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« Charles Lemercier de Longpré » : différence entre les versions

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'''Charles Lemercier de Longpré, baron d'Haussez''', né à [[Neufchâtel-en-Bray]] ([[Normandie]]) le {{date de naissance|20 octobre 1778}} et mort à [[Saint-Saëns (Seine-Maritime)|Saint-Saëns]] ([[Seine-Maritime|Seine-Inférieure]]) le {{date de décès|10 novembre 1854}}, est un homme politique français, [[Noblesse d'Empire|baron de l'Empire]], [[député]] sous la Restauration, [[Liste des ministres français de la Marine et des Colonies|ministre de la Marine]] à la fin du règne de [[Charles X de France|Charles X]].
'''Charles Lemercier de Longpré''', ou '''Charles Le Mercher de Longpré, baron d'Haussez''', né à [[Neufchâtel-en-Bray]] ([[Normandie]]) le {{date de naissance|20 octobre 1778}} et mort à [[Saint-Saëns (Seine-Maritime)|Saint-Saëns]] ([[Seine-Maritime|Seine-Inférieure]]) le {{date de décès|10 novembre 1854}}, est un homme politique français, [[Noblesse d'Empire|baron de l'Empire]], [[député]] sous la Restauration, [[Liste des ministres français de la Marine et des Colonies|ministre de la Marine]] à la fin du règne de [[Charles X de France|Charles X]].


== Biographie ==
== Biographie ==
Issu d'une famille de magistrats attachée à l'[[Ancien Régime]], le baron d'Haussez est le fils de Charles Étienne Le Mercher de Longpré, écuyer, seigneur d'Haussez, conseiller du roi, assesseur au bailliage de Neufchâtel, maître des requêtes à la [[Chambre des comptes de Normandie|Cour des comptes, aides et finances de Normandie]] (reçu en 1783), et d'Anne Louise Bézuel<ref>{{Ouvrage|auteur1=Comte d'Arundel de Condé|titre=Les anoblis par charge en Haute-Normandie de 1670 à 1790|passage=252|lieu=Paris|éditeur=Patrice du Puy|date=2006|pages totales=413|isbn=2-908003-31-7}}</ref>.
[[Fichier:Charles Lemercier de Longpré - 1778 - 1854.jpg|vignette|gauche|redresse|Charles Lemercier de Longpré portraituré par Alfred d'Orsay.]]
Issu d'une famille de magistrats attachée à l'[[Ancien Régime]], le baron d'Haussez est le fils de Charles Étienne Lemercher de Longpré, sieur d'Haussez, conseiller du roi, assesseur au bailliage de Neufchâtel et maître des requêtes à la [[Chambre des comptes de Normandie|Cour des comptes, aides et finances de Normandie]], et d'Anne Louise Bézuel. Sitôt ses études terminées, tout jeune encore, il entra dans les complots royalistes qui se tramèrent vers la fin de la période révolutionnaire. En l'[[an VII]], il servit dans l'« armée royale de [[Normandie]] », fut dénoncé à la police, poursuivi, et dut se cacher jusqu'en [[1804]]. Il se remit à conspirer et se trouva compromis dans l'affaire de la tentative de débarquement de [[Georges Cadoudal|Cadoudal]] et [[Jean-Charles Pichegru|Pichegru]] sur la côte de [[Biville]]. Prévenu d'avoir favorisé l'entreprise des conjurés, il fut poursuivi mais acquitté faute de preuves.


Sitôt ses études terminées, tout jeune encore, il entre dans les complots royalistes qui se tramèrent vers la fin de la période révolutionnaire. En l'[[an VII]], il sert dans l'« armée royale de [[Normandie]] », fut dénoncé à la police, poursuivi, et doit se cacher jusqu'en [[1804]].
Il parut se rallier avec enthousiasme à l'[[Premier Empire|Empire]] et fut créé [[Noblesse d'Empire|baron de l'Empire]] (novembre [[1805]]) et nommé maire de sa ville natale de Neufchâtel (aujourd'hui [[Neufchâtel-en-Bray]]). Mais il ne tarda pas à renouer avec son inclination [[légitimisme|légitimiste]]. Empressé à saluer [[Louis XVIII de France|Louis XVIII]] à la tête d'une délégation neufchâteloise, commandant de la [[garde nationale (1789)|garde nationale]] après [[Bataille de Waterloo|Waterloo]], conseiller général de la [[Seine-Maritime|Seine-Inférieure]], il fut élu député par le grand collège de ce département le [[22 août]] [[1815]]<ref>122 voix sur 197 votants et 248 inscrits</ref>. Il avait précédemment échoué, le [[10 mai]], comme candidat à la chambre des [[Cent-Jours]] dans l'arrondissement de Neufchâtel-en-Bray<ref>32 voix contre 54 à M. Rigoult, élu</ref>.


