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« Attentats de Beyrouth du 23 octobre 1983 » : différence entre les versions

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{{Infobox Attentat
{{Infobox Attentat
| titre = Attentats du 23 octobre 1983 à Beyrouth
| titre = Attentats du 23 octobre 1983 à Beyrouth
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| légende = Destruction du QG américain à l'aéroport international de Beyrouth
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| morts = 305<ref name="F24251016">Marc Daou, [http://www.france24.com/fr/20131023-attentat-drakkar-30-ans-1983-attentat-liban-beyrouth-drame-these-officielle-paras-parachutistes Attentat du Drakkar : 30 ans après le drame, des larmes et des doutes], ''France 24'', 25 octobre 2016.</ref> (dont 241 militaires américains, 58 militaires français, 6 civils libanais et 2 kamikazes)
| morts = 305<ref name="F24251016">Marc Daou, [http://www.france24.com/fr/20131023-attentat-drakkar-30-ans-1983-attentat-liban-beyrouth-drame-these-officielle-paras-parachutistes Attentat du Drakkar : 30 ans après le drame, des larmes et des doutes], ''France 24'', 25 octobre 2016.</ref> (dont 241 militaires américains, 58 militaires français, 6 civils libanais et 2 kamikazes)
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| motifs = Soutien des [[États-Unis]] et de la [[France]] à l'[[Irak]] de [[Saddam Hussein]].
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Les '''attentats de Beyrouth du {{date-|23 octobre 1983}}''' sont deux [[Attentat-suicide|attentats-suicides]] quasi simultanés qui frappent les contingents américain et français de la [[Force multinationale de sécurité à Beyrouth|Force multinationale de sécurité]] de [[Beyrouth]] durant la [[guerre du Liban]]. Les deux attentats sont revendiqués par le Mouvement de la révolution islamique libre puis par l'[[Organisation du Jihad islamique]]<ref name=OJP>{{Lien web|langue=|auteur=|lien auteur=|titre=L'attentat du Drakkar au Liban en 1983|url=https://www.nouvelobs.com/monde/20080713.OBS2719/l-attentat-du-drakkar-au-liban-en-1983.html#modal-msg|site=nouvelObs.com|périodique=|éditeur=|mois=|année=|date=|en ligne le=13 juillet 2008|consulté le=12 octobre 2010|citation=}}</ref>. Le premier attentat tue 241 soldats américains, le second 58 parachutistes français ainsi que 6 Libanais. Le déroulement et les responsabilités précises des attentats sont encore inconnues.

Les '''attentats de Beyrouth du 23 octobre 1983''' sont deux [[Attentat-suicide|attentats-suicides]] quasi simultanés qui frappent les contingents américain et français de la [[Force multinationale de sécurité à Beyrouth|Force multinationale de sécurité]] de [[Beyrouth]] durant la [[guerre du Liban]]. Les deux attentats sont revendiqués par le Mouvement de la révolution islamique libre puis par l'[[Organisation du Jihad islamique]]<ref>{{Lien web|langue=|auteur=|lien auteur=|titre=L'attentat du Drakkar au Liban en 1983|url=https://www.nouvelobs.com/monde/20080713.OBS2719/l-attentat-du-drakkar-au-liban-en-1983.html#modal-msg|site=nouvelObs.com|périodique=|éditeur=|mois=|année=|date=|en ligne le=13 juillet 2008|consulté le=12 octobre 2010|citation=}}</ref>. Le premier attentat tue 241 soldats américains, le second 58 parachutistes français ainsi que la famille libanaise du gardien d'immeuble. Le déroulement et les responsabilités précises des attentats restent encore discutées.


== Le mandat de l'ONU ==
== Le mandat de l'ONU ==
[[Fichier:LRAC Lebanon.jpg|vignette|Parachutistes français de la [[Force multinationale de sécurité à Beyrouth]] avec un [[LRAC F1]], {{1er}} avril 1983.|alt=]]
[[Fichier:LRAC Lebanon.jpg|vignette|Parachutistes français de la [[Force multinationale de sécurité à Beyrouth]] avec un [[LRAC F1]], {{1er}} avril 1983.|alt=]]


En septembre [[1982]], dans un [[Liban]] déchiré par la [[Guerre du Liban|guerre civile]], l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] met en place une force de maintien de la paix dénommée [[Force multinationale de sécurité à Beyrouth]]. Celle-ci comprend des unités militaires [[France|françaises]] ({{unité|2000|soldats}}), [[États-Unis|américaines]] ({{unité|1600|soldats}}, 2 porte-avions), [[italie]]nnes ({{unité|1400|soldats}}) et [[Royaume-Uni|britanniques]] (100 soldats). Le contingent français, parti le 24 septembre 1982 de [[Toulouse]], compte {{unité|1650|soldats}}, avant d'être renforcé pour atteindre {{unité|2000|soldats}} (engagés ou [[Service militaire en France|appelés volontaires service long]]).
En septembre [[1982]], dans un [[Liban]] déchiré par la [[Guerre du Liban|guerre civile]], se met en place une [[Force de maintien de la paix des Nations unies|force de maintien de la paix]] dénommée [[Force multinationale de sécurité à Beyrouth]], sans le soutien de l'ONU. Celle-ci comprend des unités militaires [[France|françaises]] ({{unité|2000|soldats}}), [[États-Unis|américaines]] ({{unité|1600|soldats}}, 2 porte-avions), [[italie]]nnes ({{unité|1400|soldats}}) et [[Royaume-Uni|britanniques]] (100 soldats). Le contingent français, parti le {{date-|24 septembre 1982}} de [[Toulouse]], compte {{unité|1650|soldats}}, avant d'être renforcé pour atteindre {{unité|2000|soldats}} (engagés ou [[Service militaire en France|appelés volontaires service long]]).


La force multinationale de sécurité avait déjà été attaquée à plusieurs reprises avant les deux attentats simultanés du 23 octobre. Ces attaques, individuelles ou concertées, avaient coûté la vie à dix-huit soldats français, huit [[United States Marine Corps|Marines]] américains et un soldat italien.
La force multinationale de sécurité avait déjà été attaquée à plusieurs reprises avant les deux attentats simultanés du {{date-|23 octobre}}. Ces attaques, individuelles ou concertées, avaient coûté la vie à dix-huit soldats français, huit [[United States Marine Corps|Marines]] américains et un soldat italien.


== Le poste Drakkar ==
== Le poste Drakkar ==
La force française est composée de cadres aguerris et d'appelés volontaires du [[1er régiment de chasseurs parachutistes|{{1er|régiment}} de chasseurs parachutistes]]. Ils ont installé un de leurs cantonnements dans l'immeuble Drakkar de huit étages<ref name="Idron"/> situé dans le quartier de Ramlet El Baida, qu'ils ont baptisé « poste Drakkar » aux [[coordonnées géographiques]] suivantes {{Coord|33|52|10|N|35|29|17|E}} (les différents postes français sont appelés Caravelle, Kayak, Sampan, Boutre, Gondole, etc.).
La force française est composée de cadres aguerris et d'appelés volontaires du [[1er régiment de chasseurs parachutistes|{{1er|régiment}} de chasseurs parachutistes]]. Ils ont installé un de leurs cantonnements dans l'immeuble Drakkar de huit étages<ref name="Idron"/> situé dans le quartier de Ramlet El Baida, qu'ils ont baptisé « poste Drakkar » aux [[coordonnées géographiques]] suivantes {{Coord|33|52|10|N|35|29|17|E}} (les différents postes français sont appelés Caravelle, Kayak, Sampan, Boutre, Gondole, etc.).


== Déroulement des attentats ==
== Déroulement ==


Le samedi {{date-|22 octobre}}, l'alerte est donnée et la possibilité d'une attaque du bâtiment Drakkar est prise en compte. Les « paras » dorment en tenue de combat, à portée de leur arme.
À environ {{heure|6|18}} [[UTC+02:00|UTC+2]], un attentat au [[Véhicule piégé|camion piégé]] touche le contingent américain du {{1er|bataillon}} du {{8e|régiment}} des Marines rattaché à la {{24e}} [[Marine Expeditionary Unit|Marine Amphibious Unit]] (MAU) basée à l'[[Aéroport international de Beyrouth - Rafic Hariri|aéroport international de Beyrouth]]. Il cause la mort de 241 personnes dont 220 ''Marines'', 18 marins de l’United States Navy, 3 soldats de l’United States Army et en blesse une centaine d'autres.


Peu avant {{heure|6|}}, l'adjudant de compagnie inspecte les abords tandis que l'équipage d'une jeep part chercher les croissants du dimanche.
Environ deux minutes plus tard, cinquante-huit parachutistes français de la force multinationale, soit 55 parachutistes de la {{3e|compagnie}} du [[1er régiment de chasseurs parachutistes|{{1er}} RCP]] et 3 parachutistes du [[9e régiment de chasseurs parachutistes|{{9e}} RCP]], trouvent la mort dans un attentat similaire : l'attentat du Drakkar entraîne la destruction de l'immeuble qu'ils occupent comme quartier général<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=|titre=Le lourd tribut payé par les soldats français à l'étranger|url=https://www.lepoint.fr/monde/le-lourd-tribut-paye-par-les-soldats-francais-a-l-etranger-19-08-2008-267747_24.php|site=|périodique=Le Point|date=2008-08-19|consulté le=2019-11-23}}</ref> (surnommé « poste Drakkar », anciennement occupé par les services secrets syriens<ref>{{lien web |titre=France Télévisions / Toutes les offres du groupe audiovisuel français |url=http://documentaires.france5.fr/bonus-articles/article-de-france-5-229 |site=France Télévisions |consulté le=06-08-2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=|nom1=AFP et AP|prénom1=L. S. avec AFP et|titre=Attentat du Drakkar : l'Elysée défend la Syrie|url=https://www.lefigaro.fr/international/2008/07/13/01003-20080713ARTFIG00071-attentat-du-drakkar-l-elysee-defend-la-syrie-.php|site=|périodique=Le Figaro|date=2008-07-13|consulté le=2019-11-23}}</ref>). Quinze autres sont blessés<ref>Certains ensevelis, comme le montre [https://www.theatrum-belli.com/beyrouth-23-octobre-1983-souvenons-nous-des-paras-du-drakkar/ cette photo] de [[Yan Morvan]] qui fait le tour du monde.</ref>. Vingt-six militaires sont indemnes<ref name="Idron">http://www.campidron.org/pageID_9008055.html</ref>.


À environ {{heure|6|18}} [[UTC+02:00|UTC+2]], un attentat au [[Véhicule piégé|camion piégé]] touche le contingent américain du {{1er|bataillon}} du [[8e régiment de Marines (États-Unis)|{{8e|régiment}} des Marines]] rattaché à la {{24e}} [[Marine Expeditionary Unit|Marine Amphibious Unit]] (MAU) basée à l'[[Aéroport international de Beyrouth - Rafic Hariri|aéroport international de Beyrouth]]. Il cause la mort de 241 personnes dont 220 [[United States Marine Corps|Marines]], 18 marins de la [[United States Navy|marine américaine]], 3 soldats de l'[[United States Army|armée de terre]] et en blesse une centaine d'autres.
Si le déroulement de l'attentat contre le bâtiment des marines américains est bien établi (camion [[Mercedes-Benz]] jaune bourré de six tonnes de TNT), la reconstitution, du côté français, demeure vague.

Les paras de la {{3e|compagnie}} bondissent à leur poste de combat. L'immeuble Drakkar se met à trembler, puis soufflé par une explosion, le bâtiment se soulève et retombe sur le côté dans un effet domino. Environ deux minutes plus tard, cinquante-huit parachutistes français de la force multinationale, soit 55 parachutistes de la {{3e|compagnie}} du [[1er régiment de chasseurs parachutistes|{{1er}} RCP]] et 3 parachutistes du [[9e régiment de chasseurs parachutistes|{{9e}} RCP]], trouvent la mort dans un attentat similaire : l'attentat du Drakkar entraîne la destruction de l'immeuble qu'ils occupent comme quartier général<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=|titre=Le lourd tribut payé par les soldats français à l'étranger|url=https://www.lepoint.fr/monde/le-lourd-tribut-paye-par-les-soldats-francais-a-l-etranger-19-08-2008-267747_24.php|site=|périodique=Le Point|date=2008-08-19|consulté le=2019-11-23}}</ref> (surnommé « poste Drakkar », anciennement occupé par les services secrets syriens<ref>{{lien web |titre=France Télévisions / Toutes les offres du groupe audiovisuel français |url=http://documentaires.france5.fr/bonus-articles/article-de-france-5-229 |site=France Télévisions |consulté le=06-08-2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=|nom1=AFP et AP|prénom1=L. S. avec AFP et|titre=Attentat du Drakkar : l'Élysée défend la Syrie|url=https://www.lefigaro.fr/international/2008/07/13/01003-20080713ARTFIG00071-attentat-du-drakkar-l-elysee-defend-la-syrie-.php|site=|périodique=Le Figaro|date=2008-07-13|consulté le=2019-11-23}}</ref>). Quinze autres sont blessés<ref>Certains ensevelis, comme le montre [https://www.theatrum-belli.com/beyrouth-23-octobre-1983-souvenons-nous-des-paras-du-drakkar/ cette photo] de [[Yan Morvan]].</ref>. Vingt-six militaires sont indemnes<ref name="Idron">{{lien web |titre=Attentat du Drakkar |url=http://www.campidron.org/pageID_9008055.html |site=campidron.org |consulté le=23-05-2023}}.</ref>.

Si le déroulement de l'attentat contre le bâtiment des marines américains est bien établi (camion [[Mercedes-Benz]] jaune rempli de six tonnes de [[Trinitrotoluène|TNT]]), du côté français, deux thèses s'affrontent. La version gouvernementale évoque un camion piégé dont aucune trace n'a été retrouvée, tandis que l'analyse des photos des décombres permet à des spécialistes d'établir la présence d'explosifs sous le bâtiment. Cette approche est corroborée par les rescapés, lesquels se souviennent de l'impossibilité d'accéder au sous-sol du Drakkar en véhicule. De plus, les parachutistes de garde ce jour-là n'ont pas vu de [[Véhicule piégé|véhicule suicide]].

Selon les autorités politiques en responsabilité à l'époque, l'attaque aurait été réalisée à l'aide d'un [[pick-up]] chargé de {{unité|250|kg}} de TNT dont le conducteur se serait fait exploser sur la rampe d'accès au sous-sol du bâtiment ; le véhicule se serait soulevé dans les airs avant de retomber à sept mètres de distance<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Mike|nom1=Davis|traducteur=Marc Saint-Upéry|titre=Petite histoire de la voiture piégée|titre original=Buda's wagon|éditeur=La Découverte|collection=La Découverte-poche. Essais|lieu=Paris|numéro dans collection=368|année=2012|pages totales=241|isbn=978-2-7071-7388-1|bnf=42688379}}, {{p.|113}}.</ref>. Tous les rescapés confirment que la destruction du poste Drakkar n'est pas due à l'explosion du véhicule piégé, aucun débris n'ayant été retrouvé<ref>[http://www.france5.fr/et-vous/France-5-et-vous/Les-programmes/LE-MAG-N-40-2010/articles/p-10690-Raison-d-Etat-L-Attentat-du-Drakkar.htm Raison d'État : l'attentat du Drakkar], france5.fr, 3 octobre 2010</ref>. Effectivement, l'immeuble qui auparavant était occupé par les services secrets syriens, aurait pu être miné ; une hypothèse ''a priori'' infirmée par l'enquête<ref>{{lien web|langue=|auteur1=Benoît Hopquin|titre=Attentat du Drakkar : qui a tué les paras français de Beyrouth en 1983 ?|url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2013/10/23/qui-a-tue-les-paras-francais-de-beyrouth-en-1983_3501317_3224.html|site=lemonde.fr|périodique=|date=23 octobre 2013|consulté le=}}</ref>. Il faut savoir que les sous-sols de Beyrouth, comme beaucoup de lieux de conflits, disposaient à l'époque de nombreux souterrains. Ainsi les explosifs auraient pu être installés quelques heures avant l'attentat.

Une semaine après l'attentat, les familles sont invitées aux obsèques nationales aux Invalides. Dans l'attente, les cercueils scellés à Beyrouth sont convoyés à [[Évreux]] et confiés à la garde de BA 105.


L'attaque aurait été réalisée à l'aide d'un pick-up chargé de {{unité|250|kg}} de TNT dont le conducteur se serait fait exploser sur la rampe d'accès au sous-sol du bâtiment ; le véhicule se serait soulevé dans les airs avant de retomber à sept mètres de distance<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Mike|nom1=Davis|traducteur=Marc Saint-Upéry|titre=Petite histoire de la voiture piégée|titre original=Buda's wagon|éditeur=La Découverte|collection=La Découverte-poche. Essais|lieu=Paris|numéro dans collection=368|année=2012|pages totales=241|isbn=978-2-7071-7388-1|bnf=42688379}}, {{p.|113}}.</ref>. Certains rescapés pensent que la destruction du poste Drakkar ne serait pas due à l'explosion du véhicule piégé, aucun débris n'ayant été retrouvé<ref>[http://www.france5.fr/et-vous/France-5-et-vous/Les-programmes/LE-MAG-N-40-2010/articles/p-10690-Raison-d-Etat-L-Attentat-du-Drakkar.htm Raison d'État : l'attentat du Drakkar], france5.fr, 3 octobre 2010</ref>. Selon ces témoignages, l'immeuble auparavant occupé par les services secrets syriens, aurait pu être miné ; une hypothèse ''a priori'' infirmée par l'enquête<ref>{{lien web|langue=|auteur1=Benoît Hopquin|titre=Attentat du Drakkar : qui a tué les paras français de Beyrouth en 1983 ?|url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2013/10/23/qui-a-tue-les-paras-francais-de-beyrouth-en-1983_3501317_3224.html|site=lemonde.fr|périodique=|date=23 octobre 2013|consulté le=}}</ref>.
{| class="wikitable"
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!Nationalité
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== Les représailles ==
== Les représailles ==
[[Fichier:USMC Barracks Lebanon 1983 Photo.jpg|vignette|Le casernement des ''marines'' à [[Beyrouth]] avant sa destruction.]]
[[Fichier:USMC Barracks Lebanon 1983 Photo.jpg|vignette|Le casernement des ''Marines'' à [[Beyrouth]] avant sa destruction.]]
[[Fichier:MarineBarracksBeirut 23October1983.jpg|vignette|Secours dans les ruines après l'explosion.]]
[[Fichier:MarineBarracksBeirut 23October1983.jpg|vignette|Secours dans les ruines après l'explosion.]]


La France et les États-Unis accusent le [[Hezbollah]] et l'[[Iran]]. Ces derniers démentent<ref>{{lien web|langue=|auteur1=|titre=Beyrouth - Soudain, l'immeuble Drakkar explose|url=http://www.francesoir.fr/divers/beyrouth-soudain-l-immeuble-drakkar-explose|site=francesoir.fr|périodique=|date=26 juin 2008|consulté le=}}</ref>.
La France et les États-Unis accusent le [[Hezbollah]] et l'[[Iran]], qui démentent les accusations<ref name=francesoir.fr>{{lien web|langue=|auteur1=|titre=Beyrouth - Soudain, l'immeuble Drakkar explose|url=http://www.francesoir.fr/divers/beyrouth-soudain-l-immeuble-drakkar-explose|site=francesoir.fr|périodique=|date=26 juin 2008|consulté le=}}</ref>.


Le président [[François Mitterrand]] se rend sur place le lendemain pour apporter son soutien au contingent français. Un grand hommage dans la [[cour d'honneur des Invalides]] a lieu en présence de la classe politique le 2 novembre 1983<ref>{{Lien web|url= https://www.ina.fr/video/CAB83014147|titre= Edition spéciale : Emission spéciale : cérémonie des invalides|site= INA|format= vidéo}}</ref>.
Le président [[François Mitterrand]] se rend sur place le lendemain pour apporter son soutien au contingent français. Un grand hommage dans la [[cour d'honneur des Invalides]] a lieu en présence de la classe politique le {{date-|2 novembre 1983}}<ref>{{Lien web|url= https://www.ina.fr/video/CAB83014147|titre= Édition spéciale : Émission spéciale : cérémonie des invalides|site= INA|format= vidéo}}</ref>.


