Dauphin”, et “Monsieur” aussi en lui parlant ; pareillement aux autres fils de France, à plus forte raison au-dessous. Le roi, par badinage, se mit à l’appeler Monseigneur ; je ne répondrois pas que le badinage ne fût un essai pour ne pas faire sérieusement ce qui se pouvoit introduire sans y paroître, et pour une distinction sur le nom singulier de Monsieur. Le nom de Dauphin le distinguoit de reste, et son rang si supérieur à Monsieur qui lui donnoit la chemise et lui présentoit la serviette. Quoi qu’il en soit, le roi continua, peu à peu la cour l’imita, et bientôt après non seulement on ne lui dit plus que Monseigneur parlant à lui, mais même parlant de lui, et le nom de Dauphin disparut pour faire place à celui de Monseigneur tout court. » ([[Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon|Saint-Simon]], ''Mémoires'', {{t.|7}}, {{chap.|X}}).</ref>, dit aussi « le Grand Dauphin » pour le distinguer de son fils. Le Grand Dauphin était le seul fils survivant de [[Louis XIV|{{nobr|Louis XIV}}]] et de son épouse [[Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683)|Marie-Thérèse d’Autriche]], grand-père de [[Louis XV|{{nobr|Louis XV}}]].
** Ce titre (abréviation de Monseigneur le dauphin) désigne [[Louis de France (1661-1711)|Louis de France]] (1661-1711)<ref>D'après [[Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon|Saint-Simon]], ce titre fut introduit à la Cour par {{noble-|Louis XIV}} lui-même : « Jamais Dauphin jusqu’au fils de {{noble-|Louis XIV}} {{abréviation|n’avoit|Dans cette note, orthographe non modernisée}} été appelé Monseigneur, en parlant de lui tout court, ni même en lui parlant. On écrivoit bien “Monseigneur le Dauphin”, mais on disoit “Monsieur le Dauphin”, et “Monsieur” aussi en lui parlant ; pareillement aux autres fils de France, à plus forte raison au-dessous. Le roi, par badinage, se mit à l’appeler Monseigneur ; je ne répondrois pas que le badinage ne fût un essai pour ne pas faire sérieusement ce qui se pouvoit introduire sans y paroître, et pour une distinction sur le nom singulier de Monsieur. Le nom de Dauphin le distinguoit de reste, et son rang si supérieur à Monsieur qui lui donnoit la chemise et lui présentoit la serviette. Quoi qu’il en soit, le roi continua, peu à peu la cour l’imita, et bientôt après non seulement on ne lui dit plus que Monseigneur parlant à lui, mais même parlant de lui, et le nom de Dauphin disparut pour faire place à celui de Monseigneur tout court. » ([[Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon|Saint-Simon]], ''Mémoires'', {{t.|7}}, {{chap.|X}}).</ref>, dit aussi « le Grand Dauphin » pour le distinguer de son fils. Le Grand Dauphin était le seul fils survivant de {{noble|Louis XIV}} et de son épouse [[Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683)|Marie-Thérèse d’Autriche]], et le grand-père de {{noble|Louis XV}}.


* '''[[Monsieur (Ancien Régime)|Monsieur]]''' (employé seul)
* '''[[Monsieur (Ancien Régime)|Monsieur]]''' (employé seul)
** Parmi les frères cadets du roi, c'est le frère le plus âgé. Le terme est en usage depuis [[Henri III de France|{{nobr|Henri III}}]].
** Parmi les frères cadets du roi, c'est le frère le plus âgé. Le terme est en usage depuis {{noble|Henri III de France|-}}.
** Exemples :
** Exemples :
*** [[Gaston de France]] (1608-1660), duc d'Orléans, frère de [[Louis XIII|{{nobr|Louis XIII}}]]. Aussi appelé « le Grand Monsieur » à partir de 1640 pour le différencier du frère de {{nobr|Louis XIV}}.
*** [[Gaston de France]] (1608-1660), duc d'Orléans, frère de {{noble|Louis XIII}}. Aussi appelé « le Grand Monsieur » à partir de 1640 pour le différencier du frère de {{noble-|Louis XIV}}.
*** [[Philippe de France (1640-1701)|Philippe de France]] (1640–1701), frère de {{nobr|Louis XIV}}, aussi appelé « le Petit Monsieur » jusqu’en 1660. C’est le chef de la maison d’Orléans, époux d’[[Henriette d'Angleterre|Henriette d’Angleterre]] puis de la princesse Palatine [[Élisabeth-Charlotte de Bavière]] (1652–1722). Il meurt en 1701 et son fils, [[Philippe d'Orléans (1674-1723)|Philippe d’Orléans]], sera régent en 1715.
*** [[Philippe de France (1640-1701)|Philippe de France]] (1640-1701), frère de {{noble-|Louis XIV}}, aussi appelé « le Petit Monsieur » jusqu’en 1660 (jusqu'à la mort de Gaston d'Orléans). C’est le chef de la maison d’Orléans, époux d’[[Henriette d'Angleterre|Henriette d’Angleterre]] puis de la princesse Palatine [[Élisabeth-Charlotte de Bavière]] (1652-1722). Il meurt en 1701 et son fils, [[Philippe d'Orléans (1674-1723)|Philippe d’Orléans]], sera régent en 1715.
*** Pendant le règne de [[Louis XVI|{{nobr|Louis XVI}}]], « Monsieur » désigne le comte de Provence (1755–1824), futur [[Louis XVIII|{{nobr|Louis XVIII}}]].
*** Pendant le règne de {{noble|Louis XVI}}, « Monsieur » désigne le comte de Provence (1755-1824), futur {{noble|Louis XVIII}}.
*** Pendant le règne de {{nobr|Louis XVIII}}, « Monsieur » désigne le comte d’Artois (1757–1836), futur [[Charles X de France|{{nobr|Charles X}}]].
*** Pendant le règne de {{noble-|Louis XVIII}}, « Monsieur » désigne le comte d’Artois (1757-1836), futur {{noble|Charles X}}.


* '''Madame''' (employé seul)
* '''[[Mesdames|Madame]]''' (employé seul)
** C'est l'aînée des filles du roi, ou, à défaut, l’épouse de Monsieur : la Princesse Palatine écrit à une correspondante bavaroise : {{citation|Si le roi avait une fille elle serait Madame, et moi, Madame, duchesse d'Orléans.}}
** C'est l'aînée des filles du roi, ou, à défaut, l’épouse de Monsieur : la Princesse Palatine écrit à une correspondante bavaroise : {{citation|Si le roi avait une fille elle serait Madame, et moi, Madame, duchesse d'Orléans.}}
** Exemples :
** Exemples :
*** [[Henriette d'Angleterre|Henriette d’Angleterre]] et la [[Liste des comtes palatins du Rhin|princesse Palatine]] [[Élisabeth-Charlotte de Bavière]], épouses successives du duc d’Orléans, frère de Louis XIV.
*** [[Henriette d'Angleterre|Henriette d’Angleterre]] et la [[Liste des comtes palatins du Rhin|princesse Palatine]] [[Élisabeth-Charlotte de Bavière]], épouses successives du duc d’Orléans, frère de {{noble-|Louis XIV}}.
*** [[Élisabeth de France (1727-1759)|Élisabeth de France]], fille aînée de Louis XV, aussi appelée Madame Première ou Madame Royale.
*** [[Élisabeth de France (1727-1759)|Élisabeth de France]], fille aînée de {{noble-|Louis XV}}, aussi appelée Madame Première ou Madame Royale.


