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« George IV » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|George du Royaume-Uni}}
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{{Infobox Personnalité politique
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| premier ministre 1 = [[Robert Jenkinson (2e comte de Liverpool)|Lord Liverpool]]<br />[[George Canning]]<br />[[Frederick John Robinson|Lord Goderich]]<br />[[Arthur Wellesley de Wellington|Lord Wellington]]
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| dynastie = [[Maison de Hanovre]]
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| nom de naissance = ''George Augustus Frederick''
| nom de naissance = ''George Augustus Frederick''
| date de naissance = 12 août 1762
| date de naissance = 12 août 1762
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| date de décès = 26 juin 1830
| date de décès = 26 juin 1830
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'''{{souverain-|George IV}}''', né ''George Augustus Frederick'' à [[Londres]] le {{date de naissance|12 août 1762}} et mort le {{date de décès|26 juin 1830}} au [[château de Windsor]], fut roi du [[Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande]] et de [[Royaume de Hanovre|Hanovre]] du {{date|29 janvier 1820}} jusqu'à sa mort.
'''{{souverain-|George IV}}''', né ''George Augustus Frederick'' à [[Londres]] le {{date de naissance|12 août 1762}} et mort le {{date de décès|26 juin 1830}} au [[château de Windsor]], est roi du [[Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande]] et de [[Royaume de Hanovre|Hanovre]] du {{date-|29 janvier 1820}} jusqu'à sa mort.


Du fait de la maladie mentale de son père, le roi {{souverain2|George III}}, George fut [[régence|prince-régent]] de [[1811]] à son accession au trône. Il mena un style de vie extravagant qui contribua aux modes de la [[Régence anglaise]]. Il fut également un [[Mécénat|mécène]] pour de nouvelles formes d'arts, de goûts et de loisirs ; musicien, il entretient une relation d'amitié avec [[Gioachino Rossini]] qui lui donna de nombreuses leçons de chant. Il fit appel à l'architecte [[John Nash (architecte)|John Nash]] pour construire le [[Brighton Pavilion|pavillon royal]] de [[Brighton]] et reconstruire le [[palais de Buckingham]], et à [[Jeffry Wyattville]] pour la reconstruction du [[château de Windsor]]. Il joua également un grand rôle dans la fondation de la [[National Gallery]] et du [[King's College de Londres]].
Du fait de la maladie mentale de son père, le roi {{souverain2|George III}}, George est [[régence|prince-régent]] de {{date-|1811}} à son accession au trône. Il mène un style de vie extravagant qui contribue aux modes de la [[Régence anglaise]]. Il est également un [[Mécénat|mécène]] pour de nouvelles formes d'arts, de goûts et de loisirs ; musicien, il entretient une relation d'amitié avec [[Gioachino Rossini]] qui lui donne de nombreuses leçons de chant. Il fait appel à l'architecte [[John Nash (architecte)|John Nash]] pour construire le [[Brighton Pavilion|pavillon royal]] de [[Brighton]] et reconstruire le [[palais de Buckingham]], et à [[Jeffry Wyattville]] pour la reconstruction du [[château de Windsor]]. Il joue également un grand rôle dans la fondation de la {{Anglais|[[National Gallery]]}} et du [[King's College de Londres]].


Ses rapports avec son père et son épouse [[Caroline de Brunswick]] étaient détestables et il fit interdire à sa femme d'assister à son [[couronnement du monarque britannique|couronnement]]. Il présenta l'impopulaire ''Pains and Penalties Bill'' de 1820 dans une tentative désespérée et infructueuse de dissoudre son mariage. Pour la plus grande partie de la régence et du règne de {{souverain-|George IV}}, [[Robert Jenkinson (2e comte de Liverpool)|lord Liverpool]] contrôla le gouvernement en tant que [[Premier ministre du Royaume-Uni]]. Les gouvernements successifs de {{souverain-|George IV}}, sans grand soutien de la part du roi, présidèrent à la victoire dans les [[guerres napoléoniennes]], négocièrent les traités de paix et tentèrent de gérer les malaises sociaux et économiques qui suivirent. Le roi dut accepter [[George Canning]] au poste de ministre des Affaires étrangères puis de Premier ministre, et il abandonna son opposition à l'[[émancipation des catholiques]].
Ses rapports avec son père et son épouse [[Caroline de Brunswick]] sont détestables et il fait interdire à sa femme d'assister à son [[couronnement du monarque britannique|couronnement]]. Il présente l'impopulaire {{Anglais|Pains and Penalties Bill}} de {{date-|1820}} dans une tentative désespérée et infructueuse de dissoudre son mariage. Pour la plus grande partie de la régence et du règne de {{souverain-|George IV}}, [[Robert Jenkinson (2e comte de Liverpool)|lord Liverpool]] contrôle le gouvernement en tant que [[Premier ministre du Royaume-Uni]]. Les gouvernements successifs de {{souverain-|George IV}}, sans grand soutien de la part du roi, président à la victoire dans les [[guerres napoléoniennes]], négocient les traités de paix et tentent de gérer les malaises sociaux et économiques qui suivent. Le roi doit accepter [[George Canning]] au poste de ministre des Affaires étrangères puis de Premier ministre, ainsi qu'abandonner son opposition à l'[[émancipation des catholiques]].


Son charme et sa culture lui valurent le titre de « premier gentleman d'Angleterre », mais ses relations difficiles avec son père et son épouse ainsi que sa vie dissolue entraînèrent le mépris de son peuple et affaiblirent le prestige de la monarchie. Les contribuables étaient irrités par ses fortes dépenses en temps de guerre. De fait, il ne représenta pas une figure nationale en temps de crise, ni un modèle pour son peuple et ses ministres trouvaient son comportement égoïste, peu fiable et irresponsable.
Son charme et sa culture lui valent le titre de « premier gentleman d'Angleterre ». Mais, ses relations difficiles avec son père et son épouse, ainsi que sa vie dissolue entrainent le mépris de son peuple et affaiblissent le prestige de la monarchie. Les contribuables sont irrités par ses fortes dépenses en temps de guerre. De fait, il ne représente pas une figure nationale en temps de crise, ni un modèle pour son peuple et ses ministres trouvaient son comportement égoïste, peu fiable et irresponsable.


== Jeunesse et débuts ==
== Jeunesse et débuts ==
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=== Naissance et famille ===
=== Naissance et famille ===
[[Fichier:Prince george (George IV) in order of the garter robes.jpg|gauche|vignette|363x363px|Le prince George, alors prince de Galles.]]
[[Fichier:Prince george (George IV) in order of the garter robes.jpg|gauche|vignette|363x363px|Le prince George, alors prince de Galles.]]
Le prince George naît au [[palais Saint James]] à [[Londres]] le {{date de naissance|12 août 1762}} ; il était le premier fils du roi {{souverain2|George III}} et de la reine [[Charlotte de Mecklembourg-Strelitz|Charlotte]]. En tant que fils aîné du monarque britannique, il devint automatiquement [[duc de Cornouailles]] et [[duc de Rothesay]] à sa naissance ; il fut fait [[prince de Galles]] et [[comte de Chester]] quelques jours après<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=1}}</ref>. Le {{date-|18 septembre}}, il fut [[Baptême|baptisé]] par l'[[archevêque de Cantorbéry]], [[Thomas Secker]]<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=2}}</ref>. Ses [[Parrain (religion)|parrains]] étaient le [[Adolphe-Frédéric IV de Mecklembourg-Strelitz|duc de Mecklembourg-Strelitz]] (son oncle maternel qui fut représenté par le [[William Cavendish (4e duc de Devonshire)|duc de Devonshire]], le [[lord-chambellan]]), le [[William Augustus de Cumberland|duc de Cumberland]] (son double-grand-oncle paternel) et [[Augusta de Saxe-Gotha-Altenbourg]] (sa grand-mère paternelle<ref>{{Harvsp|Hibbert|1972|p=2}}</ref>). George était un étudiant talentueux qui apprit rapidement le [[français]], l'[[allemand]] et l'[[italien]] en plus de l'[[anglais]]<ref name="dnb">{{Chapitre |nom1=Hibbert |prénom1=Christopher |mois=septembre |année=2004 |titre chapitre={{souverain-|George IV}} (1762-1830) |titre ouvrage=[[Oxford Dictionary of National Biography]] |url=http://www.oxforddnb.com/view/article/10541 |éditeur=Oxford University Press}} {{Inscription nécessaire}}</ref>.
Le prince George est né au [[palais Saint James]] à [[Londres]] le {{date de naissance-|12 août 1762}} ; il est le premier fils du roi {{souverain2|George III}} et de la reine [[Charlotte de Mecklembourg-Strelitz|Charlotte]]. En tant que fils aîné du monarque britannique, il devient automatiquement [[duc de Cornouailles]] et [[duc de Rothesay]] à sa naissance ; il est fait [[prince de Galles]] et [[comte de Chester]] quelques jours après<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=1}}</ref>. Le {{date-|18 septembre}}, il fut [[Baptême|baptisé]] par l'[[archevêque de Cantorbéry]], [[Thomas Secker]]<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=2}}</ref>. Ses [[Parrain (religion)|parrains]] sont le [[Adolphe-Frédéric IV de Mecklembourg-Strelitz|duc de Mecklembourg-Strelitz]] (son oncle maternel qui est représenté par le [[William Cavendish (4e duc de Devonshire)|duc de Devonshire]], le [[lord-chambellan]]), le [[William Augustus de Cumberland|duc de Cumberland]] (son double-grand-oncle paternel) et [[Augusta de Saxe-Gotha-Altenbourg]] (sa grand-mère paternelle<ref>{{Harvsp|Hibbert|1972|p=2}}</ref>). George est un étudiant talentueux qui apprend rapidement le [[français]], l'[[allemand]] et l'[[italien]] en plus de l'[[anglais]]<ref name="dnb">{{Chapitre |nom1=Hibbert |prénom1=Christopher |mois=septembre |année=2004 |titre chapitre={{souverain-|George IV}} (1762-1830) |titre ouvrage=[[Oxford Dictionary of National Biography]] |url=http://www.oxforddnb.com/view/article/10541 |éditeur=Oxford University Press}} {{Inscription nécessaire}}</ref>.


=== Jeunes années ===
=== Jeunes années ===
À l'âge de {{nobr|18 ans}}, il reçut une résidence séparée et en contraste avec la vie prosaïque et sans esclandres de son père, il entra avec enthousiasme dans une vie de débauche impliquant l'abus d'alcool et de nombreuses maîtresses. Saoul et sobre, il excellait dans l'art de la conversation et avait des goûts sûrs, quoique coûteux, dans la décoration de sa résidence. Cela était un manque de jugement particulièrement important compte tenu de l'extraordinaire pauvreté de nombreux Londoniens, adultes et enfants, qui vivaient dans la rue.
À l'âge de {{nobr|18 ans}}, il reçoit une résidence séparée et en contraste avec la vie prosaïque et sans esclandres de son père, il entre avec enthousiasme dans une vie de débauche impliquant l'abus d'alcool et de nombreuses maîtresses. Saoul et sobre, il excelle dans l'art de la conversation et a des goûts sûrs, quoique coûteux, dans la décoration de sa résidence. Cela est un manque de jugement particulièrement important compte tenu de l'extraordinaire pauvreté de nombreux Londoniens, adultes et enfants, qui vivent dans la rue.


Le prince atteignit l'âge de {{nobr|21 ans}} en 1783 et il obtint une concession de {{unité|60000|£}} (environ {{nobr|82 millions}} de [[livre sterling|livres]] de 2011<ref name="measuring worth">Valeur calculée sur la base des salaires moyens (''average earnings'') en utilisant le site [http://www.measuringworth.com/index.php Measuring Worth]</ref>) de la part du Parlement et une dotation annuelle de {{unité|50000|£}} (environ {{nobr|68 millions}} de livres de 2011<ref name="measuring worth" />) de la part de son père. Cela était cependant bien trop faible par rapport à ses besoins ; les écuries coûtaient à elles seules {{unité|31000|£}} par an (environ {{nobr|42 millions}} de livres de 2011<ref name="measuring worth" />). Il s'installa ensuite au [[Carlton House]] où il vécut une vie extravagante<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=25-28}}</ref>. L'animosité s'accrut entre le prince et son père qui désirait que l'[[Prince héritier|héritier]] adopte un mode de vie plus austère. Le roi, de tendance conservatrice, fut irrité par le soutien du prince à [[Charles James Fox]] et à d'autres politiques [[Radicalisme (Royaume-Uni)|radicaux]]<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=48}}</ref>.
Le prince atteint l'âge de {{nobr|21 ans}} en {{date-|1783}} et il obtient une concession de {{unité|60000|£}} (environ {{nobr|82 millions}} de [[livre sterling|livres]] de {{date-|2011}}<ref name="measuring worth">Valeur calculée sur la base des salaires moyens (''average earnings'') en utilisant le site [http://www.measuringworth.com/index.php Measuring Worth]</ref>) de la part du Parlement et une dotation annuelle de {{unité|50000|£}} (environ {{nobr|68 millions}} de livres de {{date-|2011}}<ref name="measuring worth" />) de la part de son père. C'est cependant bien trop faible par rapport à ses besoins ; les écuries coûtent à elles seules {{unité|31000|£}} par an (environ {{nobr|42 millions}} de livres de {{date-|2011}}<ref name="measuring worth" />). Il s'installe ensuite à [[Carlton House]] où il vit une vie extravagante<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=25-28}}</ref>. L'animosité s'accroit entre le prince et son père qui désire que l'[[Prince héritier|héritier]] adopte un mode de vie plus austère. Le roi, de tendance conservatrice, est irrité par le soutien du prince à [[Charles James Fox]] et à d'autres politiques [[Radicalisme (Royaume-Uni)|radicaux]]<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=48}}</ref>.


=== Mariage ===
=== Mariage ===
[[Fichier:GeorgeIV1780.jpg|vignette|gauche|Le prince George de Galles représenté par [[Richard Cosway]] vers 1780-1782.|323x323px]]
[[Fichier:GeorgeIV1780.jpg|vignette|gauche|Le prince George de Galles représenté par [[Richard Cosway]] vers 1780-1782.|323x323px]]
Peu après son {{21e|anniversaire}}, le prince tomba amoureux de [[Maria Anne Fitzherbert]], une [[Roturier|roturière]] [[Catholicisme|catholique]] de six ans son aînée qui avait perdu ses deux premiers époux<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=33}}</ref>. Malgré son inadaptation complète, le prince était déterminé à l'épouser. Cela était en violation de l'[[Acte d'établissement]] qui interdisait à l'épouse d'un catholique de monter sur le trône et au ''Royal Marriages Act'' de 1772 qui interdisait le mariage sans le consentement du roi.
Peu après son {{21e|anniversaire}}, le prince tombe amoureux de [[Maria Anne Fitzherbert]], une [[Roturier|roturière]] [[Catholicisme|catholique]] de six ans son aînée qui a perdu ses deux premiers époux<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=33}}</ref>. Malgré son inadaptation complète, le prince est déterminé à l'épouser. Cela entre en violation de l'[[Acte d'établissement]] qui interdit à l'épouse d'un catholique de monter sur le trône et au ''[[Royal Marriages Act 1772|Royal Marriages Act de 1772]]'' qui interdit le mariage sans le consentement du roi jusqu'en {{date-|2011}}.


Néanmoins, le couple se maria le {{date-|15 décembre 1785}} dans la résidence de Maria à Park Street, dans le quartier londonien de [[Mayfair]]. Légalement l'union n'était pas valide car le consentement ne fut jamais accordé (et ne fut d'ailleurs jamais demandé)<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=36-38}}</ref>. Cependant, Maria Fitzherbert considérait qu'elle était l'épouse véritable et [[Droit canonique|canonique]] du prince car elle tenait la loi de l'Église comme supérieure à la loi de l'État. Pour des raisons politiques, l'union resta secrète et Maria Fitzherbert promit de ne jamais la révéler<ref>{{Harvsp|David|2000|p=57-91}}</ref>.
Néanmoins, le couple se marie discrètement le {{date-|15 décembre 1785}} dans la résidence de Maria à {{Anglais|[[Park Street (Londres)|Park Street]]}}, dans le quartier londonien de [[Mayfair]]. Légalement l'union n'est pas valide car le consentement n'est jamais accordé (et ne l'est d'ailleurs jamais demandé)<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=36-38}}</ref>. Cependant, Maria Fitzherbert considère qu'elle est l'épouse véritable et [[Droit canonique|canonique]] du prince car elle tient la loi de l'Église comme supérieure à la loi de l'État. Pour des raisons politiques, l'union reste secrète et Maria Fitzherbert promet de ne jamais la révéler<ref>{{Harvsp|David|2000|p=57-91}}</ref>.


