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« Richard de Fournival » : différence entre les versions

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'''Richard de Fournival''' né le {{Date de naissance|10|octobre|1201}} et mort le {{Date de décès|1|3|1260}}<ref>Ou 1259.</ref>, est un [[médecin]], [[alchimiste]], [[poète]], [[clerc]], et [[érudition|érudit]] français.
'''Richard de Fournival''' né le {{Date de naissance|10|octobre|1201}} à [[Amiens]] et mort le {{Date de décès|1|3|1260}}<ref>Ou 1259.</ref>, est un [[médecin]], [[alchimiste]], [[poète]] et [[érudition|érudit]] français.


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Origines et formation ===
=== Origines et formation ===
Fils de Roger de Fournival, Richard de Fournival, chanoine du [[chapitre cathédral]] d'[[Amiens]] en 1239, il devint chancelier de l’évêque. Il fut également chanoine de Rouen et chapelain du cardinal [[Robert Somercotes|Robert de Sommercote]].


Richard de Fournival, fils du médecin Roger de Fournival, devint chanoine du [[chapitre cathédral]] d'[[Amiens]] en [[1239]] puis chancelier de l’évêque d'Amiens, [[Arnoul de la Pierre]], son demi-frère, en [[1241]]. Il fut également chanoine de Rouen et chapelain du cardinal [[Robert Somercotes]].
On sait qu'il reçut l'autorisation de pratiquer la médecine et qu'il devint médecin des rois [[Philippe Auguste]] et [[Louis VIII Le Lion]]<ref>Emmanuel Poulle, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1987_num_145_2_450478, ''La date de naissance de Louis VIII''], Bibliothèque de l'école des chartes, 1987, volume 145, {{p.}}428</ref>.


On sait qu'il reçut l'autorisation de pratiquer la médecine et qu'il devint, comme son père avant lui, médecin du roi [[Philippe Auguste]] puis de [[Louis VIII Le Lion]]<ref>Emmanuel Poulle, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1987_num_145_2_450478, ''La date de naissance de Louis VIII''], Bibliothèque de l'école des chartes, 1987, volume 145, {{p.}}428</ref>.
D’une ouverture d’esprit et d’une science déjà [[Humanisme au XVIe siècle|humanistes]], fut un fin lettré et un bibliophile, il rassembla de nombreux manuscrits et composa divers traités didactiques qui constituèrent une part importante de la première [[Bibliothèque de la Sorbonne|bibliothèque de Sorbonne]].


En 1245, il participa au [[Premier concile de Lyon|concile de Lyon]] aux côtés du pape [[Innocent IV]].
Poursuivant la vieille tradition des bestiaires, lapidaires, plantaires et volucraires, il combine dans son ''Bestiaire d'Amours'' et de ''Responses'', vers 1245, (Œuvre en prose, ensuite mise en vers) la tradition typologique des bestiaires et la topique amoureuse des trouvères, donnant un sens érotique à des symboles animaux traditionnellement édifiants.

D’une ouverture d’esprit et d’une science déjà [[Humanisme au XVIe siècle|humanistes]], fin lettré et bibliophile, il rassembla de nombreux manuscrits et composa divers traités didactiques qui constituèrent une part importante de la première [[Bibliothèque de la Sorbonne]].

Poursuivant la vieille tradition des bestiaires, lapidaires, plantaires et volucraires, il combina dans son ''Bestiaire d'Amours'' et de ''Responses'', vers 1245, (Œuvre en prose, ensuite mise en vers) la tradition typologique des bestiaires et la topique amoureuse des trouvères, donnant un sens érotique à des symboles animaux traditionnellement édifiants.


=== Une œuvre littéraire originale ===
=== Une œuvre littéraire originale ===
[[File:Genova e pisa, richard de fornival, bestiaire d'amour, xiv sec., 01.JPG|thumb|300px|''Bestiaire d'amour'', XIV sec. ([[Florence]] - [[Bibliothèque Laurentienne]])]]
[[File:Genova e pisa, richard de fornival, bestiaire d'amour, xiv sec., 01.JPG|thumb|300px|''Bestiaire d'amour'', XIV sec. ([[Florence]] - [[Bibliothèque Laurentienne]])]]


