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« Rue d'Enfer (Paris, rive gauche) » : différence entre les versions

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{{Infobox Voie parisienne
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| ancien nom =Chemin d'Issy<br />Chemin de Vanves<br />Chemin de Vauvert<br />Rue de Vauvert<br />Chemin Vauvert<br />Rue de la Porte-Gibart<br />Rue des Chartreux<br />Rue Saint-Michel<br />Rue du Faubourg-Saint-Michel
| ancien nom =Chemin d'Issy<br />chemin de Vanves<br />chemin de Vauvert<br />rue de Vauvert<br />chemin Vauvert<br />rue de la Porte-Gibart<br />rue des Chartreux<br />rue Saint-Michel<br />rue du Faubourg-Saint-Michel
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| photo =Carte-adresse restaurant Julien.jpg
| légende =Deux anciens commerces de la rue d'Enfer : le restaurant Julien et le pâtissier À la vieille grille du Luxembourg (années 1840)
| légende =Deux anciens commerces de la rue d'Enfer : le restaurant ''Julien'' et le pâtissier ''À la Vieille Grille du Luxembourg'' (années 1840).
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La '''rue d'Enfer''' est une ancienne voie située sur la [[Rive gauche (Paris)|rive gauche]] de [[Paris]]. Une partie de la rue est supprimée lors du percement du [[boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]], déclaré d'utilité publique en 1859. La partie restante est renommée « [[rue Denfert-Rochereau]] » en 1878.


Elle correspond aux voies actuellement nommées :
La '''rue d'Enfer''' est une ancienne voie située sur la [[Rive gauche (Paris)|rive gauche]] de [[Paris]]. Une partie de la rue est supprimée lors du percement du [[boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]], déclaré d'utilité publique en 1859. La partie restante est renommée [[rue Denfert-Rochereau]] en 1878.

Elle correspond aux voies actuellement nommées :
#[[boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]] (section entre la [[rue Monsieur-le-Prince]] et la [[rue de l'Abbé-de-L'Épée (Paris)|rue de l'Abbé-de-L'Épée]]),
#[[boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]] (section entre la [[rue Monsieur-le-Prince]] et la [[rue de l'Abbé-de-L'Épée (Paris)|rue de l'Abbé-de-L'Épée]]),
#[[rue Henri-Barbusse]],
#[[rue Henri-Barbusse (Paris)|rue Henri-Barbusse]],
#[[avenue Denfert-Rochereau]].
#[[avenue Denfert-Rochereau]].


Elle ne doit pas être confondue avec la rue d'Enfer située [[Rive droite (Paris)|rive droite]], renommée [[Rue Bleue (Paris)|rue Bleue]] en 1789.
Elle ne doit pas être confondue avec la rue d'Enfer située [[Rive droite (Paris)|rive droite]], renommée « [[Rue Bleue (Paris)|rue Bleue]] » en 1789.


== Origine du nom ==
== Origine du nom ==

=== Les différentes hypothèses ===
=== Les différentes hypothèses ===
L'origine de ce nom ouvre à plusieurs hypothèses.
L'origine de ce nom ouvre à plusieurs hypothèses.


Elle aurait été appelée auparavant ''via Inferior'' nom dénaturé en ''via Infera'' d’où rue d'Enfer, par opposition à la [[Rue Saint-Jacques (Paris)|rue Saint-Jacques]], qui elle, était appelée ''via Superior''<ref name="lazare">Félix Lazare et Louis Lazare, ''[[Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments]]'', Paris, F. Lazare, 1844, {{p.|201}} ([http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200946t/f207.image lire sur Gallica], [https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_administratif_et_historique_des_rues_de_Paris_et_de_ses_monuments/Enfer_(rue_d%E2%80%99) lire sur Wikisource]).</ref>.
Elle aurait été appelée auparavant ''via Inferior'' {{incise|nom dénaturé en ''via Infera'', d’où rue d'Enfer}}, par opposition à la [[Rue Saint-Jacques (Paris)|rue Saint-Jacques]], qui elle, était appelée ''via Superior''<ref name="lazare1844">{{ouvrage|prénom1=Félix|nom1=Lazare|prénom2=Louis|nom2=Lazare|titre=[[Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments]]|lieu=Paris|éditeur=F. Lazare|année=1844|page=201|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200946t/f207.image|langue=fr}}.</ref>.


Mais, selon les recherches de [[Michel Roblin]]<ref>Michel Roblin, ''Quand Paris était à la campagne. Origines rurales et urbaines des 20 arrondissements'', Paris, Picard, 1985, {{p.|88-89}}.</ref> et Alain Faure<ref>Alain Faure, [http://www.cairn.info/revue-histoire-urbaine-2000-2-page-149.htm « Paris au diable Vauvert, ou la Fosse aux lions »], ''Histoire urbaine'' 2/2000 ({{n°|2}}), {{p.|149-169}}.</ref>, il faut voir en ce nom, plutôt qu’une corruption de ''via Inferior'', un dérivé du surnom donné à une porte de l’[[enceinte de Philippe Auguste]], la « porte en Fer », laquelle fut appelée selon les sources : porte Saint-Michel (en 1394 par [[Charles VI de France|Charles VI]] en l'honneur de sa fille), porte de la rue Gibard (d'après le Moulin-Gibert situé au-delà de l'[[enceinte de Philippe-Auguste|enceinte]]), ou « porte d'Enfer à cause de la rue de la Porte d'Enfer, appellation qu'[[Henri Sauval]] (1724) fait remonter à 1258, « pour des raisons de superstitions »<ref>''Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris'', Paris, C. Moette, 1724 - [https://books.google.fr/books?id=XmVZAAAAYAAJ&lpg=PA132&ots=yLyrP1zxqR&dq=%22porte%20Gibard%22%20Paris&hl=fr&pg=PA132#v=onepage&q=%22porte%20Gibard%22%20Paris&f=false lire l'extrait en ligne].</ref>. Mais, comme pour mieux se contredire, il ajoute plus loin que dans « les gestes des évêques d'Auxerre on l'appelait ''porta de ferto'' » — porte de fer, donc.
Mais, selon les recherches de [[Michel Roblin]]<ref>{{ouvrage|prénom1=Michel|nom1=Roblin|titre=Quand Paris était à la campagne. Origines rurales et urbaines des 20 arrondissements|lieu=Paris|éditeur=Picard|année=1985|page=88-89|langue=fr}}.</ref> et Alain Faure<ref>{{article|prénom1=Alain|nom1=Faure|url=http://www.cairn.info/revue-histoire-urbaine-2000-2-page-149.htm|titre=Paris au diable Vauvert, ou la Fosse aux lions|journal=Histoire urbaine|année=2000|volume=2|numéro=2|page=149-169|langue=fr}}.</ref>, il faut voir en ce nom, plutôt qu’une corruption de ''via Inferior'', un dérivé du surnom donné à une porte de l’[[enceinte de Philippe Auguste]], la « porte en Fer », laquelle fut appelée d'abord porte Gibard ou de la rue Gibard (d'après le Moulin-Gibert situé au-delà de l'[[enceinte de Philippe-Auguste|enceinte]]), puis porte Saint-Michel (en 1394 par [[Charles VI de France|Charles VI]] en l'honneur de sa fille) ou « porte d'Enfer » à cause de la rue de la Porte d'Enfer, appellation qu'[[Henri Sauval]] (1724) fait remonter à 1258, « pour des raisons de superstitions<ref>{{ouvrage|prénom1=Henri|nom1=Sauval|lien auteur1=Henri Sauval|titre=Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris|lieu=Paris|éditeur=C. Moette|année=1724|url=https://books.google.fr/books?id=XmVZAAAAYAAJ&lpg=PA132&ots=yLyrP1zxqR&dq=%22porte%20Gibard%22%20Paris&hl=fr&pg=PA132#v=onepage&q=%22porte%20Gibard%22%20Paris&f=false|langue=fr}}.</ref> ». Mais, comme pour mieux se contredire, il ajoute plus loin que dans {{citation|les gestes des évêques d'Auxerre on l'appelait ''porta de ferto''}}, porte de fer, donc.


Germain François Poullain de Saint-Foix donne d'autres explications, la thèse de la ''Via Inferior'' ainsi que celle de la superstition due à des hurlements et autres apparitions spectrales du temps de Saint Louis ou encore un nom populaire donné car la rue était malfamée et que l'on y entendait cris, jurements, querelles...
Le terme « d'Enfer » n'aurait en définitive que peu à voir avec les [[enfer|enfers]], pas plus qu'avec le demi-patronyme de [[Pierre Philippe Denfert-Rochereau]] : pourtant, à la fin du {{s-|XIX}}, les usagers, un peu perdus dans la nouvelle géographie de Paris, mélangeaient d'Enfer et Denfert. Cette confusion [[onomastique]] est d'autant plus remarquable que le deuxième tronçon de l'ex rue d'Enfer fut rebaptisée [[rue Henri-Barbusse]], en hommage à l'écrivain militant qui composa, entre autres, un roman fort célèbre intitulé... ''[[L'Enfer (roman de Barbusse)|L'Enfer]]'' !

Le terme « d'Enfer » n'aurait en définitive que peu à voir avec les [[enfer|Enfers]], pas plus qu'avec le demi-patronyme de [[Pierre Philippe Denfert-Rochereau]] : pourtant, à la fin du {{s-|XIX}}, les usagers, un peu perdus dans la nouvelle géographie de Paris, mélangeaient d'Enfer et Denfert. Cette confusion [[onomastique]] est d'autant plus remarquable que le second tronçon de l'ex-rue d'Enfer fut rebaptisé [[Rue Henri-Barbusse (Paris)|rue Henri-Barbusse]], en hommage à l'écrivain militant qui composa, entre autres, un roman fort célèbre intitulé… ''[[L'Enfer (roman de Barbusse)|L'Enfer]]'' !