Le prince contracta des dettes du fait de son mode de vie extravagant. Son père refusa de le soutenir financièrement et il fut forcé de quitter Carlton House et de vivre dans la résidence de Maria Fitzherbert. En 1787, les alliés politiques du prince lui proposèrent de réduire ses dettes en votant une dotation parlementaire. Les relations entre George et Maria Fitzherbert étaient soupçonnées et la révélation du mariage illégal aurait scandalisé la nation et empêché toute dotation parlementaire pour l'aider. Agissant sous l'autorité du prince, le leader [[Parti whig (Royaume-Uni)|whig]] [[Charles James Fox]] déclara que l'histoire était une pure invention<ref name="vol3">{{Ouvrage |prénom1=Arthur Donald |nom1=Innes |titre=A History of England and the British Empire |volume=3 |éditeur=The MacMillan Company |année=1914 |pages totales= |passage=396-397 }}</ref>. Maria Fitzherbert n'était pas heureuse des négations publiques du mariage dans des termes si véhéments et elle songea à arrêter ses relations avec le prince. Il l'apaisa en demandant à un autre whig, [[Richard Brinsley Sheridan]], de réaffirmer les déclarations énergiques de Fox dans des termes plus prudents. Le parlement, dans le même temps, accorda au prince {{unité|161000|£}} (environ {{nobr|220 millions}} de livres de 2011<ref name="measuring worth" />) pour payer ses dettes et {{unité|60000|£}} pour des aménagements à Carlton House<ref name="dnb" />{{,}}<ref>{{Harvsp|De-la-Noy|1998|p=31}}</ref>{{,}}<ref name="ReferenceA">{{Article |prénom1=Marilyn |nom1=Morris |titre=Princely Debt, Public Credit, and Commercial Values in Late Georgian Britain |périodique=Journal of British Studies |année=2004 |numéro=43 |passage=339-365}}</ref>.
Le prince contracte des dettes du fait de son mode de vie extravagant. Son père refuse de le soutenir financièrement et il est forcé de quitter [[Carlton House]] et de vivre dans la résidence de Maria Fitzherbert. En 1787, les alliés politiques du prince lui proposent de réduire ses dettes en votant une dotation parlementaire. Les relations entre George et Maria Fitzherbert sont soupçonnées et la révélation du mariage illégal aurait scandalisé la nation et empêché toute dotation parlementaire pour l'aider. Agissant sous l'autorité du prince, le chef {{Anglais|[[Parti whig (Royaume-Uni)|whig]]}} [[Charles James Fox]] déclare que l'histoire est une pure invention<ref name="vol3">{{Ouvrage |prénom1=Arthur Donald |nom1=Innes |titre=A History of England and the British Empire |volume=3 |éditeur=The MacMillan Company |année=1914 |passage=396-397 }}</ref>. Maria Fitzherbert n'est pas heureuse des négations publiques du mariage dans des termes si véhéments et elle songe à arrêter ses relations avec le prince. Il l'apaise en demandant à un autre {{Anglais|whig}}, [[Richard Brinsley Sheridan]], de réaffirmer les déclarations énergiques de Fox dans des termes plus prudents. Le parlement, dans le même temps, accorde au prince {{unité|161000|£}} (environ {{nobr|220 millions}} de livres de {{date-|2011}}<ref name="measuring worth" />) pour payer ses dettes et {{unité|60000|£}} pour des aménagements à Carlton House<ref name="dnb" />{{,}}<ref>{{Harvsp|De-la-Noy|1998|p=31}}</ref>{{,}}<ref name="ReferenceA">{{Article |prénom1=Marilyn |nom1=Morris |titre=Princely Debt, Public Credit, and Commercial Values in Late Georgian Britain |périodique=Journal of British Studies |année=2004 |numéro=43 |passage=339-365}}</ref>.


En 1790, le prince de Galles se rend à [[Brighton]] pour soutenir l'ouverture du premier établissement de [[Bain de mer|bains de mer]] de l'histoire, fondé par [[John Latham (médecin)|John Latham]]<ref name=Thalasso>{{Lien web|url=http://www.france-thalasso.com/la-thalasso/thalasso-grands-hommes/|titre=Les grands hommes|site=france-thalasso.com|consulté le=21 juin 2018}}</ref>.
En {{date-|1790}}, le prince de Galles se rend à [[Brighton]] pour soutenir l'ouverture du premier établissement de [[Bain de mer|bains de mer]] de l'histoire, fondé par [[John Latham (médecin)|John Latham]]<ref name=Thalasso>{{Lien web|url=http://www.france-thalasso.com/la-thalasso/thalasso-grands-hommes/|titre=Les grands hommes|site=france-thalasso.com|consulté le=21 juin 2018}}</ref>.


=== Crise de la régence de 1788 ===
=== Crise de la régence de 1788 ===
[[Fichier:GeorgeIV1785.jpg|vignette|Portrait de George réalisé par [[Joshua Reynolds]] en 1785.]]
[[Fichier:GeorgeIV1785.jpg|vignette|Portrait de George réalisé par [[Joshua Reynolds]] en 1785.]]
On pense aujourd'hui que le roi {{souverain2|George III}} souffrait d'une maladie héréditaire appelée [[porphyrie]]<ref>{{Ouvrage |prénom1=J. C. G. |nom1=Röhl |prénom2=Martin |nom2=Warren |prénom3=David |nom3=Hunt |titre=Purple Secret |éditeur=Bantam Press |année=1998 |pages totales= |isbn=}}</ref>. Des troubles mentaux étaient l'un des symptômes de la maladie et la santé mentale du roi se détériora à l'{{date-|été 1788}}, mais il fut néanmoins capable de se décharger de certains de ses devoirs et de déclarer la prorogation (suspension) du Parlement du {{date-|25 septembre}} au {{date-|20 novembre}}. Durant la prorogation, la santé de {{souverain-|George III}} s'aggrava et il constituait une menace pour lui-même ; lors de la [[Cérémonie d'ouverture du Parlement du Royaume-Uni|reprise de la session parlementaire]] en novembre, le roi fut incapable de prononcer le traditionnel [[discours du Trône]]. Le Parlement se trouvait dans une position insoutenable : selon la loi établie depuis longtemps, le Parlement ne pouvait procéder à aucune affaire jusqu'au discours du souverain à l'ouverture du Parlement<ref name="vol3" />{{,}}<ref name="david1">{{Harvsp|David|2000|p=92-119}}</ref>.
On pense aujourd'hui que le roi {{souverain2|George III}} souffrait d'une maladie héréditaire appelée [[porphyrie]]<ref>{{Ouvrage |prénom1=J. C. G. |nom1=Röhl |prénom2=Martin |nom2=Warren |prénom3=David |nom3=Hunt |titre=Purple Secret |éditeur=Bantam Press |année=1998 |isbn=}}</ref>. Des troubles mentaux sont l'un des symptômes de la maladie et la santé mentale du roi se détériore à l'{{date-|été 1788}}. Mais, il est néanmoins capable de se décharger de certains de ses devoirs et de déclarer la prorogation (suspension) du Parlement du {{date-|25 septembre}} au {{date-|20 novembre}}. Durant la prorogation, la santé de {{souverain-|George III}} s'aggrave et il constitue alors une menace pour lui-même. Lors de la [[Cérémonie d'ouverture du Parlement du Royaume-Uni|reprise de la session parlementaire]] en novembre, le roi est incapable de prononcer le traditionnel [[discours du Trône]]. Le Parlement se trouve dans une position insoutenable : selon la loi établie, le Parlement ne pouvait procéder à aucune affaire jusqu'au discours du souverain à l'ouverture du Parlement<ref name="vol3" />{{,}}<ref name="david1">{{Harvsp|David|2000|p=92-119}}</ref>.


Bien qu'il n'eût pas le droit de le faire, le Parlement commença à débattre de la possibilité de mettre en place une [[régence]]. À la Chambre des Communes, [[Charles James Fox]] déclara qu'en qualité de fils aîné du roi, le prince de Galles pouvait assumer cette régence pendant la durée de l'incapacité de son père. Le Premier ministre [[William Pitt le Jeune]] avait néanmoins une opinion opposée sur le sujet et il avança qu'en l'absence d'un statut à effet contraire, seul le Parlement était habilité à choisir le régent<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=54}}</ref>. Il déclara même que sans autorité parlementaire {{citation|le prince de Galles n'avait pas plus le droit […] d'assumer le gouvernement, que n'importe quel autre sujet du pays<ref>{{Harvsp|Derry|1963|p=71}}</ref>}}. Tout en étant en désaccord avec le principe de base de la régence, William Pitt était d'accord avec Fox sur le fait que le prince de Galles était le candidat le plus adapté pour le poste de régent<ref name="vol3" />{{,}}<ref name="david1" />.
Pour contourner cette impasse, le Parlement se donne le droit de débattre de la possibilité de mettre en place une [[régence]]. À la Chambre des Communes, [[Charles James Fox]] déclare qu'en qualité de fils aîné du roi, le prince de Galles peut assumer cette régence pendant la durée de l'incapacité de son père. Le Premier ministre [[William Pitt le Jeune|William Pitt]] a néanmoins une opinion opposée sur le sujet et il avance qu'en l'absence d'un statut à effet contraire, seul le Parlement est habilité à choisir le régent<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=54}}</ref>. Il déclare même que sans autorité parlementaire {{citation|le prince de Galles n'avait pas plus le droit […] d'assumer le gouvernement, que n'importe quel autre sujet du pays<ref>{{Harvsp|Derry|1963|p=71}}</ref>}}. Tout en étant en désaccord avec le principe de base de la régence, William Pitt est d'accord avec Fox sur le fait que le prince de Galles est le candidat le plus adapté pour le poste de régent<ref name="vol3" />{{,}}<ref name="david1" />.


[[Fichier:GeorgeIV1792.jpg|vignette|gauche|Miniature de George réalisée par [[Richard Cosway]] (1792).]]
[[Fichier:GeorgeIV1792.jpg|vignette|gauche|Miniature de George réalisée par [[Richard Cosway]] (1792).]]
Le prince de Galles, bien qu'offensé par la hardiesse des propos de William Pitt, n'apporta pas un soutien total à Charles James Fox. Le frère cadet du prince, [[Frederick d'York]], déclara que son frère ne tenterait pas d'exercer le pouvoir sans obtenir le consentement du Parlement<ref>{{Harvsp|Derry|1963|p=91}}</ref>. Après le passage des premières résolutions, William Pitt exposa son plan pour la régence et proposa que les pouvoirs du prince de Galles soient considérablement limités. Entre autres, le prince de Galles ne pourrait vendre la propriété du roi ou accorder une [[pairie]] à toute personne autre qu'un enfant du roi. Le prince de Galles dénonça l'arrangement de William Pitt, déclarant qu'il s'agissait d'{{citation|un projet pour produire de la faiblesse, du désordre et de l'insécurité dans chaque branche de l'administration des affaires<ref name="may">{{Ouvrage |prénom1=Thomas Erskine |nom1=May |titre=The Constitutional History of England Since the Accession of George the Third, 1760-1860 |éditeur=Longmans, Green and Co |lieu=Londres |année=1896 |numéro d'édition=11 |pages totales= |passage=184-195 }}</ref>}}. Dans l'intérêt du royaume, les deux partis s'accordèrent sur le compromis<ref name="david1" />.
Le prince de Galles, bien qu'offensé par la hardiesse des propos de Pitt le Jeune, n'apporte pas un soutien total à Fox. Le frère cadet du prince, [[Frederick d'York]], déclare que son frère ne tenterait pas d'exercer le pouvoir sans obtenir le consentement du Parlement<ref>{{Harvsp|Derry|1963|p=91}}</ref>. Après le passage des premières résolutions, Pitt expose son plan pour la régence et propose que les pouvoirs du prince de Galles soient considérablement limités. Entre autres, le prince de Galles ne pourrait vendre la propriété du roi ou accorder une [[pairie]] à toute personne autre qu'un enfant du roi. Le prince de Galles dénonçe l'arrangement de Pitt, déclarant qu'il s'agissait d'{{citation|un projet pour produire de la faiblesse, du désordre et de l'insécurité dans chaque branche de l'administration des affaires<ref name="may">{{Ouvrage |prénom1=Thomas Erskine |nom1=May |titre=The Constitutional History of England Since the Accession of George the Third, 1760-1860 |éditeur=Longmans, Green and Co |lieu=Londres |année=1896 |numéro d'édition=11 |passage=184-195 }}</ref>}}. Dans l'intérêt du royaume, les deux partis s'accordent sur ce compromis<ref name="david1" />.


Néanmoins, le vote d'une loi sur la régence ne pouvait se faire que si le Parlement était en séance et celles-ci ne pouvaient reprendre qu'après un discours du Trône. Légalement, le discours du trône était délivré par le roi mais pouvait également être donné par des représentants royaux appelés [[Lord Commissaire|Lords commissaires]] ; mais aucun document ne pouvait autoriser les Lords commissaires à agir à moins que le [[grand sceau du Royaume-Uni]] n'y soit apposé et celui-ci ne pouvait pas être apposé légalement sans l'autorisation préalable du roi. Pitt et les membres de son ministère ignorèrent cette dernière condition et demandèrent au [[lord chancelier]] d'apposer son cachet sans le consentement du roi. Cette [[fiction juridique]] fut dénoncée par [[Edmund Burke]] comme un « mensonge flagrant<ref name="derry">{{Harvsp|Derry|1963|p=109}}</ref> », une « absurdité palpable<ref name="derry" /> » et même une « véritable fraude<ref>{{Harvsp|Derry|1963|p=181}}</ref> ». Néanmoins, d'autres membres du Parlement estimèrent qu'un tel arrangement était nécessaire pour préserver un gouvernement efficace. En conséquence, le {{date-|3 février 1789}}, plus de deux mois après sa réunion, le Parlement fut solennellement ouvert par un groupe « illégal » de Lords commissaires. La loi sur la Régence fut présentée, mais avant qu'elle puisse être votée l'état de santé de {{souverain-|George III}} s'améliora nettement. Ayant retrouvé ses esprits, {{souverain-|George III}} déclara la loi autorisant les Lords commissaires à agir comme valide<ref name="vol3" />{{,}}<ref name="david1" />.
Néanmoins, le vote d'une loi sur la régence ne peut se faire que si le Parlement est en séance et celles-ci ne peut reprendre qu'après un discours du Trône. Légalement, le discours du trône est délivré par le roi mais peut également être donné par des représentants royaux appelés [[Lord Commissaire|Lords commissaires]]. Mais, aucun document ne peut autoriser les Lords commissaires à agir à moins que le [[grand sceau du Royaume-Uni]] n'y soit apposé et celui-ci ne peut pas être apposé légalement sans l'autorisation préalable du roi. Pitt et les membres de son ministère ignorent cette dernière condition et demandent au [[lord chancelier]] d'apposer son cachet sans le consentement du roi. Cette [[fiction juridique]] est dénoncée par [[Edmund Burke]] comme un {{citation|mensonge flagrant<ref name="derry">{{Harvsp|Derry|1963|p=109}}</ref>}}, une {{citation|absurdité palpable<ref name="derry" />}} et même une {{citation|véritable fraude<ref>{{Harvsp|Derry|1963|p=181}}</ref>}}. Néanmoins, d'autres membres du Parlement estiment qu'un tel arrangement est nécessaire pour préserver un gouvernement efficace. En conséquence, le {{date-|3 février 1789}}, plus de deux mois après sa réunion, le Parlement est solennellement ouvert par un groupe « illégal » de Lords commissaires. La loi sur la Régence est présentée, mais avant qu'elle puisse être votée l'état de santé de {{souverain-|George III}} s'améliore nettement. Ayant retrouvé ses esprits, {{souverain-|George III}} déclare la loi autorisant les Lords commissaires à agir comme valide<ref name="vol3" />{{,}}<ref name="david1" />.


=== Mariage et maîtresses ===
=== Mariage et maîtresses ===
[[Fichier:GeorgeIV1798.jpg|vignette|gauche|George en 1798, d'après une peinture de [[William Beechey|Sir William Beechey]].]]
[[Fichier:GeorgeIV1798.jpg|vignette|gauche|George en {{date-|1798}}, d'après une peinture de [[William Beechey|Sir William Beechey]].]]
Les dettes du prince de Galles continuèrent de s'accroître, et son père refusa de l'aider à moins qu'il n'épouse sa cousine, la princesse [[Caroline de Brunswick]]<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=70}}</ref>. En 1795, le prince accepta et ils se marièrent le {{date-|8 avril}} dans la chapelle royale du [[palais Saint James]]. Cette union fut un désastre. Dès la naissance de leur fille [[Charlotte Augusta de Galles|Charlotte]] en 1796, ils se séparèrent. Le prince de Galles resta attaché à Marie Anne Fitzherbert pour le reste de sa vie, en dépit de ses différentes tromperies<ref name="david2">{{Harvsp|David|2000|p=150-205}}</ref>.
Les dettes du prince de Galles continuent de s'accroître, et son père refuse de l'aider à moins qu'il n'épouse sa cousine, la princesse [[Caroline de Brunswick]]<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=70}}</ref>. En {{date-|1795}}, le prince accepte et le mariage est organisé le {{date-|8 avril}} dans la chapelle royale du [[palais Saint James]]. Cette union est un désastre. Dès la naissance de leur fille [[Charlotte Augusta de Galles|Charlotte]] en {{date-|1796}}, ils se séparent. Le prince de Galles reste attaché à Marie Anne Fitzherbert pour le reste de sa vie, en dépit de ses différentes tromperies<ref name="david2">{{Harvsp|David|2000|p=150-205}}</ref>.


Les maîtresses de George furent [[Mary Robinson (poète)|Mary Robinson]], une actrice dont on acheta le silence avec une généreuse pension pour éviter que celle-ci publie dans les journaux les lettres très compromettantes du prince de Galles<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=60}}</ref> ; [[Grace Elliott]], l'épouse d'un médecin<ref>{{Harvsp|Hibbert|1972|p=18}}</ref> et [[Frances Villiers]] qui domina sa vie pendant quelques années<ref name="david2" />. Vers la fin de son règne, ses maîtresses furent Isabella Seymour-Conway, marquise d'Herford et Elizabeth Conyngham, marquise Conyngham, qui étaient toutes deux mariées à des aristocrates<ref>{{Harvsp|Hibbert|1973|p=214}}</ref>.
Les maîtresses de George sont [[Mary Robinson (poète)|Mary Robinson]], une actrice dont le silence est acheté avec une généreuse pension pour éviter que celle-ci ne publie dans les journaux les lettres très compromettantes du prince de Galles<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=60}}</ref> ; [[Grace Elliott]], l'épouse d'un médecin<ref>{{Harvsp|Hibbert|1972|p=18}}</ref> et [[Frances Villiers]] qui domine sa vie pendant quelques années<ref name="david2" />. Vers la fin de son règne, ses maîtresses sont Isabella Seymour-Conway, marquise d'Herford et Elizabeth Conyngham, marquise Conyngham, qui sont toutes deux mariées à des aristocrates<ref>{{Harvsp|Hibbert|1973|p=214}}</ref>.