La gravité de ses fonctions ecclésiastiques ne l’empêche pas de prendre [[Ovide]] pour maitre et il crée, au cours du second quart du {{s-|XIII}}, une œuvre en [[prose]] originale destinée à une fortune européenne considérable et immédiate, avec son ''Bestiaire d’Amour'', œuvre d’une invention ingénieuse, ayant pour objet d’exhorter les dames à aimer. Sur le modèle, mais en marge des [[bestiaire]]s moralisés, Richard adapte le symbolisme animal à une [[casuistique]] [[Amour courtois|courtoise]] qui illustre sous une forme pseudo-autobiographique les étapes et les infortunes d’une quête amoureuse. Une soixantaine d’animaux, empruntés à la tradition zoologique antique et médiévale, viennent fixer, par l’image autant que par la valeur emblématique que l’auteur leur impose, les postures et les démarches de l’amant sincère et de la dame.
La gravité de ses fonctions ecclésiastiques ne l’empêche pas de prendre [[Ovide]] pour maître et il crée, au cours du second quart du {{s-|XIII}}, une œuvre en [[prose]] originale destinée à une fortune européenne considérable et immédiate, avec son ''Bestiaire d’Amour'', œuvre d’une invention ingénieuse, ayant pour objet d’exhorter les dames à aimer<ref>{{Ouvrage|prénom1=Christopher|nom1=Lucken|titre=Le clerc au Moyen Âge|éditeur=Presses universitaires de Provence|collection=Senefiance|date=2014-01-17|pages totales=654|passage=401–416|isbn=978-2-8218-3609-9|lire en ligne=http://books.openedition.org/pup/2479|consulté le=2017-07-13}}</ref>. Sur le modèle, mais en marge des [[bestiaire]]s moralisés, Richard adapte le symbolisme animal à une [[casuistique]] [[Amour courtois|courtoise]] qui illustre sous une forme pseudo-autobiographique les étapes et les infortunes d’une quête amoureuse. Une soixantaine d’animaux, empruntés à la tradition zoologique antique et médiévale, viennent fixer, par l’image autant que par la valeur emblématique que l’auteur leur impose, les postures et les démarches de l’amant sincère et de la dame<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Universalis|prénom1=Encyclopædia|titre=RICHARD DE FOURNIVAL|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/richard-de-fournival/|site=Encyclopædia Universalis|consulté le=2017-07-13}}</ref>.


Parmi les nombreuses imitations et adaptations que le ''Bestiaire d’Amour'' a suscitées, la ''Response'' se distingue en donnant crédit à l’autobiographie, sous la forme d’un jeu parti parfois véhément en défense de « la dame », ou des femmes victimes des manœuvres de séduction masculines.
Parmi les nombreuses imitations et adaptations que le ''Bestiaire d’Amour'' a suscitées, la ''Response'' se distingue en donnant crédit à l’autobiographie, sous la forme d’un jeu parti parfois véhément en défense de « la dame », ou des femmes victimes des manœuvres de séduction masculines<ref>{{Article|auteur1=Craig Baker|titre=« Richard de Fournival, Le Bestiaire d’Amour et la Response du Bestiaire, éd. et trad. Gabriel Bianciotto »|périodique=, Cahiers de recherches médiévales et humanistes|date=2009, mis en ligne le 19 septembre 2009|lire en ligne=http://crm.revues.org/11646|pages=}}</ref>.


On lui doit ensuite des ''Conseils d’amour'', dialogue en prose ; un ''Traité de la puissance d’amour'', consistant en sept chansons ; enfin une ''Biblionomie ou description des livres de la Bibliothèque d’Amiens''.
On lui doit ensuite des ''Conseils d’amour'', dialogue en prose ; un ''Traité de la puissance d’amour'', consistant en sept chansons ; un traité sur les urines<ref>{{Ouvrage|auteur1=|titre=Ecrit, pouvoirs et société. Occident. XIIe-XIVe s.|passage=521|éditeur=Atlande|date=2020|isbn=978-2-35030-603-2|lire en ligne=}}</ref> ; enfin une ''Biblionomie ou description des livres de la Bibliothèque d’Amiens''<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|prénom1=Paulin|nom1=Paris|titre=Notice sur la vie et les ouvrages de Richard de Fournival|périodique=Bibliothèque de l'école des chartes|volume=2|numéro=1|date=1841|doi=10.3406/bec.1841.451576|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1841_num_2_1_451576|consulté le=2017-07-13|pages=32–56}}</ref>.


