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{{Ébauche|informatique théorique | cours d'eau}}
[[Fichier:Flussordnung (Strahler).svg|thumb|Classification des réseaux hydrographiques d'après Strahler.]]
|image=Flussordnung (Strahler).svg
|légende=Classification des réseaux hydrographiques d'après Strahler.
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Le '''nombre de Strahler''' d'une [[arborescence]]<ref>{{ouvrage|langue=fr |prénom1=Régis |nom1=Caloz |lien auteur1= |prénom2=Claude |nom2=Collet |lien auteur2= |titre=Analyse spatiale de l'information géographique |sous-titre= |numéro d'édition= |éditeur=Presses polytechniques et universitaires romandes |lien éditeur= |collection=Science et ingénierie de l'environnement |lieu=Lausanne |jour= |mois= |année=2011 |volume= |tome= |pages totales=384 |passage=199 |isbn=978-2-88074-902-6 |lire en ligne=}}.</ref> est une mesure de sa complexité de branchement.


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Cette propriété est utilisée, par exemple, en [[Classification des réseaux hydrographiques#La classification de Strahler|classification des réseaux hydrographiques]] des [[cours d'eau]] pour indiquer le niveau de complexité de son réseau d'[[affluent]]s et de sous-affluents et en [[Compilateur|théorie de la compilation]] pour calculer le nombre de registres nécessaires au calcul d'une expression arithmétique<ref>{{Article|langue=en |prénom1= Xavier Gérard |nom1= Viennot |titre= A Strahler bijection between Dyck paths and planar trees |périodique= Discrete Mathematics |volume= 246 |numéro= 1-3 |jour= 6 |mois= mars |année= 2002 |passage= 317-329}}.</ref>.


Cette propriété est utilisée, par exemple, en [[Classification des réseaux hydrographiques#La classification de Strahler|classification des réseaux hydrographiques]] des [[cours d'eau]] pour indiquer le niveau de complexité de son réseau d'[[affluent]]s et de sous-affluents et en [[Compilateur|théorie de la compilation]] pour calculer le nombre de registres nécessaires au calcul d'une expression arithmétique<ref>{{Article|langue=en |prénom1= Xavier Gérard |nom1= Viennot |titre= A Strahler bijection between Dyck paths and planar trees |périodique= Discrete Mathematics |volume= 246 |numéro= 1-3 |jour= 6 |mois= mars |année= 2002 |passage= 317-329|doi=10.1016/S0012-365X(01)00265-5}}.</ref>.
Les premières utilisations de ce nombre se trouvent dans les travaux de {{Lien|fr=Robert E. Horton|lang=en}} en 1945<ref>{{Article|langue=en |prénom1= R. E. |nom1= Horton |titre= Erosional development of streams and their drainage basins: hydro-physical approach to quantitative morphology |périodique= Geological Society of America Bulletin |volume= 56 |numéro= 3 |jour= |mois= |année= 1945 |passage= 275-370}}.</ref> ainsi que dans ceux de [[Arthur Newell Strahler]] en 1952<ref>{{Article|langue=en |auteur=[[Arthur Newell Strahler]] |titre= Hypsometric (area-altitude) analysis of erosional topology |périodique= Geological Society of America Bulletin |volume= 63 |numéro= 11 |jour= |mois= |année= 1952 |passage= 1117-1142}}.</ref> et en 1957<ref>{{Article|langue=en |prénom1= Arthur Newell |nom1=Strahler|titre= Quantitative analysis of watershed geomorphology |périodique= Transactions of the American Geophysical Union |volume= 8 |numéro= 6 |jour= |mois= |année= 1957 |passage= 913-920}}.</ref>.