En représailles, le [[Service Action]] de la [[Direction générale de la Sécurité extérieure|DGSE]], dirigé par le colonel Jean-Claude Lorblanchés, organise une [[Opération homo|opération « homo »]], dans la nuit du 6 au 7 novembre 1983, à l'aide d'une Jeep bourrée de {{unité|100|kg}} d'explosifs devant exploser devant un centre culturel annexe de l'ambassade d'Iran de Beyrouth. L'opération, au nom de code « Satan », fait « long feu » car un ordre en haut lieu a été donné à un membre du SA de désamorcer la charge pour que cette action soit un message d'avertissement<ref>Comme en attestent les explosifs dans leur emballage français d'origine et la jeep française qui porte ses numéros d'identification réglementaire, signature de l'action française.</ref> sans faire de victime<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jérôme de Lespinois|titre=L'armée de terre française, de la défense du sanctuaire à la projection|sous-titre=1981-1996|éditeur=L'Harmattan|année=2001|passage=561|isbn=}}</ref>. La seconde riposte est l'[[Opération Brochet (1983)|opération Brochet]] le 17 novembre 1983 : huit [[Dassault Super-Étendard|Super-Étendard]] de la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] décollant du [[Clemenceau (porte-avions)|porte-avions ''Clemenceau'']] effectuent un raid sur la caserne Cheikh Abdallah, une position des [[Corps des Gardiens de la révolution islamique|Gardiens de la Révolution islamique]] et du [[Hezbollah]] dans la [[plaine de la Bekaa]]<ref>{{lien web|langue=fr|auteur1=|titre=''Histoire du Super-Etendard''|url=http://www.ffaa.net/aircraft/super-etendard/super-etendard_fr.htm#14f|site=|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>, mais ils larguent, selon les sources ouvertes, une trentaine de bombes sur une caserne vide qui a été évacuée par ses occupants prévenus du raid par une fuite d'un diplomate français proche du ministre des Affaires étrangères [[Claude Cheysson]], opposé à toute riposte militaire<ref>{{Lien web|langue=|auteur=[[Jean-Dominique Merchet]]|titre=La guerre Iran-Irak, matrice géopolitique du Golfe|url=https://www.lopinion.fr/22-octobre-2013/guerre-iran-irak-matrice-geopolique-golfe-5323|site=[[L'Opinion (quotidien français)|L'Opinion]]|périodique=|date=22 octobre 2013|consulté le=}}</ref>.
En représailles, le [[service Action]] de la [[Direction générale de la Sécurité extérieure|DGSE]], dirigé par le colonel Jean-Claude Lorblanchés, organise une [[Opération homo|opération « homo »]], dans la nuit du 6 au {{date-|7 novembre 1983}}, à l'aide d'une Jeep bourrée de 600 kilos d'explosifs devant exploser devant le mur d'enceinte de l'ambassade d'Iran de Beyrouth. L'opération, au nom de code « opération Santé », ne se déroula pas comme prévu, à cause d'un problème technique, lié probablement aux retardateurs de la bombe, la Jeep n'explosa pas<ref>{{Ouvrage|auteur1=Vincent Nouzille|titre=Les tueurs de la République|éditeur=Fayard|année=2015}}</ref>. La seconde riposte est l'[[Opération Brochet (1983)|opération Brochet]] le {{date-|17 novembre 1983}} : huit [[Dassault Super-Étendard|Super-Étendard]] de la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] décollant du [[Clemenceau (porte-avions)|porte-avions ''Clemenceau'']] effectuent un raid sur la caserne Cheikh Abdallah, une position des [[Corps des Gardiens de la révolution islamique|Gardiens de la Révolution islamique]] et du [[Hezbollah]] dans la [[plaine de la Bekaa]]<ref>{{lien web|langue=fr|auteur1=|titre=''Histoire du Super-Etendard''|url=http://www.ffaa.net/aircraft/super-etendard/super-etendard_fr.htm#14f|site=|périodique=|date=|consulté le=}}</ref>. Ils larguent, selon les sources ouvertes, une trentaine de bombes qui tuent une dizaine de miliciens chiites et une douzaine de soldats iraniens<ref>{{ouvrage|auteur=Vincent Nouzille|titre=Les tueurs de la République|éditeur=Fayard|date=2020|passage=143}}</ref>, mais la caserne a été désertée par la majorité de ses occupants, prévenus du raid par une fuite d'un diplomate français proche du ministre des Affaires étrangères [[Claude Cheysson]], opposé à toute riposte militaire<ref>{{Lien web|langue=|auteur=[[Jean-Dominique Merchet]]|titre=La guerre Iran-Irak, matrice géopolitique du Golfe|url=https://www.lopinion.fr/22-octobre-2013/guerre-iran-irak-matrice-geopolique-golfe-5323|site=[[L'Opinion (quotidien français)|L'Opinion]]|périodique=|date=22 octobre 2013|consulté le=}}</ref>.


Le 8 mars 1985, la CIA organise un attentat à la voiture piégée en représailles à l'attaque contre les troupes américaines. L'attentat devait principalement tuer [[Mohammad Hussein Fadlallah]], un représentant religieux influent auprès de la population chiite libanaise, qui bien que non lié à ces événements et opposé aux attaques suicides était proche du Hezbollah. Celui-ci échappe à l'attentat mais la puissance de l'explosion tue 80 personnes et en blesse plus de 200 autres parmi les habitants du quartier<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=|titre=Roger Morris: America’s shadow in the Middle East|url=http://warincontext.org/2008/02/24/guest-contributor-roger-morris-americas-shadow-in-the-middle-east/|site=warincontext.org|périodique=|date=|consulté le=2019-11-23}}</ref>.
Le {{date-|8 mars 1985}}, la CIA organise un attentat à la voiture piégée en représailles à l'attaque contre les troupes américaines. L'attentat devait principalement tuer [[Mohammad Hussein Fadlallah]], un représentant religieux influent auprès de la population [[Chiisme|chiite]] libanaise, qui bien que non lié à ces événements et opposé aux attaques suicides était proche du Hezbollah. Celui-ci échappe à l'attentat, mais la puissance de l'explosion tue 80 personnes et en blesse plus de 200 autres parmi les habitants du quartier<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=|titre=Roger Morris: America’s shadow in the Middle East|url=http://warincontext.org/2008/02/24/guest-contributor-roger-morris-americas-shadow-in-the-middle-east/|site=warincontext.org|périodique=|date=|consulté le=2019-11-23}}</ref>.
[[Imad Moughniyah]], considéré comme le responsable des attaques, fut tué dans un attentat à la bombe le {{date|12|février|2008}}<ref>{{lien web|langue=|auteur1=[[Jean-Dominique Merchet]]|titre=Imad Mougnieh, l'homme du Drakkar a été tué|url=http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2008/02/imad-mougnieh-l.html|site=|périodique=|date=14 février 2008|consulté le=}}</ref> même si le lien entre ces événements n'a pas été établi.
[[Imad Moughniyah]], considéré comme le responsable des attaques, fut tué dans un attentat à la bombe le {{date|12|février|2008}}<ref>{{lien web|langue=|auteur1=[[Jean-Dominique Merchet]]|titre=Imad Mougnieh, l'homme du Drakkar a été tué|url=http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2008/02/imad-mougnieh-l.html|site=|périodique=|date=14 février 2008|consulté le=}}</ref>, même si le lien entre ces événements n'a pas été établi.


