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{{Voir homonymes|Pauli (homonymie)}}
{{Voir homonymes|Pauli (homonymie)}}
{{Confusion|texte=Ne doit pas être confondu avec [[Wolfgang Paul]], physicien connu pour le développement de la technique de capture d'ions.}}
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'''Wolfgang Ernst Pauli''' ({{date de naissance|25|avril|1900}} à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] – {{date de décès|15|décembre|1958}} à [[Zurich]]) est un [[physicien]] [[autriche|autrichien]] connu pour sa définition du [[Principe d'exclusion de Pauli|principe d'exclusion]] en [[mécanique quantique]], ou principe de Pauli, ce qui lui valut le [[prix Nobel de physique]] de 1945<ref name=laureat_nobel_1945/>. Il est également lauréat de la [[médaille Franklin]] en 1952.
'''Wolfgang Ernst Pauli''' ({{date de naissance|25|avril|1900}} à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] – {{date de décès|15|décembre|1958}} à [[Zurich]]) est un [[physicien]] [[autriche|autrichien]] connu pour sa définition du [[Principe d'exclusion de Pauli|principe d'exclusion]] en [[mécanique quantique]], ou principe de Pauli, qui lui valut le [[prix Nobel de physique]] de 1945<ref name=laureat_nobel_1945/>. Il est également lauréat de la [[médaille Franklin]] en 1952.


À partir de 1929, il travaille avec [[Werner Heisenberg]] à l'élaboration de la [[théorie quantique des champs]]<ref>Voir la biographie de Pauli sur le site de {{Lien web|langue=fr|titre=Wolfgang Pauli|auteur institutionnel=Futura Sciences|lire en ligne=https://www.futura-sciences.com/sciences/personnalites/physique-wolfgang-pauli-924/|consulté le=20 janvier 2018}}.</ref> , ouvrant la construction de modèles de description des [[Particule élémentaire|particules élémentaires]] qui combinent les règles de la mécanique quantique avec celles de la [[relativité restreinte]], y compris pour le [[Modèle standard (physique des particules)|modèle standard]].
À partir de 1929, il travaille avec [[Werner Heisenberg]] à l'élaboration de la [[théorie quantique des champs]]<ref>Voir la biographie de Pauli sur le site de {{Lien web|langue=fr|titre=Wolfgang Pauli|auteur institutionnel=Futura Sciences|lire en ligne=https://www.futura-sciences.com/sciences/personnalites/physique-wolfgang-pauli-924/|consulté le=20 janvier 2018}}.</ref>, ouvrant la construction de modèles de description des [[Particule élémentaire|particules élémentaires]] qui combinent les règles de la mécanique quantique avec celles de la [[relativité restreinte]], y compris pour le [[Modèle standard (physique des particules)|modèle standard]].


Pauli est aussi connu pour l'invention {{incise|soit la postulation théorique}}, en 1930, du [[neutrino]], [[particule élémentaire]] surprenante et paradoxale puisqu'elle ne possède en principe ni charge ni masse, et qu'elle n'interagit que très faiblement avec la matière<ref>Voir la présentation de son livre par {{Lien web|langue=fr|titre=Physique moderne et Philosophie|auteur institutionnel=Amazon.fr|lire en ligne=https://www.amazon.fr/Physique-moderne-Philosophie-Wolfgang-Pauli/dp/2226107843/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1516462541&sr=1-1&keywords=Wolfgang+Pauli|consulté le=20 janvier 2018}}.</ref>.
Pauli est aussi connu pour l'invention {{incise|soit la postulation théorique}}, en 1930, du [[neutrino]], [[particule élémentaire]] surprenante et paradoxale puisqu'elle ne possède en principe ni charge ni masse, et qu'elle n'interagit que très faiblement avec la matière<ref>Voir la présentation de son livre par {{Lien web|langue=fr|titre=Physique moderne et Philosophie|auteur institutionnel=Amazon.fr|lire en ligne=https://www.amazon.fr/Physique-moderne-Philosophie-Wolfgang-Pauli/dp/2226107843/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1516462541&sr=1-1&keywords=Wolfgang+Pauli|consulté le=20 janvier 2018}}.</ref>.


Avec entre autres [[Albert Einstein|Einstein]], [[Niels Bohr|Bohr]], [[Werner Heisenberg|Heisenberg]] et [[Erwin Schrödinger|Schrödinger]], il fait partie de ceux qui ont pensé la révolution [[Relativité générale|relativiste]] et [[Physique quantique|quantique]] de la physique moderne, et l'ébranlement philosophique sans précédent qu'elle provoque.
Mais Wolfgang Pauli n'est pas seulement un théoricien et un physicien majeur du XXe siècle. Avec entre autres [[Albert Einstein|Einstein]], [[Niels Bohr|Bohr]], [[Werner Heisenberg|Heisenberg]] ou [[Erwin Schrödinger|Schrödinger]], il fait partie de ceux qui ont pensé la révolution [[Relativité générale|relativiste]] et [[Physique quantique|quantique]] de la physique moderne, l'ébranlement philosophique sans précédent qu'elle provoque. Dans un dialogue constant avec ces théoriciens importants, mais aussi par l'exploration réitérée des liens qu'elle peut tisser avec d'autres disciplines comme l'[[histoire de la philosophie]], la [[psychologie des profondeurs]] et la [[psychologie analytique]] de [[Carl Gustav Jung|Carl G. Jung]], l'[[épistémologie]], l'[[anthropologie]], l'étude des antiques sagesses mystiques<ref>Encore chez {{Lien web|langue=fr|titre=Wolfgang Pauli|auteur institutionnel=Futura Sciences, 2ème partie|lire en ligne=https://www.futura-sciences.com/sciences/personnalites/physique-wolfgang-pauli-924/|consulté le=20 janvier 2018}}.</ref> (dont l'[[hindouisme]], le [[bouddhisme]], le [[Néoplatonisme|néo-platonisme]], le [[taoïsme]]), il a tenté de comprendre ce que cette révolution changeait dans notre représentation du monde, et quels étaient ses enjeux métaphysiques. Il a essayé d'en évaluer toutes les conséquences pour en tirer les principes d'une véritable philosophie moderne : à partir de son activité scientifique, il voulait en effet comprendre comment toute connaissance est possible, quelle est la nature de l'interaction entre la conscience et le réel, comment penser l'unité de la matière et de l'esprit<ref>Voir la quatrième de couverture de son livre sur {{Lien web|langue=fr|titre=Le Cas Kepler, précédé de "Les conceptions philosophiques de Wolfgang Pauli" par Werner Heisenberg|auteur institutionnel=Amazon.fr|lire en ligne=https://www.amazon.fr/dp/2226114246?_encoding=UTF8&isInIframe=1&n=301061&ref_=dp_proddesc_0&s=books&showDetailProductDesc=1#iframe-wrapper|consulté le=20 janvier 2018}}.</ref>.


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Enfance ===
=== Enfance ===
[[Fichier:Wolfgang Pauli young.jpg|thumb|left|Wolfgang Ernst Pauli.]]
[[Fichier:Wolfgang Pauli young.jpg|vignette|gauche|Wolfgang Ernst Pauli.]]
Wolfgang Ernst Pauli est né le {{date de naissance-|25|avril|1900}} d'un père [[professeur des universités]], Wolfgang Joseph Pauli (1869-1955), et d'une mère [[journaliste]] et [[juriste]], Berta Maria Camilla Schütz (1878-1927). Son père, dont le nom d'origine est Wolf Pascheles, était d'abord de [[Juifs|confession juive]], avant d'être converti au [[catholicisme]] peu avant son mariage en 1899. Pauli avait aussi une sœur, [[Hertha Pauli|Hertha]] (1906-1973), qui fut [[acteur|actrice]] et [[écrivain]]. Son deuxième prénom lui a été donné en l'honneur de son [[Parrain (religion)|parrain]], le physicien [[Ernst Mach]]. Au lycée à [[Vienne (Autriche)|Vienne]], Pauli était considéré comme un enfant prodige en [[mathématiques]].
Wolfgang Ernst Pauli est né le {{date de naissance-|25|avril|1900}} d'un père [[professeur des universités]], Wolfgang Joseph Pauli (1869-1955), et d'une mère [[journaliste]] et [[juriste]], Bertha Camilla Schütz (1878-1927). Son père, dont le nom d'origine est Wolf Pascheles, était d'abord de [[Juifs|confession juive]], avant de se convertir au [[catholicisme]] peu avant son mariage en 1899. Pauli avait aussi une sœur, [[Hertha Pauli|Hertha]] (1906-1973), qui fut [[acteur|actrice]] et [[écrivain]]. Son deuxième prénom lui a été donné en l'honneur de son [[Parrain (religion)|parrain]], le physicien [[Ernst Mach]]. Au lycée à [[Vienne (Autriche)|Vienne]], Pauli était considéré comme un [[enfant prodige]] en [[mathématiques]].