* '''Madame Première'''
* '''Madame Première'''
** Nom porté par [[Élisabeth de France (1727-1759)|Élisabeth de France]], fille aînée de [[Louis XV|{{nobr|Louis XV}}]], aussi appelée Madame ou Madame Royale. Les filles suivantes porteront les noms de Madame Seconde, Madame Troisième, etc, ou seront désignées par l’appellation « Madame » suivie de leur prénom ([[Madame Victoire]]).
** Nom porté par [[Élisabeth de France (1727-1759)|Élisabeth de France]], fille aînée de {{noble|Louis XV}}, aussi appelée Madame ou Madame Royale. Les filles suivantes porteront les noms de Madame Seconde, Madame Troisième, etc, ou seront désignées par l’appellation « Madame » suivie de leur prénom ([[Madame Victoire]]).


* '''Madame Royale'''
* '''Madame Royale'''
** C’est la fille la plus âgée du roi lorsque le titre de Madame est porté par l’épouse de Monsieur. Elle perd en principe ce titre lors de son mariage.
** C’est la fille la plus âgée du roi lorsque le titre de Madame est porté par l’épouse de Monsieur. Elle perd en principe ce titre lors de son mariage.
** Exemples :
** Exemples :
*** [[Élisabeth de France (1727-1759)|Élisabeth de France]], fille aînée de {{nobr|Louis XV}}, aussi appelée Madame ou Madame Première.
*** [[Élisabeth de France (1727-1759)|Élisabeth de France]], fille aînée de {{noble-|Louis XV}}, aussi appelée Madame ou Madame Première.
*** [[Adélaïde de France (1732-1800)|Adélaïde de France]], autre fille de {{nobr|Louis XV}} après la mort de Madame Henriette.
*** [[Adélaïde de France (1732-1800)|Adélaïde de France]], autre fille de {{noble-|Louis XV}} après la mort de Madame Henriette.
*** [[Marie-Thérèse de France (1778-1851)|Marie-Thérèse de France]], fille de {{nobr|Louis XVI}}.
*** [[Marie-Thérèse de France (1778-1851)|Marie-Thérèse de France]], fille de {{noble-|Louis XVI}}.
** {{refnec|Certains auteurs utilisent ce titre pour désigner des princesses de branche collatérale}}, en dépit du titre de « Mademoiselle » qui leur est conféré, telles qu’[[Anne-Marie d'Orléans]] (1669–1728) ou [[Élisabeth-Charlotte d'Orléans]] (1676–1744), respectivement deuxième et troisième filles de Monsieur, frère de {{nobr|Louis XIV}}. Elles semblent garder le titre après leur mariage si elles épousent un noble de rang inférieur.
** {{refnec|Certains auteurs utilisent ce titre pour désigner des princesses de branche collatérale}}, en dépit du titre de « Mademoiselle » qui leur est conféré, tel qu’[[Anne-Marie d'Orléans]] (1669-1728) ou [[Élisabeth-Charlotte d'Orléans]] (1676-1744), respectivement deuxième et troisième filles de Monsieur, frère de {{noble-|Louis XIV}}. Elles semblent garder le titre après leur mariage si elles épousent un noble de rang inférieur.


* La [[monarchie de Juillet]] créa pour les filles et la sœur du roi des Français le titre de princesse d'Orléans ([[ordonnance royale]]<ref>''[[Bulletin des lois]] du royaume de France'', {{IXe}} série, {{2e}} partie (''Bulletin des ordonnances''), {{N°}}2 (25 août 1830), {{p.}}19, [https://books.google.fr/books?id=7ykUAAAAYAAJ&pg=PA19 lire en ligne]</ref> du {{date|13 août 1830}}), en remplacement de leur titre de princesse du sang, qui cessa d'être utilisé. Pour les dynastes mâles en revanche (à l'époque les seuls fils du roi), dont le titre de prince du sang fut lui aussi abandonné en 1830, aucun titre princier ne fut créé et ils ne conservèrent que le titre personnel qu'ils avaient reçu de [[Louis XVIII]] (duc de Nemours, prince de Joinville, duc d'Aumale et duc de Montpensier), à l'exception de l'aîné ([[Ferdinand-Philippe d'Orléans]]) qui fut titré prince royal et duc d'Orléans. Toutefois, le [[titre de courtoisie]] de prince d'Orléans fut adopté par les descendants de [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{Ier}}]] après la [[Révolution française de 1848|révolution de 1848]], bien que ce titre n'ait jamais existé historiquement<ref name="Pinoteau"/>.
* La [[monarchie de Juillet]] créa pour les filles et la sœur du roi des Français le titre de princesse d'Orléans ([[ordonnance royale]]<ref>''[[Bulletin des lois]] du royaume de France'', {{IXe|série}}, {{2e|partie}} (''Bulletin des ordonnances''), {{N°}}2 (25 août 1830), {{p.}}19, [https://books.google.fr/books?id=7ykUAAAAYAAJ&pg=PA19 lire en ligne]</ref> du {{date|13 août 1830}}), en remplacement de leur titre de princesse du sang, qui cessa d'être utilisé. Pour les dynastes mâles en revanche (à l'époque les seuls fils du roi), dont le titre de prince du sang fut lui aussi abandonné en 1830, aucun titre princier ne fut créé et ils ne conservèrent que le titre personnel qu'ils avaient reçu de {{noble|Louis XVIII}} (duc de Nemours, prince de Joinville, duc d'Aumale et duc de Montpensier), à l'exception de l'aîné ([[Ferdinand-Philippe d'Orléans]]) qui fut titré prince royal et duc d'Orléans. Toutefois, le [[titre de courtoisie]] de prince d'Orléans fut adopté par les descendants de {{noble|Louis-Philippe Ier}} après la [[Révolution française de 1848|révolution de 1848]], bien que ce titre n'ait jamais existé historiquement<ref name="Pinoteau"/>.


