Aller au contenu

« Christianisme oriental » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Veverve (discuter | contributions)
→‎Europe orientale : article fusionnés
Loxyger (discuter | contributions)
 
(32 versions intermédiaires par 21 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Article général|Christianisme}}
{{confusion|Chrétiens d'Orient|Christianisme orthodoxe}}
{{confusion|Chrétiens d'Orient|Christianisme orthodoxe}}


Le '''christianisme oriental''' regroupe plusieurs [[branches du christianisme]] et différentes confessions : les [[Églises antéchalcédoniennes]], l'[[Église orthodoxe]] et les [[Églises catholiques orientales]].
Le '''christianisme oriental''' regroupe plusieurs [[branches du christianisme]] et différentes confessions : les [[Églises antéchalcédoniennes]] (telles que les [[Église des trois conciles|églises des trois conciles]] et les [[Église de l'Orient|églises de l'Orient]]), l'[[Église orthodoxe]] et les [[Églises catholiques orientales]].
[[Fichier:Europe 1096-1254 - Religions - Arnaud de Vachon.png|vignette|L'« Orient chrétien » (en rose et violet pâle) aux {{sp-|XII|-|XIII|s}}.]]
Les historiens emploient cette expression pour désigner la chrétienté de l'[[Europe orientale]] après le [[schisme de 1054]], par opposition au « [[Occident chrétien|christianisme occidental]] ». Cette rupture, qui a vu se définir un Occident « latin » et un Orient « byzantin », a eu des répercussions à la fois politiques et théologiques.


L'[[Église orthodoxe]], avec ses quelque 280 millions de fidèles au début du {{s-|XXI}}, forme une communauté largement majoritaire parmi les communautés issues de ce christianisme oriental.
Les historiens emploient cette expression pour désigner la chrétienté de l'[[Europe orientale]] après le [[schisme de 1054]], par opposition au « [[Occident chrétien|christianisme occidental]] ». Cette rupture, qui a vu se définir un Occident « latin » et un Orient « byzantin », a eu des répercussions à la fois politiques et théologiques.


Les « [[chrétiens d'Orient]] », quant à eux, sont des chrétiens de diverses confessions (antéchalcédoniens, orthodoxes, catholiques, protestants) qui vivent au Proche et au [[Moyen-Orient]]. Ils représentent une petite minorité de 10 à 11 millions de personnes.
L'[[Église orthodoxe]], avec ses quelque 280 millions de fidèles au début du {{XXIe siècle}}, forme une communauté largement majoritaire parmi les communautés issues de ce christianisme oriental.

Les « [[chrétiens d'Orient]] », quant à eux, sont des chrétiens de diverses confessions (antéchalcédoniens, orthodoxes, catholiques, protestants) qui vivent au Proche et au [[Moyen-Orient]]. Ils représentent une petite minorité de 10 à 11 millions de personnes.


== Origines ==
== Origines ==
Les Églises chrétiennes d'Orient, ou, Églises orientales, sont les communautés chrétiennes qui se sont formées et organisées au cours des siècles dans la partie orientale de l'[[Empire romain]]<ref name="Dal/leg"/>. Les villes de [[Jérusalem]], d'[[Antioche]] et d'[[Alexandrie]] jouent le rôle de capitales ecclésiastiques.
[[Fichier:Évolution_du_Christianisme.svg|upright=1.5|thumb|Le développement historique des principales [[branches du christianisme]].]]

Les Églises chrétiennes d'Orient, ou, Églises orientales, sont les communautés chrétiennes qui se sont formées et organisées au cours des siècles dans la partie orientale de l'[[Empire romain]]<ref name="Dal/leg"/>. Les villes de [[Jérusalem]], d'[[Antioche]] et d'[[Alexandrie]] jouent le rôle de capitales ecclésiastiques. En [[330]], l'empereur [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin {{Ier}}]] transfère la capitale de l'empire de Rome à [[Constantinople]] (rebaptisée ''Nea Roma'', « Nouvelle Rome »), qui devient un grand foyer intellectuel. À [[Rome]], première capitale impériale, l'[[évêque]] de la capitale impériale (qui fait remonter la fondation de son Église à l'[[Pierre (apôtre)|apôtre Pierre]]) a rang de patriarche, avec les titres (initialement purement honorifiques) de « [[pontife]] » et de « premier parmi ses pairs » (en latin ''Primum inter pares''). Le [[premier concile de Constantinople]] en [[381]] place le siège de Constantinople au second rang, juste après celui de Rome.
[[File:Holy Sepulchre Coptic chapel.jpg|vignette|Chapelle copte du Saint-Sépulcre, à Jérusalem.]]

En [[330]], l'empereur [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin {{Ier}}]] transfère la capitale de l'empire de [[Rome]] à [[Constantinople]] (rebaptisée ''Nea Roma'', « Nouvelle Rome »), qui devient un grand foyer intellectuel. À [[Rome]], première capitale impériale, l'[[évêque]] de la capitale impériale (qui fait remonter la fondation de son Église à l'[[Pierre (apôtre)|apôtre Pierre]]) a rang de patriarche, avec les titres (initialement purement honorifiques) de « [[pontife]] » et de « premier parmi ses pairs » (en latin ''Primum inter pares''). Le [[premier concile de Constantinople]] en [[381]] place le siège de Constantinople au second rang, juste après celui de Rome.


On aboutit alors à la [[Pentarchie]] : les cinq centres historiques de Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem (dans leur ordre de préséance et de primauté). En dehors de l'Empire romain, les chrétiens sont libres de s'organiser en Églises indépendantes.
On aboutit alors à la [[Pentarchie]] : les cinq centres historiques de Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem (dans leur ordre de préséance et de primauté). En dehors de l'Empire romain, les chrétiens sont libres de s'organiser en Églises indépendantes.


Le monde chrétien connaît ensuite plusieurs [[christologie|controverses christologiques]], ainsi que des bouleversements idéologiques et politiques.
Le monde chrétien connaît ensuite plusieurs [[christologie|controverses christologiques]], ainsi que des bouleversements idéologiques et politiques.


== Définitions ==
== Présentation ==
[[Image:Hagia Sophia exterior 2007 005.jpg|right|thumb|Basilique [[Sainte-Sophie (Constantinople)|Sainte-Sophie]] de [[Constantinople]].]]
[[Image:Hagia Sophia exterior 2007 005.jpg|right|thumb|Basilique [[Sainte-Sophie (Constantinople)|Sainte-Sophie]] de [[Constantinople]].]]
[[Image:DebateBetweenCatholicsAndOrientalChristiansInThe13thCenturyAcre1290.jpg|right|thumb|Débat entre catholiques latins et chrétiens orientaux.]]
[[Image:DebateBetweenCatholicsAndOrientalChristiansInThe13thCenturyAcre1290.jpg|right|thumb|Débat entre catholiques latins et chrétiens orientaux, 1290.]]
Les différends théologiques apparus lors des conciles [[Concile d'Éphèse|d'Éphèse]] en 431 (proclamation de Marie en tant que ''[[Théotokos]]'', « mère de Dieu ») et de [[Concile de Chalcédoine|Chalcédoine]] en 451 (proclamation de la double nature du Christ, vrai Dieu et vrai Homme) ont conduit à la naissance de plusieurs traditions au sein du christianisme<ref>Jérémie Lanche, in ''[[La Vie]]'', Paris, 6 septembre 2012.</ref>.
Les différends théologiques apparus lors des conciles [[Concile d'Éphèse|d'Éphèse]] en 431 (proclamation de Marie en tant que ''[[Théotokos]]'', « mère de Dieu ») et de [[Concile de Chalcédoine|Chalcédoine]] en 451 (proclamation de la double nature du Christ, vrai Dieu et vrai Homme) ont conduit à la naissance de plusieurs traditions au sein du christianisme<ref>Jérémie Lanche, in ''[[La Vie]]'', Paris, 6 septembre 2012.</ref>.