George aurait eu plusieurs enfants illégitimes. Maria Fitzherbert avança que James Ord (né en 1786), qui déménagea aux [[États-Unis]] et devint prêtre [[Compagnie de Jésus|jésuite]], était son fils<ref>{{Harvsp|David|2000|p=76-78}}</ref>. À la fin de sa vie, le roi déclara à un ami qu'il avait eu un fils qui était devenu officier dans la marine dans la [[Caraïbes|Caraïbe]] ; la parolière Lady Anne Lindsay rapporta qu'il s'agissait du capitaine Henry A. F. Hervey (1786-1824)<ref>{{Harvsp|David|2000|p=78}}</ref>. Parmi les autres enfants supposés figurent le major George Seymour Crole, le fils de la fille d'une gestionnaire de théâtre appelée Eliza Crole ou Fox ; William Hampshire, le fils de Sarah Brown, l'une de ses maîtresses et Charles « Beau » Candy, le fils d'une Française avec ce surnom<ref>{{Harvsp|David|2000|p=80}}</ref>. Anthony Camp, le directeur de la Société des Généalogistes a avancé qu'il était peu probable que {{souverain-|George IV}} ait été le père d'Ord, d'Hervey, d'Hampshire et de Candy<ref>{{Ouvrage |prénom1=Anthony J. |nom1=Camp |titre=Royal Mistresses and Bastards |sous-titre=Fact and Fiction 1714-1936 |éditeur= |année=2007 |pages totales=426 |isbn=978-0-9503308-2-2}}</ref>.
George aurait eu plusieurs enfants illégitimes. Maria Fitzherbert avance que James Ord (né en {{date-|1786}}), qui déménage aux [[États-Unis]] et devient prêtre [[Compagnie de Jésus|jésuite]], serait son fils<ref>{{Harvsp|David|2000|p=76-78}}</ref>. À la fin de sa vie, le roi déclare à un ami qu'il a eu un fils qui est devenu officier dans la marine dans la [[Caraïbes|Caraïbe]] ; la parolière Lady Anne Lindsay rapporte qu'il s'agit du capitaine Henry A. F. Hervey (1786-1824)<ref>{{Harvsp|David|2000|p=78}}</ref>. Parmi les autres enfants supposés figurent le major George Seymour Crole, le fils de la fille d'une gestionnaire de théâtre appelée Eliza Crole ou Fox ; William Hampshire, le fils de Sarah Brown, l'une de ses maîtresses et Charles « Beau » Candy, le fils d'une Française avec ce surnom<ref>{{Harvsp|David|2000|p=80}}</ref>. Anthony Camp, le directeur de la Société des Généalogistes avance qu'il est peu probable que {{souverain-|George IV}} ait été le père d'Ord, d'Hervey, d'Hampshire et de Candy<ref>{{Ouvrage |prénom1=Anthony J. |nom1=Camp |titre=Royal Mistresses and Bastards |sous-titre=Fact and Fiction 1714-1936 |éditeur= |année=2007 |pages totales=426 |isbn=978-0-9503308-2-2}}</ref>.


Le problème des dettes du prince de Galles qui atteignirent en 1795 le montant extraordinaire de {{unité|630000|£}} (environ {{nobr|750 millions}} de livres de 2011<ref name="measuring worth" />)<ref>{{Harvsp|De-la-Noy|1998|p=55}}</ref> fut résolu (du moins temporairement) par le Parlement. Ne voulant pas faire un don pur et simple pour soulager ses dettes, il lui accorda une dotation supplémentaire de {{unité|65000|£}} (environ {{nobr|77 millions}} de livres de 2011<ref name="measuring worth" />) par an<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=97}}</ref>. En 1803, {{unité|63000|£}} supplémentaires (environ {{nobr|58 millions}} de livres de 2012<ref name="measuring worth" />) furent ajoutés et les dettes de 1795 du prince furent finalement effacées en 1806 même si les dettes accumulées depuis 1795 restaient<ref name="ReferenceA"/>{{,}}<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=92}}</ref>.
Le problème des dettes du prince de Galles qui atteignent en {{date-|1795}} le montant extraordinaire de {{unité|630000|£}} (environ {{nobr|750 millions}} de livres de {{date-|2011}}<ref name="measuring worth" />)<ref>{{Harvsp|De-la-Noy|1998|p=55}}</ref> est résolu temporairement par le Parlement. Ne voulant pas faire un don direct pour soulager ses dettes, il lui accorde une dotation supplémentaire de {{unité|65000|£}} (environ {{nobr|77 millions}} de livres de {{date-|2011}}<ref name="measuring worth" />) par an<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=97}}</ref>. En {{date-|1803}}, {{unité|63000|£}} supplémentaires (environ {{nobr|58 millions}} de livres de {{date-|2012}}<ref name="measuring worth" />) sont ajoutés et les dettes de {{date-|1795}} du prince sont finalement effacées en {{date-|1806}} même si les dettes accumulées depuis {{date-|1795}} restent<ref name="ReferenceA"/>{{,}}<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=92}}</ref>.


En 1804, une dispute éclata sur la garde de la princesse Charlotte, confiée au roi {{souverain-|George III}}. L'affrontement entraîna également la mise en place d'une [[Commission d'enquête parlementaire au Royaume-Uni|commission d'enquête parlementaire]] sur la conduite de la princesse Caroline après que le prince de Galles avait été accusé d'avoir eu un fils illégitime. L'enquête reconnut Caroline innocente mais révéla sa conduite anticonformiste<ref>{{Ouvrage |prénom1=Mike |nom1=Ashley |titre=The Mammoth Book of British Kings and Queens |éditeur=Robinson |lieu=Londres |année=1998 |pages totales=808 |passage=684 |isbn=978-1-84119-096-9}}</ref>.
En {{date-|1804}}, une dispute éclate sur la garde de la princesse Charlotte, confiée au roi {{souverain-|George III}}. L'affrontement entraîne également la mise en place d'une [[Commission d'enquête parlementaire au Royaume-Uni|commission d'enquête parlementaire]] sur la conduite de la princesse Caroline après que le prince de Galles a été accusé d'avoir eu un fils illégitime. L'enquête reconnait Caroline innocente mais révèle sa conduite anticonformiste<ref>{{Ouvrage |prénom1=Mike |nom1=Ashley |titre=The Mammoth Book of British Kings and Queens |éditeur=Robinson |lieu=Londres |année=1998 |pages totales=808 |passage=684 |isbn=978-1-84119-096-9}}</ref>.


== Prince-régent du Royaume-Uni ==
== Prince-régent du Royaume-Uni ==
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=== Prise de pouvoir ===
=== Prise de pouvoir ===
[[Fichier:King George IV 1809.jpg|vignette|Le futur roi {{souverain-|George IV}} vers 1809, huile sur toile de [[John Singleton Copley]].]]
[[Fichier:King George IV 1809.jpg|vignette|Le futur roi {{souverain-|George IV}} vers 1809, huile sur toile de [[John Singleton Copley]].]]
À la fin de l'{{nobr|année 1810}}, {{souverain-|George III}} fut à nouveau submergé par la folie à la suite de la mort de sa fille cadette, la [[Amélie du Royaume-Uni|princesse Amélie]]. Le Parlement s'accorda pour suivre le précédent de 1788 ; sans le consentement du roi, le lord chancelier apposa le grand sceau du Royaume-Uni à la [[Lettres patentes|lettre patente]] nommant les Lords commissaires. Ces derniers, au nom du roi, signifièrent l'accord de la [[sanction royale]] à la loi qui devint la Loi sur la Régence de 1811. Le Parlement limita certains pouvoirs du [[Régent|prince-régent]]. Les contraintes expirèrent un an après le passage de la loi<ref>{{Harvsp|Innes|1915|p=50}}</ref>. Le prince de Galles devint prince-régent le {{date-|5 février 1811}}<ref name="c4">{{lien web |url=http://www.channel4.com/history/microsites/H/history/n-s/princeregent.html |titre=The Prince Regent and His Circle: In their own words |éditeur=[[Channel 4]]}}</ref>.
À la fin de l'{{nobr|année 1810}}, {{souverain-|George III}} est à nouveau submergé par la folie à la suite de la mort de sa fille cadette, la [[Amélie du Royaume-Uni|princesse Amélie]]. Le Parlement s'accorde pour suivre le précédent de {{date-|1788}} ; sans le consentement du roi, le lord chancelier appose le grand sceau du Royaume-Uni à la [[Lettres patentes|lettre patente]] nommant les Lords commissaires. Ces derniers, au nom du roi, signifient l'accord de la [[sanction royale]] à la loi qui devient la Loi sur la Régence de 1811. Le Parlement limite certains pouvoirs du [[Régent|prince-régent]]. Les contraintes expirent un an après le passage de la loi<ref>{{Harvsp|Innes|1915|p=50}}</ref>. Le prince de Galles devient prince-régent le {{date-|5 février 1811}}<ref name="c4">{{lien web |url=http://www.channel4.com/history/microsites/H/history/n-s/princeregent.html |titre=The Prince Regent and His Circle: In their own words |éditeur=[[Channel 4]]}}</ref>.


=== Exercice de la fonction ===
=== Exercice de la fonction ===
Le régent laissa ses ministres gérer les affaires gouvernementales et s'impliqua beaucoup moins dans la politique que son père. Le principe selon lequel la Couronne accepte comme Premier ministre la personne qui contrôle la majorité à la [[Chambre des communes du Royaume-Uni|Chambre des Communes]], que le roi l'apprécie ou non, fut instauré<ref>{{Ouvrage |prénom1=Walter |nom1=Bagehot |titre=The English constitution |éditeur= |année=1872 |pages totales= |passage=247 }}</ref>. Ses gouvernements, sans grand soutien de la part du régent, présidèrent à la victoire lors des [[guerres napoléoniennes]], négocièrent les traités de paix et tentèrent de gérer les malaises sociaux et économiques qui suivirent. L'une des principales questions de l'époque était l'[[émancipation des catholiques]] ; ces derniers étaient en effet victimes de nombreuses restrictions politiques. Les [[Tory|tories]], menés par le Premier ministre [[Spencer Perceval]], étaient opposés à cette émancipation alors que les [[Parti whig (Royaume-Uni)|whigs]] y étaient favorables. Au début de la régence, on s'attendait à ce que le prince de Galles soutienne le leader whig, [[William Grenville]], mais il ne le nomma pas immédiatement Premier ministre. Influencé par sa mère, il affirma que le congédiement soudain du gouvernement tory causerait trop de dégâts sur la santé du roi (un fervent partisan des tories), éliminant ainsi toute chance de convalescence<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=185}}</ref>.
Le régent laisse ses ministres gérer les affaires gouvernementales et s'implique beaucoup moins dans la politique que son père. Le principe selon lequel la Couronne accepte comme Premier ministre la personne qui contrôle la majorité à la [[Chambre des communes du Royaume-Uni|Chambre des Communes]], que le roi l'apprécie ou non, est instauré<ref>{{Ouvrage |prénom1=Walter |nom1=Bagehot |titre=The English constitution |éditeur= |année=1872 |passage=247 }}</ref>. Ses gouvernements, sans grand soutien de la part du régent, président à la victoire lors des [[guerres napoléoniennes]], négocient les traités de paix et tentent de gérer les malaises sociaux et économiques qui suivent. L'une des principales questions de l'époque est l'[[émancipation des catholiques]] ; ces derniers sont en effet victimes de nombreuses restrictions politiques. Les {{Anglais|[[Tory|Tories]]}}, menés par le Premier ministre [[Spencer Perceval]], sont opposés à cette émancipation alors que les {{Anglais|[[Parti whig (Royaume-Uni)|Whigs]]}} y sont favorables. Au début de la régence, on s'attend à ce que le prince de Galles soutienne le chef {{Anglais|whig}}, [[William Grenville]], mais il ne le nomme pas immédiatement Premier ministre. Influencé par sa mère, il affirme que le congédiement soudain du gouvernement {{Anglais|tory}} causerait trop de dégâts sur la santé du roi (un fervent partisan des {{Anglais|Tories}}), éliminant ainsi toute chance de convalescence<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=185}}</ref>.


[[Fichier:George IV bust1.jpg|vignette|Le prince-régent par [[Thomas Lawrence]] vers 1814.]]
[[Fichier:George IV bust1.jpg|vignette|Le prince-régent par [[Thomas Lawrence]] vers 1814.]]
En 1812, lorsqu'il apparut qu'il était improbable que le roi puisse récupérer, le prince de Galles refusa à nouveau de soutenir la mise en place d'une administration whig. Au contraire, il demanda aux whigs de rejoindre l'administration de Spencer Perceval. Les whigs refusèrent toute coopération avec les tories en raison du problème de l'émancipation des catholiques qui les opposait. À contrecœur, le prince de Galles conserva Spencer Perceval au poste de Premier ministre<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=141-142}}</ref>.
En {{date-|1812}}, lorsqu'il apparait qu'il est improbable que le roi puisse récupérer, le prince de Galles refuse à nouveau de soutenir la mise en place d'une administration {{Anglais|whig}}. Au contraire, il demande aux {{Anglais|Whigs}} de rejoindre l'administration de Spencer Perceval. Les {{Anglais|Whigs}} refusent toute coopération avec les {{Anglais|Tories}} en raison du problème de l'émancipation des catholiques qui les oppose. À contrecœur, le prince de Galles conserve Spencer Perceval au poste de Premier ministre<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=141-142}}</ref>.


Le {{date-|10 mai 1812}}, Spencer Perceval fut assassiné par [[John Bellingham]]. Le prince-régent maintint tous les membres du ministère Perceval mais les plaça sous la direction d'un nouveau chef. La Chambre des Communes réclama formellement une {{citation|administration forte et efficace<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=144}}</ref>}} et le prince de Galles offrit la conduite du gouvernement à [[Richard Wellesley (1er marquis de Wellesley)|Richard Wellesley]] puis à [[Francis Rawdon-Hastings]]. Les deux tentatives furent un échec, cependant, le prince de Galles força chacun des deux partis à construire un ministère bipartisan au moment où ni l'un ni l'autre ne souhaitaient se partager les pouvoirs. Le prince de Galles profita probablement de l'échec des deux pairs comme un prétexte pour remettre en place le ministère Perceval avec [[Robert Jenkinson (2e comte de Liverpool)|Lord Liverpool]] au poste de Premier ministre<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=145}}</ref>.
Le {{date-|10 mai 1812}}, Spencer Perceval est assassiné par [[John Bellingham]]. Le prince-régent maintient tous les membres du ministère Perceval mais les place sous la direction d'un nouveau chef. La Chambre des Communes réclame formellement une {{citation|administration forte et efficace<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=144}}</ref>}} et le prince de Galles offre la conduite du gouvernement à [[Richard Wellesley (1er marquis de Wellesley)|Richard Wellesley]] puis à [[Francis Rawdon-Hastings]]. Les deux tentatives sont un échec, cependant, le prince de Galles force chacun des deux partis à construire un ministère bipartisan au moment où ni l'un ni l'autre ne souhaitent se partager les pouvoirs. Le prince de Galles profite probablement de l'échec des deux pairs comme un prétexte pour remettre en place le ministère Perceval avec [[Robert Jenkinson (2e comte de Liverpool)|Lord Liverpool]] au poste de Premier ministre<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=145}}</ref>.


=== Guerres contre l'empereur {{souverain-|Napoléon Ier}} ===
=== Guerres contre l'empereur {{souverain-|Napoléon Ier}} ===
Les [[tories]], à la différence des [[whigs]] tels que [[Charles Grey (2e comte Grey)|Lord Grey]], menèrent une guerre sans merci à {{souverain2|Napoléon Ier}}<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=146}}</ref>. L'[[Sixième Coalition|alliance]] de la [[Royaume de Prusse|Prusse]], de la [[Empire russe|Russie]], de l'[[Empire d'Autriche|Autriche]], du Royaume-Uni et de différents petits États contribua à l'[[Première abdication de Napoléon Ier|abdication de {{souverain-|Napoléon Ier}}]] le {{date-|6 avril 1814}}. Lors du [[Congrès de Vienne]], il fut décidé que l'[[électorat de Brunswick-Lunebourg|électorat de Hanovre]], en [[union personnelle]] avec le Royaume-Uni depuis 1714, soit élevé au rang de [[Royaume de Hanovre|royaume]]. Le {{date-|30 décembre 1814}}, le prince-régent signa et ratifia le [[traité de Gand]] mettant fin à la [[guerre de 1812]] contre les [[États-Unis]]. De retour de l'[[île d'Elbe]], {{souverain-|Napoléon Ier}} fut vaincu à [[Bataille de Waterloo|Waterloo]] le {{date-|18 juin 1815}} par [[Arthur Wellesley de Wellington]], frère de Richard Wellesley.
Les {{Anglais|[[Tories]]}}, à la différence des {{Anglais|[[Whigs]]}} tels que [[Charles Grey (2e comte Grey)|Lord Grey]], mènent une guerre sans merci à {{souverain2|Napoléon Ier}}<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=146}}</ref>. L'[[Sixième Coalition|alliance]] de la [[Royaume de Prusse|Prusse]], de la [[Empire russe|Russie]], de l'[[Empire d'Autriche|Autriche]], du Royaume-Uni et de différents petits États contribue à l'[[Première abdication de Napoléon Ier|abdication de {{souverain-|Napoléon Ier}}]] le {{date-|6 avril 1814}}. Lors du [[Congrès de Vienne]], il est décidé que l'[[électorat de Brunswick-Lunebourg|électorat de Hanovre]], en [[union personnelle]] avec le Royaume-Uni depuis {{date-|1714}}, soit élevé au rang de [[Royaume de Hanovre|royaume]]. Le {{date-|30 décembre 1814}}, le prince-régent signe et ratifie le [[traité de Gand]] mettant fin à la [[guerre de 1812]] contre les [[États-Unis]]. De retour de l'[[île d'Elbe]], {{souverain-|Napoléon Ier}} est vaincu à [[Bataille de Waterloo|Waterloo]] le {{date-|18 juin 1815}} par [[Arthur Wellesley de Wellington]], frère de Richard Wellesley.