On lui a attribué à tort le roman anonyme ''Abladane''. On avait aussi sous son nom un poème latin en français, au {{s-|XIV}}, par [[Jean Lefèvre]], sous le titre ''La Vieille ou Les dernières amours d’Ovide''<ref> Edition by Hippolyte Cocheris (1861), La Vieille ou les dernières amours d'Ovide.</ref>.
On lui a attribué à tort le roman anonyme ''Abladane''. On avait aussi sous son nom un poème latin en français, au {{s-|XIV}}, par Jean Lefèvre, sous le titre ''La Vieille ou Les dernières amours d’Ovide''<ref> Edition by Hippolyte Cocheris (1861), La Vieille ou les dernières amours d'Ovide.</ref>.


== Le ''Bestiaire d'Amour'' ==
== Le ''Bestiaire d'Amour'' ==
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* Li cisnes (le [[cygne]])
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* Li chiens (le [[chien]])
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* Li singes chauciés (le [[singe]])
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== Galerie ==
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<center>'''La chasse à la licorne du bestiaire d'amour'''</center>
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
=== Ouvrages ===
=== Éditions des textes ===
* Le ''[[Bestiaire d'Amour]]'' et la ''Response du Bestiaire'' (vers 1250). Édition bilingue. Publication, traduction, présentation et notes par Gabriel Bianciotto. Éditions [[Honoré Champion]], 2009. 1 vol., 432 p., broché, 12,5 x 19&nbsp;cm, {{ISBN|978-2-7453-1832-9}}.
* Le ''[[Bestiaire d'Amour]]'' et la ''Response du Bestiaire'' (vers 1250). Édition bilingue. Publication, traduction, présentation et notes par Gabriel Bianciotto. Éditions [[Honoré Champion]], 2009. 1 vol., 432 p., broché, 12,5 x 19&nbsp;cm, {{ISBN|978-2-7453-1832-9}}.
* ''Speculum astronomiae'' (Le miroir d'astronomie, vers 1265), édi. par Paola Zambelli, Dordrecht, Kluwer Academic Publishing, 1992. (Attribué autrefois à [[Albert le Grand]] ; attribué à Richard de Fournival par Bruno Roy, 2000).
* ''Speculum astronomiae'' (Le miroir d'astronomie, vers 1265), édi. par Paola Zambelli, Dordrecht, Kluwer Academic Publishing, 1992. (Attribué autrefois à [[Albert le Grand]] ; attribué à Richard de Fournival par Bruno Roy, 2000).
* ''Biblionomia'' (vers 1250), édi. par Henri Omont, Imprimerie du Blanc-Pascal, 1885, 40 p.&nbsp;Catalogue de bibliothèque. Description de 162 manuscrits.
* ''Biblionomia'' (vers 1250), éd. par Henri Omont, Imprimerie du Blanc-Pascal, 1885, 40 p.&nbsp;Catalogue de bibliothèque. Description de 162 manuscrits.
* ''De vetula'' (De la vieille femme), éd. P. Klopsch, Leiden-Köln, Brill, 1967 ; éd. D. M. Robathan, Amsterdam, Hakkert, 1968. ''La vieille ou les dernières amours d'Ovide, poëme français du {{s-|XIV}} traduit du latin de Richard de Fournival par Jean Lefèvre'', édi. par H. Cocheris, Paris, 1864, LIV-293 p. Le manuscrit original est signé Ovidius mais il est de moins en moins accepté comme écrit par [[Ovide]] lui-même. On parle actuellement de l'écriture par le Speudo-Ovide. L'identité de ce Speudo-Ovide est discuté. C'est soit Richard de Fournival (le plus largement accepté) soit Jean Lefèvre ({{s-|XIII}}) qui ne serait pas le traducteur mais l'auteur dans ce cas.
* ''De vetula'' (De la vieille femme), éd. P. Klopsch, Leiden-Köln, Brill, 1967 ; éd. D. M. Robathan, Amsterdam, Hakkert, 1968<ref>{{Article|auteur=Simone Viarre|titre=The Pseudo-Ovidian « De Vetula », Text, Introduction and Notes by D. M. Robathan, 1968 [Compte-rendu]|périodique=[[Revue des études anciennes]]|volume= 71|date=1969|numéro=3-4|pages=581-582|url=https://www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1969_num_71_3_3854_t1_0581_0000_2}}.</ref>. ''La vieille ou les dernières amours d'Ovide, poëme français du {{s-|XIV}} traduit du latin de Richard de Fournival par Jean Lefèvre'', édition par H. Cocheris, Paris, 1864, LIV-293 p. Le manuscrit original est signé [[Ovide|Ovidius]] mais cette attribution et l'identité de ce Pseudo-Ovide est depuis longtemps discutée ; il s'agit soit de Richard de Fournival (identification la plus largement acceptée, proposée dès le {{s-|XV}} par [[Arnold Gheyloven]]<ref>{{Article|titre=Le ''De Vetula'' poème pseudo-ovidien|auteur=J. H. Mozley|périodique=Latomus|volume=2|numéro=1|date=janvier-mars 1938|pages=53-72|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/41516958?read-now=1#page_scan_tab_contents|accès url=inscription}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=Richard de Fournival, auteur du ''Speculum astronomie''|auteur=Bruno Roy|périodique=Archives d'histoire doctrinale et littéraire du Moyen Age|volume= 67|date=2000|pages=159-180|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/44403967|accès url=inscription|passage=166}}</ref>), soit de Jean Lefèvre ({{s-|XIII}}) qui ne serait pas le traducteur mais l'auteur dans ce cas.
* ''Nativitas''. Autobiographie astrologique.
* ''Nativitas''. Autobiographie astrologique.


