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Le '''Kuduro''' (graphie alternative de Ku duro, littéralement « cul dur » en français) est un genre de musique originaire de l'[[Angola]]. Développé au [[Portugal]] par le groupe [[Buraka Som Sistema]], le genre a gagné en popularité internationale.


Le '''kuduro''' (graphie alternative de {{citation étrangère|langue=pt|cu duro}}, littéralement « fesses dures » en français) est un [[genre musical|genre de musique]] et de [[danse]] originaire de l'[[Angola]]. Le kuduro est devenu un phénomène musical dans tous les pays lusophones, ainsi que dans d'autres parties du monde.
== Description et historique ==
Le kuduro est un mélange de ''[[break dance]]'', de [[samba (musique)|semba]] (danse angolaise) mais aussi d'[[electro]] et d'instruments africains.
Diffusé tout d'abord via les radios des transports en commun, il est considéré comme l'un des sous-genres de la musique électronique africaine, comme le ''[[kwaito]]'' d'Afrique du Sud. Tout comme le [[baile funk]] brésilien dont il est proche, il dérive du son ''[[Miami bass]]'' californien. Les paroles sont engagées et chantées en portugais.


== Histoire et description ==
La danse Kuduro a été inventée par le même Tony Amado, s'inspirant d'une attitude de [[Jean-Claude Van Damme]] et aussi d'une danse de Malanje province d'Angola. Tony Amado raconte : « Un jour j’ai vu un film où Jean-Claude Van Damme dansait en étant saoul (''[[Kickboxer (film, 1989)|Kickboxer]]''). Il était tellement raide, (kuduro). J’ai repris ses pas, accéléré un peu la cadence, et c’est ainsi qu’est née la danse. D’abord [[boycott]]é par les médias, le kuduro n’était diffusé que par les candongueiros, petits taxis collectifs de [[Luanda]], et les discothèques populaires de la ville. ».
Le kuduro est une musique inspirée de [[breakdance]], de [[Semba (musique)|semba]] (danse angolaise) mais aussi d'[[electro]], voire de musique de percussions traditionnelles (même si les boîtes à rythme se substituent à ces instruments traditionnels). Ce type de danse et de musique est apparu dans les [[années 1990]], d'abord comme une danse et, au fil du temps, il s'est transformé en un genre musical, un style [[House music|house]] africain. A la différence du [[coupé-décalé]] ou de la [[Musique de la république démocratique du Congo|musique congolaise]], la musique est profondément formatée par l’usage de [[Boîte à rythmes|boîtes à rythmes]] et de logiciels, même si elle peut évoquer des [[transe]]s percussives traditionnelles<ref name=LM2009>{{article | langue=fr | titre=Le "kuduro", le son électro brut de la rue angolaise | auteur1=Julien Barret |périodique=[[Le Monde]] | jour=4 | mois=août | année=2009 | url texte= https://www.lemonde.fr/culture/article/2009/08/04/le-kuduro-le-son-electro-brut-de-la-rue-angolaise_1225715_3246.html}}</ref>.