Il se remet à conspirer et se trouva compromis dans l'affaire de la tentative de débarquement de [[Georges Cadoudal|Cadoudal]] et [[Jean-Charles Pichegru|Pichegru]] sur la côte de [[Biville]]. Prévenu d'avoir favorisé l'entreprise des conjurés, il est poursuivi puis acquitté faute de preuves.
Dans la [[Chambre introuvable]], le baron d'Haussez fit partie de la majorité ministérielle. Le [[6 décembre]], il s'opposa à la proposition [[Jean-Guillaume Hyde de Neuville|Hyde de Neuville]] tendant à faire juger par une commission parlementaire les individus exceptés de la loi d'amnistie. Il défendit l'institution du jury et combattit l'idée de rendre au clergé le droit exclusif d'enregistrement des actes de l'état civil.


Rallié à l'[[Premier Empire|Empire]], il est nommé en 1805 maire de sa ville natale de Neufchâtel<ref>{{Article|auteur1=J-B Mathon|titre=Sur M. le baron d'Haussez|périodique=Annuaire des cinq départements de l'ancienne Normandie|date=1855|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54532533/f657.item}}</ref> (aujourd'hui [[Neufchâtel-en-Bray]]). Il est créé [[Noblesse d'Empire|baron de l'Empire]] par décret impérial du 2 janvier 1814<ref>{{Ouvrage|auteur1=Vicomte Albert Révérend|titre=Armorial du premier empire, tome 3|passage=99-100|lieu=Paris|éditeur=Librairie Honoré Champion|date=rééd 1974}}</ref>.
Après la dissolution de la Chambre, à laquelle il applaudit, il ne fut pas réélu député et fut nommé [[Liste des préfets des Landes|préfet des Landes]] ([[28 mai]] [[1817]]) puis [[Liste des préfets du Gard|préfet du Gard]] ([[19 mars]]<ref>ou [[3 février]] ?</ref> [[1819]]) et [[Liste des préfets de l'Isère|préfet de l'Isère]] ([[1820]]). Ce fut sous son administration qu'éclatèrent les troubles de [[Grenoble]] ([[1821]]), à la suite de la révolution du [[Piémont]]. Le [[François Joseph Pamphile de Lacroix|général Pamphile de Lacroix]], qui commandait la division, mit le département en [[état de siège]] contre l'avis du baron d'Haussez, qui en appela au gouvernement et obtint le retrait de cette mesure. Il n'en prit pas moins une part personnelle des plus actives à la répression sanglante qui étouffa les troubles.


Mais il ne tarde pas à renouer avec son inclination [[légitimisme|légitimiste]]. Empressé à saluer [[Louis XVIII de France|Louis XVIII]] à la tête d'une délégation neufchâteloise, commandant de la [[garde nationale (1789)|garde nationale]] après [[Bataille de Waterloo|Waterloo]], et conseiller général de la [[Seine-Maritime|Seine-Inférieure]], il est élu député par le grand collège de ce département le [[22 août]] [[1815]]<ref>122 voix sur 197 votants et 248 inscrits</ref>. Il avait précédemment échoué, le [[10 mai]], comme candidat à la chambre des [[Cent-Jours]] dans l'arrondissement de Neufchâtel-en-Bray<ref>32 voix contre 54 à M. Rigoult, élu</ref>.
[[Liste des préfets de la Gironde|Préfet de la Gironde]] ([[7 avril]] [[1824]]), [[Conseiller d'État (France)|Conseiller d'État]] et officier de la [[Légion d'honneur]], il reparut à la Chambre des députés le [[17 novembre]] [[1827]], élu par le {{2e|arrondissement}} électoral des [[Landes (département)|Landes]] ([[Dax]])<ref>111 voix sur 157 votants et 230 inscrits</ref>. Il siégea dans la majorité, mais lorsque [[Charles X de France|Charles X]] se sépara du [[Jean-Baptiste Sylvère Gay, vicomte de Martignac|vicomte de Martignac]] pour appeler le [[Jules de Polignac (1780-1847)|prince de Polignac]] à former un nouveau ministère, le baron d'Haussez accepta, le [[23 août]] [[1829]], le [[Liste des ministres français de la Marine et des Colonies|portefeuille de la Marine]] en remplacement du [[Henri de Rigny|vice-amiral de Rigny]].


