Aller au contenu

« Kh-55 » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Pniquet (discuter | contributions)
→‎Stock ukrainien et transactions douteuses : Correction orthographique : ajout trait d'union.
Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile Modification sur mobile avancée
Pniquet (discuter | contributions)
→‎Versions : Mise à jour date.
Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile Modification sur mobile avancée
 
(22 versions intermédiaires par 8 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Voir homonymes|AS-15}}
{{Infobox_Missile|
{{Infobox_Missile|
|nom = Kh-55 <small>(et dérivés)</small><br><small>(OTAN : AS-15 {{citation|Kent}})</small>
|nom = Kh-55 <small>(et dérivés)</small><br><small>(OTAN : AS-15 {{citation|Kent}})</small>
|image = H-55 AS-15 Kent 2008 G1.jpg
|image = H-55 AS-15 Kent 2008 G1.jpg
|légende = Un Kh-55 au musée de la force aérienne ukrainienne.
|légende = Un Kh-55 au [[musée de la Force aérienne ukrainienne]].
|fonction = [[Missile de croisière]] stratégique aéroporté<br/>à très longue portée
|fonction = [[Missile de croisière]] stratégique aéroporté<br/>à très longue portée
|constructeur = {{drapeau|URSS}} MKB Raduga
|constructeur = {{drapeau|URSS}} MKB Raduga
|coût =
|coût =
|déploiement = [[1983]] - auj.
|déploiement = [[1983]] - auj.
|moteur = [[Turboréacteur#Turboréacteur « double flux »|turbofan]] de {{unité|400|kg<sub>p</sub>}}<ref name="FAS" >{{lien web |url=http://fas.org/nuke/guide/russia/bomber/as-15.htm |titre=Kh-55 Granat / AS-15 Kent / SS-N-21 Sampson / SSC-4 Slingshot |langue=en |auteur=John Pike, Charles Vick, Mirko Jacubowski & Patrick Garrett |éditeur=FAS.org (Federation of American Scientists) |date=8 août 2000 |consulté le=3 août 2014}}.</ref>
|moteur = [[Turboréacteur#Turboréacteur « double flux »|turbosoufflante (turbofan)]] de {{unité|400|kg<sub>p</sub>}}<ref name="FAS" >{{lien web |url=http://fas.org/nuke/guide/russia/bomber/as-15.htm |titre=Kh-55 Granat / AS-15 Kent / SS-N-21 Sampson / SSC-4 Slingshot |langue=en |auteur=John Pike, Charles Vick, Mirko Jacubowski & Patrick Garrett |éditeur=FAS.org (Federation of American Scientists) |date=8 août 2000 |consulté le=3 août 2014}}.</ref>
|masseaulancement= Kh-55SM : {{unité|1700|kg}}<ref name="FAS" /><br/>Kh-65SE : {{unité|1250|kg}}<ref name="FAS" /><br/>Kh-101 : {{unité|2400|kg}}
|masseaulancement = Kh-55SM : {{unité|1700|kg}}<ref name="FAS" /><br/>Kh-65SE : {{unité|1250|kg}}<ref name="FAS" /><br/>Kh-101 : {{unité|2400|kg}}
|longueur = Kh-55SM : {{unité|8.09|m}}<ref name="FAS" />{{,}}<ref name="WorldWeaponRu" >{{lien web |url=http://worldweapon.ru/sam/x55.php |titre=Стратегическая крылатая ракета Х-55 |langue=ru |éditeur=worldweapon.ru |consulté le=7 août 2014}}.</ref><br/>Kh-65SE : {{unité|6.04|m}}<ref name="FAS" /><br/>Kh-101 : {{unité|7.45|m}}
|longueur = Kh-55SM : {{unité|8.09|m}}<ref name="FAS" />{{,}}<ref name="WorldWeaponRu" >{{lien web |url=http://worldweapon.ru/sam/x55.php |titre=Стратегическая крылатая ракета Х-55 |langue=ru |éditeur=worldweapon.ru |consulté le=7 août 2014}}.</ref><br/>Kh-65SE : {{unité|6.04|m}}<ref name="FAS" /><br/>Kh-101 : {{unité|7.45|m}}
|diamètre = Kh-55/Kh-55SM : {{unité|51.4|cm}}
|diamètre = Kh-55/Kh-55SM : {{unité|51.4|cm}}
|envergure = Kh-55/Kh-55SM : {{unité|3.10|m}}
|envergure = Kh-55/Kh-55SM : {{unité|3.10|m}}
|vitesse = Kh-SD : [[Nombre de Mach|Mach]] 0.75<br/>Kh-101 : [[Nombre de Mach|Mach]] 0.6 ~ 0.78
|vitesse = Kh-SD : [[Nombre de Mach|Mach]] 0.75<br/>Kh-101 : [[Nombre de Mach|Mach]] 0.6 ~ 0.78
|portée = Kh-55 : {{unité|2500|km}}<br/>Kh-55SM : {{unité|3000|km}}<br/>Kh-65SE : {{unité|600|km}}<br/>Kh-SD : 300 puis {{unité|600|km}}
|portée = Kh-55 : {{unité|2500|km}}<br/>Kh-55SM : {{unité|3000|km}}<br/>Kh-65SE : {{unité|600|km}}<br/>Kh-SD : 300 puis {{unité|600|km}}
|altitude = 40 ~ {{unité|110|m}}<ref name="FAS" />{{,}}<ref name="WorldWeaponRu" />
|altitude = 40 ~ {{unité|110|m}}<ref name="FAS" />{{,}}<ref name="WorldWeaponRu" />
|charge = conventionnelle de {{unité|410|kg}}<ref name="FAS" /><br/>ou ogive nucléaire de {{unité|200|kT}}<ref name="FAS" />{{,}}<ref name="WorldWeaponRu" /> (sur Kh-55/Kh-55SM)
|charge = conventionnelle de {{unité|410|kg}}<ref name="FAS" /><br/>ou ogive nucléaire de {{unité|200|kT}}<ref name="FAS" />{{,}}<ref name="WorldWeaponRu" /> (sur Kh-55/Kh-55SM)
|guidage = [[Guidage de missile#Navigation inertielle|navigation inertielle]] + [[Radar Doppler]] + mises à jour cartographiques<br/>Kh-SD : [[Guidage de missile#Infrarouge passif|imagerie infrarouge]] + [[Guidage de missile#Radar actif|radar actif]] (optionnel)
|guidage = [[Guidage de missile#Navigation inertielle|navigation inertielle]] + [[Radar Doppler]] + mises à jour cartographiques<br/>Kh-SD : [[Guidage de missile#Infrarouge passif|imagerie infrarouge]] + [[Guidage de missile#Radar actif|radar actif]] (optionnel)
|précision =
|précision =
|détonation = impact
|détonation = impact
|plateforme = [[Tupolev Tu-95|Tu-95MS]], [[Tupolev Tu-160|Tu-160]], [[Soukhoï Su-34|Su-34]]
|plateforme = [[Tupolev Tu-95|Tu-95MS]], [[Tupolev Tu-160|Tu-160]], [[Soukhoï Su-34|Su-34]]
}}
}}
Le '''Kh-55''' (en russe Х-55) [[Code OTAN|désignation OTAN]] '''AS-15 {{Citation|Kent}}''', aussi désigné '''RKV-500''', est un [[missile de croisière]] [[URSS|soviétique]] aéroporté conçu par le bureau d'études MKB Raduga. Il est capable d'une portée de près de {{unité|2500|km}} et peut emporter des ogives [[Arme nucléaire|nucléaires]]. Le Kh-55 est lancé exclusivement à partir de [[Bombardier (avion)|bombardiers]] et a donné naissance à de nombreuses versions armées conventionnellement, principalement destinées à un usage tactique, telles les '''Kh-65SE''' et '''Kh-SD'''. Il apparaît cependant que seuls les '''Kh-101''' et '''Kh-555''' ont été admis au service.
Le '''Kh-55''' (en russe Х-55) [[Code OTAN|désignation OTAN]] '''AS-15 {{Citation|Kent}}''', aussi désigné '''RKV-500''', est un [[missile de croisière]] [[URSS|soviétique]] aéroporté conçu par le bureau d'études MKB Raduga. Il est capable d'une portée de près de {{unité|2500|km}} et peut emporter des ogives [[Arme nucléaire|nucléaires]]. Le Kh-55 est lancé exclusivement à partir de [[Bombardier (avion)|bombardiers]] et a donné naissance à de nombreuses versions armées conventionnellement, principalement destinées à un usage tactique, telles les '''Kh-65SE''' et '''Kh-SD'''. Il apparaît cependant que seules les '''Kh-101''' et '''Kh-555''' ont été admises au service.