=== Amateur d'art et collectionneur ===
=== Amateur d'art et collectionneur ===
Pendant cette période de la Régence, le prince de Galles s'intéressa à la mode et aux arts, [[George Brummell|Beau Brummel]] et l'architecte [[John Nash (architecte)|John Nash]] créèrent le style Regency. À Londres, Nash conçut les alignements de maisons du [[Regent's Park]] et de [[Regent Street]].
Pendant cette période de la Régence, le prince de Galles s'intéresse à la mode et aux arts, [[George Brummell|Beau Brummel]] et l'architecte [[John Nash (architecte)|John Nash]] créent le style {{Anglais|Regency}}. À Londres, Nash conçoit les alignements de maisons du [[Regent's Park]] et de [[Regent Street]].


Le prince-régent se passionna pour les stations thermales, il acheta le [[Brighton Pavilion]] qu'il fit transformer en palais fantastique par John Nash, qui prit pour modèle le « gothique indien » inspiré du [[Taj Mahal]] avec l'intérieur décoré dans l'extravagant style « indien » et « chinois »<ref>{{Ouvrage |prénom1=Jessica M. F. |nom1=Rutherford |titre=The Royal Pavilion |sous-titre=The Palace of {{souverain-|George IV}} |éditeur=Brighton Borough Council |année=1995 |pages totales= |passage=81 |isbn=978-0-948723-21-6}}</ref>.
Le prince-régent se passionne pour les stations thermales, il achète le {{Anglais|[[Brighton Pavilion]]}} qu'il fait transformer en palais fantastique par John Nash, qui prend pour modèle le « gothique indien » inspiré du [[Taj Mahal]] avec l'intérieur décoré dans l'extravagant style « indien » et « chinois »<ref>{{Ouvrage |prénom1=Jessica M. F. |nom1=Rutherford |titre=The Royal Pavilion |sous-titre=The Palace of {{souverain-|George IV}} |éditeur=Brighton Borough Council |année=1995 |passage=81 |isbn=978-0-948723-21-6}}</ref>.


Il commanda à [[Thomas Lawrence]] une importante série de portraits de souverains, hommes d'état et généraux, qu'il a fait installer dans la salle Waterloo au [[château de Windsor]]<ref name = Frick>{{ouvrage|langue=anglais|prénom1=Bernice|nom1=Davidson|titre= Paintings from the Frick Collection|sous-titre=|éditeur=Harry N. Abrams, Incorporated, New York|volume=|année=1990|pages totales=|passage=127|isbn=0-8109-3710-7|lire en ligne=}}</ref>.
Il commande à [[Thomas Lawrence]] une importante série de portraits de souverains, hommes d'état et généraux, qu'il fait installer dans la salle Waterloo au [[château de Windsor]]<ref name = Frick>{{ouvrage|langue=anglais|prénom1=Bernice|nom1=Davidson|titre= Paintings from the Frick Collection|éditeur=Harry N. Abrams, Incorporated, New York|année=1990|passage=127|isbn=0-8109-3710-7|lire en ligne=}}</ref>.


Collectionneur d'art ancien, notamment du mobilier et les objets d'art décoratif du {{s mini-|XVIII}} français , dont la porcelaine de Sévres, goût qu'il partageait avec lord Lasclelles(1764-1814).
Collectionneur d'art ancien, notamment du mobilier et les objets d'art décoratif du {{s mini-|XVIII}} français , dont la porcelaine de Sèvres, goût qu'il partage avec lord Lascelles (1764-1814).


== Roi du Royaume-Uni ==
== Roi du Royaume-Uni ==
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[[Fichier:1 Penny à l'effigie de Georges IV.jpg|vignette|1 [[penny]] à l'effigie de {{souverain-|Georges IV}}.]]
[[Fichier:1 Penny à l'effigie de Georges IV.jpg|vignette|1 [[penny]] à l'effigie de {{souverain-|Georges IV}}.]]
[[Fichier:George IV coronation banquet.jpg|vignette|Le banquet de couronnement de {{souverain-|George IV}} à ''[[Palais de Westminster#Westminster Hall|Westminster Hall]]'' le {{date-|19 juillet 1821}}.]]
[[Fichier:George IV coronation banquet.jpg|vignette|Le banquet de couronnement de {{souverain-|George IV}} à ''[[Palais de Westminster#Westminster Hall|Westminster Hall]]'' le {{date-|19 juillet 1821}}.]]
Lorsque {{souverain-|George III}} mourut en 1820, le prince-régent alors âgé de {{nobr|57 ans}} monta sur le trône en tant que {{souverain-|George IV}} sans beaucoup d'évolution sur les pouvoirs qu'il détenait lors de sa régence<ref>{{Harvsp|Innes|1915|p=81}}</ref>. Au moment de son accession au trône, {{souverain-|George IV}} était déjà un homme [[Obésité|obèse]] et probablement intoxiqué au [[laudanum]]<ref name="dnb" />.
Lorsque {{souverain-|George III}} meurt en {{date-|1820}}, le prince-régent alors âgé de {{nobr|57 ans}} monte sur le trône en tant que {{souverain-|George IV}} sans beaucoup d'évolution sur les pouvoirs qu'il détient depuis sa régence<ref>{{Harvsp|Innes|1915|p=81}}</ref>. Au moment de son accession au trône, {{souverain-|George IV}} est déjà un homme [[Obésité|obèse]] et probablement intoxiqué au [[laudanum]]<ref name="dnb" />.


=== Relation avec son épouse ===
=== Relation avec son épouse ===
Les relations entre {{souverain-|George IV}} et son épouse [[Caroline de Brunswick|Caroline]] étaient déjà difficiles avant son accession au trône. Ils vivaient séparément depuis 1796 et les deux avaient des aventures extra-conjugales. En 1814, Caroline quitta la Grande-Bretagne pour se rendre en Europe mais elle choisit de rentrer pour assister au couronnement de son époux et de revendiquer publiquement son titre de [[reine consort]]. Cependant, {{souverain-|George IV}} refusa de lui accorder le statut de reine et demanda à ses ambassadeurs de s'assurer que les monarques étrangers feraient de même. Sur ordre de {{souverain-|George IV}}, le nom de Caroline fut omis du [[livre de la prière commune]], la [[liturgie]] de l'[[Église d'Angleterre]]. Le roi tenta de divorcer, mais ses conseillers lui indiquèrent que toute démarche dans ce sens pourrait impliquer la publication de détails prouvant ses relations adultères. Par conséquent, il demanda le passage de la ''Pains and Penalties Bill'' de 1820 sous laquelle le Parlement aurait pu imposer des sanctions juridiques sans procès. La loi aurait permis d'annuler le mariage et de retirer le titre de reine à Caroline. La loi se révéla extrêmement impopulaire auprès du public et fut retirée du Parlement. {{souverain-|George IV}} décida néanmoins d'exclure son épouse, Caroline de Brunswick, de son [[couronnement du monarque britannique|couronnement]] à l'[[abbaye de Westminster]], le {{date-|19 juillet 1821}}. Caroline de Brunswick tomba malade le même jour et mourut le {{date-|7 août 1821}}. Au terme de sa vie, elle déclara souvent qu'elle pensait avoir été empoisonnée<ref>{{Harvsp|Innes|1915|p=82}}</ref>.
Les relations entre {{souverain-|George IV}} et son épouse [[Caroline de Brunswick|Caroline]] sont déjà difficiles avant son accession au trône. Ils vivent séparément depuis {{date-|1796}} et les deux entretiennent des aventures extra-conjugales. En {{date-|1814}}, Caroline quitte la Grande-Bretagne pour se rendre en Europe mais elle choisit de rentrer pour assister au couronnement de son époux et de revendiquer publiquement son titre de [[reine consort]]. Cependant, {{souverain-|George IV}} refuse de lui accorder le statut de reine et demande à ses ambassadeurs de s'assurer que les monarques étrangers fassent de même. Sur ordre de {{souverain-|George IV}}, le nom de Caroline est omis du [[livre de la prière commune]], la [[liturgie]] de l'[[Église d'Angleterre]]. Le roi tente de divorcer, mais ses conseillers lui indiquent que toute démarche dans ce sens pourrait impliquer la publication de détails prouvant ses relations adultères. Par conséquent, il demande le passage de la {{Anglais|Pains and Penalties Bill}} de {{date-|1820}} sous laquelle le Parlement aurait pu imposer des sanctions juridiques sans procès. La loi permet d'annuler le mariage et de retirer le titre de reine à Caroline. La loi se révèle extrêmement impopulaire auprès du public et est retirée du Parlement. {{souverain-|George IV}} décide néanmoins d'exclure son épouse, Caroline de Brunswick, de son [[couronnement du monarque britannique|couronnement]] à l'[[abbaye de Westminster]], le {{date-|19 juillet 1821}}. Caroline de Brunswick tombe malade le même jour et meurt le {{date-|7 août 1821}}. Au terme de sa vie, elle déclare souvent qu'elle pense avoir été empoisonnée<ref>{{Harvsp|Innes|1915|p=82}}</ref>.


=== Couronnement et début du règne ===
=== Couronnement et début du règne ===
[[Fichier:George IV. of the United Kingdom.jpg|vignette|gauche|Portrait de {{souverain-|George IV}} réalisé par [[Thomas Lawrence]] vers 1822.]]
[[Fichier:George IV. of the United Kingdom.jpg|vignette|gauche|Portrait de {{souverain-|George IV}} réalisé par [[Thomas Lawrence]] vers 1822.]]
Le couronnement extravagant de {{souverain-|Georges IV}} coûta environ {{unité|243000|£}} (environ {{nobr|183 millions}} de livres de 2011<ref name="measuring worth" />) ; par comparaison, celui de son père n'avait coûté que {{unité|10000|£}} (environ {{nobr|16 millions}} de livres de 2011<ref name="measuring worth" />). Malgré son coût exorbitant, cela fut un événement populaire<ref name="dnb" />. En 1821, le roi devint le premier monarque britannique à visiter l'Irlande depuis {{souverain2|Richard II|d'Angleterre}} au {{s-|XIV}}<ref>{{Harvsp|De-la-Noy|1998|p=95}}</ref>. L'année suivante, il visita [[Édimbourg]]<ref>{{Ouvrage |prénom1=John |nom1=Prebble |titre=The King's Jaunt |sous-titre={{souverain-|George IV}} in Scotland, 1822 |éditeur=Birlinn Limited |lieu=Édimbourg |année=2000 |pages totales=399 |isbn=978-1-84158-068-5}}</ref>.
Le couronnement extravagant de {{souverain-|Georges IV}} coûte environ {{unité|243000|£}} (environ {{nobr|183 millions}} de livres de {{date-|2011}}<ref name="measuring worth" />) ; par comparaison, celui de son père n'avait coûté que {{unité|10000|£}} (environ {{nobr|16 millions}} de livres de {{date-|2011}}<ref name="measuring worth" />). Malgré son coût exorbitant, c'est un événement populaire<ref name="dnb" />. En {{date-|1821}}, le roi devient le premier monarque britannique à visiter l'Irlande depuis {{souverain2|Richard II|d'Angleterre}} au {{s-|XIV}}<ref>{{Harvsp|De-la-Noy|1998|p=95}}</ref>. L'année suivante, il visite [[Édimbourg]]<ref>{{Ouvrage |prénom1=John |nom1=Prebble |titre=The King's Jaunt |sous-titre={{souverain-|George IV}} in Scotland, 1822 |éditeur=Birlinn Limited |lieu=Édimbourg |année=2000 |pages totales=399 |isbn=978-1-84158-068-5}}</ref>.


[[File:George IV at the Provost's Banquet in the Parliament House.jpg|vignette|''{{souverain-|George IV}} au banquet du prévôt, [[Parlement écossais|Parlement]] d'Édimbourg''<br>inachevé<br>[[Joseph Mallord William Turner|William Turner]], [[1822]]<br>[[Tate Britain]], [[Londres]]]]
[[File:George IV at the Provost's Banquet in the Parliament House.jpg|vignette|''{{souverain-|George IV}} au banquet du prévôt, [[Parlement écossais|Parlement]] d'Édimbourg''<br>inachevé<br>[[Joseph Mallord William Turner|William Turner]], [[1822]]<br>[[Tate Britain]], [[Londres]]]]
Sa visite de l'[[Écosse]], organisée par [[Walter Scott]], fut la première d'un monarque depuis {{souverain2|Charles Ier (roi d'Angleterre)|d'Angleterre}} au {{s-|XVII}}. Elle fut immortalisée par [[Joseph Mallord William Turner|William Turner]] dans une toile inachevée conservée à la [[Tate Britain]] de Londres<ref>[https://www.tate.org.uk/art/artworks/turner-george-iv-at-the-provosts-banquet-in-the-parliament-house-edinburgh-n02858 Parlement d'Ecosse, Turner, Tate]</ref>.
Sa visite de l'[[Écosse]], organisée par [[Walter Scott]], est la première d'un monarque depuis {{souverain2|Charles Ier (roi d'Angleterre)|d'Angleterre}} au {{s-|XVII}}. Elle est immortalisée par [[Joseph Mallord William Turner|William Turner]] dans une toile inachevée conservée à la {{Anglais|[[Tate Britain]]}} de Londres<ref>[https://www.tate.org.uk/art/artworks/turner-george-iv-at-the-provosts-banquet-in-the-parliament-house-edinburgh-n02858 Parlement d'Ecosse, Turner, Tate]</ref>.


=== Exercice du pouvoir royal ===
=== Exercice du pouvoir royal ===
[[Fichier:George IV in kilt, by Wilkie.jpg|vignette|Peinture de {{souverain-|George IV}} réalisée par [[David Wilkie (peintre)|David Wilkie]] en 1829 représentant le roi durant sa visite de l'[[Écosse]] en 1822.]]
[[Fichier:George IV in kilt, by Wilkie.jpg|vignette|Peinture de {{souverain-|George IV}} réalisée par [[David Wilkie (peintre)|David Wilkie]] en {{date-|1829}} représentant le roi durant sa visite de l'[[Écosse]] en {{date-|1822}}.]]
{{souverain-|George IV}} a vécu la majeure partie de son règne seul au [[château de Windsor]]<ref>{{lien web |url=http://www.royal.gov.uk/HistoryoftheMonarchy/KingsandQueensoftheUnitedKingdom/TheHanoverians/GeorgeIV.aspx |titre={{souverain-|George IV}} |éditeur=Site officiel de la monarchie britannique}}</ref>, mais il continua de s'immiscer dans les affaires politiques. Au début, on crut qu'il apporterait son soutien à l'émancipation des catholiques car en 1797, il avait présenté une loi d'émancipation pour les catholiques irlandais, mais ses vues anti-catholiques devinrent claires dès 1813. En 1824, il dénonça l'émancipation des catholiques en public<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=189}}</ref>. Ayant prononcé le serment lors de son couronnement de protéger la religion protestante dans son royaume, {{souverain-|George IV}} avança qu'il ne pourrait soutenir aucune mesure pro-catholique<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=238}}</ref>. L'influence de la Couronne britannique était si forte et la volonté des tories sous Lord Liverpool si grande que l'émancipation des catholiques semblait impossible à obtenir. Cependant en 1827, Lord Liverpool se retira, il fut remplacé le {{date-|12 avril 1827}} par [[George Canning]] qui prônait l'émancipation des catholiques. Lorsque Canning prit ses fonctions, le roi, jusque-là instruisant en privé ses ministres sur la question catholique, pensa qu'il serait bon de faire une déclaration publique sur le fait que son opinion sur la question était celle de son père, {{souverain-|George III}}<ref>{{Harvsp|Hibbert|1973|p=292}}</ref>.
{{souverain-|George IV}} vit la majeure partie de son règne seul au [[château de Windsor]]<ref>{{lien web |url=http://www.royal.gov.uk/HistoryoftheMonarchy/KingsandQueensoftheUnitedKingdom/TheHanoverians/GeorgeIV.aspx |titre={{souverain-|George IV}} |éditeur=Site officiel de la monarchie britannique}}</ref>, il continue néanmoins de s'immiscer dans les affaires politiques. Les contemporains estiment d'abord qu'il apporterait son soutien à l'émancipation des catholiques car en {{date-|1797}}, il a présenté une loi d'émancipation pour les catholiques irlandais. Mais, ses vues anti-catholiques deviennent claires dès {{date-|1813}}. En {{date-|1824}}, il dénonce l'émancipation des catholiques en public<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=189}}</ref>. Ayant prononcé le serment lors de son couronnement de protéger la religion protestante dans son royaume, {{souverain-|George IV}} avance qu'il ne pourrait soutenir aucune mesure pro-catholique<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=238}}</ref>. L'influence de la Couronne britannique est si forte et la volonté des {{Anglais|Tories}} sous Lord Liverpool si grande que l'émancipation des catholiques semble impossible à obtenir. Cependant en {{date-|1827}}, Lord Liverpool se retire. Il est remplacé le {{date-|12 avril 1827}} par [[George Canning]] qui prône l'émancipation. Lorsque Canning prend ses fonctions, le roi, jusque-là instruisant en privé ses ministres sur la question catholique, pense qu'il serait bon de faire une déclaration publique sur le fait que son opinion sur la question était celle de son père, {{souverain-|George III}}<ref>{{Harvsp|Hibbert|1973|p=292}}</ref>.


