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« Bataille de Picardie (août 1918) » : différence entre les versions

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- 31 453 prisonniers (secteur français) <br />
- 890 canons (secteur français)
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La '''{{3e}} bataille de Picardie''' est une bataille qui s'est déroulée principalement du 8 août au 14 septembre [[1918]], dans la nord-est de la France, vers la fin de la [[Première Guerre mondiale]]. L'objectif de [[Ferdinand Foch|Foch]] est de réduire par deux armées franco-anglaise le saillant de Montdidier pour dégager la voie Paris-Amiens, ainsi que celui de la Lys par les Britanniques pour dégager les mines du Nord. Au 8 septembre, les allemands, en retraite, se réfugient derrière la [[ligne Hindenburg]].
La '''troisième bataille de Picardie''' se déroule principalement entre le {{nobr|[[8 août|8]] [[Août 1918 (guerre mondiale)|août]]}} et le {{nobr|[[14 septembre|14]] [[Septembre 1918 (guerre mondiale)|septembre 1918]]}}, dans le nord-est de la France. [[Ferdinand Foch]] fixe aux deux armées franco-britanniques engagées la mission de réduire le saillant de Montdidier afin de dégager la voie Paris-Amiens, ainsi que celui de réduire le saillant de la Lys pour dégager les mines du Nord. Au {{date-|8 septembre 1918-}}, les Allemands, en retraite, se réfugient derrière la [[ligne Hindenburg]].


== Préparation de l'offensive ==
== Préparation de l'offensive ==
[[Fichier:8août1918pnb.png|vignette|droite|300px|La ligne de front le 8 août 1918 en Picardie.]]
Dès le 24 juillet, pendant la [[seconde bataille de la Marne]], au quartier général du château de Bombon, le maréchal [[Ferdinand Foch|Foch]] a exposé ses vues aux grands chefs des armées alliées, [[Haig]], [[John Pershing|Pershing]], [[Pétain]]. Les armées de l'Entente, ayant atteint l'égalité dans le nombre des combattants, la supériorité dans le nombre des divisions en réserve, ainsi qu'en matière d'aviation, de chars d'assaut et même d'artillerie, l'ascendant moral aussi, ''le moment est venu de quitter l'attitude générale défensive imposée jusqu'ici par l'infériorité numérique et de passer à l'offensive''. L'objectif est de réduire par deux armées franco-anglaise le saillant de Montdidier pour dégager la voie Paris-Amiens, celui de la Lys par les Britanniques pour dégager les mines du Nord ainsi que le saillant de Saint-Mihiel par une armée américaine pour achever le dégagement de Paris-Avrecourt.<br />

Le 26 juillet, à Sarcus, Foch revoit Haig, met [[Marie-Eugène Debeney|Debeney]] sous ses ordres, en renfort de Rawlinson. Le 3 août, après une nouvelle rencontre avec Haig, il voit [[Marie Émile Fayolle|Fayolle]] qui devra lancer la {{3e}} armée [[Georges Louis Humbert|Humbert]] sur le flanc gauche des Allemands, appuyée par l'armée [[Charles Mangin|Mangin]].
Dès le {{nobr|24 [[Juillet 1918 (guerre mondiale)|juillet]]}}, pendant la [[Bataille de la Marne (1918)|seconde bataille de la Marne]], au quartier général du château de Bombon, le maréchal [[Ferdinand Foch|Foch]] a exposé ses vues aux grands chefs des armées alliées, [[Douglas Haig|Haig]], [[John Pershing|Pershing]] et [[Philippe Pétain|Pétain]]. Les armées de l'Entente doivent selon Foch être en mesure d'attaquer les unités allemandes : en effet, à ce moment de la guerre, le nombre des combattants est équivalent dans chaque camp, mais les alliés disposent d'un nombre des divisions placées en réserve plus important, d'une aviation supérieure en nombre d'avions et en qualité, de chars d'assaut et de pièces d'artillerie plus nombreux que leurs adversaires. L'objectif est de réduire par deux armées franco-anglaise le saillant de Montdidier pour dégager la voie de chemin de fer Paris - Amiens, celui de la Lys par les Britanniques pour dégager les mines du Nord ainsi que le saillant de Saint-Mihiel par une armée américaine pour achever le dégagement de la voie de chemin de fer Paris - Avrecourt.