Contrairement aux croyances populaires, le Kh-55 ne fut pas la base de développement du missile [[RK-55|RK-55 ''Granat'']] lancé depuis les sous-marins ou les postes terrestres (OTAN : SS-N-21 {{citation|Sampson}} et SSC-X-4 {{citation|Slingshot}}).
Contrairement aux croyances populaires, le Kh-55 ne fut pas la base de développement du missile [[RK-55|RK-55 ''Granat'']] lancé depuis les sous-marins ou les postes terrestres (OTAN : SS-N-21 {{citation|Sampson}} et SSC-X-4 {{citation|Slingshot}}).
Ligne 34 : Ligne 35 :
À la fin des années 1980, d'autres travaux furent effectués pour un missile de remplacement, emportant au choix une charge conventionnelle ('''Kh-101''') ou nucléaire ('''Kh-102''') et étant doté d'une plus grande [[furtivité]]. Ils furent conçus par Igor Seleznyev, ingénieur chez Raduga. L'importance de posséder des missiles en tant que {{citation|multiplicateurs de puissance}} augmenta significativement, à un moment où la quantité de bombardiers à missiles de croisière commençait à diminuer, vers le début des années 1990. L'abandon du projet ambitieux de missile à [[statoréacteur]] [[Kh-90 Meteorit|Kh-90]], causé par le [[Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire|traité INF]] en [[1987]], amena les soviétiques à repenser sérieusement à améliorer le Kh-55, en particulier pour atteindre la précision requise de moins de {{unité|20|m}}, nécessaire pour pouvoir détruire efficacement des cibles en n'employant qu'une {{citation|simple}} [[charge militaire|charge]] conventionnelle. Le premier vol du Kh-101 eut lieu en [[1998]], et ses tests d'évaluation commencèrent en [[2000]].
À la fin des années 1980, d'autres travaux furent effectués pour un missile de remplacement, emportant au choix une charge conventionnelle ('''Kh-101''') ou nucléaire ('''Kh-102''') et étant doté d'une plus grande [[furtivité]]. Ils furent conçus par Igor Seleznyev, ingénieur chez Raduga. L'importance de posséder des missiles en tant que {{citation|multiplicateurs de puissance}} augmenta significativement, à un moment où la quantité de bombardiers à missiles de croisière commençait à diminuer, vers le début des années 1990. L'abandon du projet ambitieux de missile à [[statoréacteur]] [[Kh-90 Meteorit|Kh-90]], causé par le [[Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire|traité INF]] en [[1987]], amena les soviétiques à repenser sérieusement à améliorer le Kh-55, en particulier pour atteindre la précision requise de moins de {{unité|20|m}}, nécessaire pour pouvoir détruire efficacement des cibles en n'employant qu'une {{citation|simple}} [[charge militaire|charge]] conventionnelle. Le premier vol du Kh-101 eut lieu en [[1998]], et ses tests d'évaluation commencèrent en [[2000]].


Après la fin de la [[guerre froide]] et les traités de non-prolifération restreignant le déploiement de [[Arme nucléaire|missiles nucléaires]] à longue portée, les [[Russie|Russes]] firent de nombreux efforts pour développer des versions tactiques du Kh-55, dotées de charges conventionnelles. Une première version fit apparition, la Kh-65SE, dévoilée en [[1992]] lors du salon aéronautique de [[Moscou]]. Dérivée du Kh-55 et d'une portée limitée à {{citation|seulement}} {{unité|600|km}}, elle permet aux Russes de respecter les prescriptions indiquées dans les accords [[Négociations sur la limitation des armements stratégiques#Accords SALT II|SALT-II]]<ref name="FAS" />, qui désignent chaque appareil emportant des missiles d'une portée supérieure à {{unité|600|km}} comme étant stratégiques. Ces accords stipulent cependant que le nombre d'appareils de ce type est strictement contrôlé et ne doit pas dépasser un certain nombre. Une version à échelle 1 de ce missile fut présentée pour la première fois en [[1993]] (en février à [[Abou Dabi (ville)|Abou Dabi]] et septembre à [[Joukovski (ville)|Joukovski]] et [[Nijni Novgorod]])<ref name="FAS" />. Les missiles en exposition ne différaient pas vraiment des anciennes versions, sauf en ce qui concernait leur portée, affichée à {{unité|250|km}} lorsqu'ils étaient lancés à basse altitude et {{unité|280|km}} lorsqu'ils étaient lancés d'une altitude élevée. Le Kh-65 était destiné à l'emploi contre des cibles de grande dimension, d'une [[surface équivalente radar]] supérieure) {{unité|300|m|2}}, en particulier des bâtiments de guerre en environnement d'interférences électroniques sévères<ref name="FAS" />. Il fut testé en vol pour la première fois le {{date|13|janvier|2000}} et fut utilisé en exercices au-dessus de la [[mer Noire]] du 17 au {{date|22|avril|}} de la même année.
Après la fin de la [[guerre froide]] et les traités de non-prolifération restreignant le déploiement de [[Arme nucléaire|missiles nucléaires]] à longue portée, les [[Russie|Russes]] firent de nombreux efforts pour développer des versions tactiques du Kh-55, dotées de charges conventionnelles. Une première version fit apparition, la Kh-65SE, dévoilée en [[1992]] lors du salon aéronautique de [[Moscou]]. Dérivée du Kh-55 et d'une portée limitée à {{citation|seulement}} {{unité|600|km}}, elle permet aux Russes de respecter les prescriptions indiquées dans les accords [[Négociations sur la limitation des armements stratégiques#Accords SALT II|SALT-II]]<ref name="FAS" />, qui désignent chaque appareil emportant des missiles d'une portée supérieure à {{unité|600|km}} comme étant stratégiques. Ces accords stipulent cependant que le nombre d'appareils de ce type est strictement contrôlé et ne doit pas dépasser un certain nombre. Une version à échelle 1 de ce missile fut présentée pour la première fois en [[1993]] (en février à [[Abou Dabi (ville)|Abou Dabi]] et septembre à [[Joukovski (ville)|Joukovski]] et [[Nijni Novgorod]])<ref name="FAS" />. Les missiles en exposition ne différaient pas vraiment des anciennes versions, sauf en ce qui concernait leur portée, affichée à {{unité|250|km}} lorsqu'ils étaient lancés à basse altitude et {{unité|280|km}} lorsqu'ils étaient lancés d'une altitude élevée. Le Kh-65 était destiné à l'emploi contre des cibles de grande dimension, d'une [[surface équivalente radar]] supérieure) {{unité|300|m|2}}, en particulier des bâtiments de guerre en environnement d'interférences électroniques sévères<ref name="FAS" />. Il fut testé en vol pour la première fois le {{date|13|janvier|2000}} et fut utilisé en exercice au-dessus de la [[mer Noire]] du 17 au {{date|22|avril|}} de la même année.


Il fut suivi par le '''Kh-SD''', une version tactique du Kh-101 destinée à l'exportation, d'une portée de {{unité|300|km}}, puis finalement, en mars [[2000]] il fut rapporté que les forces russes avaient testé un nouveau missile doté d'une charge conventionnelle. Il s'agissait du '''Kh-555''', développé à partir du Kh-55 original, doté d'une portée de {{unité|2000|à=3000|km}}<ref name="AusAirPower_Kh55" />. Le Kh-555 est supposé être entré en service en [[2004]], bien que les premières images du missiles ne furent visibles qu'en [[2007]].
Il fut suivi par le '''Kh-SD''', une version tactique du Kh-101 destinée à l'exportation, d'une portée de {{unité|300|km}}, puis finalement, en mars [[2000]] il fut rapporté que les forces russes avaient testé un nouveau missile doté d'une charge conventionnelle. Il s'agissait du '''Kh-555''', développé à partir du Kh-55 original, doté d'une portée de {{unité|2000|à=3000|km}}<ref name="AusAirPower_Kh55" />. Le Kh-555 est supposé être entré en service en [[2004]], bien que les premières images du missiles ne furent visibles qu'en [[2007]].
Ligne 41 : Ligne 42 :