Les idées de [[George Canning]] sur la question catholique n'étaient pas bien reçues par les tories les plus conservateurs tels que le duc de Wellington. En conséquence, le ministère fut dans l'obligation d'inclure des whigs<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=231-234}}</ref>. George Canning mourut le {{date-|8 août 1827}}, laissant le soin à [[Frederick John Robinson]] de mener la fragile coalition tories-whigs. Lorsque Lord Goderich quitta ses fonctions en 1828 et fut remplacé par le duc de Wellington qui, à cette époque avait accepté le retrait de certaines mesures d'aide aux catholiques, cette politique devint indéfendable<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=190}}</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=237}}</ref>. Avec de grandes difficultés, le {{date-|29 janvier 1829}}, Lord Wellington obtint le consentement de {{souverain-|Georges IV}} concernant l'introduction de la loi de l'émancipation des catholiques. Sous la pression de son frère cadet, le duc de Cumberland (futur {{souverain2|Ernest-Auguste Ier|de Hanovre}}), farouchement anti-catholique, {{souverain-|George IV}} retira son approbation. En protestation, tous les membres du [[Cabinet (Royaume-Uni)|Cabinet]] démissionnèrent le {{date-|4 mars 1829}}. Le {{date-|13 avril 1829}}, {{souverain-|Georges IV}} accorda finalement à contre-cœur son assentiment au ''[[Roman Catholic Relief Act 1829|Roman Catholic Relief Act]]''<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=381}}</ref>{{,}}<ref name="dnb" />.
Les idées de [[George Canning]] sur la question catholique se sont pas bien reçues par les {{Anglais|Tories}} les plus conservateurs tels que le [[Arthur Wellesley de Wellington|duc de Wellington]]. En conséquence, le ministère est dans l'obligation d'inclure des {{Anglais|Whigs}}<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=231-234}}</ref>. George Canning meurt le {{date-|8 août 1827}}, laissant le soin à [[Frederick John Robinson]] de mener la fragile coalition {{Anglais|tories-whigs}}. Lorsque Lord Goderich quitte ses fonctions en {{date-|1828}} et est remplacé par le duc de Wellington qui, à cette époque avait accepté le retrait de certaines mesures d'aide aux catholiques, cette politique devient indéfendable<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=190}}</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Smith|1999|p=237}}</ref>. Avec de grandes difficultés, le {{date-|29 janvier 1829}}, Lord Wellington obtient le consentement de {{souverain-|Georges IV}} concernant l'introduction de la loi de l'émancipation des catholiques. Sous la pression de son frère cadet, le duc de Cumberland (futur {{souverain2|Ernest-Auguste Ier|de Hanovre}}), farouchement anti-catholique, {{souverain-|George IV}} retire son approbation. En protestation, tous les membres du [[Cabinet (Royaume-Uni)|Cabinet]] démissionnent le {{date-|4 mars 1829}}. Le {{date-|13 avril 1829}}, {{souverain-|Georges IV}} accorde finalement à contre-cœur son assentiment au {{Anglais|[[Roman Catholic Relief Act 1829|Roman Catholic Relief Act]]}}<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=381}}</ref>{{,}}<ref name="dnb" />.


=== Fin de règne et mort ===
=== Fin de règne et mort ===
[[Fichier:George4coin.jpg|vignette|Pièce de 1821 à l'effigie de {{souverain-|George IV}}. L'inscription ''GEORGIUS IIII D[ei] G[ratia] BRITANNIAR[um] REX F[idei] D[efensor]'' signifie « {{souverain-|George IV}}, par la grâce de Dieu, roi de Grande-Bretagne, défenseur de la foi ».]]
[[Fichier:George4coin.jpg|vignette|Pièce de {{date-|1821}} à l'effigie de {{souverain-|George IV}}. L'inscription ''GEORGIUS IIII D[ei] G[ratia] BRITANNIAR[um] REX F[idei] D[efensor]'' signifie « {{souverain-|George IV}}, par la grâce de Dieu, roi de Grande-Bretagne, défenseur de la foi ».]]
L'alcool et le style de vie de {{souverain-|George IV}} furent nuisibles à sa santé. Son goût pour les repas riches et copieux et l'alcool provoquèrent une surcharge pondérale importante. Lors de ses rares sorties, il fut la risée du public<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=355}}</ref>. En 1797, il atteignit {{unité|111|kg}}<ref>{{Harvsp|De-la-Noy|1998|p=43}}</ref> et en 1824, sa gaine fut fabriquée pour un tour de taille de {{unité|127|cm}}<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=171}}</ref>. Il était atteint de [[goutte (maladie)|goutte]], d'[[artériosclérose]], de [[Cataracte (maladie)|cataracte]] et probablement de [[porphyrie]] ; il restait des journées entières alité, souffrant de [[dyspnée]]s qui le laissaient à demi-asphyxié<ref name="dnb" />. Certains rapports avancent qu'il montrait des signes d'instabilité mentale vers la fin même s'ils étaient moins graves que ceux de son père ; il déclara par exemple qu'il avait participé à la [[bataille de Waterloo]], ce qui aurait été un signe de [[démence]] ou une simple plaisanterie pour ennuyer le duc de Wellington. Le matin du {{date-|26 juin 1830}}, vers {{heure|3|30}}, {{souverain-|George IV}} mourut à l'âge de {{unité|67|ans}}, au [[château de Windsor]] ; il aurait déclaré {{citation|Bon Dieu, qu'est-ceci ?}} puis il étreignit la main de son page et dit {{citation|Mon garçon, ceci est la mort<ref>{{Harvsp|De-la-Noy|1998|p=103}}</ref>}}. Il fut inhumé en la [[Chapelle Saint-Georges de Windsor|chapelle Saint-Georges]] du château de Windsor le {{date-|15 juillet}}, aux côtés de son père<ref>{{Harvsp|Hibbert|1973|p=336}}</ref>.
L'alcool et le style de vie de {{souverain-|George IV}} sont nuisibles à sa santé. Son goût pour les repas riches et copieux et l'alcool le conduisent à développer une surcharge pondérale importante. Lors de ses rares sorties, il est la risée du public<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=355}}</ref>. En {{date-|1797}}, il atteint {{unité|111|kg}}<ref>{{Harvsp|De-la-Noy|1998|p=43}}</ref> et en {{date-|1824}}, sa gaine est fabriquée pour un tour de taille de {{unité|127|cm}}<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=171}}</ref>. Il est atteint de [[goutte (maladie)|goutte]], d'[[artériosclérose]], de [[Cataracte (maladie)|cataracte]] et probablement de [[porphyrie]] ; il reste des journées entières alité, souffrant de [[dyspnée]]s qui le laissent à demi-asphyxié<ref name="dnb" />. Certains rapports avancent qu'il montre également des signes d'instabilité mentale vers la fin même s'ils étaient moins graves que ceux de son père ; il déclare par exemple qu'il avait participé à la [[bataille de Waterloo]]. Ceci aurait été un signe de [[démence]] ou une simple plaisanterie pour ennuyer le duc de Wellington. Le matin du {{date-|26 juin 1830}}, vers {{heure|3|30}}, {{souverain-|George IV}} meurt à l'âge de {{unité|67|ans}}, au [[château de Windsor]]. Il aurait déclaré {{citation|Bon Dieu, qu'est-ceci ?}} puis il aurait étreint la main de son page et dit {{citation|Mon garçon, ceci est la mort<ref>{{Harvsp|De-la-Noy|1998|p=103}}</ref>}}. Il est inhumé en la [[Chapelle Saint-Georges de Windsor|chapelle Saint-Georges]] du château de Windsor le {{date-|15 juillet}}, aux côtés de son père<ref>{{Harvsp|Hibbert|1973|p=336}}</ref>.


=== Succession au trône ===
=== Succession au trône ===
Son seul enfant légitime, la [[Charlotte Augusta de Galles|princesse Charlotte]], était morte en 1817 des suites de complications [[post-partum]] après avoir donné naissance à un enfant mort-né. Le second fils de {{souverain2|George III|du Royaume-Uni}}, [[Frederick d'York]], étant mort en 1827, ce fut son frère le troisième fils de {{souverain-|George III}}, le [[Guillaume IV (roi du Royaume-Uni)|prince Guillaume]], qui monta sur le trône en tant que {{Guillaume IV}}<ref>{{Harvsp|Innes|1915|p=105}}</ref>.
Son seul enfant légitime, la [[Charlotte Augusta de Galles|princesse Charlotte]], est morte en {{date-|1817}} des suites de complications [[post-partum]] après avoir donné naissance à un enfant mort-né. Le second fils de {{souverain2|George III|du Royaume-Uni}}, [[Frederick d'York]], étant mort en {{date-|1827}}, c'est son frère le troisième fils de {{souverain-|George III}}, le [[Guillaume IV (roi du Royaume-Uni)|prince Guillaume]], qui monte sur le trône en tant que {{Guillaume IV}}<ref>{{Harvsp|Innes|1915|p=105}}</ref>.


== Héritage ==
== Héritage ==
[[Fichier:a-voluptuary.jpg|vignette|gauche|''Un goinfre dans les horreurs de la digestion'', une caricature de 1792 réalisée par [[James Gillray]] lorsque George était prince de Galles.]]
[[Fichier:a-voluptuary.jpg|vignette|gauche|''Un goinfre dans les horreurs de la digestion'', une caricature de {{date-|1792}} réalisée par [[James Gillray]] lorsque George était prince de Galles.]]
Ses dernières années furent marquées par la détérioration de sa santé mentale et par son retrait des affaires publiques. Un aide du roi écrivit dans son journal<ref>{{Article |nom1=Baker |prénom1=Kenneth |titre={{souverain-|George IV}}: a Sketch |périodique=[[History Today]] |année=2005 |numéro=55 |passage=30-36 |issn=0018-2753}}</ref> : {{citation|Un chien plus méprisable, lâche, égoïste et insensible n'existe pas… Il y a eu des rois bons et sages mais ils ne furent pas nombreux… et je crois que c'est l'un des pires}}.
Ses dernières années sont marquées par la détérioration de sa santé mentale et par son retrait des affaires publiques. Un aide du roi écrit dans son journal<ref>{{Article |nom1=Baker |prénom1=Kenneth |titre={{souverain-|George IV}}: a Sketch |périodique=[[History Today]] |année=2005 |numéro=55 |passage=30-36 |issn=0018-2753}}</ref> : {{citation|Un chien plus méprisable, lâche, égoïste et insensible n'existe pas… Il y a eu des rois bons et sages mais ils ne furent pas nombreux… et je crois que c'est l'un des pires}}.


À la mort de {{souverain-|George IV}}, ''[[The Times]]'' captura le sentiment général en écrivant : {{citation|Il n'y a jamais eu une personne moins regrettée par ses semblables que ce roi défunt. Quel œil a pleuré pour lui ? Quel cœur a poussé un soupir d'une tristesse désintéressée ? Si jamais il avait eu un ami, un ami dévoué, nous nous défendons d'avoir jamais connu son nom<ref>''[[The Times]]'', {{date-|15 juillet 1830}} cité dans {{Harvsp|Hibbert|1973|p=342}}</ref>}}.
À la mort de {{souverain-|George IV}}, ''[[The Times]]'' capture le sentiment général en écrivant : {{citation|Il n'y a jamais eu une personne moins regrettée par ses semblables que ce roi défunt. Quel œil a pleuré pour lui ? Quel cœur a poussé un soupir d'une tristesse désintéressée ? Si jamais il avait eu un ami, un ami dévoué, nous nous défendons d'avoir jamais connu son nom<ref>''[[The Times]]'', {{date-|15 juillet 1830}} cité dans {{Harvsp|Hibbert|1973|p=342}}</ref>}}.


Durant la crise politique causée par l'émancipation des catholiques, le duc de Wellington déclara que George était le {{citation|pire homme qu'il ait jamais rencontré dans toute sa vie, le plus égoïste, le plus faux, le plus méchant sans une seule qualité rédemptrice<ref>{{Harvsp|Hibbert|1973|p=310}}</ref>}} mais dans l'eulogie délivrée à la Chambre des Lords, il l'appela l'{{citation|homme le plus accompli de son époque}} et il loua son talent et ses connaissances<ref name="hibbert">{{Harvsp|Hibbert|1973|p=344}}</ref>. Les véritables sentiments de Wellington se trouvaient probablement entre ces deux extrêmes ; comme il le déclara ultérieurement, {{souverain-|George IV}} était {{citation|un extraordinaire mécène des arts… le mélange le plus extraordinaire de talent, d'esprit, de bouffonnerie, d'obstination et de bons sentiments, bref un mélange des qualités les plus opposées que j'ai jamais vues dans n'importe quelle personne dans ma vie<ref name="hibbert" />}}.
Durant la crise politique causée par l'émancipation des catholiques, le duc de Wellington déclare que George était le {{citation|pire homme qu'il ait jamais rencontré dans toute sa vie, le plus égoïste, le plus faux, le plus méchant sans une seule qualité rédemptrice<ref>{{Harvsp|Hibbert|1973|p=310}}</ref>}} mais dans l'eulogie délivrée à la Chambre des Lords, il l'appele l'{{citation|homme le plus accompli de son époque}} et il loue son talent et ses connaissances<ref name="hibbert">{{Harvsp|Hibbert|1973|p=344}}</ref>. Les véritables sentiments de Wellington se trouvent probablement entre ces deux extrêmes ; comme il le déclare ultérieurement, {{souverain-|George IV}} était {{citation|un extraordinaire mécène des arts… le mélange le plus extraordinaire de talent, d'esprit, de bouffonnerie, d'obstination et de bons sentiments, bref un mélange des qualités les plus opposées que j'ai jamais vues dans n'importe quelle personne dans ma vie<ref name="hibbert" />}}.


{{souverain-|George IV}} fut décrit comme le {{citation|premier gentleman d'Angleterre}} du fait de ses manières<ref>''The Diary of Prince Pückler-Muskau'' ({{date-|mai 1828}}). Cité dans {{Harvsp|Parissien|2001|p=420}}</ref>. Il possédait certainement de nombreuses qualités, il était intelligent, brillant et instruit. Cependant, sa fainéantise et sa gloutonnerie le poussèrent à gaspiller beaucoup de ses talents. Comme ''The Times'' l'écrivit, il préférait {{citation|une fille et une bouteille à la politique et à un sermon<ref>{{Article |nom1=Clarke |prénom1=John |titre={{souverain-|George IV}} |périodique=The Lives of the Kings and Queens of England |éditeur=Knopf |année=1975 |passage=225}}</ref>}}.
{{souverain-|George IV}} est décrit comme le {{citation|premier gentleman d'Angleterre}} du fait de ses manières<ref>''The Diary of Prince Pückler-Muskau'' ({{date-|mai 1828}}). Cité dans {{Harvsp|Parissien|2001|p=420}}</ref>. Il possède certainement de nombreuses qualités, il est décrit comme intelligent, brillant et instruit. Cependant, sa fainéantise et sa gloutonnerie le poussent à gaspiller beaucoup de ses talents. Comme ''The Times'' l'écrit, il préfère {{citation|une fille et une bouteille à la politique et à un sermon<ref>{{Article |nom1=Clarke |prénom1=John |titre={{souverain-|George IV}} |périodique=The Lives of the Kings and Queens of England |éditeur=Knopf |année=1975 |passage=225}}</ref>}}.


Il existe de nombreuses statues de {{souverain-|George IV}} dont beaucoup furent érigées durant son règne. En Grande-Bretagne, on trouve une statue équestre en bronze réalisée par [[Francis Leggatt Chantrey|Francis Chantrey]] à [[Trafalgar Square]] et une autre à l'extérieur du Royal Pavilion à [[Brighton]].
Il existe de nombreuses statues de {{souverain-|George IV}} dont beaucoup sont érigées durant son règne. En Grande-Bretagne, on trouve une statue équestre en bronze réalisée par [[Francis Leggatt Chantrey|Francis Chantrey]] à [[Trafalgar Square]] et une autre à l'extérieur du Royal Pavilion à [[Brighton]].


[[Fichier:1819 Prince Regent G Cruikshank caricature.png|vignette|Caricature de 1819 réalisée par [[George Cruikshank]].]]
[[Fichier:1819 Prince Regent G Cruikshank caricature.png|vignette|Caricature de 1819 réalisée par [[George Cruikshank]].]]
À [[Édimbourg]], le {{souverain-|George IV}} Bridge est l'une des principales rues de la ville ; elle fut conçue par l'architecte Thomas Hamilton en 1829 et terminée en 1835. La [[gare de King's Cross]], aujourd'hui un important nœud ferroviaire à la limite des quartiers de [[Borough londonien de Camden|Camden]] et d'[[Borough londonien d'Islington|Islington]] dans le nord de Londres tire son nom d'un monument érigé en l'honneur de {{souverain-|George IV}} au début des {{nobr|années 1830}}<ref>{{lien web |url=http://www.camden.gov.uk/ccm/content/leisure/local-history/camdens-history.en |éditeur=Camden Council |titre=Camden's history}}</ref>.
À [[Édimbourg]], le {{souverain-|George IV}} Bridge est l'une des principales rues de la ville ; elle est conçue par l'architecte Thomas Hamilton en {{date-|1829}} et terminée en {{date-|1835}}. La [[gare de King's Cross]], aujourd'hui un important nœud ferroviaire à la limite des quartiers de [[Borough londonien de Camden|Camden]] et d'[[Borough londonien d'Islington|Islington]] dans le nord de Londres tire son nom d'un monument érigé en l'honneur de {{souverain-|George IV}} au début des {{nobr|années 1830}}<ref>{{lien web |url=http://www.camden.gov.uk/ccm/content/leisure/local-history/camdens-history.en |éditeur=Camden Council |titre=Camden's history}}</ref>.