* Avec la mort du [[Henri d'Artois|comte de Chambord]] en 1883 et la prétention [[orléaniste]] à relever sa succession, le rameau aîné des descendants de Louis-Philippe {{Ier}} adopta le titre de courtoisie de prince de France (bien que sous l'Ancien Régime et la Restauration, ni du reste sous la monarchie de Juillet, les dynastes n'aient jamais porté un tel titre<ref name="Pinoteau">{{citation|Il n'y a jamais eu de ''princes de France'', ''princes d'Artois'', ''de Bourbon'', ''d'Orléans'', etc... Disons que le ''[[Almanach de Gotha|Gotha]]'' et le ''[[Genealogisches Handbuch des Adels|Glucksburg]]'' sont fautifs. Il y a des ''Enfants et Petits-Enfants de France'' (''fils'', ''filles'', etc...). On parle aussi de ''Frère'' (''Sœur'') ''du Roi''. Plus personne ne porte légalement le nom ''de France''. Le reste était : ''Princes du sang'' (''royal de France'')}} : {{Ouvrage|auteur=Hervé Pinoteau|titre=Héraldique capétienne|lieu=Paris|éditeur=Éditions Patrice de La Perrière|année=1979|année première édition=1954|pages totales=139|isbn erroné=2863770040|bnf=36599636|passage=29}}.</ref>). Dès 1884, le quotidien orléaniste ''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]'' (dont le rédacteur en chef était [[Henry de Pène]], ancien [[légitimiste]] rallié aux Orléans) désigna [[Amélie d'Orléans]] et [[Hélène d'Orléans]] (filles du prétendant [[Philippe d'Orléans (1838-1894)|Philippe d'Orléans]], comte de Paris) sous l'appellation inédite de {{Citation|princesses Amélie et Hélène de France}}<ref>''Le Gaulois'' du {{Date|11 janvier 1884}} : [http://www.gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5248863/f1 lire en ligne]</ref>. L'usage s'est perpétué jusqu'à nos jours dans la presse orléaniste, et est parfois adopté par les journalistes républicains<ref>''L'Ouest-Éclair'' (''journal républicain du matin'') du {{Date|20 juin 1938}} désigne [[Henri d'Orléans (1908-1999)|Henri d'Orléans]] sous l'appellation de {{Citation|prince Henri de France}} : [http://www.gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k631089c/f3 lire en ligne]</ref>. De leur côté, les prétendants légitimistes et leur famille ont pris le titre de courtoisie de prince de Bourbon (qui n'existait pas<ref name="Pinoteau"/> non plus sous la monarchie).
* Avec la mort du [[Henri d'Artois|comte de Chambord]] en 1883 et la prétention [[orléaniste]] à relever sa succession, le rameau aîné des descendants de {{noble-|Louis-Philippe Ier}} adopta le titre de courtoisie de prince de France (bien que sous l'Ancien Régime et la Restauration, ni du reste sous la monarchie de Juillet, les dynastes n'aient jamais porté un tel titre<ref name="Pinoteau">{{citation|Il n'y a jamais eu de ''princes de France'', ''princes d'Artois'', ''de Bourbon'', ''d'Orléans''{{etc}} Disons que le ''[[Almanach de Gotha|Gotha]]'' et le ''[[Genealogisches Handbuch des Adels|Glucksburg]]'' sont fautifs. Il y a des ''Enfants et Petits-Enfants de France'' (''fils'', ''filles''{{etc}}). On parle aussi de ''Frère'' (''Sœur'') ''du Roi''. Plus personne ne porte légalement le nom ''de France''. Le reste était : ''Princes du sang'' (''royal de France'')}} : {{Ouvrage|auteur1=Hervé Pinoteau|titre=Héraldique capétienne|lieu=Paris|éditeur=Éditions Patrice de La Perrière|année=1979|année première édition=1954|pages totales=139|isbn=|isbn erroné=2863770040|bnf=36599636|passage=29}}.</ref>). Dès 1884, le quotidien orléaniste ''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]'' (dont le rédacteur en chef était [[Henry de Pène]], ancien [[légitimiste]] rallié aux Orléans) désigna [[Amélie d'Orléans]] et [[Hélène d'Orléans]] (filles du prétendant [[Philippe d'Orléans (1838-1894)|Philippe d'Orléans]], comte de Paris) sous l'appellation inédite de {{Citation|princesses Amélie et Hélène de France}}<ref>''Le Gaulois'' du {{Date|11 janvier 1884}} : [http://www.gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5248863/f1 lire en ligne]</ref>. L'usage s'est perpétué jusqu'à nos jours dans la presse orléaniste, et est parfois adopté par les journalistes républicains<ref>''L'Ouest-Éclair'' (''journal républicain du matin'') du {{Date|20 juin 1938}} désigne [[Henri d'Orléans (1908-1999)|Henri d'Orléans]] sous l'appellation de {{Citation|prince Henri de France}} : [http://www.gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k631089c/f3 lire en ligne]</ref>. De leur côté, les prétendants légitimistes et leur famille ont pris le titre de courtoisie de prince de Bourbon (qui n'existait pas<ref name="Pinoteau"/> non plus sous la monarchie).

=== Récapitulatif ===
{{Arbre généalogique/début}}
{{Arbre généalogique| | | | |,|-|-|-|.}}
{{Arbre généalogique| | | |1000| |2000|-|3000
|1000=[[Fichier:Royal Crown of France (accurate red bonnet).svg|30px]]<br>[[Roi de France]]
|2000=[[Fichier:Crown of a Royal Prince of the Blood of France.svg|30px]]<br>[[Monsieur (Ancien Régime)|Monsieur]]<br><small>''Frère cadet du roi''</small>
|3000=[[Fichier:Crown of a Royal Prince of the Blood of France.svg|30px]]<br>Madame<br><small>''Épouse de Monsieur''</small>}}
{{Arbre généalogique| | | | |)|-|-|-|-|-|-|-|v|-|-|-|v|-|-|.}}
{{Arbre généalogique| | | |1100|v|4000| |1200| |1300| |1400
|1100=[[Fichier:Crown of the Dauphin of France.svg|30px]]<br>[[Dauphin de France]]<br><small>''Fils ainé du roi''</small>
|1200=[[Fichier:Crown of a Royal Prince of the Blood of France.svg|30px]]<br>[[Fils de France]]<br><small>''Autres fils du roi''</small>
|4000=[[Fichier:Crown of the Dauphin of France.svg|30px]]<br>[[Dauphine de France|Madame la dauphine]]<br><small>''Épouse de Monseigneur''</small>
|1300=[[Fichier:Crown of a Royal Prince of the Blood of France (variant).svg|30px]]<br>Madame Royale<br><small>''Fille ainée du roi''</small>
|1400=[[Fichier:Crown of a Royal Prince of the Blood of France (variant).svg|30px]]<br>Filles de France<br><small>''Autres filles du roi''</small>}}
{{Arbre généalogique| | | | |,|-|^|-|.| | | |!}}
{{Arbre généalogique| | | |1110| |1120| |1210
|1110=[[Fichier:Crown of a Royal Prince of the Blood of France.svg|30px]]<br>Fils de France<br><small>''Fils ainé du dauphin''</small>
|1120=[[Fichier:Crown of a Royal Prince of the Blood of France (variant).svg|30px]]<br>Enfants de France<br><small>''Autres enfants du dauphin''</small>
|1210=[[Fichier:Crown of a Royal Prince of the Blood of France (variant).svg|30px]]<br>Petits-enfants de France<br><small>''Petits-enfants agnatiques du roi''</small>}}
{{Arbre généalogique| | | | |!| | | | | | | |!}}
{{Arbre généalogique| | | |1111| | | | | |1211
|1111=[[Fichier:Crown of a Prince of the Blood of France (variant).svg|30px]]<br>Enfants de France<br><small>''Agnats ainés''</small>
|1211=[[Fichier:Crown of a Prince of the Blood of France (variant).svg|30px]]<br>[[Princes du sang]]<br><small>''Agnats''</small>}}
{{Arbre généalogique/fin}}


== Les lignées de princes du sang de France ==
== Les lignées de princes du sang de France ==
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=== Appellations courantes ===
=== Appellations courantes ===
* '''Monsieur le Prince'''
* '''Monsieur le Prince'''
** C'est l'appellation du [[premier prince du sang]]. Il est donné par {{citation|grâce<ref name="Saint-Simon, III, 428">[[Louis de Rouvroy de Saint-Simon|Saint-Simon]], ''Mémoires'', coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Paris, Gallimard, 1984, {{t.}}III, {{p.}}428.</ref>}} jusqu'en 1709 au prince de Condé, héritier de la [[maison de Condé]], qui remonte à un oncle d'{{nobr|Henri IV}}. Après 1709, l'appellation n'est pas reprise par les ducs d'Orléans, premiers princes du sang<ref>Philippe de Montjouvent, ''Éphéméride de la Maison de France de 1589 à 1848'', éd. du Chaney, 1999, p. 51.</ref>.
** C'est l'appellation du [[premier prince du sang]]. Il est donné par {{citation|grâce<ref name="Saint-Simon, III, 428">[[Louis de Rouvroy de Saint-Simon|Saint-Simon]], ''Mémoires'', coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Paris, Gallimard, 1984, {{t.}}III, {{p.}}428.</ref>}} jusqu'en 1709 au prince de Condé, héritier de la [[maison de Condé]], qui remonte à un oncle d'{{noble-|Henri IV}}. Après 1709, l'appellation n'est pas reprise par les ducs d'Orléans, premiers princes du sang<ref>Philippe de Montjouvent, ''Éphéméride de la Maison de France de 1589 à 1848'', éd. du Chaney, 1999, p. 51.</ref>.
** Exemples :
** Exemples :
*** [[Louis II de Bourbon-Condé]], dit le ''Grand Condé'' (1621–1686), personnage central de la [[Fronde (histoire)|Fronde]] et des récits du [[Jean-François Paul de Gondi|cardinal de Retz]].
*** {{noble|Louis II de Bourbon-Condé}}, dit le ''Grand Condé'' (1621-1686), personnage central de la [[Fronde (histoire)|Fronde]] et des récits du [[Jean-François Paul de Gondi|cardinal de Retz]].
*** [[Henri Jules de Bourbon-Condé]] (1643–1709), fils du précédent. Il est le dernier de sa branche à porter le nom de « Monsieur le Prince<ref name="Saint-Simon, III, 428"/> ».
*** [[Henri Jules de Bourbon-Condé]] (1643-1709), fils du précédent. Il est le dernier de sa branche à porter le nom de « Monsieur le Prince<ref name="Saint-Simon, III, 428"/> ».