== Caractéristiques et comparaisons ==
== Caractéristiques et comparaisons ==
La famille de missiles Kh-55 ressemble sous de nombreux aspects au missile [[États-Unis|américain]] [[BGM-109 Tomahawk]]<ref name="GlobalSecurity" >{{lien web |url=http://www.globalsecurity.org/wmd/world/russia/as-15.htm |titre=Kh-55 Granat / AS-15 Kent |langue=en |éditeur=GlobalSecurity.org |date=24 juillet 2011 |auteur=John Pike |consulté le=7 août 2014}}.</ref>, utilisant un corps cylindrique doté d'ailes de sustentation escamotables à grand allongement<ref name="WorldWeaponRu" />, de gouvernes de queue dépliables et d'un [[turboréacteur]] en position ventrale, la navigation étant effectuée grâce à un système de suivi de terrain avancé de type [[TERCOM]] (en {{lang-en|''Terrain COntour Matching''}}) assisté par un système de [[navigation inertielle]]<ref name="AusAirPower_Kh55" />. Le TERCOM emploie un [[radar]] et des images digitales stockées dans sa mémoire pour atteindre sa cible avec un degré de précision très élevé. L'ordinateur de bord du missile emploie un filtre Kalman et compare des images digitales que contient sa mémoire avec ce que détecte son radar altimétrique. Le nom du système de guidage du Kh-55 est ''Sprut'' ou ''BSU-55''. Les ''Tomahawks'' américains accédèrent plus tard à la technologie [[TERCOM#DSMAC|DSMAC]] (''Digital Scene Matching Area Correlator'') et GPS. Les soviétiques ont également eu accès à la technologie DSMAC, mais il reste impossible de savoir si elle a été réellement intégrée au missile Kh-55. Le Kh-65 est lui guidé par une [[Centrale à inertie|plateforme inertielle]] et navigue à basse altitude. Lorsqu'il arrive à proximité de la cible, il grimpe à une altitude plus élevée et son [[Guidage de missile#Radar actif|radar actif]] s'active pour détecter la cible et passer en phase d'attaque finale. Le Kh-555 emploie également une unité de [[navigation inertielle]], mais cette fois couplée à un récpeteur [[Global Positioning System|GPS]]. D'après son constructeur, il serait en mesure de pénétrer les systèmes de défense aérienne ou contre les missiles balistiques<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Jana Honkova, Center for Strategic and International Studies (CSIS) |titre=Nuclear Scholars Initiative |éditeur=Sarah Weiner |date=27 janvier 2014 |pages totales=278 |passage=69 |isbn=978-1-4422-2797-2 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ZqPmAgAAQBAJ&pg=PA69&q=Kh-55 |consulté le=4 août 2014}}.</ref>.
La famille de missiles Kh-55 ressemble sous de nombreux aspects au missile [[États-Unis|américain]] [[BGM-109 Tomahawk]]<ref name="GlobalSecurity" >{{lien web |url=http://www.globalsecurity.org/wmd/world/russia/as-15.htm |titre=Kh-55 Granat / AS-15 Kent |langue=en |éditeur=GlobalSecurity.org |date=24 juillet 2011 |auteur=John Pike |consulté le=7 août 2014}}.</ref>, utilisant un corps cylindrique doté d'ailes de sustentation escamotables à grand allongement<ref name="WorldWeaponRu" />, de gouvernes de queue dépliables et d'un [[turboréacteur]] en position ventrale, la navigation étant effectuée grâce à un système de suivi de terrain avancé de type [[TERCOM]] (en {{lang-en|''Terrain COntour Matching''}}) assisté par un système de [[navigation inertielle]]<ref name="AusAirPower_Kh55" />. Le TERCOM emploie un [[radar]] et des images digitales stockées dans sa mémoire pour atteindre sa cible avec un degré de précision très élevé. L'ordinateur de bord du missile emploie un filtre Kalman et compare des images digitales que contient sa mémoire avec ce que détecte son radar altimétrique. Le nom du système de guidage du Kh-55 est ''Sprut'' ou ''BSU-55''. Les ''Tomahawks'' américains accédèrent plus tard à la technologie [[TERCOM#DSMAC|DSMAC]] (''Digital Scene Matching Area Correlator'') et GPS. Les soviétiques ont également eu accès à la technologie DSMAC, mais il reste impossible de savoir si elle a été réellement intégrée au missile Kh-55. Le Kh-65 est lui guidé par une [[Centrale à inertie|plateforme inertielle]] et navigue à basse altitude. Lorsqu'il arrive à proximité de la cible, il grimpe à une altitude plus élevée et son [[Guidage de missile#Radar actif|radar actif]] s'active pour détecter la cible et passer en phase d'attaque finale. Le Kh-555 emploie également une unité de [[navigation inertielle]], mais cette fois couplée à un récepteur [[Global Positioning System|GPS]]. D'après son constructeur, il serait en mesure de pénétrer les systèmes de défense aérienne ou contre les missiles balistiques<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Jana Honkova, Center for Strategic and International Studies (CSIS) |titre=Nuclear Scholars Initiative |éditeur=Sarah Weiner |date=27 janvier 2014 |pages totales=278 |passage=69 |isbn=978-1-4422-2797-2 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ZqPmAgAAQBAJ&pg=PA69&q=Kh-55 |consulté le=4 août 2014}}.</ref>.


La différence la plus remarquable entre le ''Tomahawk'' et les missiles Kh-55 est l'emplacement du moteur. Le [[Williams F107|Williams F107-WR-100]] du missile américain est enfermé dans la queue du missile et aspire l'air par une entrée ventrale, alors que l'unité '''R95-300''' à double flux qui propulse le Kh-55 est disposée dans une nacelle qui est enfermée à l'arrière du fuselage et qui se déploie via une porte ventrale une fois le lancement effectué. Dérivé d'un autre moteur conçu pendant la mise au point du projet, l''''Omsk AMKB TVD-50''', le R95 est une pièce de technologie très importante du missile, car il est compact tout en étant très efficace et économe en carburant. Il correspond exactement à ce que nécessitent des systèmes comme les missiles de croisière ou les [[Drone|avions sans pilote]]. La poussée produite par ce moteur varie entre {{unité|400|et=500|kg<sub>p</sub>}}, avec une masse à vide de {{unité|95|kg}}, une consommation spécifique de 0,65, une longueur de {{unité|85|cm}} et un diamètre de {{unité|33|cm}}.
La différence la plus remarquable entre le ''Tomahawk'' et le missile Kh-55 est l'emplacement du moteur. Le [[Williams F107|Williams F107-WR-100]] du missile américain est enfermé dans la queue du missile et aspire l'air par une entrée ventrale, alors que l'unité '''R95-300''' à double flux qui propulse le Kh-55 est disposée dans une nacelle qui est enfermée à l'arrière du fuselage et qui se déploie via une porte ventrale une fois le lancement effectué. Dérivé d'un autre moteur conçu pendant la mise au point du projet, l''''Omsk AMKB TVD-50''', le R95 est une pièce de technologie très importante du missile, car elle est compacte tout en étant très efficace et économe en carburant. Il correspond exactement à ce que nécessitent des systèmes comme les missiles de croisière ou les [[Drone|avions sans pilote]]. La poussée produite par ce moteur varie entre {{unité|400|et=500|kg<sub>p</sub>}}, avec une masse à vide de {{unité|95|kg}}, une consommation spécifique de 0,65, une longueur de {{unité|85|cm}} et un diamètre de {{unité|33|cm}}.


Le ''Tomahawk'' utilise un assemblage de queue à quatre stabilisateurs, dont deux accusant un dièdre négatif léger, tandis que le Kh-55 n'utilise que trois surfaces, de taille plus importante et dotées d'un dièdre négatif plus prononcé, configuration qui a d'ailleurs été adoptée depuis par le RGM/UGM-109E Tomahawk {{citation|Block IV}}. Une autre différence notable entre les deux missiles vient de l'avant du fuselage, qui est symétrique sur le Tomahawk et d'une forme plus complexe sur le missile chinois. Le fuselage cylindrique est assez similaire, avec un diamètre de {{unité|53|cm}} pour le ''Tomahawk'' et de 52 pour le Kh-55, mais, tandis que les dernières évolutions du Tomahawk avaient un nez de type {{citation|''Beluga''}}, destiné à réduire la [[signature radar]] du missile, le Kh-55 conserve son nez en ogive habituel. Les masses sont également assez proches, avec {{unité|1224|kg}} pour le ''Tomahawk'' et {{unité|1300|kg}} pour le Kh-55.
Le ''Tomahawk'' utilise un assemblage de queue à quatre stabilisateurs, dont deux accusant un dièdre négatif léger, tandis que le Kh-55 n'utilise que trois surfaces, de tailles plus importantes et dotées d'un dièdre négatif plus prononcé, configuration qui a d'ailleurs été adoptée depuis par le RGM/UGM-109E Tomahawk {{citation|Block IV}}. Une autre différence notable entre les deux missiles vient de l'avant du fuselage, qui est symétrique sur le Tomahawk et d'une forme plus complexe sur le missile chinois. Le fuselage cylindrique est assez similaire, avec un diamètre de {{unité|53|cm}} pour le ''Tomahawk'' et de 52 pour le Kh-55, mais, tandis que les dernières évolutions du Tomahawk avaient un nez de type {{citation|''Beluga''}}, destiné à réduire la [[signature radar]] du missile, le Kh-55 conserve son nez en ogive habituel. Les masses sont également assez proches, avec {{unité|1224|kg}} pour le ''Tomahawk'' et {{unité|1300|kg}} pour le Kh-55.