La période de la régence vit une évolution de la mode qui fut largement déterminée par George. Après que ses opposants politiques eurent imposé une taxe sur la poudre à [[perruque]], il abandonna la perruque<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=112}}</ref>. Il portait des couleurs plus sombres que ce qui était à la mode car cela l'aidait à dissimuler sa taille, il privilégiait les [[Pantalon|pantalons]] aux [[chausse]]s car ils étaient plus lâches et il popularisa le [[Col (vêtement)|col haut]] qui dissimulait son [[double menton]]<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=114}}</ref>. Sa visite de l'Écosse en 1822 mena à un retour, si ce n'est à la création, du [[tartan]] écossais tel qu'il est connu aujourd'hui<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=324-326}}</ref>.
La période de la régence voit une évolution de la mode qui est largement déterminée par George. Après que ses opposants politiques eurent imposé une taxe sur la poudre à [[perruque]], il abandonna la perruque<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=112}}</ref>. Il portait des couleurs plus sombres que ce qui était à la mode car cela l'aidait à dissimuler sa taille, il privilégiait les [[Pantalon|pantalons]] aux [[chausse]]s car ils étaient plus lâches et il popularisa le [[Col (vêtement)|col haut]] qui dissimulait son [[double menton]]<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=114}}</ref>. Sa visite de l'Écosse en {{date-|1822}} mène à un retour, si ce n'est à la création, du [[tartan]] écossais tel qu'il est connu aujourd'hui<ref>{{Harvsp|Parissien|2001|p=324-326}}</ref>.


{{souverain-|George IV}} a été joué à l'écran par :
{{souverain-|George IV}} a été joué à l'écran par :
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* [[Richard E. Grant]] dans le [[docufiction]] ''A Royal Scandal'' ([[1996 à la télévision|1996]]) ;
* [[Richard E. Grant]] dans le [[docufiction]] ''A Royal Scandal'' ([[1996 à la télévision|1996]]) ;
* [[Hugh Bonneville]] dans le téléfilm ''Beau Brummell: This Charming Man'' ([[2006 à la télévision|2006]]) ;
* [[Hugh Bonneville]] dans le téléfilm ''Beau Brummell: This Charming Man'' ([[2006 à la télévision|2006]]) ;
* Mark Gatiss dans la série ''[[Taboo (mini-série)|Taboo]]'' ([[2017 à la télévision|2017]]).
* [[Mark Gatiss]] dans la série ''[[Taboo (mini-série)|Taboo]]'' ([[2017 à la télévision|2017]]).
* [[Ryan Gage]] dans la série ''[[La Reine Charlotte : Un chapitre Bridgerton]]'' ([[2023 à la télévision|2023]]).


== Titres, honneurs et armoiries ==
== Titres, honneurs et armoiries ==
=== Titres ===
=== Titres ===
* {{date-|12 août 1762}} - {{date-|19 août 1762}} : ''Son Altesse royale'' le duc de Cornouailles
* {{date-|12 août 1762}} - {{date-|19 août 1762}} : ''Son Altesse Royale'' le duc de Cornouailles
* {{date-|19 août 1762}} - {{date-|29 janvier 1820}} : ''Son Altesse royale'' le prince de Galles
* {{date-|19 août 1762}} - {{date-|29 janvier 1820}} : ''Son Altesse Royale'' le prince de Galles
* {{date-|5 février 1811}}<ref name="c4" /> - {{date-|29 janvier 1820}} : ''Son Altesse royale'' le prince régent
* {{date-|5 février 1811}}<ref name="c4" /> - {{date-|29 janvier 1820}} : ''Son Altesse Royale'' le prince régent
* {{date-|1 octobre 1814}} - {{date-|29 janvier 1820}} : ''Son Altesse royale'' le prince héritier de Hanovre
* {{date-|1 octobre 1814}} - {{date-|29 janvier 1820}} : ''Son Altesse Royale'' le prince héritier de Hanovre
* {{date-|29 janvier 1820}} - {{date-|26 juin 1830}} : ''Sa Majesté'' le roi
* {{date-|29 janvier 1820}} - {{date-|26 juin 1830}} : ''Sa Majesté'' le roi


Dans l'acte du Parlement qui instaurait la régence, le titre formel du prince en tant que régent était « régent du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande<ref>{{Harvsp|Hibbert|1972|p=280}}</ref> » et par conséquent, durant la période de la régence, son titre officiel était « ''Son Altesse Royale'' le prince de Galles, régent du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande ». Le titre simplifié de « ''Son Altesse Royale'' le prince de Galles » était plus commun dans les documents officiels. Le titre officiel de {{souverain-|George IV}} en tant que roi était « {{souverain-|George IV}}, par la Grâce de Dieu, roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, défenseur de la foi ». Avant son accession au trône, il était également prince héritier de Hanovre.
Dans l'acte du Parlement qui instaure la régence, le titre formel du prince en tant que régent est « régent du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande<ref>{{Harvsp|Hibbert|1972|p=280}}</ref> » et par conséquent, durant la période de la régence, son titre officiel est « ''Son Altesse Royale'' le prince de Galles, régent du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande ». Le titre simplifié de « ''Son Altesse Royale'' le prince de Galles » est plus commun dans les documents officiels. Le titre officiel de {{souverain-|George IV}} en tant que roi était « {{souverain-|George IV}}, par la Grâce de Dieu, roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, défenseur de la foi ». Avant son accession au trône, il est également prince héritier de Hanovre.


=== Honneurs civils ===
=== Honneurs civils ===
[[Fichier:George IV Trafalgar Sq.JPG|vignette|droite|Statue équestre de {{souverain-|George IV}} à [[Trafalgar Square]] ([[Londres]]).]]
[[Fichier:George IV Trafalgar Sq.JPG|vignette|droite|Statue équestre de {{souverain-|George IV}} à [[Trafalgar Square]] ([[Londres]]).]]
* KG : [[Fichier:Order_of_the_Garter_UK_ribbon.png|50x50px|Order of the Garter UK ribbon]] [[Ordre de la Jarretière|Chevalier de l'ordre de la Jarretière]], ''{{date-|26 décembre 1765}} - {{date-|29 janvier 1820}}''
* KG : [[Fichier:Order_of_the_Garter_UK_ribbon.png|50x50px|Order of the Garter UK ribbon]] [[Ordre de la Jarretière|Chevalier de l'ordre de la Jarretière]], ''{{date-|26 décembre 1765}} - {{date-|29 janvier 1820}}''
* KT : [[Fichier:Order_of_the_Thistle_UK_ribbon.png|50x50px|Order of the Thistle UK ribbon]] [[Ordre du Chardon|Chevalier de l'ordre du Chardon]], en tant que régent, assumé de manière informelle, ''{{date-|5 novembre 1811}} - {{date-|29 janvier 1820}}''
* KT : [[Fichier:Order of the Thistle UK ribbon.svg|50x50px|Order of the Thistle UK ribbon]] [[Ordre du Chardon|Chevalier de l'ordre du Chardon]], en tant que régent, assumé de manière informelle, ''{{date-|5 novembre 1811}} - {{date-|29 janvier 1820}}''
* KP : [[Fichier:Ribbon_bar_Order_of_St._Patrick.jpg|50x50px|Ribbon bar Order of St. Patrick]] [[Ordre de Saint-Patrick|Chevalier de l'ordre de Saint-Patrick]], en tant que régent, assumé de manière informelle, ''{{date-|5 novembre 1811}} - {{date-|29 janvier 1820}}''
* KP : [[Fichier:Ribbon_bar_Order_of_St._Patrick.jpg|50x50px|Ribbon bar Order of St. Patrick]] [[Ordre de Saint-Patrick|Chevalier de l'ordre de Saint-Patrick]], en tant que régent, assumé de manière informelle, ''{{date-|5 novembre 1811}} - {{date-|29 janvier 1820}}''
* GCB : [[Fichier:Order_of_the_Bath_ribbon.svg|50x50px|Order of the Bath ribbon]] [[Ordre du Bain|Chevalier Grand Croix de l'ordre du Bain]], en tant que régent, assumé de manière informelle, ''{{date-|2 janvier 1815}} - {{date-|29 janvier 1820}}''
* GCB : [[Fichier:Order_of_the_Bath_ribbon.svg|50x50px|Order of the Bath ribbon]] [[Ordre du Bain|Chevalier Grand Croix de l'ordre du Bain]], en tant que régent, assumé de manière informelle, ''{{date-|2 janvier 1815}} - {{date-|29 janvier 1820}}''
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* GCMG : [[Fichier:UK_Order_St-Michael_St-George_ribbon.svg|50x50px|UK Order St-Michael St-George ribbon]] [[Ordre de Saint-Michel et Saint-George|Chevalier Grand Croix de l'ordre de Saint-Michel et Saint-George]], en tant que régent, assumé de manière informelle, ''{{date-|27 avril 1818}} - {{date-|29 janvier 1820}}''
* GCMG : [[Fichier:UK_Order_St-Michael_St-George_ribbon.svg|50x50px|UK Order St-Michael St-George ribbon]] [[Ordre de Saint-Michel et Saint-George|Chevalier Grand Croix de l'ordre de Saint-Michel et Saint-George]], en tant que régent, assumé de manière informelle, ''{{date-|27 avril 1818}} - {{date-|29 janvier 1820}}''
* PC : [[Conseil privé (Royaume-Uni)|Conseiller privé]], ''{{date-|29 août 1783}} - {{date-|29 janvier 1820}}''
* PC : [[Conseil privé (Royaume-Uni)|Conseiller privé]], ''{{date-|29 août 1783}} - {{date-|29 janvier 1820}}''
'''Royaume de France'''

* {{Flagicon|Royaume de France|restoration_alt}} 20 avril 1814 : Chevalier de l’[[Ordre du Saint-Esprit]].


=== Honneurs militaires ===
=== Honneurs militaires ===
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=== Armoiries ===
=== Armoiries ===
En tant que [[prince de Galles]], les armoiries de George étaient les [[armoiries royales du Royaume-Uni]] différenciées par un [[lambel]] de trois points [[Argent (héraldique)|argent]]<ref>{{lien web |url=http://www.heraldica.org/topics/britain/cadency.htm |titre=Heraldica - British Royalty Cadency}}</ref>. Les armoiries incluaient le [[cimier]] royal et un [[Support (héraldique)|support]] mais avec une seule couronne et un [[lambel]] similaire. Ses armoiries suivirent les changements dans les armoiries royales en 1801 lorsque le quart du Hanovre devint un écu et le quart français fut abandonné<ref>{{London Gazette|issue=15324|startpage=2|date=30 décembre 1800}}</ref>. L'altération de 1816 ne l'affecta pas car elles ne s'appliquaient qu'aux armoiries du roi<ref name="pinches">{{Ouvrage |prénom1=John Harvey |nom1=Pinches |prénom2=Rosemary |nom2=Pinches |titre=The Royal Heraldry of England |éditeur=Hollen Street Press |lieu=Slough, Buckinghamshire |série=Heraldry Today |année=1974 |pages totales= |passage=228-229 |isbn=0-900455-25-X}}</ref>.
En tant que [[prince de Galles]], les armoiries de George sont les [[armoiries royales du Royaume-Uni]] différenciées par un [[lambel]] de trois points [[Argent (héraldique)|argent]]<ref>{{lien web |url=http://www.heraldica.org/topics/britain/cadency.htm |titre=Heraldica - British Royalty Cadency}}</ref>. Les armoiries incluent le [[cimier]] royal et un [[Support (héraldique)|support]] mais avec une seule couronne et un [[lambel]] similaire. Ses armoiries suivent les changements dans les armoiries royales en {{date-|1801}} lorsque le quart du Hanovre devient un écu et le quart français est abandonné<ref>{{London Gazette|issue=15324|startpage=2|date=30 décembre 1800}}</ref>. L'altération de {{date-|1816}} ne l'affecte pas car elles ne s'appliquent qu'aux armoiries du roi<ref name="pinches">{{Ouvrage |prénom1=John Harvey |nom1=Pinches |prénom2=Rosemary |nom2=Pinches |titre=The Royal Heraldry of England |éditeur=Hollen Street Press |lieu=Slough, Buckinghamshire |série=Heraldry Today |année=1974 |passage=228-229 |isbn=0-900455-25-X}}</ref>.


Les armoiries utilisées par le roi étaient celles des deux royaumes, le Royaume-Uni et le Hanovre superposés : écartelé, 1 et 4, trois lions en [[Pal (héraldique)|pal]] or ([[Armoiries de l'Angleterre|qui est Angleterre]]), au 2, d'or, au lion de [[gueules]], au double [[Liste de pièces héraldiques#Orle|trescheur]] fleuronné et contre-fleuronné du même (qui est [[Armoiries de l'Écosse|Écosse]]), au 3, d'azur, à la harpe d'or, cordée d'argent (qui est [[Armoiries de l'Irlande|Irlande]]) sur le tout tiercé en pairle renversé (qui est Hanovre), 1, de gueules, à deux léopards d'or ; 2, d'or (pour le Brunswick), semé de cœurs de gueules, au lion d'azur (qui est Lunebourg), armé et lampassé du deuxième, brochant sur le tout ; 3, de gueules, au cheval cabré d'argent (qui est Westphalie), harnaché d'or et surmonté de la couronne de la couronne de Saint-Édouard ; sur le tout de gueules à la couronne de Charlemagne d'or<ref>{{London Gazette|issue=17149|startpage=1237|date=29 June 1816}}</ref>.
Les armoiries utilisées par le roi sont celles des deux royaumes, le Royaume-Uni et le Hanovre superposés : écartelé, 1 et 4, trois lions en [[Pal (héraldique)|pal]] or ([[Armoiries de l'Angleterre|qui est Angleterre]]), au 2, d'or, au lion de [[gueules]], au double [[Liste de pièces héraldiques#Orle|trescheur]] fleuronné et contre-fleuronné du même (qui est [[Armoiries de l'Écosse|Écosse]]), au 3, d'azur, à la harpe d'or, cordée d'argent (qui est [[Armoiries de l'Irlande|Irlande]]) sur le tout tiercé en pairle renversé (qui est Hanovre), 1, de gueules, à deux léopards d'or ; 2, d'or (pour le Brunswick), semé de cœurs de gueules, au lion d'azur (qui est Lunebourg), armé et lampassé du deuxième, brochant sur le tout ; 3, de gueules, au cheval cabré d'argent (qui est Westphalie), harnaché d'or et surmonté de la couronne de la couronne de Saint-Édouard ; sur le tout de gueules à la couronne de Charlemagne d'or<ref>{{London Gazette|issue=17149|startpage=1237|date=29 June 1816}}</ref>.