* '''Madame la Princesse'''
* '''Madame la Princesse'''
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* '''Monsieur le Duc'''
* '''Monsieur le Duc'''
** C'est le [[duc d'Enghien]], fils aîné de Monsieur le Prince. Il devient prince de Condé à la mort de son père. À la mort du prince Henri-Jules en 1709, {{Louis XIV}} décide que [[Louis III de Bourbon-Condé|{{nobr|Louis III}}]], nouveau prince de Condé, continuera d'être appelé « Monsieur le Duc »<ref name="Saint-Simon, III, 428"/>. À sa mort, son fils [[Louis IV Henri de Bourbon-Condé|Louis-Henri]], {{7e|prince}} de Condé, est appelé à son tour « Monsieur le Duc ».
** C'est le [[duc d'Enghien]], fils aîné de Monsieur le Prince. Il devient prince de Condé à la mort de son père. À la mort du prince Henri-Jules en 1709, {{Louis XIV}} décide que {{noble|Louis III de Bourbon-Condé|-}}, nouveau prince de Condé, continuera d'être appelé « Monsieur le Duc »<ref name="Saint-Simon, III, 428"/>. À sa mort, son fils [[Louis IV Henri de Bourbon-Condé|Louis-Henri]], {{7e|prince}} de Condé, est appelé à son tour « Monsieur le Duc ».


* '''Madame la Duchesse'''
* '''Madame la Duchesse'''
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* '''La [[Anne-Marie-Louise d'Orléans|Grande Mademoiselle]]'''
* '''La [[Anne-Marie-Louise d'Orléans|Grande Mademoiselle]]'''
** Mademoiselle de Montpensier (1627–1693), fille de Gaston d'Orléans, donc cousine de {{nobr|Louis XIV}} par la branche cadette.
** Mademoiselle de Montpensier (1627-1693), fille de Gaston d'Orléans, donc cousine de {{noble-|Louis XIV}} par la branche cadette.


* '''Monsieur le Prince-Dauphin (d'Auvergne)'''
* '''Monsieur le Prince-Dauphin (d'Auvergne)'''
En 1538, on érige, pour une branche de la Maison de Bourbon dont la Grande Mademoiselle est l'héritière {{citation|d'une Montpensier pour mère}}, écrit madame de Sévigné, le comté de Montpensier en [[Duc de Montpensier|duché de Montpensier]] en y intégrant le [[Dauphiné d'Auvergne]] <ref>Histoire de la Maison Royale de France et des grands officiers, Père Anselme, 1728, {{t.|III}}, {{p.|516}}, 517, 519.</ref>. L'usage de cour fit du fils aîné du duc de Montpensier « Monsieur le Prince-Dauphin<ref>[http://dbnl.org/tekst/groe009arch05_01/groe009arch05_01_0136.php Commentaire d'une lettre] envoyée par [[Charlotte de Montpensier]], Princesse d'Orange par mariage à son frère [[François de Montpensier]], Prince Dauphin, comme héritier du Duc [[Louis III de Montpensier]]</ref>{{,}}<ref>[[:s:Page:Henri_IV_-_Lettres_Missives_-_Tome1.djvu/361|Note en bas de page]] du livre [[:s:Livre:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu|RECUEIL DES LETTRES MISSIVES DE HENRI IV, par M. BERGER DE XIVREY, Tome 1]] sur Wikisource</ref> ».
En 1538, on érige, pour une branche de la Maison de Bourbon dont la Grande Mademoiselle est l'héritière {{citation|d'une Montpensier pour mère}}, écrit madame de Sévigné, le [[comté de Montpensier]] en [[Duc de Montpensier|duché de Montpensier]] en y intégrant le [[Dauphiné d'Auvergne]] <ref>Histoire de la Maison Royale de France et des grands officiers, Père Anselme, 1728, {{t.|III}}, {{p.|516}}, 517, 519.</ref>. L'usage de cour fit du fils aîné du duc de Montpensier « Monsieur le Prince-Dauphin<ref>[http://dbnl.org/tekst/groe009arch05_01/groe009arch05_01_0136.php Commentaire d'une lettre] envoyée par [[Charlotte de Montpensier]], Princesse d'Orange par mariage à son frère [[François de Montpensier]], Prince Dauphin, comme héritier du Duc {{noble|Louis III de Montpensier}}</ref>{{,}}<ref>[[:s:Page:Henri_IV_-_Lettres_Missives_-_Tome1.djvu/361|Note en bas de page]] du livre [[:s:Livre:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu|Recueil des lettres missives de {{noble-|Henri IV}}, par M. Berger de Xivrey, Tome 1]] sur Wikisource</ref> ».


* '''Monsieur le Comte'''
* '''Monsieur le Comte'''
A l'accession au trône d'Henri IV en 1589, les princes de Condé deviennent les premiers princes du sang. [[Charles de Bourbon-Soissons]], comte de Soissons, cousin d'Henri IV et demi-frère du prince de Condé, se fait appeler « Monsieur le Comte » pour se distinguer du reste de la noblesse. Ce [[titre de courtoisie]] est transmis à son fils, [[Louis de Bourbon-Soissons]], et par la suite aux comtes de Soissons de la [[Liste des princes de Carignan|maison de Savoie-Carignan]], [[Thomas de Savoie-Carignan]] ayant épousé [[Marie de Bourbon (1606-1692)|Marie de Bourbon]], fille de Charles et sœur de Louis.
À l'accession au trône d'{{noble-|Henri IV}} en 1589, les princes de Condé deviennent les premiers princes du sang. [[Charles de Bourbon-Soissons]], comte de Soissons, cousin d'{{noble-|Henri IV}} et demi-frère du prince de Condé, se fait appeler « Monsieur le Comte » pour se distinguer du reste de la noblesse. Ce [[titre de courtoisie]] est transmis à son fils, [[Louis de Bourbon-Soissons]], et par la suite aux comtes de Soissons de la [[Liste des princes de Carignan|maison de Savoie-Carignan]], [[Thomas de Savoie-Carignan]] ayant épousé [[Marie de Bourbon (1606-1692)|Marie de Bourbon]], fille de Charles et sœur de Louis.

=== Autres appellations ===
* '''Monsieur le Grand'''
* C'est l'appellation du [[Grand écuyer de France]], elle est donc attachée à une fonction et non à la famille royale (la tradition étant d'attribuer la fonction et le titre à la [[Maison de Lorraine]]).