Le {{date-|26 juillet 1918-}}, à Sarcus, Foch revoit Haig et place [[Marie-Eugène Debeney|Debeney]] sous ses ordres, en renfort de Rawlinson. Le {{nobr|3 [[Août 1918 (guerre mondiale)|août]]}}, après une nouvelle rencontre avec Haig, il voit [[Émile Fayolle|Fayolle]] qui devra lancer la {{3e|armée}} de [[Georges Louis Humbert|Humbert]] sur le flanc gauche des Allemands, appuyée par l'armée [[Charles Mangin|Mangin]].

== Première phase : Offensive franco-britannique (8-14 août) ==
Le ''Field Marshal'' [[Douglas Haig|Haig]] a simulé de grands préparatifs dans la région du Kemmel et les Allemands croient qu'ils seront attaqués sur la Lys, mais l'assaut se fait de la Somme jusqu'à la route de Roye.

=== Bataille d'Amiens ===
{{Article détaillé|Bataille d'Amiens (1918)|Bataille de Montdidier (1918)}}


== Première phase : Offensive franco-anglaise (8-14 août) ==
Le ''Field Marshal'' [[Haig]] a simulé de grands préparatifs dans la région du Kemmel et les Allemands croient qu'ils seront attaqués sur la Lys, mais l'assaut se fait de la Somme jusqu'à la route de Roye.
=== Bataille de Montdidier ===
* {{France (1870-1940)}}
* {{France (1870-1940)}}
** [[1re armée (France)|{{1re}} armée]] ([[31e corps d'armée (France)|{{31e}} CA]], [[9e corps d'armée (France)|{{9e}} CA]], [[10e corps d'armée (France)|{{10e}} CA]])
** [[1re armée (France)|{{1re|armée}}]] ([[31e corps d'armée (France)|{{31e}} CA]], [[9e corps d'armée (France)|{{9e}} CA]], [[10e corps d'armée (France)|{{10e}} CA]])
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** [[35e corps d'armée (France)|{{35e}} CA]], [[15e corps d'armée (France)|{{15e}} CA]] de la [[3e armée (France)|{{3e|armée}}]]


Le {{date-|8 août 1918-}}, la [[42e division d'infanterie (France)|{{42e}}]], la [[37e division d'infanterie (France)|{{37e}}]] et la [[66e division d'infanterie (France)|{{66e}} division d’infanterie]] prennent [[Moreuil]] et [[Morisel]] à {{heure|7|30}}<ref>'Mes entretiens avec le maréchal Foch' [[Raymond Recouly]], 1929, {{p.|129}}</ref>.
{{Article détaillé|Bataille d'Amiens (1918)}}


== Deuxième phase ==
== Deuxième phase ==

=== Offensive Mangin-Humbert ===
=== Offensive Mangin-Humbert ===

* {{France (1870-1940)}}
* {{France (1870-1940)}}
** [[3e armée française|{{3e}} armée]] ([[35e corps d'armée (France)|35e CA]], [[34e corps d'armée (France)|34e CA]], [[15e corps d'armée (France)|15e CA]], [[18e corps d'armée (France)|18e CA]])
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** [[10e armée française|{{10e}} armée]] ([[15e division d'infanterie coloniale|15e DIC]]...)
** [[10e armée (France)|{{10e|armée}}]] ([[15e division d'infanterie coloniale|{{15e}} DIC]]...)
* {{Empire allemand}}
* {{Empire allemand}}
** [[18e armée (Allemagne)|XVIIIe armée]]
** [[18e armée (Allemagne)|{{XVIIIe}} armée]]

==== {{2e}} Bataille de Noyon ou Bataille de l’Oise et de l’Ailette (17 - 29 août) ====
==== Bataille de l’Ailette (17 - 29 août 1918) ====
Entre Aisne et Oise, les armées de Fayolle ont été lancées.<br />
{{Article détaillé|Bataille de l'Ailette}}
Partie à la conquête des plateaux le 18 août, l'armée Mangin fait {{formatnum:3000}} prisonniers. Le 20, le [[RICM]] de la [[2e division marocaine]] enlève la route de Cuts-Bléranourt. La [[10e armée française|{{10e}} armée]] avance de 4 à 5 kilomètres, fait {{formatnum:8000}} prisonniers et prend 100 canons. Elle borde l'Ailette le 23 et menace les positions du Chemin des Dames.<br />