Elle est considérée comme un des genres de la musique électronique, de même que le [[kwaito]] d'Afrique du Sud, ou le [[funk carioca]] (dont elle est proche), autre forme de réappropriation de la musique occidentale électronique<ref name=LM2009 />. La gestuelle semble désarticulée, convulsive<ref name=LM2009 />. Le nom fait référence à ses mouvements de danse particuliers dans lequel les danseurs semblent avoir un {{citation|cul dur}}, simulant une manière agressive et agitée de danser. Selon Tony Amado, un musicien angolais souvent présenté comme l’inventeur de ce type de danse et de musique, l'idée lui serait venue après avoir vu un film avec [[Jean-Claude Van Damme]], ''Kickboxer'', sorti en 1989, dans lequel l'acteur joue une scène dans un bar, ivre, en train de danser avec un style très nerveux et inhabituel pour l'époque<ref name=Rocha2012>{{article | langue=pt | titre=O que é kuduro? | périodique=Super | jour=14 | mois=mai | année= 2012| url texte= https://super.abril.com.br/cultura/o-que-e-kuduro/}}</ref>{{,}}<ref name=Libe2007>{{article | langue=fr | titre=Le kuduro, une danse sortie des ghettos d'Angola | périodique=[[Libération (journal)|Libération]] | auteur1=Hakim Djeroudi | jour={{1er}} | mois=juin | année=2007 | url texte=https://www.liberation.fr/culture/2007/06/01/le-kuduro-une-danse-sortie-des-ghettos-d-angola_94629/ }}</ref>{{,}}<ref name=Libe2012>{{article | langue=fr | titre=Le kuduro, saga dandy noire | périodique=[[Libération (journal)|Libération]] | auteur1=François-Xavier Gomez | jour=9 | mois=octobre| année= 2012 | url texte= https://www.liberation.fr/musique/2012/10/09/le-kuduro-saga-dandy-noire_852092/}}</ref>{{,}}<ref name=Euronew2019>{{article | langue=fr | titre=L'état d'esprit positif du Kuduro, courant musical angolais | périodique=[[Euronews]] | auteur1=Charlotte Kan | jour=3 | mois=octobre | année=2019 | url texte=https://fr.euronews.com/2019/10/02/l-etat-d-esprit-positif-du-kuduro-courant-musical-angolais}}</ref>.
Comme pour le [[coupé-décalé]], le kuduro peut se danser en ligne avec une chorégraphie similaire au [[madison (danse)|madison]].


Musique de quartiers, de [[musseque]]s, dans les villes angolaises, transmise via des enregistrements vendus dans les camionnettes qui servent de transports en commun à travers Luanda et sa banlieue, entendue de plus en plus dans les discothèques à partir de 1996, cette musique et cette danse se diffusent encore plus dans les milieux urbains angolais après le cessez-le-feu de 2002, mettant fin à la [[Guerre civile angolaise|guerre civile]]<ref>{{article | langue=fr | titre=Ce genre n’est pas bling-bling comme le rap | périodique=[[Libération (journal)|Libération]] | auteur1= François-Xavier Gomez | auteur2=Ariel de Bigault | jour=9 | mois=octobre | année=2012 | url texte= https://www.liberation.fr/musique/2012/10/09/ce-genre-n-est-pas-bling-bling-comme-le-rap_852091/ }}</ref>. Une nouvelle génération angolaise y trouve un mode d’expression. Cette musique devient ensuite un phénomène musical dans tous les pays lusophones, plus particulièrement au Cap-Vert, en Guinée-Bissau, au Mozambique et à Sao Tomé-et-Principe mais aussi au Portugal et Brésil compris, ainsi que dans d'autres parties du monde<ref name=LM2009 />{{,}}<ref name=Rocha2012 />.
Le groupe portugais [[Buraka Som Sistema]] sort en 2008 un disque, ''Black diamond'', sur lequel on retrouve une collaboration avec [[M.I.A.]], la référence anglo-sri Lankaise de ''[[baile funk]] [[electroclash]]''. Ce disque apparaît comme le premier à être à même de favoriser la reconnaissance et diffusion de ce style musical en dehors des pays lusophones. Le titre de leur album est une référence à l'émergence d'une classe moyenne noire, surnommée ''Black Diamond'', en [[Afrique du Sud]].


Avec l'internet, le style se répand ensuite dans le monde entier, tout en continuant à évoluer<ref name=Rocha2012 />
{{référence nécessaire|On peut apparenter d'une manière générale le kuduro à ces différents courants de musiques électroniques crues, issues des quartiers très défavorisés Musseke et échappant globalement à l'industrie musicale en dehors des très grandes stars : ''[[ghettotech]]'', ''[[Miami bass]]'', ''[[Bmore breaks]]'', ''[[grime]]'', funk carioca, electroclash.}}


== Artistes et titres célèbres ==
== Artistes et titres notables ==
=== {{1re}} génération ===
{{liste incomplète}}
La première génération est marquée par Tony Amado<ref>{{article | langue=fr | url texte=https://www.afrik.com/angola-le-kuduro-selon-dog-murras | titre=Angola, le Kuduro selon Dog Murras | auteur1=Habibou Bangré | périodique=Afrik | jour=10 |mois=novembre | année=2006}}.</ref> et son groupe Os Muchachos. Le titre ''Amba kuduro'' sorti au milieu des [[années 1990]], pendant la guerre civile, est un succès<ref name=Trax2021>{{article | langue=fr | titre=Van Damme, carnaval et amputation : rencontre avec le créateur du kuduro, Tony Amado | périodique=[[Trax (magazine)|Trax]] | jour= 27 | mois= septembre | année= 2021 | url texte= https://www.traxmag.com/van-damme-carnaval-et-amputation-rencontre-avec-le-createur-du-kuduro-tony-amado/}}</ref>. La nouveauté est d’abord dans la façon de danser, la musique évoquant encore les sonorités du [[semba (musique)|semba]], sur un rythme rapide. Comme l’un des danseurs du groupe est unijambiste, beaucoup des mouvements du reste du groupe de danseurs cherchent également à simuler de façon théâtrale un handicap. La proportion d’angolais ayant un membre amputé du fait de [[Mine terrestre|mines antipersonnel]] est alors l’une des plus élevées au monde. La danse devient une façon de tourner en dérision les difficultés de la vie, et de se recréer , individuellement et collectivement<ref name=Trax2021 />{{,}}<ref>{{chapitre | langue=fr | titre ouvrage= Subjectivation et désubjectivation | auteurs ouvrage=Manuel Boucher, Geoffrey Pleyers et Paola Rebughini | année=2017 | éditeur=Éditions de la Maison des sciences de l'homme | lieu= Paris | titre chapitre=L’art de se recréer | passage= 76-77| auteur1=Andrea Grieder | lire en ligne= https://www.google.fr/books/edition/Subjectivation_et_d%C3%A9subjectivation/87ikDwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=kuduro&pg=PA76}}</ref>{{,}}<ref>{{chapitre | langue=en | auteur1=Stefanie Alisch | auteur2=Nadine Siegert | titre chapitre=Grooving on broken. Dancing war trauma in Angolan Kuduro | auteurs ouvrage=Lizelle Bisschoff et Stefanie Peer (dir..) | titre ouvrage=Art and Trauma in Africa : Representations of Reconciliation in Music, Visual Arts, Literature and Film | éditeur= I.B. Tauris | lieu=Londres | pages= 50–68 | année= 2013 | lire en ligne= https://www.academia.edu/19284862/Grooving_on_broken._Dancing_war_trauma_in_Angolan_Kuduro }}</ref>. D’autres artistes emboîtent le pas. Un autre des grands succès de kuduro, chanté par SeBem et chorégraphié par Tony Amado, s’intitule ''Felicidade'', et sort quelques années plus tard, dans cette même période, en 1997<ref name=Trax2021 />.
==={{1re}} génération ===
*Tony Amado - ''Amba kuduro'' (1996)
*Rey weba - ''kamanga'' (1997)
*Sebem - ''Felicidade'' (1997)


==={{2e}} génération===
=== {{2e}} génération ===
Cette danse, associée à une musique de plus en plus spécifique, se diffuse et s’impose progressivement en Angola au début des [[années 2000]], notamment avec l’espoir de la fin de la guerre civile (elle se termine en 2002). De nombreux artistes angolais inscrivent leurs créations, partiellement ou totalement, dans ce nouveau genre musical. Peuvent être cités par exemple Virgilio Faia et le titre ''estámos sempre a subir'', ou encore {{lien|langue=pt|trad=Dog Murras}} et le titre ''Aqui tas'' sorti en 2002<ref>{{ouvrage | langue=en | titre=“Estámos sempre a subir:
*Camilo Travasso - ''Fric fric saite'' (2001)
” : kúduro music in Angola and Portugal | auteur1=Marissa Moorman | éditeur=Indiana University, Department of History | année=2017 | lire en ligne=https://edoc.tips/download/moorman-marissa-angola-politics-general_pdf#}}</ref>.
*Os Inqueridore (Salsicha e Vaca Louca) - ''Jaracuja'' (2001)
*Queima Bilhas - ''é por isso nao nos gostam'' (2001)
*Semal - Sale (2001)
*Maquina Do Inferno - ''Kunanga'' (2002)
*Pai Disel - ''Estao a nos perseguir'' (2002)
*Nacobeta e Puto Portugues - ''Wakimono'' (2002)
*Dog Murras - ''Aqui tas'' (2002)
*Virgilio Fire - ''Man Lolas'' (2002)
*Rei Ta Nice - ''Bate a Porta'' (2002)


=== {{3e}} génération ===
* Maquina do Inferno - ''Demonio'' (2003)
En plus des artistes angolais, le kuduro se diffuse au-delà des frontières de l’Angola, avec notamment le groupe portugais [[Buraka Som Sistema]]. Après une tournée dans plusieurs pays d'Europe, interprétant son album ''From Buraka to the World'', ce groupe sort en 2007 ''Sound of Kuduro'', avec la participation de différents rappeurs dont [[M.I.A.]]. Ce single annonce leur deuxième album, ''[[Black Diamond (album)|Black Diamond]]'', qui sort en 2008 chez [[Sony]], suivi d'un autre single, ''Kalemba (Wegue Wegue)'', où l’on peut entendre, dans les voix, celle d’une jeune femme née en Angola et encore adolescente, [[Pongo (chanteuse)|Pongolove]]. La musique de Buraka Som Sistema revisite le kuduro avec une touche d’[[electro]], de [[breakbeat]] et de [[grime]]. Un autre artiste représentatif de cette génération est le chanteur franco-portugais [[Lucenzo]], et des titres tels que ''[[Danza Kuduro]]'' sortis en 2010. Enfin, une chanteuse angolaise emblématique de cette période est l’artiste transgenre [[Titica]], devenue une artiste à la renommée internationale<ref>{{article | langue=fr | titre=L'Angola en transe avec Titica | url texte=http://www.jeuneafrique.com/140576/culture/l-angola-en-transe-avec-titica/ | auteur1=Michael Pauron | jour=28 | mois=juillet | année=2012| périodique=[[Jeune Afrique]]}}</ref>{{,}}<ref>{{article | langue=fr | titre=Le kuduro de Titica met l’Angola en trans | périodique=[[Libération (journal)|Libération]] | auteur1=Anne Lec' hvien | jour=20 | mois=août | année=2012 | url texte=https://www.liberation.fr/musique/2012/08/20/le-kuduro-de-titica-met-l-angola-en-trans_840814/}}</ref>.
* Fofa Ndo e Saborosa - ''Iniquidade'' (2003)
* Noite Dia e Puto Prata - ''Kibeixa'' (2003)
*Nayo Craisy e Puto Naveia - ''Kibolobolo'' (2003)
*Magnesio - ''Tchiriri'' (2004)
*Os Lambas - ''A danca do 4'' (2004)
*Bruo M - ''I am'' (2004)
*Puto Lilas - ''Controla a Nganza'' (2004)

==={{3e}} génération ===
* Os Turbante - ''De Faya''
* Os Agres - ''Sotogar''
* Os Vagabanda - ''Matuba yoyo''
* Os Kalunga Mata - ''Quem e dos Ossos''
* Os Granadas - ''Tia Maria''
* Agre G - ''Milindro''

* Costuleta - ''Tchiriri, Açucar''
*[[Buraka Som Sistema]] : ''Kalemba (Wegue Wegue)'' (feat. Pongolove)
* Puto Prata e Bruno M : ''Cara Podre''
* Nakobeta e Puto Português : ''Baba Baba''
* [[Titica]] Kuduro Dance Queen
* Fofando & Saborosa
* Noite e dia
* Propria Lixa
* Nao faz isso Bela Os Destroia
* Gata Agressiva
* Os lambas
* [[Lucenzo]] - Dança Kuduro


=== Nouvelle génération ===
=== Nouvelle génération ===
Après avoir chanté durant deux ans avec [[Buraka Som Sistema]]. puis avoir interrompu sa carrière musicale, Pongolove, née en Angola mais vivant au Portugal, revient sur scène, sous le pseudo de [[Pongo (chanteuse)|Pongo]], et relance sur la scène internationale le kuduro<ref>{{article |langue=fr |titre=Pongo nous déclare sa « Kuzola » |url texte=https://www.franceinter.fr/emissions/dans-la-playlist-de-france-inter/dans-la-playlist-de-france-inter-07-janvier-2019 | périodique=[[France Inter]] | jour=7 | mois=janvier | année=2019}}</ref>. Son premier [[Extended play|EP]] en solo sort en 2018 et est intitulé ''Baia'' : elle continue à y faire évoluer le kuduro<ref>{{article | langue=fr | titre=Musique : le live de Pongo, la nouvelle révélation du kuduro | auteur1=Aïssatou Diallo | auteur2=Léo Pajon | périodique=[[Jeune Afrique]] | jour=3 | mois=juillet | année= 2018 | url texte= https://www.jeuneafrique.com/585107/culture/musique-le-live-de-pongo-la-nouvelle-revelation-du-kuduro/ }}</ref>{{,}}<ref>{{article | langue=fr | titre=La voix libre de Pongo, la nouvelle reine du kuduro | périodique=[[Jeune Afrique]] | jour=27 | mois=février | année=2020 | auteur1=Léo Pajon | url texte= https://www.jeuneafrique.com/mag/899716/culture/la-voix-libre-de-pongo-la-nouvelle-reine-du-kuduro/}}</ref>. En 2019, elle participe à la [[Fête de la musique]] en France, se produisant en un lieu très symbolique, le [[Palais de l'Élysée]], invitée par le président Macron et son épouse<ref>{{article | langue=fr | titre=Pongo, celle qui a relancé le kuduro et fait danser Brigitte Macron (entretien) | périodique=[[Brain Magazine]] | jour=13 | mois=mars | année=2020 | auteur1=Gaëlle Magnien | url texte=https://www.brain-magazine.fr/article/brainorama/60070-Pongo-celle-qui-a-relance-le-Kuduro-et-fait-danser-Brigitte-Macron}}</ref>.
* Pongo<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pongo nous déclare sa « Kuzola » |url=https://www.franceinter.fr/emissions/dans-la-playlist-de-france-inter/dans-la-playlist-de-france-inter-07-janvier-2019 |site=www.franceinter.fr |consulté le=2020-06-25}}</ref>


== Références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}


{{Palette|Musique populaire africaine|Musique électronique}}
== Liens externes ==
* [https://www.afrik.com/angola-le-kuduro-selon-dog-murras Angola, le Kuduro selon Dog Murras], Habibou Bangré, Afrik.com, {{date-|novembre 2006}}.
* [http://fistup.wordpress.com/2008/01/31/le-kuduro/ Description du kuduro sur le site Fistup]
* [http://next.liberation.fr/musique/2012/10/09/comment-van-damme-a-lance-le-kuduro_852018 Comment Van Damme a lancé le Kuduro], Libé Labo, {{date-|9 octobre 2012}}.

{{Palette|Musique populaire africaine}}
{{Portail|musiques du monde|Portugal|Angola}}
{{Portail|musiques du monde|Portugal|Angola}}


[[Catégorie:Musique angolaise]]
[[Catégorie:Musique angolaise]]
[[Catégorie:Danse en Angola]]
[[Catégorie:Danse en Angola]]
[[Catégorie:Danse au Cap-Vert]]

Version du 20 juin 2024 à 21:12

Kuduro
Origines stylistiques Semba, breakdance, coupé-décalé, techno
Origines culturelles Angola
Popularité En croissance depuis 2009
Scènes régionales Monde lusophone
Voir aussi Kizomba

Genres dérivés

Kuduro progressif

Le kuduro (graphie alternative de « cu duro », littéralement « fesses dures » en français) est un genre de musique et de danse originaire de l'Angola. Le kuduro est devenu un phénomène musical dans tous les pays lusophones, ainsi que dans d'autres parties du monde.

Histoire et description

Le kuduro est une musique inspirée de breakdance, de semba (danse angolaise) mais aussi d'electro, voire de musique de percussions traditionnelles (même si les boîtes à rythme se substituent à ces instruments traditionnels). Ce type de danse et de musique est apparu dans les années 1990, d'abord comme une danse et, au fil du temps, il s'est transformé en un genre musical, un style house africain. A la différence du coupé-décalé ou de la musique congolaise, la musique est profondément formatée par l’usage de boîtes à rythmes et de logiciels, même si elle peut évoquer des transes percussives traditionnelles[1].

Elle est considérée comme un des genres de la musique électronique, de même que le kwaito d'Afrique du Sud, ou le funk carioca (dont elle est proche), autre forme de réappropriation de la musique occidentale électronique[1]. La gestuelle semble désarticulée, convulsive[1]. Le nom fait référence à ses mouvements de danse particuliers dans lequel les danseurs semblent avoir un « cul dur », simulant une manière agressive et agitée de danser. Selon Tony Amado, un musicien angolais souvent présenté comme l’inventeur de ce type de danse et de musique, l'idée lui serait venue après avoir vu un film avec Jean-Claude Van Damme, Kickboxer, sorti en 1989, dans lequel l'acteur joue une scène dans un bar, ivre, en train de danser avec un style très nerveux et inhabituel pour l'époque[2],[3],[4],[5].

Musique de quartiers, de musseques, dans les villes angolaises, transmise via des enregistrements vendus dans les camionnettes qui servent de transports en commun à travers Luanda et sa banlieue, entendue de plus en plus dans les discothèques à partir de 1996, cette musique et cette danse se diffusent encore plus dans les milieux urbains angolais après le cessez-le-feu de 2002, mettant fin à la guerre civile[6]. Une nouvelle génération angolaise y trouve un mode d’expression. Cette musique devient ensuite un phénomène musical dans tous les pays lusophones, plus particulièrement au Cap-Vert, en Guinée-Bissau, au Mozambique et à Sao Tomé-et-Principe mais aussi au Portugal et Brésil compris, ainsi que dans d'autres parties du monde[1],[2].

Avec l'internet, le style se répand ensuite dans le monde entier, tout en continuant à évoluer[2]

Artistes et titres notables

1re génération

La première génération est marquée par Tony Amado[7] et son groupe Os Muchachos. Le titre Amba kuduro sorti au milieu des années 1990, pendant la guerre civile, est un succès[8]. La nouveauté est d’abord dans la façon de danser, la musique évoquant encore les sonorités du semba, sur un rythme rapide. Comme l’un des danseurs du groupe est unijambiste, beaucoup des mouvements du reste du groupe de danseurs cherchent également à simuler de façon théâtrale un handicap. La proportion d’angolais ayant un membre amputé du fait de mines antipersonnel est alors l’une des plus élevées au monde. La danse devient une façon de tourner en dérision les difficultés de la vie, et de se recréer , individuellement et collectivement[8],[9],[10]. D’autres artistes emboîtent le pas. Un autre des grands succès de kuduro, chanté par SeBem et chorégraphié par Tony Amado, s’intitule Felicidade, et sort quelques années plus tard, dans cette même période, en 1997[8].

2e génération

Cette danse, associée à une musique de plus en plus spécifique, se diffuse et s’impose progressivement en Angola au début des années 2000, notamment avec l’espoir de la fin de la guerre civile (elle se termine en 2002). De nombreux artistes angolais inscrivent leurs créations, partiellement ou totalement, dans ce nouveau genre musical. Peuvent être cités par exemple Virgilio Faia et le titre estámos sempre a subir, ou encore Dog Murras (pt) et le titre Aqui tas sorti en 2002[11].

3e génération

En plus des artistes angolais, le kuduro se diffuse au-delà des frontières de l’Angola, avec notamment le groupe portugais Buraka Som Sistema. Après une tournée dans plusieurs pays d'Europe, interprétant son album From Buraka to the World, ce groupe sort en 2007 Sound of Kuduro, avec la participation de différents rappeurs dont M.I.A.. Ce single annonce leur deuxième album, Black Diamond, qui sort en 2008 chez Sony, suivi d'un autre single, Kalemba (Wegue Wegue), où l’on peut entendre, dans les voix, celle d’une jeune femme née en Angola et encore adolescente, Pongolove. La musique de Buraka Som Sistema revisite le kuduro avec une touche d’electro, de breakbeat et de grime. Un autre artiste représentatif de cette génération est le chanteur franco-portugais Lucenzo, et des titres tels que Danza Kuduro sortis en 2010. Enfin, une chanteuse angolaise emblématique de cette période est l’artiste transgenre Titica, devenue une artiste à la renommée internationale[12],[13].

Nouvelle génération

Après avoir chanté durant deux ans avec Buraka Som Sistema. puis avoir interrompu sa carrière musicale, Pongolove, née en Angola mais vivant au Portugal, revient sur scène, sous le pseudo de Pongo, et relance sur la scène internationale le kuduro[14]. Son premier EP en solo sort en 2018 et est intitulé Baia : elle continue à y faire évoluer le kuduro[15],[16]. En 2019, elle participe à la Fête de la musique en France, se produisant en un lieu très symbolique, le Palais de l'Élysée, invitée par le président Macron et son épouse[17].

Notes et références

  1. a b c et d Julien Barret, « Le "kuduro", le son électro brut de la rue angolaise », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. a b et c (pt) « O que é kuduro? », Super,‎ (lire en ligne)
  3. Hakim Djeroudi, « Le kuduro, une danse sortie des ghettos d'Angola », Libération,‎ (lire en ligne)
  4. François-Xavier Gomez, « Le kuduro, saga dandy noire », Libération,‎ (lire en ligne)
  5. Charlotte Kan, « L'état d'esprit positif du Kuduro, courant musical angolais », Euronews,‎ (lire en ligne)
  6. François-Xavier Gomez et Ariel de Bigault, « Ce genre n’est pas bling-bling comme le rap », Libération,‎ (lire en ligne)
  7. Habibou Bangré, « Angola, le Kuduro selon Dog Murras », Afrik,‎ (lire en ligne).
  8. a b et c « Van Damme, carnaval et amputation : rencontre avec le créateur du kuduro, Tony Amado », Trax,‎ (lire en ligne)
  9. Andrea Grieder, « L’art de se recréer », dans Manuel Boucher, Geoffrey Pleyers et Paola Rebughini, Subjectivation et désubjectivation, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, (lire en ligne), p. 76-77
  10. (en) Stefanie Alisch et Nadine Siegert, « Grooving on broken. Dancing war trauma in Angolan Kuduro », dans Lizelle Bisschoff et Stefanie Peer (dir..), Art and Trauma in Africa : Representations of Reconciliation in Music, Visual Arts, Literature and Film, Londres, I.B. Tauris, , 50–68 p. (lire en ligne)
  11. (en) Marissa Moorman, “Estámos sempre a subir: ” : kúduro music in Angola and Portugal, Indiana University, Department of History, (lire en ligne)
  12. Michael Pauron, « L'Angola en transe avec Titica », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  13. Anne Lec' hvien, « Le kuduro de Titica met l’Angola en trans », Libération,‎ (lire en ligne)
  14. « Pongo nous déclare sa « Kuzola » », France Inter,‎ (lire en ligne)
  15. Aïssatou Diallo et Léo Pajon, « Musique : le live de Pongo, la nouvelle révélation du kuduro », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  16. Léo Pajon, « La voix libre de Pongo, la nouvelle reine du kuduro », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  17. Gaëlle Magnien, « Pongo, celle qui a relancé le kuduro et fait danser Brigitte Macron (entretien) », Brain Magazine,‎ (lire en ligne)