== Notes ==
== Notes ==
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* {{ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur=[[Andrew W. Lewis]]|traducteur=Jeannie Carlier|titre=Le Sang royal|sous-titre=la famille capétienne et l'État, France, {{Xe}}-{{XIVe}} siècle|titre original= Royal succession in capetian France|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|année=1986|isbn=2-07-070514-5|bnf=34902845|pages totales=436|id=Lewis1986}}
* {{Ouvrage|id=Lewis1986|langue=fr|langue originale=en|auteur1=[[Andrew W. Lewis]]|traducteur=Jeannie Carlier|titre=Le Sang royal|sous-titre=la famille capétienne et l'État, France, {{sp-|X|-|XIV}}|titre original=Royal succession in capetian France|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|année=1986|pages totales=436|isbn=978-2-07-070514-6|isbn10=2-07-070514-5|bnf=34902845}}
* {{ouvrage|prénom1=le baron|nom1=Pinoteau|lien auteur1=Hervé Pinoteau|prénom2=Fabien|nom2=Gandrille|prénom3=Christian|nom3=Papet-Vauban|préface=[[Alphonse de Bourbon (1936-1989)|Alphonse de Bourbon]]|illustrateur=Claude Le Gallo|titre=État présent de la Maison de Bourbon|sous-titre=pour servir de suite à l’''Almanach royal'' de 1830 et à d’autres publications officielles de la Maison|lieu=Paris|éditeur=Le Léopard d’Or|année=1986|numéro d'édition=3|année première édition=1975|isbn=2-86377-046-2|bnf=34979248|pages totales=244|id=Étatprésent1986}}
* {{Ouvrage|id=Étatprésent1986|langue=fr|prénom1=le baron|nom1=Pinoteau|lien auteur1=Hervé Pinoteau|prénom2=Fabien|nom2=Gandrille|prénom3=Christian|nom3=Papet-Vauban|préface=[[Alphonse de Bourbon (1936-1989)|Alphonse de Bourbon]]|illustrateur=Claude Le Gallo|titre=État présent de la Maison de Bourbon|sous-titre=pour servir de suite à l’''Almanach royal'' de 1830 et à d’autres publications officielles de la Maison|lieu=Paris|éditeur=Le Léopard d’Or|année=1986|numéro d'édition=3|année première édition=1975|pages totales=244|isbn=978-2-86377-046-7|isbn10=2-86377-046-2|bnf=34979248}}
* {{ouvrage|auteur1=Patrick Van Kerrebrouck|auteur2=avec la collaboration de Christophe Brun|auteur3=de Christian de Mérindol|titre=Les Valois|lieu=Villeneuve-d'Ascq|collection=[[Référence:Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France|Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France]]|numéro dans collection=III|année=1990|isbn=2-9501509-2-6|bnf=37663057|pages totales=735|id=VanKerrebrouck1990}}
* {{Ouvrage|id=VanKerrebrouck1990|langue=fr|auteur1=Patrick Van Kerrebrouck|auteur2=avec la collaboration de Christophe Brun|auteur3=de Christian de Mérindol|titre=Les Valois|lieu=Villeneuve-d'Ascq|éditeur=P. Van Kerrebrouck|collection=[[Référence:Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France|Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France]]|numéro dans collection=III|année=1990|pages totales=735|isbn=978-2-9501509-2-9|isbn10=2-9501509-2-6|bnf=37663057}}
* {{ouvrage|auteur=Patrick Van Kerrebrouck|préface=: lettre-préface de [[Louis de Bourbon (1974)|Monseigneur le duc d'Anjou]] ; préface de [[Hervé Pinoteau]]|titre=Les Capétiens : 987-1328|lieu=Villeneuve-d'Ascq|collection=[[Référence:Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France|Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France]]|numéro dans collection=II|année=2000|isbn=2-9501509-4-2|bnf=40169955|pages totales=766|id=VanKerrebrouck2000}}
* {{Ouvrage|id=VanKerrebrouck2000|langue=fr|auteur1=Patrick Van Kerrebrouck|préface=: lettre-préface de [[Louis de Bourbon (1974)|Monseigneur le duc d'Anjou]] ; préface de [[Hervé Pinoteau]]|titre=Les Capétiens|sous-titre=987-1328|lieu=Villeneuve-d'Ascq|éditeur=P. Van Kerrebrouck|collection=[[Référence:Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France|Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France]]|numéro dans collection=II|année=2000|pages totales=766|isbn=978-2-9501509-4-3|isbn10=2-9501509-4-2|bnf=40169955}}


== Articles connexes ==
== Articles connexes ==

Dernière version du 13 mars 2024 à 16:35

Jusqu'au milieu du XVIe siècle, les membres de la maison de France étaient simplement appelés monseigneur, suivi du titre de leur apanage. Les épithètes d'honneur tendirent à se multiplier au XIVe siècle, si bien qu'un prince comme Philippe le Bon était désigné comme le « Très haut, très puissant, très excellent et très magnanime prince monseigneur Philippe duc de Bourgogne »... Par la suite et jusqu'au XVIIIe siècle, les usages s'écourtèrent, se raffinèrent et évoluèrent en fonction des modes et de la volonté royale. À la fin de l'Ancien Régime, les membres de la maison de France étaient usuellement désignés par leur titre mais aussi par une expression connue décrivant leur position au sein de la dynastie. Ils étaient soit membres de la famille royale, soit membres des lignées de princes du sang. La connaissance de ces expressions est souvent nécessaire pour comprendre les textes d'auteurs comme Retz, Saint-Simon ou la marquise de Sévigné.

« … ce qui écherrait à délibérer ne serait pas s'il faudrait s'unir à Monsieur le Prince, mais ce qu'il faudrait que Monsieur fît pour se tenir Monsieur le Prince soumis à lui-même. »

— Cardinal de Retz, Mémoires[1]

La famille royale de France

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Une couronne d'un fils de France.

Entre le XVIe siècle[pourquoi ?] et 1830, la famille royale de France était composée, dans l'ordre du cérémonial, du roi, de sa femme (la reine), des reines douairières (parmi lesquelles la mère du roi — à condition qu'elle ait aurapavant été reine, et ne se soit pas remariée par la suite — qui est appelée la reine mère), de ses enfants et des enfants de son fils aîné, de ses frères et sœurs, de ses oncles et tantes (ainsi que, le cas échéant, des filles de rois de France de branches précédemment éteintes), de ses autres petits-enfants, et de ses neveux, nièces et cousins germains (voire grand-oncle à la mode de Bretagne, comme dans le cas de Louis XV et du Régent entre 1715 et 1723). Les parents plus éloignés (petits-neveux, autres cousins) sont appelés les princes du sang.

L'ordre de dignité ou de préséance des membres de la famille royale était, selon l'usage français, à peu près le même que dans toutes les familles :

  • le roi ;
  • la reine ;
  • les reines douairières ;
  • le dauphin ;
  • la dauphine ;
  • les fils de France et leurs épouses, par ordre de primogéniture mâle ;
  • les filles de France célibataires (les filles mariées et leurs enfants font partie de la famille de leur époux), au rang de leurs frères ou de leur père ;
  • les petits-fils de France et leurs épouses, par ordre de primogéniture mâle ;
  • les petites-filles de France célibataires (les petites-filles mariées et leurs enfants font partie de la famille de leur époux), au rang de leurs frères ou de leur père.

Venaient ensuite, juste après la famille royale (et avant les légitimés) :

  • les princes du sang et leurs épouses, par ordre de primogéniture mâle ;
  • les princesses du sang célibataires (les princesses du sang mariées et leurs enfants font partie de la famille de leur époux), au rang de leurs frères ou de leur père.