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* {{Ouvrage |prénom1=Saul |nom1=David |titre=Prince of Pleasure |sous-titre=The Prince of Wales and the Making of the Regency |éditeur=Grove Press |lieu=New York |année=2000 |numéro d'édition=1 |pages totales=484 |isbn=978-0-8021-3703-6 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=N1_WuL_M2P8C&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage |prénom1=Saul |nom1=David |titre=Prince of Pleasure |sous-titre=The Prince of Wales and the Making of the Regency |éditeur=Grove Press |lieu=New York |année=2000 |numéro d'édition=1 |pages totales=484 |isbn=978-0-8021-3703-6 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=N1_WuL_M2P8C&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage |prénom1=Michael |nom1=De-la-Noy |titre={{souverain-|George IV}} |éditeur=Sutton Publishing |lieu=Stroud, Gloucestershire |année=1998 |pages totales=112 |isbn=978-0-7509-1821-3}}
* {{Ouvrage |prénom1=Michael |nom1=De-la-Noy |titre={{souverain-|George IV}} |éditeur=Sutton Publishing |lieu=Stroud, Gloucestershire |année=1998 |pages totales=112 |isbn=978-0-7509-1821-3}}
* {{Ouvrage |prénom1=John W. |nom1=Derry |titre=The Regency Crisis and the Whigs |éditeur=Cambridge University Press |année=1963 |pages totales= }}
* {{Ouvrage |prénom1=John W. |nom1=Derry |titre=The Regency Crisis and the Whigs |éditeur=Cambridge University Press |année=1963 }}
* {{Ouvrage |prénom1=Arthur Donald |nom1=Innes |titre=A History of England and the British Empire |volume=4 |éditeur=The MacMillan Company |année=1915 |pages totales= }}
* {{Ouvrage |prénom1=Arthur Donald |nom1=Innes |titre=A History of England and the British Empire |volume=4 |éditeur=The MacMillan Company |année=1915 }}
* {{Ouvrage |prénom1=Christopher |nom1=Hibbert |lien auteur1=Christopher Hibbert |titre={{souverain-|George IV}}, Prince of Wales, 1762-1811 |éditeur=Longman |lieu=Londres |année=1972 |pages totales=338 |isbn=978-0-582-12675-6}}
* {{Ouvrage |prénom1=Christopher |nom1=Hibbert |lien auteur1=Christopher Hibbert |titre={{souverain-|George IV}}, Prince of Wales, 1762-1811 |éditeur=Longman |lieu=Londres |année=1972 |pages totales=338 |isbn=978-0-582-12675-6}}
* {{Ouvrage |prénom1=Christopher |nom1=Hibbert |titre={{souverain-|George IV}}, Regent and King, 1811-1830 |éditeur=Allen Lane |lieu=Londres |année=1973 |pages totales=430 |isbn=978-0-7139-0487-1}}
* {{Ouvrage |prénom1=Christopher |nom1=Hibbert |titre={{souverain-|George IV}}, Regent and King, 1811-1830 |éditeur=Allen Lane |lieu=Londres |année=1973 |pages totales=430 |isbn=978-0-7139-0487-1}}
* {{Ouvrage |prénom1=Steven |nom1=Parissien |titre={{souverain-|George IV}} |sous-titre=The Grand Entertainment |éditeur=John Murray |lieu=Londres |année=2001 |pages totales=447 |isbn=978-0-7195-5652-4}}
* {{Ouvrage |prénom1=Steven |nom1=Parissien |titre={{souverain-|George IV}} |sous-titre=The Grand Entertainment |éditeur=John Murray |lieu=Londres |année=2001 |pages totales=447 |isbn=978-0-7195-5652-4}}
* {{Ouvrage |prénom1=Ernest Anthony |nom1=Smith |titre={{souverain-|George IV}} |éditeur=Yale University Press |lieu=New Haven |année=1999 |pages totales=306 |isbn=978-0-300-07685-1 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=xOAG3a7mh4IC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage |prénom1=Ernest Anthony |nom1=Smith |titre={{souverain-|George IV}} |éditeur=Yale University Press |lieu=New Haven |année=1999 |pages totales=306 |isbn=978-0-300-07685-1 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=xOAG3a7mh4IC&printsec=frontcover}}
* {{ADB|8|651|657|Georg IV.|{{lien|lang=de|Adolf Schaumann}}|ADB:Georg IV.}}
* {{NDB|6|213|214|Georg IV.|Edgar Kalthoff|118690450}}
* {{BBKL|artikel=Georg IV.|band=33|spalten=509-512|autor=Joachim Peters}}


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
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{{Palette|Monarques britanniques|Prince de Galles|Duc de Rothesay}}
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Version du 8 juin 2024 à 18:23

George IV
Illustration.
Portrait du roi George IV en habits de sacre par Sir Thomas Lawrence, 1822.
Titre
Roi du Royaume-Uni et de Hanovre
-
(10 ans, 4 mois et 28 jours)
Couronnement
en l'abbaye de Westminster
Premier ministre Lord Liverpool
George Canning
Lord Goderich
Lord Wellington
Prédécesseur George III
Successeur Guillaume IV
Prince Régent du Royaume-Uni
-
(8 ans, 11 mois et 24 jours)
Monarque George III
Prince héritier du Royaume-Uni
-
(57 ans, 5 mois et 17 jours)
Monarque George III
Prédécesseur Édouard, duc d'York et d'Albany
Successeur Frédéric, duc d'York
Biographie
Dynastie Maison de Hanovre
Nom de naissance George Augustus Frederick
Date de naissance
Lieu de naissance Palais St. James, Londres
(Grande-Bretagne)
Date de décès (à 67 ans)
Lieu de décès Château de Windsor
(Royaume-Uni)
Sépulture Chapelle Saint-Georges, Windsor, Royaume-Uni
Père George III
Mère Charlotte de Mecklembourg-Strelitz
Conjoint Maria Anne Fitzherbert (mariage secret non légalisé)
Caroline de Brunswick
Enfants Charlotte de Hanovre
Religion Anglicanisme
Résidence Château de Windsor
Carlton House
Brighton Pavilion

Signature de George IV

George IV
Monarques du Royaume-Uni

George IV, né George Augustus Frederick à Londres le et mort le au château de Windsor, est roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande et de Hanovre du jusqu'à sa mort.

Du fait de la maladie mentale de son père, le roi George III, George est prince-régent de à son accession au trône. Il mène un style de vie extravagant qui contribue aux modes de la Régence anglaise. Il est également un mécène pour de nouvelles formes d'arts, de goûts et de loisirs ; musicien, il entretient une relation d'amitié avec Gioachino Rossini qui lui donne de nombreuses leçons de chant. Il fait appel à l'architecte John Nash pour construire le pavillon royal de Brighton et reconstruire le palais de Buckingham, et à Jeffry Wyattville pour la reconstruction du château de Windsor. Il joue également un grand rôle dans la fondation de la National Gallery et du King's College de Londres.

Ses rapports avec son père et son épouse Caroline de Brunswick sont détestables et il fait interdire à sa femme d'assister à son couronnement. Il présente l'impopulaire Pains and Penalties Bill de dans une tentative désespérée et infructueuse de dissoudre son mariage. Pour la plus grande partie de la régence et du règne de George IV, lord Liverpool contrôle le gouvernement en tant que Premier ministre du Royaume-Uni. Les gouvernements successifs de George IV, sans grand soutien de la part du roi, président à la victoire dans les guerres napoléoniennes, négocient les traités de paix et tentent de gérer les malaises sociaux et économiques qui suivent. Le roi doit accepter George Canning au poste de ministre des Affaires étrangères puis de Premier ministre, ainsi qu'abandonner son opposition à l'émancipation des catholiques.

Son charme et sa culture lui valent le titre de « premier gentleman d'Angleterre ». Mais, ses relations difficiles avec son père et son épouse, ainsi que sa vie dissolue entrainent le mépris de son peuple et affaiblissent le prestige de la monarchie. Les contribuables sont irrités par ses fortes dépenses en temps de guerre. De fait, il ne représente pas une figure nationale en temps de crise, ni un modèle pour son peuple et ses ministres trouvaient son comportement égoïste, peu fiable et irresponsable.

Jeunesse et débuts

Naissance et famille

Le prince George, alors prince de Galles.

Le prince George est né au palais Saint James à Londres le  ; il est le premier fils du roi George III et de la reine Charlotte. En tant que fils aîné du monarque britannique, il devient automatiquement duc de Cornouailles et duc de Rothesay à sa naissance ; il est fait prince de Galles et comte de Chester quelques jours après[1]. Le , il fut baptisé par l'archevêque de Cantorbéry, Thomas Secker[2]. Ses parrains sont le duc de Mecklembourg-Strelitz (son oncle maternel qui est représenté par le duc de Devonshire, le lord-chambellan), le duc de Cumberland (son double-grand-oncle paternel) et Augusta de Saxe-Gotha-Altenbourg (sa grand-mère paternelle[3]). George est un étudiant talentueux qui apprend rapidement le français, l'allemand et l'italien en plus de l'anglais[4].

Jeunes années

À l'âge de 18 ans, il reçoit une résidence séparée et en contraste avec la vie prosaïque et sans esclandres de son père, il entre avec enthousiasme dans une vie de débauche impliquant l'abus d'alcool et de nombreuses maîtresses. Saoul et sobre, il excelle dans l'art de la conversation et a des goûts sûrs, quoique coûteux, dans la décoration de sa résidence. Cela est un manque de jugement particulièrement important compte tenu de l'extraordinaire pauvreté de nombreux Londoniens, adultes et enfants, qui vivent dans la rue.

Le prince atteint l'âge de 21 ans en et il obtient une concession de 60 000 £ (environ 82 millions de livres de [5]) de la part du Parlement et une dotation annuelle de 50 000 £ (environ 68 millions de livres de [5]) de la part de son père. C'est cependant bien trop faible par rapport à ses besoins ; les écuries coûtent à elles seules 31 000 £ par an (environ 42 millions de livres de [5]). Il s'installe ensuite à Carlton House où il vit une vie extravagante[6]. L'animosité s'accroit entre le prince et son père qui désire que l'héritier adopte un mode de vie plus austère. Le roi, de tendance conservatrice, est irrité par le soutien du prince à Charles James Fox et à d'autres politiques radicaux[7].

Mariage

Le prince George de Galles représenté par Richard Cosway vers 1780-1782.

Peu après son 21e anniversaire, le prince tombe amoureux de Maria Anne Fitzherbert, une roturière catholique de six ans son aînée qui a perdu ses deux premiers époux[8]. Malgré son inadaptation complète, le prince est déterminé à l'épouser. Cela entre en violation de l'Acte d'établissement qui interdit à l'épouse d'un catholique de monter sur le trône et au Royal Marriages Act de 1772 qui interdit le mariage sans le consentement du roi jusqu'en .

Néanmoins, le couple se marie discrètement le dans la résidence de Maria à Park Street, dans le quartier londonien de Mayfair. Légalement l'union n'est pas valide car le consentement n'est jamais accordé (et ne l'est d'ailleurs jamais demandé)[9]. Cependant, Maria Fitzherbert considère qu'elle est l'épouse véritable et canonique du prince car elle tient la loi de l'Église comme supérieure à la loi de l'État. Pour des raisons politiques, l'union reste secrète et Maria Fitzherbert promet de ne jamais la révéler[10].

Le prince contracte des dettes du fait de son mode de vie extravagant. Son père refuse de le soutenir financièrement et il est forcé de quitter Carlton House et de vivre dans la résidence de Maria Fitzherbert. En 1787, les alliés politiques du prince lui proposent de réduire ses dettes en votant une dotation parlementaire. Les relations entre George et Maria Fitzherbert sont soupçonnées et la révélation du mariage illégal aurait scandalisé la nation et empêché toute dotation parlementaire pour l'aider. Agissant sous l'autorité du prince, le chef whig Charles James Fox déclare que l'histoire est une pure invention[11]. Maria Fitzherbert n'est pas heureuse des négations publiques du mariage dans des termes si véhéments et elle songe à arrêter ses relations avec le prince. Il l'apaise en demandant à un autre whig, Richard Brinsley Sheridan, de réaffirmer les déclarations énergiques de Fox dans des termes plus prudents. Le parlement, dans le même temps, accorde au prince 161 000 £ (environ 220 millions de livres de [5]) pour payer ses dettes et 60 000 £ pour des aménagements à Carlton House[4],[12],[13].

En , le prince de Galles se rend à Brighton pour soutenir l'ouverture du premier établissement de bains de mer de l'histoire, fondé par John Latham[14].

Crise de la régence de 1788

Portrait de George réalisé par Joshua Reynolds en 1785.

On pense aujourd'hui que le roi George III souffrait d'une maladie héréditaire appelée porphyrie[15]. Des troubles mentaux sont l'un des symptômes de la maladie et la santé mentale du roi se détériore à l'. Mais, il est néanmoins capable de se décharger de certains de ses devoirs et de déclarer la prorogation (suspension) du Parlement du au . Durant la prorogation, la santé de George III s'aggrave et il constitue alors une menace pour lui-même. Lors de la reprise de la session parlementaire en novembre, le roi est incapable de prononcer le traditionnel discours du Trône. Le Parlement se trouve dans une position insoutenable : selon la loi établie, le Parlement ne pouvait procéder à aucune affaire jusqu'au discours du souverain à l'ouverture du Parlement[11],[16].

Pour contourner cette impasse, le Parlement se donne le droit de débattre de la possibilité de mettre en place une régence. À la Chambre des Communes, Charles James Fox déclare qu'en qualité de fils aîné du roi, le prince de Galles peut assumer cette régence pendant la durée de l'incapacité de son père. Le Premier ministre William Pitt a néanmoins une opinion opposée sur le sujet et il avance qu'en l'absence d'un statut à effet contraire, seul le Parlement est habilité à choisir le régent[17]. Il déclare même que sans autorité parlementaire « le prince de Galles n'avait pas plus le droit […] d'assumer le gouvernement, que n'importe quel autre sujet du pays[18] ». Tout en étant en désaccord avec le principe de base de la régence, William Pitt est d'accord avec Fox sur le fait que le prince de Galles est le candidat le plus adapté pour le poste de régent[11],[16].

Miniature de George réalisée par Richard Cosway (1792).

Le prince de Galles, bien qu'offensé par la hardiesse des propos de Pitt le Jeune, n'apporte pas un soutien total à Fox. Le frère cadet du prince, Frederick d'York, déclare que son frère ne tenterait pas d'exercer le pouvoir sans obtenir le consentement du Parlement[19]. Après le passage des premières résolutions, Pitt expose son plan pour la régence et propose que les pouvoirs du prince de Galles soient considérablement limités. Entre autres, le prince de Galles ne pourrait vendre la propriété du roi ou accorder une pairie à toute personne autre qu'un enfant du roi. Le prince de Galles dénonçe l'arrangement de Pitt, déclarant qu'il s'agissait d'« un projet pour produire de la faiblesse, du désordre et de l'insécurité dans chaque branche de l'administration des affaires[20] ». Dans l'intérêt du royaume, les deux partis s'accordent sur ce compromis[16].

Néanmoins, le vote d'une loi sur la régence ne peut se faire que si le Parlement est en séance et celles-ci ne peut reprendre qu'après un discours du Trône. Légalement, le discours du trône est délivré par le roi mais peut également être donné par des représentants royaux appelés Lords commissaires. Mais, aucun document ne peut autoriser les Lords commissaires à agir à moins que le grand sceau du Royaume-Uni n'y soit apposé et celui-ci ne peut pas être apposé légalement sans l'autorisation préalable du roi. Pitt et les membres de son ministère ignorent cette dernière condition et demandent au lord chancelier d'apposer son cachet sans le consentement du roi. Cette fiction juridique est dénoncée par Edmund Burke comme un « mensonge flagrant[21] », une « absurdité palpable[21] » et même une « véritable fraude[22] ». Néanmoins, d'autres membres du Parlement estiment qu'un tel arrangement est nécessaire pour préserver un gouvernement efficace. En conséquence, le , plus de deux mois après sa réunion, le Parlement est solennellement ouvert par un groupe « illégal » de Lords commissaires. La loi sur la Régence est présentée, mais avant qu'elle puisse être votée l'état de santé de George III s'améliore nettement. Ayant retrouvé ses esprits, George III déclare la loi autorisant les Lords commissaires à agir comme valide[11],[16].

Mariage et maîtresses

George en , d'après une peinture de Sir William Beechey.

Les dettes du prince de Galles continuent de s'accroître, et son père refuse de l'aider à moins qu'il n'épouse sa cousine, la princesse Caroline de Brunswick[23]. En , le prince accepte et le mariage est organisé le dans la chapelle royale du palais Saint James. Cette union est un désastre. Dès la naissance de leur fille Charlotte en , ils se séparent. Le prince de Galles reste attaché à Marie Anne Fitzherbert pour le reste de sa vie, en dépit de ses différentes tromperies[24].

Les maîtresses de George sont Mary Robinson, une actrice dont le silence est acheté avec une généreuse pension pour éviter que celle-ci ne publie dans les journaux les lettres très compromettantes du prince de Galles[25] ; Grace Elliott, l'épouse d'un médecin[26] et Frances Villiers qui domine sa vie pendant quelques années[24]. Vers la fin de son règne, ses maîtresses sont Isabella Seymour-Conway, marquise d'Herford et Elizabeth Conyngham, marquise Conyngham, qui sont toutes deux mariées à des aristocrates[27].

George aurait eu plusieurs enfants illégitimes. Maria Fitzherbert avance que James Ord (né en ), qui déménage aux États-Unis et devient prêtre jésuite, serait son fils[28]. À la fin de sa vie, le roi déclare à un ami qu'il a eu un fils qui est devenu officier dans la marine dans la Caraïbe ; la parolière Lady Anne Lindsay rapporte qu'il s'agit du capitaine Henry A. F. Hervey (1786-1824)[29]. Parmi les autres enfants supposés figurent le major George Seymour Crole, le fils de la fille d'une gestionnaire de théâtre appelée Eliza Crole ou Fox ; William Hampshire, le fils de Sarah Brown, l'une de ses maîtresses et Charles « Beau » Candy, le fils d'une Française avec ce surnom[30]. Anthony Camp, le directeur de la Société des Généalogistes avance qu'il est peu probable que George IV ait été le père d'Ord, d'Hervey, d'Hampshire et de Candy[31].

Le problème des dettes du prince de Galles qui atteignent en le montant extraordinaire de 630 000 £ (environ 750 millions de livres de [5])[32] est résolu temporairement par le Parlement. Ne voulant pas faire un don direct pour soulager ses dettes, il lui accorde une dotation supplémentaire de 65 000 £ (environ 77 millions de livres de [5]) par an[33]. En , 63 000 £ supplémentaires (environ 58 millions de livres de [5]) sont ajoutés et les dettes de du prince sont finalement effacées en même si les dettes accumulées depuis restent[13],[34].

En , une dispute éclate sur la garde de la princesse Charlotte, confiée au roi George III. L'affrontement entraîne également la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur la conduite de la princesse Caroline après que le prince de Galles a été accusé d'avoir eu un fils illégitime. L'enquête reconnait Caroline innocente mais révèle sa conduite anticonformiste[35].

Prince-régent du Royaume-Uni

Prise de pouvoir

Le futur roi George IV vers 1809, huile sur toile de John Singleton Copley.

À la fin de l'année 1810, George III est à nouveau submergé par la folie à la suite de la mort de sa fille cadette, la princesse Amélie. Le Parlement s'accorde pour suivre le précédent de  ; sans le consentement du roi, le lord chancelier appose le grand sceau du Royaume-Uni à la lettre patente nommant les Lords commissaires. Ces derniers, au nom du roi, signifient l'accord de la sanction royale à la loi qui devient la Loi sur la Régence de 1811. Le Parlement limite certains pouvoirs du prince-régent. Les contraintes expirent un an après le passage de la loi[36]. Le prince de Galles devient prince-régent le [37].