=== Député et préfet ===
Il signala son passage au gouvernement par le rôle important qu'il joua dans la préparation et la conduite de l'[[Conquête de l'Algérie par la France|expédition d'Alger]]. Avec ses collègues [[Louis Auguste Victor de Ghaisne de Bourmont|Bourmont]], [[Jean de Courvoisier|Courvoisier]] et [[Martial de Guernon-Ranville|Guernon-Ranville]], il contribua à faire révoquer le traité d'abord conclu avec les envoyés du [[pacha (titre)|pacha]] d'[[Égypte]], [[Méhémet Ali]], en vertu duquel ce dernier était chargé de courir sus aux pirates d'[[Afrique]] et de venger le coup d'éventail donné par le [[dey d'Alger]] au consul de France. Dès qu'il eut été décidé que la France s'armerait elle-même pour sa propre querelle, l'Angleterre demanda vainement des explications, se plaignit et recourut même à la menace. La France lui fit connaître que le roi ne déposerait les armes qu'après avoir atteint le double but qu'il s'était proposé, à savoir le redressement des griefs, cause immédiate des hostilités, et, en second lieu, le triomphe des intérêts communs à toute la [[chrétienté]]. Cette attitude irrita profondément l'Angleterre. À [[Paris]], l'ambassadeur d'Angleterre, sir [[Charles Stuart (1er baron Stuart de Rothesay)|Charles Stuart]], essaya d'intimider le baron d'Haussez dans des entretiens semi-diplomatiques. Mais le ministre de la Marine repoussa ces démarches et l'on dit même que, dans la conversation, irrité du ton tranchant de l'ambassadeur, il lui déclara : « Si vous désirez une réponse diplomatique, M. le président du conseil vous la fera. Pour moi, je vous dirai, sauf le langage officiel, que nous nous f*** de vous ! »<ref>cité par le ''Dictionnaire des parlementaires français''</ref>.
Dans la [[Chambre introuvable]], le baron d'Haussez fait partie de la majorité ministérielle.


Le [[6 décembre]] 1815, il s'oppose à la proposition [[Jean-Guillaume Hyde de Neuville|Hyde de Neuville]] tendant à faire juger par une commission parlementaire les individus exceptés de la loi d'amnistie. Il défend l'institution du jury et combat l'idée de rendre au clergé le droit exclusif d'enregistrement des actes de l'état civil.
Le baron d'Haussez fit poursuivre avec ardeur les préparatifs de l'effort de guerre. Dans tous les ports du royaume, il doubla la tâche des ouvriers ainsi que leur salaire et affréta en moins de trois mois cent bâtiments de guerre et quatre cents transports. La plupart des amiraux déclaraient pourtant le débarquement impossible, mais ils n'entamèrent pas la résolution du ministre, qui, fort de l'opinion de deux [[capitaine de vaisseau (France)|capitaines de vaisseau]] employés au blocus d'Alger, Gay de Taradel et [[Abel Aubert Du Petit-Thouars|Dupetit-Thouars]], passa outre, déchira la nomination de l'[[Albin Roussin|amiral Roussin]] au commandement de la flotte, et en confia le commandement à l'[[Guy-Victor Duperré|amiral Duperré]], alors [[préfet maritime]] à [[Brest]].


Après la dissolution de la Chambre, à laquelle il applaudit, en septembre 1816, il n'est pas réélu député.
Le baron d'Haussez signa les [[ordonnances de Saint-Cloud]] du [[25 juillet]] [[1830]], non sans avoir présenté quelques observations de forme. Le [[28 juillet|28]], il parut, dit-on, dans les rangs des troupes royales. Quand la victoire fut acquise à l'insurrection, il se rendit à [[Château de Saint-Cloud|Saint-Cloud]] auprès de [[Charles X de France|Charles X]], puis gagna [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]] et, de là, l'[[Angleterre]].


En 1817, il laisse la mairie de Neufchâtel au [[Henri Louis Martin de Villers|baron de Villers]].
Impliqué dans le [[procès des ministres de Charles X|procès des ministres]], il fut condamné par [[contumace]], le [[11 avril]] [[1831]], à la détention perpétuelle. Il passa son temps d'exil à visiter l'[[Italie]], la [[Suisse]], l'[[Allemagne]], l'[[Europe centrale]] ([[Hongrie]], [[Transylvanie]]), et rentra en France à la faveur de l'[[amnistie]] de [[1839]], et fixa sa résidence dans le département de la Seine-Inférieure. Il renonça à la politique et mourut en [[1854]] au château de [[Saint-Saëns (Seine-Maritime)|Saint-Saëns]].


Il débute alors une carrière dans l'administration préfectorale en étant nommé [[Liste des préfets des Landes|préfet des Landes]] ([[28 mai]] [[1817]]) puis [[Liste des préfets du Gard|préfet du Gard]] ([[19 mars]]<ref>ou [[3 février]] ?</ref> [[1819]]) et [[Liste des préfets de l'Isère|préfet de l'Isère]] ([[1820]]).
Gendre de Charles Denis Hippolyte Patry des Hallais, conseiller du roi, auditeur à la Cour des aides de Normandie, il est le beau-père de [[Joseph Michel de Saint-Albin]].

C'est pendant son administration qu'éclatent les troubles de [[Grenoble]] ([[1821]]), à la suite de la [[Mouvements insurrectionnels de 1820-1821|révolution du Piémont]]. Le [[François Joseph Pamphile de Lacroix|général Pamphile de Lacroix]], commandant la division, met le département en [[état de siège]] contre l'avis du baron d'Haussez, qui en appelle au gouvernement et obtient le retrait de cette mesure. Il n'en prend pas moins une part active à la répression qui étouffe les troubles.

Il est nommé [[Liste des préfets de la Gironde|Préfet de la Gironde]] ([[7 avril]] [[1824]]).