=== Études ===
=== Études ===
À partir de 1919, il commence ses études de [[physique]] à l'[[université Louis-et-Maximilien de Munich|université de Munich]] avec pour professeur [[Arnold Sommerfeld]]. Depuis 1898, Sommerfeld était chargé d'écrire le cinquième volume de la ''[[Enzyklopädie der mathematischen Wissenschaften]]'', consacré à la physique. Il requiert dans un premier temps la collaboration d'[[Albert Einstein]] pour rédiger l'article sur la relativité, mais ce dernier refuse. Sommerfeld fait alors appel à Pauli, dont la relativité était la spécialité lors de son inscription aux cours de Sommerfeld. C'est ainsi qu'à 21 ans, Pauli publie son article de synthèse des théories de la [[relativité restreinte]] et de la [[relativité générale]] pour l'Encyclopédie mathématique<ref>Wolfgang Pauli, ''Theory of relativity'', Encyklopädie der Mathematischen Wissenschaften (1921). Traduction anglaise (1958) rééditée par Dover Publications, Inc. (1981) {{ISBN|0-486-64152-X}}. Ce livre, annoté par l'auteur en 1956 pour la sortie de l'édition anglaise, reste une mine d'informations pour les références historiques.</ref>{{,}}<ref>Manjit Kumar, ''Le grand roman de la physique quantique (2008) {{ISBN|978-2-7096-2465-7}}</ref>. Voilà ce qu'en dit Einstein dans une lettre<ref>Voir la [[Correspondance entre Albert Einstein et Max Born]]</ref> du 30 décembre 1921 adressée à [[Max Born|Born]] : {{citation|Pauli est un type épatant pour ses 21 ans ; il peut être fier de son article pour l'Encyclopédie.}}
À partir de 1919, il commence des études de [[physique]] à l'[[université Louis-et-Maximilien de Munich|université de Munich]] avec pour professeur [[Arnold Sommerfeld]]. Depuis 1898, Sommerfeld était chargé d'écrire le cinquième volume de la ''[[Enzyklopädie der mathematischen Wissenschaften]]'', consacré à la physique. Il sollicite dans un premier temps la collaboration d'[[Albert Einstein]] pour rédiger l'article sur la relativité, mais ce dernier refuse. Sommerfeld fait alors appel à Pauli, dont la relativité était la spécialité, lors de son inscription aux cours de Sommerfeld. C'est ainsi qu'à {{nobr|21 ans}}, Pauli publie son article de synthèse des théories de la [[relativité restreinte]] et de la [[relativité générale]] pour l'Encyclopédie mathématique<ref>Wolfgang Pauli, ''Theory of relativity'', Encyklopädie der Mathematischen Wissenschaften (1921). Traduction anglaise (1958) rééditée par Dover Publications, Inc. (1981) {{ISBN|0-486-64152-X}}. Ce livre, annoté par l'auteur en 1956 pour la sortie de l'édition anglaise, reste une mine d'informations pour les références historiques.</ref>{{,}}<ref>Manjit Kumar, ''Le grand roman de la physique quantique (2008) {{ISBN|978-2-7096-2465-7}}</ref>. Voilà ce qu'en dit Einstein dans une lettre<ref>Voir la [[Correspondance entre Albert Einstein et Max Born]]</ref> du {{date-|30 décembre 1921}} adressée à [[Max Born|Born]] : {{citation|Pauli est un type épatant pour ses 21 ans ; il peut être fier de son article pour l'Encyclopédie.}}


En 1921, il obtient son [[doctorat]] avec pour sujet l'[[atome d'hydrogène]] avec mention ''[[Mention honorifique|summa cum laude]]''. Son travail est perçu comme décevant, mais il montre cependant clairement la limite du [[Modèle de Bohr|modèle de l'atome de Bohr]], auquel il travaille en tant qu'assistant de [[Max Born]] à [[Göttingen]] entre 1921 et 1922<ref>Application de la [[Mécanique céleste|mécanique celeste]], en particulier, de la [[théorie des perturbations]], comme [[Max Born|Born]] le présente dans son livre ''{{Langue|de|Atomphysik}}''.</ref>.
En 1921, il obtient son [[doctorat]] avec pour sujet l'[[atome d'hydrogène]] avec mention ''[[Mention honorifique|summa cum laude]]''. Son travail est perçu comme décevant, mais il montre cependant clairement la limite du [[Modèle de Bohr|modèle de l'atome de Bohr]], auquel il travaille en tant qu'assistant de [[Max Born]] à [[Göttingen]] entre 1921 et 1922<ref>Application de la [[Mécanique céleste|mécanique celeste]], en particulier, de la [[théorie des perturbations]], comme [[Max Born|Born]] le présente dans son livre ''{{Langue|de|Atomphysik}}''.</ref>.


=== Carrière scientifique ===
=== Carrière scientifique ===
[[File:Pauli.jpg|thumb|Pauli en 1945.]]
[[Fichier:Pauli.jpg|vignette|Pauli en 1945.]]


Pendant les années 1922 et 1923, il travaille aux côtés de [[Niels Bohr]] à [[Copenhague]]. Entre 1923 et 1928, il enseigne à [[Hambourg]] avant de partir à l'[[École polytechnique fédérale de Zurich|ETH de Zurich]], où il obtient un poste de professeur de [[physique théorique]]. Il y fait la connaissance du psychiatre [[Carl Gustav Jung]] avec qui il a, sa vie durant, des échanges fructueux, notamment sur le hasard et/ou les coïncidences significatives que Jung appelait [[synchronicité]].
Pendant les années 1922 et 1923, il travaille aux côtés de [[Niels Bohr]] à [[Copenhague]]. Entre 1923 et 1928, il enseigne à [[Hambourg]] avant de partir à l'[[École polytechnique fédérale de Zurich|ETH de Zurich]], où il obtient un poste de professeur de [[physique théorique]]. Il y fait la connaissance du psychiatre [[Carl Gustav Jung]] avec qui il a, sa vie durant, des échanges fructueux, notamment sur le hasard et/ou les coïncidences significatives que Jung appelait [[synchronicité]].
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À partir de 1935, il est aux [[États-Unis]], où il occupe des postes de professeur invité, notamment à l{{'}}''[[Institute for Advanced Study]]'' à [[Université de Princeton|Princeton]] durant les années 1935-1936, mais aussi à l'[[université du Michigan]], en 1931 et 1941, et l'[[université Purdue]], en 1942. En tant que citoyen allemand (en raison de l'''[[anschluss]]''), il ne participe pas aux projets scientifiques de la guerre.
À partir de 1935, il est aux [[États-Unis]], où il occupe des postes de professeur invité, notamment à l{{'}}''[[Institute for Advanced Study]]'' à [[Université de Princeton|Princeton]] durant les années 1935-1936, mais aussi à l'[[université du Michigan]], en 1931 et 1941, et l'[[université Purdue]], en 1942. En tant que citoyen allemand (en raison de l'''[[anschluss]]''), il ne participe pas aux projets scientifiques de la guerre.


En 1946, il obtient la citoyenneté américaine, mais revient la même année à l'ETH de Zurich, où une place de professeur lui avait été gardée. En 1949, il devient citoyen suisse. Dans les années 1950, il retourne régulièrement à [[Université de Princeton|Princeton]] afin de donner des cours en tant que professeur invité. Dans les dernières années de sa vie, il participe à la fondation du [[Organisation européenne pour la recherche nucléaire|CERN]]. Il meurt le 15 décembre 1958 d'un ulcère gastro-duodénal.
En 1946, il obtient la citoyenneté américaine, mais revient la même année à l'ETH de Zurich, où une place de professeur lui avait été gardée. En 1949, il devient citoyen suisse. Dans les années 1950, il retourne régulièrement à [[Université de Princeton|Princeton]] afin de donner des cours en tant que professeur invité. Dans les dernières années de sa vie, il participe à la fondation du [[Organisation européenne pour la recherche nucléaire|CERN]]. Il meurt le {{date-|15 décembre 1958}} d'un ulcère gastro-duodénal. Son épouse est décédée en 1987.


Pauli a eu pour assistants : [[Ralph Kronig]], [[Félix Bloch]], [[Rudolf Peierls]], [[Hendrik Casimir]], [[Markus Fierz]], {{Lien|langue=en|fr=Nicholas Kemmer}}, [[Victor Weisskopf]] et [[Res Jost]]. [[Robert Oppenheimer]] fut l'un de ses étudiants.
Pauli a eu pour assistants : [[Ralph Kronig]], [[Félix Bloch]], [[Rudolf Peierls]], [[Hendrik Casimir]], [[Markus Fierz]], [[Nicholas Kemmer]], [[Victor Weisskopf]] et [[Res Jost]]. [[Robert Oppenheimer]] fut l'un de ses étudiants.