Suivant cette progression, l'armée Humbert reprend violemment l'offensive le 21, conquiert les pentes nord du Plémont, franchit la Divette, occupe Lassigny le 22 août.<br />
La bataille de l'Ailette encore appelée {{2e}} Bataille de Noyon ou Bataille de l’Oise se déroule du {{nobr|17 au {{date-|29 août 1918-}}}}. Les armées du général Fayolle sont lancées entre l'[[Aisne (Oise)|Aisne]] et l'[[Oise (rivière)|Oise]].
Par leur avance, ces deux armées menacent la droite de la XVIIIe Armée allemande accrochée sur la ligne Chaulnes-Roye.

Partie à la conquête des plateaux le {{date-|18 août 1918-}}, l'armée du général Mangin fait {{formatnum:3000}} prisonniers. Le 20, le [[RICM]] de la [[2e division marocaine|{{2e|division}} marocaine]] enlève la route de Cuts-Bléranourt. La [[10e armée (France)|{{10e|armée}}]] avance de {{unité/2|4|à=5|kilomètres}}, fait {{formatnum:8000}} prisonniers et prend 100 canons. Elle borde l'Ailette le 23 et menace les positions du Chemin des Dames.

Suivant cette progression, l'armée du général Humbert reprend violemment l'offensive le 21, conquiert les pentes nord du Plémont, franchit la Divette, occupe Lassigny le {{date-|22 août 1918-}}.

Par leur avance, ces deux armées menacent la droite de la {{XVIIIe}} Armée allemande accrochée sur la ligne Chaulnes-Roye.


=== Offensive anglaise entre Scarpe et Somme ===
=== Offensive anglaise entre Scarpe et Somme ===


{{Article détaillé|Seconde bataille de la Somme (1918)}}
{{Article détaillé|Bataille de la Somme (1918)}}


== Troisième phase ==
== Troisième phase ==

=== Prise de Quéant par les canadiens ===
=== Prise de Quéant par les Canadiens ===
* {{Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande}} [[1ère armée britannique]]

* {{Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande}} ([[1re armée (Royaume-Uni)|{{1re}} armée britannique]])
* {{drapeau|Canada|1868}} [[Corps canadien]]
* {{drapeau|Canada|1868}} [[Corps canadien]]
* {{Empire allemand}}
* {{Empire allemand}}


==== Déroulement ====
==== Déroulement ====

Le 25 août, le corps canadien, droite de la {{1re}} armée [[Henry Horne|Horne]], avance de 7 kilomètres et s'empare de la forte position de Monchy-le-Preux. Au nord de la Scarpe, Horne enlève Rœux et arrive le 31 août en face des avancées de la ligne Drocourt-Quéant (saillant ouest de la ligne Hindenburg).<br />
Le {{date-|25 août 1918-}}, le corps canadien, formant l'aile droite de la {{1re|armée}} britannique du général [[Henry Horne|Horne]], avance de sept kilomètres et s'empare de la forte position de Monchy-le-Preux. Au nord de la Scarpe, Horne enlève Rœux et arrive le {{date-|31 août 1918}} en face des avancées de la ligne Drocourt-Quéant (saillant ouest de la ligne Hindenburg).
Dans la matinée du 2 septembre, après une bataille intense, le Corps canadien prend le contrôle de la ligne Drocourt-Quéant. La bataille est menée par les {{1re}} et {{4e}} divisions canadienne, et par la {{52e}} division britannique. Les Allemands subissent de lourdes pertes, et les Canadiens capturent plus de 6000{{formatnum:}} prisonniers non blessés. Les pertes du Canada s’élèvent à {{formatnum:5600}} hommes. À midi, le commandant allemand, Erich Ludendorff, décide de se retirer derrière le Canal du Nord.

Dans la matinée du {{date-|2 septembre 1918-}}, après une bataille intense, le Corps canadien prend le contrôle de la ligne Drocourt-Quéant. La bataille est menée par les {{1re}} et {{4e|divisions}} canadiennes, et par la [[52e division d'infanterie (Royaume-Uni)|{{52e|division}} britannique]]. Les Allemands subissent de lourdes pertes, et les Canadiens capturent plus de {{formatnum:6000}} prisonniers non blessés. Les pertes du Canada s’élèvent à {{nombre|5600|hommes}}. À midi, le commandant allemand, Erich Ludendorff, décide de se retirer derrière le [[Canal du Nord (France)|Canal du Nord]].


=== Poursuite des armées Fayolle (29 août-8 septembre) ===
=== Poursuite des armées Fayolle (29 août-8 septembre) ===


==== Forces en présence ====
==== Forces en présence ====

* {{France (1870-1940)}}
* {{France (1870-1940)}}
** {{3e}} armée Humbert
** {{10e}} armée Mangin
** {{3e|armée}} Humbert
* {{Empire allemand}}
** {{10e|armée}} Mangin
* {{Empire allemand}}

==== Déroulement ====
==== Déroulement ====

La 3e armée s'empare de Noyon le 29, et du Mont Siméon le 30, la 10e armée prend Crouy et le 2 septembre deux bataillons du [[RICM]] forcent le passage du canal de l'Aisne et l'Oise, puis celui de l'Ailette et enlèvent le bois de Monthizel et de la Binette.<br />
La {{3e|armée}} s'empare de Noyon le 29, et du Mont Siméon le 30, la {{10e|armée}} prend Crouy et le 2 septembre deux bataillons du [[RICM]] forcent le passage du canal de l'Aisne et l'Oise, puis celui de l'Ailette et enlèvent le bois de Monthizel et de la Binette.
Les armées allemandes regagnent la ligne Hindenburg poursuivies par les 1re, 3e, 10e armées françaises, auxquelles se joint la 5e (Berthelot) qui prend Coucy-le-Château et passe la Vesle. La retraite se termine le 8 septembre.<br />

Les armées allemandes regagnent la ligne Hindenburg poursuivies par les {{1re}}, {{3e}}, {{10e|armées}} françaises, auxquelles se joint la {{5e}} (Berthelot) qui prend Coucy-le-Château et passe la Vesle. La retraite se termine le 8 septembre.


== Bilan ==
== Bilan ==

Après quatre mois d'offensives foudroyantes, l'armée allemande a successivement abandonnés tous ses gains de terrain, y compris la poche de la Lys, vidée de son propre mouvement. Elle a perdu {{formatnum:128000}} prisonniers, {{formatnum:2069}} canons, {{formatnum:3783}} mitrailleuses, {{formatnum:1734}} ''[[minenwerfer]]'', - et combien de tués et blessés ! Réfugiée derrière la ligne Hindenburg, elle attend l'offensive générale.
Après quatre mois d'offensives foudroyantes, l'[[Deutsches Heer|armée allemande]] a successivement abandonné tous ses gains territoriaux, y compris la poche de la Lys, vidée de son propre mouvement. Elle a perdu {{formatnum:128000}} prisonniers, {{formatnum:2069}} canons, {{formatnum:3783}} mitrailleuses, {{formatnum:1734}} ''[[minenwerfer]]'' et de nombreux tués et blessés. Réfugiée derrière la ligne Hindenburg, elle attend l'offensive générale.


== Décoration ==
== Décoration ==
* '''PICARDIE 1918''', '''L'AISNE-L'AILETTE 1918''', ... sont inscrits sur le drapeau des régiments cités lors de cette bataille.
* '''PICARDIE 1918''', '''MONTDIDIER 1918''', '''L'AISNE-L'AILETTE 1918'''... sont inscrits sur le drapeau des régiments cités lors de cette bataille.


==Pour approfondir==
== Pour approfondir ==
===Bibliographie===
=== Bibliographie ===
* {{fr}} {{ouvrage|auteur=Service historique de l'armée de terre |lien auteur1=Service historique de la Défense |titre=Inventaire sommaire des archives de la Guerre 1914-1918 |lieu=Troyes |éditeur=Imprimerie « la Renaissance » |année=1969 |pages totales=691 }}, {{bnf|35127448f}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Service historique de la Défense|Service historique de l'armée de terre]]|titre=Inventaire sommaire des archives de la Guerre 1914-1918|lieu=Troyes|éditeur=Imprimerie « la Renaissance »|année=1969|pages totales=691}}, {{bnf|35127448f}}.
* {{fr}} Victor Giraud, Histoire de la Grande Guerre, librairie Hachette -1920- .
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Victor Giraud]]|titre=Histoire de la Grande Guerre|lieu=Paris|éditeur=Librairie Hachette|année=1920|pages totales=777}}
* [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6518568g/f5.image Les Batailles de Picardie : Itinéraire. Amiens, Montdidier, Compiègne / publié par Michelin à lire en ligne]


=== Liens internes ===
=== Liens internes ===
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=== Lien externe ===
=== Lien externe ===
* http://www.chtimiste.com/ Batailles-La Picardie
* [http://www.chtimiste.com/ Batailles-La Picardie]


== Notes et références ==
== Notes et références ==
<references />
<references />


{{Palette Batailles de l'Offensive des Cent-Jours}}

{{Portail|histoire militaire|Première Guerre mondiale|Picardie}}
{{Portail|histoire militaire|Première Guerre mondiale|Picardie}}


{{DEFAULTSORT:Marne}}
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[[Catégorie:Bataille ou opération de la Première Guerre mondiale]]
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Dernière version du 18 avril 2024 à 15:03

Troisième bataille de Picardie

Informations générales
Date du 8 août au
Lieu Picardie
Issue Victoire offensive des Alliés
Belligérants
Drapeau de la France Frankreich
Drapeau du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande
Drapeau de l'Australie Australie
Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Commandants
Drapeau de la France Eugène Debeney
Drapeau de la France Humbert
Drapeau de la France Mangin
Drapeau du Royaume-Uni Henry Horne
Drapeau du Royaume-Uni Henry Rawlinson
Drapeau de l'Australie John Monash
Drapeau du Canada Arthur Currie
Drapeau de l'Allemagne Georg von der Marwitz
Drapeau de l'Allemagne Oskar von Hutier
Forces en présence
1re armée française
3e armée française
10e armée française
1re armée britannique
4e armée britannique
Corps canadien
IIe armée allemande
XVIIIe armée allemande
Pertes
Pertes Françaises du 8 Aout au 29 Aout 1918 :

- 9 533 tués
- 68 435 blessés
- 7 428 disparus

Total pertes françaises :

85 396
Pertes Allemandes du 8 Aout au 29 Aout 1918 :

- 31 453 prisonniers (secteur français)

- 890 canons (secteur français)

Première Guerre mondiale

Batailles

Front d'Europe de l’Ouest


Front italien


Front d'Europe de l’Est


Front des Balkans


Front du Moyen-Orient


Front africain


Bataille de l'Atlantique

La troisième bataille de Picardie se déroule principalement entre le 8 août et le 14 septembre 1918, dans le nord-est de la France. Ferdinand Foch fixe aux deux armées franco-britanniques engagées la mission de réduire le saillant de Montdidier afin de dégager la voie Paris-Amiens, ainsi que celui de réduire le saillant de la Lys pour dégager les mines du Nord. Au , les Allemands, en retraite, se réfugient derrière la ligne Hindenburg.

Préparation de l'offensive

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La ligne de front le 8 août 1918 en Picardie.

Dès le 24 juillet, pendant la seconde bataille de la Marne, au quartier général du château de Bombon, le maréchal Foch a exposé ses vues aux grands chefs des armées alliées, Haig, Pershing et Pétain. Les armées de l'Entente doivent selon Foch être en mesure d'attaquer les unités allemandes : en effet, à ce moment de la guerre, le nombre des combattants est équivalent dans chaque camp, mais les alliés disposent d'un nombre des divisions placées en réserve plus important, d'une aviation supérieure en nombre d'avions et en qualité, de chars d'assaut et de pièces d'artillerie plus nombreux que leurs adversaires. L'objectif est de réduire par deux armées franco-anglaise le saillant de Montdidier pour dégager la voie de chemin de fer Paris - Amiens, celui de la Lys par les Britanniques pour dégager les mines du Nord ainsi que le saillant de Saint-Mihiel par une armée américaine pour achever le dégagement de la voie de chemin de fer Paris - Avrecourt.

Le , à Sarcus, Foch revoit Haig et place Debeney sous ses ordres, en renfort de Rawlinson. Le 3 août, après une nouvelle rencontre avec Haig, il voit Fayolle qui devra lancer la 3e armée de Humbert sur le flanc gauche des Allemands, appuyée par l'armée Mangin.

Première phase : Offensive franco-britannique (8-14 août)

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Le Field Marshal Haig a simulé de grands préparatifs dans la région du Kemmel et les Allemands croient qu'ils seront attaqués sur la Lys, mais l'assaut se fait de la Somme jusqu'à la route de Roye.

Bataille d'Amiens

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Le , la 42e, la 37e et la 66e division d’infanterie prennent Moreuil et Morisel à h 30[1].

Deuxième phase

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Offensive Mangin-Humbert

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Bataille de l’Ailette (17 - 29 août 1918)

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La bataille de l'Ailette encore appelée 2e Bataille de Noyon ou Bataille de l’Oise se déroule du 17 au . Les armées du général Fayolle sont lancées entre l'Aisne et l'Oise.

Partie à la conquête des plateaux le , l'armée du général Mangin fait 3 000 prisonniers. Le 20, le RICM de la 2e division marocaine enlève la route de Cuts-Bléranourt. La 10e armée avance de 4 à 5 kilomètres, fait 8 000 prisonniers et prend 100 canons. Elle borde l'Ailette le 23 et menace les positions du Chemin des Dames.

Suivant cette progression, l'armée du général Humbert reprend violemment l'offensive le 21, conquiert les pentes nord du Plémont, franchit la Divette, occupe Lassigny le .

Par leur avance, ces deux armées menacent la droite de la XVIIIe Armée allemande accrochée sur la ligne Chaulnes-Roye.

Offensive anglaise entre Scarpe et Somme

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Troisième phase

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Prise de Quéant par les Canadiens

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Déroulement

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Le , le corps canadien, formant l'aile droite de la 1re armée britannique du général Horne, avance de sept kilomètres et s'empare de la forte position de Monchy-le-Preux. Au nord de la Scarpe, Horne enlève Rœux et arrive le en face des avancées de la ligne Drocourt-Quéant (saillant ouest de la ligne Hindenburg).

Dans la matinée du , après une bataille intense, le Corps canadien prend le contrôle de la ligne Drocourt-Quéant. La bataille est menée par les 1re et 4e divisions canadiennes, et par la 52e division britannique. Les Allemands subissent de lourdes pertes, et les Canadiens capturent plus de 6 000 prisonniers non blessés. Les pertes du Canada s’élèvent à 5 600 hommes. À midi, le commandant allemand, Erich Ludendorff, décide de se retirer derrière le Canal du Nord.

Poursuite des armées Fayolle (29 août-8 septembre)

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Forces en présence

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Déroulement

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La 3e armée s'empare de Noyon le 29, et du Mont Siméon le 30, la 10e armée prend Crouy et le 2 septembre deux bataillons du RICM forcent le passage du canal de l'Aisne et l'Oise, puis celui de l'Ailette et enlèvent le bois de Monthizel et de la Binette.

Les armées allemandes regagnent la ligne Hindenburg poursuivies par les 1re, 3e, 10e armées françaises, auxquelles se joint la 5e (Berthelot) qui prend Coucy-le-Château et passe la Vesle. La retraite se termine le 8 septembre.

Après quatre mois d'offensives foudroyantes, l'armée allemande a successivement abandonné tous ses gains territoriaux, y compris la poche de la Lys, vidée de son propre mouvement. Elle a perdu 128 000 prisonniers, 2 069 canons, 3 783 mitrailleuses, 1 734 minenwerfer et de nombreux tués et blessés. Réfugiée derrière la ligne Hindenburg, elle attend l'offensive générale.

Décoration

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  • PICARDIE 1918, MONTDIDIER 1918, L'AISNE-L'AILETTE 1918... sont inscrits sur le drapeau des régiments cités lors de cette bataille.

Pour approfondir

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Bibliographie

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Liens internes

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Lien externe

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Notes et références

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  1. 'Mes entretiens avec le maréchal Foch' Raymond Recouly, 1929, p. 129