Si le Kh-55 original possède un moteur {{citation|tombant}}, qui se déploie sous le fuselage lors du lancement, le Kh-65SE était doté d'un moteur externe fixe, alors que le Kh-SD disposait d'un moteur interne. Les versions récentes de production du missile sont équipées d'une version plus puissante du moteur de départ, le '''TRDD-50A''', de fabrication russe et produisant une poussée de {{unité|450|kg<sub>p</sub>}}<ref>{{lien web |url=http://www.npo-saturn.ru/?sat=7&rssid=1373900471&slang=0 |titre=ПРЕСС-КОНФЕРЕНЦИЯ НПО "САТУРН" |langue=ru |date=15 juillet 2013 |éditeur=NPO Saturn |consulté le=4 août 2014}}.</ref>.
Si le Kh-55 original possède un moteur {{citation|tombant}}, qui se déploie sous le fuselage lors du lancement, le Kh-65SE était doté d'un moteur externe fixe, alors que le Kh-SD disposait d'un moteur interne. Les versions récentes de production du missile sont équipées d'une version plus puissante du moteur de départ, le '''TRDD-50A''', de fabrication russe et produisant une poussée de {{unité|450|kg<sub>p</sub>}}<ref>{{lien web |url=http://www.npo-saturn.ru/?sat=7&rssid=1373900471&slang=0 |titre=ПРЕСС-КОНФЕРЕНЦИЯ НПО "САТУРН" |langue=ru |date=15 juillet 2013 |éditeur=NPO Saturn |consulté le=4 août 2014}}.</ref>.
Ligne 53 : Ligne 54 :
== Engagements ==
== Engagements ==
[[Fichier:SU-30SM escortant un Tu-160 qui lance un missile de croisière.png|vignette|upright=1.25|Un Tu-160 de l'[[aviation à long rayon d'action]] russe largue un [[missile de croisière]] Kh-101, version furtive du Kh-55, en {{date-|novembre 2015}}, lors de l'[[intervention militaire de la Russie en Syrie]].]]
[[Fichier:SU-30SM escortant un Tu-160 qui lance un missile de croisière.png|vignette|upright=1.25|Un Tu-160 de l'[[aviation à long rayon d'action]] russe largue un [[missile de croisière]] Kh-101, version furtive du Kh-55, en {{date-|novembre 2015}}, lors de l'[[intervention militaire de la Russie en Syrie]].]]
[[Image:Destructions in Kyiv after Russian attack, 2024-03-21 (24).webp|vignette|Un KH-101 ayant frappé Kiev en mars 2024.]]
Le {{date-|17 novembre 2015}}, l'[[intervention militaire de la Russie en Syrie]] voit le baptême du feu du [[Tupolev Tu-160]] et du Tu-95MS qui utilise entre autres depuis des Kh-101<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=|titre=Syrie, la Russie teste ses nouveaux missiles !|url=http://psk.blog.24heures.ch/archive/2015/11/20/syrie-la-russie-teste-ses-nouveaux-missiles-860205.html|date=20 novembre 2015 |site=avia news |consulté le=22 novembre 2015 }}.</ref>.
Le {{date-|17 novembre 2015}}, l'[[intervention militaire de la Russie en Syrie]] voit le baptême du feu du [[Tupolev Tu-160]] et du Tu-95MS qui utilise entre autres depuis des Kh-101<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=|titre=Syrie, la Russie teste ses nouveaux missiles !|url=http://psk.blog.24heures.ch/archive/2015/11/20/syrie-la-russie-teste-ses-nouveaux-missiles-860205.html|date=20 novembre 2015 |site=avia news |consulté le=22 novembre 2015 }}.</ref>.


Ligne 59 : Ligne 61 :
== Stock ukrainien et transactions douteuses ==
== Stock ukrainien et transactions douteuses ==
{{article connexe|Armes de destruction massive en Ukraine}}
{{article connexe|Armes de destruction massive en Ukraine}}
La fin de la guerre froide laisse l'[[Ukraine]] avec {{unité|1612|Kh-55}} en stock<ref name="FT">{{lien web |url=http://www.ft.com/intl/cms/s/0/abf8cc64-9753-11d9-9f01-00000e2511c8.html#axzz39RAcRskG |titre=Ukraine admits exporting missiles to Iran and China |langue=en |auteur=Tom Warner |éditeur=Financial Times |date=18 mars 2005 |consulté le=4 août 2014 |brisé le= }}.</ref>, faisant partie de l'armement de 19 Tu-160 du {{84e|régiment}} de bombardiers de Priluki et de 25 Tu-95MS du {{182e|régiment}} de bombardiers lourds d'Uzin-Shepelovka<ref name="JIR" >{{lien web |titre=Russia's strategic bomber fleet achieves new heights |url=http://www.readabstracts.com/Military-and-naval-science/Russias-strategic-bomber-fleet-achieves-new-heights-Who-will-build-Russias-new-generation-fighter.html |langue=en |date=1{{er}} mars 2000 |auteur=Piotr Butowski |éditeur=Jane's Information Group |consulté le=4 août 2014}}.</ref>. Il fut rapporté que l'Ukraine réclama trois milliards de dollars pour renvoyer les avions et leurs missiles vers la Russie<ref name="JIR" />. En octobre [[1999]], un compromis fut trouvé, et la Russie accepta de payer {{nombre|285|millions}} de dollars pour récupérer onze appareils et {{nombre|575|missiles}}<ref name="GlobalSecurity" />{{,}}<ref name="JIR" />, alors que le reste serait envoyé à la destruction, en suivant un programme de désarmement mis au point par les États-Unis. Pourtant, en mars [[2005]], le procureur-général ukrainien Svyatoslav Piskun affirma<ref name="FT" /> qu'en juin [[2001]] douze missiles Kh-55 avaient été exportés vers l'[[Iran]], pour un marché dont la valeur serait de {{nombre|49.5|millions}} de dollars<ref name="AusAirPower_NMD" >{{lien web |url=http://www.ausairpower.net/APA-Cruise-Missile-Proliferation.html |titre=Bypassing the National Missile Defence System - The cruise missile proliferation problem (Technical Report APA-TR-2007-0708) |langue=en |auteur=Dr. Carlo Kopp |date=2005 |éditeur=Air Power Australia |consulté le=4 août 2014}}.</ref>. Six autres missiles avaient été également exportés vers la Chine<ref name="FT" />, en avril [[2000]].
La fin de la guerre froide laisse l'[[Ukraine]] avec {{unité|1612|Kh-55}} en stock<ref name="FT">{{lien web |url=http://www.ft.com/intl/cms/s/0/abf8cc64-9753-11d9-9f01-00000e2511c8.html#axzz39RAcRskG |titre=Ukraine admits exporting missiles to Iran and China |langue=en |auteur=Tom Warner |éditeur=Financial Times |date=18 mars 2005 |consulté le=4 août 2014 |brisé le= }}.</ref>, faisant partie de l'armement de 19 Tu-160 du {{84e|régiment}} de bombardiers de Priluki et de 25 Tu-95MS du {{182e|régiment}} de bombardiers lourds d'Uzin-Shepelovka<ref name="JIR" >{{lien web |titre=Russia's strategic bomber fleet achieves new heights |url=http://www.readabstracts.com/Military-and-naval-science/Russias-strategic-bomber-fleet-achieves-new-heights-Who-will-build-Russias-new-generation-fighter.html |langue=en |date=1{{er}} mars 2000 |auteur=Piotr Butowski |éditeur=Jane's Information Group |consulté le=4 août 2014}}.</ref>. Il fut rapporté que l'Ukraine réclama trois milliards de dollars pour renvoyer les avions et leurs missiles vers la Russie<ref name="JIR" />. En octobre [[1999]], un compromis fut trouvé, et la Russie accepta de payer {{nombre|285|millions}} de dollars pour récupérer onze appareils et {{nombre|575|missiles}}<ref name="GlobalSecurity" />{{,}}<ref name="JIR" />, alors que le reste serait envoyé à la destruction, en suivant un programme de désarmement mis au point par les États-Unis. Pourtant, en mars [[2005]], le procureur général ukrainien Svyatoslav Piskun affirma<ref name="FT" /> qu'en juin [[2001]] douze missiles Kh-55 avaient été exportés vers l'[[Iran]], pour un marché dont la valeur serait de {{nombre|49.5|millions}} de dollars<ref name="AusAirPower_NMD" >{{lien web |url=http://www.ausairpower.net/APA-Cruise-Missile-Proliferation.html |titre=Bypassing the National Missile Defence System - The cruise missile proliferation problem (Technical Report APA-TR-2007-0708) |langue=en |auteur=Dr. Carlo Kopp |date=2005 |éditeur=Air Power Australia |consulté le=4 août 2014}}.</ref>. Six autres missiles avaient été également exportés vers la Chine<ref name="FT" />, en avril [[2000]].