Le roi et la reine de France n'ont pas de patronyme. Ce vide a conduit les révolutionnaires à leur donner le patronyme Capet, en reprenant le surnom de leur premier ancêtre masculin connu. Les enfants de France (fils de France et filles de France) portent le patronyme « de France ». Cet usage est ancien car il remonte à la fin[a] du XIIIe siècle. Le roi, la reine et les enfants de France, signent de leur prénom seul, sans numéro ni surnom. C'est un privilège qui leur est réservé et qui marque leur prééminence au-dessus de tous les autres dynastes, qui doivent eux signer en ajoutant leur patronyme après leur prénom.

Les petits-enfants de France portent pour patronyme le nom de l'apanage qui a été conféré à leur père. S'ils font souche, ce nom devient leur patronyme héréditaire, comme pour la famille d'Orléans. C'est ainsi que les princes du sang ont pour patronyme le nom de l'apanage du fils de France dont ils descendent. Toutefois, quand une branche de princes du sang accède au trône en devenant la branche aînée de la dynastie, elle prend alors le nom « de France ».

La chute de la monarchie en 1830 a mis fin à cette transmission onomastique particulière, et de nos jours les membres de la branche aînée (issue de Louis XIV) de la maison de France s'appellent « de Bourbon » (car ce nom a été adopté[b] par leurs ancêtres communs, Charles Ier et son frère[c] Philippe Ier, ducs de Parme) — à l'exception notable de la famille régnante du Luxembourg, qui porte le nom de Nassau, tandis que la branche cadette du roi des Français Louis-Philippe et de son père Philippe Égalité porte depuis 1662[d] le patronyme « d'Orléans » (ou d'Orléans et Bragance pour les descendants de Gaston d'Orléans, comte d'Eu).

Qualifications

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  • Le roi de France se fait appeler Votre Majesté ou Sire (et la reine, Votre Majesté ou Madame), et non « Majesté ». Sa Majesté est un prédicat utilisé pour mentionner le roi ou la reine à la troisième personne. Les autres membres de la famille royale se font appeler Monseigneur ou Madame, et non « Altesse ». En revanche, pour mentionner un membre de la famille royale à la troisième personne, on parle de Son Altesse royale.
  • Dans les actes les plus officiels (traités, contrats, registres de catholicité)[16], le roi, la famille royale et les princes et princesses du sang sont désignés par une déclinaison de formules[17] appellatives[e], qui varièrent au fil des siècles avant d'être codifiées par un règlement[18] de Louis XIV en 1688 (à l'occasion[19] du mariage du prince de Conti avec l'aînée des filles du prince de Condé) : très haut, très puissant et très excellent prince(sse), pour le roi et la reine ; très haut, très puissant et excellent prince(sse), pour le dauphin et la dauphine ; très haut et très puissant prince(sse), pour les fils et filles de France (et les épouses des fils de France) ; très haut et puissant prince(sse), pour les petits-fils (et leurs épouses) et petites-filles de France, ainsi que pour les princes (et leurs épouses) et princesses du sang.
  • On trouve parfois des variantes plus révérencieuses, notamment dans le contrat de mariage (1695) du duc de Saint-Simon, où le roi est qualifié de très haut, très puissant, très illustre et très magnanime prince, le dauphin (et son fils aîné) de très haut, très puissant et très illustre prince, et le duc d'Anjou de très haut, très puissant et très excellent prince.

Titres ordinaires

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  • Dauphin de France : titre lié à la possession de la seigneurie du Dauphiné accordé en apanage au fils aîné du roi de France ou, en cas de mort du dauphin, au fils aîné de ce dernier s'il en laisse un, à son frère cadet sinon. La dauphine n'est pas l'aînée des filles, mais la femme du dauphin. Le titre de dauphin était réservé au successeur direct du roi.
  • Fils de France est le titre donné aux fils du roi de France nés en légitime mariage. C'est l'équivalent[20] du titre d'infant donné aux fils des rois de Navarre, de Portugal et d'Espagne. Le titre apparaît au Moyen Âge, d'abord sous la forme de fils du roy de France ou fils de roy de France[f]. Le titre de fils de France sera ensuite étendu aux fils du dauphin, fils aîné du roi, et même aussi aux fils du fils aîné du dauphin[22],[23].
  • Fille de France est le titre donné aux filles[g],[h] du roi nées en légitime mariage. C'est l'équivalent[20] du titre d'infante donné aux filles des rois de Navarre, de Portugal et d'Espagne. Le titre apparaît au Moyen Âge, d'abord sous la forme de fille du roy de France ou fille de roy de France. Le titre de fille de France sera ensuite étendu aux filles du dauphin, fils aîné du roi. La sœur du roi pouvait recevoir le titre de fille de France, même si leur père n'avait été que prince du sang (ce fut le cas de la sœur d'Henri IV, titrée fille de France[27],[28] par son frère en 1599). Une fille de France avait pour adresse « Madame », suivi de son prénom ou de son titre si elle était apanagée.
  • Enfants de France : titre désignant collectivement les fils de France et les filles de France. C'est en 1330 que le titre d'enfant de France est donné pour la première fois[29],[30],[25], à Louis de France (né le et mort le de cette même année), fils puîné du roi Philippe VI.
  • Petit-fils de France : titre accordé aux fils légitimes d’un fils de France autres que ceux du dauphin et du fils aîné de ce dernier ; à la condition toutefois d'être petit-fils d'un roi de France. Cette condition devint caduque en 1787, quand Louis XVI fit petits-fils de France[i] les ducs d'Angoulême et de Berry, dont le père (le comte d'Artois) était fils de France mais dont le grand-père n'avait été que dauphin.
  • Petite-fille de France : titre accordé aux filles légitimes d’un fils de France autres que ceux du dauphin et du fils aîné de ce dernier ; à la condition toutefois d'être petite-fille d'un roi de France. Ce titre fut créé à l’instigation de Gaston de France (1608-1660) afin de donner une préséance à sa fille par rapport aux princesses du sang[31].
  • Petits-enfants de France : titre désignant collectivement les petits-fils de France et les petites-filles de France.
  • Monsieur (employé seul)
    • Parmi les frères cadets du roi, c'est le frère le plus âgé. Le terme est en usage depuis Henri III.
    • Exemples :
      • Gaston de France (1608-1660), duc d'Orléans, frère de Louis XIII. Aussi appelé « le Grand Monsieur » à partir de 1640 pour le différencier du frère de Louis XIV.
      • Philippe de France (1640-1701), frère de Louis XIV, aussi appelé « le Petit Monsieur » jusqu’en 1660 (jusqu'à la mort de Gaston d'Orléans). C’est le chef de la maison d’Orléans, époux d’Henriette d’Angleterre puis de la princesse Palatine Élisabeth-Charlotte de Bavière (1652-1722). Il meurt en 1701 et son fils, Philippe d’Orléans, sera régent en 1715.
      • Pendant le règne de Louis XVI, « Monsieur » désigne le comte de Provence (1755-1824), futur Louis XVIII.
      • Pendant le règne de Louis XVIII, « Monsieur » désigne le comte d’Artois (1757-1836), futur Charles X.
  • Madame (employé seul)
    • C'est l'aînée des filles du roi, ou, à défaut, l’épouse de Monsieur : la Princesse Palatine écrit à une correspondante bavaroise : « Si le roi avait une fille elle serait Madame, et moi, Madame, duchesse d'Orléans. »
    • Exemples :
  • Madame Première
    • Nom porté par Élisabeth de France, fille aînée de Louis XV, aussi appelée Madame ou Madame Royale. Les filles suivantes porteront les noms de Madame Seconde, Madame Troisième, etc, ou seront désignées par l’appellation « Madame » suivie de leur prénom (Madame Victoire).
  • Madame Royale
    • C’est la fille la plus âgée du roi lorsque le titre de Madame est porté par l’épouse de Monsieur. Elle perd en principe ce titre lors de son mariage.
    • Exemples :
    • Certains auteurs utilisent ce titre pour désigner des princesses de branche collatérale[réf. nécessaire], en dépit du titre de « Mademoiselle » qui leur est conféré, tel qu’Anne-Marie d'Orléans (1669-1728) ou Élisabeth-Charlotte d'Orléans (1676-1744), respectivement deuxième et troisième filles de Monsieur, frère de Louis XIV. Elles semblent garder le titre après leur mariage si elles épousent un noble de rang inférieur.
  • La monarchie de Juillet créa pour les filles et la sœur du roi des Français le titre de princesse d'Orléans (ordonnance royale[33] du ), en remplacement de leur titre de princesse du sang, qui cessa d'être utilisé. Pour les dynastes mâles en revanche (à l'époque les seuls fils du roi), dont le titre de prince du sang fut lui aussi abandonné en 1830, aucun titre princier ne fut créé et ils ne conservèrent que le titre personnel qu'ils avaient reçu de Louis XVIII (duc de Nemours, prince de Joinville, duc d'Aumale et duc de Montpensier), à l'exception de l'aîné (Ferdinand-Philippe d'Orléans) qui fut titré prince royal et duc d'Orléans. Toutefois, le titre de courtoisie de prince d'Orléans fut adopté par les descendants de Louis-Philippe Ier après la révolution de 1848, bien que ce titre n'ait jamais existé historiquement[34].
  • Avec la mort du comte de Chambord en 1883 et la prétention orléaniste à relever sa succession, le rameau aîné des descendants de Louis-Philippe Ier adopta le titre de courtoisie de prince de France (bien que sous l'Ancien Régime et la Restauration, ni du reste sous la monarchie de Juillet, les dynastes n'aient jamais porté un tel titre[34]). Dès 1884, le quotidien orléaniste Le Gaulois (dont le rédacteur en chef était Henry de Pène, ancien légitimiste rallié aux Orléans) désigna Amélie d'Orléans et Hélène d'Orléans (filles du prétendant Philippe d'Orléans, comte de Paris) sous l'appellation inédite de « princesses Amélie et Hélène de France »[35]. L'usage s'est perpétué jusqu'à nos jours dans la presse orléaniste, et est parfois adopté par les journalistes républicains[36]. De leur côté, les prétendants légitimistes et leur famille ont pris le titre de courtoisie de prince de Bourbon (qui n'existait pas[34] non plus sous la monarchie).