Les premières utilisations de ce nombre se trouvent dans les travaux de {{Lien|fr=Robert E. Horton|lang=en}} en 1945<ref>{{Article|langue=en |prénom1= R. E. |nom1= Horton |titre= Erosional development of streams and their drainage basins: hydro-physical approach to quantitative morphology |périodique= Geological Society of America Bulletin |volume= 56 |numéro= 3 |jour= |mois= |année= 1945 |passage= 275-370}}.</ref> ainsi que dans ceux d'[[Arthur Newell Strahler]] en 1952<ref>{{Article|langue=en |auteur=[[Arthur Newell Strahler]] |titre= Hypsometric (area-altitude) analysis of erosional topology |périodique= Geological Society of America Bulletin |volume= 63 |numéro= 11 |jour= |mois= |année= 1952 |passage= 1117-1142}}.</ref> et en 1957<ref>{{Article|langue=en |prénom1= Arthur Newell |nom1=Strahler|titre= Quantitative analysis of watershed geomorphology |périodique= Transactions of the American Geophysical Union |volume= 8 |numéro= 6 |jour= |mois= |année= 1957 |passage= 913-920}}.</ref>.


== Définition ==
== Définition ==
Selon la [[théorie des graphes]], on peut attribuer un nombre de Strahler à tous les [[Nœud (réseau)|nœuds]] d'un [[Arbre (graphe)|arbre]], depuis les extrémités vers la [[Arbre enraciné|racine]], comme suit :
Selon la [[théorie des graphes]], on peut attribuer un nombre de Strahler à tous les [[Nœud (réseau)|nœuds]] d'un [[Arbre enraciné|arbre]], depuis les extrémités vers la [[Lexique de la théorie des graphes|racine]], comme suit :
# Si le nœud n'est que l'extrémité d'une [[Arête (géométrie)|arête]] / d'un arc, sans autre connexion, (= une feuille dans la théorie des graphes, ou = sans enfant), son nombre de Strahler est 1 ;
# Si le nœud n'est que l'extrémité d'une [[Arête (géométrie)|arête]] / d'un arc, sans autre connexion, (= une feuille dans la théorie des graphes, ou = sans enfant), son nombre de Strahler est 1 ;
# Si le nœud a un arc ramifié avec le nombre de Strahler ''i'', et que tous les autres arcs ramifiés ont des nombres de Strahler inférieurs à ''i'', alors le nombre de Strahler de ce nœud est ''i'' à nouveau ;
# Si le nœud a un arc ramifié avec le nombre de Strahler ''i'', et que tous les autres arcs ramifiés ont des nombres de Strahler inférieurs à ''i'', alors le nombre de Strahler de ce nœud est ''i'' à nouveau ;
# Si le nœud a deux arcs ramifiés ou plus avec le nombre de Strahler ''i'', et pas d'autre arc ramifié ayant un plus grand nombre, le nombre de Strahler de ce nœud est alors ''i'' + 1.
# Si le nœud a au moins deux arcs ramifiés avec le nombre de Strahler ''i'', et aucun arc ramifié ayant un plus grand nombre, le nombre de Strahler de ce nœud est alors ''i'' + 1.


Le nombre de Strahler de l'arborescence est le [[Entier naturel|nombre entier]] de son nœud racine. Il est donc [[adimensionnel]].
Le nombre de Strahler de l'arborescence est le [[Entier naturel|nombre entier]] de son nœud racine. Il est donc [[Grandeur sans dimension|adimensionnel]].


Tout nœud ayant le nombre de Strahler ''i'' doit donc avoir au moins :
Tout nœud ayant le nombre de Strahler ''i'' doit donc avoir au moins :
* deux arcs ramifiés descendants avec un nombre de Strahler ''i'' - 1,
* deux arcs ramifiés descendants avec un nombre de Strahler ''i'' - 1 ;
* quatre descendants avec un nombre de Strahler ''i'' - 2{{etc.}},
* quatre descendants avec un nombre de Strahler ''i'' - 2{{etc.}} ;
* 2{{exp|''i'' - 1}} « feuilles » descendantes.
* 2{{exp|''i'' - 1}} « feuilles » descendantes.


Par conséquent, dans un arbre avec ''n'' nœuds, le plus grand nombre de Strahler possible est la [[partie entière]] de [[Logarithme binaire|log{{ind|2}}(''n'')]]. Cependant, à moins que l'arbre forme un [[arbre binaire]] complet, le nombre de Strahler sera inférieur à cette [[Majorant|borne]]. Dans un arbre binaire à ''n'' nœuds, choisi uniformément au hasard parmi tous les arbres binaires possibles, l'indice prévu de la racine est, avec une forte probabilité, très proche de [[Logarithme|log{{ind|4}}(''n'')]].
Par conséquent, dans un arbre avec ''n'' nœuds, le plus grand nombre de Strahler possible est la [[Partie entière et partie fractionnaire|partie entière]] de [[Logarithme binaire|log{{ind|2}}(''n'')]]. Cependant, à moins que l'arbre forme un [[arbre binaire]] complet, le nombre de Strahler sera inférieur à cette [[Majorant ou minorant|borne]]. Dans un arbre binaire à ''n'' nœuds, choisi uniformément au hasard parmi tous les arbres binaires possibles, l'indice prévu de la racine est, avec une forte probabilité, très proche de [[Logarithme|log{{ind|4}}(''n'')]].


== Exemples ==
== Exemples ==
=== En hydrographie ===
=== En hydrographie ===
Le nombre de Strahler est de 1 pour tout cours d'eau entre sa [[Source (hydrologie)|source]] et sa première [[Confluent|confluence]]<ref name="Hydrologie">{{ouvrage|langue=fr |prénom1=André |nom1=Musy |lien auteur1= |prénom2=Christophe |nom2=Higy |lien auteur2= |titre=Hydrologie |sous-titre=Une science de la nature |numéro d'édition= |éditeur=Presses polytechniques et universitaires romandes |lien éditeur= |collection=Gérer l'environnement |lieu=Lausanne |jour= |mois= |année=2004 |volume= |tome= |pages totales=314 |passage=88 et 89 |isbn=2880745462 |lire en ligne=}}.</ref>.
Le nombre de Strahler est de 1 pour tout cours d'eau entre sa [[Source (hydrologie)|source]] et sa première [[Confluent|confluence]]<ref name="Hydrologie">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=André|nom1=Musy|prénom2=Christophe|nom2=Higy|titre=Hydrologie|sous-titre=Une science de la nature|lieu=Lausanne|éditeur=Presses polytechniques et universitaires romandes|collection=Gérer l'environnement|année=2004|pages totales=314|passage=88 et 89|isbn=2-88074-546-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=LwsFGPWyy7sC&printsec=frontcover}}.</ref>.

La racine du cours d'eau est soit la confluence où ce cours d'eau perd son nom, soit pour un [[fleuve]], son [[embouchure (hydrologie)|embouchure]]. L'ordre d'un bassin versant est celui de son cours d'eau principal<ref name="Hydrologie"/>. La classification peut dépendre de l'échelle de la carte utilisée<ref>{{ouvrage|langue=fr |prénom1=Denis |nom1=Mercier |lien auteur1= |prénom2= |nom2= |lien auteur2= |titre=Géomorphologie de la France |sous-titre= |numéro d'édition= |éditeur=Dunod |lien éditeur= |collection= |lieu=Paris |jour= |mois= |année=2013 |volume= |tome= |pages totales=272 |passage=248 |isbn=210059706X |lire en ligne=}}.</ref>{{, }}<ref name="StraSuisse">{{Lien Web|url=http://www.bafu.admin.ch/hydrologie/01835/02118/02120/index.html?lang=fr |site=www.bafu.admin.ch |titre=Réseau hydrographique : ordre des cours d’eau pour le réseau hydrographique numérique au 1:{{formatnum:25000}} de la Suisse <!--|consulté le=6 avril 2014-->}}.</ref>.
La racine du cours d'eau est soit la confluence où ce cours d'eau perd son nom, soit pour un [[fleuve]], son [[embouchure (hydrologie)|embouchure]]. L'ordre d'un bassin versant est celui de son cours d'eau principal<ref name="Hydrologie" />. La classification peut dépendre de l'échelle de la carte utilisée<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Denis|nom1=Mercier|titre=Géomorphologie de la France|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Dunod|Dunod]]|année=2013|pages totales=272|passage=248|isbn=978-2-10-059706-2|isbn2=2-10-059706-X|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=qUkXAQAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>{{, }}<ref name="StraSuisse">{{Lien Web|url=http://www.bafu.admin.ch/hydrologie/01835/02118/02120/index.html?lang=fr |site=www.bafu.admin.ch |titre=Réseau hydrographique : ordre des cours d’eau pour le réseau hydrographique numérique au 1:{{formatnum:25000}} de la Suisse <!--|consulté le=6 avril 2014-->}}.</ref>.


La classification des cours d'eau par le nombre de Strahler est ainsi très significative pour prendre en compte la structure et la densité du réseau hydrographique<ref name="Typologie">[http://www.irstea.fr/sites/default/files/ckfinder/userfiles/files/typologie.pdf Typologie des cours d’eau de France métropolitaine{{pdf}}], {{p.|12}}, [[Irstea|Cemagref]].</ref>. Elle reflète la variabilité des situations géographiques (exemple : selon la perméabilité du substrat rocheux du bassin versant) et pluviométriques par son lien étroit avec la quantité d’eau transportée en surface pendant les périodes de forts débits<ref name="Typologie"/>.
La classification des cours d'eau par le nombre de Strahler est ainsi très significative pour prendre en compte la structure et la densité du réseau hydrographique<ref name="Typologie">[http://www.irstea.fr/sites/default/files/ckfinder/userfiles/files/typologie.pdf Typologie des cours d’eau de France métropolitaine{{pdf}}], {{p.|12}}, [[Irstea|Cemagref]].</ref>. Elle reflète la variabilité des situations géographiques (exemple : selon la perméabilité du substrat rocheux du bassin versant) et pluviométriques par son lien étroit avec la quantité d’eau transportée en surface pendant les périodes de forts débits<ref name="Typologie"/>.


Le nombre de Strahler atteint :
Le nombre de Strahler atteint :
{| class="wikitable sortable"
* dans le monde, 12 pour l'[[Amazone (fleuve)|Amazone]]<ref name="Eau-Enjeux">{{ouvrage|langue=fr |prénom1=François |nom1=Anctil |lien auteur1= |titre=L'eau et ses enjeux |sous-titre= |numéro d'édition= |éditeur=[[Presses de l'Université Laval]] - [[De Boeck]] |collection= |lieu=Bruxelles |jour= |mois= |année=2008 |volume= |tome= |pages totales=229 |passage=51 |isbn=280415694X |lire en ligne=}}.</ref> et 10 pour le [[Nil]]<ref name="Eau-Enjeux"/> et le [[Mississippi (fleuve)|Mississippi]]<ref name="Eau-Enjeux"/>.
|+Valeur à l'embouchure du cours d'eau
* en [[France]], 8<ref name="RiverStream">{{ouvrage|langue=en |prénom1=Colbert E. |nom1=Cushing |lien auteur1= |prénom2=Kenneth W. |nom2=Cummins |lien auteur2= |prénom3=G. Wayne |nom3=Minshall |lien auteur3= |titre=River and Stream Ecosystems of the World |sous-titre= |numéro d'édition= |éditeur=University of California press |lien éditeur= |collection= |lieu=Berkeley, London |jour= |mois= |année=2006 |volume= |tome= |pages totales=825 |passage=398, 402 |isbn=0-520-24567-9 |lire en ligne=}}.</ref> pour la [[Loire]]<ref>{{ouvrage|langue=fr |prénom1=Eric |nom1=Feunteun |lien auteur1= |prénom2=Patrick |nom2=Prouzet |lien auteur2= |prénom3=Christian |nom3=Rigau |lien auteur3= |titre=L'anguille européenne |sous-titre=indicateurs d'abondance et de colonisation |numéro d'édition= |éditeur=Quae |lien éditeur= |collection=Savoir faire |lieu=Versailles |jour= |mois= |année=2008 |volume= |tome= |pages totales=393 |passage=105 |isbn=275920085X |lire en ligne=}}.</ref> et la [[Seine]], 7<ref name="RiverStream"/> pour l'[[Oise (rivière)|Oise]] et la [[Meuse (fleuve)|Meuse]] et 6<ref name="RiverStream"/> pour le [[Lot (rivière)|Lot]] et la [[Marne (rivière)|Marne]], mais selon d'autres auteurs<ref>{{Lien brisé|url=http://erosion.orleans.inra.fr/rapport2002/Cartes/bv_c.png |titre=Bassins versants - Niveaux Strahler des BV |auteur=D'après le MNT au pas de {{nombre|250|m}}. Source : IGN. - [[Institut Géographique National (France)]] |année= |éditeur= |consulté le=11 novembre 2012 }}.</ref>, 10 pour la [[Loire]], le [[Rhône]] et la [[Garonne]]<ref group="notes">Valeur de 9 pour la [[Seine]], la [[Vilaine]] et l'[[Adour]], et 8 pour la [[Somme (fleuve)|Somme]] et l'[[Orne (fleuve)|Orne]].</ref>.
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* en [[Suisse]], 9 pour l'[[Aar]] et le [[Rhin alpin|Haut Rhin]]<ref name="StraSuisse"/>.
! style="background:#80D0FF" |Nom
! colspan="2" style="background:Moccasin" |Nombre
|-----
! Fleuve !! Strahler<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Colbert E.|nom1=Cushing|prénom2=Kenneth W.|nom2=Cummins|prénom3=G. Wayne|nom3=Minshall|titre=River and Stream|éditeur=University of California press|collection=Ecosystems of the world|lieu=Londres|année=2006|pages totales=825|passage=390|isbn=0-520-24567-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=lTA7BQR1MtQC&printsec=frontcover}}</ref>!! [[Ordre_des_cours_d%27eau#Ordre_de_Shreve|Shreve]]
|-
|[[Amazone (fleuve)|Amazone]] ||12 ||Au moins 29
|-
|[[Mississippi (fleuve)|Mississippi]] ||10 ||Au moins 23
|-
|[[Nil]] ||10 ||Au moins 22
|-
||[[Rhône]] ||9 ||Au moins 20
|-
||[[Garonne]] ||9 ||Au moins 16
|-
|[[Ienisseï|Ienissei]] ||8 ||Au moins 18
|-
|[[Danube]] ||8 ||Au moins 15
|-
||[[Loire]] ||8 ||Au moins 16
|-
|[[Congo (fleuve)|Congo]] ||7 ||Au moins 18
|-
|[[Indus]] ||7 ||Au moins 19
|-
|[[Mékong]] ||7 ||Au moins 19
|-
|[[Rhin]] ||7 ||Au moins 18
|-
||[[Seine]] ||7 ||Au moins 16
|-
||[[Adour]] ||7 ||Au moins 14
|-
||[[Dordogne (cours d'eau)|Dordogne]]||7 ||Au moins 14
|-
||[[Meuse (fleuve)|Meuse]] ||7 ||Au moins 14
|-
|[[Aar]] ||6 ||Au moins 17
|-
|[[Oise (rivière)|Oise]] ||6 ||Au moins 16
|-
|[[Tamise]] ||5 ||Au moins 11
|-
|[[Tibre]] ||5 ||Au moins 9
|-
|[[Marne (rivière)|Marne]] ||5 ||Au moins 14
|-
|[[Lot (rivière)|Lot]] ||5 ||Au moins 13
|-
|}


=== En informatique ===
=== En informatique ===
Lors de la [[compilateur|compilation d'un programme]] d'un [[langage de haut niveau]] en [[assembleur]], le nombre minimum de [[Allocation de registres|registres]] nécessaires pour évaluer l'arbre d'une expression, est exactement le nombre de Strahler de cet arbre<ref>
Lors de la [[compilateur|compilation d'un programme]] d'un [[Langage de programmation de haut niveau|langage de haut niveau]] en [[assembleur]], le nombre minimum de [[Allocation de registres|registres]] nécessaires pour évaluer l'arbre d'une expression est exactement le nombre de Strahler de cet arbre<ref>
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| auteur = [[Andreï Ershov]]
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| titre = On programming of arithmetic operations
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|auteur1= [[Philippe Flajolet]]
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}}.</ref>.
}}.</ref>.


== Notes et références ==
== Lien externe ==
* {{lien web|url=https://www7.informatik.tu-muenchen.de/~esparza/Talks/lata14.pdf|titre=A Brief History
{{Traduction/Référence|en|Strahler number|type=note|386716970}}
of Strahler Numbers|auteur=Javier Esparza, Michael Luttenberger et Maximilian Schlund|date=2014|site=[[Université technique de Munich]]}}
=== Notes ===
{{Références|groupe=notes|colonnes=1}}

=== Références ===
{{Références|colonnes=2}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Classification des réseaux hydrographiques]]
* [[Classification des réseaux hydrographiques]]
* [[Lexique de la théorie des graphes]]
* [[Glossaire de la théorie des graphes]]
* [[Ordre des cours d'eau]]


=== Lien externe ===
== Notes et références ==
=== Notes ===
* {{lien web|url=https://www7.informatik.tu-muenchen.de/~esparza/Talks/lata14.pdf|titre=A Brief History
{{Références|groupe=notes|taille=30}}
of Strahler Numbers|auteur=Javier Esparza, Michael Luttenberger et Maximilian Schlund|date=2014|site=[[Université technique de Munich]]}}


=== Références ===
{{Palette|Morphologie de cours d'eau}}
{{Références|taille=30}}
{{Traduction/Référence|en|Strahler number|type=note|386716970}}


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{{Portail|informatique théorique|eau|lacs et cours d'eau|mathématiques}}
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Dernière version du 14 juin 2024 à 21:20

Nombre de Strahler
Classification des réseaux hydrographiques d'après Strahler.
Présentation
Type

Le nombre de Strahler d'une arborescence[1] est une mesure numérique de sa complexité de branchements.

Cette propriété est utilisée, par exemple, en classification des réseaux hydrographiques des cours d'eau pour indiquer le niveau de complexité de son réseau d'affluents et de sous-affluents et en théorie de la compilation pour calculer le nombre de registres nécessaires au calcul d'une expression arithmétique[2].

Les premières utilisations de ce nombre se trouvent dans les travaux de Robert E. Horton (en) en 1945[3] ainsi que dans ceux d'Arthur Newell Strahler en 1952[4] et en 1957[5].

Définition

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Selon la théorie des graphes, on peut attribuer un nombre de Strahler à tous les nœuds d'un arbre, depuis les extrémités vers la racine, comme suit :

  1. Si le nœud n'est que l'extrémité d'une arête / d'un arc, sans autre connexion, (= une feuille dans la théorie des graphes, ou = sans enfant), son nombre de Strahler est 1 ;
  2. Si le nœud a un arc ramifié avec le nombre de Strahler i, et que tous les autres arcs ramifiés ont des nombres de Strahler inférieurs à i, alors le nombre de Strahler de ce nœud est i à nouveau ;
  3. Si le nœud a au moins deux arcs ramifiés avec le nombre de Strahler i, et aucun arc ramifié ayant un plus grand nombre, le nombre de Strahler de ce nœud est alors i + 1.

Le nombre de Strahler de l'arborescence est le nombre entier de son nœud racine. Il est donc adimensionnel.

Tout nœud ayant le nombre de Strahler i doit donc avoir au moins :

  • deux arcs ramifiés descendants avec un nombre de Strahler i - 1 ;
  • quatre descendants avec un nombre de Strahler i - 2, etc. ;
  • 2i - 1 « feuilles » descendantes.

Par conséquent, dans un arbre avec n nœuds, le plus grand nombre de Strahler possible est la partie entière de log2(n). Cependant, à moins que l'arbre forme un arbre binaire complet, le nombre de Strahler sera inférieur à cette borne. Dans un arbre binaire à n nœuds, choisi uniformément au hasard parmi tous les arbres binaires possibles, l'indice prévu de la racine est, avec une forte probabilité, très proche de log4(n).

En hydrographie

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Le nombre de Strahler est de 1 pour tout cours d'eau entre sa source et sa première confluence[6].

La racine du cours d'eau est soit la confluence où ce cours d'eau perd son nom, soit pour un fleuve, son embouchure. L'ordre d'un bassin versant est celui de son cours d'eau principal[6]. La classification peut dépendre de l'échelle de la carte utilisée[7],[8].

La classification des cours d'eau par le nombre de Strahler est ainsi très significative pour prendre en compte la structure et la densité du réseau hydrographique[9]. Elle reflète la variabilité des situations géographiques (exemple : selon la perméabilité du substrat rocheux du bassin versant) et pluviométriques par son lien étroit avec la quantité d’eau transportée en surface pendant les périodes de forts débits[9].

Le nombre de Strahler atteint :

Valeur à l'embouchure du cours d'eau
Nom Nombre
Fleuve Strahler[10] Shreve
Amazone 12 Au moins 29
Mississippi 10 Au moins 23
Nil 10 Au moins 22
Rhône 9 Au moins 20
Garonne 9 Au moins 16
Ienissei 8 Au moins 18
Danube 8 Au moins 15
Loire 8 Au moins 16
Congo 7 Au moins 18
Indus 7 Au moins 19
Mékong 7 Au moins 19
Rhin 7 Au moins 18
Seine 7 Au moins 16
Adour 7 Au moins 14
Dordogne 7 Au moins 14
Meuse 7 Au moins 14
Aar 6 Au moins 17
Oise 6 Au moins 16
Tamise 5 Au moins 11
Tibre 5 Au moins 9
Marne 5 Au moins 14
Lot 5 Au moins 13

En informatique

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Lors de la compilation d'un programme d'un langage de haut niveau en assembleur, le nombre minimum de registres nécessaires pour évaluer l'arbre d'une expression est exactement le nombre de Strahler de cet arbre[11],[12].

Lien externe

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Notes et références

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Références

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  1. Régis Caloz et Claude Collet, Analyse spatiale de l'information géographique, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, coll. « Science et ingénierie de l'environnement », , 384 p. (ISBN 978-2-88074-902-6, lire en ligne), p. 199.
  2. (en) Xavier Gérard Viennot, « A Strahler bijection between Dyck paths and planar trees », Discrete Mathematics, vol. 246, nos 1-3,‎ , p. 317-329 (DOI 10.1016/S0012-365X(01)00265-5).
  3. (en) R. E. Horton, « Erosional development of streams and their drainage basins: hydro-physical approach to quantitative morphology », Geological Society of America Bulletin, vol. 56, no 3,‎ , p. 275-370.
  4. (en) Arthur Newell Strahler, « Hypsometric (area-altitude) analysis of erosional topology », Geological Society of America Bulletin, vol. 63, no 11,‎ , p. 1117-1142.
  5. (en) Arthur Newell Strahler, « Quantitative analysis of watershed geomorphology », Transactions of the American Geophysical Union, vol. 8, no 6,‎ , p. 913-920.
  6. a et b André Musy et Christophe Higy, Hydrologie : Une science de la nature, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, coll. « Gérer l'environnement », , 314 p. (ISBN 2-88074-546-2, lire en ligne), p. 88 et 89.
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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Strahler number » (voir la liste des auteurs).