La triste saga de la prolifération de missiles Kh-55 de l'ère soviétique est un cas d'école, décrivant avec précision comment l'appareil post-soviétique dans les anciennes républiques de l'[[URSS|union]] fut incapable de prévenir les fuites de technologies sensibles. Les rumeurs à propos de la Chine et de l'Iran ayant acquis des missiles par l'intermédiaire de l'Ukraine circulaient déjà depuis un moment, mais il n'existait alors aucune preuve solide pour confirmer ces théories. Tout changea radicalement lors de la [[révolution orange]] en Ukraine et la chute du régime pro-russe dirigé par le président [[Leonid Koutchma]], déjà accusé précédemment d'avoir vendu des systèmes de [[Mesures de soutien électronique|surveillance électronique]] à [[Saddam Hussein]] avant l'[[opération liberté irakienne]]. [[Hrihory Omelchenko]], vice-président du comité parlementaire sur le crime organisé et la corruption, envoya une lettre ouverte en {{date-|janvier 2005}} au président alors récemment élu [[Viktor Iouchtchenko]], dans laquelle il rapporta que les officiels du gouvernement fidèles à l'ancien régime avaient activement entravé les investigations judiciaires concernant l'exportation illégale du missile Kh-55SM vers la Chine et l'Iran<ref name="AusAirPower_NMD" />.
La triste saga de la prolifération de missiles Kh-55 de l'ère soviétique est un cas d'école, décrivant avec précision comment l'appareil post-soviétique dans les anciennes républiques de l'[[URSS|Union]] fut incapable de prévenir les fuites de technologies sensibles. Les rumeurs à propos de la Chine et de l'Iran ayant acquis des missiles par l'intermédiaire de l'Ukraine circulaient déjà depuis un moment, mais il n'existait alors aucune preuve solide pour confirmer ces théories. Tout changea radicalement lors de la [[révolution orange]] en Ukraine et la chute du régime pro-russe dirigé par le président [[Leonid Koutchma]], déjà accusé précédemment d'avoir vendu des systèmes de [[Mesures de soutien électronique|surveillance électronique]] à [[Saddam Hussein]] avant l'[[opération liberté irakienne]]. [[Hrihory Omelchenko]], vice-président du comité parlementaire sur le crime organisé et la corruption, envoya une lettre ouverte en {{date-|janvier 2005}} au président alors récemment élu [[Viktor Iouchtchenko]], dans laquelle il rapporta que les officiels du gouvernement fidèles à l'ancien régime avaient activement entravé les investigations judiciaires concernant l'exportation illégale du missile Kh-55SM vers la Chine et l'Iran<ref name="AusAirPower_NMD" />.


L'affaire occupa une majeure partie des médias russes et ukrainiens plus tôt dans l'année. D'après de nombreuses sources, la transaction illégale fut initiée en [[2000]], quand deux Russes O.H. Orlov<ref name="FT" />{{,}}<ref name="AusAirPower_NMD" /> et E.V. Shelenko, associés à la compagnie d'exportation ''Progress'' créèrent un faux document de contrat de la compagnie d'exportation d'armements ''Rosvooruzheniye'', pour la livraison de vingt missiles Kh-55SM. Ce faux contrat fut fourni à l'exportateur de matériels ukrainien ''UkrSpetsExport''. Les deux Russes furent aidés dans leur manœuvre par le chef de la compagnie ukrainienne ''Ukraviazakaz'', Vladimir Evdokimov, un réserviste des services de renseignements ukrainiens. La lettre d'Omelchenko affirma que {{citation|''ces missiles de croisière étaient cachés dans des dépôts militaires du ministère de la défense ukrainien, sous le contrôle même du ''[ministère de la défense]'' et couverts par de la documentation signée par de haut placés du gouvernement, affirmant qu'ils étaient en fait déclarés comme détruits.''}}. (Le scénario de cette fuite d'armes illégale est assez fidèlement illustré dans le film américain ''[[Lord of War]]'', le nom du héros Orlov étant d'ailleurs le même). Une chaîne entière de compagnies fut utilisée pour couvrir la transaction, avec six missiles supposés avoir été aérotransportés vers la Chine en {{date-|avril 2000}} et six autres vers l'Iran en {{date-|juin 2001}}. Le marché comprenait également un système de soutien au sol KNO-120, permettant de tester, initialiser et programmer les missiles. La destination des huit munitions restantes ne fut pas révélée. L'Iran est accusé d'avoir payé un montant de 49,5 millions de dollars pour les missiles, Orlov et Shelenko empochant au passage {{unité|600000|$}} en remerciement de leurs efforts<ref name="AusAirPower_NMD" />. Les médias russes et ukrainiens affirment également qu'un citoyen [[australie]]n était de la partie.
L'affaire occupa une majeure partie des médias russes et ukrainiens plus tôt dans l'année. D'après de nombreuses sources, la transaction illégale fut initiée en [[2000]], quand deux Russes O.H. Orlov<ref name="FT" />{{,}}<ref name="AusAirPower_NMD" /> et E.V. Shelenko, associés à la compagnie d'exportation ''Progress'' créèrent un faux document de contrat de la compagnie d'exportation d'armements ''Rosvooruzheniye'', pour la livraison de vingt missiles Kh-55SM. Ce faux contrat fut fourni à l'exportateur de matériels ukrainien ''UkrSpetsExport''. Les deux Russes furent aidés dans leur manœuvre par le chef de la compagnie ukrainienne ''Ukraviazakaz'', Vladimir Evdokimov, un réserviste des services de renseignements ukrainiens. La lettre d'Omelchenko affirma que {{citation|''ces missiles de croisière étaient cachés dans des dépôts militaires du ministère de la défense ukrainien, sous le contrôle même du ''[ministère de la défense]'' et couverts par de la documentation signée par de haut placés du gouvernement, affirmant qu'ils étaient en fait déclarés comme détruits.''}}. (Le scénario de cette fuite d'armes illégale est assez fidèlement illustré dans le film américain ''[[Lord of War]]'', le nom du héros Orlov étant d'ailleurs le même). Une chaîne entière de compagnies fut utilisée pour couvrir la transaction, avec six missiles supposés avoir été aérotransportés vers la Chine en {{date-|avril 2000}} et six autres vers l'Iran en {{date-|juin 2001}}. Le marché comprenait également un système de soutien au sol KNO-120, permettant de tester, initialiser et programmer les missiles. La destination des huit munitions restantes ne fut pas révélée. L'Iran est accusé d'avoir payé un montant de 49,5 millions de dollars pour les missiles, Orlov et Shelenko empochant au passage {{unité|600000|$}} en remerciement de leurs efforts<ref name="AusAirPower_NMD" />. Les médias russes et ukrainiens affirment également qu'un citoyen [[australie]]n était de la partie.
Ligne 69 : Ligne 71 :
Une série de rapports se focalisent sur le problème de l'acquisition par les [[Corée du Nord|Nord-coréens]] de technologies de missiles de croisière [[Russie|russes]] via l'[[Iran]]. Le quotidien [[japon]]ais ''Sankei Shimbun'', qui affirmait avoir des relations haut placées au sein du parti politique au pouvoir et des agences privées, affirma que l'Iran avait fourni le Kh-55 à la Corée du Nord à des fins de [[rétro-ingénierie]]. Le journal cita une source provenant du ministère de la défense, affirmant : {{citation|''Ils ''[l'Iran et la Corée du Nord]'' sont reliés par un réseau souterrain qui s'affaire au développement d'armes de destruction massive.''}}<ref name="AusAirPower_NMD" />. Les connexions entre l'Iran et la Corée du Nord sont très surveillées, et l'export de missiles balistiques nord-coréens vers l'Iran apporterait à ce dernier les bases technologiques pour qu'il développe ses propres infrastructures de production. L'Iran a investi des efforts considérables afin de pouvoir contourner les embargos occidentaux sur l'export de technologies militaires, essentiellement afin de pouvoir entretenir le large panel d'équipements américains dont il disposait pendant le règne de la [[État Impérial d'Iran|dynastie Pahlavi]]<ref name="AusAirPower_NMD" />. Le procureur ukrainien, {{M.}} Piskun, affirma également comprendre la peur des Japonais, les missiles ayant été livrés à la Chine pouvant malencontreusement représenter une terrible menace s'ils tombaient entre les mains des Nord-coréens<ref name="FT" />.
Une série de rapports se focalisent sur le problème de l'acquisition par les [[Corée du Nord|Nord-coréens]] de technologies de missiles de croisière [[Russie|russes]] via l'[[Iran]]. Le quotidien [[japon]]ais ''Sankei Shimbun'', qui affirmait avoir des relations haut placées au sein du parti politique au pouvoir et des agences privées, affirma que l'Iran avait fourni le Kh-55 à la Corée du Nord à des fins de [[rétro-ingénierie]]. Le journal cita une source provenant du ministère de la défense, affirmant : {{citation|''Ils ''[l'Iran et la Corée du Nord]'' sont reliés par un réseau souterrain qui s'affaire au développement d'armes de destruction massive.''}}<ref name="AusAirPower_NMD" />. Les connexions entre l'Iran et la Corée du Nord sont très surveillées, et l'export de missiles balistiques nord-coréens vers l'Iran apporterait à ce dernier les bases technologiques pour qu'il développe ses propres infrastructures de production. L'Iran a investi des efforts considérables afin de pouvoir contourner les embargos occidentaux sur l'export de technologies militaires, essentiellement afin de pouvoir entretenir le large panel d'équipements américains dont il disposait pendant le règne de la [[État Impérial d'Iran|dynastie Pahlavi]]<ref name="AusAirPower_NMD" />. Le procureur ukrainien, {{M.}} Piskun, affirma également comprendre la peur des Japonais, les missiles ayant été livrés à la Chine pouvant malencontreusement représenter une terrible menace s'ils tombaient entre les mains des Nord-coréens<ref name="FT" />.