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* sur la ''Biblionomia'' : L. Delisle, ''Le Cabinet des manuscrits'', Paris, 1874, p.&nbsp;520-535 ; "Étude sur la Biblionamia de Richard de Fournival", ''Recherches de théologie ancienne et médiévale'', t. XXX, abbaye du mont César, 1963 ; A. Birkenmajer, "La bibliothèque de Richard de Fournival", in ''Études d'histoire des sciences et de la philosophie du Moyen Âge'', Cracovie, 1970, t. I, p.&nbsp;117-215.
* sur la ''Biblionomia'' : L. Delisle, ''Le Cabinet des manuscrits'', Paris, 1874, p.&nbsp;520-535 ; "Étude sur la Biblionamia de Richard de Fournival", ''Recherches de théologie ancienne et médiévale'', t. XXX, abbaye du mont César, 1963 ; A. Birkenmajer, "La bibliothèque de Richard de Fournival", in ''Études d'histoire des sciences et de la philosophie du Moyen Âge'', Cracovie, 1970, t. I, p.&nbsp;117-215.
* sur le ''Speculum astronomiae'' : Bruno Roy, "Richard de Fournival, auteur du ''Speculum astronomiae''", ''Archives d'histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge'', 67 (2000), p.&nbsp;159-180 ; Paola Zambelli, ''The Speculum astronomiae ands its enigma. Astrology, Theology and Science in Albertus Magnus and his Contemporaries'' (1992), Springer, 2010, 384 p.
* sur le ''Speculum astronomiae'' : Bruno Roy, "Richard de Fournival, auteur du ''Speculum astronomiae''", ''Archives d'histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge'', 67 (2000), p.&nbsp;159-180 ; Paola Zambelli, ''The Speculum astronomiae ands its enigma. Astrology, Theology and Science in Albertus Magnus and his Contemporaries'' (1992), Springer, 2010, 384 p.

== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{autorité}}
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* [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1304386] Le bestiaire d'amour par Richard Fournival suivi de la Réponse de la dame], enrichi de 48 dessins gravés sur bois publiés pour la première fois d'après le manuscrit de la Bibliothèque impériale, par [[Célestin Hippeau]], professeur à la faculté des lettres de Caen, Paris, Auguste Aubry, 1860
* [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1304386] Le bestiaire d'amour par Richard Fournival suivi de la Réponse de la dame], enrichi de 48 dessins gravés sur bois publiés pour la première fois d'après le manuscrit de la Bibliothèque impériale, par [[Célestin Hippeau]], professeur à la faculté des lettres de Caen, Paris, Auguste Aubry, 1860
* [http://books.google.co.jp/books/pdf/Le_Bestiaire_d_amour__suivi_de_La_R__pon.pdf?id=p9cNAAAAQAAJ&output=pdf&sig=ACfU3U087Fg7ju8Qe6CYNm4y5McgSwdzXQ] Richard de Fournival, ''Le Bestiaire d'amour, suivi de La Réponse de la dame''
* [https://books.google.co.jp/books/pdf/Le_Bestiaire_d_amour__suivi_de_La_R__pon.pdf?id=p9cNAAAAQAAJ&output=pdf&sig=ACfU3U087Fg7ju8Qe6CYNm4y5McgSwdzXQ] Richard de Fournival, ''Le Bestiaire d'amour, suivi de La Réponse de la dame''
* [https://www.arlima.net/qt/richard_de_fournival.html Richard de Fournival]


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== Notes et références ==
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Dernière version du 24 mai 2024 à 10:26

Richard de Fournival
Description de cette image, également commentée ci-après
Représentation de Richard de Fournival dans le Chansonnier d'Arras.
Naissance
Amiens
Décès ou 1259
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Ancien français
Genres

Œuvres principales

  • Bestiaire d'Amour (vers 1250)
  • Response du Bestiaire (vers 1250)
  • Conseils d’amour
  • Traité de la puissance d’amour

Richard de Fournival né le à Amiens et mort le [1], est un médecin, alchimiste, poète et érudit français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et formation[modifier | modifier le code]

Richard de Fournival, fils du médecin Roger de Fournival, devint chanoine du chapitre cathédral d'Amiens en 1239 puis chancelier de l’évêque d'Amiens, Arnoul de la Pierre, son demi-frère, en 1241. Il fut également chanoine de Rouen et chapelain du cardinal Robert Somercotes.

On sait qu'il reçut l'autorisation de pratiquer la médecine et qu'il devint, comme son père avant lui, médecin du roi Philippe Auguste puis de Louis VIII Le Lion[2].

En 1245, il participa au concile de Lyon aux côtés du pape Innocent IV.

D’une ouverture d’esprit et d’une science déjà humanistes, fin lettré et bibliophile, il rassembla de nombreux manuscrits et composa divers traités didactiques qui constituèrent une part importante de la première Bibliothèque de la Sorbonne.

Poursuivant la vieille tradition des bestiaires, lapidaires, plantaires et volucraires, il combina dans son Bestiaire d'Amours et de Responses, vers 1245, (Œuvre en prose, ensuite mise en vers) la tradition typologique des bestiaires et la topique amoureuse des trouvères, donnant un sens érotique à des symboles animaux traditionnellement édifiants.

Une œuvre littéraire originale[modifier | modifier le code]

Bestiaire d'amour, XIV sec. (Florence - Bibliothèque Laurentienne)

La gravité de ses fonctions ecclésiastiques ne l’empêche pas de prendre Ovide pour maître et il crée, au cours du second quart du XIIIe siècle, une œuvre en prose originale destinée à une fortune européenne considérable et immédiate, avec son Bestiaire d’Amour, œuvre d’une invention ingénieuse, ayant pour objet d’exhorter les dames à aimer[3]. Sur le modèle, mais en marge des bestiaires moralisés, Richard adapte le symbolisme animal à une casuistique courtoise qui illustre sous une forme pseudo-autobiographique les étapes et les infortunes d’une quête amoureuse. Une soixantaine d’animaux, empruntés à la tradition zoologique antique et médiévale, viennent fixer, par l’image autant que par la valeur emblématique que l’auteur leur impose, les postures et les démarches de l’amant sincère et de la dame[4].

Parmi les nombreuses imitations et adaptations que le Bestiaire d’Amour a suscitées, la Response se distingue en donnant crédit à l’autobiographie, sous la forme d’un jeu parti parfois véhément en défense de « la dame », ou des femmes victimes des manœuvres de séduction masculines[5].

On lui doit ensuite des Conseils d’amour, dialogue en prose ; un Traité de la puissance d’amour, consistant en sept chansons ; un traité sur les urines[6] ; enfin une Biblionomie ou description des livres de la Bibliothèque d’Amiens[7].

On lui a attribué à tort le roman anonyme Abladane. On avait aussi sous son nom un poème latin en français, au XIVe siècle, par Jean Lefèvre, sous le titre La Vieille ou Les dernières amours d’Ovide[8].

Le Bestiaire d'Amour[modifier | modifier le code]

Le Bestiaire d'Amour par Richard de Fournival comprend :

Galerie[modifier | modifier le code]

La chasse à la licorne du bestiaire d'amour

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Éditions des textes[modifier | modifier le code]

  • Le Bestiaire d'Amour et la Response du Bestiaire (vers 1250). Édition bilingue. Publication, traduction, présentation et notes par Gabriel Bianciotto. Éditions Honoré Champion, 2009. 1 vol., 432 p., broché, 12,5 x 19 cm, (ISBN 978-2-7453-1832-9).
  • Speculum astronomiae (Le miroir d'astronomie, vers 1265), édi. par Paola Zambelli, Dordrecht, Kluwer Academic Publishing, 1992. (Attribué autrefois à Albert le Grand ; attribué à Richard de Fournival par Bruno Roy, 2000).
  • Biblionomia (vers 1250), éd. par Henri Omont, Imprimerie du Blanc-Pascal, 1885, 40 p. Catalogue de bibliothèque. Description de 162 manuscrits.
  • De vetula (De la vieille femme), éd. P. Klopsch, Leiden-Köln, Brill, 1967 ; éd. D. M. Robathan, Amsterdam, Hakkert, 1968[9]. La vieille ou les dernières amours d'Ovide, poëme français du XIVe siècle traduit du latin de Richard de Fournival par Jean Lefèvre, édition par H. Cocheris, Paris, 1864, LIV-293 p. Le manuscrit original est signé Ovidius mais cette attribution et l'identité de ce Pseudo-Ovide est depuis longtemps discutée ; il s'agit soit de Richard de Fournival (identification la plus largement acceptée, proposée dès le XVe siècle par Arnold Gheyloven[10],[11]), soit de Jean Lefèvre (XIIIe siècle) qui ne serait pas le traducteur mais l'auteur dans ce cas.
  • Nativitas. Autobiographie astrologique.

Études sur Richard de Fournival[modifier | modifier le code]

  • sur le Bestiaire d'Amour : G. Bianciotto, Les bestiaires du Moyen Âge, 1980.
  • sur la Biblionomia : L. Delisle, Le Cabinet des manuscrits, Paris, 1874, p. 520-535 ; "Étude sur la Biblionamia de Richard de Fournival", Recherches de théologie ancienne et médiévale, t. XXX, abbaye du mont César, 1963 ; A. Birkenmajer, "La bibliothèque de Richard de Fournival", in Études d'histoire des sciences et de la philosophie du Moyen Âge, Cracovie, 1970, t. I, p. 117-215.
  • sur le Speculum astronomiae : Bruno Roy, "Richard de Fournival, auteur du Speculum astronomiae", Archives d'histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge, 67 (2000), p. 159-180 ; Paola Zambelli, The Speculum astronomiae ands its enigma. Astrology, Theology and Science in Albertus Magnus and his Contemporaries (1992), Springer, 2010, 384 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ou 1259.
  2. Emmanuel Poulle, La date de naissance de Louis VIII, Bibliothèque de l'école des chartes, 1987, volume 145, p. 428
  3. Christopher Lucken, Le clerc au Moyen Âge, Presses universitaires de Provence, coll. « Senefiance », , 654 p. (ISBN 978-2-8218-3609-9, lire en ligne), p. 401–416
  4. Encyclopædia Universalis, « RICHARD DE FOURNIVAL », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  5. Craig Baker, « « Richard de Fournival, Le Bestiaire d’Amour et la Response du Bestiaire, éd. et trad. Gabriel Bianciotto  » », , Cahiers de recherches médiévales et humanistes,‎ 2009, mis en ligne le 19 septembre 2009 (lire en ligne)
  6. Ecrit, pouvoirs et société. Occident. XIIe-XIVe s., Atlande, (ISBN 978-2-35030-603-2), p. 521
  7. Paulin Paris, « Notice sur la vie et les ouvrages de Richard de Fournival », Bibliothèque de l'école des chartes, vol. 2, no 1,‎ , p. 32–56 (DOI 10.3406/bec.1841.451576, lire en ligne, consulté le )
  8. Edition by Hippolyte Cocheris (1861), La Vieille ou les dernières amours d'Ovide.
  9. Simone Viarre, « The Pseudo-Ovidian « De Vetula », Text, Introduction and Notes by D. M. Robathan, 1968 [Compte-rendu] », Revue des études anciennes, vol. 71, nos 3-4,‎ , p. 581-582 (lire en ligne).
  10. J. H. Mozley, « Le De Vetula poème pseudo-ovidien », Latomus, vol. 2, no 1,‎ , p. 53-72 (lire en ligne Inscription nécessaire).
  11. Bruno Roy, « Richard de Fournival, auteur du Speculum astronomie », Archives d'histoire doctrinale et littéraire du Moyen Age, vol. 67,‎ , p. 159-180 (lire en ligne Inscription nécessaire)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]