En 1930, Pauli reçoit la [[médaille Lorentz]], et en 1945, le [[prix Nobel de physique]] {{Citation|pour la découverte du [[principe d'exclusion de Pauli|principe d'exclusion]], aussi appelé principe de Pauli<ref name=laureat_nobel_1945>{{Lien web Nobel
En 1930, Pauli reçoit la [[médaille Lorentz]], et en 1945, le [[prix Nobel de physique]] {{Citation|pour la découverte du [[principe d'exclusion de Pauli|principe d'exclusion]], aussi appelé principe de Pauli<ref name=laureat_nobel_1945>{{Lien web Nobel
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|consulté le= 15 juin 2010}}.</ref>}}. Enfin en 1958, la [[médaille Max-Planck]] lui est remise, peu de temps avant son décès.
|consulté le= 15 juin 2010}}.</ref>}}. Enfin en 1958, la [[médaille Max-Planck]] lui est remise, peu de temps avant son décès.


Il est nommé membre étranger de la ''[[Royal Society]]'' le 23 avril 1953.
Il est nommé membre étranger de la ''[[Royal Society]]'' le {{date-|23 avril 1953}}.


=== Relation avec le psychiatre Carl Gustav Jung ===
=== Relation avec le psychiatre Carl Gustav Jung ===
Pauli consulte [[Carl Gustav Jung]] en 1931, pour des rêves récurrents ainsi que pour une tendance à l'[[alcoolodépendance|alcoolisme]]. Une amitié s'ensuivit entre les deux hommes, qui correspondirent et coécrivirent l'ouvrage ''The Interpretation of Nature and the Psyche'' en 1952, aux côtés des physiciens Markus Fierz et [[Pascual Jordan]] notamment. Pauli et Jung souhaitaient explorer, quoique différemment, les ponts entre la physique fondamentale et la psychologie. Ils parvinrent alors à cette déclaration commune :
Pauli consulte [[Carl Gustav Jung]] en 1931, pour des rêves récurrents ainsi que pour une tendance à l'[[alcoolodépendance|alcoolisme]]. Une amitié s'ensuivit entre les deux hommes, qui correspondirent et coécrivirent l'ouvrage ''The Interpretation of Nature and the Psyche'' en 1952, aux côtés des physiciens [[Markus Fierz]] et [[Pascual Jordan]] notamment. Pauli et Jung souhaitaient explorer, quoique différemment, les ponts entre la physique fondamentale et la psychologie. Ils parvinrent alors à cette déclaration commune :
{{citation bloc|La psyché et la matière sont régies par des principes communs, neutres, qui ne sont pas, en soi, identifiables<ref>{{Citation étrangère|langue=en|psyche and matter are governed by common, neutral, not in themselves ascertainable ordering principles.}}, ''{{Langue|en|Atom and Archetype: The Pauli/Jung Letters, 1932-1958}}''. Editeur. C.A. Meier. Trans. David Roscoe. Préface de Beverley Zabriskie. {{Langue|en|Princeton: Princeton University Press}}, 2001 (p. 117).</ref>.}}
{{citation bloc|La psyché et la matière sont régies par des principes communs, neutres, qui ne sont pas, en soi, identifiables<ref>{{Citation étrangère|langue=en|psyche and matter are governed by common, neutral, not in themselves ascertainable ordering principles.}}, ''{{Langue|en|Atom and Archetype: The Pauli/Jung Letters, 1932-1958}}''. Editeur. C.A. Meier. Trans. David Roscoe. Préface de Beverley Zabriskie. {{Langue|en|Princeton: Princeton University Press}}, 2001 (p. 117).</ref>.}}


On assiste alors à un échange de lettres<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Correspondance 1932-1958 |auteur institutionnel=Albin Michel|lire en ligne=http://www.albin-michel.fr/ouvrages/correspondance-1932-1958-9782226107855|consulté le=20 janvier 2018}}.</ref> et d'idées pendant un quart de siècle entre ces deux chercheurs de premier plan, et à l'effort de chacun pour comprendre le domaine de l'autre afin d'enrichir et d'approfondir sa propre réflexion. Leur but avoué est de découvrir ce point d'unité dans le réel où la connaissance scientifique objective de la nature à travers ses règles et ses lois, et la connaissance intérieure de la psyché avec ses manifestations de l'inconscient, trouveraient une source ou une structure communes. C'est la quête passionnée d'un arrière-fond unifié aux mondes de la matière et de l'esprit, qu'ils poursuivent ensemble. À l'issue de cette quête, comme le fera [[Arthur Koestler|Koestler]] plus tard, Pauli parvient à démontrer qu’il n’est pas de grande invention scientifique qui échappe à l’emprise de l’inconscient. D’où la conclusion à laquelle il aboutit, que la constitution de la science ne se fait pas dans un pur processus rationnel, mais qu’elle est dépendante d’intuitions archétypiques, qu'elle s'enracine dans un terreau que gouvernent les [[Archétype (psychologie analytique)|archétypes]], ces formes vides de l'[[inconscient collectif]] et équivalents en psychologie des idées de Platon, ces systèmes imaginatifs que l’on voit le mieux à l’œuvre lors du surgissement de nouvelles théories. C'est le cas de [[Johannes Kepler|Kepler]], au moment où il fonde au XVIIe siècle l’astronomie moderne et scientifique, que Pauli étudie dans son ouvrage traduit et publié par [[Éditions Albin Michel|les éditions Albin Michel]] en 2002<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le cas Kepler|auteur institutionnel=Albin Michel|lire en ligne=http://www.albin-michel.fr/ouvrages/le-cas-kepler-9782226114242|consulté le=20 janvier 2018}}.</ref>, et originalement publié conjointement avec l'étude de Jung sur la synchronicité. C'est aussi le cas de la physique quantique à sa naissance, à laquelle Pauli a étroitement participé.
On assiste alors à un échange de lettres<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Correspondance 1932-1958 |auteur institutionnel=Albin Michel|lire en ligne=http://www.albin-michel.fr/ouvrages/correspondance-1932-1958-9782226107855|consulté le=20 janvier 2018}}.</ref> et d'idées pendant un quart de siècle entre ces deux chercheurs de premier plan, et à l'effort de chacun pour comprendre le domaine de l'autre afin d'enrichir et d'approfondir sa propre réflexion. Leur but avoué est de découvrir ce point d'unité dans le réel où la connaissance scientifique objective de la nature à travers ses règles et ses lois, et la connaissance intérieure de la psyché avec ses manifestations de l'inconscient, trouveraient une source ou une structure communes. C'est la quête passionnée d'un arrière-fond unifié aux mondes de la matière et de l'esprit, qu'ils poursuivent ensemble. À l'issue de cette quête, comme le fera [[Arthur Koestler|Koestler]] plus tard, Pauli parvient à la conviction qu’il n’est pas de grande invention scientifique qui échappe à l’emprise de l’inconscient. D’où la conclusion à laquelle il aboutit, que la constitution de la science ne se fait pas dans un pur processus rationnel, mais qu’elle est dépendante d’intuitions archétypiques, qu'elle s'enracine dans un terreau que gouvernent les [[Archétype (psychologie analytique)|archétypes]], ces formes vides de l'[[inconscient collectif]] et équivalents en psychologie des idées de Platon, ces systèmes imaginatifs que l’on voit le mieux à l’œuvre lors du surgissement de nouvelles théories. C'est le cas de [[Johannes Kepler|Kepler]], au moment où il fonde au {{XVIIe|s}} siècle l’[[astronomie]] moderne et scientifique, que Pauli étudie dans son ouvrage traduit et publié par [[Éditions Albin Michel|les éditions Albin Michel]] en 2002<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le cas Kepler|auteur institutionnel=Albin Michel|lire en ligne=http://www.albin-michel.fr/ouvrages/le-cas-kepler-9782226114242|consulté le=20 janvier 2018}}.</ref>, et originellement publié conjointement avec l'étude de Jung sur la synchronicité. C'est aussi le cas de la physique quantique à sa naissance, à laquelle Pauli a étroitement participé.