L'[[Iran]] est {{quand|actuellement}} en train de produire ses missiles localement et travaillerait sur une version à la portée plus importante<ref>{{lien web |url=http://www.iranian.com/main/news/2010/05/10/israeli-aerospace-official-iran-cruise-missile-poses-extremely-serious-threat |titre=Israeli aerospace official : Iran cruise missile poses "extremely serious" threat |langue=en |éditeur=Iranian archives |date=10 mai 2010 |consulté le=4 août 2014}}.</ref>. Le {{lien|langue=en|trad=Soumar (missile)|fr=Soumar (missile)|texte=Soumar}}, présenté en 2015 et utilisé lors d'un tir sol-sol par les milices [[Houthis]] le {{date|3|décembre|2017}}, semble être une copie du Kh-55.
Dès 2010, l'[[Iran]] produisait ses missiles localement et travaillait sur une version à la portée plus importante<ref>{{lien web |url=http://www.iranian.com/main/news/2010/05/10/israeli-aerospace-official-iran-cruise-missile-poses-extremely-serious-threat |titre=Israeli aerospace official : Iran cruise missile poses "extremely serious" threat |langue=en |éditeur=Iranian archives |date=10 mai 2010 |consulté le=4 août 2014}}.</ref>. Le {{lien|langue=en|trad=Soumar (missile)|fr=Soumar (missile)|texte=Soumar}}, présenté en 2015 et utilisé lors d'un tir sol-sol par les milices [[Houthis]] le {{date|3|décembre|2017}}, semble être une copie du Kh-55.


== Versions ==
== Versions ==
* '''Kh-55''' (OTAN : '''Kent-A''') : aussi désigné '''RKV-500A''' ou ''Izdeliye-120''. Version originale, d'une portée de {{unité|2500|km}}.
* '''Kh-55''' (OTAN : '''Kent-A''') : aussi désignée '''RKV-500A''' ou ''Izdeliye-120''. Version originale, d'une portée de {{unité|2500|km}}.
* '''Kh-55OK''' : version dotée d'un guidage optique.
* '''Kh-55OK''' : version dotée d'un guidage optique.
* '''Kh-55SM''' (OTAN : '''Kent-B''') : aussi désigné '''RKV-500B''' ou ''Izdeliye-121''. Évolution du Kh-55 de base, doté de réservoirs externes conformes, accroissant la portée à {{unité|3000|km}}.
* '''Kh-55SM''' (OTAN : '''Kent-B''') : aussi désignée '''RKV-500B''' ou ''Izdeliye-121''. Évolution du Kh-55 de base, dotée de réservoirs externes conformes, accroissant la portée à {{unité|3000|km}}.
* '''Kh-101/102''' : (''Izdeliye-111'') développé comme un remplaçant très furtif du Kh-55SM à la fin des années 1980. Le Kh-101 dispose d'une charge conventionnelle et le Kh-102 d'une tête nucléaire. Une version dotée d'une [[soufflante non-carénée]] (aussi appelée {{citation|''propfan''}}) et d'une portée de {{unité|5000|km}} fut abandonnée en [[2000]]. La précision des Kh-101/102 serait de 6 à {{unité|9|m}}, et leur vitesse est d'environ {{unité|800|km/h}}. Conçus pour être emportés par les bombardiers Tu-95MS<ref>{{lien web |url=http://www.eng.ktrv.ru/news/publ/830.html?PHPSESSID=b55062d53f861256438076e6c6d01f44 |titre=Новости публикаций |langue=ru |éditeur=Tactical Missiles Corporation |date=14 mai 2012 |consulté le=7 août 2014}}.</ref>, ces missiles, disponibles en grandes quantités, devraient être encore en service en 2023.
* '''Kh-101/102''' : (''Izdeliye-111'') est développé comme un remplaçant très furtif du Kh-55SM à la fin des années 1980. Le Kh-101 dispose d'une charge conventionnelle et le Kh-102 d'une tête nucléaire. Une version dotée d'une [[soufflante non-carénée]] (aussi appelée {{citation|''propfan''}}) et d'une portée de {{unité|5000|km}} fut abandonnée en [[2000]]. La précision des Kh-101/102 serait de 6 à {{unité|9|m}}, et leur vitesse est d'environ {{unité|800|km/h}}. Conçus pour être emportés par les bombardiers Tu-95MS<ref>{{lien web |url=http://www.eng.ktrv.ru/news/publ/830.html?PHPSESSID=b55062d53f861256438076e6c6d01f44 |titre=Новости публикаций |langue=ru |éditeur=Tactical Missiles Corporation |date=14 mai 2012 |consulté le=7 août 2014}}.</ref>, ces missiles, disponibles en quantité, sont encore en service en 2024.
* '''Kh-65SE''' : version tactique dévoilée en [[1992]], dotée d'une charge conventionnelle de {{unité|410|kg}} et d'une portée limitée (a expiré 2.8.2019) à {{unité|600|km}} afin de respecter les [[Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire|Traité FNI]].
* '''Kh-65SE''' : version tactique dévoilée en [[1992]], dotée d'une charge conventionnelle de {{unité|410|kg}} et d'une portée limitée (a expiré 2.8.2019) à {{unité|600|km}} afin de respecter le [[Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire|Traité FNI]].
* '''Kh-SD''' : (en {{lang-ru|средней дальности}}, ''Srednei Dalnosti'', {{citation|moyenne portée}}) version conventionnelle annoncée en [[1995]], d'une portée de {{unité|300|km}} et probablement destinée au marché d'exportation. Cette version partage des éléments avec le Kh-101, et serait capable d'une portée de {{unité|600|km}} en étant lancé à haute altitude. Toutefois, le Kh-SD a été apparemment mis de côté en 2001. Un [[Guidage de missile#Radar actif|autodirecteur à radar actif]] alternatif fut proposé pour une utilisation [[Missile anti-navire|anti-navire]].
* '''Kh-SD''' : (en {{lang-ru|средней дальности}}, ''Srednei Dalnosti'', {{citation|moyenne portée}}) version conventionnelle annoncée en [[1995]], d'une portée de {{unité|300|km}} et probablement destinée au marché d'exportation. Cette version partage des éléments avec le Kh-101, et serait capable d'une portée de {{unité|600|km}} en étant lancée à haute altitude. Toutefois, le Kh-SD a été apparemment mis de côté en 2001. Un [[Guidage de missile#Radar actif|autodirecteur à radar actif]] alternatif fut proposé pour une utilisation [[Missile anti-navire|antinavire]].
* '''Kh-555''', '''Kh-55SE''' et '''Kh-55SH''' (OTAN : '''Kent-C''') : version armée d'une charge conventionnelle, dotée d'un guidage amélioré et d'une charge militaire plus performante. Entré au service opérationnel en [[2000]], ce missile a été reçu récemment par la force aérienne russe.
* '''Kh-555''', '''Kh-55SE''' et '''Kh-55SH''' (OTAN : '''Kent-C''') : version armée d'une charge conventionnelle, dotée d'un guidage amélioré et d'une charge militaire plus performante. Entré au service opérationnel en [[2000]], ce missile a été reçu récemment par la force aérienne russe.