Récapitulatif

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Roi de France
 

Monsieur
Frère cadet du roi
 

Madame
Épouse de Monsieur
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dauphin de France
Fils ainé du roi
 

Madame la dauphine
Épouse de Monseigneur
 

Fils de France
Autres fils du roi
 

Madame Royale
Fille ainée du roi
 

Filles de France
Autres filles du roi
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Fils de France
Fils ainé du dauphin
 

Enfants de France
Autres enfants du dauphin
 

Petits-enfants de France
Petits-enfants agnatiques du roi
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Enfants de France
Agnats ainés
 
 
 
 
 

Princes du sang
Agnats

Les lignées de princes du sang de France

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Composition

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Les membres de la maison de France autres que ceux appartenant à la famille royale sont les princes du sang. Il s'agit des princes et princesses issus par les mâles d'un petit-fils de France.

Appellations courantes

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  • Madame la Princesse
    • Épouse de Monsieur le Prince.
  • Monsieur le Duc
    • C'est le duc d'Enghien, fils aîné de Monsieur le Prince. Il devient prince de Condé à la mort de son père. À la mort du prince Henri-Jules en 1709, Louis XIV décide que Louis III, nouveau prince de Condé, continuera d'être appelé « Monsieur le Duc »[37]. À sa mort, son fils Louis-Henri, 7e prince de Condé, est appelé à son tour « Monsieur le Duc ».
  • Madame la Duchesse
    • Épouse de Monsieur le Duc.
  • Mademoiselle
    • Fille aînée de Monsieur.
    • Les filles cadettes reçoivent l'appellation « Mademoiselle » suivie de leur prénom ou d'un apanage (Mademoiselle de Chartres).
  • La Grande Mademoiselle
    • Mademoiselle de Montpensier (1627-1693), fille de Gaston d'Orléans, donc cousine de Louis XIV par la branche cadette.
  • Monsieur le Prince-Dauphin (d'Auvergne)

En 1538, on érige, pour une branche de la Maison de Bourbon dont la Grande Mademoiselle est l'héritière « d'une Montpensier pour mère », écrit madame de Sévigné, le comté de Montpensier en duché de Montpensier en y intégrant le Dauphiné d'Auvergne [39]. L'usage de cour fit du fils aîné du duc de Montpensier « Monsieur le Prince-Dauphin[40],[41] ».

  • Monsieur le Comte

À l'accession au trône d'Henri IV en 1589, les princes de Condé deviennent les premiers princes du sang. Charles de Bourbon-Soissons, comte de Soissons, cousin d'Henri IV et demi-frère du prince de Condé, se fait appeler « Monsieur le Comte » pour se distinguer du reste de la noblesse. Ce titre de courtoisie est transmis à son fils, Louis de Bourbon-Soissons, et par la suite aux comtes de Soissons de la maison de Savoie-Carignan, Thomas de Savoie-Carignan ayant épousé Marie de Bourbon, fille de Charles et sœur de Louis.

Autres appellations

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  • Monsieur le Grand
  • C'est l'appellation du Grand écuyer de France, elle est donc attachée à une fonction et non à la famille royale (la tradition étant d'attribuer la fonction et le titre à la Maison de Lorraine).
  1. Dès 1299 pour Louis de France (fils de Philippe III le Hardi), qui est appelé ainsi dans une comptabilité royale de préparatifs militaires, et quelques années plus tard notamment dans un acte du duc de Brabant (1304) et dans des lettres du prince de Galles (adressées à Louis de France)[2],[3]. Le premier[4],[5] fils de roi de France à avoir pris le nom « de France » est Jean de France[6] (fils de Philippe VI et futur roi Jean II) en avril 1328, juste après l'avènement de son père. Les premières[7],[8] filles de roi de France à avoir pris le nom « de France » sont les filles de Philippe V le Long (mais après l'avènement des Valois) : Jeanne de France[9],[10] (duchesse de Bourgogne) en 1335, Blanche de France[11] en 1340. Avant ces dates, les enfants des rois de France ne portaient pas de patronyme et n'étaient désignés que par leur prénom et leur titre.
  2. Le nom de Bourbon est pris pour la première fois en 1731 par l'infant Charles (fils du roi d'Espagne Philippe V), qui bat monnaie en se faisant appeler Charles Ier de Bourbon et Farnèse, duc de Parme et de Plaisance[12].
  3. L'infant Philippe (fils du roi d'Espagne Philippe V) prend le nom de Bourbon dès 1742 dans une lettre de marque[13].
  4. Naissance de Marie-Louise d'Orléans, fille aînée de Philippe de France, frère de Louis XIV.
  5. Appelées « avant-noms » par Roland Mousnier[18].
  6. Louis de France, duc d'Orléans, frère de Charles VI, est appelé Loys filz de roy de France, frere de Monseigneur le Roy[21].
  7. Dès 1359, les filles du roi sont appelées collectivement filles de France ; on parle de la reine de France (Jeanne de Boulogne) et des filles du roi (Jean II), Jeanne de France (reine de Navarre) et Marie de France (future duchesse de Bar), en les appelant « madame la reyne et [...] mes dames ses filles de France »[24],[25] (ce sont en fait les belles-filles de la reine Jeanne, qui est la seconde épouse de Jean II).
  8. Au début du XVe siècle, Jean Froissart dans ses Chroniques (livre IV) parle d'Isabelle de France (fille du roi Charles VI) en l'appelant « Ysabel fille de France »[26].
  9. À l'occasion de la réception du duc d'Angoulême dans les ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit.