Dans la même veine, [[Werner Heisenberg|Heisenberg]] relate les pensées de Pauli au sujet du lien entre le perçu et les concepts :
Dans la même veine, [[Werner Heisenberg|Heisenberg]] relate les pensées de Pauli au sujet du lien entre le perçu et les concepts :
{{citation bloc|Tous les penseurs cohérents en sont venus à la conclusion que la logique pure est fondamentalement incapable de construire un tel lien. La solution la plus satisfaisante, semble-t-il, est d'introduire à ce stade le postulat d'un ordre du cosmos qui soit distinct du monde des apparences et indépendant de notre volonté. Qu'il s'agisse d'objets physiques qui participent aux Idées ou du comportement de choses métaphysiques, c'est-à-dire en soi réelles, la relation entre la perception sensorielle et l'Idée reste une conséquence du fait que l'âme et ce qui est connu au travers de la perception sont régis par un ordre, objectivement conçu<ref>{{Citation étrangère|langue=en|All consistent thinkers have come to the conclusion that pure logic is fundamentally incapable of constructing such a linkage. The most satisfactory course, it seems, is to introduce at this point the postulate of an order of the cosmos distinct from the world of appearances, and not a matter of our choice. Whether we speak of natural objects participating in the Ideas or of the behavior of metaphysical, i.e., intrinsically real things, the relation between sense perception and Idea remains a consequence of the fact that both the soul and what is known in perception are subject to an order objectively conceived.}} relaté dans Heisenberg, Werner. ''{{Langue|en|Across the Frontiers}}'', Harper and Row, 1974.</ref>.}}
{{citation bloc|Tous les penseurs cohérents en sont venus à la conclusion que la logique pure est fondamentalement incapable de construire un tel lien. La solution la plus satisfaisante, semble-t-il, est d'introduire à ce stade le postulat d'un ordre du cosmos qui soit distinct du monde des apparences et indépendant de notre volonté. Qu'il s'agisse d'objets physiques qui participent aux Idées ou du comportement de choses métaphysiques, c'est-à-dire en soi réelles, la relation entre la perception sensorielle et l'Idée reste une conséquence du fait que l'âme et ce qui est connu au travers de la perception sont régis par un ordre, objectivement conçu<ref>{{Citation étrangère|langue=en|All consistent thinkers have come to the conclusion that pure logic is fundamentally incapable of constructing such a linkage. The most satisfactory course, it seems, is to introduce at this point the postulate of an order of the cosmos distinct from the world of appearances, and not a matter of our choice. Whether we speak of natural objects participating in the Ideas or of the behavior of metaphysical, i.e., intrinsically real things, the relation between sense perception and Idea remains a consequence of the fact that both the soul and what is known in perception are subject to an order objectively conceived.}} relaté dans Heisenberg, Werner. ''{{Langue|en|Across the Frontiers}}'', Harper and Row, 1974.</ref>.}}


La pierre de touche de cette relation entre psyché et matière, pour Jung comme pour Pauli, est la [[synchronicité]]. [[Fichier:Schéma synchronicité.svg|thumb|250px|Les quatre lois fondamentales de l'unus mundus, dont la synchronicité.]]
La pierre de touche de cette relation entre psyché et matière, pour Jung comme pour Pauli, est la [[synchronicité]]. [[Fichier:Schéma synchronicité.svg|vignette|upright=1.25|Les quatre lois fondamentales de l{{'}}''[[unus mundus]]'', dont la synchronicité.]]
Dans leur ouvrage commun, ''Synchronicité comme principe de connexions a-causales'' (1952), ils schématisent les quatre lois fondamentales de l'''unus mundus'' (monde un) sous une forme quaternaire ; la synchronicité est ce qui manque pour aboutir à une compréhension unitaire de la ''psyché'' et de la ''physis''. Sur proposition de Pauli, la figure est bâtie de telle manière que les postulats de la psychologie analytique et ceux de la physique se trouvent satisfaits.
Dans leur ouvrage commun, ''Synchronicité comme principe de connexions a-causales'' (1952), ils schématisent les quatre lois fondamentales de l{{'}}''[[unus mundus]]'' (monde un) sous une forme quaternaire ; la synchronicité est ce qui manque pour aboutir à une compréhension unitaire de la ''psyché'' et de la ''physis''. Sur proposition de Pauli, la figure est bâtie de telle manière que les postulats de la psychologie analytique et ceux de la physique se trouvent satisfaits.


Quelle importance Pauli accordait-il à ce lien entre la psyché et la matière, et à la synchronicité en particulier, dans la vie quotidienne ? Un exemple illustrera cette importance pour lui ː l'[[effet Pauli]]. Il pensait en effet être frappé d'une sorte de "malédiction synchronistique" selon laquelle le fonctionnement des machines et le déroulement des expériences auraient eu tendance à être perturbés par sa seule présence<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Un exemple de synchronicité avec l’Effet Pauli|auteur institutionnel=The Mind Explorer|lire en ligne=https://themindexplorer.net/archives/2013/09/29/case-of-synchronicity-pauli-effect/|consulté le=20 janvier 2018}}.</ref>. Cet effet Pauli est considéré par plusieurs physiciens modernes, dont [[Étienne Klein]], comme une idée délirante : {{Citation|personne ne penserait que la présence de Pauli en tant que telle influencerait les machines, ce serait du délire pur et simple.}}<ref>[http://www.ilke-angela-marechal.com/audiopodcastvideo/la-synchronicite-entretien-radiophonique-avec-michel-cazenave-et-etienne-klein/ Entrevue de Michel Cazenave et Étienne Klein]. Par Ilke Angela Marcehal. Publié dans ''Science et imaginaire, 16 entretiens''. Albin Michel (35 min 51 s).</ref>. Or, pour le principal protagoniste, tous ces bris d'équipements que lui et d'autres avaient observés quand il s'en approchait étaient effectivement dus, « synchronistiquement », à lui<ref name="Enz2002-150">Enz (2002), {{p.|150}}.</ref>. L'effet Pauli serait alors un phénomène de macro-[[psychokinèse]]. Cet effet, qui lui valut d'être interdit d'accès dans le laboratoire d'un de ses collègues, [[Otto Stern]], l'aurait motivé à entretenir une longue relation épistolaire avec Jung, mais aussi avec [[Hans Bender]], fondateur d'un institut de recherches en [[parapsychologie]].
Quelle importance Pauli accordait-il à ce lien entre la psyché et la matière, et à la synchronicité en particulier, dans la vie quotidienne ? Un exemple illustrera cette importance pour lui : l'[[effet Pauli]]. Il pensait en effet être frappé d'une sorte de "malédiction synchronistique" selon laquelle le fonctionnement des machines et le déroulement des expériences auraient eu tendance à être perturbés par sa seule présence<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Un exemple de synchronicité avec l’Effet Pauli|auteur institutionnel=The Mind Explorer|lire en ligne=https://themindexplorer.net/archives/2013/09/29/case-of-synchronicity-pauli-effect/|consulté le=20 janvier 2018}}.</ref>. Cet effet Pauli est considéré par plusieurs physiciens modernes, {{Douteux|dont [[Étienne Klein]]|La citation suivante n'est pas d'Étienne Klein mais de Michel Cazenave}}, comme une idée délirante : {{Citation|personne ne penserait que la présence de Pauli en tant que telle influencerait les machines, ce serait du délire pur et simple.}}<ref>[http://www.ilke-angela-marechal.com/audiopodcastvideo/la-synchronicite-entretien-radiophonique-avec-michel-cazenave-et-etienne-klein/ Entrevue de Michel Cazenave et Étienne Klein]. Par Ilke Angela Marcehal. Publié dans ''Science et imaginaire, 16 entretiens''. Albin Michel (35 min 51 s).</ref>. Or, pour le principal protagoniste, tous ces bris d'équipements que lui et d'autres avaient observés quand il s'en approchait étaient effectivement dus, « synchronistiquement », à lui<ref name="Enz2002-150">Enz (2002), {{p.|150}}.</ref>. L'effet Pauli serait alors un phénomène de macro-[[psychokinèse]]. Cet effet, qui lui valut d'être interdit d'accès dans le laboratoire d'un de ses collègues, [[Otto Stern]], l'aurait motivé à entretenir une longue relation épistolaire avec Jung, mais aussi avec [[Hans Bender]], fondateur d'un institut de recherches en [[parapsychologie]].

Avec entre autres [[Albert Einstein]], [[Niels Bohr]], [[Werner Heisenberg]] et [[Erwin Schrödinger]], il pense la révolution [[Relativité générale|relativiste]] et [[Physique quantique|quantique]] de la physique moderne, l'ébranlement philosophique sans précédent qu'elle provoque. Dans un dialogue constant avec ces théoriciens importants, mais aussi par l'exploration réitérée des liens qu'elle peut tisser avec d'autres disciplines comme l'[[histoire de la philosophie]], la [[psychologie des profondeurs]] et la [[psychologie analytique]] de [[Carl Gustav Jung|Carl G. Jung]], l'[[épistémologie]], l'[[anthropologie]], l'étude des doctrines traditionnelles <ref>Encore chez {{Lien web|langue=fr|titre=Wolfgang Pauli|auteur institutionnel=Futura Sciences, 2ème partie|lire en ligne=https://www.futura-sciences.com/sciences/personnalites/physique-wolfgang-pauli-924/|consulté le=20 janvier 2018}}.</ref> (dont l'[[hindouisme]], le [[bouddhisme]], le [[néoplatonisme]] et le [[taoïsme]]), il a tenté de comprendre ce que cette révolution changeait dans notre représentation du monde, et quels étaient ses enjeux métaphysiques. Il a essayé d'en évaluer toutes les conséquences pour en tirer les principes d'une philosophie moderne : à partir de son activité scientifique, il voulait en effet comprendre comment toute connaissance est possible, quelle est la nature de l'interaction entre la conscience et le réel, comment penser l'unité de la matière et de l'esprit<ref>Voir la quatrième de couverture de son livre sur {{Lien web|langue=fr|titre=Le Cas Kepler, précédé de "Les conceptions philosophiques de Wolfgang Pauli" par Werner Heisenberg|auteur institutionnel=Amazon.fr|lire en ligne=https://www.amazon.fr/dp/2226114246?_encoding=UTF8&isInIframe=1&n=301061&ref_=dp_proddesc_0&s=books&showDetailProductDesc=1#iframe-wrapper|consulté le=20 janvier 2018}}.</ref>.