Dernière version du 11 juillet 2024 à 12:53

Kh-55 (et dérivés)
(OTAN : AS-15 « Kent »)
Kh-55
Un Kh-55 au musée de la Force aérienne ukrainienne.
Présentation
Type de missile Missile de croisière stratégique aéroporté
à très longue portée
Constructeur Drapeau de l'URSS MKB Raduga
Déploiement 1983 - auj.
Caractéristiques
Moteurs turbosoufflante (turbofan) de 400 kgp[1]
Masse au lancement Kh-55SM : 1 700 kg[1]
Kh-65SE : 1 250 kg[1]
Kh-101 : 2 400 kg
Longueur Kh-55SM : 8,09 m[1],[2]
Kh-65SE : 6,04 m[1]
Kh-101 : 7,45 m
Diamètre Kh-55/Kh-55SM : 51,4 cm
Envergure Kh-55/Kh-55SM : 3,10 m
Vitesse Kh-SD : Mach 0.75
Kh-101 : Mach 0.6 ~ 0.78
Portée Kh-55 : 2 500 km
Kh-55SM : 3 000 km
Kh-65SE : 600 km
Kh-SD : 300 puis 600 km
Altitude de croisière 40 ~ 110 m[1],[2]
Charge utile conventionnelle de 410 kg[1]
ou ogive nucléaire de 200 kT[1],[2] (sur Kh-55/Kh-55SM)
Guidage navigation inertielle + Radar Doppler + mises à jour cartographiques
Kh-SD : imagerie infrarouge + radar actif (optionnel)
Détonation impact
Plateforme de lancement Tu-95MS, Tu-160, Su-34

Le Kh-55 (en russe Х-55) désignation OTAN AS-15 « Kent », aussi désigné RKV-500, est un missile de croisière soviétique aéroporté conçu par le bureau d'études MKB Raduga. Il est capable d'une portée de près de 2 500 km et peut emporter des ogives nucléaires. Le Kh-55 est lancé exclusivement à partir de bombardiers et a donné naissance à de nombreuses versions armées conventionnellement, principalement destinées à un usage tactique, telles les Kh-65SE et Kh-SD. Il apparaît cependant que seules les Kh-101 et Kh-555 ont été admises au service.

Contrairement aux croyances populaires, le Kh-55 ne fut pas la base de développement du missile RK-55 Granat lancé depuis les sous-marins ou les postes terrestres (OTAN : SS-N-21 « Sampson » et SSC-X-4 « Slingshot »).

Développement

[modifier | modifier le code]

À la fin des années 1960, l'étude « Ekho » menée par l'institut GosNIIAS (Institut des recherches scientifiques et des systèmes aéronautiques de l’État) conclut qu'il serait plus efficace de déployer un grand nombre de petits missiles de croisière subsoniques que les bien plus coûteux missiles supersoniques, qui étaient alors privilégiés par les autorités militaires[3].

En 1971, les travaux commencèrent sur la conception d'un missile de croisière aéroporté, avec un premier vol de tests effectué en 1976. D'autres tests suivirent en 1978 et quelques exemplaires furent installés sur un bombardier Tu-95MS en 1984[3]. L'apparition de l'ALCM au cours de l'année donna une impulsion supplémentaire au programme[3], l'armée de l'air soviétique faisant alors part, dès le mois de , d'un besoin rapide d'un missile de croisière aéroporté.

Il apparut alors trois versions de ce missile : la Kh-55 (en russe : Izdeliye-120, « article-120 »), aussi connue sous la désignation de RKV-500. Désignée par l'OTAN « AS-15A », elle entra en service le [4]. Elle fut rapidement suivie par la Kh-55OK (Izdeliye-124), à guidage optique, et quelques années plus tard, en 1987, par la Kh-55SM (en russe : Izdeliye-125, « article-125 »), désignée par l'OTAN « AS-15B » et disposant d'une portée supérieure[1],[3]. Cette amélioration fut possible grâce à l'ajout d'une paire de réservoirs conformes autour du fuselage[2], qui augmentèrent la masse du missile à près de 1 700 kg mais portèrent son autonomie à près de 3 000 km lorsqu'il était équipé de sa charge nucléaire de 200 kt. La version navale de ce missile fut désignée RKV-500B.

À la fin des années 1980, d'autres travaux furent effectués pour un missile de remplacement, emportant au choix une charge conventionnelle (Kh-101) ou nucléaire (Kh-102) et étant doté d'une plus grande furtivité. Ils furent conçus par Igor Seleznyev, ingénieur chez Raduga. L'importance de posséder des missiles en tant que « multiplicateurs de puissance » augmenta significativement, à un moment où la quantité de bombardiers à missiles de croisière commençait à diminuer, vers le début des années 1990. L'abandon du projet ambitieux de missile à statoréacteur Kh-90, causé par le traité INF en 1987, amena les soviétiques à repenser sérieusement à améliorer le Kh-55, en particulier pour atteindre la précision requise de moins de 20 m, nécessaire pour pouvoir détruire efficacement des cibles en n'employant qu'une « simple » charge conventionnelle. Le premier vol du Kh-101 eut lieu en 1998, et ses tests d'évaluation commencèrent en 2000.

Après la fin de la guerre froide et les traités de non-prolifération restreignant le déploiement de missiles nucléaires à longue portée, les Russes firent de nombreux efforts pour développer des versions tactiques du Kh-55, dotées de charges conventionnelles. Une première version fit apparition, la Kh-65SE, dévoilée en 1992 lors du salon aéronautique de Moscou. Dérivée du Kh-55 et d'une portée limitée à « seulement » 600 km, elle permet aux Russes de respecter les prescriptions indiquées dans les accords SALT-II[1], qui désignent chaque appareil emportant des missiles d'une portée supérieure à 600 km comme étant stratégiques. Ces accords stipulent cependant que le nombre d'appareils de ce type est strictement contrôlé et ne doit pas dépasser un certain nombre. Une version à échelle 1 de ce missile fut présentée pour la première fois en 1993 (en février à Abou Dabi et septembre à Joukovski et Nijni Novgorod)[1]. Les missiles en exposition ne différaient pas vraiment des anciennes versions, sauf en ce qui concernait leur portée, affichée à 250 km lorsqu'ils étaient lancés à basse altitude et 280 km lorsqu'ils étaient lancés d'une altitude élevée. Le Kh-65 était destiné à l'emploi contre des cibles de grande dimension, d'une surface équivalente radar supérieure) 300 m2, en particulier des bâtiments de guerre en environnement d'interférences électroniques sévères[1]. Il fut testé en vol pour la première fois le et fut utilisé en exercice au-dessus de la mer Noire du 17 au de la même année.

Il fut suivi par le Kh-SD, une version tactique du Kh-101 destinée à l'exportation, d'une portée de 300 km, puis finalement, en mars 2000 il fut rapporté que les forces russes avaient testé un nouveau missile doté d'une charge conventionnelle. Il s'agissait du Kh-555, développé à partir du Kh-55 original, doté d'une portée de 2 000 à 3 000 km[3]. Le Kh-555 est supposé être entré en service en 2004, bien que les premières images du missiles ne furent visibles qu'en 2007.

Un document russe de 1995 suggéra qu'une usine de production complète avait été transférée à Shanghai, pour le développement d'un missile nucléaire de croisière. Initialement, il fut pensé qu'il serait basé sur le Kh-15, de 300 km de portée, mais il apparaît désormais clairement que le missile transféré vers la Chine était bel et bien un Kh-55.

Caractéristiques et comparaisons

[modifier | modifier le code]

La famille de missiles Kh-55 ressemble sous de nombreux aspects au missile américain BGM-109 Tomahawk[5], utilisant un corps cylindrique doté d'ailes de sustentation escamotables à grand allongement[2], de gouvernes de queue dépliables et d'un turboréacteur en position ventrale, la navigation étant effectuée grâce à un système de suivi de terrain avancé de type TERCOM (en anglais : Terrain COntour Matching) assisté par un système de navigation inertielle[3]. Le TERCOM emploie un radar et des images digitales stockées dans sa mémoire pour atteindre sa cible avec un degré de précision très élevé. L'ordinateur de bord du missile emploie un filtre Kalman et compare des images digitales que contient sa mémoire avec ce que détecte son radar altimétrique. Le nom du système de guidage du Kh-55 est Sprut ou BSU-55. Les Tomahawks américains accédèrent plus tard à la technologie DSMAC (Digital Scene Matching Area Correlator) et GPS. Les soviétiques ont également eu accès à la technologie DSMAC, mais il reste impossible de savoir si elle a été réellement intégrée au missile Kh-55. Le Kh-65 est lui guidé par une plateforme inertielle et navigue à basse altitude. Lorsqu'il arrive à proximité de la cible, il grimpe à une altitude plus élevée et son radar actif s'active pour détecter la cible et passer en phase d'attaque finale. Le Kh-555 emploie également une unité de navigation inertielle, mais cette fois couplée à un récepteur GPS. D'après son constructeur, il serait en mesure de pénétrer les systèmes de défense aérienne ou contre les missiles balistiques[6].