Fait maître des requêtes au [[Conseil d'État (France)|Conseil d'Etat]] en 1820, il est nommé en 1826 [[Conseiller d'État (France)|Conseiller d'État]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=René Bargeton, Pierre Bougard, Bernard Le Clère, Pierre-François Pinaud|titre=Les Préfets du 11 ventôse an VIII au 4 septembre 1870|passage=191-192|lieu=Paris|éditeur=Archives nationales|date=1981|pages totales=423|isbn=2-86000-064-X}}</ref>.

Il reçoit le titre de baron héréditaire sur institution d'un [[majorat]] assis sur la terre d'[[Haussez]], suivant des lettres patentes du 26 avril 1827<ref>{{Ouvrage|auteur1=Vicomte Albert Révérend|titre=Titres anoblissements et pairies de la Restauration 1814-1830, tome 4|passage=299|lieu=Paris|éditeur=Librairie Honoré Champion|date=1904|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11720993/f311.item.texteImage|consulté le=27/05/2022}}</ref>.

Il reparaît à la Chambre des députés le [[17 novembre]] [[1827]], élu par le {{2e|arrondissement}} électoral des [[Landes (département)|Landes]] ([[Dax]])<ref>111 voix sur 157 votants et 230 inscrits</ref>. Il siège dans la majorité, mais lorsque [[Charles X de France|Charles X]] se sépare du [[Jean-Baptiste Sylvère Gay, vicomte de Martignac|vicomte de Martignac]] pour appeler le [[Jules de Polignac (1780-1847)|prince de Polignac]] à former un nouveau ministère, le baron d'Haussez accepte, le [[23 août]] [[1829]], le [[Liste des ministres français de la Marine et des Colonies|portefeuille de la Marine]] en remplacement du [[Henri de Rigny|vice-amiral de Rigny]].

=== Ministre de la Marine ===
[[Fichier:Charles Lemercier de Longpré - 1778 - 1854.jpg|vignette|gauche|redresse|Charles Lemercier de Longpré portraituré par [[Alfred d'Orsay]].]]
Il signale son passage au gouvernement par le rôle important qu'il joue dans la préparation et la conduite de l'[[Conquête de l'Algérie par la France|expédition d'Alger]]. Avec ses collègues [[Louis Auguste Victor de Ghaisne de Bourmont|Bourmont]], [[Jean de Courvoisier|Courvoisier]] et [[Martial de Guernon-Ranville|Guernon-Ranville]], il contribue à faire révoquer le traité d'abord conclu avec les envoyés du [[pacha (titre)|pacha]] d'[[Égypte]], [[Méhémet Ali]], en vertu duquel ce dernier était chargé de courir sus aux pirates d'[[Afrique]], et de venger le coup d'éventail donné par le [[dey d'Alger]] au consul de France [[Pierre Deval (consul)|Pierre Deval]].

Dès qu'il eut été décidé que la France s'armerait elle-même pour sa propre querelle, l'Angleterre demanda des explications, se plaignit et recourut même à la menace. La France lui fit connaître que le Roi ne déposerait les armes qu'après avoir atteint le double but qu'il s'était proposé, à savoir le redressement des griefs avec le [[Dey d'Alger]], cause immédiate des hostilités, et, en second lieu, le triomphe des intérêts communs à toute la [[chrétienté]]. Cette attitude irrita profondément l'Angleterre. À [[Paris]], l'ambassadeur d'Angleterre, sir [[Charles Stuart (1er baron Stuart de Rothesay)|Charles Stuart]], essaya d'intimider le baron d'Haussez dans des entretiens semi-diplomatiques. Mais le ministre de la Marine repoussa ces démarches et l'on dit même que, dans la conversation, irrité du ton tranchant de l'ambassadeur, il lui déclara : « Si vous désirez une réponse diplomatique, M. le président du conseil vous la fera. Pour moi, je vous dirai, sauf le langage officiel, que nous nous f*** de vous ! »<ref>cité par le ''Dictionnaire des parlementaires français''</ref>.

Le baron d'Haussez fait poursuivre avec ardeur les préparatifs de l'effort de guerre. Dans tous les ports du royaume, il double la tâche des ouvriers ainsi que leur salaire et affrète en moins de trois mois cent bâtiments de guerre et quatre cents de transport. La plupart des amiraux déclaraient pourtant le débarquement impossible, mais ils n'entament pas la résolution du ministre, qui, fort de l'opinion de deux [[capitaine de vaisseau (France)|capitaines de vaisseau]] employés au blocus d'Alger, Gay de Taradel et [[Abel Aubert Du Petit-Thouars|Dupetit-Thouars]], passe outre, déchire la nomination de l'[[Albin Roussin|amiral Roussin]] au commandement de la flotte, et en confie le commandement à l'[[Guy-Victor Duperré|amiral Duperré]], alors [[préfet maritime]] à [[Brest]]. Son activité contribue à faire de l'[[Expédition d'Alger (1830)|expédition d'Alger]] un succès.

Le 25 juillet 1830, le baron d'Haussez signe les [[ordonnances de Saint-Cloud]], non sans avoir présenté quelques observations de forme.

Le [[28 juillet|28]], il paraît, dit-on, dans les rangs des troupes royales. Quand la victoire fut acquise à l'insurrection, il se rend à [[Château de Saint-Cloud|Saint-Cloud]] auprès de [[Charles X de France|Charles X]], puis, via [[Saint-Saëns (Seine-Maritime)|Saint-Saëns]], gagne [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]] et, de là, l'[[Angleterre]].

=== Exil et retraite ===
Impliqué dans le [[procès des ministres de Charles X|procès des ministres]], il est condamné par [[contumace]], le [[11 avril]] [[1831]], à la détention perpétuelle. Il passe son temps d'exil à visiter l'[[Italie]], la [[Suisse]], l'[[Allemagne]], l'[[Europe centrale]] ([[Hongrie]], [[Grand-duché de Transylvanie|Transylvanie]]), et rentre en France à la faveur de l'[[amnistie]] de [[1839]].

Il fixe sa résidence dans le département de la Seine-Inférieure. Ayant renoncé à la politique, il publie des récits de ses voyages.

Il meurt en [[1854]] au château de [[Saint-Saëns (Seine-Maritime)|Saint-Saëns]], aujourd'hui [[golf de Saint-Saëns]], et est inhumé dans la chapelle familiale du cimetière de Les [[Ventes-Saint-Rémy|Ventes Saint Rémy]]<ref>{{Lien web |auteur=Philippe Landru |titre=Ventes-Saint-Rémy (76) : cimetière |url=https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article4443 |site=landrucimetieres.fr |date=17/07/2015 |consulté le=27/05/2022}}</ref>.

=== Distinction ===
* {{déco|OLH}} (à dater du 22 août 1824)<ref>{{Lien web |titre=Lemercher baron d'Haussez Charles |url=https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/228946 |site=leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr |consulté le=27/05/2022}}</ref>

=== Hommage ===

* Une rue de sa ville natale, dont il fut maire, [[Neufchâtel-en-Bray|Neufchâtel en Bray]], porte son nom.

=== Mariage et descendance ===
Il épouse à Neufchâtel en Bray le 3 octobre 1796 (12 vendémiaire an V) Rose Catherine Emilie Patry des Hallais ([[Neufchâtel-en-Bray|Neufchâtel en Bray]], 5 février 1782 - [[Saint-Saëns (Seine-Maritime)|Saint Saëns]], 30 novembre 1866) fille de Charles Denis Hippolyte Patry des Hallais, conseiller du roi, auditeur en la [[Chambre des comptes de Normandie|Chambre des Comptes de Normandie]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Comte d'Arundel de Condé|titre=Les Anoblis par charge en Haute-Normandie de 1670 à 1790|passage=340|lieu=Paris|éditeur=Patrice du Puy|date=2006|pages totales=413|isbn=2-908003-31-7}}</ref>, et de Emilie Félicité Adélaïde Estard de Tourneville. Tous deux ont uniquement une fille, décédée avant eux :

* Ernestine Le Mercher de Longpré (Neufchâtel en Bray, 26 juillet 1798 - [[Saint-Saëns (Seine-Maritime)|Saint Saëns]], 17 août 1850), mariée à [[Neufchâtel-en-Bray|Neufchâtel en Bray]] le 3 mars 1819 avec [[Joseph Michel de Saint-Albin]], baron Michel de Saint Albin en 1830, député de la Moselle de 1827 à 1830 (1784-1858), dont postérité..


== Publications ==
== Publications ==
Le baron d'Haussez a publié plusieurs écrits sur la politique et l'administration ainsi que des récits de voyage durant son exil :
Le baron d'Haussez a publié plusieurs écrits sur la politique et l'administration ainsi que des récits de voyage durant son exil<ref>{{Ouvrage|auteur1=H. Tribout de Morembert|titre=Dictionnaire de Biographie française, tome 17|passage=col 731-732|lieu=Paris|éditeur=Librairie Letouzey et Ané|date=1989|isbn=2-7063-0155-4}}</ref> :
* ''Réflexions d'un ami du roi, par M. ***, ancien député'' ([[1816]])
* ''Réflexions d'un ami du roi, par M. ***, ancien député'' ([[1816]])
* ''Un mot à [[François-René de Chateaubriand|M. de Chateaubriand]]'' ([[1817]])
* ''Un mot à [[François-René de Chateaubriand|M. de Chateaubriand]]'' ([[1817]])
* ''Considérations sur l'agriculture et l'industrie dans les Landes'' (1817)
* ''Considérations sur l'agriculture et l'industrie dans les Landes'', 110 p. (1817) {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=Bd3Zzi8ACwwC&pg=PP3#v=onepage&q&f=false}}
* ''Des routes et des canaux'' ([[1828]])
* ''Des routes et des canaux'' ([[1828]]) ;
* ''Souvenirs pour servir à la statistique du département de l'Isère'', 1828, Bordeaux, imprimerie de Lanefranque, III-166 pages ;
* ''Philosophie de l'exil'' ([[1832]])
* ''Philosophie de l'exil'' ([[1832]])
* ''La Grande Bretagne en 1833''. 2 vol. (1833)
* ''La Grande Bretagne en 1833''. 2 vol. in 8°, Paris, A. Pinard, XXIV-331 & 351 p. (1833) ;
* ''Voyage d'un exilé. De Londres à Naples et en Sicile''. 2 vol. (1835)
* ''Voyage d'un exilé. De Londres à Naples et en Sicile,'' 1835, Paris, Allardin, 2 volumes, 447-422 pages ;
* ''Alpes et Danube. Voyage en Suisse, Styrie, Hongrie et Transylvanie''. 2 vol. (1837) (<small>[https://books.google.fr/books?id=95dWAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false lire en ligne : vol. 1]</small> ; <small>[https://books.google.fr/books?id=EnNYAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false vol. 2]</small>)
* ''Alpes et Danube. Voyage en Suisse, Styrie, Hongrie et Transylvanie''. 2 vol. (1837) (<small>[https://books.google.fr/books?id=95dWAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false lire en ligne : vol. 1]</small> ; <small>[https://books.google.fr/books?id=EnNYAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false vol. 2]</small>)
* ''Moi'' (1854)
* ''Moi'' (1854)
* ''Mémoires du baron d'Haussez, dernier ministre de la marine sous la Restauration'', publiés par son arrière-petite-fille la duchesse d'Almazan - Introduction et notes par le comte de Circourt et le comte de Puymaigre, 2 Tomes, Paris, Calmann Lévy éditeur, 1896-1897 (Disponible sur [https://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&collapsing=disabled&query=dc.relation%20all%20%22cb34020938h%22 Gallica])
* ''Mémoires du baron d'Haussez, dernier ministre de la marine sous la Restauration'', publiés par son arrière-petite-fille la duchesse d'Almazan - Introduction et notes par le comte de Circourt et le comte de Puymaigre, 2 Tomes, Paris, Calmann Lévy éditeur, 1896-1897 (consultable sur [https://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&collapsing=disabled&query=dc.relation%20all%20%22cb34020938h%22 Gallica])


== Références ==
== Annexes ==
=== Source ===
=== Sources ===
* {{DicoParlement}}
* {{DicoParlement}}
* {{Base Sycomore|12055|Charles Lemercher de Longpré d'Haussez}}
* {{Base Sycomore|12055|Charles Lemercher de Longpré d'Haussez}}
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<references />
<references />


== Liens externes ==
=== Article connexe ===
* [[Golf de Saint-Saëns|Château de Saint-Saëns]]
* {{autorité}}
* {{Bases vie publique}}


=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Bases}}
* {{Dictionnaires}}
* [https://francearchives.fr/fr/facomponent/0be855967723bad9472820fe1644b289892e3084 Archives nationales : Charles Le Mercher de Longpré d'Haussez]
{{Début dynastie}}
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{{CLEDETRI:Lemercier de Longpre}}
[[Catégorie:Ministre de la Marine et des Colonies]]
[[Catégorie:Ministre de la Marine et des Colonies]]
[[Catégorie:Député de la Restauration]]
[[Catégorie:Député de la Restauration]]
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[[Catégorie:Baron de l'Empire]]
[[Catégorie:Baron de l'Empire]]
[[Catégorie:Auteur de récits de voyage]]
[[Catégorie:Auteur de récits de voyage]]
[[Catégorie:Officier de la Légion d'honneur]]
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Charles Lemercier de Longpré, ou Charles Le Mercher de Longpré, baron d'Haussez, né à Neufchâtel-en-Bray (Normandie) le et mort à Saint-Saëns (Seine-Inférieure) le , est un homme politique français, baron de l'Empire, député sous la Restauration, ministre de la Marine à la fin du règne de Charles X.

Issu d'une famille de magistrats attachée à l'Ancien Régime, le baron d'Haussez est le fils de Charles Étienne Le Mercher de Longpré, écuyer, seigneur d'Haussez, conseiller du roi, assesseur au bailliage de Neufchâtel, maître des requêtes à la Cour des comptes, aides et finances de Normandie (reçu en 1783), et d'Anne Louise Bézuel[2].

Sitôt ses études terminées, tout jeune encore, il entre dans les complots royalistes qui se tramèrent vers la fin de la période révolutionnaire. En l'an VII, il sert dans l'« armée royale de Normandie », fut dénoncé à la police, poursuivi, et doit se cacher jusqu'en 1804.

Il se remet à conspirer et se trouva compromis dans l'affaire de la tentative de débarquement de Cadoudal et Pichegru sur la côte de Biville. Prévenu d'avoir favorisé l'entreprise des conjurés, il est poursuivi puis acquitté faute de preuves.

Rallié à l'Empire, il est nommé en 1805 maire de sa ville natale de Neufchâtel[3] (aujourd'hui Neufchâtel-en-Bray). Il est créé baron de l'Empire par décret impérial du 2 janvier 1814[4].

Mais il ne tarde pas à renouer avec son inclination légitimiste. Empressé à saluer Louis XVIII à la tête d'une délégation neufchâteloise, commandant de la garde nationale après Waterloo, et conseiller général de la Seine-Inférieure, il est élu député par le grand collège de ce département le 22 août 1815[5]. Il avait précédemment échoué, le 10 mai, comme candidat à la chambre des Cent-Jours dans l'arrondissement de Neufchâtel-en-Bray[6].

Député et préfet

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Dans la Chambre introuvable, le baron d'Haussez fait partie de la majorité ministérielle.

Le 6 décembre 1815, il s'oppose à la proposition Hyde de Neuville tendant à faire juger par une commission parlementaire les individus exceptés de la loi d'amnistie. Il défend l'institution du jury et combat l'idée de rendre au clergé le droit exclusif d'enregistrement des actes de l'état civil.

Après la dissolution de la Chambre, à laquelle il applaudit, en septembre 1816, il n'est pas réélu député.

En 1817, il laisse la mairie de Neufchâtel au baron de Villers.

Il débute alors une carrière dans l'administration préfectorale en étant nommé préfet des Landes (28 mai 1817) puis préfet du Gard (19 mars[7] 1819) et préfet de l'Isère (1820).

C'est pendant son administration qu'éclatent les troubles de Grenoble (1821), à la suite de la révolution du Piémont. Le général Pamphile de Lacroix, commandant la division, met le département en état de siège contre l'avis du baron d'Haussez, qui en appelle au gouvernement et obtient le retrait de cette mesure. Il n'en prend pas moins une part active à la répression qui étouffe les troubles.

Il est nommé Préfet de la Gironde (7 avril 1824).

Fait maître des requêtes au Conseil d'Etat en 1820, il est nommé en 1826 Conseiller d'État[8].

Il reçoit le titre de baron héréditaire sur institution d'un majorat assis sur la terre d'Haussez, suivant des lettres patentes du 26 avril 1827[9].

Il reparaît à la Chambre des députés le 17 novembre 1827, élu par le 2e arrondissement électoral des Landes (Dax)[10]. Il siège dans la majorité, mais lorsque Charles X se sépare du vicomte de Martignac pour appeler le prince de Polignac à former un nouveau ministère, le baron d'Haussez accepte, le 23 août 1829, le portefeuille de la Marine en remplacement du vice-amiral de Rigny.

Ministre de la Marine

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Charles Lemercier de Longpré portraituré par Alfred d'Orsay.

Il signale son passage au gouvernement par le rôle important qu'il joue dans la préparation et la conduite de l'expédition d'Alger. Avec ses collègues Bourmont, Courvoisier et Guernon-Ranville, il contribue à faire révoquer le traité d'abord conclu avec les envoyés du pacha d'Égypte, Méhémet Ali, en vertu duquel ce dernier était chargé de courir sus aux pirates d'Afrique, et de venger le coup d'éventail donné par le dey d'Alger au consul de France Pierre Deval.

Dès qu'il eut été décidé que la France s'armerait elle-même pour sa propre querelle, l'Angleterre demanda des explications, se plaignit et recourut même à la menace. La France lui fit connaître que le Roi ne déposerait les armes qu'après avoir atteint le double but qu'il s'était proposé, à savoir le redressement des griefs avec le Dey d'Alger, cause immédiate des hostilités, et, en second lieu, le triomphe des intérêts communs à toute la chrétienté. Cette attitude irrita profondément l'Angleterre. À Paris, l'ambassadeur d'Angleterre, sir Charles Stuart, essaya d'intimider le baron d'Haussez dans des entretiens semi-diplomatiques. Mais le ministre de la Marine repoussa ces démarches et l'on dit même que, dans la conversation, irrité du ton tranchant de l'ambassadeur, il lui déclara : « Si vous désirez une réponse diplomatique, M. le président du conseil vous la fera. Pour moi, je vous dirai, sauf le langage officiel, que nous nous f*** de vous ! »[11].

Le baron d'Haussez fait poursuivre avec ardeur les préparatifs de l'effort de guerre. Dans tous les ports du royaume, il double la tâche des ouvriers ainsi que leur salaire et affrète en moins de trois mois cent bâtiments de guerre et quatre cents de transport. La plupart des amiraux déclaraient pourtant le débarquement impossible, mais ils n'entament pas la résolution du ministre, qui, fort de l'opinion de deux capitaines de vaisseau employés au blocus d'Alger, Gay de Taradel et Dupetit-Thouars, passe outre, déchire la nomination de l'amiral Roussin au commandement de la flotte, et en confie le commandement à l'amiral Duperré, alors préfet maritime à Brest. Son activité contribue à faire de l'expédition d'Alger un succès.

Le 25 juillet 1830, le baron d'Haussez signe les ordonnances de Saint-Cloud, non sans avoir présenté quelques observations de forme.

Le 28, il paraît, dit-on, dans les rangs des troupes royales. Quand la victoire fut acquise à l'insurrection, il se rend à Saint-Cloud auprès de Charles X, puis, via Saint-Saëns, gagne Dieppe et, de là, l'Angleterre.

Exil et retraite

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Impliqué dans le procès des ministres, il est condamné par contumace, le 11 avril 1831, à la détention perpétuelle. Il passe son temps d'exil à visiter l'Italie, la Suisse, l'Allemagne, l'Europe centrale (Hongrie, Transylvanie), et rentre en France à la faveur de l'amnistie de 1839.

Il fixe sa résidence dans le département de la Seine-Inférieure. Ayant renoncé à la politique, il publie des récits de ses voyages.

Il meurt en 1854 au château de Saint-Saëns, aujourd'hui golf de Saint-Saëns, et est inhumé dans la chapelle familiale du cimetière de Les Ventes Saint Rémy[12].

Distinction

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Mariage et descendance

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Il épouse à Neufchâtel en Bray le 3 octobre 1796 (12 vendémiaire an V) Rose Catherine Emilie Patry des Hallais (Neufchâtel en Bray, 5 février 1782 - Saint Saëns, 30 novembre 1866) fille de Charles Denis Hippolyte Patry des Hallais, conseiller du roi, auditeur en la Chambre des Comptes de Normandie[14], et de Emilie Félicité Adélaïde Estard de Tourneville. Tous deux ont uniquement une fille, décédée avant eux :

Publications

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Le baron d'Haussez a publié plusieurs écrits sur la politique et l'administration ainsi que des récits de voyage durant son exil[15] :

  • Réflexions d'un ami du roi, par M. ***, ancien député (1816)
  • Un mot à M. de Chateaubriand (1817)
  • Considérations sur l'agriculture et l'industrie dans les Landes, 110 p. (1817) [lire en ligne]
  • Des routes et des canaux (1828) ;
  • Souvenirs pour servir à la statistique du département de l'Isère, 1828, Bordeaux, imprimerie de Lanefranque, III-166 pages ;
  • Philosophie de l'exil (1832)
  • La Grande Bretagne en 1833. 2 vol. in 8°, Paris, A. Pinard, XXIV-331 & 351 p. (1833) ;
  • Voyage d'un exilé. De Londres à Naples et en Sicile, 1835, Paris, Allardin, 2 volumes, 447-422 pages ;
  • Alpes et Danube. Voyage en Suisse, Styrie, Hongrie et Transylvanie. 2 vol. (1837) (lire en ligne : vol. 1 ; vol. 2)
  • Moi (1854)
  • Mémoires du baron d'Haussez, dernier ministre de la marine sous la Restauration, publiés par son arrière-petite-fille la duchesse d'Almazan - Introduction et notes par le comte de Circourt et le comte de Puymaigre, 2 Tomes, Paris, Calmann Lévy éditeur, 1896-1897 (consultable sur Gallica)
  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001513/d_732 » (consulté le )
  2. Comte d'Arundel de Condé, Les anoblis par charge en Haute-Normandie de 1670 à 1790, Paris, Patrice du Puy, , 413 p. (ISBN 2-908003-31-7), p. 252
  3. J-B Mathon, « Sur M. le baron d'Haussez », Annuaire des cinq départements de l'ancienne Normandie,‎ (lire en ligne)
  4. Vicomte Albert Révérend, Armorial du premier empire, tome 3, Paris, Librairie Honoré Champion, rééd 1974, p. 99-100
  5. 122 voix sur 197 votants et 248 inscrits
  6. 32 voix contre 54 à M. Rigoult, élu
  7. ou 3 février ?
  8. René Bargeton, Pierre Bougard, Bernard Le Clère, Pierre-François Pinaud, Les Préfets du 11 ventôse an VIII au 4 septembre 1870, Paris, Archives nationales, , 423 p. (ISBN 2-86000-064-X), p. 191-192
  9. Vicomte Albert Révérend, Titres anoblissements et pairies de la Restauration 1814-1830, tome 4, Paris, Librairie Honoré Champion, (lire en ligne), p. 299
  10. 111 voix sur 157 votants et 230 inscrits
  11. cité par le Dictionnaire des parlementaires français
  12. Philippe Landru, « Ventes-Saint-Rémy (76) : cimetière », sur landrucimetieres.fr, (consulté le )
  13. « Lemercher baron d'Haussez Charles », sur leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  14. Comte d'Arundel de Condé, Les Anoblis par charge en Haute-Normandie de 1670 à 1790, Paris, Patrice du Puy, , 413 p. (ISBN 2-908003-31-7), p. 340
  15. H. Tribout de Morembert, Dictionnaire de Biographie française, tome 17, Paris, Librairie Letouzey et Ané, (ISBN 2-7063-0155-4), col 731-732

Article connexe

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Liens externes

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