Aujourd'hui encore, le souvenir de cet attentat demeure vivace et constitue un traumatisme pour l'armée française<ref>''Le Monde'' parle à cet égard d'un « syndrome Drakkar » pour expliquer les réticences de l'armée française à s'engager dans des opérations de maintien de la paix sans mandat bien défini (« Les réticences des militaires français, hantés par le "syndrome Drakkar" », ''Le Monde'', mardi 22 août 2006).</ref> : de telles [[Pertes militaires françaises en opérations extérieures depuis 1963|pertes subies lors d'une seule attaque n'ont pas été atteintes depuis]] et l'attentat du Drakkar sert souvent de référence, comme cela a été le cas avec l'[[Embuscade d'Uzbin|embuscade de Surobi]] de 2008 où 10 militaires français furent tués<ref name="fig">{{lien web|langue=|auteur1=|url=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2008/08/20/01016-20080820ARTFIG00012-l-attaque-la-plus-meurtriere-depuis-.php|titre=L'attaque la plus meurtrière depuis 1983|site= Le figaro.fr|périodique=|consulté le=|date=19 août 2008}}</ref> ou avec la collision de deux hélicoptères de l'Armée de terre au Mali le 25 novembre 2019 qui tua 13 soldats français<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Treize militaires français tués dans un accident d'hélicoptère au Mali|url=https://www.20minutes.fr/monde/2660323-20191126-mali-treize-militaires-francais-tues-accident-deux-helicopteres|site=www.20minutes.fr|consulté le=2019-11-27}}</ref>.
Aujourd'hui encore, le souvenir de cet attentat demeure vivace et constitue un traumatisme pour l'armée française<ref>''Le Monde'' parle à cet égard d'un « syndrome Drakkar » pour expliquer les réticences de l'armée française à s'engager dans des opérations de maintien de la paix sans mandat bien défini (« Les réticences des militaires français, hantés par le "syndrome Drakkar" », ''Le Monde'', mardi 22 août 2006).</ref> : de telles pertes subies lors d'une seule attaque [[Pertes militaires françaises en opérations extérieures depuis 1963|n'ont pas été atteintes depuis]] et l'attentat du Drakkar sert souvent de référence, comme cela a été le cas avec l'[[Embuscade d'Uzbin|embuscade de Surobi]] de 2008 où 10 militaires français furent tués<ref name="fig">{{lien web|langue=|auteur1=|url=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2008/08/20/01016-20080820ARTFIG00012-l-attaque-la-plus-meurtriere-depuis-.php|titre=L'attaque la plus meurtrière depuis 1983|site= Le figaro.fr|périodique=|consulté le=|date=19 août 2008}}</ref> ou avec la [[Combat de la vallée d'Eranga|collision de deux hélicoptères]] de l'Armée de terre au Mali le {{date-|25 novembre 2019}} qui tua 13 soldats français<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Treize militaires français tués dans un accident d'hélicoptère au Mali|url=https://www.20minutes.fr/monde/2660323-20191126-mali-treize-militaires-francais-tues-accident-deux-helicopteres|site=www.20minutes.fr|consulté le=2019-11-27}}</ref>.


== Responsables des attentats ==
== Responsables des attentats ==
L'attentat du Drakkar aurait été un acte de représailles de l'[[Iran]] au prêt à l'Irak par la France d'avions de combat [[Dassault Super-Étendard|Super-Étendard]] équipés de missiles [[Exocet (missile)|Exocet]] et accompagnés de pilotes instructeurs français. À l'origine secrète, cette action aurait été rendue publique par une indiscrétion gouvernementale, ce qui aurait conduit l'Iran à se considérer en guerre avec la France<ref>Émission ''Raison d'État - L'attentat du Drakkar'', France 5, 3 octobre 2010</ref>. Selon le général [[François Cann]], qui commandait la [[Force multinationale de sécurité à Beyrouth|Force multinationale de sécurité à Beyrouth (FMSB)]] à l'époque, une autre raison aurait été l'interruption unilatérale par la France du contrat Eurodif signé avec le [[Liste des dirigeants de la Perse et de l'Iran|Shah d'Iran]] et gelé au moment de l'arrivée au pouvoir de l'[[Rouhollah Khomeini|ayatollah Khomeiny]]<ref>Entretien avec le général Cann le 29 août 2013.</ref>.
L'attentat du Drakkar aurait été un acte de représailles de l'[[Iran]] au prêt à l'Irak par la France d'avions de combat [[Dassault Super-Étendard|Super-Étendard]] équipés de missiles [[Exocet (missile)|Exocet]] et accompagnés de pilotes instructeurs français. À l'origine secrète, l'[[opération Sugar]] aurait été rendue publique par une indiscrétion gouvernementale, ce qui aurait conduit l'Iran à se considérer en guerre avec la France<ref>Émission ''Raison d'État - L'attentat du Drakkar'', France 5, 3 octobre 2010</ref>. Selon le général [[François Cann]], qui commandait la [[Force multinationale de sécurité à Beyrouth|Force multinationale de sécurité à Beyrouth (FMSB)]] à l'époque, une autre raison aurait été l'interruption unilatérale par la France du contrat Eurodif signé avec le [[Liste des dirigeants de la Perse et de l'Iran|Shah d'Iran]] et gelé au moment de l'arrivée au pouvoir de l'[[Rouhollah Khomeini|ayatollah Khomeini]]<ref>Entretien avec le général Cann le 29 août 2013.</ref>.


== Dans la culture ==
== Liste des victimes et des rescapés du Drakkar ==
* Cet événement a inspiré un chant qu'a chanté, entre autres, le [[chœur Montjoie Saint-Denis]] : [https://www.youtube.com/watch?v=uuGlE1Sl1PQ Occident en avant], ainsi que le chant Ceux du Liban<ref>{{lien web|langue=|auteur1=|url=http://musique-militaire.fr/Ceux_du_Liban.html|titre=Ceux du Liban|site=|périodique=|consulté le=|date=}}</ref>.
{{Section à sourcer|date=novembre 2018}}
=== Victimes ===
Aux Invalides, les quatre officiers furent décorés à titre posthume de la [[légion d'honneur]], les sous-officiers et soldats sont décorés de la [[médaille militaire]].
{{début de colonnes|nombre= 3}}
* Capitaine Thomas Jacky
* Capitaine Ospital Guy
* Lieutenant Dejean de La Bâtie Antoine
* Sous-lieutenant Rigaud Alain
* Adjudant Bagnis Antoine
* Adjudant Moretto Michel
* Sergent Dalleau Christian
* Sergent Daubé Vincent <ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Émile et sergent Vincent Daubé |url=https://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/saint-brieuc/emile-et-sergent-vincent-daube-14-04-2014-10123215.php |site=Le Télégramme |date=2014-04-14 |consulté le=2020-09-02}}</ref>
* Sergent Lebris Jean-Pierre
* Sergent Longle Yves
* Sergent Ollivier Gilles
* Caporal chef Bensaidane Djamel
* Caporal chef Beriot Laurent
* Caporal chef Carrara Vincent
* Caporal chef Duthilleul Louis
* Caporal chef Grelier Xavier
* Caporal chef Loitron Olivier
* Caporal chef Margot Franck
* Caporal chef Seriat Patrice
* Caporal chef Vieille Hervé
* Caporal Girardeau Patrice
* Caporal Hau Jacques
* Caporal Jacquet Laurent
* Caporal Lamothe Patrick
* Caporal Lepretre Dominique
* Caporal Leroux Olivier
* Caporal Muzeau Franck
* Caporal Thorel Laurent
* Parachutiste de {{1re|classe}} Gasseau Guy
* Parachutiste de {{1re|classe}} Gautret Remy
* Parachutiste de {{1re|classe}} Julio François
* Parachutiste de {{1re|classe}} Pradier Gilles
* Parachutiste de {{1re|classe}} Tari Patrick
* Parachutiste de {{1re|classe}} Théophile Sylvestre
* Parachutiste Bachelerie Yannick
* Parachutiste Bardine Richard
* Parachutiste Caland Franck
* Parachutiste Chaise Jean-François
* Parachutiste Corvellec Jean
* Parachutiste Delaitre Jean Yves
* Parachutiste Deparis Thierry
* Parachutiste Di-Masso Thierry
* Parachutiste Durand Hervé
* Parachutiste Fleury Christian
* Parachutiste Guillemet Romuald
* Parachutiste Kordec Jacques
* Parachutiste Lastella Victor
* Parachutiste Ledru Christian
* Parachutiste Levaast Patrick
* Parachutiste Leverger Hervé
* Parachutiste Meyer Jean-Pierre
* Parachutiste Porte Pascal
* Parachutiste Potencier Philippe
* Parachutiste Raoux François
* Parachutiste Renaud Raymond
* Parachutiste Renou Thierry
* Parachutiste Righi Bernard
* Parachutiste Schmitt Denis
* Parachutiste Sendra Jean
* La femme et les enfants du concierge de l'immeuble
{{fin de colonnes}}

=== Rescapés ===
{{début de colonnes|nombre= 3}}
* Adjudant chef Marie-Magdeleine
* Sergent chef Blanchot
* Sergent Chaillot
* Parachutiste {{1re|classe}} Armand
* Parachutiste Dembront
* Parachutiste Forget
* Parachutiste Grattepanche
* Caporal Guerdad
* Caporal Guillemette
* Parachutiste Huguet
* Parachutiste {{1re|classe}} Jacquart
* Caporal Laloue
* Parachutiste Mohamed
* Caporal Niati
* Parachutiste Tamagni
* Parachutiste James
{{fin de colonnes}}


== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|group=note}}

=== Références ===
{{Références}}
{{Références}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Category:1983 Beirut barracks bombing}}
{{Autres projets|commons=Category:1983 Beirut barracks bombing}}
=== Bibliographie ===
* [[Frédéric Pons (journaliste)|Frédéric Pons ]], ''Les Paras sacrifiés, Beyrouth, 1983-1984'', [[Presses de la Cité]], 1994
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Fortabat Labatut|titre=Capitaine Thomas : mort à Beyrouth le 23 octobre 1983 : du Prytanée à Saint-Cyr, de la Blanchard à la Danjour, la formation d'un officier français|éditeur=CYL éditions|lieu=Préchacq-les-Bains|année=2015|pages totales=192|isbn=979-10-95473-02-2|bnf=44474753}}

=== Filmographie ===
*''L'attentat du Drakkar'', film documentaire d'Amal Mogaïzel, France, 2010, 55 min.

=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
*[[Guerre du Liban]]
*[[Guerre du Liban]]
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===

* {{lien web|langue=|auteur1=|url=http://campidron.eklablog.com|titre= Attentat du Drakkar|site=|périodique=|consulté le=|date=}}
* {{lien web|langue=|auteur1=|url=http://campidron.eklablog.com|titre= Attentat du Drakkar|site=|périodique=|consulté le=|date=}}
* {{lien web|langue=|auteur1=|url=http://musique-militaire.fr/Ceux_du_Liban.html|titre=Ceux du Liban|site=|périodique=|consulté le=|date=}} Chant écrit en mémoire des parachutistes Français morts au Drakkar
* {{lien web|langue=|auteur1=|url=http://musique-militaire.fr/Ceux_du_Liban.html|titre=Ceux du Liban|site=|périodique=|consulté le=|date=}} Chant écrit en mémoire des parachutistes français morts au Drakkar
* {{lien web|langue=|auteur1=Benoît Hopquin|url=https://lemonde.fr/m-actu/article/2013/09/21/les-fantomes-du-drakkar_3480433_4497186.html|titre=Trente ans après l’attentat du Drakkar, les rescapés se sentent abandonnés|site=|périodique=Le Monde|consulté le=|date=24 novembre 2016}},
* {{lien web|langue=|auteur1=Benoît Hopquin|url=https://lemonde.fr/m-actu/article/2013/09/21/les-fantomes-du-drakkar_3480433_4497186.html|titre=Trente ans après l’attentat du Drakkar, les rescapés se sentent abandonnés|site=|périodique=Le Monde|consulté le=|date=24 novembre 2016}},
* {{vid}} {{ina|CAB01019251| Journal télévisé d'Antenne 2 du 23 octobre 1983 relatant les attentats au Liban}}
=== Bibliographie ===
* {{vid}} {{ina|CAB01019515| Journal télévisé d'Antenne 2 du 24 octobre 1983 relatant la visite de François Mitterrand}}
* [[Frédéric Pons (journaliste)|Frédéric Pons ]], ''Les Paras sacrifiés, Beyrouth, 1983-1984'', [[Presses de la Cité]], 1994
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Fortabat Labatut|titre=Capitaine Thomas : mort à Beyrouth le 23 octobre 1983 : du Prytanée à Saint-Cyr, de la Blanchard à la Danjour, la formation d'un officier français|éditeur=CYL éditions|lieu=Préchacq-les-Bains|année=2015|pages totales=192|isbn=979-10-95473-02-2|bnf=44474753}}

=== Filmographie ===
*''L'attentat du Drakkar'', film documentaire d'Amal Mogaïzel, France, 2010, 55 min.

=== Chant ===
* Cet événement a inspiré un chant qu'a chanté, entre autres, Le [[chœur Montjoie Saint-Denis]] : [https://www.youtube.com/watch?v=uuGlE1Sl1PQ Occident en avant].

=== Vidéos ===
* {{ina|CAB01019251| Journal télévisé d'Antenne 2 du 23 octobre 1983 relatant les attentats au Liban}}
* {{ina|CAB01019515| Journal télévisé d'Antenne 2 du 24 octobre 1983 relatant la visite de François Mitterrand}}


{{Portail|histoire militaire|années 1980|Liban|forces armées des États-Unis|armée française}}
{{Portail|histoire militaire|années 1980|Liban|forces armées des États-Unis|armée française|Terrorisme}}


[[Catégorie:Attentat-suicide|Beyrouth]]
[[Catégorie:Attentat-suicide|Beyrouth]]
[[Catégorie:Opération militaire française]]
[[Catégorie:Opération militaire française]]
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[[Catégorie:Histoire de Beyrouth]]
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[[Catégorie:Relations entre la France et le Liban]]
[[Catégorie:Relations entre la France et le Liban]]
[[Catégorie:Relations entre les États-Unis et le Liban]]
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[[Catégorie:Bataille impliquant la Légion étrangère]]
[[Catégorie:Relations entre la France et l'Iran]]
[[Catégorie:Relations entre la France et l'Iran]]
[[Catégorie:Relations entre les États-Unis et l'Iran]]
[[Catégorie:Relations entre les États-Unis et l'Iran]]
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[[Catégorie:Histoire militaire des États-Unis]]
[[Catégorie:Attentat au Liban]]
[[Catégorie:Attentat islamiste au Liban]]
[[Catégorie:Terrorisme en 1983]]
[[Catégorie:Terrorisme en 1983]]
[[Catégorie:Crime de guerre au Liban]]
[[Catégorie:Explosion en 1983]]

Version du 12 avril 2024 à 16:25

Attentats du 23 octobre 1983 à Beyrouth
Image illustrative de l’article Attentats de Beyrouth du 23 octobre 1983
Destruction du QG américain à l'aéroport international de Beyrouth.

Localisation Beyrouth, Liban
Cible
Coordonnées 33° 49′ 45″ nord, 35° 29′ 41″ est
Date
h 20 (UTC+2)
Typ Véhicule piégé/Attentat-suicide
Armes Voiture piégée
Morts 305[1] (dont 241 militaires américains, 58 militaires français, 6 civils libanais et 2 kamikazes)
Auteurs présumés Imad Moughniyah (suspecté mais sans conclusion définitive)
Organisations Organisation du Jihad islamique (suspectée)[2],[1]
Services secrets syriens (suspectés)[1]
Hezbollah (suspecté, rejette la responsabilité)[3]
Géolocalisation sur la carte : Liban
(Voir situation sur carte : Liban)
Attentats de Beyrouth du 23 octobre 1983

Les attentats de Beyrouth du sont deux attentats-suicides quasi simultanés qui frappent les contingents américain et français de la Force multinationale de sécurité de Beyrouth durant la guerre du Liban. Les deux attentats sont revendiqués par le Mouvement de la révolution islamique libre puis par l'Organisation du Jihad islamique[2]. Le premier attentat tue 241 soldats américains, le second 58 parachutistes français ainsi que 6 Libanais. Le déroulement et les responsabilités précises des attentats sont encore inconnues.

Le mandat de l'ONU

Parachutistes français de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth avec un LRAC F1, 1er avril 1983.

En septembre 1982, dans un Liban déchiré par la guerre civile, se met en place une force de maintien de la paix dénommée Force multinationale de sécurité à Beyrouth, sans le soutien de l'ONU. Celle-ci comprend des unités militaires françaises (2 000 soldats), américaines (1 600 soldats, 2 porte-avions), italiennes (1 400 soldats) et britanniques (100 soldats). Le contingent français, parti le de Toulouse, compte 1 650 soldats, avant d'être renforcé pour atteindre 2 000 soldats (engagés ou appelés volontaires service long).

La force multinationale de sécurité avait déjà été attaquée à plusieurs reprises avant les deux attentats simultanés du . Ces attaques, individuelles ou concertées, avaient coûté la vie à dix-huit soldats français, huit Marines américains et un soldat italien.

Le poste Drakkar

La force française est composée de cadres aguerris et d'appelés volontaires du 1er régiment de chasseurs parachutistes. Ils ont installé un de leurs cantonnements dans l'immeuble Drakkar de huit étages[4] situé dans le quartier de Ramlet El Baida, qu'ils ont baptisé « poste Drakkar » aux coordonnées géographiques suivantes 33° 52′ 10″ N, 35° 29′ 17″ E (les différents postes français sont appelés Caravelle, Kayak, Sampan, Boutre, Gondole, etc.).

Déroulement

Le samedi , l'alerte est donnée et la possibilité d'une attaque du bâtiment Drakkar est prise en compte. Les « paras » dorment en tenue de combat, à portée de leur arme.

Peu avant h, l'adjudant de compagnie inspecte les abords tandis que l'équipage d'une jeep part chercher les croissants du dimanche.

À environ h 18 UTC+2, un attentat au camion piégé touche le contingent américain du 1er bataillon du 8e régiment des Marines rattaché à la 24e Marine Amphibious Unit (MAU) basée à l'aéroport international de Beyrouth. Il cause la mort de 241 personnes dont 220 Marines, 18 marins de la marine américaine, 3 soldats de l'armée de terre et en blesse une centaine d'autres.

Les paras de la 3e compagnie bondissent à leur poste de combat. L'immeuble Drakkar se met à trembler, puis soufflé par une explosion, le bâtiment se soulève et retombe sur le côté dans un effet domino. Environ deux minutes plus tard, cinquante-huit parachutistes français de la force multinationale, soit 55 parachutistes de la 3e compagnie du 1er RCP et 3 parachutistes du 9e RCP, trouvent la mort dans un attentat similaire : l'attentat du Drakkar entraîne la destruction de l'immeuble qu'ils occupent comme quartier général[5] (surnommé « poste Drakkar », anciennement occupé par les services secrets syriens[6],[7]). Quinze autres sont blessés[8]. Vingt-six militaires sont indemnes[4].

Si le déroulement de l'attentat contre le bâtiment des marines américains est bien établi (camion Mercedes-Benz jaune rempli de six tonnes de TNT), du côté français, deux thèses s'affrontent. La version gouvernementale évoque un camion piégé dont aucune trace n'a été retrouvée, tandis que l'analyse des photos des décombres permet à des spécialistes d'établir la présence d'explosifs sous le bâtiment. Cette approche est corroborée par les rescapés, lesquels se souviennent de l'impossibilité d'accéder au sous-sol du Drakkar en véhicule. De plus, les parachutistes de garde ce jour-là n'ont pas vu de véhicule suicide.

Selon les autorités politiques en responsabilité à l'époque, l'attaque aurait été réalisée à l'aide d'un pick-up chargé de 250 kg de TNT dont le conducteur se serait fait exploser sur la rampe d'accès au sous-sol du bâtiment ; le véhicule se serait soulevé dans les airs avant de retomber à sept mètres de distance[9]. Tous les rescapés confirment que la destruction du poste Drakkar n'est pas due à l'explosion du véhicule piégé, aucun débris n'ayant été retrouvé[10]. Effectivement, l'immeuble qui auparavant était occupé par les services secrets syriens, aurait pu être miné ; une hypothèse a priori infirmée par l'enquête[11]. Il faut savoir que les sous-sols de Beyrouth, comme beaucoup de lieux de conflits, disposaient à l'époque de nombreux souterrains. Ainsi les explosifs auraient pu être installés quelques heures avant l'attentat.

Une semaine après l'attentat, les familles sont invitées aux obsèques nationales aux Invalides. Dans l'attente, les cercueils scellés à Beyrouth sont convoyés à Évreux et confiés à la garde de BA 105.