== Œuvres majeures ==
== Œuvres majeures ==
[[Fichier:Pauli wolfgang c4.jpg|thumb|Pauli et son collègue [[Niels Bohr|Bohr]] observant une [[toupie tippe-top]], ou « toupie magique », dont la particularité est de se retourner durant sa rotation (''spin'') ([[Lund (Suède)|Lund]], [[Suède]], juillet 1954).]]
[[Fichier:Pauli wolfgang c4.jpg|vignette|Pauli et son collègue [[Niels Bohr|Bohr]] observant une [[toupie tippe-top]], ou « toupie magique », dont la particularité est de se retourner durant sa rotation (''spin'') ([[Lund (Suède)|Lund]], [[Suède]], juillet 1954).]]
Pauli a apporté une contribution essentielle à la [[physique]] moderne, et plus spécialement au domaine de la [[mécanique quantique]]. Son perfectionnisme le limitait dans ses publications, mais il eut de nombreux échanges épistolaires, avec notamment [[Niels Bohr|Bohr]], [[Pascual Jordan|Jordan]] et [[Werner Heisenberg|Heisenberg]], à qui il soumettait souvent son travail avant d'être publié.
Pauli a apporté une contribution essentielle à la [[physique]] moderne, et plus spécialement au domaine de la [[mécanique quantique]]. Son perfectionnisme le limitait dans ses publications, mais il eut de nombreux échanges épistolaires, avec notamment [[Niels Bohr|Bohr]], [[Pascual Jordan|Jordan]] et [[Werner Heisenberg|Heisenberg]], à qui il soumettait souvent son travail avant d'être publié.
* En 1924, Pauli découvre<ref>publié dans Naturwissenschaften 12</ref> le [[spin]] du noyau, qui permet d'expliquer la [[structure hyperfine]] des [[spectre d'émission|spectres atomiques]].
* En 1924, Pauli découvre<ref>publié dans Naturwissenschaften 12</ref> le [[spin]] du noyau, qui permet d'expliquer la [[structure hyperfine]] des [[spectre d'émission|spectres atomiques]].
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=== De Pauli ===
=== De Pauli ===
* Adressée à [[John von Neumann]] : {{Citation|Si faire de la physique, c'était démontrer des théorèmes, tu serais un grand physicien<ref>{{ouvrage|prénom1=Alain |nom1=Connes |lien auteur1=Alain Connes |titre=Triangle de pensées|lieu=Paris |éditeur=Odile Jacob|année=2000|passage=86}}.</ref>.}}
* Adressée à [[John von Neumann]] : {{Citation|Si faire de la physique, c'était démontrer des théorèmes, tu serais un grand physicien<ref>{{Ouvrage|prénom1=Alain|nom1=Connes|lien auteur1=Alain Connes|titre=Triangle de pensées|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]]|année=2000|passage=86|isbn=}}.</ref>.}}
* Lors d'un séminaire en 1955 : {{Citation|Les physiciens de l'époque ne croient pas que la gravitation et la relativité générale soient de la physique. Ne s'occupent de la relativité que deux sortes de gens, les mathématiciens et les astronomes, aucun physicien normal ne s'occupe de la relativité<ref>{{harvsp|Connes|2000|p=87}}.</ref>.}}
* Lors d'un séminaire en 1955 : {{Citation|Les physiciens de l'époque ne croient pas que la gravitation et la relativité générale soient de la physique. Ne s'occupent de la relativité que deux sortes de gens, les mathématiciens et les astronomes, aucun physicien normal ne s'occupe de la relativité<ref>{{harvsp|Connes|2000|p=87}}.</ref>.}}
* En parlant des cristaux : {{Citation|Dieu a créé le volume, le diable la surface<ref>{{citation étrangère|lang=de|Gott schuf das Volumen, der Teufel die Oberfläche.}}</ref>.}}
* En parlant des cristaux : {{Citation|Dieu a créé le volume, le diable la surface<ref>{{citation étrangère|lang=de|Gott schuf das Volumen, der Teufel die Oberfläche.}}</ref>.}}
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== Publications ==
== Publications ==
* {{en}} Wolfgang Pauli ; ''Theory of relativity'', Encyklopädie der Mathematischen Wissenschaften (1921). Traduction anglaise (1958) rééditée par Dover Publications, Inc. (1981) {{ISBN|0-486-64152-X}}. Ce livre, annoté par l'auteur en 1956 pour la sortie de l'édition anglaise, reste une mine d'informations pour les références historiques.
* {{en}} Wolfgang Pauli ; ''Theory of relativity'', Encyklopädie der Mathematischen Wissenschaften (1921). Traduction anglaise (1958) rééditée par [[Dover Publications]], Inc. (1981) {{ISBN|0-486-64152-X}}. Ce livre, annoté par l'auteur en 1956 pour la sortie de l'édition anglaise, reste une mine d'informations pour les références historiques.
* {{en}} Wolfgang Pauli ; ''General Principles of Quantum Mechanics'', Springer-Verlag (1980), {{ISBN|3540098429}}. Traduction anglaise d'un article de revue paru à l'origine dans le ''Handbuch der Physik''
* {{en}} Wolfgang Pauli ; ''General Principles of Quantum Mechanics'', Springer-Verlag (1980), {{ISBN|3540098429}}. Traduction anglaise d'un article de revue paru à l'origine dans le ''Handbuch der Physik''
* {{en}} Wolfgang Pauli ; ''Pauli lectures'', Dover {{ISBN|0486446808}}. Cours en 6 volumes donné à la fin des années 1950 à l'ETH de Zurich. Également disponibles en volumes séparés :
* {{en}} Wolfgang Pauli ; ''Pauli lectures'', Dover {{ISBN|0486446808}}. Cours en 6 volumes donné à la fin des années 1950 à l'ETH de Zurich. Également disponibles en volumes séparés :
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** {{en}} Wolfgang Pauli ; ''Selected Topics in Field Quantization'', Dover {{ISBN|0-486-41459-0}}
** {{en}} Wolfgang Pauli ; ''Selected Topics in Field Quantization'', Dover {{ISBN|0-486-41459-0}}
* {{en}} Charles P. Enz & Karl von Meyen (eds.) ; ''Wolfgang Pauli - Writings on physics & philosophy'', Springer (1994) {{ISBN|3-540-56859-X}}
* {{en}} Charles P. Enz & Karl von Meyen (eds.) ; ''Wolfgang Pauli - Writings on physics & philosophy'', Springer (1994) {{ISBN|3-540-56859-X}}
* Wolfgang Pauli ; ''Physique moderne et philosophie'', trad. Claude Maillard. Paris, Albin Michel, 1999. (coll. « [[Sciences d'aujourd'hui]] »), {{ISBN|2-226-10784-3}}. Traduction française de l'ouvrage précédent, mais sans l'iconographie.
* Wolfgang Pauli ; ''Physique moderne et philosophie'', trad. Claude Maillard. Paris, Albin Michel, 1999. (coll. « [[Sciences d'aujourd'hui]] »), {{ISBN|2-226-10784-3}}. Traduction française de l'ouvrage précédent, mais sans l'iconographie.
* Wolfgang Pauli ; ''Le cas Kepler''. Paris, Albin Michel, 2002 (coll. « [[Sciences d'aujourd'hui]] »), {{ISBN|2-226-11424-6}}. Le texte de cette étude sur Kepler de Pauli est précédé d'un essai de Werner Heisenberg intitulé : ''Les conceptions philosophiques de Wolfgang Pauli''.
* Wolfgang Pauli ; ''Le cas Kepler''. Paris, Albin Michel, 2002 (coll. « [[Sciences d'aujourd'hui]] »), {{ISBN|2-226-11424-6}}. Le texte de cette étude sur Kepler de Pauli est précédé d'un essai de Werner Heisenberg intitulé : ''Les conceptions philosophiques de Wolfgang Pauli''.
* Wolfgang Pauli & Carl Gustav Jung ; ''Correspondance 1932-1958''. Paris, Albin Michel, 2000. (coll. « [[Sciences d'aujourd'hui]] »), {{ISBN|2-226-10785-1}}. Pauli a suivi dans les années trente une cure analytique avec l'un des élèves de Jung, cure dont la série de rêves a été étudiée par Jung lui-même dans : ''Psychologie et alchimie''.
* Wolfgang Pauli & Carl Gustav Jung ; ''Correspondance 1932-1958''. Paris, Albin Michel, 2000. (coll. « [[Sciences d'aujourd'hui]] »), {{ISBN|2-226-10785-1}}. Pauli a suivi dans les années trente une cure analytique avec l'un des élèves de Jung, cure dont la série de rêves a été étudiée par Jung lui-même dans : ''Psychologie et alchimie''.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}
{{Références}}


== Annexes ==
== Annexes ==
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* {{en}} Charles P. Enz, ''{{Langue|en|No Time to Be Brief - A Scientific Biography of Wolfgang Pauli}}'', {{Langue|en|Oxford University Press}}, 2002 {{ISBN|0-19-856479-1}}. Un ouvrage écrit par le dernier assistant de Pauli à Zurich, aujourd'hui professeur à l'université de Genève.
* {{en}} Charles P. Enz, ''{{Langue|en|No Time to Be Brief - A Scientific Biography of Wolfgang Pauli}}'', {{Langue|en|Oxford University Press}}, 2002 {{ISBN|0-19-856479-1}}. Un ouvrage écrit par le dernier assistant de Pauli à Zurich, aujourd'hui professeur à l'université de Genève.
* {{en}} M. Fierz et V. F. Weisskopf (eds.), ''{{Langue|en|Theoretical Physics in the Twentieth Century: A Memorial Volume to Wolfgang Pauli}}'', Interscience, 1960, ASIN B000BKUUYK.
* {{en}} M. Fierz et V. F. Weisskopf (eds.), ''{{Langue|en|Theoretical Physics in the Twentieth Century: A Memorial Volume to Wolfgang Pauli}}'', Interscience, 1960, ASIN B000BKUUYK.
* {{de}} H. Atmanspacher et H. Primas, ''{{Langue|de|Der Pauli-Jung-Dialog und seine Bedeutung für die moderne Wissenschaft}}'', Springer, Heidelberg, 1995.
* {{de}} H. Atmanspacher et H. Primas, ''{{Langue|de|Der Pauli-Jung-Dialog und seine Bedeutung für die moderne Wissenschaft}}'', Springer, [[Heidelberg]], 1995.

* Bruno Traversi (préf. [[Michel Cazenave]], postface [[Baldine Saint Girons]]), ''Le Corps inconscient et l'Âme du monde selon C.G. Jung et W. Pauli'', France, L'Harmattan, coll. « Ouverture Philosophique », 2016, 266 p. {{ISBN|2343085293}}
* Bruno Traversi (préf. [[Michel Cazenave]], postface [[Baldine Saint Girons]]), ''Le Corps inconscient et l'Âme du monde selon C.G. Jung et W. Pauli'', France, L'Harmattan, coll. « Ouverture Philosophique », 2016, 266 p. {{ISBN|2343085293}}
* {{DictSciBiogr |Autor=M. Fierz |Lemma=Pauli, Wolfgang |Band=10 |Seiten=422–425 |Kommentar=}}
* {{lien|lang=de|Ernst Peter Fischer}}, ''An den Grenzen des Denkens, Wolfgang Pauli – Ein Nobelpreisträger über die Nachtseiten der Wissenschaft.'' Verlag Herder, Fribourg-en-Brisgau, 2000, {{ISBN|3-451-04842-6}}.
* {{lien|lang=de|Karl von Meyenn}}, ''Pauli´s Weg zum Ausschließungsprinzip.'' Teil 1, 2, Phys. Blätter, Volume 36, 1980, S. 293–298, Volume 37, 1981, p. 13–19, [http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/phbl.19800361002/abstract Teil 1], [http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/phbl.19810370107/abstract Teil 2.]
* Karl von Meyenn, {{lien|lang=de|Engelbert Schücking}}, ''Wolfgang Pauli.'' Physics Today, Februar 2001, p. 43–48, [http://scitation.aip.org/content/aip/magazine/physicstoday/article/54/2/10.1063/1.1359709 Online.]


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
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* [[Principe d'exclusion de Pauli]]
* [[Principe d'exclusion de Pauli]]
* [[Renormalisation]]
* [[Renormalisation]]
* [[Fantôme (physique quantique)#Mauvais fantômes|Fantômes de Pauli-Villars]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{autorité}}
* {{Helveticat}}
* {{Helveticat}}
* [http://www.metapsychique.org/Synchronicite-et-Hasard.html Hans Primäs, "Synchronicité et Hasard"], étude de l'importante contribution de Pauli dans la définition de la synchronicité par C.G. Jung. Article original : "Synchronizität und Zufall", H. Primäs, ''Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie'', 38, {{numéro}}1/2, 1996, {{p.|61-91}}.
* [http://www.metapsychique.org/Synchronicite-et-Hasard.html Hans Primäs, "Synchronicité et Hasard"], étude de l'importante contribution de Pauli dans la définition de la synchronicité par C.G. Jung. Article original : "Synchronizität und Zufall", H. Primäs, ''Zeitschrift für Parapsychologie und Grenzgebiete der Psychologie'', 38, {{numéro}}1/2, 1996, {{p.|61-91}}.
* {{Site Fondation Nobel |https://www.nobelprize.org/prizes/physics/1945/pauli/biographical/ |Biographie}}
* {{Site Fondation Nobel |https://www.nobelprize.org/prizes/physics/1945/pauli/biographical/ |Biographie}}
* Analyse d'une lettre de Pauli (hypothèse du neutrino, 1930) sur le site [http://www.bibnum.education.fr/physique/physique-nucl%C3%A9aire/chers-mesdames-et-messieurs-radioactifs BibNum].
* [http://www.bibnum.education.fr/physique/physique-nucl%C3%A9aire/chers-mesdames-et-messieurs-radioactifs Analyse d'une lettre de Pauli (hypothèse du neutrino, 1930] sur le site BibNum.

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Dernière version du 22 mars 2024 à 20:51

Wolfgang Ernst Pauli
Biographie
Naissance
Décès
(à 58 ans)
Zurich
Sépulture
Zollikon cemetery (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Wolfgang Ernst PauliVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Bundesgymnasium Döbling (d) (licence) (jusqu'en )
Université Louis-et-Maximilien de Munich (doctorat) ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Père
Wolfgang Joseph Pauli (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Bertha Kamilla Pauli (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoints
Franziska Bertram (d) (à partir de )
Käthe Margarethe Deppner (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Friedrich Schütz (en) (grand-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Maître
Directeur de thèse
Distinction
Archives conservées par
Archives de l'École polytechnique fédérale de Zurich (en) (CH-001807-7:Hs 176)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Principe d'exclusion de Pauli, matrices de Pauli, équation de Pauli, effet de Pauli (d), régularisation Pauli-Villars (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Wolfgang Ernst Pauli ( à Vienne - à Zurich) est un physicien autrichien connu pour sa définition du principe d'exclusion en mécanique quantique, ou principe de Pauli, qui lui valut le prix Nobel de physique de 1945[2]. Il est également lauréat de la médaille Franklin en 1952.

À partir de 1929, il travaille avec Werner Heisenberg à l'élaboration de la théorie quantique des champs[3], ouvrant la construction de modèles de description des particules élémentaires qui combinent les règles de la mécanique quantique avec celles de la relativité restreinte, y compris pour le modèle standard.

Pauli est aussi connu pour l'invention — soit la postulation théorique —, en 1930, du neutrino, particule élémentaire surprenante et paradoxale puisqu'elle ne possède en principe ni charge ni masse, et qu'elle n'interagit que très faiblement avec la matière[4].

Avec entre autres Einstein, Bohr, Heisenberg et Schrödinger, il fait partie de ceux qui ont pensé la révolution relativiste et quantique de la physique moderne, et l'ébranlement philosophique sans précédent qu'elle provoque.

Wolfgang Ernst Pauli.

Wolfgang Ernst Pauli est né le d'un père professeur des universités, Wolfgang Joseph Pauli (1869-1955), et d'une mère journaliste et juriste, Bertha Camilla Schütz (1878-1927). Son père, dont le nom d'origine est Wolf Pascheles, était d'abord de confession juive, avant de se convertir au catholicisme peu avant son mariage en 1899. Pauli avait aussi une sœur, Hertha (1906-1973), qui fut actrice et écrivain. Son deuxième prénom lui a été donné en l'honneur de son parrain, le physicien Ernst Mach. Au lycée à Vienne, Pauli était considéré comme un enfant prodige en mathématiques.

À partir de 1919, il commence des études de physique à l'université de Munich avec pour professeur Arnold Sommerfeld. Depuis 1898, Sommerfeld était chargé d'écrire le cinquième volume de la Enzyklopädie der mathematischen Wissenschaften, consacré à la physique. Il sollicite dans un premier temps la collaboration d'Albert Einstein pour rédiger l'article sur la relativité, mais ce dernier refuse. Sommerfeld fait alors appel à Pauli, dont la relativité était la spécialité, lors de son inscription aux cours de Sommerfeld. C'est ainsi qu'à 21 ans, Pauli publie son article de synthèse des théories de la relativité restreinte et de la relativité générale pour l'Encyclopédie mathématique[5],[6]. Voilà ce qu'en dit Einstein dans une lettre[7] du adressée à Born : « Pauli est un type épatant pour ses 21 ans ; il peut être fier de son article pour l'Encyclopédie. »

En 1921, il obtient son doctorat avec pour sujet l'atome d'hydrogène avec mention summa cum laude. Son travail est perçu comme décevant, mais il montre cependant clairement la limite du modèle de l'atome de Bohr, auquel il travaille en tant qu'assistant de Max Born à Göttingen entre 1921 et 1922[8].

Carrière scientifique

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Pauli en 1945.

Pendant les années 1922 et 1923, il travaille aux côtés de Niels Bohr à Copenhague. Entre 1923 et 1928, il enseigne à Hambourg avant de partir à l'ETH de Zurich, où il obtient un poste de professeur de physique théorique. Il y fait la connaissance du psychiatre Carl Gustav Jung avec qui il a, sa vie durant, des échanges fructueux, notamment sur le hasard et/ou les coïncidences significatives que Jung appelait synchronicité.

À partir de 1935, il est aux États-Unis, où il occupe des postes de professeur invité, notamment à l'Institute for Advanced Study à Princeton durant les années 1935-1936, mais aussi à l'université du Michigan, en 1931 et 1941, et l'université Purdue, en 1942. En tant que citoyen allemand (en raison de l'anschluss), il ne participe pas aux projets scientifiques de la guerre.

En 1946, il obtient la citoyenneté américaine, mais revient la même année à l'ETH de Zurich, où une place de professeur lui avait été gardée. En 1949, il devient citoyen suisse. Dans les années 1950, il retourne régulièrement à Princeton afin de donner des cours en tant que professeur invité. Dans les dernières années de sa vie, il participe à la fondation du CERN. Il meurt le d'un ulcère gastro-duodénal. Son épouse est décédée en 1987.

Pauli a eu pour assistants : Ralph Kronig, Félix Bloch, Rudolf Peierls, Hendrik Casimir, Markus Fierz, Nicholas Kemmer, Victor Weisskopf et Res Jost. Robert Oppenheimer fut l'un de ses étudiants.

En 1930, Pauli reçoit la médaille Lorentz, et en 1945, le prix Nobel de physique « pour la découverte du principe d'exclusion, aussi appelé principe de Pauli[2] ». Enfin en 1958, la médaille Max-Planck lui est remise, peu de temps avant son décès.

Il est nommé membre étranger de la Royal Society le .

Relation avec le psychiatre Carl Gustav Jung

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Pauli consulte Carl Gustav Jung en 1931, pour des rêves récurrents ainsi que pour une tendance à l'alcoolisme. Une amitié s'ensuivit entre les deux hommes, qui correspondirent et coécrivirent l'ouvrage The Interpretation of Nature and the Psyche en 1952, aux côtés des physiciens Markus Fierz et Pascual Jordan notamment. Pauli et Jung souhaitaient explorer, quoique différemment, les ponts entre la physique fondamentale et la psychologie. Ils parvinrent alors à cette déclaration commune :

« La psyché et la matière sont régies par des principes communs, neutres, qui ne sont pas, en soi, identifiables[9]. »

On assiste alors à un échange de lettres[10] et d'idées pendant un quart de siècle entre ces deux chercheurs de premier plan, et à l'effort de chacun pour comprendre le domaine de l'autre afin d'enrichir et d'approfondir sa propre réflexion. Leur but avoué est de découvrir ce point d'unité dans le réel où la connaissance scientifique objective de la nature à travers ses règles et ses lois, et la connaissance intérieure de la psyché avec ses manifestations de l'inconscient, trouveraient une source ou une structure communes. C'est la quête passionnée d'un arrière-fond unifié aux mondes de la matière et de l'esprit, qu'ils poursuivent ensemble. À l'issue de cette quête, comme le fera Koestler plus tard, Pauli parvient à la conviction qu’il n’est pas de grande invention scientifique qui échappe à l’emprise de l’inconscient. D’où la conclusion à laquelle il aboutit, que la constitution de la science ne se fait pas dans un pur processus rationnel, mais qu’elle est dépendante d’intuitions archétypiques, qu'elle s'enracine dans un terreau que gouvernent les archétypes, ces formes vides de l'inconscient collectif et équivalents en psychologie des idées de Platon, ces systèmes imaginatifs que l’on voit le mieux à l’œuvre lors du surgissement de nouvelles théories. C'est le cas de Kepler, au moment où il fonde au XVIIe siècle l’astronomie moderne et scientifique, que Pauli étudie dans son ouvrage traduit et publié par les éditions Albin Michel en 2002[11], et originellement publié conjointement avec l'étude de Jung sur la synchronicité. C'est aussi le cas de la physique quantique à sa naissance, à laquelle Pauli a étroitement participé.

Dans la même veine, Heisenberg relate les pensées de Pauli au sujet du lien entre le perçu et les concepts :

« Tous les penseurs cohérents en sont venus à la conclusion que la logique pure est fondamentalement incapable de construire un tel lien. La solution la plus satisfaisante, semble-t-il, est d'introduire à ce stade le postulat d'un ordre du cosmos qui soit distinct du monde des apparences et indépendant de notre volonté. Qu'il s'agisse d'objets physiques qui participent aux Idées ou du comportement de choses métaphysiques, c'est-à-dire en soi réelles, la relation entre la perception sensorielle et l'Idée reste une conséquence du fait que l'âme et ce qui est connu au travers de la perception sont régis par un ordre, objectivement conçu[12]. »

La pierre de touche de cette relation entre psyché et matière, pour Jung comme pour Pauli, est la synchronicité.

Les quatre lois fondamentales de l'unus mundus, dont la synchronicité.

Dans leur ouvrage commun, Synchronicité comme principe de connexions a-causales (1952), ils schématisent les quatre lois fondamentales de l'unus mundus (monde un) sous une forme quaternaire ; la synchronicité est ce qui manque pour aboutir à une compréhension unitaire de la psyché et de la physis. Sur proposition de Pauli, la figure est bâtie de telle manière que les postulats de la psychologie analytique et ceux de la physique se trouvent satisfaits.

Quelle importance Pauli accordait-il à ce lien entre la psyché et la matière, et à la synchronicité en particulier, dans la vie quotidienne ? Un exemple illustrera cette importance pour lui : l'effet Pauli. Il pensait en effet être frappé d'une sorte de "malédiction synchronistique" selon laquelle le fonctionnement des machines et le déroulement des expériences auraient eu tendance à être perturbés par sa seule présence[13]. Cet effet Pauli est considéré par plusieurs physiciens modernes, dont Étienne Klein[Information douteuse], comme une idée délirante : « personne ne penserait que la présence de Pauli en tant que telle influencerait les machines, ce serait du délire pur et simple. »[14]. Or, pour le principal protagoniste, tous ces bris d'équipements que lui et d'autres avaient observés quand il s'en approchait étaient effectivement dus, « synchronistiquement », à lui[15]. L'effet Pauli serait alors un phénomène de macro-psychokinèse. Cet effet, qui lui valut d'être interdit d'accès dans le laboratoire d'un de ses collègues, Otto Stern, l'aurait motivé à entretenir une longue relation épistolaire avec Jung, mais aussi avec Hans Bender, fondateur d'un institut de recherches en parapsychologie.

Avec entre autres Albert Einstein, Niels Bohr, Werner Heisenberg et Erwin Schrödinger, il pense la révolution relativiste et quantique de la physique moderne, l'ébranlement philosophique sans précédent qu'elle provoque. Dans un dialogue constant avec ces théoriciens importants, mais aussi par l'exploration réitérée des liens qu'elle peut tisser avec d'autres disciplines comme l'histoire de la philosophie, la psychologie des profondeurs et la psychologie analytique de Carl G. Jung, l'épistémologie, l'anthropologie, l'étude des doctrines traditionnelles [16] (dont l'hindouisme, le bouddhisme, le néoplatonisme et le taoïsme), il a tenté de comprendre ce que cette révolution changeait dans notre représentation du monde, et quels étaient ses enjeux métaphysiques. Il a essayé d'en évaluer toutes les conséquences pour en tirer les principes d'une philosophie moderne : à partir de son activité scientifique, il voulait en effet comprendre comment toute connaissance est possible, quelle est la nature de l'interaction entre la conscience et le réel, comment penser l'unité de la matière et de l'esprit[17].

Œuvres majeures

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Pauli et son collègue Bohr observant une toupie tippe-top, ou « toupie magique », dont la particularité est de se retourner durant sa rotation (spin) (Lund, Suède, juillet 1954).

Pauli a apporté une contribution essentielle à la physique moderne, et plus spécialement au domaine de la mécanique quantique. Son perfectionnisme le limitait dans ses publications, mais il eut de nombreux échanges épistolaires, avec notamment Bohr, Jordan et Heisenberg, à qui il soumettait souvent son travail avant d'être publié.

« Je savais que c'était un génie, comparable seulement à Einstein. Comme scientifique, il était même plus grand qu'Einstein. Mais c'était un type d'homme complètement différent, qui à mes yeux n'atteignait pas la grandeur d'Einstein. »

— Max Born, dans ses échanges épistolaires avec Einstein[26],[source insuffisante].

« Il est extraordinairement intelligent et est capable de beaucoup, un si bon assistant, je n'en retrouverai plus jamais. »

— Max Born, en 1921 à propos de son assistant Pauli[27],[source insuffisante].

  • Adressée à John von Neumann : « Si faire de la physique, c'était démontrer des théorèmes, tu serais un grand physicien[28]. »
  • Lors d'un séminaire en 1955 : « Les physiciens de l'époque ne croient pas que la gravitation et la relativité générale soient de la physique. Ne s'occupent de la relativité que deux sortes de gens, les mathématiciens et les astronomes, aucun physicien normal ne s'occupe de la relativité[29]. »
  • En parlant des cristaux : « Dieu a créé le volume, le diable la surface[30]. »
  • « un ami montra [à Pauli] l'article d'un jeune physicien, qu'il jugeait de peu de valeur, mais sur lequel il souhaitait avoir l'avis de Pauli. Pauli répondit tristement : "ce n'est même pas faux" » [31].

Publications

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  • (en) Wolfgang Pauli ; Theory of relativity, Encyklopädie der Mathematischen Wissenschaften (1921). Traduction anglaise (1958) rééditée par Dover Publications, Inc. (1981) (ISBN 0-486-64152-X). Ce livre, annoté par l'auteur en 1956 pour la sortie de l'édition anglaise, reste une mine d'informations pour les références historiques.
  • (en) Wolfgang Pauli ; General Principles of Quantum Mechanics, Springer-Verlag (1980), (ISBN 3540098429). Traduction anglaise d'un article de revue paru à l'origine dans le Handbuch der Physik
  • (en) Wolfgang Pauli ; Pauli lectures, Dover (ISBN 0486446808). Cours en 6 volumes donné à la fin des années 1950 à l'ETH de Zurich. Également disponibles en volumes séparés :
  • (en) Charles P. Enz & Karl von Meyen (eds.) ; Wolfgang Pauli - Writings on physics & philosophy, Springer (1994) (ISBN 3-540-56859-X)
  • Wolfgang Pauli ; Physique moderne et philosophie, trad. Claude Maillard. Paris, Albin Michel, 1999. (coll. « Sciences d'aujourd'hui »), (ISBN 2-226-10784-3). Traduction française de l'ouvrage précédent, mais sans l'iconographie.
  • Wolfgang Pauli ; Le cas Kepler. Paris, Albin Michel, 2002 (coll. « Sciences d'aujourd'hui »), (ISBN 2-226-11424-6). Le texte de cette étude sur Kepler de Pauli est précédé d'un essai de Werner Heisenberg intitulé : Les conceptions philosophiques de Wolfgang Pauli.
  • Wolfgang Pauli & Carl Gustav Jung ; Correspondance 1932-1958. Paris, Albin Michel, 2000. (coll. « Sciences d'aujourd'hui »), (ISBN 2-226-10785-1). Pauli a suivi dans les années trente une cure analytique avec l'un des élèves de Jung, cure dont la série de rêves a été étudiée par Jung lui-même dans : Psychologie et alchimie.

Notes et références

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  1. « http://archivdatenbank-online.ethz.ch/hsa/#/content/e9c356752e36416089e6e8041d15a3cb » (consulté le )
  2. a et b (en) « for the discovery of the Exclusion Principle, also called the Pauli Principle » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Physics 1945 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 15 juin 2010.
  3. Voir la biographie de Pauli sur le site de Futura Sciences, « Wolfgang Pauli » (consulté le ).
  4. Voir la présentation de son livre par Amazon.fr, « Physique moderne et Philosophie » (consulté le ).
  5. Wolfgang Pauli, Theory of relativity, Encyklopädie der Mathematischen Wissenschaften (1921). Traduction anglaise (1958) rééditée par Dover Publications, Inc. (1981) (ISBN 0-486-64152-X). Ce livre, annoté par l'auteur en 1956 pour la sortie de l'édition anglaise, reste une mine d'informations pour les références historiques.
  6. Manjit Kumar, Le grand roman de la physique quantique (2008) (ISBN 978-2-7096-2465-7)
  7. Voir la Correspondance entre Albert Einstein et Max Born
  8. Application de la mécanique celeste, en particulier, de la théorie des perturbations, comme Born le présente dans son livre Atomphysik.
  9. « psyche and matter are governed by common, neutral, not in themselves ascertainable ordering principles. », Atom and Archetype: The Pauli/Jung Letters, 1932-1958. Editeur. C.A. Meier. Trans. David Roscoe. Préface de Beverley Zabriskie. Princeton: Princeton University Press, 2001 (p. 117).
  10. Albin Michel, « Correspondance 1932-1958 » (consulté le ).
  11. Albin Michel, « Le cas Kepler » (consulté le ).
  12. « All consistent thinkers have come to the conclusion that pure logic is fundamentally incapable of constructing such a linkage. The most satisfactory course, it seems, is to introduce at this point the postulate of an order of the cosmos distinct from the world of appearances, and not a matter of our choice. Whether we speak of natural objects participating in the Ideas or of the behavior of metaphysical, i.e., intrinsically real things, the relation between sense perception and Idea remains a consequence of the fact that both the soul and what is known in perception are subject to an order objectively conceived. » relaté dans Heisenberg, Werner. Across the Frontiers, Harper and Row, 1974.
  13. The Mind Explorer, « Un exemple de synchronicité avec l’Effet Pauli » (consulté le ).
  14. Entrevue de Michel Cazenave et Étienne Klein. Par Ilke Angela Marcehal. Publié dans Science et imaginaire, 16 entretiens. Albin Michel (35 min 51 s).
  15. Enz (2002), p. 150.
  16. Encore chez Futura Sciences, 2ème partie, « Wolfgang Pauli » (consulté le ).
  17. Voir la quatrième de couverture de son livre sur Amazon.fr, « Le Cas Kepler, précédé de "Les conceptions philosophiques de Wolfgang Pauli" par Werner Heisenberg » (consulté le ).
  18. publié dans Naturwissenschaften 12
  19. publié dans Zeitschrift für Physik 31, 1925, p. 765
  20. dans Zeitschrift für Physik 36, p. 336.
  21. dans Zeitschrift für Physik 43, p. 601, Zur Quantenmechanik des magnetischen Elektrons
  22. dans sa lettre ouverte à Lise Meitner et « aux chères Mesdames et Messieurs radioactif ».
  23. dans Physical Review 58, p. 716.
  24. Reviews of Modern Physics, 1949.
  25. Pauli, Niels Bohr and the developpement of physics.
  26. « Ich wusste dass er ein Genie war, nur vergleichbar mit Einstein. Als Wissenschaftler war er sogar grösser als Einstein. Aber er war ein völlig anderer Typ Mensch, der in meinen Augen nicht Einsteins Grösse erreichte ».
  27. « Er ist außerordentlich klug und kann sehr viel, einen so guten Assistenten werde ich nie mehr kriegen. »
  28. Alain Connes, Triangle de pensées, Paris, Odile Jacob, , p. 86.
  29. Connes 2000, p. 87.
  30. « Gott schuf das Volumen, der Teufel die Oberfläche. »
  31. (« a friend showed [Pauli] the paper of a young physicist which he suspected was not of great value but on which he wanted Pauli's views. Pauli remarked sadly, 'It is not even wrong.' ») - (en) Rudolf Peierls, Wolfgang Ernst Pauli, 1900-1958, Biographical Memoirs of Fellows of the Royal Society, Vol. 5, 1960, p. 186

Bibliographie

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  • (en) Charles P. Enz, No Time to Be Brief - A Scientific Biography of Wolfgang Pauli, Oxford University Press, 2002 (ISBN 0-19-856479-1). Un ouvrage écrit par le dernier assistant de Pauli à Zurich, aujourd'hui professeur à l'université de Genève.
  • (en) M. Fierz et V. F. Weisskopf (eds.), Theoretical Physics in the Twentieth Century: A Memorial Volume to Wolfgang Pauli, Interscience, 1960, ASIN B000BKUUYK.
  • (de) H. Atmanspacher et H. Primas, Der Pauli-Jung-Dialog und seine Bedeutung für die moderne Wissenschaft, Springer, Heidelberg, 1995.
  • Bruno Traversi (préf. Michel Cazenave, postface Baldine Saint Girons), Le Corps inconscient et l'Âme du monde selon C.G. Jung et W. Pauli, France, L'Harmattan, coll. « Ouverture Philosophique », 2016, 266 p. (ISBN 2343085293)
  • M. Fierz et Charles Coulston Gillispie, Pauli, Wolfgang : Dictionary of Scientific Biography, vol. 10: S. G. Navashin – W. Piso, New York, Charles Scribner's Sons, , p. 422–425
  • Ernst Peter Fischer (de), An den Grenzen des Denkens, Wolfgang Pauli – Ein Nobelpreisträger über die Nachtseiten der Wissenschaft. Verlag Herder, Fribourg-en-Brisgau, 2000, (ISBN 3-451-04842-6).
  • Karl von Meyenn (de), Pauli´s Weg zum Ausschließungsprinzip. Teil 1, 2, Phys. Blätter, Volume 36, 1980, S. 293–298, Volume 37, 1981, p. 13–19, Teil 1, Teil 2.
  • Karl von Meyenn, Engelbert Schücking (de), Wolfgang Pauli. Physics Today, Februar 2001, p. 43–48, Online.

Articles connexes

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Liens externes

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