=== La disparition progressive de cet odonyme ===
=== La disparition progressive de cet odonyme ===
La rue d'Enfer est rebaptisée rue Denfert-Rochereau en 1878<ref>Décret du 30 juillet 1878 {{lire en ligne|url=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f432.image}}</ref>. La place de la barrière d'Enfer est rebaptisée [[place Denfert-Rochereau]] en 1879<ref>Arrêté du {{date-|16|août|1879}} {{lire en ligne|url=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f437.image}}</ref>. En 1887, le boulevard d'Enfer, créé le 17 mai 1767 par Louis XV, devient le [[boulevard Raspail]] : on fait disparaître également le chemin de ronde du poste d'observation de la barrière d'Enfer. Un seul lieu conserve la mémoire du nom du quartier d'Enfer : le [[passage d'Enfer]], construit en 1855 pour traverser la cité d'Enfer (ou « cité de M. Cazeaux ») construite par l'architecte [[Félix Pigeory]], auteur de l'un des premiers lotissement ouvriers de Paris.
La rue d'Enfer est rebaptisée rue Denfert-Rochereau en 1878<ref>Décret du 30 juillet 1878 {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f432.image}}.</ref>. La place de la barrière d'Enfer est rebaptisée [[place Denfert-Rochereau]] en 1879<ref>Arrêté du {{date-|16|août|1879}} {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f437.image}}.</ref>. En 1887, le boulevard d'Enfer, créé le {{date-|17 mai 1767}} par Louis XV, devient le [[boulevard Raspail]], on fait disparaître également le chemin de ronde du poste d'observation de la barrière d'Enfer. Un seul lieu conserve la mémoire du nom du quartier d'Enfer : le [[passage d'Enfer]], construit en 1855 pour traverser la cité d'Enfer (ou « cité de M. Cazeaux ») construite par l'architecte [[Félix Pigeory]], auteur de l'un des premiers lotissements ouvriers de Paris.


Plusieurs rues portaient l'[[épithète]] « d'Enfer », mais ont été renommées : rue Saint-Dominique-d'Enfer, renommée [[rue Royer-Collard]] en 1846<ref>Ordonnance du 18 juin 1846 [[lire en ligne|url=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f217.image}}</ref> ; rue Saint-Thomas-d'Enfer, renommée [[rue Malebranche]] en 1867<ref>Décret du 27 février 1867 {{lire en ligne|url=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f376.image}}</ref> ; rue Sainte-Catherine-d'Enfer, renommée [[rue Le Goff]] en 1880<ref>Décret du 29 novembre 1880 {{lire en ligne|url=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f452.image}}</ref>.
Plusieurs rues portaient l'[[épithète]] « d'Enfer », mais ont été renommées : rue Saint-Dominique-d'Enfer, renommée [[rue Royer-Collard]] en 1846<ref>Ordonnance du 18 juin 1846 {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f217.image}}.</ref> ; rue Saint-Thomas-d'Enfer, renommée [[rue Malebranche]] en 1867<ref>Décret du 27 février 1867 {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f376.image}}.</ref> ; rue Sainte-Catherine-d'Enfer, renommée [[rue Le Goff]] en 1880<ref>Décret du 29 novembre 1880 {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f452.image}}.</ref>.


== Situation ==
== Situation ==
=== Avant 1859 : de l'''ancienne'' place Saint-Michel à la place de la barrière d'Enfer ===

=== Avant 1859 ===


[[Fichier:Tracé rue d'Enfer en 1857.jpg|350px|thumb|Tracé de la rue d'Enfer sur un plan de 1857.]]
[[Fichier:Tracé rue d'Enfer en 1857.jpg|350px|thumb|Tracé de la rue d'Enfer sur un plan de 1857.]]


En 1844, sa longueur est de {{nombre|1608}} mètres<ref name="lazare" />.
En 1844, sa longueur est de {{nombre|1608}} mètres<ref name="lazare1844" />.


D'après le plan établi par Vuillemin<ref>Le géographe et cartographe [http://data.bnf.fr/14405476/alexandre_aime_vuillemin/ Alexandre Aimé Vuillemin] (1812-1880), sur ''databnf.fr'', en ligne.</ref> et Benard<ref>Graveur français (?-?), et plus vraisemblablement partenaire de ''[http://data.bnf.fr/15616522/lemercier__benard_et_cie/ Benard, Lemercier et Cie]'', un important imprimeur parisien ; ne pas confondre avec [[Robert Bénard]] ou [[Raoul Bénard]] (1881-1961), {{1er}} Grand Prix de Rome (1905).</ref> en 1857 (cf. illustration), la rue d'Enfer commençait, en longeant les grilles côté Est du [[jardin du Luxembourg]], au niveau de la [[Place Saint-Michel (Paris, ancienne)|place Saint-Michel]], située à l'emplacement de l'actuel croisement entre le [[boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]] et la [[rue Monsieur-le-Prince]]. Elle était prolongée au nord par la [[rue de la Harpe]]. Elle se terminait au {{s-|XVIII}} par la porte de la « [[barrière d'Enfer]] » se situe actuellement l'entrée des [[catacombes de Paris|catacombes]], improprement nommée ainsi puisqu'il s'agit à la fois d'un [[ossuaire]] et d'anciennes galeries dédiées aux carrières, et non d'un lieu d’[[inhumation]]. Elle se prolongeait au sud par l'avenue d'Orléans (actuelle [[Avenue du Général-Leclerc (Paris)|avenue du Général-Leclerc]]).
D'après le plan établi par Vuillemin<ref>Le géographe et cartographe [http://data.bnf.fr/14405476/alexandre_aime_vuillemin/ Alexandre Aimé Vuillemin] (1812-1880), sur ''databnf.fr'', en ligne.</ref> et Benard<ref group="N">Graveur français (?-?), et plus vraisemblablement partenaire de ''[http://data.bnf.fr/15616522/lemercier__benard_et_cie/ Benard, Lemercier et Cie]'', un important imprimeur parisien ; ne pas confondre avec [[Robert Bénard]] ou [[Raoul Bénard]] (1881-1961), {{1er}} Grand Prix de Rome (1905).</ref> en 1857 (cf. illustration), la rue d'Enfer commençait, au nord, dans le prolongement de la [[rue de la Harpe]] (alors plus longue qu'aujourd'hui) à l{{'}}''ancienne'' [[Place Saint-Michel (Paris, ancienne)|place Saint-Michel]], située à l'actuelle embouchure de la [[rue Monsieur-le-Prince]] sur le [[boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]]. Elle se terminait à la [[barrière d'Enfer]]<ref group="N">Sur l'actuelle place Denfert-Rochereau, précédemment barrière d'Enfer, subsistent les deux anciens pavillons d'octroi (1787) réalisés par l'architecte [[Claude-Nicolas Ledoux|Ledoux]]. Celui situé sur le côté oriental donne accès au [[Grand réseau sud de Paris|réseau]] abandonné des anciennes [[carrières de Paris|carrières souterraines]] dont une partie a été transformée en [[ossuaire]] (Voir [[Catacombes de Paris]].)</ref>, face à la « route d'Orléans » (actuelle [[Avenue du Général-Leclerc (Paris)|avenue du Général-Leclerc]]) qui traversait le [[Petit-Montrouge]] appartenant alors à la commune de [[Montrouge]]<ref group="N">Le périmètre du [[quartier du Petit-Montrouge]] créé en 1860 n'est pas identique avec l'ancien écart de la commune de Montrouge dénommé Petit-Montrouge qui était bien plus étendu.</ref>.


Du nord au sud, sa bordure ouest longeait les grilles du [[jardin du Luxembourg]], l'école des Mines, installée dans l{{'}}''ancien'' [[Hôtel de Vendôme (boulevard Saint-Michel, Paris)|Hôtel de Vendôme]] et, au-delà de la rue de la Bourbe ([[boulevard de Port-Royal]]), les hospices [[Hôpital Saint-Vincent-de-Paul|des Enfants-Trouvés]] (ancien institut de l'[[Société de l'oratoire de Jésus|Oratoire]], de 1655) et [[Infirmerie de Marie-Thérèse|de Marie-Thérèse]] (fondé en 1819), également connu sous la dénomination « infirmerie de Marie-Thérèse ».
Dans les années 1850, elle croisait en partant du Nord<ref name=cadastre>[http://archives.paris.fr/f/planspacellaires/tableau/?&crit1=12&v_12_1=Enfer+%28rue+d%27%29 ''Cadastre de Paris par îlot (1810-1836)''], Paris, plan {{41e|quartier Luxembourg}}, îlot n°15, 1/1000, F/31/93/16 ; plan {{43e|quartier Sorbonne}}, îlot n°17, 1/200 F/31/93/56 ; îlot n°18, 1/200, F/31/93/57 ; îlot n°20, 1/666, F/31/93/59 ; plan {{48e|quartier Observatoire}}, îlot n°2, F/31/96/02 ; îlot n°3, 1/800, F/31/96/03 ; îlot n°4, 1/500, F/31/96/04 ; îlot n°5, 1/714, F/31/96/05 ; îlot n°6, 1/1333, F/31/96/06 ; îlot n°7, 1/416, F/31/96/07 ; îlots n°23 et 24, F/31/96/22</ref> :

Dans les années 1850, elle croisait en partant du nord<ref name=cadastre>[http://archives.paris.fr/f/planspacellaires/tableau/?&crit1=12&v_12_1=Enfer+%28rue+d%27%29 ''Cadastre de Paris par îlot (1810-1836)''], Paris, plan {{41e|quartier Luxembourg}}, îlot {{numéro}}15, 1/1000, F/31/93/16 ; plan {{43e|quartier Sorbonne}}, îlot {{numéro}}17, 1/200 F/31/93/56 ; îlot {{numéro}}18, 1/200, F/31/93/57 ; îlot {{numéro}}20, 1/666, F/31/93/59 ; plan {{48e|quartier Observatoire}}, îlot {{numéro}}2, F/31/96/02 ; îlot {{numéro}}3, 1/800, F/31/96/03 ; îlot {{numéro}}4, 1/500, F/31/96/04 ; îlot {{numéro}}5, 1/714, F/31/96/05 ; îlot {{numéro}}6, 1/1333, F/31/96/06 ; îlot {{numéro}}7, 1/416, F/31/96/07 ; îlots {{numéros}}23 et 24, F/31/96/22.</ref> :
* la [[rue Saint-Hyacinthe-Saint-Michel]] (une très courte section de cette rue subsiste et a été incorporée à la [[rue Malebranche]]) ;
* la [[rue Saint-Hyacinthe-Saint-Michel]] (une très courte section de cette rue subsiste et a été incorporée à la [[rue Malebranche]]) ;
* la [[rue Soufflot]] ;
* la [[Rue Soufflot (Paris)|rue Soufflot]] ;
* la rue Saint-Thomas-d'Enfer, renommée [[rue Malebranche]] en 1867 et en partie supprimée (section à l'ouest de la [[rue Le Goff]]) ;
* la rue Saint-Thomas-d'Enfer, renommée [[rue Malebranche]] en 1867 et en partie supprimée (section à l'ouest de la [[rue Le Goff]]) ;
* la [[rue Royer-Collard]] (rue Saint-Dominique-d'Enfer avant 1846) ;
* la [[rue Royer-Collard]] (rue Saint-Dominique-d'Enfer avant 1846) ;
* la [[rue de l'Abbé-de-L'Épée (Paris)|rue de l'Abbé-de-L'Épée]] (rue des Deux-Églises avant 1846) ;
* la [[rue de l'Abbé-de-L'Épée (Paris)|rue de l'Abbé-de-L'Épée]] (rue des Deux-Églises avant 1846) ;
* la [[Rue de l'Est (Paris, ancienne)|rue de l'Est]], ouverte en 1798 et incorporée au ''boulevard de Sébastopol rive gauche'', ([[Boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]] depuis 1867) ;
* la [[Rue de l'Est (Paris, ancienne)|rue de l'Est]], ouverte en 1798 et incorporée au boulevard de Sébastopol rive gauche, ([[Boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]] depuis 1867) ;
* la [[rue du Val-de-Grâce]], partie est ouverte en 1795 à l'emplacement de l'ancien enclos des [[Couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques|Carmélites du faubourg Saint-Jacques]], partie ouest après 1811 à l'emplacement de celui ayant appartenu aux [[Chartreuse de Paris|Chartreux]]{{sfn|Lazare|Lazare|1844|p=653}} ;
* la [[rue du Val-de-Grâce]], ouverte en 1795 ;
* la [[rue de Port-Royal]] (rue de la Bourbe avant 1844), incorporée au [[boulevard de Port-Royal]], ouvert en 1857 ;
* la [[rue de Port-Royal]] (rue de la Bourbe avant 1844), incorporée au [[boulevard de Port-Royal]], ouvert en 1857 ;
* le [[boulevard du Montparnasse]] ;
* le [[boulevard du Montparnasse]] ;
* l'[[avenue de l'Observatoire (Paris)|avenue de l'Observatoire]] ;
* l'[[avenue de l'Observatoire (Paris)|avenue de l'Observatoire]] ;
* la [[rue Cassini]] ;
* la [[rue Cassini]] ;
* la [[rue Lacaille (Paris, ancienne)|rue Lacaille]] (ou rue de la Caille), supprimée en 1879 ;
* la [[rue Lacaille (Paris, ancienne)|rue Lacaille]] ou rue de la Caille, attestée sans dénomination avant 1790<ref>[[Edme Verniquet|Plan de Verniquet]], « [[:File:Atlas des anciens plans de Paris - Paris de 1789 à 1798 E - BHVP.jpg|Paris de 1789 à 1798]] » (fac-simile).</ref>, supprimée en 1879 ;
* le boulevard d'Enfer, renommé [[boulevard Raspail]] en 1887 ;
* le boulevard d'Enfer, renommé [[boulevard Raspail]] en 1887 ;
* le [[boulevard Saint-Jacques]].
* le [[boulevard Saint-Jacques]].


=== De 1859 à 1878 ===
=== De 1859 à 1878 : du boulevard Saint-Michel à la place de la barrière d'Enfer ===


En 1859, est déclaré d'utilité publique le prolongement du boulevard Sébastopol (rive gauche) (actuel [[Boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]]), de la place Saint-Michel au carrefour de l'Observatoire, par l'élargissement à trente mètres de la rue d'Enfer et de la [[Rue de l'Est (Paris, ancienne)|rue de l'Est]] et isolément du jardin du Luxembourg du côté de la rue d'Enfer<ref>Décret du 30 juillet 1859 {{lire en ligne|url=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f318.image}}</ref>. La section de la rue d'Enfer entre la [[rue Monsieur-le-Prince]] et la [[rue de l'Abbé-de-L'Épée (Paris)|rue de l'Abbé-de-L'Épée]] est alors incorporée à ce nouveau boulevard.
En 1859 est déclaré d'utilité publique le prolongement du boulevard Sébastopol (rive gauche) (actuel [[Boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]]), de la place Saint-Michel au carrefour de l'Observatoire, par l'élargissement à trente mètres de la rue d'Enfer et de la [[Rue de l'Est (Paris, ancienne)|rue de l'Est]] et isolement du jardin du Luxembourg du côté de la rue d'Enfer<ref>Décret du 30 juillet 1859 {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f318.image}}.</ref>. La section de la rue d'Enfer entre la [[rue Monsieur-le-Prince]] et la [[rue de l'Abbé-de-L'Épée (Paris)|rue de l'Abbé-de-L'Épée]] est alors incorporée à ce nouveau boulevard.


=== De 1878 à 1946 : la rue Denfert-Rochereau ===
=== De 1878 à 1946 : la rue Denfert-Rochereau ===
En 1878, la rue d'Enfer est rebaptisée rue Denfert-Rochereau afin d'honorer le défenseur de Belfort lors de la [[guerre franco-prussienne]], le gouverneur [[Pierre Philippe Denfert-Rochereau]].
En 1878, la rue d'Enfer est rebaptisée rue Denfert-Rochereau afin d'honorer le défenseur de Belfort lors de la [[guerre franco-prussienne]], le gouverneur [[Pierre Philippe Denfert-Rochereau]].


[[Bombardements de Paris et de sa banlieue durant la Première Guerre mondiale|Le 30 mars 1918]], durant la [[première Guerre mondiale]], un obus lancé par la [[Pariser Kanonen|Grosse Bertha]] explose au {{Numéro|74}} [[Avenue Denfert-Rochereau|rue Denfert-Rochereau]]<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4605797h/f6.item.zoom ''Excelsior du 9 janvier 1919 : Carte et liste officielles des obus lancés par le canon monstre et numérotés suivant leur ordre et leur date de chute'']</ref>.
En 1946, la section entre le [[Boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]] et l'[[Avenue de l'Observatoire (Paris)|avenue de l'Observatoire]] est renommée [[rue Henri-Barbusse]], la partie au sud de l'avenue étant rebaptisée [[avenue Denfert-Rochereau]].


En 1946, la section entre le [[Boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]] et l'[[Avenue de l'Observatoire (Paris)|avenue de l'Observatoire]] est renommée [[Rue Henri-Barbusse (Paris)|rue Henri-Barbusse]], la partie au sud de l'avenue étant rebaptisée [[avenue Denfert-Rochereau]].
== Histoire ==


== Historique ==
La rue d’Enfer est attestée dès [[1569]]. Cette rue a porté différents noms à diverses époques : chemin de Vanves, chemin d'Issy, chemin de Vauvert, rue de la Porte-Gibard, rue Saint-Michel, rue du Faubourg-Saint-Michel<ref name="lazare" />.
La rue d’Enfer est attestée dès [[1569]]. Cette rue a porté différents noms à diverses époques : « chemin de Vanves », « chemin d'Issy », « chemin de Vauvert », « rue de la Porte-Gibard », « rue Saint-Michel », « rue du Faubourg-Saint-Michel<ref name="lazare1844" /> ».


[[Rues de Paris en 1636|Elle est citée sous le nom]] de « rue d'Enfer » dans un [[manuscrit]] de 1636
Plusieurs établissements de bouche et festifs se situaient entre le Luxembourg et Montparnasse : avant que les travaux ordonnés par le préfet [[Georges Eugène Haussmann|Haussmann]] ne le coupe en deux, on trouvait à l'actuel emplacement de la [[Gare de Port-Royal|station de RER Port-Royal]] le fameux ''[[Bal Bullier]]'' qui voisina bientôt avec ''[[La Closerie des Lilas]]'', ouverte également par Bullier, deux établissements qui donnèrent à cet ancien « plateau boisé » (en réalité, proche du jardin), une réputation « infernale » dès la fin du règne de [[Louis-Philippe 1er|Louis-Philippe]].

En décembre [[1774]], les [[Carrières souterraines de Paris|carrières souterraines]] sous la rue s'effondrent et engloutissent sur plusieurs centaines de mètres les habitations en surface.

Plusieurs établissements de bouche et festifs se situaient entre le Luxembourg et Montparnasse : avant que les travaux ordonnés par le préfet [[Georges Eugène Haussmann|Haussmann]] ne le coupe en deux, on trouvait à l'actuel emplacement de la [[Gare de Port-Royal|station de RER Port-Royal]] le fameux [[bal Bullier]] qui voisina bientôt avec ''[[La Closerie des Lilas]]'', ouverte également par Bullier, deux établissements qui donnèrent à cet ancien « plateau boisé » (en réalité, proche du jardin), une réputation « infernale » dès la fin du règne de [[Louis-Philippe 1er|Louis-Philippe]].


En 1882, la rue Denfert-Rochereau est élargie jusqu'à l'[[Avenue de l'Observatoire (Paris)|avenue de l'Observatoire]] (section rebaptisée avenue Denfert-Rochereau en 1946).
En 1882, la rue Denfert-Rochereau est élargie jusqu'à l'[[Avenue de l'Observatoire (Paris)|avenue de l'Observatoire]] (section rebaptisée avenue Denfert-Rochereau en 1946).


==Bâtiments remarquables et lieux de mémoire==
== Bâtiments remarquables et lieux de mémoire ==
=== Avant 1859 ===
=== Avant 1859 ===
— Selon le ''dictionnaire administratif et historique'' de 1844, la rue d'Enfer, longue de {{unité|1608|m}}, commence au 2, rue Saint-Hyacinthe et au 16, rue des Francs-Bourgeois et finit au boulevard d'Enfer et au 16, boulevard Saint-Jacques. Son dernier numéro impair est le 109, le dernier pair le numéro 102.<br>— Selon l'édition de 1855, sa longueur est de {{unité|1591|m}}, le dernier numéro impair est le 133, le dernier pair le 128.
*{{Numéro|8}} : [[Séminaire Saint-Pierre et Saint-Louis]]. Ce séminaire fut transféré de la [[rue du Pot-de-Fer]] à cet endroit en 1688. Il devint sous la [[Révolution française]] une [[Caserne (militaire)|caserne]] de vétérans, la [[Liste des casernes de Paris|caserne d'Enfer également appelée caserne du Séminaire Saint-Louis]] et l'église devint un magasin<ref name="lazare" />. L'ensemble est détruit lors du percement de la [[rue de Médicis]].
*{{numéro|45}} : second couvent des Feuillants<ref name="lazare" />.
* {{Numéro avec majuscule|7}} rue d'Enfer-Saint-Michel : vers 1813<ref name="Alman1813">{{ouvrage|titre=Almanach impérial|éditeur=Testu|lieu=Paris|année=1813|langue=fr}}</ref>/1816<ref name="Alman1816"/>, demeure de [[Jacques Labillardière]] (1755-1834), botaniste, [[Institut de France|membre de l'Institut]].
*{{Numéro|46}} : entrée de la [[Chartreuse de Paris]].
* {{Numéro avec majuscule|8}} rue d'Enfer : indiqué en 1828<ref name="Beraud">{{ouvrage|prénom1=Antoine-Nicolas|nom1=Beraud|prénom2=P.|nom2=Dufey|titre=Dictionnaire historique de Paris|tome=II|éditeur=Barba|lieu=Paris|année=1828|page=584|url=https://books.google.fr/books?id=mpo9AAAAcAAJ&pg=PA584&dq=%22seminaire+Saint-Pierre+et+Saint-Louis%22+rue+d%27Enfer&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwjJ-_HbyaHxAhVJ6uAKHYsxBBEQ6AEwAHoECAIQAg#v=onepage&q=%22seminaire%20Saint-Pierre%20et%20Saint-Louis%22%20rue%20d'Enfer&f=false|langue=fr}}.</ref> comme ancien emplacement du [[séminaire Saint-Pierre et Saint-Louis]] (supprimé en 1792) qui avait été transféré à cet endroit en 1687<ref name="Beraud"/> ou en 1688 depuis son précédent emplacement ([[rue du Pot-de-Fer]]).<br />La [[Caserne (militaire)|caserne]] de vétérans dite [[Liste des casernes de Paris|caserne d'Enfer ou caserne du Séminaire Saint-Louis]] occupe les bâtiments sous la [[Révolution française|Révolution]], l'église sert de magasin<ref name="lazare1844" />. L'ensemble est détruit lors du percement de la [[rue de Médicis]].
*{{Numéro|84}} : [[François-René de Chateaubriand]] y résida<ref>Lithographie de [[Jean-Jacques Champin]] dans l'ouvrage ''Paris historique'', Éditions F.G. Levrault, Paris, 1838</ref>.
* {{Numéros avec majuscule|13 et 15}} rue d'Enfer : entre ces deux numéros, aboutissement de la « rue Saint-Dominique-d'Enfer » (rue Royer-Collard depuis 1846).
{{article connexe|Rue Royer-Collard}}
* {{Numéro avec majuscule|14}} rue d'Enfer-Saint-Michel : en 1832, demeure de [[Victor Cousin]] (1792-1867), philosophe, académicien, conseiller d'État.
* {{Numéro avec majuscule|18}} rue d'Enfer-Saint-Michel : vers 1813<ref name="Alman1813"/>/1816<ref name="Alman1816">{{ouvrage|titre=Almanach royal pour l'année M.DCCC.XVI|éditeur=Testu|lieu=Paris|année=1816|url=https://books.google.fr/books?id=8EtNAAAAcAAJ&newbks=1&newbks_redir=0&hl=fr&source=gbs_navlinks_s|langue=fr}}.</ref> demeure de [[Claude Louis Berthollet]] (1748-1822), pair de France ; vers 1825<ref name="Alman1825">{{ouvrage|titre=Almanach royal pour l’an MDCCCXXV|éditeur=Guyot et Scribe|année=1825|url=https://books.google.fr/books?id=vqTdYxzLkNUC&newbks=1&newbks_redir=0&hl=fr&source=gbs_navlinks_s|langue=fr}}.</ref>, demeure de [[Charles Henri Ver-Huell|Charles Henri Verhuell]] (1764-1845), vice-amiral, [[Chambre des pairs|pair de France]] <ref name="Alman1825" />.
* {{Numéro avec majuscule|19}} rue d'Enfer : [[Joseph Fourier]] (1768-1830) y résida<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Almanach national|éditeur=|année=1829|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=6zUwAAAAYAAJ&pg=PA721&dq=fourier+rue+d%27enfer+paris|consulté le=2017-11-11}}.</ref> et y mourut le {{date-|16 mai 1830}}<ref>{{article|titre=Joseph Fourier|journal=Le Curieux|tome=1|page=316|année=1885|url=https://books.google.fr/books?id=LeSmwmSpYIcC&pg=PA316&dq=Joseph+Fourier+%22rue+d%27Enfer%22&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwjbu_yO3JzwAhWHHhQKHe9sC5cQ6AEwAXoECAEQAg#v=onepage&q=Joseph%20Fourier%20%22rue%20d'Enfer%22&f=false|langue=fr}}.</ref>.
* {{numéro avec majuscule|20}} rue d'Enfer : vers 1816<ref name="Alman1816"/>, demeure de [[Siméon Denis Poisson|Denis Poisson]] (1781-1840), mathématicien, [[Institut de France|membre de l'Institut]], [[Liste des membres de la Chambre des pairs (Monarchie de Juillet)|pair de France]] (1837-1840) ; à partir de 1818 et jusqu'à sa mort, logement parisien de [[Pierre Paul Royer-Collard]]<ref>{{ouvrage|prénom1=Adrien|nom1=Philippe|titre=Royer-Collard : sa vie publique, sa vie privée, sa famille|éditeur=Michel Lévy frères|lieu=Paris|année=1857|page=222|url=https://archive.org/details/royercollardsav01philgoog/page/n232/mode/2up?q=d%27Enfer|langue=fr}}.</ref> (1763-1845), philosophe, académicien et homme politique. Il décéda et fut inhumé à [[Châteauvieux (Loir-et-Cher)]] où sa femme avait hérité d'une propriété.<br />D'après le ''dictionnaire administratif'' (Lazare, 1855) et selon Adrien Philippe (1857), la maison portait le {{numéro|16}} rue d'Enfer.
* {{numéro avec majuscule|21}} rue d'Enfer-Saint-Michel : vers 1816<ref name="Alman1816"/>, demeure du [[Charles-Casimir de Saulx|Duc de Saulx-Tavannes]] (1769-1820), pair de France.
* {{numéro avec majuscule|26}} rue d'Enfer : domicile, avant 1847<ref>{{ouvrage|titre=Almanach royal et national pour l’an M.D.CCC.XLVII|éditeur=A. Guyot et Scribe|année=1847|page=114|url=https://books.google.fr/books?id=061BAAAAcAAJ&pg=PA114&lpg=PA114&dq=Vautier+Abel+rue+d%27Enfer&source=bl&ots=sZb47_N7Sd&sig=ACfU3U1vLFz6szBoPMfy0HSPuGjK9rEfgQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjE9tju8cLxAhVBzRoKHcT8A204ChDoATAHegQIEBAD#v=onepage&q=Vautier%20Abel%20rue%20d'Enfer&f=false|langue=fr}}</ref> et jusqu'en 1858 de l'homme politique [[Abel Vautier]] (1794-1863). Il meurt en 1863 au {{numéro|53}} de la rue d'Enfer<ref>Acte de décès 1863/{{numéro|539}}, état civil [[Paris]] [[5e arrondissement de Paris|{{5e}}]] ([http://archives.paris.fr/s/4/etat-civil-actes/resultats/? En ligne]) sur le site des Archives de Paris ''archives.paris.fr''.</ref>.
[[File:Ecole des Mines vue du Jardin du Luxembourg.jpg|thumb|{{numéros avec majuscule|60-62}}, [[Boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]] (précédemment rue d'Enfer) : [[Hôtel de Vendôme (boulevard Saint-Michel, Paris)|hôtel de Vendôme]] ({{s-|XVIII}}), façade sur jardin (ouest), vue du [[jardin du Luxembourg]].]]
* {{numéros avec majuscule|32-36}} (actuels {{numéros|60-62}}, [[boulevard Saint-Michel (Paris)|boulevard Saint-Michel]]) : [[Hôtel de Vendôme (boulevard Saint-Michel, Paris)|hôtel de Vendôme]] construit au {{s-|XVIII}}.
* {{numéro avec majuscule|32}} rue d'Enfer-Saint-Michel :<br>— vers 1816<ref name="Alman1816"/>/1825<ref name="Alman1825"/> demeure du [[Antoine-Francois-Claude Ferrand|comte Ferrand]] (1751-1825), dramaturge, [[Institut de France|membre de l'Institut]], ministre d'État, pair de France ;<br>— vers 1825<ref name="Alman1825"/>/1828, demeure du cardinal duc [[Anne-Antoine-Jules de Clermont-Tonnerre|Antoine-Jules de Clermont-Tonnerre]] (1749-1830), archevêque de Toulouse, pair de France.
* {{numéro avec majuscule|34}} rue d'Enfer (actuel 60, boulevard Saint-Michel) : emplacement de l'[[École nationale supérieure des mines de Paris#Histoire|École des mines]] depuis 1816<ref>Ordonnance du {{date-|6|12|1816}}.</ref>.
* {{numéro avec majuscule|40}} rue d'Enfer-Saint-Michel : vers 1816<ref name="Alman1816"/>/1825<ref name="Alman1825"/>, demeure du [[Jacques Emmery de Grozyeulx|comte Emmery]] (1783-1839), militaire, pair de France.
* {{numéro avec majuscule|42}} rue d'Enfer-Saint-Michel : vers 1816<ref name="Alman1816"/>, demeure du [[Jean-Joseph Dessolles|comte Dessolle]] [sic] (1767-1828), pair de France<ref>Notice « [http://www.senat.fr/pair-de-france/dessolle_jean_joseph_paul_augustinpf0145.html Jean-Joseph-Paul-Augustin, comte Dessolle] » sur le site du Senat ''senat.fr''.</ref>
* {{numéro avec majuscule|44}} rue d'Enfer-Saint-Michel : vers 1813<ref name="Alman1813"/>, en 1816<ref name="Alman1816"/>/1825<ref name="Alman1825"/>, demeure du [[Mathieu-Augustin Cornet|comte de Cornet]] (1750-1832), pair de France.
* {{numéro avec majuscule|45}} : emplacement du portail de l'ancien noviciat des [[couvent des Feuillants|Feuillants]], dit « second couvent »<ref name="lazare1844" /> ou [[couvent des Feuillants du faubourg Saint-Michel]]. Indiqué aux {{numéros|41 à 49}} en 1855 (Lazare), au {{numéro|43}} en 1860<ref>Léon Leymonnerye, ''Portail des Feuillants rue d'Enfer {{numéro|43}}'', dessin au crayon, 1860, conservé au Musée Carnavalet ([https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/musee-carnavalet/oeuvres/feuillants-portail-des-feuillants-rue-d-enfer-ndeg43-demoli-1863#infos-principales voir en ligne]).</ref> , supprimé en 1790, vendu comme propriété nationale, démoli en 1863 à la suite de la décision d'élargir la rue d'Enfer (boulevard Saint-Michel).<br>Les Feuillants avaient acquis le terrain en 1630. Une première église est bâtie à partir de 1633. En 1655, faute de moyens financiers et d'entretien, une partie des bâtiments claustraux est fermée pour cause de vétusté. La première pierre d'une nouvelle l'église conventuelle est posée en juillet 1659 sous le vocable des [[Église des Saints-Anges-Gardiens|Saints-Anges-Gardiens]]<ref>Christine Belcikowski, [http://belcikowski.org/PluXml/article249/a-propos-de-l-ancien-couvent-des-feuillants-dit-des-saints-anges-gardiens-sis-jadis-a-paris-rue-d-enfer « À propos de l'ancien couvent des Feuillants, dit des Saints Anges Gardiens, sis jadis à Paris, rue d'Enfer »] sur le site ''belciowski.org''.</ref> ;
* {{Numéro avec majuscule|46}} rue d'Enfer : indiqué en 1812<ref name="Tynna">{{ouvrage|prénom1=Jean|nom1=de la Tynna|url=https://books.google.fr/books?id=gMVCAAAAYAAJ&pg=PA99&dq=%22Chartreux+(le+couvent+des)%22&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwivroWdq87zAhUFyxoKHegUB6M4ChDoAXoECAgQAg#v=onepage&q=%22Chartreux%20(le%20couvent%20des)%22&f=false|titre=Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris|lieu=Paris|année=1812|page=99|langue=fr}}.</ref>, comme emplacement de l'entrée de l'ancienne [[Chartreuse de Paris]], démolie de 1796 à 1800.
* {{Numéro avec majuscule|55}} rue d'Enfer-Saint-Michel<ref>{{ouvrage|titre=Petit Almanach de la Cour pour l'année 1828|éditeur=Le Fuel|lieu=Paris|année=1828|page=162|url=https://books.google.fr/books?id=Y65_GPBEr3QC&pg=PA162&dq=Berny+%22rue+d%27Enfer%22&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwj8pq7FsKHxAhXo0eAKHe22CgwQ6AEwAHoECAUQAg#v=onepage&q=Berny%20%22rue%20d'Enfer%22&f=false|langue=fr}}.</ref> : d'environ 1824<ref>{{ouvrage|prénom1=Jean-Christophe|nom1=Sarrot|url=https://www.lesmots-leschoses.fr/livre/9782847360547-balades-litteraires-dans-paris-du-xvii-au-xix-siecle-jean-christophe-sarrot/|titre=Balades littéraires dans Paris du {{sp-|XVII|au|XIX}}|collection=Terres d'écrivains|éditeur=Nouveau Monde Éditions|année=2004|page=83|langue=fr}}</ref> à 1833, demeure d'Étienne Charles ''Gabriel'' de Berny (1768-1851), conseiller à la Cour royale de Paris<ref>« [[wikisource:fr:Balzac et Madame de Berry|Balzac et Madame de Berny]] », In : ''Revue des Deux Mondes'', {{t.|6}}, 1921, {{p.|581}}, sur ''wikisource.org''.</ref> et de son épouse [[Laure de Berny]] (1777-1836), inspiratrice et amante de [[Honoré de Balzac|Balzac]], ce qui motive l'écrivain de s'installer, la même année, à l'hôtel Châtillon (2 [[rue de Tournon]]), situé non loin de là<ref>[http://www.terresdecrivains.com/Balzac-et-ses-personnages « Balzac et ses personnages dans le quartier Latin à Paris »] sur le site ''terresdecrivains.com''.</ref>. Laure de Berny demeure encore rue d'Enfer en 1833<ref>René Bouvier, Edouard Maynial, « Les compte dramatiques de Balzac », Paris, Fernand Sorlot, 1938, {{p.|162}} ([https://books.google.fr/books?id=UwpmEnKN9qkC&pg=PA162&lpg=PA162&dq=Berny+%2255+rue+d%27Enfer%22&source=bl&ots=Q_GkJBuqrF&sig=ACfU3U3-oyUPCA7en13mGWX6lHb7Ehnnmg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjYobyO9p7wAhVMxhoKHcy7ClMQ6AEwAHoECAIQAw#v=onepage&q=Berny%20%2255%20rue%20d'Enfer%22&f=false en ligne]).</ref>. Elle meurt en 1836 dans sa maison de campagne<ref>[http://www.grezsurloing.fr/fr/information/66443/promenades-decouverte « Promenades découverte »] sur le site officiel de la commune de [[Grez-sur-Loing]].</ref>.<br>— le peintre et graveur [[Henri Baron]] (1816-1885) est présent à cette adresse en 1855<ref>[https://books.google.fr/books?id=ocp3INNvg6MC&pg=PA249&dq=%22rue+d%27Enfer,+65%22&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwjhlPSN85vxAhUF_BQKHSW_CwU4ChDoATAEegQIAhAC#v=onepage&q=%22rue%20d'Enfer%2C%2065%22&f=false Catalogue du Salon de 1855].</ref>.
* {{Numéros avec majuscule|55 et 57}} : entre ces deux numéros, aboutissement de la « rue des Deux-Églises » (rue de l'Abbé-de-L'Épée depuis 1846<ref>Ordonnance du 4 novembre 1846 {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f223.image}}.</ref>).
{{article connexe|Rue de l'Abbé-de-L'Épée (Paris)}}
[[File:17 rue Henri-Barbusse.JPG|thumb|{{numéro avec majuscule|17}}, [[Rue Henri-Barbusse (Paris)|rue Henri-Barbusse]] (précédemment rue d'Enfer) : domicile et lieu de décès du sculpteur [[François Rude]] (1784-1855).]]
* {{Numéro avec majuscule|58}} rue d'Enfer : adresse, dans les années 1850<ref>''Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture… des artistes vivants, exposés au Palais-Royal le {{date-|1|avril|1852}}'', Vinchon, Paris, 1852, {{p.|232}} ([https://books.google.fr/books?id=rtROAQAAIAAJ&pg=PA232&dq=%22Montagny+(Etienne)%22+%C3%A9l%C3%A8ve+d%27Enfer&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwjkvbzY9vT5AhXuQfEDHcJTAl0Q6AF6BAgLEAI#v=onepage&q=%22Montagny%20(Etienne)%22%20%C3%A9l%C3%A8ve%20d'Enfer&f=false en ligne]).</ref> et jusqu'en 1862<ref>Catalogue officiel pour la section française à l’Exposition universelle de 1862 à Londres, Imprimerie impériale, Paris, 1862,
{{p.|52}} ([https://books.google.fr/books?id=vtXy4rWN16sC&pg=RA2-PA52&dq=%22Montagny+Etienne)%22+%C3%A9l%C3%A8ve+d%27Enfer&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwizq4mh5_T5AhUZRfEDHbJdDvM4FBDoAXoECAYQAg#v=onepage&q=%22Montagny%20(Etienne)%22%20%C3%A9l%C3%A8ve%20d'Enfer&f=false en ligne]).</ref>, du sculpteur [[Étienne Montagny]] (1816-1895), ancien élève de Rude qui habite de l'autre côté de la rue, au {{numéro}}61. Montagny quittera ce lieu pour l'impasse Sainte-Élisabeth (renommée [[rue Boissonade]] en 1875) où sa maison-atelier existe encore (en 2022).
* {{Numéro avec majuscule|61}} rue d'Enfer (actuel 17, [[Rue Henri-Barbusse (Paris)|rue Henri-Barbusse]]) : domicile de [[François Rude]] (1784-1855) et de [[Sophie Frémiet]] (1797-1867), son épouse, depuis 1826, et en 1855<ref>Catalogue du Salon 1855.</ref>.
* {{Numéro avec majuscule|65}} rue d'Enfer : [[Couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques]]
* {{Numéro avec majuscule|67}} rue d'Enfer : vers 1816<ref name="Alman1816"/>, demeure de [[Joseph Louis Gay-Lussac]] (1778-1850), chimiste, physicien, [[Institut de France|membre de l'Institut]]
* {{Numéros avec majuscule|77 et 79}} rue d'Enfer : entre ces deux numéros, aboutissement de la « rue de la Bourbe{{sfn|Lazare|Lazare|1844|p=85}} » (après 1844 rue de Port-Royal, nommée boulevard de Port-Royal depuis 1864).
{{article connexe|rue de Port-Royal|Boulevard de Port-Royal}}
[[File:Infirmerie Marie-Thérèse à Paris le 12 mars 2017 - 1.jpg|thumb|{{numéros avec majuscule|90 et 92}}, [[avenue Denfert-Rochereau]] (précédemment rue d'Enfer) : la façade de l'actuelle infirmerie Marie-Thérèse dissimule l'ancienne propriété de [[François-René de Chateaubriand|Chateaubriand]] et l'ancien hospice Marie-Thérèse, fondé par son épouse en 1819.]]
[[File:Paris 75014 Avenue Denfert-Rochereau no 077 artists' studios.jpg|thumb|{{numéro avec majuscule|}}77, avenue Denfert-Rochereau (précédemment rue Denfert-Rochereau) : [[Écurie|écuries]] de l'ancien [[relais de poste]] de la [[barrière d'Enfer]] transformées en [[Atelier d'artiste|ateliers d'artistes]].]]
* {{Numéro avec majuscule|84}} rue d'Enfer (actuel 90, [[avenue Denfert-Rochereau]]) : [[François-René de Chateaubriand]], homme de lettres, pair de France, y résida<ref>« Almanach de la cour, de la ville et des départements pour l'année 1831 », Paris, Impr. de Ducessois, 1831 ([https://books.google.fr/books?id=bzyBb-p4548C&pg=PA46-IA14&dq=%22Ch%C3%A2teaubriand%22%2B%22rue+d%27Enfer%22&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwiqiM6L5JzwAhUV8OAKHQkRA5sQ6AEwAnoECAEQAg#v=onepage&q=%22Ch%C3%A2teaubriand%22%2B%22rue%20d'Enfer%22&f=false en ligne]).</ref>{{,}}<ref>Lithographie de [[Jean-Jacques Champin]] dans l'ouvrage ''Paris historique'', Éditions F. G. Levrault, Paris, 1838.</ref> de 1826 à 1838<ref>Plaque apposée sur la façade du 90, avenue Denfert-Rochereau.</ref>.
* {{Numéro avec majuscule|86}} rue d'Enfer (actuel 92, [[avenue Denfert-Rochereau]]) : hospice Marie-Thérèse fondé en 1819 par [[Céleste de Chateaubriand]]<ref>''Bulletin de la société française d'Histoire de la médecine'', 1925, volumes 19 à 20, {{p.|109}}.</ref> (1774-1847).
* {{Numéros avec majuscule|92 et 94}} rue d'Enfer : entre ces deux numéros, embranchement de la « rue La Caille{{sfn|Lazare|Lazare|1844|p=99}} » (supprimée en 1879)
{{article connexe|Rue Lacaille (Paris, ancienne)}}
* {{Numéro avec majuscule|113}} rue d'Enfer : situé face à l'hospice Marie-Thérèse,<br>— emplacement, en juillet 1850, d'un des nombreux logements occupés successivement par le poète et chansonnier [[Pierre-Jean de Béranger]]<ref>Savinien Lapointe, ''Mémoires sur Béranger : souvenirs, confidences, opinions'', Paris, Gustave Havard, 1857, {{p.|216}} ([https://books.google.fr/books?id=rOk9WKyVNRgC&pg=PA216&dq=%22B%C3%A9ranger%22+113+rue+d%27Enfert&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwj7yti3yq7yAhXi4IUKHd8UBQMQ6AEwAHoECAkQAg#v=onepage&q=%22B%C3%A9ranger%22%20113%20rue%20d'Enfert&f=false en ligne]).</ref>. Il est à noter que la maison porte à cette époque bien le {{numéro|113}} et non pas le {{numéro|13}}<ref>Lettre de Pierre-Jean de Béranger à Bretonneau, datée du {{date-|15 juillet 1850}}, In : [[Pierre Fidèle Bretonneau]], ''Correspondance d'un médecin'', {{t.|3}}, Paris, Presses universitaires François-Rabelais, 2013, {{p.|198}} (1780-1857) ([https://books.google.fr/books?id=pSp6DwAAQBAJ&pg=PA198&dq=%22hospice+Marie-Th%C3%A9r%C3%A8se%22+rue+d%27Enfer&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwiGm-SSgovxAhWeCWMBHdv7DB0Q6AEwAXoECAcQAg#v=onepage&q=%22hospice%20Marie-Th%C3%A9r%C3%A8se%22%20rue%20d'Enfer&f=false en ligne]).</ref> de la rue d'Enfer<ref group="N">Dans sa lettre à [[Pierre Fidèle Bretonneau]] du {{date-|15 juillet 1850}}, Béranger renseigne son « cher ami » sur son « nouveau gîte » en précisant sa situation près du « chemin de fer et du Jardin des Plantes », comme suit : {{citation|En remontant le boulevard de l'Hôpital et le boulevard Saint-Jacques, vous arrivez à la [[barrière d'Enfer]]. A quelques pas dans l'intérieur, rue d'Enfer {{numéro|13}} [lire 113], vis-à-vis l'hospice Marie-Thérèse, est située la pension bourgeoise où nous sommes installés depuis quinze jours, moi au troisième, Judith au deuxième. [...] Nous avons un grand jardin commun, auquel je préfère les boulevards et [[Jardin du Luxembourg|le Luxembourg]], qui est à cinq minutes de notre maison, voisine de l'[[Observatoire de Paris|Observatoire]], ce qui me permettra, s'il m'en vient l'envie, d'aller me promener dans la lune.}} Le chemin de fer mentionné est celui de la [[ligne de Sceaux]], ouverte en 1846, le jardin des Plantes est distant de {{unité|2,2|km}}, le grand jardin commun est mitoyen du [[Jardin de l'Observatoire de Paris|jardin de l'Observatoire]]. En 1855, le dernier numéro avant la barrière d'Enfer, situé à quelques pas, est le 133. Mais c'est notamment le fait que la maison se trouve face à l'hospice Marie-Thérèse qui permet de présumer que l'indication du {{numéro|13}} est une [[coquille (typographie)|coquille]].</ref> ;<br>— adresse, de 1857-1863, de l'artiste peintre et illustrateur [[Ange-Louis Janet]] (1815-1872), qui est ensuite signalé, de 1864 à 1868 aux {{numéros|113 et 119}} rue d'Enfer<ref>Marie-Hélène Lavallée, Georges Vigne, Musée Ingres, ''Les élèves d'Ingres'' catalogue de l'exposition présenté à Montauban au musée Ingres du {{date-|8 octobre 1999}} au {{date-|2 janvier 2000}} et à Besançon au Musée des beaux-arts et d'archéologie du {{date-|29 janvier}} au {{date-|8 mai 2000}}.</ref>.
* {{Numéro avec majuscule|154}} maison et dépendances, appartenant au [[Couvent des Feuillants]] rue d’Enfer, estimées 27 039 livres 10 sous, 1790 ;
* {{Numéro avec majuscule|155}} maison et dépendances appartenant au Couvent des Feuillants rue d’Enfer, estimées 23 575 livres 17 sous, 1 plan, 1790 ;
* {{Numéro avec majuscule|157}} maison et dépendances appartenant au Couvent des Feuillants rue d’Enfer, 1790 ;
* {{Numéro avec majuscule|159}} maison et dépendances appartenant au Couvent des Feuillants rue d’Enfer, estimées 35 410 livres, 1 plan<ref>Comité d'aliénation des domaines nationaux, dossiers d'estimation, AN.Q 2/ 122 dossier {{n°|1/6}}</ref>.


=== Après 1859 ===
=== Après 1859 ===
Partie allant de l'actuelle [[rue de l'Abbé-de-L'Épée (Paris)|rue de l'Abbé-de-L'Épée]] à l'actuelle [[place Denfert-Rochereau]] (Paris). Elle est nommée :<br>— rue d'Enfer jusqu'en 1879,<br>— rue Denfert-Rochereau de 1879 à 1946.
* {{Numéro avec majuscule|18}} rue Denfert-Rochereau : adresse, en 1880, du sculpteur [[Théodore Rivière]]<ref name="Sal1880">« Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture… des artistes vivants exposés au Palais des Champs-Elysées le 1er mai 1880 », Paris, Imprimerie nationale, 1880 ([https://books.google.fr/books?id=suFOAQAAIAAJ&newbks=1&newbks_redir=0&hl=fr&source=gbs_navlinks_s en ligne]).</ref> (1857-1912) et du peintre [[Armand Beauvais (peintre)|Armand Beauvais]]<ref name="Sal1880"/> (1840-1911) qui y est encore en 1895 ;
* {{Numéro avec majuscule|22}} rue Denfert-Rochereau : le sculpteur [[Louis Vidal]]<ref name="Sal1880"/> (1831-1892), en 1880 ;<br>l'architecte, sculpteur et peintre [[Émile Gaudissard]] 1872-1956), en 1895 ; [[Jean de Paleologu]] y fonde son atelier ;
* {{Numéro avec majuscule|33}} rue Denfert-Rochereau : le sculpteur [[Denys Puech]]<ref name="Sal1880"/> (1854-1942), y est signalé en 1880, ainsi que le peintre pointilliste [[Hippolyte Petitjean]]<ref name="Sal1880"/> (1854-1929)
* {{Numéro avec majuscule|37}} rue Denfert-Rochereau : le catalogue du Salon de 1880<ref name="Sal1880"/> y recense :<br />le sculpteur [[Hector Lemaire]] (1846-1933), le peintre écossais [[William Laidlay]] (1846-1912), le peintre américain [[Theodore Robinson]] (1852-1896), le sculpteur [[Joseph Carlier (sculpteur)|Joseph Carlier]] (1849-1927) ;<br>le peintre [[Edmond Leroy dit Leroy-Dionet]] y est présent entre 1885 et 1891, le sculpteur catalan [[Gustave Obiols]] (1858-après 1930) en 1889 :<br />l'écrivain américain [[Ezra Pound]] s'y fait adresser son courrier en 1933<ref>John Pound, Ezra Pound, Ford Madox Ford, ''Pound/Ford, the story of a literary friendship : The correspondence between Ezra Pound and Ford Madox Ford...'', New Directions Publishing, New York, 1982, {{p.|118}} ([https://books.google.fr/books?id=1U6OFOvw8ZUC&pg=PA118&dq=%2237,+rue+Denfert+Rochereau%22&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwiLuqKVhZDxAhWD5-AKHRBdBJgQ6AEwCHoECAYQAg#v=onepage&q=%2237%2C%20rue%20Denfert%20Rochereau%22&f=false enn ligne]).</ref>
* {{Numéro avec majuscule|39}} rue Denfert-Rochereau : le sculpteur [[Jean-Louis-Désiré Schrœder|''Louis''-Jean-Désiré Schrœder]]<ref name="Sal1880"/> (1828-1897) y loge en 1880,
* {{Numéro avec majuscule|49}} rue Denfert-Rochereau : l'illustrateur, lithographe et affichiste [[Firmin Bouisset]]<ref name="Sal1880"/> (1859-1925), en 1880.
* {{Numéro avec majuscule|53}} rue d'Enfer : domicile, de 1860 à 1863, et lieu de décès d'[[Abel Vautier]] (1794-1863). Il demeurait auparavant au {{numéro|26}}.
* {{Numéros avec majuscule|71 et 73}} rue Denfert-Rochereau ([[14e arrondissement de Paris|{{14e}}]]) : Refuge du Bon-Pasteur, fondé en 1821 <br>(ancien {{numéro|83}} rue d'Enfer, en 1821<ref>''Paris charitable et prévoyant : Tableau des œuvres et institutions du département de la Seine'', Office central des œuvres de bienfaisance, 1897, {{p.|436}} ([https://archive.org/details/BIUSante_22696x01/page/n451/mode/2up?q=Bon-Pasteur en ligne]).</ref> ; voir actuels {{numéros|71-73}} [[avenue Denfert-Rochereau]]).
* {{Numéro avec majuscule|75}} rue d'Enfer ([[14e arrondissement de Paris|{{14e}}]]) : en 1870, studio du photographe [[Charles Marville]] (1813-1879).
* {{Numéros avec majuscule|75 et 77}} rue Denfert-Rochereau ([[14e arrondissement de Paris|{{14e}}]]) : domicile, de 1910 ou 1911 à 1957, de l'helléniste [[Victor Bérard]] (1864-1931) puis celui de son fils, l’historien de la Grèce antique [[Jean Bérard (historien)|Jean Bérard]]<ref>« Liste générale des membres de l'Association. » In: ''Revue des Études Grecques'', tome 61, fascicule 286-288, Juillet-décembre 1948. {{pp.|47-63}} ([https://www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_1948_num_61_286_4707 en ligne]).</ref> (1908-1957)<br>(voir 75 et 77 [[avenue Denfert-Rochereau]]).
* {{Numéro avec majuscule|77}} rue Denfert-Rochereau ([[14e arrondissement de Paris|{{14e}}]]) : [[Atelier d'artiste|ateliers d'artistes]]<ref>[https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00086634 Notice {{numéro|PA00086634}}], [[base Mérimée]], [[Ministère de la Culture (France)|ministère français de la Culture]] — Ancien relais de poste, kiosque et regard.</ref> aménagés dans les [[Écurie|écuries]] de l'ancien [[relais de poste]] ({{sp-|XVII|au|XIX}}) de la [[barrière d'Enfer]]<br>(voir 77, [[avenue Denfert-Rochereau]]).
* {{Numéro avec majuscule|89}} rue d'Enfer : le caricaturiste, peintre et chansonnier [[André Gill]], en 1879, 1880<ref name="Sal1880"/> et 1882<ref>« Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture… des artistes vivants exposés au Palais des Champs-Elysées le {{date-|1|5|1882}}] », Mourgues frères, Paris, 1882 ([https://books.google.fr/books?id=x9BXAAAAIAAJ&newbks=1&newbks_redir=0&hl=fr&source=gbs_navlinks_s enligne]).</ref>.


== Notes et références ==
*{{Numéro|15}} : le peintre [[Toshio Bando]] y résida.
=== Notes ===
*{{Numéro|37}} : le peintre [[Edmond Leroy dit Leroy-Dionet]] y résida entre 1885 et 1891.
{{Références|groupe=N}}
*{{Numéro|39}} : le sculpteur [[Gustave Obiols]] y résida.
=== Références ===
*{{Numéro|75}} : studio du photographe [[Charles Marville]].
*{{Numéro|77}} : le sculpteur [[Charles Roufosse]] y résida.

== Notes ==
{{références}}
{{références}}


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* [[Odonymie]]
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* [[Liste des anciens noms de voies de Paris]]
* [[Liste des anciens noms de voies de Paris]]
* [[Transformations de Paris sous le Second Empire]]


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Anc. 4e arrt
Rue d'Enfer
Image illustrative de l’article Rue d'Enfer (Paris, rive gauche)
Deux anciens commerces de la rue d'Enfer : le restaurant Julien et le pâtissier À la Vieille Grille du Luxembourg (années 1840).
Situation
Historique
Ancien nom Chemin d'Issy
chemin de Vanves
chemin de Vauvert
rue de Vauvert
chemin Vauvert
rue de la Porte-Gibart
rue des Chartreux
rue Saint-Michel
rue du Faubourg-Saint-Michel
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue d'Enfer

La rue d'Enfer est une ancienne voie située sur la rive gauche de Paris. Une partie de la rue est supprimée lors du percement du boulevard Saint-Michel, déclaré d'utilité publique en 1859. La partie restante est renommée « rue Denfert-Rochereau » en 1878.

Elle correspond aux voies actuellement nommées :

  1. boulevard Saint-Michel (section entre la rue Monsieur-le-Prince et la rue de l'Abbé-de-L'Épée),
  2. rue Henri-Barbusse,
  3. avenue Denfert-Rochereau.

Elle ne doit pas être confondue avec la rue d'Enfer située rive droite, renommée « rue Bleue » en 1789.

Origine du nom

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Les différentes hypothèses

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L'origine de ce nom ouvre à plusieurs hypothèses.

Elle aurait été appelée auparavant via Inferior — nom dénaturé en via Infera, d’où rue d'Enfer —, par opposition à la rue Saint-Jacques, qui elle, était appelée via Superior[1].

Mais, selon les recherches de Michel Roblin[2] et Alain Faure[3], il faut voir en ce nom, plutôt qu’une corruption de via Inferior, un dérivé du surnom donné à une porte de l’enceinte de Philippe Auguste, la « porte en Fer », laquelle fut appelée d'abord porte Gibard ou de la rue Gibard (d'après le Moulin-Gibert situé au-delà de l'enceinte), puis porte Saint-Michel (en 1394 par Charles VI en l'honneur de sa fille) ou « porte d'Enfer » à cause de la rue de la Porte d'Enfer, appellation qu'Henri Sauval (1724) fait remonter à 1258, « pour des raisons de superstitions[4] ». Mais, comme pour mieux se contredire, il ajoute plus loin que dans « les gestes des évêques d'Auxerre on l'appelait porta de ferto », porte de fer, donc.

Germain François Poullain de Saint-Foix donne d'autres explications, la thèse de la Via Inferior ainsi que celle de la superstition due à des hurlements et autres apparitions spectrales du temps de Saint Louis ou encore un nom populaire donné car la rue était malfamée et que l'on y entendait cris, jurements, querelles...

Le terme « d'Enfer » n'aurait en définitive que peu à voir avec les Enfers, pas plus qu'avec le demi-patronyme de Pierre Philippe Denfert-Rochereau : pourtant, à la fin du XIXe siècle, les usagers, un peu perdus dans la nouvelle géographie de Paris, mélangeaient d'Enfer et Denfert. Cette confusion onomastique est d'autant plus remarquable que le second tronçon de l'ex-rue d'Enfer fut rebaptisé rue Henri-Barbusse, en hommage à l'écrivain militant qui composa, entre autres, un roman fort célèbre intitulé… L'Enfer !

La disparition progressive de cet odonyme

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La rue d'Enfer est rebaptisée rue Denfert-Rochereau en 1878[5]. La place de la barrière d'Enfer est rebaptisée place Denfert-Rochereau en 1879[6]. En 1887, le boulevard d'Enfer, créé le par Louis XV, devient le boulevard Raspail, on fait disparaître également le chemin de ronde du poste d'observation de la barrière d'Enfer. Un seul lieu conserve la mémoire du nom du quartier d'Enfer : le passage d'Enfer, construit en 1855 pour traverser la cité d'Enfer (ou « cité de M. Cazeaux ») construite par l'architecte Félix Pigeory, auteur de l'un des premiers lotissements ouvriers de Paris.

Plusieurs rues portaient l'épithète « d'Enfer », mais ont été renommées : rue Saint-Dominique-d'Enfer, renommée rue Royer-Collard en 1846[7] ; rue Saint-Thomas-d'Enfer, renommée rue Malebranche en 1867[8] ; rue Sainte-Catherine-d'Enfer, renommée rue Le Goff en 1880[9].

Avant 1859 : de l'ancienne place Saint-Michel à la place de la barrière d'Enfer

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Tracé de la rue d'Enfer sur un plan de 1857.

En 1844, sa longueur est de 1 608 mètres[1].

D'après le plan établi par Vuillemin[10] et Benard[N 1] en 1857 (cf. illustration), la rue d'Enfer commençait, au nord, dans le prolongement de la rue de la Harpe (alors plus longue qu'aujourd'hui) à l'ancienne place Saint-Michel, située à l'actuelle embouchure de la rue Monsieur-le-Prince sur le boulevard Saint-Michel. Elle se terminait à la barrière d'Enfer[N 2], face à la « route d'Orléans » (actuelle avenue du Général-Leclerc) qui traversait le Petit-Montrouge appartenant alors à la commune de Montrouge[N 3].

Du nord au sud, sa bordure ouest longeait les grilles du jardin du Luxembourg, l'école des Mines, installée dans l'ancien Hôtel de Vendôme et, au-delà de la rue de la Bourbe (boulevard de Port-Royal), les hospices des Enfants-Trouvés (ancien institut de l'Oratoire, de 1655) et de Marie-Thérèse (fondé en 1819), également connu sous la dénomination « infirmerie de Marie-Thérèse ».

Dans les années 1850, elle croisait en partant du nord[11] :

De 1859 à 1878 : du boulevard Saint-Michel à la place de la barrière d'Enfer

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En 1859 est déclaré d'utilité publique le prolongement du boulevard Sébastopol (rive gauche) (actuel boulevard Saint-Michel), de la place Saint-Michel au carrefour de l'Observatoire, par l'élargissement à trente mètres de la rue d'Enfer et de la rue de l'Est et isolement du jardin du Luxembourg du côté de la rue d'Enfer[14]. La section de la rue d'Enfer entre la rue Monsieur-le-Prince et la rue de l'Abbé-de-L'Épée est alors incorporée à ce nouveau boulevard.

De 1878 à 1946 : la rue Denfert-Rochereau

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En 1878, la rue d'Enfer est rebaptisée rue Denfert-Rochereau afin d'honorer le défenseur de Belfort lors de la guerre franco-prussienne, le gouverneur Pierre Philippe Denfert-Rochereau.

Le 30 mars 1918, durant la première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha explose au no 74 rue Denfert-Rochereau[15].

En 1946, la section entre le boulevard Saint-Michel et l'avenue de l'Observatoire est renommée rue Henri-Barbusse, la partie au sud de l'avenue étant rebaptisée avenue Denfert-Rochereau.

La rue d’Enfer est attestée dès 1569. Cette rue a porté différents noms à diverses époques : « chemin de Vanves », « chemin d'Issy », « chemin de Vauvert », « rue de la Porte-Gibard », « rue Saint-Michel », « rue du Faubourg-Saint-Michel[1] ».

Elle est citée sous le nom de « rue d'Enfer » dans un manuscrit de 1636

En décembre 1774, les carrières souterraines sous la rue s'effondrent et engloutissent sur plusieurs centaines de mètres les habitations en surface.

Plusieurs établissements de bouche et festifs se situaient entre le Luxembourg et Montparnasse : avant que les travaux ordonnés par le préfet Haussmann ne le coupe en deux, on trouvait à l'actuel emplacement de la station de RER Port-Royal le fameux bal Bullier qui voisina bientôt avec La Closerie des Lilas, ouverte également par Bullier, deux établissements qui donnèrent à cet ancien « plateau boisé » (en réalité, proche du jardin), une réputation « infernale » dès la fin du règne de Louis-Philippe.

En 1882, la rue Denfert-Rochereau est élargie jusqu'à l'avenue de l'Observatoire (section rebaptisée avenue Denfert-Rochereau en 1946).

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

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— Selon le dictionnaire administratif et historique de 1844, la rue d'Enfer, longue de 1 608 m, commence au 2, rue Saint-Hyacinthe et au 16, rue des Francs-Bourgeois et finit au boulevard d'Enfer et au 16, boulevard Saint-Jacques. Son dernier numéro impair est le 109, le dernier pair le numéro 102.
— Selon l'édition de 1855, sa longueur est de 1 591 m, le dernier numéro impair est le 133, le dernier pair le 128.

Nos 60-62, boulevard Saint-Michel (précédemment rue d'Enfer) : hôtel de Vendôme (XVIIIe siècle), façade sur jardin (ouest), vue du jardin du Luxembourg.
  • Nos 32-36 (actuels nos 60-62, boulevard Saint-Michel) : hôtel de Vendôme construit au XVIIIe siècle.
  • No 32 rue d'Enfer-Saint-Michel :
    — vers 1816[17]/1825[19] demeure du comte Ferrand (1751-1825), dramaturge, membre de l'Institut, ministre d'État, pair de France ;
    — vers 1825[19]/1828, demeure du cardinal duc Antoine-Jules de Clermont-Tonnerre (1749-1830), archevêque de Toulouse, pair de France.
  • No 34 rue d'Enfer (actuel 60, boulevard Saint-Michel) : emplacement de l'École des mines depuis 1816[25].
  • No 40 rue d'Enfer-Saint-Michel : vers 1816[17]/1825[19], demeure du comte Emmery (1783-1839), militaire, pair de France.
  • No 42 rue d'Enfer-Saint-Michel : vers 1816[17], demeure du comte Dessolle [sic] (1767-1828), pair de France[26]
  • No 44 rue d'Enfer-Saint-Michel : vers 1813[16], en 1816[17]/1825[19], demeure du comte de Cornet (1750-1832), pair de France.
  • No 45 : emplacement du portail de l'ancien noviciat des Feuillants, dit « second couvent »[1] ou couvent des Feuillants du faubourg Saint-Michel. Indiqué aux nos 41 à 49 en 1855 (Lazare), au no 43 en 1860[27] , supprimé en 1790, vendu comme propriété nationale, démoli en 1863 à la suite de la décision d'élargir la rue d'Enfer (boulevard Saint-Michel).
    Les Feuillants avaient acquis le terrain en 1630. Une première église est bâtie à partir de 1633. En 1655, faute de moyens financiers et d'entretien, une partie des bâtiments claustraux est fermée pour cause de vétusté. La première pierre d'une nouvelle l'église conventuelle est posée en juillet 1659 sous le vocable des Saints-Anges-Gardiens[28] ;
  • No 46 rue d'Enfer : indiqué en 1812[29], comme emplacement de l'entrée de l'ancienne Chartreuse de Paris, démolie de 1796 à 1800.
  • No 55 rue d'Enfer-Saint-Michel[30] : d'environ 1824[31] à 1833, demeure d'Étienne Charles Gabriel de Berny (1768-1851), conseiller à la Cour royale de Paris[32] et de son épouse Laure de Berny (1777-1836), inspiratrice et amante de Balzac, ce qui motive l'écrivain de s'installer, la même année, à l'hôtel Châtillon (2 rue de Tournon), situé non loin de là[33]. Laure de Berny demeure encore rue d'Enfer en 1833[34]. Elle meurt en 1836 dans sa maison de campagne[35].
    — le peintre et graveur Henri Baron (1816-1885) est présent à cette adresse en 1855[36].
  • Nos 55 et 57 : entre ces deux numéros, aboutissement de la « rue des Deux-Églises » (rue de l'Abbé-de-L'Épée depuis 1846[37]).
No 17, rue Henri-Barbusse (précédemment rue d'Enfer) : domicile et lieu de décès du sculpteur François Rude (1784-1855).
Nos 90 et 92, avenue Denfert-Rochereau (précédemment rue d'Enfer) : la façade de l'actuelle infirmerie Marie-Thérèse dissimule l'ancienne propriété de Chateaubriand et l'ancien hospice Marie-Thérèse, fondé par son épouse en 1819.
No 77, avenue Denfert-Rochereau (précédemment rue Denfert-Rochereau) : écuries de l'ancien relais de poste de la barrière d'Enfer transformées en ateliers d'artistes.
  • No 113 rue d'Enfer : situé face à l'hospice Marie-Thérèse,
    — emplacement, en juillet 1850, d'un des nombreux logements occupés successivement par le poète et chansonnier Pierre-Jean de Béranger[47]. Il est à noter que la maison porte à cette époque bien le no 113 et non pas le no 13[48] de la rue d'Enfer[N 4] ;
    — adresse, de 1857-1863, de l'artiste peintre et illustrateur Ange-Louis Janet (1815-1872), qui est ensuite signalé, de 1864 à 1868 aux nos 113 et 119 rue d'Enfer[49].
  • No 154 maison et dépendances, appartenant au Couvent des Feuillants rue d’Enfer, estimées 27 039 livres 10 sous, 1790 ;
  • No 155 maison et dépendances appartenant au Couvent des Feuillants rue d’Enfer, estimées 23 575 livres 17 sous, 1 plan, 1790 ;
  • No 157 maison et dépendances appartenant au Couvent des Feuillants rue d’Enfer, 1790 ;
  • No 159 maison et dépendances appartenant au Couvent des Feuillants rue d’Enfer, estimées 35 410 livres, 1 plan[50].

Après 1859

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Partie allant de l'actuelle rue de l'Abbé-de-L'Épée à l'actuelle place Denfert-Rochereau (Paris). Elle est nommée :
— rue d'Enfer jusqu'en 1879,
— rue Denfert-Rochereau de 1879 à 1946.

Notes et références

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  1. Graveur français (?-?), et plus vraisemblablement partenaire de Benard, Lemercier et Cie, un important imprimeur parisien ; ne pas confondre avec Robert Bénard ou Raoul Bénard (1881-1961), 1er Grand Prix de Rome (1905).
  2. Sur l'actuelle place Denfert-Rochereau, précédemment barrière d'Enfer, subsistent les deux anciens pavillons d'octroi (1787) réalisés par l'architecte Ledoux. Celui situé sur le côté oriental donne accès au réseau abandonné des anciennes carrières souterraines dont une partie a été transformée en ossuaire (Voir Catacombes de Paris.)
  3. Le périmètre du quartier du Petit-Montrouge créé en 1860 n'est pas identique avec l'ancien écart de la commune de Montrouge dénommé Petit-Montrouge qui était bien plus étendu.
  4. Dans sa lettre à Pierre Fidèle Bretonneau du , Béranger renseigne son « cher ami » sur son « nouveau gîte » en précisant sa situation près du « chemin de fer et du Jardin des Plantes », comme suit : « En remontant le boulevard de l'Hôpital et le boulevard Saint-Jacques, vous arrivez à la barrière d'Enfer. A quelques pas dans l'intérieur, rue d'Enfer no 13 [lire 113], vis-à-vis l'hospice Marie-Thérèse, est située la pension bourgeoise où nous sommes installés depuis quinze jours, moi au troisième, Judith au deuxième. [...] Nous avons un grand jardin commun, auquel je préfère les boulevards et le Luxembourg, qui est à cinq minutes de notre maison, voisine de l'Observatoire, ce qui me permettra, s'il m'en vient l'envie, d'aller me promener dans la lune. » Le chemin de fer mentionné est celui de la ligne de Sceaux, ouverte en 1846, le jardin des Plantes est distant de 2,2 km, le grand jardin commun est mitoyen du jardin de l'Observatoire. En 1855, le dernier numéro avant la barrière d'Enfer, situé à quelques pas, est le 133. Mais c'est notamment le fait que la maison se trouve face à l'hospice Marie-Thérèse qui permet de présumer que l'indication du no 13 est une coquille.

Références

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  1. a b c d et e Félix Lazare et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Paris, F. Lazare, (lire en ligne), p. 201.
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  4. Henri Sauval, Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris, Paris, C. Moette, (lire en ligne).
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  7. Ordonnance du 18 juin 1846 [lire en ligne].
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  12. Lazare et Lazare 1844, p. 653.
  13. Plan de Verniquet, « Paris de 1789 à 1798 » (fac-simile).
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  15. Excelsior du 9 janvier 1919 : Carte et liste officielles des obus lancés par le canon monstre et numérotés suivant leur ordre et leur date de chute
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