À partir du {{Ve siècle}}, les Églises orientales se subdivisent en deux groupes : les [[Églises antéchalcédoniennes]] (ou non chalcédoniennes, ou encore orientales anciennes) et les [[Églises chalcédoniennes]]<ref name="Dal/leg">Henri-Irénée Dalmais et [[Hervé Legrand]], [https://www.universalis.fr/encyclopedie/eglises-chretiennes-d-orient/ « Églises chrétiennes d'Orient »], ''[[Encyclopædia Universalis]]''.</ref>{{,}}<ref name="Arj6981">[[Antoine Arjakovsky]], ''Qu'est-ce que l'orthodoxie ?'', Folio/Essais, 2013, p. 69-81.</ref>.
À partir du {{Ve siècle}}, les Églises orientales se subdivisent en deux groupes : les [[Églises antéchalcédoniennes]] (ou non chalcédoniennes, ou encore orientales anciennes) et les [[Églises chalcédoniennes]]<ref name="Dal/leg">Henri-Irénée Dalmais et [[Hervé Legrand]], [https://www.universalis.fr/encyclopedie/eglises-chretiennes-d-orient/ « Églises chrétiennes d'Orient »], ''[[Encyclopædia Universalis]]''.</ref>{{,}}<ref name="Arj6981">[[Antoine Arjakovsky]], ''Qu'est-ce que l'orthodoxie ?'', {{coll.|Folio essais}}, 2013, p. 69-81.</ref>.


=== Églises antéchalcédoniennes (ou orthodoxes orientales) ===
=== Églises antéchalcédoniennes (ou orthodoxes orientales) ===
Les [[Églises antéchalcédoniennes]], ou « non chalcédoniennes », ou encore « orthodoxes orientales » (''Oriental Orthodox'' en anglais)<ref name="Arj6981"/> se répartissent en deux communautés : l'Église dite « [[nestorianisme|nestorienne]] » et les Églises dites « [[monophysisme|monophysites]] »<ref name="Dal/leg"/>{{,}}<ref name="EU_clivage chalcédonien">Irénée-Henri Dalmais et [[Hervé Legrand]], ''[[Encyclopædia Universalis]]'', [http://www.universalis.fr/encyclopedie/eglises-chretiennes-d-orient/2-le-clivage-chalcedonien/ article « Églises chrétiennes d'Orient », § ''Le clivage chalcédonien''].</ref> ». La dénomination la plus courante de ces deux ensembles est devenue, respectivement, celle d'[[Églises des deux conciles]] et d'[[Églises des trois conciles]].
Les [[Églises antéchalcédoniennes]], ou « non chalcédoniennes », ou encore « orthodoxes orientales »<ref name="Arj6981"/> se répartissent en deux communautés : les Églises dites « [[nestorianisme|nestoriennes]] » et les Églises dites « [[monophysisme|monophysites]] »<ref name="Dal/leg"/>{{,}}<ref name="EU_clivage chalcédonien">Irénée-Henri Dalmais et [[Hervé Legrand]], ''[[Encyclopædia Universalis]]'', [http://www.universalis.fr/encyclopedie/eglises-chretiennes-d-orient/2-le-clivage-chalcedonien/ article « Églises chrétiennes d'Orient », § ''Le clivage chalcédonien''].</ref>. La dénomination la plus courante de ces deux ensembles est devenue, respectivement, celle d'[[Églises des deux conciles]] et d'[[Églises des trois conciles]].


==== Églises des deux conciles ====
==== Églises des deux conciles ====
La communauté des [[Églises des deux conciles]] n'a accepté que les deux premiers [[conciles œcuméniques]] de la « [[Grande Église]] », d'où son appellation « des deux conciles ». Parfois nommée « nestorienne » (ou Église apostolique d'Orient), elle se développe à partir du {{Ve siècle}} au sein de l'Empire perse puis du califat de Bagdad. Elle a adopté le [[symbole de Nicée-Constantinople]] et récuse les décisions ultérieures, dont le titre de ''[[Théotokos]]'' pour désigner la [[Vierge Marie]]<ref name="Dal/leg"/>.
La communauté des [[Églises des deux conciles]] n'a accepté que les deux premiers [[conciles œcuméniques]] de la « [[Grande Église]] », d'où son appellation « des deux conciles ». Parfois nommée « nestorienne » (ou Église apostolique d'Orient), elle se développe à partir du {{Ve siècle}} au sein de l'Empire perse puis du califat de Bagdad. Elle a adopté le [[symbole de Nicée-Constantinople]] et récuse les décisions ultérieures, dont le titre de ''[[Théotokos]]'' pour désigner la [[Vierge Marie]]<ref name="Dal/leg"/>.


Les Églises des deux conciles comprennent :
Les Églises des deux conciles comprennent :
* [[Église apostolique assyrienne de l'Orient]], [[Église syrienne chaldéenne]], [[Ancienne Église de l'Orient]].
* [[Église apostolique assyrienne de l'Orient]],
* [[Église syrienne chaldéenne]],
* [[Ancienne Église de l'Orient]].


Elles comptent en tout environ {{formatnum:250000}} baptisés.
Elles comptent en tout environ {{formatnum:250000}} baptisés.


Certains de ces fidèles forment aujourd'hui une partie des [[chrétiens d'Orient]], qui sont environ 11 millions en totalité.
Certains de ces fidèles forment aujourd'hui une partie des 11 millions de [[chrétiens d'Orient]].


==== Églises des trois conciles ====
==== Églises des trois conciles ====
Les [[Églises des trois conciles]] (anciennement « orthodoxes orientales ») ont accepté le troisième concile œcuménique ([[concile d'Éphèse|celui d'Éphèse]], en 431), d'où leur appellation « des trois conciles », et refusé le quatrième ([[concile de Chalcédoine|celui de Chacédoine]], en 451, qui condamne le [[monophysisme]]). Parfois nommées « monophysites »<ref name="EUnonChal">[https://www.universalis.fr/encyclopedie/eglises-non-chalcedoniennes/ « Églises non chalcédoniennes »], ''[[Encyclopædia Universalis]]''.</ref>, elles comprennent :
Les [[Églises des trois conciles]] (anciennement « orthodoxes orientales », ''Oriental Orthodox'' en anglais) ont accepté le troisième concile œcuménique ([[concile d'Éphèse|celui d'Éphèse]], en 431), d'où leur appellation « des trois conciles », et refusé le quatrième ([[concile de Chalcédoine|celui de Chalcédoine]], en 451, qui condamne le [[monophysisme]]). Parfois nommées « monophysites »<ref name="EUnonChal">[https://www.universalis.fr/encyclopedie/eglises-non-chalcedoniennes/ « Églises non chalcédoniennes »], ''[[Encyclopædia Universalis]]''.</ref>, elles comprennent :
* [[Église copte orthodoxe]] ([[Église orthodoxe britannique]]), [[Église éthiopienne orthodoxe]], [[Église érythréenne orthodoxe]]

* [[Église copte orthodoxe]] ([[Église orthodoxe britannique]]), [[Église éthiopienne orthodoxe]], [[Église érythréenne orthodoxe]]
* [[Église syriaque orthodoxe]] ([[Église syro-malankare orthodoxe]]), [[Église malankare orthodoxe]], [[Église malabare indépendante]]
* [[Église syriaque orthodoxe]] ([[Église syro-malankare orthodoxe]]), [[Église malankare orthodoxe]], [[Église malabare indépendante]]
* [[Église apostolique arménienne]] ([[Catholicossat de tous les Arméniens]], [[Catholicossat arménien de Cilicie]]).
* [[Église apostolique arménienne]] ([[Catholicossat de tous les Arméniens]], [[Catholicossat arménien de Cilicie]]).


Ligne 50 : Ligne 53 :


==== L'ensemble antéchalcédonien ====
==== L'ensemble antéchalcédonien ====
Les Églises des deux et des trois conciles récusent la [[christologie]] du [[concile de Chalcédoine]] ([[451]])<ref name="Dal/leg"/>{{,}}<ref name="AAr70">[[Antoine Arjakovsky]], ''Qu'est-ce que l'orthodoxie ?'', Gallimard, {{coll.|Folio essais}}, 2013, p. 69-76.</ref> (qui condamne le [[monophysisme]] et affirme l'existence de deux natures, divine et humaine, en la personne unique de [[Jésus-Christ]]), ce qui leur vaut l'appellation d'« antéchalcédoniennes ».

Les Églises des deux et des trois conciles récusent la [[christologie]] du [[concile de Chalcédoine]] ([[451]])<ref name="Dal/leg"/>{{,}}<ref name="AAr70">[[Antoine Arjakovsky]], ''Qu'est-ce que l'orthodoxie ?'', Gallimard, « Folio Essais », 2013, p. 69-76.</ref> (qui condamne le [[monophysisme]] et affirme l'existence de deux natures, divine et humaine, en la personne unique de [[Jésus-Christ]]), ce qui leur vaut l'appellation d'« antéchalcédoniennes ».


Elles ne font pas partie de l'[[Église orthodoxe]] proprement dite<ref name="AAr70"/> mais sont en dialogue avec elle<ref name="sor.cua.edu">[http://sor.cua.edu/Ecumenism/20010317oomtg4.html Syrian Orthodox Resources – Middle Eastern Oriental Orthodox Common Declaration]</ref>. [[Odon Vallet]] souligne qu'elles « ont affirmé de nettes différences dogmatiques et ne sont donc pas orthodoxes »<ref name="OV141">[[Odon Vallet]], ''Petit lexique des idées fausses sur les religions'', Le Livre de poche, p. 141-142.</ref>.
Elles ne font pas partie de l'[[Église orthodoxe]] proprement dite<ref name="AAr70"/> mais sont en dialogue avec elle<ref name="sor.cua.edu">[http://sor.cua.edu/Ecumenism/20010317oomtg4.html Syrian Orthodox Resources – Middle Eastern Oriental Orthodox Common Declaration]</ref>. [[Odon Vallet]] souligne qu'elles « ont affirmé de nettes différences dogmatiques et ne sont donc pas orthodoxes »<ref name="OV141">[[Odon Vallet]], ''Petit lexique des idées fausses sur les religions'', Le Livre de poche, p. 141-142.</ref>.
Ligne 60 : Ligne 62 :
{{Article connexe|Liste des Églises orthodoxes}}
{{Article connexe|Liste des Églises orthodoxes}}
[[Fichier:Christ the Savior Cathedral Moscow.jpg|vignette|droite|[[Cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou|Cathédrale du Christ-Sauveur]] ([[Moscou]]), reconstruite dans les années 1990.]]
[[Fichier:Christ the Savior Cathedral Moscow.jpg|vignette|droite|[[Cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou|Cathédrale du Christ-Sauveur]] ([[Moscou]]), reconstruite dans les années 1990.]]
L'[[Église orthodoxe]], ou « orthodoxe chalcédonienne<ref>Ou parfois « orthodoxe d'Orient », ce qui introduit une confusion avec « orthodoxe orientale ».</ref> » (''Eastern Orthodox'' en anglais)<ref name="Arj6981"/>, c'est-à-dire la communion des [[Églises des sept conciles]], se qualifie elle-même d'« Église orthodoxe »<ref name="Dal/leg"/>. Elle représente l'une des trois confessions majeures du christianisme, avec le [[catholicisme]] et le [[protestantisme]]<ref name="Clém">[[Olivier Clément]], Jean Gouillard et [[Bernard Dupuy]],[https://www.universalis.fr/encyclopedie/eglise-orthodoxe/ « Église orthodoxe »], ''[[Encyclopædia Universalis]]''.</ref>, et réunit 12% des 2,4 milliards de chrétiens. Selon l'''Atlas du christianisme mondial'', la population orthodoxe compte près de 275 millions de fidèles en 2010<ref name="Arj63">[[Antoine Arjakovsky]], ''Qu'est-ce que l'orthodoxie ?'', Folio/Essais, 2013, p. 63 ''sq''.</ref>. La majorité d'entre eux (177 millions) vit en Europe de l'Est, dont plus de 110 millions en Russie<ref name="Arj63"/>. Ces chiffres augmentent ensuite jusqu'à un total de 283,1 millions<ref name="Pew28">{{Lien web|langue = Anglais|auteur=[[Pew Research Center]]|titre = Global Christianity : A Report on the Size and Distribution of the World’s Christian Population|url = http://www.pewforum.org/files/2011/12/Christianity-fullreport-web.pdf|site = pewforum.org|date = décembre 2011|passage=28|consulté le = septembre 2014}}.</ref>.
L'[[Église orthodoxe]], ou « orthodoxe chalcédonienne<ref>Ou parfois « orthodoxe d'Orient », ce qui introduit une confusion avec « orthodoxe orientale ».</ref> » (''Eastern Orthodox'' en anglais)<ref name="Arj6981"/>, c'est-à-dire la communion des [[Églises des sept conciles]], se qualifie elle-même d'« Église orthodoxe »<ref name="Dal/leg"/>. Elle représente l'une des trois confessions majeures du christianisme, avec le [[catholicisme]] et le [[protestantisme]]<ref name="Clém">[[Olivier Clément (écrivain)|Olivier Clément]], Jean Gouillard et [[Bernard Dupuy]],[https://www.universalis.fr/encyclopedie/eglise-orthodoxe/ « Église orthodoxe »], ''[[Encyclopædia Universalis]]''.</ref>, et réunit 12% des 2,4 milliards de chrétiens. Selon l'''Atlas du christianisme mondial'', la population orthodoxe compte près de 275 millions de fidèles en 2010<ref name="Arj63">[[Antoine Arjakovsky]], ''Qu'est-ce que l'orthodoxie ?'', {{coll.|Folio essais}}, 2013, p. 63 ''sq''.</ref>. La majorité d'entre eux (177 millions) vit en Europe de l'Est, dont plus de 110 millions en Russie<ref name="Arj63"/>. Ces chiffres augmentent ensuite jusqu'à un total de 283,1 millions<ref name="Pew28">{{Lien web|langue = en|auteur=[[Pew Research Center]]|titre = Global Christianity : A Report on the Size and Distribution of the World’s Christian Population|url = http://www.pewforum.org/files/2011/12/Christianity-fullreport-web.pdf|site = pewforum.org|date = décembre 2011|passage=28|consulté le = septembre 2014}}.</ref>.


L'[[Église orthodoxe]] (ou ensemble des Églises « byzantino-slaves »), se divise en :
L'[[Église orthodoxe]] (ou ensemble des Églises « byzantino-slaves »), se divise en :
Ligne 69 : Ligne 71 :
=== Églises catholiques orientales ===
=== Églises catholiques orientales ===
[[File:Netofa204.jpg|thumb|[[Laure (monachisme)|Laure]] [[melkite]] de Netofa ([[Israël]]).]]
[[File:Netofa204.jpg|thumb|[[Laure (monachisme)|Laure]] [[melkite]] de Netofa ([[Israël]]).]]
Les [[Églises catholiques orientales]] (improprement nommées « uniates ») font pleinement partie de l'[[Église catholique]] (Église des 21 conciles). Elles sont « romaines » mais de rite non latin.
Les [[Églises catholiques orientales]] (improprement nommées « uniates ») font pleinement partie de l'[[Église catholique]] (Église des 21 conciles). Elles sont « romaines » mais de rite non latin.
* ''tradition alexandrine / abyssinienne'' : [[Église catholique copte]], [[Église catholique éthiopienne]], [[Église catholique érythréenne]] ;
* ''tradition alexandrine / abyssinienne'' : [[Église catholique copte]], [[Église catholique éthiopienne]], [[Église catholique érythréenne]] ;
* ''tradition syriaque'' : [[Église catholique syriaque]] (Proche-Orient), [[Église maronite]] (Liban), [[Église catholique chaldéenne]] (Irak), [[Église catholique syro-malabare]] (Kerala, Inde), [[Église catholique syro-malankare]] (Kerala, Inde) ;
* ''tradition syriaque'' : [[Église catholique syriaque]] (Proche-Orient), [[Église maronite]] (Liban), [[Église catholique chaldéenne]] (Irak), [[Église catholique syro-malabare]] (Kerala, Inde), [[Église catholique syro-malankare]] (Kerala, Inde) ;
Ligne 76 : Ligne 78 :


Selon l'''[[Annuaire pontifical]]'', les Églises catholiques orientales comptent 18 millions de fidèles, soit 1,5% des catholiques, qui sont plus de 1,2 milliard en tout.
Selon l'''[[Annuaire pontifical]]'', les Églises catholiques orientales comptent 18 millions de fidèles, soit 1,5% des catholiques, qui sont plus de 1,2 milliard en tout.

Quelques Églises orientales se rattachent également à l'ensemble des [[Protestantisme|Églises protestantes]], notamment en [[Chrétiens de saint Thomas|Inde]] (par exemple, l'[[Église malankare Mar Thoma]]).


Certains de ces fidèles forment aujourd'hui une partie des [[chrétiens d'Orient]], qui sont environ 11 millions en totalité.
Certains de ces fidèles forment aujourd'hui une partie des [[chrétiens d'Orient]], qui sont environ 11 millions en totalité.
Ligne 83 : Ligne 83 :
== Chronologie ==
== Chronologie ==
* [[301]] (ou [[314]]) : conversion de l'[[Arménie]] au [[christianisme]]. Ce pays devient le premier État officiellement chrétien, avant même l'[[Empire romain]].
* [[301]] (ou [[314]]) : conversion de l'[[Arménie]] au [[christianisme]]. Ce pays devient le premier État officiellement chrétien, avant même l'[[Empire romain]].
* Vers [[335]] le moine [[Cosmas Indicopleustès]] trouve des communautés chrétiennes en [[Inde]] méridionale et à [[Ceylan]]<ref>Jacques-Paul Migne, ''Troisième et dernière Encyclopédie théologique'', vol. 53, 1837 - [https://books.google.fr/books?id=QecqAAAAYAAJ&dq=Olopan%20chine&hl=fr&pg=PT598#v=onepage&q=Olopan%20chine&f=false]</ref>.
* [[424]] : les Églises de [[Mésopotamie (province romaine)|Mésopotamie]] et de [[Sassanides|Perse]] se proclament indépendantes, pour ne plus être soupçonnées de soutenir l'Empire romain ; ainsi est née l'[[Église de l'Orient]].
* [[424]] : les Églises de [[Mésopotamie (province romaine)|Mésopotamie]] et de [[Sassanides|Perse]] se proclament indépendantes, pour ne plus être soupçonnées de soutenir l'Empire romain ; ainsi est née l'[[Église de l'Orient]].
* [[431]] : les thèses [[nestorianisme|nestoriennes]] sont considérées comme hérétiques au [[concile d'Éphèse]]. Les nestoriens affirment que deux personnes différentes coexistent en Jésus-Christ : l'une divine et parfaite, l'autre humaine et faillible.
* [[431]] : les thèses [[nestorianisme|nestoriennes]] sont considérées comme hérétiques au [[concile d'Éphèse]]. Les nestoriens affirment que deux personnes différentes coexistent en Jésus-Christ : l'une divine et parfaite, l'autre humaine et faillible.
* [[451]] : le [[concile de Chalcédoine]] proclame l'unique personne du Christ en deux natures, divine et humaine. Ce dogme, accepté par la majorité des Églises tant en Occident qu'en Orient (de la [[Grèce]] au [[Caucase]]), est rejeté par certaines Églises d'Orient, celles dites « des [[Églises des trois conciles|trois conciles]] », et appelées à tort « [[Monophysisme|monophysites]] ».
* [[451]] : le [[concile de Chalcédoine]] proclame l'unique personne du Christ en deux natures, divine et humaine. Ce dogme, accepté par la majorité des Églises tant en Occident qu'en Orient (de la [[Grèce]] au [[Caucase]]), est rejeté par certaines Églises d'Orient, celles dites « des [[Églises des trois conciles|trois conciles]] », et appelées à tort « [[Monophysisme|monophysites]] ».
* [[484]] : l'Église de l'Orient adopte le [[nestorianisme]] comme doctrine officielle.
* [[484]] : l'Église de l'Orient adopte le [[nestorianisme]] comme doctrine officielle.
* {{VIIe s}} - {{VIIIe siècle}}s : trois des centres du christianisme oriental (Alexandrie, Antioche et Jérusalem) tombent aux mains des [[islam|musulmans]] : la vie chrétienne y continue, avec le statut de ''[[dhimmi]]s'' (« protégés »), mais seules [[Patriarcat œcuménique de Constantinople|Constantinople]] et Rome gardent leur liberté politique.
* {{VIIe s}} - {{VIIIe siècle}}s : trois des centres du christianisme oriental (Alexandrie, Antioche et Jérusalem) tombent aux mains des [[islam|musulmans]] : la vie chrétienne y continue, avec le statut de ''[[dhimmi]]s'' (« protégés »), mais seules [[Patriarcat œcuménique de Constantinople|Constantinople]] et Rome gardent leur liberté politique.
* [[687]] : l'[[Église maronite]] rompt avec Constantinople.
* [[687]] : l'[[Église maronite]] rompt avec Constantinople.
* {{IXe siècle}} : évangélisation des peuples [[slaves]]. Les Slaves occidentaux (au sens géographiques, non linguistique : Polonais, Tchèques, Slovaques, Slovènes, Croates) se rattachent à Rome, les Slaves orientaux (Serbes, Bulgares et [[Rus' de Kiev]]) à Constantinople.
* {{IXe siècle}} : évangélisation des peuples [[slaves]]. Les Slaves occidentaux (au sens géographique, non linguistique : Polonais, Tchèques, Slovaques, Slovènes, Croates) se rattachent à Rome, les Slaves orientaux (Serbes, Bulgares et [[Rus' de Kiev]]) à Constantinople.
* [[1054]] : lors du [[Schisme de 1054]], Constantinople et Rome s'excommunient mutuellement. Les Églises restées en « [[Églises des sept conciles|communion des sept conciles]] » (dont [[Patriarcat œcuménique de Constantinople|Constantinople]] est le principal centre) constituent l'« [[Église orthodoxe]] », tandis que l'Église de Rome, appelée « [[Église catholique]] », aura encore 14 conciles.
* [[1054]] : lors du [[Schisme de 1054]], Constantinople et Rome s'excommunient mutuellement. Les Églises restées en « [[Églises des sept conciles|communion des sept conciles]] » (dont [[Patriarcat œcuménique de Constantinople|Constantinople]] est le principal centre) constituent l'« [[Église orthodoxe]] », tandis que l'Église de Rome, appelée « [[Église catholique]] », aura encore 14 conciles.
* [[1182]] : l'[[Église maronite]] entre en communion avec Rome lors des croisades : c'est la plus ancienne des « [[Églises catholiques orientales]] ».
* [[1182]] : l'[[Église maronite]] entre en communion avec Rome lors des croisades : c'est la plus ancienne des « [[Églises catholiques orientales]] ».
Ligne 96 : Ligne 97 :
* [[1589]] : création du [[Patriarcat de Moscou et de toute la Russie|patriarcat de Moscou]] qui se proclame « [[Troisième Rome (Moscou)|troisième Rome]] » (la seconde étant Constantinople) et nouveau centre de l'[[orthodoxie]]. Désormais, la moitié des chrétiens orthodoxes vivent sous domination [[musulman]]e (essentiellement [[Empire ottoman|turque ottomane]]) : seuls y échappent les habitants des trois principautés roumanophones (vassales, elles aussi, des turcs, mais autonomes) de [[Principauté de Transylvanie (XIe siècle-1711)|Transylvanie]], [[Principauté de Moldavie|Moldavie]], [[Principauté de Valachie|Valachie]], et ceux de la [[Empire russe|Russie]]. Dès lors, la Russie se pose en championne et protectrice de tous les orthodoxes.
* [[1589]] : création du [[Patriarcat de Moscou et de toute la Russie|patriarcat de Moscou]] qui se proclame « [[Troisième Rome (Moscou)|troisième Rome]] » (la seconde étant Constantinople) et nouveau centre de l'[[orthodoxie]]. Désormais, la moitié des chrétiens orthodoxes vivent sous domination [[musulman]]e (essentiellement [[Empire ottoman|turque ottomane]]) : seuls y échappent les habitants des trois principautés roumanophones (vassales, elles aussi, des turcs, mais autonomes) de [[Principauté de Transylvanie (XIe siècle-1711)|Transylvanie]], [[Principauté de Moldavie|Moldavie]], [[Principauté de Valachie|Valachie]], et ceux de la [[Empire russe|Russie]]. Dès lors, la Russie se pose en championne et protectrice de tous les orthodoxes.
* [[1596]] : par l'[[union de Brest]], une [[Église grecque-catholique ukrainienne|partie des orthodoxes ukrainiens]] s'unit à Rome, tout en conservant le rite byzantin. Ils forment la troisième [[Églises catholiques orientales|Église catholique orientale]].
* [[1596]] : par l'[[union de Brest]], une [[Église grecque-catholique ukrainienne|partie des orthodoxes ukrainiens]] s'unit à Rome, tout en conservant le rite byzantin. Ils forment la troisième [[Églises catholiques orientales|Église catholique orientale]].
* [[1697]] : par l'union d'[[Alba-Iulia]], une [[Église grecque-catholique roumaine|partie des orthodoxes roumains]] s'unit à Rome, tout en conservant le rite byzantin. Ils forment la quatrième [[Églises catholiques orientales|Églisecatholique orientale]].
* [[1697]] : par l'union d'[[Alba-Iulia]], une [[Église grecque-catholique roumaine|partie des orthodoxes roumains]] s'unit à Rome, tout en conservant le rite byzantin. Ils forment la quatrième [[Églises catholiques orientales|Église catholique orientale]].
* {{XVIIe siècle}} : grâce aux efforts des maronites, l'autorité de Rome est reconnue par une partie de l'[[Patriarcat orthodoxe d'Antioche|Église orthodoxe d'Antioche]] (chalcédonienne), de l'[[Église syriaque orthodoxe|Église syro-jacobite]] (monophysite) et du [[catholicossat arménien de Cilicie]] ([[Miaphysisme|miaphysite]]). Ainsi se créent les [[Église grecque-catholique melkite|Églises grecque-catholique melkite]], [[Église catholique syriaque|catholique syriaque]] et [[Église catholique arménienne|catholique arménienne]], ce qui porte le nombre des Églises catholiques orientales à 7.
* {{XVIIe siècle}} : grâce aux efforts des maronites, l'autorité de Rome est reconnue par une partie de l'[[Patriarcat orthodoxe d'Antioche|Église orthodoxe d'Antioche]] (chalcédonienne), de l'[[Église syriaque orthodoxe|Église syro-jacobite]] (monophysite) et du [[catholicossat arménien de Cilicie]] ([[Miaphysisme|miaphysite]]). Ainsi se créent les [[Église grecque-catholique melkite|Églises grecque-catholique melkite]], [[Église catholique syriaque|catholique syriaque]] et [[Église catholique arménienne|catholique arménienne]], ce qui porte le nombre des Églises catholiques orientales à 7.
* {{XIXe siècle}} : la pression de la Russie et l'affaiblissement de l'Empire turc aboutissent à la libération progressive des chrétiens orientaux du [[Caucase]] et des [[Balkans]] ; ceux d'[[Anatolie]], en revanche ([[Grecs]] et [[Arméniens]] pour l'essentiel), restent sous domination turque, et sont expulsés de Turquie au début du {{XXe siècle}} en application du [[Traité de Lausanne (1923)|traité de Lausanne]].
* {{XIXe siècle}} : la pression de la Russie et l'affaiblissement de l'Empire turc aboutissent à la libération progressive des chrétiens orientaux du [[Caucase]] et des [[Balkans]] ; ceux d'[[Anatolie]], en revanche ([[Grecs]] et [[Arméniens]] pour l'essentiel), restent sous domination turque, et sont expulsés de Turquie au début du {{XXe siècle}} en application du [[Traité de Lausanne (1923)|traité de Lausanne]].
* {{XXe siècle}} et {{XXIe siècle}} : l'augmentation de la tension internationale, à la suite de l'opposition [[Israël|Israéliens]]/[[Palestine|Palestiniens]] et, par le jeu des alliances et des solidarités, [[Occident chrétien|Occidentaux chrétiens]]/[[Civilisation arabo-musulmane|monde musulman]], aboutit au Proche et Moyen-Orient à une diminution de la tolérance des majorités musulmanes envers les minorités chrétiennes en [[Égypte]], [[Syrie]], [[Irak]], [[Iran]] et [[Azerbaïdjan]], d'où une émigration continue des chrétiens, surtout les catholiques [[Église grecque-catholique melkite|melkites]], [[Église catholique syriaque|syriaques]] et [[Église catholique arménienne|arméniens]], liés à Rome et donc souvent considérés comme des agents d'influence de l'Occident<ref>[[Œuvre d'Orient]], [http://www.oeuvre-orient.fr/ site officiel]</ref>{{,}}<ref>''[[La Croix]]'', [http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2308714&rubId=786 article de 2007]</ref>{{,}}<ref>[[Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge]], [http://www.saint-serge.net/article.php3?id_article=428 « L'Œuvre d'Orient »].</ref>.
* {{XXe siècle}} et {{XXIe siècle}} : l'augmentation de la tension internationale, à la suite de l'opposition [[Israël|Israéliens]]/[[Palestiniens]] et, par le jeu des alliances et des solidarités, [[Occident chrétien|Occidentaux chrétiens]]/[[Civilisation arabo-musulmane|monde musulman]], aboutit au Proche et Moyen-Orient à une diminution de la tolérance des majorités musulmanes envers les minorités chrétiennes en [[Égypte]], [[Syrie]], [[Irak]], [[Iran]] et [[Azerbaïdjan]], d'où une émigration continue des chrétiens, surtout les catholiques [[Église grecque-catholique melkite|melkites]], [[Église catholique syriaque|syriaques]] et [[Église catholique arménienne|arméniens]], liés à Rome et donc souvent considérés comme des agents d'influence de l'Occident<ref>[[Œuvre d'Orient]], [http://www.oeuvre-orient.fr/ site officiel]</ref>{{,}}<ref>''[[La Croix]]'', [http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2308714&rubId=786 article de 2007]</ref>{{,}}<ref>[[Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge]], [http://www.saint-serge.net/article.php3?id_article=428 « L'Œuvre d'Orient »].</ref>.


== Évolution au {{s-|XXI}} ==
== Évolution au {{s-|XXI}} ==
=== Europe orientale ===
=== Europe orientale ===
{{détail|Église orthodoxe|Christianisme orthodoxe}}
{{détail|Église orthodoxe|Christianisme orthodoxe}}
[[Fichier:Kyjiv sofienkathedrale.jpg|left|thumb|[[Cathédrale Sainte-Sophie de Kiev]].]]
[[Fichier:Дзвіниця собору Святої Софії в Києві, Україна.jpg|left|thumb|[[Cathédrale Sainte-Sophie de Kiev]].]]


La fin de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] et de la domination russo-soviétique en Europe centrale et orientale a permis une nouvelle liberté religieuse et un renouveau des Églises orthodoxes et catholiques orientales dans cette région. Cela ne va pas sans situations conflictuelles.
La fin de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] et de la domination russo-soviétique en Europe centrale et orientale a permis une nouvelle liberté religieuse et un renouveau des Églises orthodoxes et catholiques orientales dans cette région. Cela ne va pas sans situations conflictuelles.
Ligne 122 : Ligne 123 :


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==

=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* [[Antoine Arjakovsky]], ''Qu'est-ce que l'orthodoxie ?'', Folio/Essais, 2013 {{ISBN|978-2-07-043772-6}}
* [[Antoine Arjakovsky]], ''Qu'est-ce que l'orthodoxie ?'', {{coll.|Folio essais}}, 2013 {{ISBN|978-2-07-043772-6}}
* Julius Assfalg et Paul Krüger, ''Petit dictionnaire de l'Orient chrétien'', Brepols, [[Turnhout]], 1991 {{ISBN|2503500625}}
* Julius Assfalg et Paul Krüger, ''Petit dictionnaire de l'Orient chrétien'', Brepols, [[Turnhout]], 1991 {{ISBN|2503500625}}
* Ghislain Brunel (dir.), ''La présence latine en Orient au Moyen Âge'', Centre historique des Archives nationales / Champion (col. Documents inédits des Archives nationales), Paris, 2000 {{ISBN|2745304097}}
* Ghislain Brunel (dir.), ''La présence latine en Orient au Moyen Âge'', Centre historique des Archives nationales / Champion (col. Documents inédits des Archives nationales), Paris, 2000 {{ISBN|2745304097}}
* Henri-Irénée Dalmais et [[Hervé Legrand]], [https://www.universalis.fr/encyclopedie/eglises-chretiennes-d-orient/ « Églises chrétiennes d'Orient »], ''[[Encyclopædia Universalis]]''
* Henri-Irénée Dalmais et [[Hervé Legrand]], [https://www.universalis.fr/encyclopedie/eglises-chretiennes-d-orient/ « Églises chrétiennes d'Orient »], ''[[Encyclopædia Universalis]]''
* Alain Ducellier, ''Byzance et le monde orthodoxe'', Armand Colin (col. U), Paris, 1997 ({{3e}} éd.) {{ISBN|2200015216}}
* Alain Ducellier, ''Byzance et le monde orthodoxe'', Armand Colin (col. U), Paris, 1997 ({{3e}} éd.) {{ISBN|2200015216}}
* Alain Ducellier, ''Chrétiens d'Orient et Islam au Moyen Âge {{sp-|VII|e|-|XV|e}}'', Armand Colin (col. U), Paris, 1999 {{ISBN|2200014481}}
* Alain Ducellier, ''Chrétiens d'Orient et Islam au Moyen Âge {{sp-|VII|e|-|XV|e}}'', Armand Colin (col. U), Paris, 1999 {{ISBN|2200014481}}
Ligne 138 : Ligne 138 :
* [[Kallistos Ware]], ''L'Orthodoxie, l'Église des sept conciles'', Cerf, 2002 {{ISBN|2204071021}}
* [[Kallistos Ware]], ''L'Orthodoxie, l'Église des sept conciles'', Cerf, 2002 {{ISBN|2204071021}}
* François Thual, ''Géopolitique de l'orthodoxie'', Dunod, 1993 {{ISBN|2100020722}}
* François Thual, ''Géopolitique de l'orthodoxie'', Dunod, 1993 {{ISBN|2100020722}}
* [[Raphaëlle Ziadé]], ''L'art des chrétiens d'Orient. De l'Euphrate au Nil'', Citadelles & Mazenod, 2022 {{ISBN|2850888842}}

=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[École théologique d'Antioche]]
* [[Littérature syriaque]], [[École théologique d'Édesse]], [[École théologique de Nisibe]]
* [[Littérature syriaque]], [[École théologique d'Édesse]], [[École théologique de Nisibe]]
* {{Lien|langue=en|trad=Eastern Christian monasticism|Monachisme chrétien oriental}}
* {{Lien|langue=en|trad=Eastern Christian monasticism|Monachisme chrétien oriental}}
** {{Lien|langue=en|trad=Christian monasticism before 451|fr=Monachisme chrétien oriental avant 451}}
** {{Lien|langue=en|trad=Christian monasticism before 451|fr=Monachisme chrétien oriental avant 451}}
** {{Lien|langue=en|trad=Coptic monasticism|fr=Monachisme copte}}
** {{Lien|langue=en|trad=Coptic monasticism|fr=Monachisme copte}}
** [[Pères du désert]], {{Lien|langue=en|trad=Cappadocian Fathers|fr=Pères de Cappadoce}}
** [[Pères du désert]], [[Pères cappadociens]]
** ''[[Philocalie des Pères neptiques]]''
** ''[[Philocalie des Pères neptiques]]''
* {{Lien|langue=en|trad=History of Eastern Christianity|fr=Histoire du christianisme oriental}}
* [[Chrétiens de saint Thomas]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Liens}}
* {{fr}} [http://fr.hristianstvo.ru/ Christianisme orthodoxe.ru - l'annuaire des sites web orthodoxes]
* [http://fr.hristianstvo.ru/ Annuaire des sites web orthodoxes], Christianisme orthodoxe.ru
* {{en}} [http://www.cnewa.org/generalpg-verus.aspx?pageID=182 CNEWA - Présentation générale]
* {{en}} [https://cnewa.org/about/ Agence du Vatican fournissant des fonds pour les Églises orientales], site du Cnewa
* {{en}} [http://pa.photoshelter.com/c/enricomartino/gallery/Middle-East-Christian-Churches-The-Living-Stones/G0000Iz3AUSXebjE/ Reportage sur les Églises orientales par Enrico Martino]
* {{en}} [https://www.enricomartino.eu/gallery/Middle-East-Eastern-Churches-The-living-stones/G0000bFkeMfj86dc Reportage sur les Églises orientales] par le photographe [[Enrico Martino]]
* {{fr}} J.Anciberro, [http://www.temoignagechretien.fr/MEDIAS/ARTICLES/FICHIERS/2102-ARTFJ_-L1-1036-L2-1036-982.pdf Les Églises d'Orient en un seul (grand) tableau], [[Témoignage chrétien]], oct. 2010
* [http://www.temoignagechretien.fr/MEDIAS/ARTICLES/FICHIERS/2102-ARTFJ_-L1-1036-L2-1036-982.pdf Les Églises d'Orient en un seul (grand) tableau], article de Jérôme Anciberro, [[Témoignage chrétien]] (10/2010)


{{Palette|Docteurs de l'Église catholique|Christianisme ancien|Églises des trois conciles|Églises des deux conciles|Églises catholiques orientales|Églises des sept conciles}}
{{Palette|Docteurs de l'Église catholique|Christianisme ancien|Églises des trois conciles|Églises des deux conciles|Églises catholiques orientales|Églises des sept conciles}}
Ligne 158 : Ligne 164 :
[[Catégorie:Christianisme orthodoxe]]
[[Catégorie:Christianisme orthodoxe]]
[[Catégorie:Catholicisme]]
[[Catégorie:Catholicisme]]
[[Catégorie:Chrétiens d'Orient|*]]

Dernière version du 9 mai 2024 à 13:49

Le christianisme oriental regroupe plusieurs branches du christianisme et différentes confessions : les Églises antéchalcédoniennes (telles que les églises des trois conciles et les églises de l'Orient), l'Église orthodoxe et les Églises catholiques orientales.

L'« Orient chrétien » (en rose et violet pâle) aux XIIe – XIIIe siècles.

Les historiens emploient cette expression pour désigner la chrétienté de l'Europe orientale après le schisme de 1054, par opposition au « christianisme occidental ». Cette rupture, qui a vu se définir un Occident « latin » et un Orient « byzantin », a eu des répercussions à la fois politiques et théologiques.

L'Église orthodoxe, avec ses quelque 280 millions de fidèles au début du XXIe siècle, forme une communauté largement majoritaire parmi les communautés issues de ce christianisme oriental.

Les « chrétiens d'Orient », quant à eux, sont des chrétiens de diverses confessions (antéchalcédoniens, orthodoxes, catholiques, protestants) qui vivent au Proche et au Moyen-Orient. Ils représentent une petite minorité de 10 à 11 millions de personnes.

Les Églises chrétiennes d'Orient, ou, Églises orientales, sont les communautés chrétiennes qui se sont formées et organisées au cours des siècles dans la partie orientale de l'Empire romain[1]. Les villes de Jérusalem, d'Antioche et d'Alexandrie jouent le rôle de capitales ecclésiastiques.

Chapelle copte du Saint-Sépulcre, à Jérusalem.

En 330, l'empereur Constantin Ier transfère la capitale de l'empire de Rome à Constantinople (rebaptisée Nea Roma, « Nouvelle Rome »), qui devient un grand foyer intellectuel. À Rome, première capitale impériale, l'évêque de la capitale impériale (qui fait remonter la fondation de son Église à l'apôtre Pierre) a rang de patriarche, avec les titres (initialement purement honorifiques) de « pontife » et de « premier parmi ses pairs » (en latin Primum inter pares). Le premier concile de Constantinople en 381 place le siège de Constantinople au second rang, juste après celui de Rome.

On aboutit alors à la Pentarchie : les cinq centres historiques de Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem (dans leur ordre de préséance et de primauté). En dehors de l'Empire romain, les chrétiens sont libres de s'organiser en Églises indépendantes.

Le monde chrétien connaît ensuite plusieurs controverses christologiques, ainsi que des bouleversements idéologiques et politiques.

Présentation

[modifier | modifier le code]
Basilique Sainte-Sophie de Constantinople.
Débat entre catholiques latins et chrétiens orientaux, 1290.

Les différends théologiques apparus lors des conciles d'Éphèse en 431 (proclamation de Marie en tant que Théotokos, « mère de Dieu ») et de Chalcédoine en 451 (proclamation de la double nature du Christ, vrai Dieu et vrai Homme) ont conduit à la naissance de plusieurs traditions au sein du christianisme[2].

À partir du Ve siècle, les Églises orientales se subdivisent en deux groupes : les Églises antéchalcédoniennes (ou non chalcédoniennes, ou encore orientales anciennes) et les Églises chalcédoniennes[1],[3].

Églises antéchalcédoniennes (ou orthodoxes orientales)

[modifier | modifier le code]

Les Églises antéchalcédoniennes, ou « non chalcédoniennes », ou encore « orthodoxes orientales »[3] se répartissent en deux communautés : les Églises dites « nestoriennes » et les Églises dites « monophysites »[1],[4]. La dénomination la plus courante de ces deux ensembles est devenue, respectivement, celle d'Églises des deux conciles et d'Églises des trois conciles.

Églises des deux conciles

[modifier | modifier le code]

La communauté des Églises des deux conciles n'a accepté que les deux premiers conciles œcuméniques de la « Grande Église », d'où son appellation « des deux conciles ». Parfois nommée « nestorienne » (ou Église apostolique d'Orient), elle se développe à partir du Ve siècle au sein de l'Empire perse puis du califat de Bagdad. Elle a adopté le symbole de Nicée-Constantinople et récuse les décisions ultérieures, dont le titre de Théotokos pour désigner la Vierge Marie[1].

Les Églises des deux conciles comprennent :

Elles comptent en tout environ 250 000 baptisés.

Certains de ces fidèles forment aujourd'hui une partie des 11 millions de chrétiens d'Orient.

Églises des trois conciles

[modifier | modifier le code]

Les Églises des trois conciles (anciennement « orthodoxes orientales », Oriental Orthodox en anglais) ont accepté le troisième concile œcuménique (celui d'Éphèse, en 431), d'où leur appellation « des trois conciles », et refusé le quatrième (celui de Chalcédoine, en 451, qui condamne le monophysisme). Parfois nommées « monophysites »[5], elles comprennent :

Elles comptent en tout environ 60 millions de baptisés.

Certains de ces fidèles forment aujourd'hui une partie des chrétiens d'Orient, qui sont environ 11 millions en totalité.

L'ensemble antéchalcédonien

[modifier | modifier le code]

Les Églises des deux et des trois conciles récusent la christologie du concile de Chalcédoine (451)[1],[6] (qui condamne le monophysisme et affirme l'existence de deux natures, divine et humaine, en la personne unique de Jésus-Christ), ce qui leur vaut l'appellation d'« antéchalcédoniennes ».

Elles ne font pas partie de l'Église orthodoxe proprement dite[6] mais sont en dialogue avec elle[7]. Odon Vallet souligne qu'elles « ont affirmé de nettes différences dogmatiques et ne sont donc pas orthodoxes »[8].

L'ensemble des Églises antéchalcédoniennes compte un peu plus de 60 millions de fidèles[9].

Église orthodoxe (ou orthodoxe chalcédonienne)

[modifier | modifier le code]
Cathédrale du Christ-Sauveur (Moscou), reconstruite dans les années 1990.

L'Église orthodoxe, ou « orthodoxe chalcédonienne[10] » (Eastern Orthodox en anglais)[3], c'est-à-dire la communion des Églises des sept conciles, se qualifie elle-même d'« Église orthodoxe »[1]. Elle représente l'une des trois confessions majeures du christianisme, avec le catholicisme et le protestantisme[11], et réunit 12% des 2,4 milliards de chrétiens. Selon l'Atlas du christianisme mondial, la population orthodoxe compte près de 275 millions de fidèles en 2010[9]. La majorité d'entre eux (177 millions) vit en Europe de l'Est, dont plus de 110 millions en Russie[9]. Ces chiffres augmentent ensuite jusqu'à un total de 283,1 millions[12].

L'Église orthodoxe (ou ensemble des Églises « byzantino-slaves »), se divise en :

Églises catholiques orientales

[modifier | modifier le code]
Laure melkite de Netofa (Israël).

Les Églises catholiques orientales (improprement nommées « uniates ») font pleinement partie de l'Église catholique (Église des 21 conciles). Elles sont « romaines » mais de rite non latin.

Selon l'Annuaire pontifical, les Églises catholiques orientales comptent 18 millions de fidèles, soit 1,5% des catholiques, qui sont plus de 1,2 milliard en tout.

Certains de ces fidèles forment aujourd'hui une partie des chrétiens d'Orient, qui sont environ 11 millions en totalité.

Chronologie

[modifier | modifier le code]

Évolution au XXIe siècle

[modifier | modifier le code]

Europe orientale

[modifier | modifier le code]
Cathédrale Sainte-Sophie de Kiev.

La fin de l'Union soviétique et de la domination russo-soviétique en Europe centrale et orientale a permis une nouvelle liberté religieuse et un renouveau des Églises orthodoxes et catholiques orientales dans cette région. Cela ne va pas sans situations conflictuelles.

La situation est particulièrement complexe en Ukraine et en Roumanie avec la restauration des églises grecque-catholique ukrainienne et grecque-catholique roumaine (qui avaient été liquidées en 1946 au bénéfice respectivement des églises orthodoxe russe et orthodoxe roumaine) et avec la création de plusieurs Églises orthodoxes nouvelles, ne voulant plus être inféodées aux hiérarchies en place à l'époque communiste. La tension tient aussi aux conflits à propos de la restitution de lieux de culte anciennement « Uniates », que les églises orthodoxes ont reçu du pouvoir communiste et qu'elles entendent conserver. L'Église orthodoxe russe, pour qui l'Ukraine fait partie de son territoire canonique traditionnel et qui se considère comme étant la seule héritière légitime de l'ancienne Rus' kievienne, suit cette évolution avec intérêt et préoccupation. Des évolutions similaires peuvent être observées en Biélorussie (où la liberté religieuse est très relative), en Moldavie et chez les Russes des pays baltes.

La Russie elle-même connaît de nombreux débats et situations conflictuelles (rôle et positionnement de l'Église orthodoxe officielle et de ses dirigeants pendant la période soviétique, rapports avec l'Église orthodoxe russe hors frontières, développement de l'Église grecque-catholique russe, la sortie de la clandestinité de l'« Église des catacombes », l'encadrement de la diaspora russe en Occident…).

Proche et Moyen-Orient

[modifier | modifier le code]

La tendance des dernières décennies est celle d'une émigration des chrétiens des pays du Proche- et du Moyen-Orient vers l'Europe occidentale, l'Amérique du Nord et l'Australie. Aujourd'hui, certaines Églises orientales peuvent pratiquement être considérées comme des « Églises en diaspora », à l'exemple de l'Église apostolique assyrienne de l'Orient dont le primat et la majorité des fidèles sont aujourd'hui installés en Occident. Ces départs de zones traditionnellement chrétiennes peuvent avoir différentes causes, économiques, politiques ou religieuses.

Les communautés une fois installées en Occident peuvent connaître des évolutions diverses : de l'assimilation et la perte de l'identité culturelle et religieuse, à la réaffirmation et au renouveau de cette identité.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d e et f Henri-Irénée Dalmais et Hervé Legrand, « Églises chrétiennes d'Orient », Encyclopædia Universalis.
  2. Jérémie Lanche, in La Vie, Paris, 6 septembre 2012.
  3. a b et c Antoine Arjakovsky, Qu'est-ce que l'orthodoxie ?, coll. « Folio essais », 2013, p. 69-81.
  4. Irénée-Henri Dalmais et Hervé Legrand, Encyclopædia Universalis, article « Églises chrétiennes d'Orient », § Le clivage chalcédonien.
  5. « Églises non chalcédoniennes », Encyclopædia Universalis.
  6. a et b Antoine Arjakovsky, Qu'est-ce que l'orthodoxie ?, Gallimard, coll. « Folio essais », 2013, p. 69-76.
  7. Syrian Orthodox Resources – Middle Eastern Oriental Orthodox Common Declaration
  8. Odon Vallet, Petit lexique des idées fausses sur les religions, Le Livre de poche, p. 141-142.
  9. a b et c Antoine Arjakovsky, Qu'est-ce que l'orthodoxie ?, coll. « Folio essais », 2013, p. 63 sq.
  10. Ou parfois « orthodoxe d'Orient », ce qui introduit une confusion avec « orthodoxe orientale ».
  11. Olivier Clément, Jean Gouillard et Bernard Dupuy,« Église orthodoxe », Encyclopædia Universalis.
  12. (en) Pew Research Center, « Global Christianity : A Report on the Size and Distribution of the World’s Christian Population », sur pewforum.org, (consulté en ), p. 28.
  13. Jacques-Paul Migne, Troisième et dernière Encyclopédie théologique, vol. 53, 1837 - [1]
  14. Œuvre d'Orient, site officiel
  15. La Croix, article de 2007
  16. Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, « L'Œuvre d'Orient ».

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Antoine Arjakovsky, Qu'est-ce que l'orthodoxie ?, coll. « Folio essais », 2013 (ISBN 978-2-07-043772-6)
  • Julius Assfalg et Paul Krüger, Petit dictionnaire de l'Orient chrétien, Brepols, Turnhout, 1991 (ISBN 2503500625)
  • Ghislain Brunel (dir.), La présence latine en Orient au Moyen Âge, Centre historique des Archives nationales / Champion (col. Documents inédits des Archives nationales), Paris, 2000 (ISBN 2745304097)
  • Henri-Irénée Dalmais et Hervé Legrand, « Églises chrétiennes d'Orient », Encyclopædia Universalis
  • Alain Ducellier, Byzance et le monde orthodoxe, Armand Colin (col. U), Paris, 1997 (3e éd.) (ISBN 2200015216)
  • Alain Ducellier, Chrétiens d'Orient et Islam au Moyen Âge VIIe – XVe siècle, Armand Colin (col. U), Paris, 1999 (ISBN 2200014481)
  • Anne-Marie Eddé, Françoise Micheau et Christophe Picard, Communautés chrétiennes en pays d'Islam du début du VIIe siècle au milieu du XIe siècle, SEDES, Paris, 1997 (ISBN 2718190353)
  • Raymond Janin, Les Églises et les rites orientaux, Letouzey & Ané, Paris, 1997 (ISBN 2706302062) (5e éd. avec compléments bibliographiques, 1re éd. 1922)
  • Pierre Maraval, Lieux saints et pèlerinages d'Orient : histoire et géographie, des origines à la conquête arabe, Cerf, Paris, 1985 (ISBN 2204022144)
  • Jean Meyendorff, Unité de l'Empire et divisions des chrétiens : l'Église de 450 à 680, Cerf, Paris, 1993 (ISBN 2204046469)
  • Jean Meyendorff et Aristeides Papadakis, L'Orient chrétien et l'essor de la papauté : l'Église de 1071 à 1453, Cerf, Paris, 2001 (ISBN 2204066710)
  • Jean Richard, La papauté et les missions d'Orient au Moyen Âge (XIIIe – XVe siècles), École française de Rome, Rome, 1998 (ISBN 2728305196)
  • Kallistos Ware, L'Orthodoxie, l'Église des sept conciles, Cerf, 2002 (ISBN 2204071021)
  • François Thual, Géopolitique de l'orthodoxie, Dunod, 1993 (ISBN 2100020722)
  • Raphaëlle Ziadé, L'art des chrétiens d'Orient. De l'Euphrate au Nil, Citadelles & Mazenod, 2022 (ISBN 2850888842)

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]