Nationalité Morts
États-Unis 241
Frankreich 58
Liban 6

Les représailles

Le casernement des Marines à Beyrouth avant sa destruction.
Secours dans les ruines après l'explosion.

La France et les États-Unis accusent le Hezbollah et l'Iran, qui démentent les accusations[3].

Le président François Mitterrand se rend sur place le lendemain pour apporter son soutien au contingent français. Un grand hommage dans la cour d'honneur des Invalides a lieu en présence de la classe politique le [12].

En représailles, le service Action de la DGSE, dirigé par le colonel Jean-Claude Lorblanchés, organise une opération « homo », dans la nuit du 6 au , à l'aide d'une Jeep bourrée de 600 kilos d'explosifs devant exploser devant le mur d'enceinte de l'ambassade d'Iran de Beyrouth. L'opération, au nom de code « opération Santé », ne se déroula pas comme prévu, à cause d'un problème technique, lié probablement aux retardateurs de la bombe, la Jeep n'explosa pas[13]. La seconde riposte est l'opération Brochet le  : huit Super-Étendard de la Marine nationale décollant du porte-avions Clemenceau effectuent un raid sur la caserne Cheikh Abdallah, une position des Gardiens de la Révolution islamique et du Hezbollah dans la plaine de la Bekaa[14]. Ils larguent, selon les sources ouvertes, une trentaine de bombes qui tuent une dizaine de miliciens chiites et une douzaine de soldats iraniens[15], mais la caserne a été désertée par la majorité de ses occupants, prévenus du raid par une fuite d'un diplomate français proche du ministre des Affaires étrangères Claude Cheysson, opposé à toute riposte militaire[16].

Le , la CIA organise un attentat à la voiture piégée en représailles à l'attaque contre les troupes américaines. L'attentat devait principalement tuer Mohammad Hussein Fadlallah, un représentant religieux influent auprès de la population chiite libanaise, qui bien que non lié à ces événements et opposé aux attaques suicides était proche du Hezbollah. Celui-ci échappe à l'attentat, mais la puissance de l'explosion tue 80 personnes et en blesse plus de 200 autres parmi les habitants du quartier[17].

Imad Moughniyah, considéré comme le responsable des attaques, fut tué dans un attentat à la bombe le [18], même si le lien entre ces événements n'a pas été établi.

Aujourd'hui encore, le souvenir de cet attentat demeure vivace et constitue un traumatisme pour l'armée française[19] : de telles pertes subies lors d'une seule attaque n'ont pas été atteintes depuis et l'attentat du Drakkar sert souvent de référence, comme cela a été le cas avec l'embuscade de Surobi de 2008 où 10 militaires français furent tués[20] ou avec la collision de deux hélicoptères de l'Armée de terre au Mali le qui tua 13 soldats français[21].

Responsables des attentats

L'attentat du Drakkar aurait été un acte de représailles de l'Iran au prêt à l'Irak par la France d'avions de combat Super-Étendard équipés de missiles Exocet et accompagnés de pilotes instructeurs français. À l'origine secrète, l'opération Sugar aurait été rendue publique par une indiscrétion gouvernementale, ce qui aurait conduit l'Iran à se considérer en guerre avec la France[22]. Selon le général François Cann, qui commandait la Force multinationale de sécurité à Beyrouth (FMSB) à l'époque, une autre raison aurait été l'interruption unilatérale par la France du contrat Eurodif signé avec le Shah d'Iran et gelé au moment de l'arrivée au pouvoir de l'ayatollah Khomeini[23].

Dans la culture

Notes et références

Notes

Références

  1. a b et c Marc Daou, Attentat du Drakkar : 30 ans après le drame, des larmes et des doutes, France 24, 25 octobre 2016.
  2. a et b « L'attentat du Drakkar au Liban en 1983 », sur nouvelObs.com, (consulté le )
  3. a et b « Beyrouth - Soudain, l'immeuble Drakkar explose », sur francesoir.fr,
  4. a et b « Attentat du Drakkar », sur campidron.org (consulté le ).
  5. « Le lourd tribut payé par les soldats français à l'étranger », Le Point, (consulté le )
  6. « France Télévisions / Toutes les offres du groupe audiovisuel français », sur France Télévisions (consulté le ).
  7. L. S. avec AFP et AFP et AP, « Attentat du Drakkar : l'Élysée défend la Syrie », Le Figaro, (consulté le )
  8. Certains ensevelis, comme le montre cette photo de Yan Morvan.
  9. Mike Davis (trad. de l'anglais par Marc Saint-Upéry), Petite histoire de la voiture piégée [« Buda's wagon »], Paris, La Découverte, coll. « La Découverte-poche. Essais » (no 368), , 241 p. (ISBN 978-2-7071-7388-1, BNF 42688379), p. 113.
  10. Raison d'État : l'attentat du Drakkar, france5.fr, 3 octobre 2010
  11. Benoît Hopquin, « Attentat du Drakkar : qui a tué les paras français de Beyrouth en 1983 ? », sur lemonde.fr,
  12. « Édition spéciale : Émission spéciale : cérémonie des invalides » [vidéo], sur INA
  13. Vincent Nouzille, Les tueurs de la République, Fayard,
  14. « Histoire du Super-Etendard »
  15. Vincent Nouzille, Les tueurs de la République, Fayard, , p. 143
  16. Jean-Dominique Merchet, « La guerre Iran-Irak, matrice géopolitique du Golfe », sur L'Opinion,
  17. « Roger Morris: America’s shadow in the Middle East », sur warincontext.org (consulté le )
  18. Jean-Dominique Merchet, « Imad Mougnieh, l'homme du Drakkar a été tué »,
  19. Le Monde parle à cet égard d'un « syndrome Drakkar » pour expliquer les réticences de l'armée française à s'engager dans des opérations de maintien de la paix sans mandat bien défini (« Les réticences des militaires français, hantés par le "syndrome Drakkar" », Le Monde, mardi 22 août 2006).
  20. « L'attaque la plus meurtrière depuis 1983 », sur Le figaro.fr,
  21. « Treize militaires français tués dans un accident d'hélicoptère au Mali », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  22. Émission Raison d'État - L'attentat du Drakkar, France 5, 3 octobre 2010
  23. Entretien avec le général Cann le 29 août 2013.
  24. « Ceux du Liban »

Voir aussi

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Bibliographie

  • Frédéric Pons , Les Paras sacrifiés, Beyrouth, 1983-1984, Presses de la Cité, 1994
  • Philippe Fortabat Labatut, Capitaine Thomas : mort à Beyrouth le 23 octobre 1983 : du Prytanée à Saint-Cyr, de la Blanchard à la Danjour, la formation d'un officier français, Préchacq-les-Bains, CYL éditions, , 192 p. (ISBN 979-10-95473-02-2, BNF 44474753)

Filmographie

  • L'attentat du Drakkar, film documentaire d'Amal Mogaïzel, France, 2010, 55 min.

Articles connexes

Liens externes