Références

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  1. P. 780 (édition de la Pléiade). En ligne.
  2. Lewis 1986, p. 235.
  3. Van Kerrebrouck 2000, p. 180.
  4. Lewis 1986, p. 237.
  5. Van Kerrebrouck 1990, p. 96.
  6. Hyacinthe Morice, Mémoires pour servir de preuves à l'histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, tirés des archives de cette province, de celles de France et d'Angleterre, des recueils de plusieurs sçavans antiquaires, et mis en ordre, t. I, p. 1350-1351 (BNF 30981009), lire en ligne
  7. Lewis 1986, p. 236 et 373.
  8. Van Kerrebrouck 2000, p. 169-170.
  9. Charles de Wignacourt, Observations sur l'échevinage de la ville d'Arras (BNF 34098589), p. 151, lire en ligne
  10. (en) Val Rozn, « Artois », sur Titles of European hereditary rulers, (consulté le ).
  11. Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, t. XXXVI, année 1909, p. 302-303, lire en ligne
  12. Hervé, baron Pinoteau, Christian Papet-Vauban et Jean de Vaulchier, État présent de la Maison de Bourbon : pour servir de suite à l’Almanach royal de 1830 et à d’autres publications officielles de la Maison, Paris, Le Léopard d’or, , 5e éd. (1re éd. 1975), 101 p. (ISBN 978-2-86377-239-3, BNF 43513050), p. 20-21.
  13. Don Phelipe de Borbon Por la Gracia de Dios Infante de España : (en) Reginald Godfrey Marsden, Documents relating to law and custom of the sea : 1649-1767, Londres, Navy Records Society, (BNF 30890732, lire en ligne), p. 293.
  14. Le Moniteur universel du 22 septembre 1824 : lire en ligne
  15. Le Moniteur universel du 23 septembre 1824 : lire en ligne
  16. État présent 1986, p. 39.
  17. Contrat de mariage du duc de Bourbon en 1770 : Actes importants de l'histoire de France et autographes des hommes célèbres, p. 612-613, lire en ligne
  18. a et b Roland Mousnier, Les Institutions de la France sous la monarchie absolue. 2, Les Organes de l'État et la société, Paris, Presses universitaires de France, , 670 p. (ISBN 978-2-13-036307-1, BNF 34650881), p. 98.
  19. Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, Mémoires de Saint-Simon : nouvelle édition collationnée sur le manuscrit autographe, t. III, Paris, Librairie Hachette et Cie, , 581 p. (BNF 34023918, lire en ligne), p. 385.
  20. a et b Dictionnaire de la conversation et de la lecture, t. XXIV, p. 318 (BNF 30365300), lire en ligne
  21. Van Kerrebrouck 1990, p. 234.
  22. Ceci en vertu de l’article II d’un édit du de Louis XIV.
  23. Philippe de Montjouvent, Éphéméride de la Maison de France de 1589 à 1848,  éd. du Chaney, 1999, p. 19.
  24. Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, t. IX, Règne de Philippe de Rouvre, 1349-1361, p. 146 (BNF 34100487), lire en ligne
  25. a et b Van Kerrebrouck 1990, p. 41.
  26. Laetitia Le Guay, Les princes de Bourgogne lecteurs de Froissart : les rapports entre le texte et l'image dans les manuscrits enluminés du livre IV des "Chroniques", p. 48 (BNF 36979516).
  27. Declaration du roy pour faire jouir Madame, sa sœur unique, du tiltre et qualité de fille de France, du vingt septiesme janvier 1599 : lire en ligne
  28. « Declaration du roi (16 février 1599) », sur heraldica.org (consulté le ).
  29. Lewis 1986, p. 236-237.
  30. Chronique parisienne anonyme de 1316 à 1339 : lire en ligne
  31. Philippe de Montjouvent, Éphéméride de la Maison de France de 1589 à 1848, éd. du Chaney, 1999, p. 31.
  32. D'après Saint-Simon, ce titre fut introduit à la Cour par Louis XIV lui-même : « Jamais Dauphin jusqu’au fils de Louis XIV n’avoit été appelé Monseigneur, en parlant de lui tout court, ni même en lui parlant. On écrivoit bien “Monseigneur le Dauphin”, mais on disoit “Monsieur le Dauphin”, et “Monsieur” aussi en lui parlant ; pareillement aux autres fils de France, à plus forte raison au-dessous. Le roi, par badinage, se mit à l’appeler Monseigneur ; je ne répondrois pas que le badinage ne fût un essai pour ne pas faire sérieusement ce qui se pouvoit introduire sans y paroître, et pour une distinction sur le nom singulier de Monsieur. Le nom de Dauphin le distinguoit de reste, et son rang si supérieur à Monsieur qui lui donnoit la chemise et lui présentoit la serviette. Quoi qu’il en soit, le roi continua, peu à peu la cour l’imita, et bientôt après non seulement on ne lui dit plus que Monseigneur parlant à lui, mais même parlant de lui, et le nom de Dauphin disparut pour faire place à celui de Monseigneur tout court. » (Saint-Simon, Mémoires, t. 7, chap. X).
  33. Bulletin des lois du royaume de France, IXe série, 2e partie (Bulletin des ordonnances), no 2 (25 août 1830), p. 19, lire en ligne
  34. a b et c « Il n'y a jamais eu de princes de France, princes d'Artois, de Bourbon, d'Orléansetc. Disons que le Gotha et le Glucksburg sont fautifs. Il y a des Enfants et Petits-Enfants de France (fils, fillesetc.). On parle aussi de Frère (Sœur) du Roi. Plus personne ne porte légalement le nom de France. Le reste était : Princes du sang (royal de France) » : Hervé Pinoteau, Héraldique capétienne, Paris, Éditions Patrice de La Perrière, (1re éd. 1954), 139 p. (ISBN 2863770040 (édité erroné), BNF 36599636), p. 29.
  35. Le Gaulois du  : lire en ligne
  36. L'Ouest-Éclair (journal républicain du matin) du désigne Henri d'Orléans sous l'appellation de « prince Henri de France » : lire en ligne
  37. a b et c Saint-Simon, Mémoires, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Paris, Gallimard, 1984, t. III, p. 428.
  38. Philippe de Montjouvent, Éphéméride de la Maison de France de 1589 à 1848, éd. du Chaney, 1999, p. 51.
  39. Histoire de la Maison Royale de France et des grands officiers, Père Anselme, 1728, t. III, p. 516, 517, 519.
  40. Commentaire d'une lettre envoyée par Charlotte de Montpensier, Princesse d'Orange par mariage à son frère François de Montpensier, Prince Dauphin, comme héritier du Duc Louis III de Montpensier
  41. Note en bas de page du livre Recueil des lettres missives de Henri IV, par M. Berger de Xivrey, Tome 1 sur Wikisource

Bibliographie

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Articles connexes

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