Exercice de la fonction

Le régent laisse ses ministres gérer les affaires gouvernementales et s'implique beaucoup moins dans la politique que son père. Le principe selon lequel la Couronne accepte comme Premier ministre la personne qui contrôle la majorité à la Chambre des Communes, que le roi l'apprécie ou non, est instauré[38]. Ses gouvernements, sans grand soutien de la part du régent, président à la victoire lors des guerres napoléoniennes, négocient les traités de paix et tentent de gérer les malaises sociaux et économiques qui suivent. L'une des principales questions de l'époque est l'émancipation des catholiques ; ces derniers sont en effet victimes de nombreuses restrictions politiques. Les Tories, menés par le Premier ministre Spencer Perceval, sont opposés à cette émancipation alors que les Whigs y sont favorables. Au début de la régence, on s'attend à ce que le prince de Galles soutienne le chef whig, William Grenville, mais il ne le nomme pas immédiatement Premier ministre. Influencé par sa mère, il affirme que le congédiement soudain du gouvernement tory causerait trop de dégâts sur la santé du roi (un fervent partisan des Tories), éliminant ainsi toute chance de convalescence[39].

Le prince-régent par Thomas Lawrence vers 1814.

En , lorsqu'il apparait qu'il est improbable que le roi puisse récupérer, le prince de Galles refuse à nouveau de soutenir la mise en place d'une administration whig. Au contraire, il demande aux Whigs de rejoindre l'administration de Spencer Perceval. Les Whigs refusent toute coopération avec les Tories en raison du problème de l'émancipation des catholiques qui les oppose. À contrecœur, le prince de Galles conserve Spencer Perceval au poste de Premier ministre[40].

Le , Spencer Perceval est assassiné par John Bellingham. Le prince-régent maintient tous les membres du ministère Perceval mais les place sous la direction d'un nouveau chef. La Chambre des Communes réclame formellement une « administration forte et efficace[41] » et le prince de Galles offre la conduite du gouvernement à Richard Wellesley puis à Francis Rawdon-Hastings. Les deux tentatives sont un échec, cependant, le prince de Galles force chacun des deux partis à construire un ministère bipartisan au moment où ni l'un ni l'autre ne souhaitent se partager les pouvoirs. Le prince de Galles profite probablement de l'échec des deux pairs comme un prétexte pour remettre en place le ministère Perceval avec Lord Liverpool au poste de Premier ministre[42].

Guerres contre l'empereur Napoléon Ier

Les Tories, à la différence des Whigs tels que Lord Grey, mènent une guerre sans merci à Napoléon Ier[43]. L'alliance de la Prusse, de la Russie, de l'Autriche, du Royaume-Uni et de différents petits États contribue à l'abdication de Napoléon Ier le . Lors du Congrès de Vienne, il est décidé que l'électorat de Hanovre, en union personnelle avec le Royaume-Uni depuis , soit élevé au rang de royaume. Le , le prince-régent signe et ratifie le traité de Gand mettant fin à la guerre de 1812 contre les États-Unis. De retour de l'île d'Elbe, Napoléon Ier est vaincu à Waterloo le par Arthur Wellesley de Wellington, frère de Richard Wellesley.

Amateur d'art et collectionneur

Pendant cette période de la Régence, le prince de Galles s'intéresse à la mode et aux arts, Beau Brummel et l'architecte John Nash créent le style Regency. À Londres, Nash conçoit les alignements de maisons du Regent's Park et de Regent Street.

Le prince-régent se passionne pour les stations thermales, il achète le Brighton Pavilion qu'il fait transformer en palais fantastique par John Nash, qui prend pour modèle le « gothique indien » inspiré du Taj Mahal avec l'intérieur décoré dans l'extravagant style « indien » et « chinois »[44].

Il commande à Thomas Lawrence une importante série de portraits de souverains, hommes d'état et généraux, qu'il fait installer dans la salle Waterloo au château de Windsor[45].

Collectionneur d'art ancien, notamment du mobilier et les objets d'art décoratif du XVIIIe français , dont la porcelaine de Sèvres, goût qu'il partage avec lord Lascelles (1764-1814).

Roi du Royaume-Uni

Accession au trône

1 penny à l'effigie de Georges IV.
Le banquet de couronnement de George IV à Westminster Hall le .

Lorsque George III meurt en , le prince-régent alors âgé de 57 ans monte sur le trône en tant que George IV sans beaucoup d'évolution sur les pouvoirs qu'il détient depuis sa régence[46]. Au moment de son accession au trône, George IV est déjà un homme obèse et probablement intoxiqué au laudanum[4].

Relation avec son épouse

Les relations entre George IV et son épouse Caroline sont déjà difficiles avant son accession au trône. Ils vivent séparément depuis et les deux entretiennent des aventures extra-conjugales. En , Caroline quitte la Grande-Bretagne pour se rendre en Europe mais elle choisit de rentrer pour assister au couronnement de son époux et de revendiquer publiquement son titre de reine consort. Cependant, George IV refuse de lui accorder le statut de reine et demande à ses ambassadeurs de s'assurer que les monarques étrangers fassent de même. Sur ordre de George IV, le nom de Caroline est omis du livre de la prière commune, la liturgie de l'Église d'Angleterre. Le roi tente de divorcer, mais ses conseillers lui indiquent que toute démarche dans ce sens pourrait impliquer la publication de détails prouvant ses relations adultères. Par conséquent, il demande le passage de la Pains and Penalties Bill de sous laquelle le Parlement aurait pu imposer des sanctions juridiques sans procès. La loi permet d'annuler le mariage et de retirer le titre de reine à Caroline. La loi se révèle extrêmement impopulaire auprès du public et est retirée du Parlement. George IV décide néanmoins d'exclure son épouse, Caroline de Brunswick, de son couronnement à l'abbaye de Westminster, le . Caroline de Brunswick tombe malade le même jour et meurt le . Au terme de sa vie, elle déclare souvent qu'elle pense avoir été empoisonnée[47].

Couronnement et début du règne

Portrait de George IV réalisé par Thomas Lawrence vers 1822.

Le couronnement extravagant de Georges IV coûte environ 243 000 £ (environ 183 millions de livres de [5]) ; par comparaison, celui de son père n'avait coûté que 10 000 £ (environ 16 millions de livres de [5]). Malgré son coût exorbitant, c'est un événement populaire[4]. En , le roi devient le premier monarque britannique à visiter l'Irlande depuis Richard II d'Angleterre au XIVe siècle[48]. L'année suivante, il visite Édimbourg[49].

George IV au banquet du prévôt, Parlement d'Édimbourg
inachevé
William Turner, 1822
Tate Britain, Londres

Sa visite de l'Écosse, organisée par Walter Scott, est la première d'un monarque depuis Charles Ier d'Angleterre au XVIIe siècle. Elle est immortalisée par William Turner dans une toile inachevée conservée à la Tate Britain de Londres[50].

Exercice du pouvoir royal

Peinture de George IV réalisée par David Wilkie en représentant le roi durant sa visite de l'Écosse en .

George IV vit la majeure partie de son règne seul au château de Windsor[51], il continue néanmoins de s'immiscer dans les affaires politiques. Les contemporains estiment d'abord qu'il apporterait son soutien à l'émancipation des catholiques car en , il a présenté une loi d'émancipation pour les catholiques irlandais. Mais, ses vues anti-catholiques deviennent claires dès . En , il dénonce l'émancipation des catholiques en public[52]. Ayant prononcé le serment lors de son couronnement de protéger la religion protestante dans son royaume, George IV avance qu'il ne pourrait soutenir aucune mesure pro-catholique[53]. L'influence de la Couronne britannique est si forte et la volonté des Tories sous Lord Liverpool si grande que l'émancipation des catholiques semble impossible à obtenir. Cependant en , Lord Liverpool se retire. Il est remplacé le par George Canning qui prône l'émancipation. Lorsque Canning prend ses fonctions, le roi, jusque-là instruisant en privé ses ministres sur la question catholique, pense qu'il serait bon de faire une déclaration publique sur le fait que son opinion sur la question était celle de son père, George III[54].

Les idées de George Canning sur la question catholique se sont pas bien reçues par les Tories les plus conservateurs tels que le duc de Wellington. En conséquence, le ministère est dans l'obligation d'inclure des Whigs[55]. George Canning meurt le , laissant le soin à Frederick John Robinson de mener la fragile coalition tories-whigs. Lorsque Lord Goderich quitte ses fonctions en et est remplacé par le duc de Wellington qui, à cette époque avait accepté le retrait de certaines mesures d'aide aux catholiques, cette politique devient indéfendable[56],[57]. Avec de grandes difficultés, le , Lord Wellington obtient le consentement de Georges IV concernant l'introduction de la loi de l'émancipation des catholiques. Sous la pression de son frère cadet, le duc de Cumberland (futur Ernest-Auguste Ier de Hanovre), farouchement anti-catholique, George IV retire son approbation. En protestation, tous les membres du Cabinet démissionnent le . Le , Georges IV accorde finalement à contre-cœur son assentiment au Roman Catholic Relief Act[58],[4].

Fin de règne et mort

Pièce de à l'effigie de George IV. L'inscription GEORGIUS IIII D[ei] G[ratia] BRITANNIAR[um] REX F[idei] D[efensor] signifie « George IV, par la grâce de Dieu, roi de Grande-Bretagne, défenseur de la foi ».

L'alcool et le style de vie de George IV sont nuisibles à sa santé. Son goût pour les repas riches et copieux et l'alcool le conduisent à développer une surcharge pondérale importante. Lors de ses rares sorties, il est la risée du public[59]. En , il atteint 111 kg[60] et en , sa gaine est fabriquée pour un tour de taille de 127 cm[61]. Il est atteint de goutte, d'artériosclérose, de cataracte et probablement de porphyrie ; il reste des journées entières alité, souffrant de dyspnées qui le laissent à demi-asphyxié[4]. Certains rapports avancent qu'il montre également des signes d'instabilité mentale vers la fin même s'ils étaient moins graves que ceux de son père ; il déclare par exemple qu'il avait participé à la bataille de Waterloo. Ceci aurait été un signe de démence ou une simple plaisanterie pour ennuyer le duc de Wellington. Le matin du , vers h 30, George IV meurt à l'âge de 67 ans, au château de Windsor. Il aurait déclaré « Bon Dieu, qu'est-ceci ? » puis il aurait étreint la main de son page et dit « Mon garçon, ceci est la mort[62] ». Il est inhumé en la chapelle Saint-Georges du château de Windsor le , aux côtés de son père[63].

Succession au trône

Son seul enfant légitime, la princesse Charlotte, est morte en des suites de complications post-partum après avoir donné naissance à un enfant mort-né. Le second fils de George III du Royaume-Uni, Frederick d'York, étant mort en , c'est son frère le troisième fils de George III, le prince Guillaume, qui monte sur le trône en tant que Guillaume IV[64].

Héritage

Un goinfre dans les horreurs de la digestion, une caricature de réalisée par James Gillray lorsque George était prince de Galles.

Ses dernières années sont marquées par la détérioration de sa santé mentale et par son retrait des affaires publiques. Un aide du roi écrit dans son journal[65] : « Un chien plus méprisable, lâche, égoïste et insensible n'existe pas… Il y a eu des rois bons et sages mais ils ne furent pas nombreux… et je crois que c'est l'un des pires ».

À la mort de George IV, The Times capture le sentiment général en écrivant : « Il n'y a jamais eu une personne moins regrettée par ses semblables que ce roi défunt. Quel œil a pleuré pour lui ? Quel cœur a poussé un soupir d'une tristesse désintéressée ? Si jamais il avait eu un ami, un ami dévoué, nous nous défendons d'avoir jamais connu son nom[66] ».

Durant la crise politique causée par l'émancipation des catholiques, le duc de Wellington déclare que George était le « pire homme qu'il ait jamais rencontré dans toute sa vie, le plus égoïste, le plus faux, le plus méchant sans une seule qualité rédemptrice[67] » mais dans l'eulogie délivrée à la Chambre des Lords, il l'appele l'« homme le plus accompli de son époque » et il loue son talent et ses connaissances[68]. Les véritables sentiments de Wellington se trouvent probablement entre ces deux extrêmes ; comme il le déclare ultérieurement, George IV était « un extraordinaire mécène des arts… le mélange le plus extraordinaire de talent, d'esprit, de bouffonnerie, d'obstination et de bons sentiments, bref un mélange des qualités les plus opposées que j'ai jamais vues dans n'importe quelle personne dans ma vie[68] ».

George IV est décrit comme le « premier gentleman d'Angleterre » du fait de ses manières[69]. Il possède certainement de nombreuses qualités, il est décrit comme intelligent, brillant et instruit. Cependant, sa fainéantise et sa gloutonnerie le poussent à gaspiller beaucoup de ses talents. Comme The Times l'écrit, il préfère « une fille et une bouteille à la politique et à un sermon[70] ».

Il existe de nombreuses statues de George IV dont beaucoup sont érigées durant son règne. En Grande-Bretagne, on trouve une statue équestre en bronze réalisée par Francis Chantrey à Trafalgar Square et une autre à l'extérieur du Royal Pavilion à Brighton.

Caricature de 1819 réalisée par George Cruikshank.

À Édimbourg, le George IV Bridge est l'une des principales rues de la ville ; elle est conçue par l'architecte Thomas Hamilton en et terminée en . La gare de King's Cross, aujourd'hui un important nœud ferroviaire à la limite des quartiers de Camden et d'Islington dans le nord de Londres tire son nom d'un monument érigé en l'honneur de George IV au début des années 1830[71].

La période de la régence voit une évolution de la mode qui est largement déterminée par George. Après que ses opposants politiques eurent imposé une taxe sur la poudre à perruque, il abandonna la perruque[72]. Il portait des couleurs plus sombres que ce qui était à la mode car cela l'aidait à dissimuler sa taille, il privilégiait les pantalons aux chausses car ils étaient plus lâches et il popularisa le col haut qui dissimulait son double menton[73]. Sa visite de l'Écosse en mène à un retour, si ce n'est à la création, du tartan écossais tel qu'il est connu aujourd'hui[74].

George IV a été joué à l'écran par :

Titres, honneurs et armoiries

Titres

  • -  : Son Altesse Royale le duc de Cornouailles
  • -  : Son Altesse Royale le prince de Galles
  • [37] -  : Son Altesse Royale le prince régent
  • -  : Son Altesse Royale le prince héritier de Hanovre
  • -  : Sa Majesté le roi

Dans l'acte du Parlement qui instaure la régence, le titre formel du prince en tant que régent est « régent du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande[75] » et par conséquent, durant la période de la régence, son titre officiel est « Son Altesse Royale le prince de Galles, régent du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande ». Le titre simplifié de « Son Altesse Royale le prince de Galles » est plus commun dans les documents officiels. Le titre officiel de George IV en tant que roi était « George IV, par la Grâce de Dieu, roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, défenseur de la foi ». Avant son accession au trône, il est également prince héritier de Hanovre.

Honneurs civils

Statue équestre de George IV à Trafalgar Square (Londres).

Royaume de France

Honneurs militaires

Armoiries

En tant que prince de Galles, les armoiries de George sont les armoiries royales du Royaume-Uni différenciées par un lambel de trois points argent[76]. Les armoiries incluent le cimier royal et un support mais avec une seule couronne et un lambel similaire. Ses armoiries suivent les changements dans les armoiries royales en lorsque le quart du Hanovre devient un écu et le quart français est abandonné[77]. L'altération de ne l'affecte pas car elles ne s'appliquent qu'aux armoiries du roi[78].

Les armoiries utilisées par le roi sont celles des deux royaumes, le Royaume-Uni et le Hanovre superposés : écartelé, 1 et 4, trois lions en pal or (qui est Angleterre), au 2, d'or, au lion de gueules, au double trescheur fleuronné et contre-fleuronné du même (qui est Écosse), au 3, d'azur, à la harpe d'or, cordée d'argent (qui est Irlande) sur le tout tiercé en pairle renversé (qui est Hanovre), 1, de gueules, à deux léopards d'or ; 2, d'or (pour le Brunswick), semé de cœurs de gueules, au lion d'azur (qui est Lunebourg), armé et lampassé du deuxième, brochant sur le tout ; 3, de gueules, au cheval cabré d'argent (qui est Westphalie), harnaché d'or et surmonté de la couronne de la couronne de Saint-Édouard ; sur le tout de gueules à la couronne de Charlemagne d'or[79].

Ascendance

Notes et références

  1. Smith 1999, p. 1
  2. Smith 1999, p. 2
  3. Hibbert 1972, p. 2
  4. a b c d e et f Christopher Hibbert, « George IV (1762-1830) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne) Inscription nécessaire
  5. a b c d e f g h et i Valeur calculée sur la base des salaires moyens (average earnings) en utilisant le site Measuring Worth
  6. Smith 1999, p. 25-28
  7. Smith 1999, p. 48
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  67. Hibbert 1973, p. 310
  68. a et b Hibbert 1973, p. 344
  69. The Diary of Prince Pückler-Muskau (). Cité dans Parissien 2001, p. 420
  70. John Clarke, « George IV », The Lives of the Kings and Queens of England, Knopf,‎ , p. 225
  71. « Camden's history », Camden Council
  72. Parissien 2001, p. 112
  73. Parissien 2001, p. 114
  74. Parissien 2001, p. 324-326
  75. Hibbert 1972, p. 280
  76. « Heraldica - British Royalty Cadency »
  77. (en) The London Gazette, no 15324, p. 2, 30 décembre 1800.
  78. John Harvey Pinches et Rosemary Pinches, The Royal Heraldry of England, Slough, Buckinghamshire, Hollen Street Press, (ISBN 0-900455-25-X), p. 228-229
  79. (en) The London Gazette, no 17149, p. 1237, 29 June 1816.

Annexes

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes