« Chaos Computer Club » : différence entre les versions

Histoire
Fondation	12 septembre 1981; Berlin-Ouest
Typ	Groupe de défense d'intérêts (pirate en sécurité informatique), association à but non lucratif, association, computer club
Forme juridique	Association enregistrée de droit allemand
Objectifs	Bildung (en), sécurité de l'information, liberté de l'information, freedom of communication (d)
Siège	Hambourg
Pays	Allemagne
Membres	7 810 (8 juin 2022)
Fondateurs	Wau Holland, Steffen Wernéry (d), Klaus Schleisiek (d)
Filiales	Chaos Computer Club Berlin (d), Chaos Computer Club Munich (d), Chaospott (d), Chaos Computer Club Dresden (d), Chaos Computer Club Veranstaltungsgesellschaft (d)
Chiffre d'affaires	443 956 € (2020)
Seite web	(de) www.ccc.de
OpenCorporates	de/K1101R_VR10940

Navigation interactive dans l’historique

← Modification précédente

Contenu supprimé Contenu ajouté

VisuelWikicode

Intégrés

Dernière version du 3 juillet 2024 à 14:10

Le Chaos Computer Club, que l'on désigne souvent par le sigle CCC, est l'une des organisations de hackers les plus influentes en Europe. Le Club se décrit plus poétiquement en tant que communauté galactique des êtres de la vie, indépendante de l'âge, du sexe, de l'origine ethnique ou de l'orientation sociale, qui œuvre par delà les frontières pour la liberté d'information.

Le Chaos Computer Club est principalement actif dans les pays germanophones mais les différents congrès qu'il organise depuis 1984 attirent des milliers de personnes à travers l'Europe et ailleurs dans le monde.

Un Chaos Computer Club France a vu le jour dans les années 1980 mais il ne s'agissait en réalité que d'un faux groupe de pirates informatiques monté par Jean-Bernard Condat pour le compte de la Direction de la Surveillance du territoire.

Activités

Objectifs et communication

Le Chaos Computer Club est une communauté mondiale, qui fait campagne pour la liberté de l'information et de la communication sans aucune censure – par n'importe quel gouvernement ou compagnie – et qui étudie autant les possibilités de la technologie que ses impacts sur la société et l'individu^[1]^,^[2].

Le CCC se considère comme étant une plate-forme de communication pour les pirates informatiques dits chapeaux blancs (white hats) et ceux qui veulent le devenir^[3].

Le Chaos Computer Club est un organisme influent non seulement dans le milieu du « hacking » mais aussi auprès du gouvernement allemand, en agissant comme un contre-pouvoir sur les questions liées à la protection de la vie privée, la sécurité informatique ou la démocratie. Le député européen Jan Philipp Albrecht estime que « Le CCC a grandement contribué à la tenue d'un débat éclairé sur la cybersécurité et la gouvernance de l'internet en Allemagne »^[1]^,^[2].

Ainsi, si les points de vue du CCC sont souvent sollicités par diverses structures, il n'est pas uniquement le sujet des couvertures des médias mais il a également accès à ceux-ci : à travers leurs actions, le haut niveau de connaissances technologiques de ses membres est souvent l'occasion de communiquer vers différents publics, ce qui lui permet de politiser des thèmes précis. Le club diffuse les résultats de ses investigations ou ses réflexions par l'intermédiaire d'une variété de canaux : congrès, événements publics et participations aux réunions et discussions politiques. Il possède sa propre radio, Chaosradio^[4].

Philosophie

Le nom du club fait référence à la théorie du chaos, car pour son cofondateur Wau Holland, c'est ce qui explique le mieux la façon dont le monde fonctionne^[5].

Les activités et la philosophie du Chaos Computer Club reposent sur les principes énoncés en 1984 par Steven Levy dans son livre L'Éthique des hackers, auxquels le club ajoute les deux dernières lignes^[6]^,^[7] :

L'accès aux ordinateurs — ainsi que tout ce qui peut vous apprendre quelque chose sur le fonctionnement du monde — doit être illimité et total.
Toute information devrait être libre.
Se méfier de l'autorité — encourager la décentralisation.
Les hackers devraient être jugés par leurs actes, et non selon de faux critères comme l'apparence, l'âge, la race, le genre ou le rang social.
On peut créer l'art et le beau à l'aide d'un ordinateur.
Les ordinateurs peuvent changer votre vie pour le meilleur.
Ne fouillez pas dans les données d'autres personnes.
Utilisez les données publiques, protégez les données privées.

Sans représenter des règles strictes, ces principes offrent des lignes directrices aux membres du CCC. Ainsi, lorsque Hans Hübner (Pengo), un des protagonistes de l'affaire du « KGB Hack » (voir le chapitre Piratage du KGB) déclare après coup^[7] :

« Pour moi, pirater des ordinateurs étrangers était déterminé et guidé par le plaisir et la fascination. Quand je le faisais, je ne me posais aucune question sur l’éthique hacker [...] La fascination pour la technologie a mené plus ou moins automatiquement à une fascination pour le pouvoir. »

Wau Holland répond alors^[7] :

« [...] Le Chaos Computer Club n’est pas juste un groupe de techno-freaks. Dès le début, nous avons réfléchi aux conséquences sociales de la technologie, et je crois que notre force vient en partie de nos normes morales. […] Nous acceptons la fascination, mais être fasciné, c’est être enchaîné. Quiconque est fasciné est asservi : voilà où est la limite. Chacun doit affronter la question : Qu’est-ce que je fais, au juste ? »

Histoire

Le 1^er septembre 1981 dans une tribune du Die Tageszeitung, Wau Holland fait part de sa crainte de voir les entreprises et les autorités abuser de leurs pouvoirs grâce à l'émergence de l'informatique. Il note cependant la nécessité de permettre à un grand nombre de personnes d'accéder plus facilement à ce medium naissant. Selon lui, les ordinateurs peuvent donner du pouvoir au peuple et être utilisés en faveur des droits de l'homme en rendant les choses plus transparentes. Dans cette tribune, cosignée par quatre autres personnes et intitulé « TUWAT,TXT Version » (« Faites quelque chose, version texte »), Waw Holland appelle les passionnés d'informatique (« Komputerfrieks ») à une réunion le 12 septembre à Berlin^[8]^,^{[note 1]}. Il propose des thèmes nombreux et variés : réseaux, « droit des données », matériel, chiffrement ou encore jeux informatiques et langages de programmation^[9]. Deux douzaines de personnes participent à cet évènement qui peut être considéré comme la première réunion du Chaos Computer Club. Deux ans plus tard, Holland rencontre Steffen Wernéry lors d'une autre réunion tenue dans une librairie de Hambourg qui attire une poignée de personnes^[6]^,^[10]^,^[1].

Le Chaos Computer Club est établi de façon formelle en 1984 alors qu'il publie le premier numéro de son magazine Die Datenschleuder et organise le premier Chaos Communication Congress attirant environ une centaine de personnes^[1]^,^[6].

Un journaliste interview Steffen Wernéry et Wau Holland — Rüdiger Proske (de) interview Steffen Wernéry (chemise bariolée) et Wau Holland (chemise rouge), fin 1984.

Cette même année, le CCC devient mondialement célèbre lorsque Wau Holland et Steffen Wernéry attaquent le Bildschirmtext, un système Vidéotex similaire au Minitel, réussissant à pénétrer une banque locale et à détourner plus de 134 000 DM (48 000 dollars de l'époque) sur son compte bancaire. L'argent sera retourné le lendemain^[11]^,^[2].

En 1990, Andy Müller-Maguhn étend la base du club, traditionnellement située à Hambourg, en ouvrant une section locale à Berlin qui attire de nombreux « hackers » de l'ex-RDA. Ces derniers apportent au CCC une nouvelle dynamique ainsi que leur expérience sur les techniques utilisées par un régime autoritaire pour destabiliser des groupes^[1]^,^[6].

En 1988, Rena Tangens et Barbara Thoens créent Haecksen (un jeu de mots relatif à « Hexen », qui signifie Sorcières), une association de femmes issues du Chaos Computer Club^[12]^,^[13]^,^[14].

Au milieu des années 2000, le Chaos Computer Club joue un rôle important dans l'émergence des fab lab aux États-Unis, les hackers américains n'ayant jusqu'alors pas de lieux adaptés ni pour se rencontrer, hormis dans leur résidence, à l'école ou à l'université, ni pour se rassembler et se rendre visibles vis-à-vis de leur communauté. Une association est alors créée, la Hacker Fondation. Deux ans plus tard, en 2007, une délégation de 40 américains, les « Hackers on a Plane » (dont font partie Mitch Altman et Bre Pettis (en)) installe sa tente au Chaos Communication Camp. Ils font ensuite une tournée des hackerspaces d'Allemagne et d'Autriche afin de comprendre leur fonctionnement et de ramener l'idée aux États-Unis. Le voyage se termine au 24^e Chaos Communication Congress en décembre 2007 où les fondateurs du CCC de Cologne et Düsseldorf leur apprennent tout ce qu'ils savent sur la gestion d'un hackerspace. L'année suivante, les hackerspaces comme Noisebridge, HacDC (en) ou NYC Resistor (en) ouvrent leurs portes et huit ans plus tard, la Hacker Fondation en fédère plus de 400 aux États-Unis et plus de 1200 sur la planète^[15]^,^[16].

Constitué au milieu des années 1980 par environ 150 personnes, le Chaos Computer Club rassemble aujourd'hui plusieurs milliers de membres, une trentaine de sections locales en Allemagne et d'autres dans le monde^[17]^,^[1]^,^[2].

Événements réguliers

Une tente au Chaos Communication Camp — Tente au Chaos Communication Camp avec le drapeau dit *Pesthörnchen*, détournement du *Posthorn*, ancien logo de la poste fédérale

Depuis 1984, le Chaos Computer Club organise un congrès annuel, le Chaos Communication Congress qui a lieu habituellement entre Noël et le jour de l'an à Berlin, Hambourg ou Leipzig. Un slogan différent est donné à chaque congrès, à l'exception de celui tenu en 2013, l'année des révélations d'Edward Snowden^[18]. Le projet WikiLeaks est présenté par Julian Assange durant le Chaos Communication Congress de 2007^[19].

Tous les quatre ans depuis 1999, le club organise également le Chaos Communication Camp. Pendant du congrès annuel, le camp de 60 à 100 000 m² en plein air a pour objectif de « promouvoir les échanges entre les idées et les concepts techniques, sociaux et politiques afin de trouver de nouvelles manières de rendre ce monde un petit peu plus amical pour les êtres intelligents »^[20].

Entre 2009 et 2013 (sauf en 2011), le Chaos Computer Club organise une conférence annuelle à Cologne, centrée sur les aspects techniques et sociaux du numérique, notamment la surveillance. Nommée SIGINT (de l'anglais « Signals Intelligence »), l'évènement est créé afin d'alléger la charge du Chaos Communication Congress, mais il est finalement abandonné en 2014^[21]^,^[22].

Actions notoires

Piratage du BTX

En 1984, le Chaos Computer Club prévient la Deutsche Bundespost que son système Bildschirmtext (BTX) comporte une faille de sécurité mais la mise en garde est ignorée par la poste allemande. Wau Holland et Steffen Wernéry découvrent en effet qu'un défaut dans le système d'édition des pages révèle en clair les codes d'accès du réseau télématique de la caisse d'épargne de Hambourg (de)^[11]^,^[2].

Afin de sensibiliser l'opinion publique de la piètre sécurité du BTX (à ce titre, une cible privilégiée des hackers de l'époque), les deux hommes organisent le piratage du serveur de la banque (de). La facturation reposant sur le principe de paiement à la demande (9,97 deutsche mark), ils font en sorte que le BTX de l'institution appelle celui du CCC de façon récurrente durant toute la nuit du 16 au 17 novembre 1984. Afin de marquer les esprits, l'idée est que la somme dérobée atteigne 100 000 DM, soit un montant dix fois supérieur à ce que peut rapporter un braquage de banque. Ils récolteront 134 694,70 deutsche mark^[11].

« Nous avons démarré le truc chez Steffen dans sa piaule, puis je suis allé chez moi. Steffen a dormi sur place, et je sais qu'il a merveilleusement bien dormi parce que le relais faisait toujours « clac-clac, clac-clac », et il savait que deux fois clac-clac signifiait 9 marks 97 »^[11]

Le lundi, une conférence de presse est convoquée et l'argent restitué en direct devant les caméras. Le Chaos Computer Club force ainsi la Deutsche Bundespost à colmater les failles de sécurité du BTX tout en se faisant connaitre auprès du grand public grâce à ce piratage aujourd'hui devenu légendaire^[11].

R2D2

En octobre 2011, lorsque l'avocat Patrick Schladt consulte les preuves présentées contre un de ses clients, il suspecte que l'ordinateur de celui-ci soit la cible d'un cheval de Troie placé par les autorités allemandes, et demande au Chaos Computer Club d'analyser le disque dur de la machine^[23].

Statuette représentant un cheval de Troie aux couleurs du drapeau allemand. — Représentation plastique du Bundestrojaner par le Chaos Computer Club.

Le CCC découvre effectivement le logiciel espion qui aurait été installé dans l'ordinateur lors d'un contrôle aux douanes à l'aéroport de Munich. En plus d'enregistrer les communications VoIP et les frappes au clavier, le cheval de Troie est capable de prendre des captures d'écran, d'activer le microphone, la caméra et d'installer d'autres logiciels. Piloté via un serveur situé aux États-Unis, les données envoyées par le logiciel sont insuffisamment chiffrées et celles qu'il reçoit ne le sont pas du tout, permettant ainsi à un tiers d'en prendre le contrôle, ce que le CCC parvient à faire en fabriquant son propre terminal de contrôle. Baptisé 0zapftis ou Bundestrojaner, mais plus souvent R2D2 car figurant dans une chaîne de caractères trouvée dans son code source, le Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung publie une partie de celui-ci dans cinq des pages du journal^[23]^,^[24]^,^[25].

Selon le Chaos Computer Club, ce cheval de Troie, de par ces caractéristiques, enfreint les lois du pays. Si le recours à un logiciel espion par les autorités n'est pas prohibé en soi, son utilisation est strictement encadrée par le jugement de la cour constitutionnelle allemande du 27 février 2008 : un tel dispositif ne devant être mis en place que dans le cas de circonstances exceptionnelles constatées par un juge et en aucun cas prendre le contrôle du système informatique visé, afin de ne pas porter atteinte à l'intégrité de la preuve. Le jugement de la cour oblige également que soit préservé le « noyau dur » de la vie privée (les sentiments ou les relations intimes)^[24].

Alors que l'affaire provoque une vague d'indignation de tout le spectre politique et des médias, le ministre de l'Intérieur Hans-Peter Friedrich appelle les Länder à suspendre l'utilisation de logiciels espions, le temps de vérifier leur conformité à la constitution^[25].

Élections

En 2006, le Chaos Computer Club affirme que les machines à voter devant être utilisées en Allemagne sont si faciles à manipuler qu'elles peuvent être reprogrammées pour jouer aux échecs. Le constructeur des ordinateurs de vote met alors le club au défi d'y parvenir. Un mois plus tard, les machines jouent aux échecs. Les membres du CCC admettent toutefois « qu'elles n'y jouent pas très bien ». En conséquence, le Tribunal constitutionnel fédéral interdit l'utilisation de machines à voter, citant dans sa décision la démonstration effectuée par le club^[2].

En 2017, le CCC dénonce l'existence de nombreuses failles de sécurité dans PC-Wahl, le logiciel de comptage des votes. Selon le club, les « principes élémentaires de sécurité informatique ne sont pas respectés » au point qu'il est possible de modifier le décompte des voix. Il estime que ces logiciels sont de nature à miner la confiance des électeurs car d'autres produits concurrents présentent eux aussi des vulnérabilités^[26].

Biométrie

À plusieurs reprises, le Chaos Computer Club démontre qu'il est possible de déjouer les systèmes de contrôle biométriques.

En 2008, alors que l'Allemagne met en place l’insertion des empreintes digitales dans les passeports, le CCC publie dans son magazine tiré à 4 000 exemplaires, les empreintes d'un doigt de Wolfgang Schäuble, ministre de l'Intérieur et promoteur de la mesure. Collectée sur un verre d'eau utilisé par le ministre durant une visite à l'université de Humboldt, les empreintes sont imprimées sur un film de caoutchouc souple, permettant ainsi aux lecteurs du magazine de les laisser où bon leur semble. Il n'a pas été possible de vérifier si l'empreinte de Wolfgang Schäuble pouvait tromper un ordinateur, mais deux douzaines de lecteurs ainsi que Jan Krissler (Starbug), le hackeur à l'origine de la démonstration, ont pu tester la méthode sur eux-mêmes avec succès^[27]^,^[28].

En 2013, Jan Krissler annonce avoir réussi à contourner le Touch ID, le lecteur d'empreintes digitales du nouvel iPhone 5S. Le procédé est plutôt laborieux car il nécessite, entre-autres étapes complexes, de mouler une empreinte précise en latex à partir d'une numérisation en haute définition. Toutefois, la démonstration implique que la technologie du lecteur d'empreintes ne soit pas basée sur l'analyse en profondeur des vaisseaux sanguins comme le prétend Apple à l'époque^[29].

L'année suivante, durant le 31^e Chaos Communication Congress, Krissler réitère la démonstration. Plutôt que de collecter des empreintes laissées sur une surface, il utilise cette fois des images. À partir de photographies de presse disponibles publiquement, il parvient à fabriquer un clone des empreintes digitales d'un pouce de Ursula von der Leyen, alors ministre de la Défense du gouvernement allemand^[30].

Durant le 35^econgrès du CCC en 2018, il présente, avec Julian Albrecht, une méthode pour tromper les systèmes de reconnaissance veineuse (présentés comme plus sûr que les systèmes basés sur les empreintes digitales). Le procédé consiste à photographier une main à l'aide d'un appareil dont le filtre à rayons infrarouges est enlevé, puis imprimer l'image et l'appliquer sur de la cire d'abeille afin de reproduire la texture de la peau humaine. Albrecht et Krissler ont testé cette méthode avec succès sur les systèmes Fujitsu PalmSecure et Hitachi VeinID, les plus vendus au monde^[31].

Piratage du KGB

Le piratage du KGB – comprendre « par » le KGB – (en anglais comme en allemand, KGB Hack (de)) est une affaire de cyberespionnage (en) qui implique involontairement et indirectement le Chaos Computer Club.

Contexte

Christian Stoessel, un officier de terrain du Service fédéral de renseignement (BND), observe le CCC dès l'année de sa création en 1981, ainsi que deux groupes de pirates informatiques : les VAXBusters, spécialisés dans la pénétration des ordinateurs VAX de Digital Equipment Corporation (DEC), et un groupe situé à Hanovre^[17].

En 1985, le KGB commence à recruter des hackers pour son Opération EQUALIZER dont le but prioritaire est de pénétrer des systèmes informatiques occidentaux afin de copier le code source des DEC VAX et IBM 360 et 370. La même année, le réseau ouest-allemand Datex-P (de) est relié aux autres réseaux informatiques par la passerelle internationale Tymnet (en)^[17].

Bach et Handel découvrent une porte dérobée d'administration dans les ordinateurs DEC VAX et Steffen Weirhruch développe un rootkit permettant de l'exploiter. Tous sont membres du groupe VAXBusters qui a aidé le CCC lors du célèbre piratage du Bildschirmtext (BTX) d'une banque en 1984. Les VAXBusters participent au second Chaos Communication Congress en 1985 et l'année suivante, un des thèmes discutés au troisième congrès porte sur les virus pour ordinateurs VAX^[17].

Événements et conséquences

En 1985, Karl Koch, un pirate informatique recruté par le KGB et futur membre du groupe de hackers de Hanovre, se rend au Chaos Communication Congress dans le but d'entrer en contact avec Hans Hübner (de) et le groupe VAXBusters^[17].

Carte du réseau MILNET en 1986 — Le réseau MILNET en 1986.

Ainsi, les pirates informatiques de Hanovre, parrainés par le KGB, réunissent suffisamment de compétences pour s'introduire dans les systèmes américains à partir de la société Mitre Corporation, via la passerelle Tymnet, puis le Laboratoire national Lawrence-Berkeley (LBNL) et finalement atteindre avec succès et de manière répétée les réseaux MILNET (en) et ARPANET où 400 serveurs sont attaqués par le groupe. En 1986, l'équipe de Koch commence à s'attaquer également aux entreprises françaises Philips France et SGS-Thomson^[17].

Bien qu'aucun des pirates en question ne soit membre du Chaos Computer Club, les services de renseignements perçoivent les deux groupes comme étant une seule entité. C'est le cas notamment lorsqu'à l'automne 1986, le service de renseignement allemand perquisitionne et arrête plusieurs membres du club à la demande des services français (DGSE) qui ne font pas la distinction entre les VAXBusters et le CCC. Ainsi, lorsque Bach et Handel du groupe VAXBusters se font arrêter et dévoilent la liste complète de toutes leurs cibles qui est transmise à la CIA et la DGSE, cette dernière prend Bach et Handel pour des membres du CCC^[17].

Parallèlement, le Chaos Computer Club déclare en 1987 avoir collecté des mots de passe du réseau de la NASA grâce à un cheval de Troie de leur fabrication. DEC et la NASA finissent par admettre le piratage lorsque les médias allemands annoncent la nouvelle^[32]. Le 14 mars 1988, Steffen Wernéry, cofondateur du CCC, se rend à Paris afin de participer à la conférence SECURICOM en tant qu'orateur sur le thème du piratage de la NASA. Une rencontre avec une équipe de Philips France est également prévue mais il est arrêté par la police française alors qu'il sort de l'avion et accusé d'avoir participé à l'intrusion d'un ordinateur VAX de l'entreprise^[33]^,^[34].

En juin 1988, un pirate pénètre les ordinateurs du Jet Propulsion Laboratory (JPL) et par ricochet, d'autres systèmes dont celui de l'US Navy. Le JPL accuse dans un premier temps le Chaos Computer Club avant de préciser que si la méthode est similaire, elle est toutefois différente^[35].

Avant la fin de la décennie, l'équipe formée par Hans Hübner (Pengo), Peter Kahl, Dirk Brescinsky, Markus Hess et menée par Karl Koch, est arrêtée pour leurs intrusions dans des ordinateurs américains et européens au profit du KGB^[17]^,^[36].

Dans ce contexte et alors que les liens entre le CCC et le groupe indépendant de Karl Koch sont pourtant ténus au regard des évènements, l'affaire fait les titres des journaux au niveau international et affaiblissant grandement l'image du Chaos Computer Club dans l'opinion publique et provoque des dissensions internes, au point de menacer son existence même^[4]^,^[6]^,^[37].

Personnalités notoires

Wau Holland, cofondateur du Chaos Computer Club meurt en 2001. À partir de la fin des années 1990, son compère Steffen Wernéry s'éloigne du monde des ordinateurs, qu'il juge épuisant, pour s'adonner à sa passion du crochetage de serrure. Il cofonde Sportsfreunde der Sperrtechnik Deutschland e.V.(SSDeV), la première association sportive de crochetage de serrures au monde et donne des cours très prisés de cette activité durant les congrès du CCC^[38]^,^[39]^,^[40].

Boris Floricic dit « Tron » est considéré par ses pairs comme un hacker très talentueux. Il clone les cartes téléphoniques allemandes et pirate les décodeurs numériques de télévisions payantes. Son mémoire de thèse porte sur son prototype (fonctionnel) de téléphone RNIS pouvant chiffrer de lui-même les communications. En octobre 1998, il est retrouvé pendu dans un parc de Berlin. L'enquête conclut à un suicide mais sa famille et plusieurs membres du Chaos Computer Club, dont le porte-parole du club Andy Mueller-Maguhn, ne croient pas à cette conclusion^[41]^,^[42].

Andy Müller-Maguhn est membre du Chaos Computer Club depuis 1986 et nommé porte-parole en 1990. En octobre 2000, il est l'un des cinq membres élus au comité directeur de l'ICANN. Il est aussi cofondateur de l'ONG European Digital Rights (en) et dirigeant de Cryptophones, une entreprise qui développe des téléphones mobiles chiffrés. En tant que président de la Fondation Wau-Holland (en), Müller-Maguhn visite régulièrement Julian Assange alors réfugié à l'ambassade de l'Équateur à Londres. À ce titre, il est désigné comme étant une « cible prioritaire » par David Morales de UC Global qui, tout en offrant un service de sécurité à l'ambassade, espionne illégalement les visiteurs de Assange (pour ses faits, l'entreprise est traduite devant la justice espagnole en 2020)^[43]^,^[44]^,^[45]^,^[46].

Tim Pritlove (de), de nationalité britannique, est né en Allemagne en 1967. Entre 1998 et 2005 il est le principal organisateur des congrès du Chaos Computer Club. Podcasteur et artiste, il transforme la façade d'un immeuble abandonné du centre de Berlin en écran géant afin de souligner le 20^e anniversaire du CCC en 2001. Baptisée Blinkenlights, les passants peuvent y afficher des images à l'aide de leurs téléphones portables. L'opération est réitérée l'année suivante sous le nom de Arcade sur la tour 2 de la Bibliothèque nationale de France où, sur une surface de 3 370 m², les passants peuvent jouer à des jeux comme Tetris ou Pacman^[47]^,^[48].

Daniel Domscheit-Berg est porte-parole de WikiLeaks jusqu'en 2010, date à laquelle il quitte l'organisation avec fracas en emportant plusieurs milliers de documents et décide de monter son propre projet OpenLeaks. Durant le Chaos Computer Camp de l'été 2011, il demande aux hackers de tester la fiabilité de sa plate-forme, provoquant la colère du conseil d'administration du CCC qui ne veut pas que le club soit perçu comme un organisme de certification. Par ailleurs, Andy Müller-Maguhn (porte-parole du club) tente durant onze mois de jouer le rôle d'intermédiaire entre Julian Assange et Domscheit-Berg afin que ce dernier rende les documents à WikiLeaks, sans succès. Dans ce contexte, le conseil d'administration du CCC décide d'exclure Domscheit-Berg du club, mais la mesure étant jugée exagérée par de nombreux membres, il est finalement réhabilité durant une session extraordinaire en février 2012, ce qui conduit à la démission de Andy Müller-Maguhn^[49]^,^[50]^,^[51].

Linus Neumann (de) est un hacker porte parole du Chaos Computer Club mais aussi blogueur, cyberactiviste, psychologue et anarchiste. Ancien journaliste à netzpolitik.org (de), il milite pour la neutralité du Net et témoigne de nombreuses fois devant le parlement allemand sur les questions reliées à la démocratie et au numérique^[52]^,^[53]^,^[2].

Constanze Kurz (de), porte-parole du Chaos Computer Club, est une informaticienne spécialisée dans les technologies de surveillance. Née à Berlin-Est en 1974, elle est cheffe de projet à l'Université des sciences appliquées de Berlin jusqu'en 2014. Elle est nommée experte auprès de la cour constitutionnelle fédérale, lors de la procédure de recours contre la rétention de données, et auprès de la commission parlementaire spéciale « internet et la société numérique »^[54]^,^[55]^,^[56].

Personnalités du Chaos Computer Club
Wau Holland en 1984.
Andy Müller-Maguhn en 2009 à la conférence SIGINT.
Tim Pritlove en 2014 à la conférence re:publica (en).
Daniel Domscheit-Berg en 2012.
Linus Neumann et Constanze Kurz au Chaos Communication Congress à Hambourg, 2013.

Notes et références

Notes

↑ Les quatre autres cosignataires sont : Klaus Schleisiek sous le pseudonyme Tom Twiddlebit, Wolf Gevert, et les deux non nommés sont Wulf Müller et Jochen Büttner.

Références

↑ ^{a b c d e et f} Sabine Blanc et Ophelia Noor, « 30 ans de bidouille politique », sur OWNI, 3 novembre 2011 (consulté le 2 février 2021).
↑ ^{a b c d e f et g} (en) Vernon Silver, « The Hackers Russia-Proofing Germany’s Elections », sur Bloomberg Businessweek, 27 juin 2017 (consulté le 2 février 2021).
↑ Andreas Heer et Ruzbeh Tadj, « Les 5 types de hackers », sur Swisscom, 25 avril 2019 (consulté le 10 février 2021).
↑ ^{a et b} (en) Sebastian Kubitschko, « Chaos Computer Club: The Communicative Construction of Media Technologies and Infrastructures as a Political Category », dans Andreas Hepp, Andreas Breiter et Uwe Hasebrink (dir.), Communicative Figurations : Transforming Communications in Times of Deep Mediatization, Palgrave Macmillan, Cham, 2018, 444 p. (ISBN 978-3-319-65583-3, DOI 10.1007/978-3-319-65584-0, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]).
↑ (en) Heather Brooke, « Inside the secret world of hackers », sur The Guardian, 24 août 2011 (consulté le 24 mai 2021).
↑ ^{a b c d et e} (en) Jose Miguel Calatayud, « Chaos Computer Club: how did computer ‘freaks’ in Germany come together? », sur Political Critique, 8 janvier 2019 (consulté le 2 février 2021)
↑ ^{a b et c} Amaelle Guiton, « À Hambourg, une myriade de hackers en Chaos, débats — et riposte », sur techn0polis.net, 12 janvier 2015 (consulté le 5 février 2021).
↑ (de) Matthias Röhr, Ursprüngeund Entwicklung des Chaos Computer Clubs in den 1980er Jahren [« Origines et développement du Chaos Computer Club dans les années 1980 »] (mémoire de fin d'études), Hambourg, 2012, 111 p. (lire en ligne [PDF]), p. 58.
↑ (de) Jakob von Lindern, « Chaos Computer Club: So tickt der wichtigste Hackerverein Deutschlands » [« Chaos Computer Club : voici comment fonctionne le plus important club de hackers d'Allemagne »], sur t3n (de), 4 juillet 2018 (consulté le 11 février 2021).
↑ (en) Steve Kettmann, « Tribute to Hippie Hacker Holland », sur Wired, 31 juillet 2001 (consulté le 2 février 2021).
↑ ^{a b c d et e} Annabelle Georgen, « Il y a 30 ans, le Chaos Computer Club entrait dans la légende en hackant le minitel allemand », sur Slate.fr, 23 novembre 2014 (consulté le 27 novembre 2014).
↑ (en) Steve Kettmann, « CCC Women Were Odd Men Out », sur Wired, 30 décembre 1999 (consulté le 2 février 2021).
↑ (de) Kristina Debelius, « Die Häcksen des Cyberspace », sur Der Spiegel, 17 juin 2002 (consulté le 2 février 2021)
↑ (de) « Die Haecksen vom CCC », sur infotechnica.de, 1^er février 2003 (consulté le 2 février 2021).
↑ (en) Elliot Williams, « Hackers And Heroes: Rise Of The CCC And Hackerspaces », sur Hackaday, 12 janvier 2016 (consulté le 5 février 2021).
↑ John Borland, « "Hacker space" movement sought for U.S. », sur Wired, 11 août 2007 (consulté le 5 février 2021).
↑ ^{a b c d e f g et h} (en) Mark Yanalitis, The Impact of Project RAHAB and the ChaosComputing Congresses (CCC) on the Future of Computer-Network : Mediated Espionage: Cuckoo’s Egg Prequel or Perfect Storm?, AFCEA (en), mai 2012, 37 p. (présentation en ligne, lire en ligne [PDF]).
↑ Amaelle Guiton, « Hackers : «Chacun de nous a des raisons différentes de douter» », sur Libération, 1^er janvier 2018 (consulté le 3 février 2021).
↑ (en) John Borland, « Fight the Spies, Says Chaos Computer Club », sur Wired, 27 décembre 2013 (consulté le 9 février 2021).
↑ Sabine Blanc, « Chaos Communication Camp 2011 : c’est le hack général ! », sur OWNI, 9 août 2011 (consulté le 3 février 2021).
↑ (de) Torsten Kleinz, « SIGINT: Chaos Computer Club diskutiert über Überwachung » [« SIGINT : Le Chaos Computer Club discute de la surveillance »], sur Heise online (de), 27 février 2009 (consulté le 9 février 2021).
↑ (de) Andreas Sebayang, « Keine Sigint im Jahr 2014 » [« Pas de Sigint en 2014 »], sur golem.de, 28 janvier 2014 (consulté le 9 février 2021).
↑ ^{a et b} (en) Graham Cluley, « German ‘Government’ R2D2 Trojan FAQ », sur Sophos, 10 octobre 2011 (consulté le 7 février 2021).
↑ ^{a et b} « Le CCC dissèque un cheval de Troie gouvernemental troué », sur Next INpact, 10 octobre 2011 (consulté le 7 février 2021).
↑ ^{a et b} (en) David Gordon Smith et Kristen Allen, « Electronic Surveillance Scandal Hits Germany », sur Der Spiegel, 10 octobre 2010 (consulté le 7 février 2021).
↑ « Allemagne : des failles de sécurité dans le système de comptage des votes », sur Le Monde, 8 septembre 2017 (consulté le 4 février 2021).
↑ (en) Dan Goodin, « Get your German interior minister's fingerprint here », sur The Register, 30 mars 2008 (consulté le 4 février 2021).
↑ « Des pirates publient l'empreinte digitale d'un ministre », sur Le Vif/L'Express, 1^er avril 2008 (consulté le 4 février 2021).
↑ Mathieu M., « iPhone 5S : la reconnaissance digitale déjà piratée par les hackers », sur generation-nt.com, 23 septembre 2013 (consulté le 4 février 2021).
↑ Marc Zaffagni, « Des empreintes digitales copiées à partir de photos numériques », sur Futura, 6 janvier 2015 (consulté le 4 février 2021).
↑ Gilbert Kallenborn, « Des hackers ont cassé l’authentification par reconnaissance veineuse », sur 01net, 28 décembre 2018 (consulté le 4 février 2021).
↑ (en) David Hudson, « Chaos at the crossroads », sur Cable News Network, 1998 (consulté le 10 février 2021).
↑ (en) Klaus Brunnstein (Université de Hambourg, Faculty for Informatics), « The RISKS Digest Volume 6 Issue 44 : German leading `Computer Chaos Hacker' arrested in Paris », sur RISKS Digest (en) de l'université de Newcastle upon Tyne, 16 mars 1988 (consulté le 10 février 2021).
↑ (en) « The 'Security Digest' Archives (TM) : Rutgers 'Security List' for March 1988 », Courriel faisant suivre un article paru dans The Star-Ledger, sur securitydigest.org, 24 mars 1988 (consulté le 10 février 2021).
↑ (en) T. W. McGarry, « JPL Computer Penetrated by a ‘Hacker’ », sur Los Angeles Times, 17 juin 1988 (consulté le 10 février 2021).
↑ « Phrack Magazine : Phrack World News XXV/Part 2 », sur Phrack, 29 mars 1989 (consulté le 4 février 2021).
↑ (en) Joseph Cox, « Chaos Communication Congress: A Very German Hacking Conference », sur Vice, 25 janvier 2016 (consulté le 4 février 2021).
↑ (en) Steve Kettmann, « Chaos Around the Campfire », sur Wired, 9 août 1999 (version du 29 novembre 1999 sur Internet Archive).
↑ (en) John Tagliabue, « Breaking in New Sport, Dutch Sweat Small Stuff », sur New York Times, 15 septembre 2009 (version du 22 mars 2012 sur Internet Archive).
↑ (de) Ben Schwan, « Wir sind nicht die Helfer der Schlossindustrie » [« Nous ne sommes pas les aides de l'industrie des serrures »], sur Heinz Heise (de), 22 janvier 2009 (consulté le 6 février 2021).
↑ (en) David Hudson, « Out of Chaos Comes Order », sur Wired, 28 décembre 1998 (consulté le 6 février 2021).
↑ (en) Eric Bangeman, « German Wikipedia site goes offline after lawsuit », sur Ars Technica, 19 janvier 2006 (consulté le 6 février 2021).
↑ Christophe Ventura, « Julian Assange : « Internet est une menace pour la civilisation humaine » », sur Reporterre, 11 février 2013 (consulté le 6 février 2021).
↑ (en) « Centre for Investigative Journalism », conseil d'administration du Centre pour le journalisme d'investigation, sur Centre for Investigative Journalism (en) (consulté le 6 février 2021).
↑ (en) Matthias von Hein, « Julian Assange: Saint or sinner? », sur Deutsche Welle, 2 janvier 2021 (consulté le 6 février 2021).
↑ (en) Bill Goodwin, « Spanish court to question witnesses over ‘illegal surveillance’ of WikiLeaks founder Julian Assange », sur Computer Weekly (en), 16 octobre 2020 (consulté le 6 février 2021).
↑ (de) « Tim Pritlove », sur Berliner Gazette (de) (consulté le 6 février 2021).
↑ Marie Lechner, « Un écran de jeu de 3 370 m2 », sur Libération, 5 octobre 2002 (consulté le 6 février 2021).
↑ Olivier Tesquet, « Les confusions d'un dissident de WikiLeaks », sur OWNI, 23 août 2011 (consulté le 7 février 2021).
↑ (en) Marcel Rosenbach, « Top German Hacker Slams OpenLeaks Founder », sur Der Spiegel, 15 août 2011 (consulté le 7 février 2021).
↑ (de) Meike Laaff, « Domscheit-Berg zurück im Club » [« Domscheit-Berg de retour au club »], sur Die Tageszeitung, 6 février 2012 (consulté le 7 février 2021).
↑ (en) « Linus Neumann - SWR1 », sur SWR1, 16 novembre 2016 (consulté le 6 février 2021).
↑ (en) « Hacktivism - Linus Neumann, Hacker, Chaos Computer Club, Germany », sur Internet Society, 2016 (consulté le 6 février 2021).
↑ (de) « Rotary Magazin Autor: Constanze Kurz », sur Rotary International (consulté le 8 février 2021).
↑ (en) « Talking Germany - Constanze Kurz, Author and Hacker », sur Deutsche Welle (consulté le 8 février 2021).
↑ (en) « Dr. Constanze Kurz - book as speaker - Speaker Agency londonspeakerbureau.de », sur londonspeakerbureau.de (consulté le 8 février 2021).

Annexes

Articles connexes

23, film au sujet de Karl Koch.
c-base, hackerspace à Berlin, ami mais indépendant du CCC.
Chaosdorf, l'antenne locale du Chaos Computer Club à Düsseldorf.
Club-Mate, boisson préférée des « hackers ».
Digitalcourage, organisation allemande pour la protection de la vie privée et la liberté de l’information.
Free Software Foundation Europe, milite pour le logiciel libre.
Hacker (programmation).

Bibliographie

: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

(en) Andreas Hepp (dir.), Sebastian Kubitschko et al., Communicative Figurations : Transforming Communications in Times of Deep Mediatization, Palgrave Macmillan, Cham, 2018, 444 p. (ISBN 978-3-319-65583-3, DOI 10.1007/978-3-319-65584-0, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), chap. 4 (« Chaos Computer Club: The Communicative Construction of Media Technologies and Infrastructures as a Political Category »).
(de) Daniel Kulla, Der Phrasenprüfer. Szenen aus dem Leben von Wau Holland, Mitbegründer des Chaos Computer Clubs [« Le vérificateur de phrases. Scènes de la vie de Wau Holland, cofondateur du Chaos Computer Club. »], Grüne Kraft, 1^er janvier 2003, 144 p. (ISBN 978-3922708254).

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

Chaos Computer Club, sur Wikimedia Commons

(de) Site officiel
Ressource relative aux organisations :
- Registre de transparence de l'UE
Notices d'autorité :
- VIAF
- ISNI
- BnF (données)
- IdRef
- GND
(de) Die Datenschleuder, magazine du CCC
(de) Radio du CCC
(de) Fondation Wau Holland
(de) Haecksen

[9] Les quatre autres cosignataires sont : Klaus Schleisiek sous le pseudonyme Tom Twiddlebit, Wolf Gevert, et les deux non nommés sont Wulf Müller et Jochen Büttner.

[owni-1] {a b c d e et f} Sabine Blanc et Ophelia Noor, « 30 ans de bidouille politique », sur OWNI, 3 novembre 2011 (consulté le 2 février 2021).

[bloomberg-2] {a b c d e f et g} (en) Vernon Silver, « The Hackers Russia-Proofing Germany’s Elections », sur Bloomberg Businessweek, 27 juin 2017 (consulté le 2 février 2021).

[3] Andreas Heer et Ruzbeh Tadj, « Les 5 types de hackers », sur Swisscom, 25 avril 2019 (consulté le 10 février 2021).

[kubitschko-4] {a et b} (en) Sebastian Kubitschko, « Chaos Computer Club: The Communicative Construction of Media Technologies and Infrastructures as a Political Category », dans Andreas Hepp, Andreas Breiter et Uwe Hasebrink (dir.), Communicative Figurations : Transforming Communications in Times of Deep Mediatization, Palgrave Macmillan, Cham, 2018, 444 p. (ISBN 978-3-319-65583-3, DOI 10.1007/978-3-319-65584-0, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]).

[5] (en) Heather Brooke, « Inside the secret world of hackers », sur The Guardian, 24 août 2011 (consulté le 24 mai 2021).

[political-c-6] {a b c d et e} (en) Jose Miguel Calatayud, « Chaos Computer Club: how did computer ‘freaks’ in Germany come together? », sur Political Critique, 8 janvier 2019 (consulté le 2 février 2021)

[techn0-7] {a b et c} Amaelle Guiton, « À Hambourg, une myriade de hackers en Chaos, débats — et riposte », sur techn0polis.net, 12 janvier 2015 (consulté le 5 février 2021).

[8] (de) Matthias Röhr, Ursprüngeund Entwicklung des Chaos Computer Clubs in den 1980er Jahren [« Origines et développement du Chaos Computer Club dans les années 1980 »] (mémoire de fin d'études), Hambourg, 2012, 111 p. (lire en ligne [PDF]), p. 58.

[10] (de) Jakob von Lindern, « Chaos Computer Club: So tickt der wichtigste Hackerverein Deutschlands » [« Chaos Computer Club : voici comment fonctionne le plus important club de hackers d'Allemagne »], sur t3n (de), 4 juillet 2018 (consulté le 11 février 2021).

[11] (en) Steve Kettmann, « Tribute to Hippie Hacker Holland », sur Wired, 31 juillet 2001 (consulté le 2 février 2021).

[slatehack-12] {a b c d et e} Annabelle Georgen, « Il y a 30 ans, le Chaos Computer Club entrait dans la légende en hackant le minitel allemand », sur Slate.fr, 23 novembre 2014 (consulté le 27 novembre 2014).

[13] (en) Steve Kettmann, « CCC Women Were Odd Men Out », sur Wired, 30 décembre 1999 (consulté le 2 février 2021).

[14] (de) Kristina Debelius, « Die Häcksen des Cyberspace », sur Der Spiegel, 17 juin 2002 (consulté le 2 février 2021)

[15] (de) « Die Haecksen vom CCC », sur infotechnica.de, 1^er février 2003 (consulté le 2 février 2021).

[16] (en) Elliot Williams, « Hackers And Heroes: Rise Of The CCC And Hackerspaces », sur Hackaday, 12 janvier 2016 (consulté le 5 février 2021).

[17] John Borland, « "Hacker space" movement sought for U.S. », sur Wired, 11 août 2007 (consulté le 5 février 2021).

[afcea-18] {a b c d e f g et h} (en) Mark Yanalitis, The Impact of Project RAHAB and the ChaosComputing Congresses (CCC) on the Future of Computer-Network : Mediated Espionage: Cuckoo’s Egg Prequel or Perfect Storm?, AFCEA (en), mai 2012, 37 p. (présentation en ligne, lire en ligne [PDF]).

[19] Amaelle Guiton, « Hackers : «Chacun de nous a des raisons différentes de douter» », sur Libération, 1^er janvier 2018 (consulté le 3 février 2021).

[20] (en) John Borland, « Fight the Spies, Says Chaos Computer Club », sur Wired, 27 décembre 2013 (consulté le 9 février 2021).

[21] Sabine Blanc, « Chaos Communication Camp 2011 : c’est le hack général ! », sur OWNI, 9 août 2011 (consulté le 3 février 2021).

[22] (de) Torsten Kleinz, « SIGINT: Chaos Computer Club diskutiert über Überwachung » [« SIGINT : Le Chaos Computer Club discute de la surveillance »], sur Heise online (de), 27 février 2009 (consulté le 9 février 2021).

[23] (de) Andreas Sebayang, « Keine Sigint im Jahr 2014 » [« Pas de Sigint en 2014 »], sur golem.de, 28 janvier 2014 (consulté le 9 février 2021).

[sophos-24] {a et b} (en) Graham Cluley, « German ‘Government’ R2D2 Trojan FAQ », sur Sophos, 10 octobre 2011 (consulté le 7 février 2021).

[next-25] {a et b} « Le CCC dissèque un cheval de Troie gouvernemental troué », sur Next INpact, 10 octobre 2011 (consulté le 7 février 2021).

[scandal-26] {a et b} (en) David Gordon Smith et Kristen Allen, « Electronic Surveillance Scandal Hits Germany », sur Der Spiegel, 10 octobre 2010 (consulté le 7 février 2021).

[27] « Allemagne : des failles de sécurité dans le système de comptage des votes », sur Le Monde, 8 septembre 2017 (consulté le 4 février 2021).

[28] (en) Dan Goodin, « Get your German interior minister's fingerprint here », sur The Register, 30 mars 2008 (consulté le 4 février 2021).

[29] « Des pirates publient l'empreinte digitale d'un ministre », sur Le Vif/L'Express, 1^er avril 2008 (consulté le 4 février 2021).

[30] Mathieu M., « iPhone 5S : la reconnaissance digitale déjà piratée par les hackers », sur generation-nt.com, 23 septembre 2013 (consulté le 4 février 2021).

[31] Marc Zaffagni, « Des empreintes digitales copiées à partir de photos numériques », sur Futura, 6 janvier 2015 (consulté le 4 février 2021).

[32] Gilbert Kallenborn, « Des hackers ont cassé l’authentification par reconnaissance veineuse », sur 01net, 28 décembre 2018 (consulté le 4 février 2021).

[33] (en) David Hudson, « Chaos at the crossroads », sur Cable News Network, 1998 (consulté le 10 février 2021).

[34] (en) Klaus Brunnstein (Université de Hambourg, Faculty for Informatics), « The RISKS Digest Volume 6 Issue 44 : German leading `Computer Chaos Hacker' arrested in Paris », sur RISKS Digest (en) de l'université de Newcastle upon Tyne, 16 mars 1988 (consulté le 10 février 2021).

[35] (en) « The 'Security Digest' Archives (TM) : Rutgers 'Security List' for March 1988 », Courriel faisant suivre un article paru dans The Star-Ledger, sur securitydigest.org, 24 mars 1988 (consulté le 10 février 2021).

[36] (en) T. W. McGarry, « JPL Computer Penetrated by a ‘Hacker’ », sur Los Angeles Times, 17 juin 1988 (consulté le 10 février 2021).

[37] « Phrack Magazine : Phrack World News XXV/Part 2 », sur Phrack, 29 mars 1989 (consulté le 4 février 2021).

[38] (en) Joseph Cox, « Chaos Communication Congress: A Very German Hacking Conference », sur Vice, 25 janvier 2016 (consulté le 4 février 2021).

[39] (en) Steve Kettmann, « Chaos Around the Campfire », sur Wired, 9 août 1999 (version du 29 novembre 1999 sur Internet Archive).

[40] (en) John Tagliabue, « Breaking in New Sport, Dutch Sweat Small Stuff », sur New York Times, 15 septembre 2009 (version du 22 mars 2012 sur Internet Archive).

[41] (de) Ben Schwan, « Wir sind nicht die Helfer der Schlossindustrie » [« Nous ne sommes pas les aides de l'industrie des serrures »], sur Heinz Heise (de), 22 janvier 2009 (consulté le 6 février 2021).

[42] (en) David Hudson, « Out of Chaos Comes Order », sur Wired, 28 décembre 1998 (consulté le 6 février 2021).

[43] (en) Eric Bangeman, « German Wikipedia site goes offline after lawsuit », sur Ars Technica, 19 janvier 2006 (consulté le 6 février 2021).

[44] Christophe Ventura, « Julian Assange : « Internet est une menace pour la civilisation humaine » », sur Reporterre, 11 février 2013 (consulté le 6 février 2021).

[45] (en) « Centre for Investigative Journalism », conseil d'administration du Centre pour le journalisme d'investigation, sur Centre for Investigative Journalism (en) (consulté le 6 février 2021).

[46] (en) Matthias von Hein, « Julian Assange: Saint or sinner? », sur Deutsche Welle, 2 janvier 2021 (consulté le 6 février 2021).

[47] (en) Bill Goodwin, « Spanish court to question witnesses over ‘illegal surveillance’ of WikiLeaks founder Julian Assange », sur Computer Weekly (en), 16 octobre 2020 (consulté le 6 février 2021).

[48] (de) « Tim Pritlove », sur Berliner Gazette (de) (consulté le 6 février 2021).

[49] Marie Lechner, « Un écran de jeu de 3 370 m2 », sur Libération, 5 octobre 2002 (consulté le 6 février 2021).

[50] Olivier Tesquet, « Les confusions d'un dissident de WikiLeaks », sur OWNI, 23 août 2011 (consulté le 7 février 2021).

[51] (en) Marcel Rosenbach, « Top German Hacker Slams OpenLeaks Founder », sur Der Spiegel, 15 août 2011 (consulté le 7 février 2021).

[52] (de) Meike Laaff, « Domscheit-Berg zurück im Club » [« Domscheit-Berg de retour au club »], sur Die Tageszeitung, 6 février 2012 (consulté le 7 février 2021).

[53] (en) « Linus Neumann - SWR1 », sur SWR1, 16 novembre 2016 (consulté le 6 février 2021).

[54] (en) « Hacktivism - Linus Neumann, Hacker, Chaos Computer Club, Germany », sur Internet Society, 2016 (consulté le 6 février 2021).

[55] (de) « Rotary Magazin Autor: Constanze Kurz », sur Rotary International (consulté le 8 février 2021).

[56] (en) « Talking Germany - Constanze Kurz, Author and Hacker », sur Deutsche Welle (consulté le 8 février 2021).

[57] (en) « Dr. Constanze Kurz - book as speaker - Speaker Agency londonspeakerbureau.de », sur londonspeakerbureau.de (consulté le 8 février 2021).

[1]

[2]

[3]

[4]

[5]

[6]

[7]

[8]

[note 1]

[9]

[10]

[11]

[12]

[13]

[14]

[15]

[16]

[17]

[18]

[19]

[20]

[21]

[22]

[23]

[24]

[25]

[26]

[27]

[28]

[29]

[30]

[31]

[32]

[33]

[34]

[35]

[36]

[37]

[38]

[39]

[40]

[41]

[42]

[43]

[44]

[45]

[46]

[47]

[48]

[49]

[50]

[51]

[52]

[53]

[54]

[55]

[56]

@@ Ligne 1 : / Ligne 1 : @@
 {{Infobox Organisation2
 |logo=Logo CCC.svg
-|légende logo=''[[:de:Kabelsalat|Kabelsalat]]'' le logo du CCC}}
+|légende logo=''{{lien|lang=de|Kabelsalat}}'' le logo du CCC}}
 {{Voir homonymes|CCC}}
-Le '''Chaos Computer Club''', que l'on désigne souvent par le sigle '''CCC''', est l'une des organisations de ''[[Hacker_(sous-culture)|hackers]]'' les plus influentes en Europe. Le Club se décrit plus poétiquement en tant que communauté galactique des êtres de la vie, indépendante de l'âge, du sexe, de l'origine ethnique ou de l'orientation sociale, qui œuvre par delà les frontières pour la [[liberté d'information]] […].
+Le '''Chaos Computer Club''', que l'on désigne souvent par le sigle '''CCC''', est l'une des organisations de ''[[Hacker_(sous-culture)|hackers]]'' les plus influentes en Europe. Le Club se décrit plus poétiquement en tant que communauté galactique des êtres de la vie, indépendante de l'âge, du sexe, de l'origine ethnique ou de l'orientation sociale, qui œuvre par delà les frontières pour la [[liberté d'information]].
 Le Chaos Computer Club est principalement actif dans les pays [[germanophone]]s mais les différents congrès qu'il organise depuis 1984 attirent des milliers de personnes à travers l'Europe et ailleurs dans le monde.
@@ Ligne 10 : / Ligne 10 : @@
 Un [[Chaos Computer Club France]] a vu le jour dans les années {{date-|1980}} mais il ne s'agissait en réalité que d'un [[Faux-nez|faux groupe]] de pirates informatiques monté par [[Jean-Bernard Condat]] pour le compte de la [[Direction de la Surveillance du territoire]].
-== Buts et activités ==
+== Activités ==
+=== Objectifs et communication ===
 Le Chaos Computer Club est une communauté mondiale, qui fait campagne pour la liberté de l'information et de la communication sans aucune censure – par n'importe quel gouvernement ou compagnie – et qui étudie autant les possibilités de la technologie que ses impacts sur la société et l'individu<ref name="owni">{{Lien web|auteur1=Sabine Blanc|auteur2=Ophelia Noor|titre=30 ans de bidouille politique|url=http://owni.fr/2011/11/03/30-ans-de-bidouille/index.html|site=[[OWNI]]|date=3 novembre 2011|consulté le=2 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="bloomberg">{{Lien web|langue=en|auteur=Vernon Silver|titre=The Hackers Russia-Proofing Germany’s Elections|url=https://www.bloomberg.com/news/features/2017-06-27/the-chaos-computer-club-is-fighting-to-save-democracy|site=[[Bloomberg Businessweek]]|date=27 juin 2017|consulté le=2 février 2021}}.</ref>.
+Le CCC se considère comme étant une plate-forme de communication pour les pirates informatiques dits ''[[White hat|chapeaux blancs]]'' ''({{langue|en|white hats}})'' et ceux qui veulent le devenir<ref>{{Lien web|auteur1=Andreas Heer|auteur2=Ruzbeh Tadj|titre=Les 5 types de hackers|url=https://www.swisscom.ch/fr/magazine/securite-des-donnees-infrastructure/les-5-types-de-hackers/|site=[[Swisscom]]|date=25 avril 2019|consulté le=10 février 2021}}.</ref>.
-Il est un organisme influent non seulement dans le milieu du « [[hacking]] » mais aussi auprès du gouvernement allemand, en agissant comme un contre-pouvoir sur les questions liées à la [[Vie privée et informatique|vie privée]], la sécurité informatique ou la démocratie. Le député européen [[Jan Philipp Albrecht]] estime que {{citation|Le CCC a grandement contribué à la tenue d'un débat éclairé sur la cybersécurité et la gouvernance de l'internet en Allemagne}}<ref name="owni" />{{,}}<ref name="bloomberg" />.
+Le Chaos Computer Club est un organisme influent non seulement dans le milieu du « [[hacking]] » mais aussi auprès du gouvernement allemand, en agissant comme un contre-pouvoir sur les questions liées à la protection de la [[Vie privée et informatique|vie privée]], la sécurité informatique ou la démocratie. Le député européen [[Jan Philipp Albrecht]] estime que {{citation|Le CCC a grandement contribué à la tenue d'un débat éclairé sur la cybersécurité et la gouvernance de l'internet en Allemagne}}<ref name="owni" />{{,}}<ref name="bloomberg" />.
-Le CCC se considère comme étant une plate-forme de communication pour les pirates informatiques dits ''[[White hat|chapeaux blancs]]'' ''({{langue|en|white hats}})'' et ceux qui veulent le devenir. Ces buts sont énoncés dans le préambule de la constitution du club et sont mis en application dans beaucoup de projets par des membres et des amis du club. Il diffuse les résultats de ses investigations par l'intermédiaire d'une variété de canaux de médias et aux événements publics, aux réunions et aux discussions politiques<ref name="bloomberg" />.
+Ainsi, si les points de vue du CCC sont souvent sollicités par diverses structures, il n'est pas uniquement le sujet des couvertures des médias mais il a également accès à ceux-ci : à travers leurs actions, le haut niveau de connaissances technologiques de ses membres est souvent l'occasion de communiquer vers différents publics, ce qui lui permet de politiser des thèmes précis. Le club diffuse les résultats de ses investigations ou ses réflexions par l'intermédiaire d'une variété de canaux : congrès, événements publics et participations aux réunions et discussions politiques. Il possède sa propre radio, Chaosradio<ref name="kubitschko">{{Chapitre|langue=en|auteur1=Sebastian Kubitschko|titre chapitre=Chaos Computer Club: The Communicative Construction of Media Technologies and Infrastructures as a Political Category|auteurs ouvrage=Andreas Hepp, Andreas Breiter et Uwe Hasebrink (dir.)|titre ouvrage=Communicative Figurations|sous-titre ouvrage=Transforming Communications in Times of Deep Mediatization|éditeur=Palgrave Macmillan, Cham|année=2018|pages totales=444|isbn=978-3-319-65583-3|doi=10.1007/978-3-319-65584-0|présentation en ligne=https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-3-319-65584-0_4|lire en ligne=https://link.springer.com/content/pdf/10.1007%2F978-3-319-65584-0_4.pdf|format électronique=pdf|consulté le=10 février 2021|page début chapitre=81}}.</ref>.
+=== Philosophie ===
+Le nom du club fait référence à la [[théorie du chaos]], car pour son cofondateur [[Wau Holland]], c'est ce qui explique le mieux la façon dont le monde fonctionne<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Heather Brooke|titre=Inside the secret world of hackers|url=https://www.theguardian.com/technology/2011/aug/24/inside-secret-world-of-hackers|site=[[The Guardian]]|date=24 août 2011|consulté le=24 mai 2021}}.</ref>.
 Les activités et la philosophie du Chaos Computer Club reposent sur les principes énoncés en {{date-|1984}} par [[Steven Levy]] dans son livre ''[[L'Éthique des hackers]]'', auxquels le club ajoute les deux dernières lignes<ref name="political-c" />{{,}}<ref name="techn0">{{Lien web|auteur=Amaelle Guiton|titre=À Hambourg, une myriade de hackers en Chaos, débats — et riposte|url=https://www.techn0polis.net/2015/01/12/a-hambourg-une-myriade-de-hackers-en-chaos-debats-et-riposte/|site=techn0polis.net|date=12 janvier 2015|consulté le=5 février 2021}}.</ref> :
@@ Ligne 27 : / Ligne 33 : @@
 # Utilisez les données publiques, protégez les données privées.
-Sans représenter des règles strictes, ces principes offrent des lignes directrices aux membres du CCC. Ainsi, lorsque Hans Hübner (Pengo), un des protagoniste de l'affaire du « KGB Hack » (voir le chapitre Piratage du KGB) déclare après coup<ref name="techn0" /> : {{citation bloc|Pour moi, pirater des ordinateurs étrangers était déterminé et guidé par le plaisir et la fascination. Quand je le faisais, je ne me posais aucune question sur l’éthique hacker [...] La fascination pour la technologie a mené plus ou moins automatiquement à une fascination pour le pouvoir.}} [[Wau Holland]] répond alors<ref name="techn0" /> : {{citation bloc|[...] Le Chaos Computer Club n’est pas juste un groupe de techno-freaks. Dès le début, nous avons réfléchi aux conséquences sociales de la technologie, et je crois que notre force vient en partie de nos normes morales. […] Nous acceptons la fascination, mais être fasciné, c’est être enchaîné. Quiconque est fasciné est asservi : voilà où est la limite. Chacun doit affronter la question : Qu’est-ce que je fais, au juste ?}}
+Sans représenter des règles strictes, ces principes offrent des lignes directrices aux membres du CCC. Ainsi, lorsque Hans Hübner (Pengo), un des protagonistes de l'affaire du « KGB Hack » (voir le chapitre Piratage du KGB) déclare après coup<ref name="techn0" /> : {{citation bloc|Pour moi, pirater des ordinateurs étrangers était déterminé et guidé par le plaisir et la fascination. Quand je le faisais, je ne me posais aucune question sur l’éthique hacker [...] La fascination pour la technologie a mené plus ou moins automatiquement à une fascination pour le pouvoir.}} Wau Holland répond alors<ref name="techn0" /> : {{citation bloc|[...] Le Chaos Computer Club n’est pas juste un groupe de techno-freaks. Dès le début, nous avons réfléchi aux conséquences sociales de la technologie, et je crois que notre force vient en partie de nos normes morales. […] Nous acceptons la fascination, mais être fasciné, c’est être enchaîné. Quiconque est fasciné est asservi : voilà où est la limite. Chacun doit affronter la question : Qu’est-ce que je fais, au juste ?}}
 == Histoire ==
-Le {{date-|1 septembre 1981}} dans un article du [[Die Tageszeitung]], Wau Holland fait part de sa crainte de voir les entreprises et les autorités abuser de leurs pouvoirs grâce à l'émergence de l'[[informatique]]. Il note cependant la nécessité de permettre à un grand nombre de personnes d'accéder plus facilement à ce medium naissant. Selon lui, les ordinateurs peuvent donner du pouvoir au peuple et être utilisés en faveur des [[droits de l'homme]] en rendant les choses plus transparentes. Dans son article, intitulé « Faites quelque chose », Waw Holland appelle les experts en informatique à une réunion le {{date-|12 septembre}} à Berlin. Deux douzaines de personnes participent cet évènement qui peut être considéré comme la première réunion du Chaos Computer Club. Deux ans plus tard, Holland rencontre Steffen Wernéry lors d'une autre réunion tenue dans une librairie de Hambourg qui attire une poignée de personne<ref name="political-c">{{Lien web|langue=en|auteur=Jose Miguel Calatayud|titre=Chaos Computer Club: how did computer ‘freaks’ in Germany come together?|url=http://politicalcritique.org/world/eu/2019/chaos-computer-club-how-did-computer-freaks-in-germany-come-together/|site=[[Political Critique]]|date=8 janvier 2019|consulté le=2 février 2021}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Steve Kettmann|titre=Tribute to Hippie Hacker Holland|url=https://www.wired.com/2001/07/tribute-to-hippie-hacker-holland/|site=[[Wired (magazine)|Wired]]|date=31 juillet 2001|consulté le=2 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="owni" />.
+Le {{date-|1 septembre 1981}} dans une tribune du [[Die Tageszeitung]], Wau Holland fait part de sa crainte de voir les entreprises et les autorités abuser de leurs pouvoirs grâce à l'émergence de l'[[informatique]]. Il note cependant la nécessité de permettre à un grand nombre de personnes d'accéder plus facilement à ce medium naissant. Selon lui, les ordinateurs peuvent donner du pouvoir au peuple et être utilisés en faveur des [[droits de l'homme]] en rendant les choses plus transparentes. Dans cette tribune, cosignée par quatre autres personnes et intitulé « TUWAT,TXT Version » (« Faites quelque chose, version texte »), Waw Holland appelle les passionnés d'informatique (« {{langue|de|Komputerfrieks}} ») à une réunion le {{date-|12 septembre}} à Berlin<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Matthias Röhr|titre=Ursprüngeund Entwicklung des Chaos Computer Clubs in den 1980er Jahren|traduction titre=Origines et développement du Chaos Computer Club dans les années 1980|lieu=Hambourg|année=2012|nature ouvrage=mémoire de fin d'études|pages totales=111|lire en ligne=https://stummkonzert.de/wp-content/uploads/2013/09/Matthias-R%C3%B6hr-Urspr%C3%BCnge-und-Entwicklung-des-Chaos-Computer-Clubs-in-den-Achtziger-Jahren.pdf|format électronique=pdf|passage=58|consulté le=24 mai 2021}}.</ref>{{,}}<ref group="note">Les quatre autres cosignataires sont : Klaus Schleisiek sous le pseudonyme Tom Twiddlebit, Wolf Gevert, et les deux non nommés sont Wulf Müller et Jochen Büttner.</ref>. Il propose des thèmes nombreux et variés : [[Réseau informatique|réseaux]], « droit des données », matériel, chiffrement ou encore jeux informatiques et [[Langage de programmation|langages de programmation]]<ref>{{Lien web|langue=de|auteur=Jakob von Lindern|titre=Chaos Computer Club: So tickt der wichtigste Hackerverein Deutschlands|traduction titre=Chaos Computer Club : voici comment fonctionne le plus important club de hackers d'Allemagne|url=https://t3n.de/magazin/chaos-computer-club-246437/|site={{lien|langue=de|trad=t3n|fr=t3n}}|date=4 juillet 2018|consulté le=11 février 2021}}.</ref>. Deux douzaines de personnes participent à cet évènement qui peut être considéré comme la première réunion du Chaos Computer Club. Deux ans plus tard, Holland rencontre Steffen Wernéry lors d'une autre réunion tenue dans une librairie de Hambourg qui attire une poignée de personnes<ref name="political-c">{{Lien web|langue=en|auteur=Jose Miguel Calatayud|titre=Chaos Computer Club: how did computer ‘freaks’ in Germany come together?|url=http://politicalcritique.org/world/eu/2019/chaos-computer-club-how-did-computer-freaks-in-germany-come-together/|site=[[Political Critique]]|date=8 janvier 2019|consulté le=2 février 2021}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Steve Kettmann|titre=Tribute to Hippie Hacker Holland|url=https://www.wired.com/2001/07/tribute-to-hippie-hacker-holland/|site=[[Wired (magazine)|Wired]]|date=31 juillet 2001|consulté le=2 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="owni" />.
-Le Chaos Computer Club est établi de façon formelle en {{date-|1984}} alors qu'il publie le premier numéro de son magazine [[Die Datenschleuder]] et organise le premier [[Chaos Communication Congress]] attirant environ une centaine de personnes<ref name="owni" />{{,}}<ref name="political-c" />.
+Le Chaos Computer Club est établi de façon formelle en {{date-|1984}} alors qu'il publie le premier numéro de son magazine [[Die Datenschleuder]] et organise le premier Chaos Communication Congress attirant environ une centaine de personnes<ref name="owni" />{{,}}<ref name="political-c" />.
+[[Image:HASPA-Hack.JPG|vignette|alt=Un journaliste interview Steffen Wernéry et Wau Holland|{{lien|langue=de|trad=Rüdiger Proske|fr=Rüdiger Proske}} interview Steffen Wernéry (chemise bariolée) et Wau Holland (chemise rouge), fin {{date-|1984}}.]]
-Cette même année, le CCC devient mondialement célèbre lorsque Wau Holland et Steffen Wernéry attaquent le {{Lien|fr=Bildschirmtext|lang=de}}, un système [[Vidéotex]] similaire au [[Minitel]], réussissant à pénétrer une banque locale et à détourner plus de {{monnaie|134000|[[Deutsch Mark|DM]]}} ({{unité|48000|dollars}} de l'époque) sur son compte bancaire. L'argent sera retourné le lendemain<ref name="slatehack">{{Lien web|auteur=Annabelle Georgen |titre=Il y a 30 ans, le Chaos Computer Club entrait dans la légende en hackant le minitel allemand |url=https://www.slate.fr/story/94973/ccc-legende-hacker-minitel-allemand|site=[[Slate_(magazine)#Slate.fr|Slate.fr]]|date=23 novembre 2014 |consulté le=27 novembre 2014}}.</ref>{{,}}<ref name="bloomberg" />.
+Cette même année, le CCC devient mondialement célèbre lorsque Wau Holland et Steffen Wernéry attaquent le [[Bildschirmtext]], un système [[Vidéotex]] similaire au [[Minitel]], réussissant à pénétrer une banque locale et à détourner plus de {{monnaie|134000|[[Deutsch Mark|DM]]}} ({{unité|48000|dollars}} de l'époque) sur son compte bancaire. L'argent sera retourné le lendemain<ref name="slatehack">{{Lien web|auteur=Annabelle Georgen |titre=Il y a 30 ans, le Chaos Computer Club entrait dans la légende en hackant le minitel allemand |url=https://www.slate.fr/story/94973/ccc-legende-hacker-minitel-allemand|site=[[Slate_(magazine)#Slate.fr|Slate.fr]]|date=23 novembre 2014 |consulté le=27 novembre 2014}}.</ref>{{,}}<ref name="bloomberg" />.
 En {{date-|1990}}, [[Andy Müller-Maguhn]] étend la base du club, traditionnellement située à Hambourg, en ouvrant une section locale à Berlin qui attire de nombreux « hackers » de l'ex-[[République démocratique allemande|RDA]]. Ces derniers apportent au CCC une nouvelle dynamique ainsi que leur expérience sur les techniques utilisées par un régime autoritaire pour destabiliser des groupes<ref name="owni" />{{,}}<ref name="political-c" />.
@@ Ligne 40 : / Ligne 47 : @@
 En {{date-|1988}}, [[Rena Tangens]] et Barbara Thoens créent [[Haecksen]] (un jeu de mots relatif à « {{langue|en|Hexen}} », qui signifie Sorcières), une association de femmes issues du Chaos Computer Club<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Steve Kettmann|titre=CCC Women Were Odd Men Out|url=https://www.wired.com/1999/12/ccc-women-were-odd-men-out/|site=[[Wired (magazine)|Wired]]|date=30 décembre 1999|consulté le=2 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=de|auteur=Kristina Debelius|titre=Die Häcksen des Cyberspace|url=https://www.spiegel.de/netzwelt/web/netzfrauen-die-haecksen-des-cyberspace-a-201175.html|site=[[Der Spiegel]]|date=17 juin 2002|consulté le=2 février 2021}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=de|titre=Die Haecksen vom CCC|url=https://www.infotechnica.de/blog/2003/02/01/die-haecksen-vom-ccc/|site=infotechnica.de|date=1{{er}} février 2003|consulté le=2 février 2021}}.</ref>.
-Au milieu des années {{date-|2000}}, le Chaos Computer Club joue un rôle important dans l'émergence des [[fab lab]] aux États-Unis, les hackers américains n'ayant jusqu'alors pas de lieux adaptés ni pour se rencontrer, hormis dans leur résidence, à l'école ou à l'université, ni pour se rassembler et se rendre visibles vis-à-vis de leur communauté. Une association est alors créée, la {{langue|en|Hacker Fondation}}. Deux ans plus tard, en {{date-|2007}}, une délégation de 40 américains, les « {{langue|en|Hackers on a Plane}} » (dont font partie [[Mitch Altman]] et {{lien|trad=Bre Pettis|fr=Bre Pettis}}) installe sa tente au [[Chaos Communication Camp]]. Ils font ensuite une tournée des [[hackerspace]]s d'Allemagne et d'Autriche afin de comprendre leur fonctionnement et de ramener l'idée aux États-Unis. Le voyage se termine au 24{{e}} Chaos Communication Congress en {{date-|décembre 2007}} où les fondateurs du CCC de Cologne et Düsseldorf leur apprennent tout ce qu'ils savent sur la gestion d'un hackerspace. L'année suivante, les hackerspaces comme [[Noisebridge]], {{lien|trad=HacDC|fr=HacDC}} ou {{lien|trad=NYC Resistor|NYC Resistor}} ouvrent leurs portes et huit ans plus tard, la {{langue|en|Hacker Fondation}} en fédère plus de 400 aux États-Unis et plus de 1200 sur la planète<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Elliot Williams|titre=Hackers And Heroes: Rise Of The CCC And Hackerspaces|url=https://hackaday.com/2016/01/12/hackers-and-heroes-rise-of-ccc-and-hackerspaces/|site={{lien|trad=Hackaday|fr=Hackaday}}|date=12 janvier 2016|consulté le=5 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=John Borland|titre="Hacker space" movement sought for U.S.|url=https://www.wired.com/2007/08/us-hackers-moun/|site=[[Wired (magazine)|Wired]]|date=11 août 2007|consulté le=5 février 2021}}.</ref>.
+Au milieu des années {{date-|2000}}, le Chaos Computer Club joue un rôle important dans l'émergence des [[fab lab]] aux États-Unis, les hackers américains n'ayant jusqu'alors pas de lieux adaptés ni pour se rencontrer, hormis dans leur résidence, à l'école ou à l'université, ni pour se rassembler et se rendre visibles vis-à-vis de leur communauté. Une association est alors créée, la {{langue|en|Hacker Fondation}}. Deux ans plus tard, en {{date-|2007}}, une délégation de 40 américains, les « {{langue|en|Hackers on a Plane}} » (dont font partie [[Mitch Altman]] et {{lien|trad=Bre Pettis|fr=Bre Pettis}}) installe sa tente au Chaos Communication Camp. Ils font ensuite une tournée des [[hackerspace]]s d'Allemagne et d'Autriche afin de comprendre leur fonctionnement et de ramener l'idée aux États-Unis. Le voyage se termine au 24{{e}} Chaos Communication Congress en {{date-|décembre 2007}} où les fondateurs du CCC de Cologne et Düsseldorf leur apprennent tout ce qu'ils savent sur la gestion d'un hackerspace. L'année suivante, les hackerspaces comme [[Noisebridge]], {{lien|trad=HacDC|fr=HacDC}} ou {{lien|trad=NYC Resistor|NYC Resistor}} ouvrent leurs portes et huit ans plus tard, la {{langue|en|Hacker Fondation}} en fédère plus de 400 aux États-Unis et plus de 1200 sur la planète<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Elliot Williams|titre=Hackers And Heroes: Rise Of The CCC And Hackerspaces|url=https://hackaday.com/2016/01/12/hackers-and-heroes-rise-of-ccc-and-hackerspaces/|site=[[Hackaday]]|date=12 janvier 2016|consulté le=5 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=John Borland|titre="Hacker space" movement sought for U.S.|url=https://www.wired.com/2007/08/us-hackers-moun/|site=[[Wired (magazine)|Wired]]|date=11 août 2007|consulté le=5 février 2021}}.</ref>.
 Constitué au milieu des années {{date-|1980}} par environ 150 personnes, le Chaos Computer Club rassemble aujourd'hui plusieurs milliers de membres, une trentaine de sections locales en Allemagne et d'autres dans le monde<ref name="afcea" />{{,}}<ref name="owni" />{{,}}<ref name="bloomberg" />.
 == Événements réguliers ==
-[[Image:Ccc2003PirateTent.jpg|thumb|Tente au Chaos Communication Camp avec le drapeau dit ''Pesthörnchen'', détournement du ''Posthorn'' de la poste fédérale]]
+[[Image:Ccc2003PirateTent.jpg|vignette|alt=Une tente au Chaos Communication Camp|Tente au Chaos Communication Camp avec le drapeau dit ''Pesthörnchen'', détournement du ''Posthorn'', ancien logo de la poste fédérale]]
-Depuis {{date-|1984}}, le Chaos Computer Club organise un congrès annuel, le ''[[Chaos Communication Congress]]'' qui a lieu habituellement entre Noël et le jour de l'an à Berlin, Hambourg ou Leipzig. Un slogan différent est donné à chaque congrès, à l'exception de celui tenu en {{date-|2013}}, l'année des [[révélations d'Edward Snowden]]<ref>{{Lien web|auteur=Amaelle Guiton|titre=Hackers : «Chacun de nous a des raisons différentes de douter»|url=https://www.liberation.fr/planete/2018/01/01/hackers-chacun-de-nous-a-des-raisons-differentes-de-douter_1619862/|site=[[Libération (journal)|Libération]]|date=1 janvier 2018|consulté le=3 février 2021}}.</ref>. Le projet Wikileaks est présenté par Julian Assange durant le Chaos Communication Congress de {{date-|2007}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=John Borland|titre=Fight the Spies, Says Chaos Computer Club|url=https://www.wired.com/2013/12/fight-spies-says-chaos-computer-club/|site=[[Wired (magazine)|Wired]]|date=27 décembre 2013|consulté le=9 février 2021}}.</ref>.
+Depuis {{date-|1984}}, le Chaos Computer Club organise un congrès annuel, le ''[[Chaos Communication Congress]]'' qui a lieu habituellement entre Noël et le jour de l'an à Berlin, Hambourg ou Leipzig. Un slogan différent est donné à chaque congrès, à l'exception de celui tenu en {{date-|2013}}, l'année des [[révélations d'Edward Snowden]]<ref>{{Lien web|auteur=Amaelle Guiton|titre=Hackers : «Chacun de nous a des raisons différentes de douter»|url=https://www.liberation.fr/planete/2018/01/01/hackers-chacun-de-nous-a-des-raisons-differentes-de-douter_1619862/|site=[[Libération (journal)|Libération]]|date=1 janvier 2018|consulté le=3 février 2021}}.</ref>. Le projet [[WikiLeaks]] est présenté par [[Julian Assange]] durant le Chaos Communication Congress de {{date-|2007}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=John Borland|titre=Fight the Spies, Says Chaos Computer Club|url=https://www.wired.com/2013/12/fight-spies-says-chaos-computer-club/|site=[[Wired (magazine)|Wired]]|date=27 décembre 2013|consulté le=9 février 2021}}.</ref>.
 Tous les quatre ans depuis {{date-|1999}}, le club organise également le ''[[Chaos Communication Camp]]''. Pendant du congrès annuel, le camp de {{unité|60|à=100000|m|2}} en plein air a pour objectif de {{citation|promouvoir les échanges entre les idées et les concepts techniques, sociaux et politiques afin de trouver de nouvelles manières de rendre ce monde un petit peu plus amical pour les êtres intelligents}}<ref>{{Lien web|auteur=Sabine Blanc|titre=Chaos Communication Camp 2011 : c’est le hack général !|url=http://owni.fr/2011/08/09/chaos-communication-camp-2011-cest-le-hack-general/index.html|site=[[OWNI]]|date=9 août 2011|consulté le=3 février 2021}}.</ref>.
-Entre {{date-|2009}} et {{date-|2013}} (sauf en {{date-|2011}}), le Chaos Computer Club organise une conférence annuelle à [[Cologne]], centrée sur les aspects techniques et sociaux du numérique, notamment la surveillance. Nommée SIGINT (de l'anglais « [[Renseignement d'origine électromagnétique|Signals Intelligence]] »), l'évènement est créé afin d'alléger la charge du Chaos Communication Congress, mais il est finalement abandonné en {{date-|2014}}<ref>{{Lien web|langue=de|auteur=Torsten Kleinz|titre=SIGINT: Chaos Computer Club diskutiert über Überwachung|traduction titre=SIGINT : Le Chaos Computer Club discute de la surveillance|url=https://www.heise.de/security/meldung/SIGINT-Chaos-Computer-Club-diskutiert-ueber-ueberwachung-201828.html|site={{lien|langue=de|trad=Heinz Heise||fr=Heinz Heise|texte=Heise online}}|date=27 février 2009|consulté le=9 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=de|auteur=Andreas Sebayang|titre=Keine Sigint im Jahr 2014|traduction titre=Pas de Sigint en 2014|url=https://www.golem.de/news/chaos-computer-club-keine-sigint-im-jahr-2014-1401-104203.html|site=golem.de|date=28 janvier 2014|consulté le=9 février 2021}}.</ref>.
+Entre {{date-|2009}} et {{date-|2013}} (sauf en {{date-|2011}}), le Chaos Computer Club organise une conférence annuelle à [[Cologne]], centrée sur les aspects techniques et sociaux du numérique, notamment la surveillance. Nommée SIGINT (de l'anglais « [[Renseignement d'origine électromagnétique|Signals Intelligence]] »), l'évènement est créé afin d'alléger la charge du Chaos Communication Congress, mais il est finalement abandonné en {{date-|2014}}<ref>{{Lien web|langue=de|auteur=Torsten Kleinz|titre=SIGINT: Chaos Computer Club diskutiert über Überwachung|traduction titre=SIGINT : Le Chaos Computer Club discute de la surveillance|url=https://www.heise.de/security/meldung/SIGINT-Chaos-Computer-Club-diskutiert-ueber-ueberwachung-201828.html|site={{lien|langue=de|trad=Heinz Heise|fr=Heinz Heise|texte=Heise online}}|date=27 février 2009|consulté le=9 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=de|auteur=Andreas Sebayang|titre=Keine Sigint im Jahr 2014|traduction titre=Pas de Sigint en 2014|url=https://www.golem.de/news/chaos-computer-club-keine-sigint-im-jahr-2014-1401-104203.html|site=golem.de|date=28 janvier 2014|consulté le=9 février 2021}}.</ref>.
 == Actions notoires ==
 === Piratage du BTX ===
+[[Fichier:Btx device.jpg|vignette|alt=un Bildschirmtext, terminal videotex allemand.|Un Bildschirmtext (BTX).]]
-En {{date-|1984}}, le Chaos Computer Club prévient la [[Deutsche Bundespost]] que son système {{Lien|langue=de|trad=Bildschirmtext|fr=Bildschirmtext}} (BTX) comporte une faille de sécurité mais la mise en garde est ignorée par la poste allemande. Wau Holland et Steffen Wernéry découvrent en effet qu'un défaut dans le système d'édition des pages révèle en clair les codes d'accès du réseau télématique de la {{lien|langue=de|trad=Hamburger Sparkasse|texte=caisse d'épargne de Hambourg}}<ref name="slatehack" />{{,}}<ref name="bloomberg" />.
+En {{date-|1984}}, le Chaos Computer Club prévient la [[Deutsche Bundespost]] que son système [[Bildschirmtext]] (BTX) comporte une faille de sécurité mais la mise en garde est ignorée par la poste allemande. Wau Holland et Steffen Wernéry découvrent en effet qu'un défaut dans le système d'édition des pages révèle en clair les codes d'accès du réseau télématique de la {{lien|langue=de|trad=Hamburger Sparkasse|texte=caisse d'épargne de Hambourg}}<ref name="slatehack" />{{,}}<ref name="bloomberg" />.
-Afin de sensibiliser l'opinion publique de la piètre sécurité du BTX (à ce titre, une cible privilégiée des [[Hacker (sécurité informatique)|hackers]] de l'époque), les deux hommes organisent le {{lien|langue=en|trad=BTX-Hack|texte=piratage du serveur de la banque}}. La facturation reposant sur le principe de paiement à la demande (9,97 deutsche mark), ils font en sorte que le BTX de l'institution appelle celui du CCC de façon récurente durant toute la nuit du 16 au {{date-|17 novembre 1984}}. Afin de marquer les esprits, l'idée est que la somme dérobée atteigne 100 000 DM, soit un montant dix fois supérieur à ce que peut rapporter un bracage de banque. Ils récolteront {{nobr|134 694,70}} deutsche mark<ref name="slatehack" />.
+Afin de sensibiliser l'opinion publique de la piètre sécurité du BTX (à ce titre, une cible privilégiée des [[Hacker (sécurité informatique)|hackers]] de l'époque), les deux hommes organisent le {{lien|langue=de|trad=BTX-Hack|fr=Piratage du BTX|texte=piratage du serveur de la banque}}. La facturation reposant sur le principe de paiement à la demande (9,97 deutsche mark), ils font en sorte que le BTX de l'institution appelle celui du CCC de façon récurrente durant toute la nuit du 16 au {{date-|17 novembre 1984}}. Afin de marquer les esprits, l'idée est que la somme dérobée atteigne 100 000 DM, soit un montant dix fois supérieur à ce que peut rapporter un braquage de banque. Ils récolteront {{nobr|134 694,70}} deutsche mark<ref name="slatehack" />.
 {{citation bloc|Nous avons démarré le truc chez Steffen dans sa piaule, puis je suis allé chez moi. Steffen a dormi sur place, et je sais qu'il a merveilleusement bien dormi parce que le relais faisait toujours « clac-clac, clac-clac », et il savait que deux fois clac-clac signifiait 9 marks 97|auteur=Wau Holland|référence=<ref name="slatehack" />}}
@@ Ligne 63 : / Ligne 71 : @@
 === R2D2 ===
-En {{date-|octobre 2011}}, lorsque l'avocat Patrick Schladt consulte les preuves présentées contre un de ses clients, il suspecte que l'ordinateur de celui-ci soit la cible d'un [[Cheval de Troie (informatique)|cheval de Troie]] placé par les autorités allemandes, et demande au Chaos Computer Club d'analyser le disque dur de la machine<ref name="sophos">{{Lien web|langue=en|auteur=Graham Cluley|titre=German ‘Government’ R2D2 Trojan FAQ|url=https://nakedsecurity.sophos.com/2011/10/10/german-government-r2d2-trojan-faq/|site=[[Sophos]]|date=10 octobre 2011|consulté le=7 février 2021}}.</ref>.
+En {{date-|octobre 2011}}, lorsque l'avocat Patrick Schladt consulte les preuves présentées contre un de ses clients, il suspecte que l'ordinateur de celui-ci soit la cible d'un [[Cheval de Troie (informatique)|cheval de Troie]] placé par les autorités allemandes, et demande au Chaos Computer Club d'analyser le [[disque dur]] de la machine<ref name="sophos">{{Lien web|langue=en|auteur=Graham Cluley|titre=German ‘Government’ R2D2 Trojan FAQ|url=https://nakedsecurity.sophos.com/2011/10/10/german-government-r2d2-trojan-faq/|site=[[Sophos]]|date=10 octobre 2011|consulté le=7 février 2021}}.</ref>.
+[[Fichier:Bundestrojaner.jpg|vignette|alt=Statuette représentant un cheval de Troie aux couleurs du drapeau allemand.|Représentation plastique du Bundestrojaner par le Chaos Computer Club.]]
-Le CCC découvre effectivement le [[logiciel espion]] qui aurait été installé dans l'ordinateur lors d'un contrôle aux douanes à l'aéroport de Munich. En plus d'enregistrer les [[Voix sur IP|communications VoIP]] et les frappes au clavier, le cheval de Troie est capable de prendre des captures d'écran, d'activer le microphone, la caméra et d'installer d'autres logiciels. Piloté [[Proxy|via un serveur]] situé aux États-Unis, les données envoyées par le logiciel sont insuffisamment [[Chiffrement|chiffrées]] et celles qu'il reçoit ne le sont pas du tout, permettant ainsi à un tiers d'en prendre le contrôle, ce que le CCC parvient à faire en fabriquant son propre terminal de contrôle. Baptisé 0zapftis ou {{langue|de|Bundestrojaner}}, mais plus souvent R2D2 car figurant dans une chaîne de caractères trouvée dans son [[code source]], le [[Frankfurter Allgemeine Zeitung|Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung]] publie une partie de celui-ci dans cinq des pages du journal<ref name="sophos" />{{,}}<ref name="next">{{Lien web|titre=Le CCC dissèque un cheval de Troie gouvernemental troué|url=https://www.nextinpact.com/archive/66279-loppsi-ccc-cheval-de-troie-faille-malware.htm|site=[[Next INpact]]|date=10 octobre 2011|consulté le=7 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="scandal">{{lien web|langue=en|auteur1=David Gordon Smith|auteur2=Kristen Allen|titre=Electronic Surveillance Scandal Hits Germany|url=https://www.spiegel.de/international/germany/the-world-from-berlin-electronic-surveillance-scandal-hits-germany-a-790944.html|site=[[Der Spiegel]]|date=10 octobre 2010|consulté le=7 février 2021}}.</ref>.
+Le CCC découvre effectivement le [[logiciel espion]] qui aurait été installé dans l'ordinateur lors d'un contrôle aux douanes à l'aéroport de Munich. En plus d'enregistrer les [[Voix sur IP|communications VoIP]] et les frappes au clavier, le cheval de Troie est capable de prendre des captures d'écran, d'activer le microphone, la caméra et d'installer d'autres logiciels. Piloté [[Proxy|via un serveur]] situé aux États-Unis, les données envoyées par le logiciel sont insuffisamment [[Chiffrement|chiffrées]] et celles qu'il reçoit ne le sont pas du tout, permettant ainsi à un tiers d'en prendre le contrôle, ce que le CCC parvient à faire en fabriquant son propre terminal de contrôle. Baptisé 0zapftis ou {{langue|de|Bundestrojaner}}, mais plus souvent R2D2 car figurant dans une [[chaîne de caractères]] trouvée dans son [[code source]], le [[Frankfurter Allgemeine Zeitung|Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung]] publie une partie de celui-ci dans cinq des pages du journal<ref name="sophos" />{{,}}<ref name="next">{{Lien web|titre=Le CCC dissèque un cheval de Troie gouvernemental troué|url=https://www.nextinpact.com/archive/66279-loppsi-ccc-cheval-de-troie-faille-malware.htm|site=[[Next INpact]]|date=10 octobre 2011|consulté le=7 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="scandal">{{lien web|langue=en|auteur1=David Gordon Smith|auteur2=Kristen Allen|titre=Electronic Surveillance Scandal Hits Germany|url=https://www.spiegel.de/international/germany/the-world-from-berlin-electronic-surveillance-scandal-hits-germany-a-790944.html|site=[[Der Spiegel]]|date=10 octobre 2010|consulté le=7 février 2021}}.</ref>.
-Selon le Chaos Computer Club, ce cheval de Troie, de part ces caractéristiques, enfreint les lois du pays. Si le recours à un logiciel espion par les autorités n'est en soi pas prohibé, son utilisation est strictement encadrée par le jugement de la cour constitutionnelle allemande du {{date-|27 février 2008}} : un tel dispositif ne devant être mis en place que dans le cas de circonstances exceptionnelles constatées par un juge et ne doit en aucun cas pouvoir prendre le contrôle du système informatique visé afin de ne pas porter atteinte à l'intégrité de la preuve. Le jugement de la cour oblige également que soit préservé le « noyau dur » de la vie privée (les sentiments ou les relations intimes)<ref name="next" />.
+Selon le Chaos Computer Club, ce cheval de Troie, de par ces caractéristiques, enfreint les lois du pays. Si le recours à un logiciel espion par les autorités n'est pas prohibé en soi, son utilisation est strictement encadrée par le jugement de la cour constitutionnelle allemande du {{date-|27 février 2008}} : un tel dispositif ne devant être mis en place que dans le cas de circonstances exceptionnelles constatées par un juge et en aucun cas prendre le contrôle du système informatique visé, afin de ne pas porter atteinte à l'intégrité de la preuve. Le jugement de la cour oblige également que soit préservé le « noyau dur » de la vie privée (les sentiments ou les relations intimes)<ref name="next" />.
 Alors que l'affaire provoque une vague d'indignation de tout le spectre politique et des médias, le ministre de l'Intérieur [[Hans-Peter Friedrich]] appelle les [[Land (Allemagne)|Länder]] à suspendre l'utilisation de logiciels espions, le temps de vérifier leur conformité à la constitution<ref name="scandal" />.
@@ Ligne 79 : / Ligne 88 : @@
 À plusieurs reprises, le Chaos Computer Club démontre qu'il est possible de déjouer les systèmes de contrôle [[Biométrie|biométriques]].
+[[Fichier:Schäuble Fingerprint stamp (3561866525).jpg|vignette|alt=Empreintes digitales de Wolfgang Schäuble.|Copie de l'empreinte digitale du ministre fédéral de l'intérieur Wolfgang Schäuble.]]
-En {{date-|2008}}, alors que l'Allemagne met en place l’insertion des empreintes digitales dans les passeports, le CCC publie dans son magazine tiré à 4 000 exemplaires, les empreintes d'un doigt de [[Wolfgang Schäuble]], ministre de l'Intérieur et promoteur de la mesure. Collectée sur un verre d'eau utilisé par le ministre durant une visite à l'université de Humboldt, les empreintes sont imprimées sur un film de caoutchouc souple, permettant ainsi aux lecteurs du magazine de les laisser où bon leur semble. Il n'a pas été possible de vérifier si l'empreinte de Wolfgang Schäuble pouvait tromper un ordinateur, mais deux douzaines de lecteurs ainsi que Jan Krissler (Starbug), le hackeur à l'origine de la démonstration, ont pu tester la méthode sur eux-mêmes avec succès<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Dan Goodin|titre=Get your German interior minister's fingerprint here|url=https://www.theregister.com/2008/03/30/german_interior_minister_fingerprint_appropriated/|site=[[The Register]]|date=30 mars 2008|consulté le=4 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Des pirates publient l'empreinte digitale d'un ministre|url=https://datanews.levif.be/ict/actualite/des-pirates-publient-l-empreinte-digitale-d-un-ministre/article-normal-304533.html|site=[[Le Vif/L'Express]]|date=1{{er}} avril 2008|consulté le=4 février 2021}}.</ref>.
+En {{date-|2008}}, alors que l'Allemagne met en place l’insertion des empreintes digitales dans les passeports, le CCC publie dans son magazine tiré à 4 000 exemplaires, les empreintes d'un doigt de [[Wolfgang Schäuble]], ministre de l'Intérieur et promoteur de la mesure. Collectée sur un verre d'eau utilisé par le ministre durant une visite à l'université de Humboldt, les empreintes sont imprimées sur un film de caoutchouc souple, permettant ainsi aux lecteurs du magazine de les laisser où bon leur semble. Il n'a pas été possible de vérifier si l'empreinte de Wolfgang Schäuble pouvait tromper un ordinateur, mais deux douzaines de lecteurs ainsi que [[Jan Krissler]] (Starbug), le hackeur à l'origine de la démonstration, ont pu tester la méthode sur eux-mêmes avec succès<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Dan Goodin|titre=Get your German interior minister's fingerprint here|url=https://www.theregister.com/2008/03/30/german_interior_minister_fingerprint_appropriated/|site=[[The Register]]|date=30 mars 2008|consulté le=4 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Des pirates publient l'empreinte digitale d'un ministre|url=https://datanews.levif.be/ict/actualite/des-pirates-publient-l-empreinte-digitale-d-un-ministre/article-normal-304533.html|site=[[Le Vif/L'Express]]|date=1{{er}} avril 2008|consulté le=4 février 2021}}.</ref>.
 En {{date-|2013}}, Jan Krissler annonce avoir réussi à contourner le [[Touch ID]], le lecteur d'empreintes digitales du nouvel [[iPhone 5S]]. Le procédé est plutôt laborieux car il nécessite, entre-autres étapes complexes, de mouler une empreinte précise en latex à partir d'une numérisation en haute définition. Toutefois, la démonstration implique que la technologie du lecteur d'empreintes ne soit pas basée sur l'analyse en profondeur des vaisseaux sanguins comme le prétend Apple à l'époque<ref>{{Lien web|auteur=Mathieu M.|titre=iPhone 5S : la reconnaissance digitale déjà piratée par les hackers|url=https://www.generation-nt.com/iphone-5s-reconnaissance-digitale-deja-piratee-par-hackers-actualite-1790672.html|site=generation-nt.com|date=23 septembre 2013|consulté le=4 février 2021}}.</ref>.
@@ Ligne 90 : / Ligne 100 : @@
 Le piratage du KGB – comprendre « par » le [[Komitet gossoudarstvennoï bezopasnosti|KGB]] – (en anglais comme en allemand, {{lien|langue=de|trad=KGB-Hack|texte=KGB Hack}}) est une affaire de {{lien|trad=Cyber spying|fr=cyberespionnage}} qui implique involontairement et indirectement le Chaos Computer Club.
+=== Contexte ===
-En {{date-|1985}}, [[Karl Koch (hacker)|Karl Koch]] se rend au Chaos Communication Congress dans le but d'entrer en contact avec {{lien|langue=de|trad=Hans Heinrich Hübner|fr=Hans Heinrich Hübner|texte=Hans Hübner}} et le groupe « VAXBusters » qui participent au congrès. Ce groupe de hackers, spécialiste des intrusions dans le réseau du Bildschirmtext (BTX), a aidé le CCC lors du célèbre piratage d'une banque de Hambourg l'année précédente<ref name="afcea">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Mark Yanalitis|titre=The Impact of Project RAHAB and the ChaosComputing Congresses (CCC) on the Future of Computer-Network|sous-titre=Mediated Espionage: Cuckoo’s Egg Prequel or Perfect Storm?|éditeur={{lien|trad=AFCEA|fr=AFCEA}}|date=mai 2012|pages totales=37|présentation en ligne=https://www.researchgate.net/publication/259622737_The_Impact_of_Federal_German_Intelligence_Service_Bundesnachrichtendienst_BND_Project_RAHAB_and_Chaos_Computing_Congresses_CCC_impact_on_the_Future_of_Computer-Network_Mediated_Espionage_Cuckoo's_Egg_|lire en ligne=https://www.afcea.org/committees/cyber/documents/ImpactofBNDProjectRAHABandCCContheFutureofComputer-NetworkMediatedEspionage-CuckoosEggPreque.pdf|format électronique=pdf|consulté le=4 février 2021}}.</ref>.
+[[Fichier:DEC VAX11-750 "Comet" (1980) & VAX11-780 "Star" (1977) - Computer History Museum (2007-11-10 23.07.55 by Carlo Nardone).jpg|vignette|alt=Ordinateurs DEC VAX au {{langue|en|Computer History Museum}}|Ordinateurs VAX de Digital Equipment Corporation, ici de {{date-|1977}}-{{date-|1980}}.]]
+Christian Stoessel, un officier de terrain du [[Service fédéral de renseignement]] (BND), observe le CCC dès l'année de sa création en {{date-|1981}}, ainsi que deux groupes de pirates informatiques : les VAXBusters, spécialisés dans la pénétration des ordinateurs [[VAX]] de [[Digital Equipment Corporation]] (DEC), et un groupe situé à Hanovre<ref name="afcea">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Mark Yanalitis|titre=The Impact of Project RAHAB and the ChaosComputing Congresses (CCC) on the Future of Computer-Network|sous-titre=Mediated Espionage: Cuckoo’s Egg Prequel or Perfect Storm?|éditeur={{lien|trad=AFCEA|fr=AFCEA}}|date=mai 2012|pages totales=37|présentation en ligne=https://www.researchgate.net/publication/259622737_The_Impact_of_Federal_German_Intelligence_Service_Bundesnachrichtendienst_BND_Project_RAHAB_and_Chaos_Computing_Congresses_CCC_impact_on_the_Future_of_Computer-Network_Mediated_Espionage_Cuckoo's_Egg_|lire en ligne=https://www.afcea.org/committees/cyber/documents/ImpactofBNDProjectRAHABandCCContheFutureofComputer-NetworkMediatedEspionage-CuckoosEggPreque.pdf|format électronique=pdf|consulté le=4 février 2021}}.</ref>.
+En {{date-|1985}}, le KGB commence à recruter des hackers pour son Opération EQUALIZER dont le but prioritaire est de pénétrer des systèmes informatiques occidentaux afin de copier le code source des DEC VAX et [[IBM 360 et 370]]. La même année, le réseau ouest-allemand {{lien|langue=de|trad=Datex-P|fr=Datex-P}} est relié aux autres réseaux informatiques par la passerelle internationale {{lien|trad=Tymnet|fr=Tymnet}}<ref name="afcea" />.
-Bien qu'aucun des pirates en question ne soit membre du Chaos Computer Club, les services de renseignements perçoivent les deux groupes comme étant une seule entité. C'est le cas notamment lorsqu'à l'automne {{date-|1986}}, le [[Office fédéral de protection de la constitution|service de renseignement allemand]] perquisitionne et arrête plusieurs membres du club à la demande des [[Direction générale de la Sécurité extérieure|services français]] qui ne font pas la distinction entre les « VAXBusters » et le CCC<ref name="afcea" />.
+Bach et Handel découvrent une porte dérobée d'administration dans les ordinateurs DEC VAX et Steffen Weirhruch développe un [[rootkit]] permettant de l'exploiter. Tous sont membres du groupe VAXBusters qui a aidé le CCC lors du célèbre piratage du Bildschirmtext (BTX) d'une banque en {{date-|1984}}. Les VAXBusters participent au second Chaos Communication Congress en {{date-|1985}} et l'année suivante, un des thèmes discutés au troisième congrès porte sur les [[Virus informatique|virus pour ordinateurs]] VAX<ref name="afcea" />.
-En {{date-|1989}}, l'équipe formée par Hans Hübner (Pengo), Peter Kahl, Dirk Brescinsky, {{lien|langue=de|trad=Markus Hess|fr=Markus Hess}} et menée par Karl Koch, est arrêtée pour avoir piraté des ordinateurs américains et européens au profit du KGB<ref name="afcea" />{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Phrack Magazine|sous-titre=Phrack World News XXV/Part 2|url=http://phrack.org/issues/25/10.html|site=[[Phrack]]|date=29 mars 1989|consulté le=4 février 2021}}.</ref>.
+=== Événements et conséquences ===
-Dans ce contexte et alors que les liens entre le CCC et le groupe de Karl Koch sont pourtant ténus, voir inexistants au regard de cet évènement, l'affaire fait les titres des journaux au niveau international et affaiblit grandement l'image du Chaos Computer Club dans l'opinion publique au point de menacer son existence même<ref name="political-c" />{{,}}<ref>{{Lien web|Langue=en|auteur=Joseph Cox|titre=Chaos Communication Congress: A Very German Hacking Conference|url=https://www.vice.com/en/article/xygxn4/chaos-communication-congress-a-very-german-hacking-conference-5886b73a9848b145c38b3f06|site=[[Vice (magazine)|Vice]]|date=25 janvier 2016|consulté le=4 février 2021}}.</ref>.
+En {{date-|1985}}, [[Karl Koch (hacker)|Karl Koch]], un pirate informatique recruté par le KGB et futur membre du groupe de hackers de Hanovre, se rend au Chaos Communication Congress dans le but d'entrer en contact avec {{lien|langue=de|trad=Hans Heinrich Hübner|fr=Hans Heinrich Hübner|texte=Hans Hübner}} et le groupe VAXBusters<ref name="afcea" />.
+[[Fichier:MILNET-US-Geographical-1986Mar.jpg|vignette|alt=Carte du réseau MILNET en {{date-|1986}}|Le réseau MILNET en {{date-|1986}}.]]
-== Personnalités notoires==
+Ainsi, les pirates informatiques de Hanovre, parrainés par le KGB, réunissent suffisamment de compétences pour s'introduire dans les systèmes américains à partir de la société [[Mitre Corporation]], via la passerelle Tymnet, puis le [[Laboratoire national Lawrence-Berkeley]] (LBNL) et finalement atteindre avec succès et de manière répétée les réseaux {{lien|trad=MILNET|fr=MILNET}} et [[ARPANET]] où 400 serveurs sont attaqués par le groupe. En {{date-|1986}}, l'équipe de Koch commence à s'attaquer également aux entreprises françaises Philips France et SGS-Thomson<ref name="afcea" />.
-[[Boris Floricic]] dit « Tron » est considéré par ses pairs comme un hacker très talentueux. Il clone les [[Télécarte|cartes téléphoniques]] allemandes et pirate les décodeurs numériques de [[Télévision payante|télévisions payantes]]. Son mémoire de thèse porte sur son prototype (fonctionnel) de téléphone [[Réseau numérique à intégration de services|RNIS]] pouvant chiffrer de lui-même les communications. En {{date-|octobre 1998}}, il est retrouvé pendue dans un parc de Berlin. L'enquête conclue à un suicide mais sa famille et plusieurs membres du Chaos Computer Club, dont le porte-parole du club Andy Mueller-Maguhn, ne croient pas à cette conclusion<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=David Hudson|titre=Out of Chaos Comes Order|url=https://www.wired.com/1998/12/out-of-chaos-comes-order/|site=[[Wired (magazine)|Wired]]|date=28 décembre 1998|consulté le=6 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Eric Bangeman|titre=German Wikipedia site goes offline after lawsuit|url=https://arstechnica.com/uncategorized/2006/01/6013-2/|site=[[Ars Technica]]|date=19 janvier 2006|consulté le=6 février 2021}}.</ref>.
+Bien qu'aucun des pirates en question ne soit membre du Chaos Computer Club, les services de renseignements perçoivent les deux groupes comme étant une seule entité. C'est le cas notamment lorsqu'à l'automne {{date-|1986}}, le [[Office fédéral de protection de la constitution|service de renseignement allemand]] perquisitionne et arrête plusieurs membres du club à la demande des [[Direction générale de la Sécurité extérieure|services français]] (DGSE) qui ne font pas la distinction entre les VAXBusters et le CCC. Ainsi, lorsque Bach et Handel du groupe VAXBusters se font arrêter et dévoilent la liste complète de toutes leurs cibles qui est transmise à la {{abréviation|CIA|Central Intelligence Agency}} et la DGSE, cette dernière prend Bach et Handel pour des membres du CCC<ref name="afcea" />.
+Parallèlement, le Chaos Computer Club déclare en {{date-|1987}} avoir collecté des mots de passe du réseau de la {{abréviation|NASA|National Aeronautics and Space Administration}} grâce à un cheval de Troie de leur fabrication. {{abréviation|DEC|Digital Equipment Corporation}} et la NASA finissent par admettre le piratage lorsque les médias allemands annoncent la nouvelle<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=David Hudson|titre=Chaos at the crossroads|url=http://edition.cnn.com/TECH/9801/05/netly.news/index.html|site=[[Cable News Network]]|date=1998|consulté le=10 février 2021}}.</ref>. Le {{date-|14 mars 1988}}, Steffen Wernéry, cofondateur du CCC, se rend à Paris afin de participer à la conférence SECURICOM en tant qu'orateur sur le thème du piratage de la NASA. Une rencontre avec une équipe de Philips France est également prévue mais il est arrêté par la police française alors qu'il sort de l'avion et accusé d'avoir participé à l'intrusion d'un ordinateur VAX de l'entreprise<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Klaus Brunnstein|champ libre=Université de Hambourg, {{langue|en|Faculty for Informatics}}|titre=The RISKS Digest Volume 6 Issue 44|sous-titre=German leading `Computer Chaos Hacker' arrested in Paris|url=http://catless.ncl.ac.uk/Risks/6.44.html#subj4.1|site={{lien|trad=RISKS Digest|fr=RISKS Digest}} de l'[[université de Newcastle upon Tyne]]|date=16 mars 1988|consulté le=10 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The 'Security Digest' Archives (TM) : Rutgers 'Security List' for March 1988|description=Courriel faisant suivre un article paru dans ''[[The Star-Ledger]]''|url=http://securitydigest.org/rutgers/archive/1988/03|site=securitydigest.org|date=24 mars 1988|consulté le=10 février 2021}}.</ref>.
+En {{date-|juin 1988}}, un pirate pénètre les ordinateurs du [[Jet Propulsion Laboratory]] (JPL) et par ricochet, d'autres systèmes dont celui de l'US Navy. Le JPL accuse dans un premier temps le Chaos Computer Club avant de préciser que si la méthode est similaire, elle est toutefois différente<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=T. W. McGarry|titre=JPL Computer Penetrated by a ‘Hacker’|url=https://www.latimes.com/archives/la-xpm-1988-06-17-mn-5553-story.html|site=[[Los Angeles Times]]|date=17 juin 1988|consulté le=10 février 2021}}.</ref>.
+Avant la fin de la décennie, l'équipe formée par Hans Hübner (Pengo), Peter Kahl, Dirk Brescinsky, [[Markus Hess]] et menée par Karl Koch, est arrêtée pour leurs intrusions dans des ordinateurs américains et européens au profit du KGB<ref name="afcea" />{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Phrack Magazine|sous-titre=Phrack World News XXV/Part 2|url=http://phrack.org/issues/25/10.html|site=[[Phrack]]|date=29 mars 1989|consulté le=4 février 2021}}.</ref>.
+Dans ce contexte et alors que les liens entre le CCC et le groupe indépendant de Karl Koch sont pourtant ténus au regard des évènements, l'affaire fait les titres des journaux au niveau international et affaiblissant grandement l'image du Chaos Computer Club dans l'opinion publique et provoque des dissensions internes, au point de menacer son existence même<ref name="kubitschko" />{{,}}<ref name="political-c" />{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Joseph Cox|titre=Chaos Communication Congress: A Very German Hacking Conference|url=https://www.vice.com/en/article/xygxn4/chaos-communication-congress-a-very-german-hacking-conference-5886b73a9848b145c38b3f06|site=[[Vice (magazine)|Vice]]|date=25 janvier 2016|consulté le=4 février 2021}}.</ref>.
+== Personnalités notoires ==
 [[Wau Holland]], cofondateur du Chaos Computer Club meurt en {{date-|2001}}. À partir de la fin des années {{date-|1990}}, son compère Steffen Wernéry s'éloigne du monde des ordinateurs, qu'il juge épuisant, pour s'adonner à sa passion du [[Crochetage|crochetage de serrure]]. Il cofonde {{langue|de|Sportsfreunde der Sperrtechnik Deutschland e.V.(SSDeV)}}, la première association sportive de crochetage de serrures au monde et donne des cours très prisés de cette activité durant les congrès du CCC<ref>{{Lien archive|langue=en|auteur=Steve Kettmann|titre=Chaos Around the Campfire|url=http://wired.com/news/news/culture/story/21176.html|site=[[Wired (magazine)|Wired]]|date=9 août 1999|horodatage archive=19991129050805}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien archive|langue=en|auteur=John Tagliabue|titre=Breaking in New Sport, Dutch Sweat Small Stuff|url=https://www.nytimes.com/2009/09/16/world/europe/16amsterdam.html|site=[[New York Times]]|date=15 septembre 2009|horodatage archive=20120322223438}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=de|auteur=Ben Schwan|titre=Wir sind nicht die Helfer der Schlossindustrie|traduction titre=Nous ne sommes pas les aides de l'industrie des serrures|url=https://www.heise.de/meinung/Wir-sind-nicht-die-Helfer-der-Schlossindustrie-275882.html|site={{lien|langue=de|trad=Verlag Heinz Heise|texte=Heinz Heise}}|date=22 janvier 2009|consulté le=6 février 2021}}.</ref>.
+[[Boris Floricic]] dit « Tron » est considéré par ses pairs comme un hacker très talentueux. Il clone les [[Télécarte|cartes téléphoniques]] allemandes et pirate les décodeurs numériques de [[Télévision payante|télévisions payantes]]. Son mémoire de thèse porte sur son prototype (fonctionnel) de téléphone [[Réseau numérique à intégration de services|RNIS]] pouvant chiffrer de lui-même les communications. En {{date-|octobre 1998}}, il est retrouvé pendu dans un parc de Berlin. L'enquête conclut à un suicide mais sa famille et plusieurs membres du Chaos Computer Club, dont le porte-parole du club Andy Mueller-Maguhn, ne croient pas à cette conclusion<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=David Hudson|titre=Out of Chaos Comes Order|url=https://www.wired.com/1998/12/out-of-chaos-comes-order/|site=[[Wired (magazine)|Wired]]|date=28 décembre 1998|consulté le=6 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Eric Bangeman|titre=German Wikipedia site goes offline after lawsuit|url=https://arstechnica.com/uncategorized/2006/01/6013-2/|site=[[Ars Technica]]|date=19 janvier 2006|consulté le=6 février 2021}}.</ref>.
 [[Andy Müller-Maguhn]] est membre du Chaos Computer Club depuis {{date-|1986}} et nommé porte-parole en {{date-|1990}}. En {{date-|octobre 2000}}, il est l'un des cinq membres élus au comité directeur de l'[[Internet Corporation for Assigned Names and Numbers|ICANN]]. Il est aussi cofondateur de l'{{abréviation|ONG|Organisation non gouvernementale}} {{lien|trad=European Digital Rights|fr=European Digital Rights}} et dirigeant de Cryptophones, une entreprise qui développe des téléphones mobiles chiffrés. En tant que président de la {{lien|trad=Wau Holland Foundation|fr=Fondation Wau-Holland}}, Müller-Maguhn visite régulièrement [[Julian Assange]] alors réfugié à l'ambassade de l'Équateur à Londres. À ce titre, il est désigné comme étant une « cible prioritaire » par David Morales de UC Global qui, tout en offrant un service de sécurité à l'ambassade, espionne illégalement les visiteurs de Assange (pour ses faits, l'entreprise est traduite devant la justice espagnole en {{date-|2020}})<ref>{{Lien web|auteur=Christophe Ventura|titre=Julian Assange : « Internet est une menace pour la civilisation humaine »|url=https://reporterre.net/Julian-Assange-Internet-est-une|site=[[Reporterre]]|date=11 février 2013|consulté le=6 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Centre for Investigative Journalism|description=conseil d'administration du Centre pour le journalisme d'investigation|url=https://tcij.org/about/board/|site={{lien|trad=Centre for Investigative Journalism|texte=Centre for Investigative Journalism}}|consulté le=6 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Matthias von Hein|titre=Julian Assange: Saint or sinner?|url=https://www.dw.com/en/julian-assange-saint-or-sinner/a-56045372|site=[[Deutsche Welle]]|date=2 janvier 2021|consulté le=6 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Bill Goodwin|titre=Spanish court to question witnesses over ‘illegal surveillance’ of WikiLeaks founder Julian Assange|url=https://www.computerweekly.com/news/252490625/Spanish-court-to-question-witness-over-illegal-surveillance-of-WikiLeaks-founder-Julian-Assange|site={{lien|trad=Computer Weekly|fr=Computer Weekly}}|date=16 octobre 2020|consulté le=6 février 2021}}.</ref>.
-{{lien|langue=de|trad=Linus Neumann|fr=Linus Neumann}} est un hacker porte parole du Chaos Computer Club mais aussi blogueur, cyberactiviste, psychologue et anarchiste. Ancien journaliste à {{lien|langue=de|trad=netzpolitik.org|fr=netzpolitik.org}}, il milite pour la [[Neutralité du réseau|neutralité du Net]] et témoigne de nombreuses fois devant le parlement allemand sur les questions reliées à la démocratie et au numérique<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Linus Neumann - SWR1|url=https://www.swr.de/swr1/bw/swr1leute/aexavarticle-swr-30726.html|site=[[SWR1]]|date=16 novembre 2016|consulté le=6 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Hacktivism - Linus Neumann, Hacker, Chaos Computer Club, Germany|url=https://www.isoc.hk/events/hacktivism-linus-neumann-hacker-chaos-computer-club-germany/|site=[[Internet Society]]|anné=2016|consulté le=6 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="bloomberg" />.
 {{lien|langue=de|trad=Tim Pritlove|fr=Tim Pritlove}}, de nationalité britannique, est né en Allemagne en {{date-|1967}}. Entre {{date-|1998}} et {{date-|2005}} il est le principal organisateur des congrès du Chaos Computer Club. Podcasteur et artiste, il transforme la façade d'un immeuble abandonné du centre de Berlin en écran géant afin de souligner le 20{{e}} anniversaire du CCC en {{date-|2001}}. Baptisée ''Blinkenlights'', les passants peuvent y afficher des images à l'aide de leurs téléphones portables. L'opération est réitérée l'année suivante sous le nom de ''Arcade'' sur la tour 2 de la Bibliothèque nationale de France où, sur une surface de {{unité|3370|m|2}}, les passants peuvent jouer à des jeux comme [[Tetris]] ou [[Pacman]]<ref>{{Lien web|langue=de|titre=Tim Pritlove|url=https://berlinergazette.de/author/tim-pritlove/|site={{lien|langue=de|trad=Berliner Gazette|fr=Berliner Gazette}}|consulté le=6 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Marie Lechner|titre=Un écran de jeu de 3 370 m2|url=https://www.liberation.fr/culture/2002/10/05/un-ecran-de-jeu-de-3-370-m2_417538/|site=[[Libération (journal)|Libération]]|date=5 octobre 2002|consulté le=6 février 2021}}.</ref>.
-[[Daniel Domscheit-Berg]] est porte-parole de [[Wikileaks]] jusqu'en {{date-|2010}}, date à laquelle il quitte l'organisation avec fracas en emportant plusieurs milliers de documents et décide de monter son propre projet [[OpenLeaks]]. Durant le Chaos Computer Camp de l'été {{date-|2011}}, il demande aux hackers de tester la fiabilité de sa plate-forme, provoquant la colère du conseil d'administration du CCC qui ne veut pas que le club soit perçu comme un organisme de certification. Par ailleurs, Andy Müller-Maguhn (porte-parole du club) tente durant onze mois de jouer le rôle d'intermédiaire entre Assange et Domscheit-Berg afin que ce dernier rende les documents à Wikileaks, sans succès. Dans ce contexte, le conseil d'administration du CCC décide d'exclure Domscheit-Berg du club, mais la mesure étant jugée exagérée par de nombreux membres, il est finalement réhabilité durant une session extraordinaire en {{date-|février 2012}}, ce qui conduit à la démission de Andy Müller-Maguhn<ref>{{Lien web|auteur=Olivier Tesquet|titre=Les confusions d'un dissident de WikiLeaks|url=http://owni.fr/2011/08/23/les-confusions-dun-dissident-de-wikileaks/index.html|site=[[OWNI]]|date=23 août 2011|consulté le=7 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Marcel Rosenbach|titre=Top German Hacker Slams OpenLeaks Founder|url=https://www.spiegel.de/international/germany/i-doubt-domscheit-berg-s-integrity-top-german-hacker-slams-openleaks-founder-a-780289.html|site=[[Der Spiegel]]|date=15 août 2011|consulté le=7 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=de|auteur=Meike Laaff|titre=Domscheit-Berg zurück im Club|traduction titre=Domscheit-Berg de retour au club|url=https://taz.de/CCC-macht-Entscheidung-rueckgaengig/!5101338/|site=[[Die Tageszeitung]]|date=6 février 2012|consulté le=7 février 2021}}.</ref>.
+[[Daniel Domscheit-Berg]] est porte-parole de [[WikiLeaks]] jusqu'en {{date-|2010}}, date à laquelle il quitte l'organisation avec fracas en emportant plusieurs milliers de documents et décide de monter son propre projet [[OpenLeaks]]. Durant le Chaos Computer Camp de l'été {{date-|2011}}, il demande aux hackers de tester la fiabilité de sa plate-forme, provoquant la colère du conseil d'administration du CCC qui ne veut pas que le club soit perçu comme un organisme de certification. Par ailleurs, Andy Müller-Maguhn (porte-parole du club) tente durant onze mois de jouer le rôle d'intermédiaire entre [[Julian Assange]] et Domscheit-Berg afin que ce dernier rende les documents à WikiLeaks, sans succès. Dans ce contexte, le conseil d'administration du CCC décide d'exclure Domscheit-Berg du club, mais la mesure étant jugée exagérée par de nombreux membres, il est finalement réhabilité durant une session extraordinaire en {{date-|février 2012}}, ce qui conduit à la démission de Andy Müller-Maguhn<ref>{{Lien web|auteur=Olivier Tesquet|titre=Les confusions d'un dissident de WikiLeaks|url=http://owni.fr/2011/08/23/les-confusions-dun-dissident-de-wikileaks/index.html|site=[[OWNI]]|date=23 août 2011|consulté le=7 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Marcel Rosenbach|titre=Top German Hacker Slams OpenLeaks Founder|url=https://www.spiegel.de/international/germany/i-doubt-domscheit-berg-s-integrity-top-german-hacker-slams-openleaks-founder-a-780289.html|site=[[Der Spiegel]]|date=15 août 2011|consulté le=7 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=de|auteur=Meike Laaff|titre=Domscheit-Berg zurück im Club|traduction titre=Domscheit-Berg de retour au club|url=https://taz.de/CCC-macht-Entscheidung-rueckgaengig/!5101338/|site=[[Die Tageszeitung]]|date=6 février 2012|consulté le=7 février 2021}}.</ref>.
+{{lien|langue=de|trad=Linus Neumann|fr=Linus Neumann}} est un hacker porte parole du Chaos Computer Club mais aussi blogueur, cyberactiviste, psychologue et anarchiste. Ancien journaliste à {{lien|langue=de|trad=netzpolitik.org|fr=netzpolitik.org}}, il milite pour la [[Neutralité du réseau|neutralité du Net]] et témoigne de nombreuses fois devant le parlement allemand sur les questions reliées à la démocratie et au numérique<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Linus Neumann - SWR1|url=https://www.swr.de/swr1/bw/swr1leute/aexavarticle-swr-30726.html|site=[[SWR1]]|date=16 novembre 2016|consulté le=6 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Hacktivism - Linus Neumann, Hacker, Chaos Computer Club, Germany|url=https://www.isoc.hk/events/hacktivism-linus-neumann-hacker-chaos-computer-club-germany/|site=[[Internet Society]]|année=2016|consulté le=6 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="bloomberg" />.
+{{lien|langue=de|trad=Constanze Kurz|fr=Constanze Kurz}}, porte-parole du Chaos Computer Club, est une informaticienne spécialisée dans les technologies de [[surveillance]]. Née à Berlin-Est en {{date-|1974}}, elle est cheffe de projet à l'[[Université de Berlin|Université des sciences appliquées de Berlin]] jusqu'en {{date-|2014}}. Elle est nommée experte auprès de la cour constitutionnelle fédérale, lors de la procédure de recours contre la rétention de données, et auprès de la commission parlementaire spéciale « internet et la société numérique »<ref>{{Lien web|langue=de|titre=Rotary Magazin  Autor: Constanze Kurz|url=https://rotary.de/autor/constanze-kurz-614.html|site=[[Rotary International]]|consulté le=8 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Talking Germany - Constanze Kurz, Author and Hacker|url=https://www.dw.com/en/talking-germany-constanze-kurz-author-and-hacker/av-17971797|site=[[Deutsche Welle]]|consulté le=8 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Dr. Constanze Kurz - book as speaker - Speaker Agency londonspeakerbureau.de|url=https://www.londonspeakerbureau.de/en/speaker/constanze-kurz/|site=londonspeakerbureau.de|consulté le=8 février 2021}}.</ref>.
+<gallery caption="Personnalités du Chaos Computer Club">
-{{lien|langue=de|trad=Constanze Kurz|fr=Constanze Kurz}}, porte-parole du Chaos Computer Club, elle est informaticienne spécialisée dans les technologies de [[surveillance]]. Née à Berlin-Est en {{date-|1974}}, Kurz est chef de projet à l'Université des sciences appliquées de Berlin jusqu'en {{date-|2014}}. Elle est nommée en tant qu'experte auprès de la cour constitutionnelle fédérale lors de la procédure de recours contre la rétention de données et à la commission parlementaire spéciale « internet et la société numérique »<ref>{{Lien web|langue=de|titre=Rotary Magazin  Autor: Constanze Kurz|url=https://rotary.de/autor/constanze-kurz-614.html|site=[[Rotary International]]|consultè le=8 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Talking Germany - Constanze Kurz, Author and Hacker|url=https://www.dw.com/en/talking-germany-constanze-kurz-author-and-hacker/av-17971797|site=[[Deutsche Welle]]|consulté le=8 février 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Dr. Constanze Kurz - book as speaker - Speaker Agency londonspeakerbureau.de|url=https://www.londonspeakerbureau.de/en/speaker/constanze-kurz/|site=londonspeakerbureau.de|consulté le=8 février 2021}}.</ref>.
+Fichier:Wau Holland1984.jpg|alt=Wau Holland au clavier en 1984|Wau Holland en {{date-|1984}}.
+Fichier:Andy Müller-Maguhn - SIGINT Köln 2009 (8712).jpg|alt=Andy Müller-Maguhn|Andy Müller-Maguhn en {{date-|2009}} à la conférence SIGINT.
+Fichier:Republica 2014, Tag 3 - Tim Pritlove (14178182035).jpg|alt=Tim Pritlove|Tim Pritlove en {{date-|2014}} à la conférence {{lien|trad=re:publica|fr=re:publica}}.
+Fichier:Daniel Domscheit-Berg 2012.jpg|alt=Daniel Domscheit-Berg|Daniel Domscheit-Berg en {{date-|2012}}.
+Fichier:2013-12-28 30C3 - Jahresrückblick 2999.JPG|alt=Linus Neumann et Constanze Kurz|Linus Neumann et Constanze Kurz au Chaos Communication Congress à Hambourg, {{date-|2013}}.
+</gallery>
 == Notes et références ==
+=== Notes ===
+<references group="note" />
+=== Références ===
 {{Références}}
 == Annexes ==
 === Articles connexes ===
-* ''[[23 (film)|23]]'', film au sujet ce Karl Koch.
+* ''[[23 (film)|23]]'', film au sujet de Karl Koch.
 * [[c-base]], hackerspace à Berlin, ami mais indépendant du CCC.
 * [[Chaosdorf]], l'antenne locale du Chaos Computer Club à [[Düsseldorf]].
@@ Ligne 126 : / Ligne 163 : @@
 * [[Hacker (programmation)]].
 === Bibliographie ===
+{{Légende plume}}
-* Daniel Kulla : ''Der Phrasenprüfer. Szenen aus dem Leben von [[Wau Holland]], Mitbegründer des Chaos Computer Clubs'' (''Scènes de vie de [[Wau Holland]], cofondateur du CCC''), Löhrbach {{date-|2003}}, {{ISBN|3-922708-25-0}}
+* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Andreas Hepp|auteur2=Sebastian Kubitschko|et al.=oui|directeur1=oui|titre chapitre=Chaos Computer Club: The Communicative Construction of Media Technologies and Infrastructures as a Political Category|titre=Communicative Figurations|sous-titre=Transforming Communications in Times of Deep Mediatization|éditeur=Palgrave Macmillan, Cham|année=2018|pages totales=444|isbn=978-3-319-65583-3|doi=10.1007/978-3-319-65584-0|présentation en ligne=https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-3-319-65584-0_4|lire en ligne=https://link.springer.com/content/pdf/10.1007%2F978-3-319-65584-0_4.pdf|format électronique=pdf|numéro chapitre=4|consulté le=10 février 2021|plume=oui}}
+* {{Ouvrage|langue=de|auteur1=Daniel Kulla|titre=Der Phrasenprüfer. Szenen aus dem Leben von Wau Holland, Mitbegründer des Chaos Computer Clubs|traduction titre=Le vérificateur de phrases. Scènes de la vie de Wau Holland, cofondateur du Chaos Computer Club.|éditeur=Grüne Kraft|date=1 janvier 2003|isbn= 978-3922708254|pages totales=144}}.
 === Liens externes ===
 {{Autres projets|Commons=Category:Chaos Computer Club}}
-* {{autorité}}
+{{liens}}
-* {{de}} [https://ds.ccc.de/ Die Datenschleuder magazine du CCC]
+* {{de}} [https://ds.ccc.de/ ''Die Datenschleuder'', magazine du CCC]
 * {{de}} [https://chaosradio.de/ Radio du CCC]
 * {{de}} [http://www.wauland.de/de/ Fondation Wau Holland]

v · m Hacking dans les années 2010
Incidents	Opération Titstorm (en) (2010) Opération Shady RAT (2006-2011) Operation Payback (2010) Piratage de DigiNotar (2011) Operation Tunisia (2011) Piratage du PlayStation Network (2011) Operation AntiSec (en) (2011-12) United States v. Swartz (en) (2010) Fuites de Stratfor par Wikileaks (en) (2012-13) Piratage LinkedIn (2012) Cyberattaque contre la Corée du Sud (2013) Piratage Snapchat (2014) Opération Tovar (en) (2014) Fuite des photos de personnalités d'août 2014 Cyberattaque contre JPMorgan Chase (2014) Piratage de Sony Pictures Entertainment (2014) Cyberattaque contre TV5 Monde (2015) Violation de données de l'OPM (2015) Cyber-braquage de la banque centrale du Bangladesh (2016) Cyberattaque WannaCry (2017) Cyberattaque Adylkuzz (2017) Cyberattaque NotPetya (2017)
Groupes	AnonGhost Anonymous (événements associés) Armée électronique syrienne Bureau 121 Dark Basin Derp Equation Group GNAA (simple) Goatse Security Hacking Team LulzRaft LulzSec NullCrew (en) OurMine RedHack TeaMp0isoN (en) Tailored Access Operations UGNazi Unité 61398 The Shadow Brokers
Hackers individuels	Donncha O'Cearbhaill Jeremy Hammond George Hotz Guccifer « Sabu » Hector Monsegur (en) Topiary (en) The Jester weev Jan Krissler (Starbug)
Vulnérabilités découvertes	Heartbleed (2014) Shellshock (2014) POODLE (2014) JASBUG (en) (2015) Stagefright (2015) DROWN (2016) Badlock (en) (2016) Dirty COW (2016) EternalBlue (2017) Meltdown (2018) Spectre (2018) ZombieLoad (2019) Kr00k (2019)
Logiciels malveillants	Babar Careto / The Mask (en) CryptoLocker Dexter Duqu FinFisher Flame Jigsaw Gameover ZeuS (en) Mahdi Metulji botnet (en) NSA ANT catalog (en) R2D2 (trojan) Regin Shamoon (en) Stars virus Stuxnet TeslaCrypt Petya Triton VPNFilter Wirelurker