La différence la plus remarquable entre le Tomahawk et le missile Kh-55 est l'emplacement du moteur. Le Williams F107-WR-100 du missile américain est enfermé dans la queue du missile et aspire l'air par une entrée ventrale, alors que l'unité R95-300 à double flux qui propulse le Kh-55 est disposée dans une nacelle qui est enfermée à l'arrière du fuselage et qui se déploie via une porte ventrale une fois le lancement effectué. Dérivé d'un autre moteur conçu pendant la mise au point du projet, l'Omsk AMKB TVD-50, le R95 est une pièce de technologie très importante du missile, car elle est compacte tout en étant très efficace et économe en carburant. Il correspond exactement à ce que nécessitent des systèmes comme les missiles de croisière ou les avions sans pilote. La poussée produite par ce moteur varie entre 400 et 500 kgp, avec une masse à vide de 95 kg, une consommation spécifique de 0,65, une longueur de 85 cm et un diamètre de 33 cm.

Le Tomahawk utilise un assemblage de queue à quatre stabilisateurs, dont deux accusant un dièdre négatif léger, tandis que le Kh-55 n'utilise que trois surfaces, de tailles plus importantes et dotées d'un dièdre négatif plus prononcé, configuration qui a d'ailleurs été adoptée depuis par le RGM/UGM-109E Tomahawk « Block IV ». Une autre différence notable entre les deux missiles vient de l'avant du fuselage, qui est symétrique sur le Tomahawk et d'une forme plus complexe sur le missile chinois. Le fuselage cylindrique est assez similaire, avec un diamètre de 53 cm pour le Tomahawk et de 52 pour le Kh-55, mais, tandis que les dernières évolutions du Tomahawk avaient un nez de type « Beluga », destiné à réduire la signature radar du missile, le Kh-55 conserve son nez en ogive habituel. Les masses sont également assez proches, avec 1 224 kg pour le Tomahawk et 1 300 kg pour le Kh-55.

Si le Kh-55 original possède un moteur « tombant », qui se déploie sous le fuselage lors du lancement, le Kh-65SE était doté d'un moteur externe fixe, alors que le Kh-SD disposait d'un moteur interne. Les versions récentes de production du missile sont équipées d'une version plus puissante du moteur de départ, le TRDD-50A, de fabrication russe et produisant une poussée de 450 kgp[7].

Seize exemplaires du Kh-55 peuvent être emportés par un Tu-95MS Bear-H ou Tu-95MS16 (Tu-95MSM) équipé d'un lanceur rotatif MKU-6-5 (6 missiles) et des pylônes d'emport externes (10 missiles). Il peut également être emporté par un Tu-142M Bear-F et le Kh-55SM est emporté par le Tu-160 Blackjack. Le Kh-55 fut également testé sur le Tu-22M Backfire. La version tactique Kh-SD était prévue pour être employée par le Tu-95MS (14 missiles) et le Tu-22M (8 missiles). Le Kh-101 devrait être emporté par le Tu-160 (12 missiles), le Tu-95MS16 (8 missiles), le Tu-22M3/5 (4 missiles) et le chasseur-bombardier Su-34 (2 missiles).

Engagements

[modifier | modifier le code]
Un Tu-160 de l'aviation à long rayon d'action russe largue un missile de croisière Kh-101, version furtive du Kh-55, en , lors de l'intervention militaire de la Russie en Syrie.
Un KH-101 ayant frappé Kiev en mars 2024.

Le , l'intervention militaire de la Russie en Syrie voit le baptême du feu du Tupolev Tu-160 et du Tu-95MS qui utilise entre autres depuis des Kh-101[8].

Le missile est utilisé lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 à plusieurs reprises[9].

Stock ukrainien et transactions douteuses

[modifier | modifier le code]

La fin de la guerre froide laisse l'Ukraine avec 1 612 Kh-55 en stock[10], faisant partie de l'armement de 19 Tu-160 du 84e régiment de bombardiers de Priluki et de 25 Tu-95MS du 182e régiment de bombardiers lourds d'Uzin-Shepelovka[11]. Il fut rapporté que l'Ukraine réclama trois milliards de dollars pour renvoyer les avions et leurs missiles vers la Russie[11]. En octobre 1999, un compromis fut trouvé, et la Russie accepta de payer 285 millions de dollars pour récupérer onze appareils et 575 missiles[5],[11], alors que le reste serait envoyé à la destruction, en suivant un programme de désarmement mis au point par les États-Unis. Pourtant, en mars 2005, le procureur général ukrainien Svyatoslav Piskun affirma[10] qu'en juin 2001 douze missiles Kh-55 avaient été exportés vers l'Iran, pour un marché dont la valeur serait de 49,5 millions de dollars[12]. Six autres missiles avaient été également exportés vers la Chine[10], en avril 2000.

La triste saga de la prolifération de missiles Kh-55 de l'ère soviétique est un cas d'école, décrivant avec précision comment l'appareil post-soviétique dans les anciennes républiques de l'Union fut incapable de prévenir les fuites de technologies sensibles. Les rumeurs à propos de la Chine et de l'Iran ayant acquis des missiles par l'intermédiaire de l'Ukraine circulaient déjà depuis un moment, mais il n'existait alors aucune preuve solide pour confirmer ces théories. Tout changea radicalement lors de la révolution orange en Ukraine et la chute du régime pro-russe dirigé par le président Leonid Koutchma, déjà accusé précédemment d'avoir vendu des systèmes de surveillance électronique à Saddam Hussein avant l'opération liberté irakienne. Hrihory Omelchenko, vice-président du comité parlementaire sur le crime organisé et la corruption, envoya une lettre ouverte en au président alors récemment élu Viktor Iouchtchenko, dans laquelle il rapporta que les officiels du gouvernement fidèles à l'ancien régime avaient activement entravé les investigations judiciaires concernant l'exportation illégale du missile Kh-55SM vers la Chine et l'Iran[12].

L'affaire occupa une majeure partie des médias russes et ukrainiens plus tôt dans l'année. D'après de nombreuses sources, la transaction illégale fut initiée en 2000, quand deux Russes O.H. Orlov[10],[12] et E.V. Shelenko, associés à la compagnie d'exportation Progress créèrent un faux document de contrat de la compagnie d'exportation d'armements Rosvooruzheniye, pour la livraison de vingt missiles Kh-55SM. Ce faux contrat fut fourni à l'exportateur de matériels ukrainien UkrSpetsExport. Les deux Russes furent aidés dans leur manœuvre par le chef de la compagnie ukrainienne Ukraviazakaz, Vladimir Evdokimov, un réserviste des services de renseignements ukrainiens. La lettre d'Omelchenko affirma que « ces missiles de croisière étaient cachés dans des dépôts militaires du ministère de la défense ukrainien, sous le contrôle même du [ministère de la défense] et couverts par de la documentation signée par de haut placés du gouvernement, affirmant qu'ils étaient en fait déclarés comme détruits. ». (Le scénario de cette fuite d'armes illégale est assez fidèlement illustré dans le film américain Lord of War, le nom du héros Orlov étant d'ailleurs le même). Une chaîne entière de compagnies fut utilisée pour couvrir la transaction, avec six missiles supposés avoir été aérotransportés vers la Chine en et six autres vers l'Iran en . Le marché comprenait également un système de soutien au sol KNO-120, permettant de tester, initialiser et programmer les missiles. La destination des huit munitions restantes ne fut pas révélée. L'Iran est accusé d'avoir payé un montant de 49,5 millions de dollars pour les missiles, Orlov et Shelenko empochant au passage 600 000 $ en remerciement de leurs efforts[12]. Les médias russes et ukrainiens affirment également qu'un citoyen australien était de la partie.

Cette transaction n'apparaît pas comme une surprise pour les analystes habitués aux exportations d'armes russes contemporaines. Installé aux États-Unis, le Dr Alexander Nemets affirma quelques années plus tôt que la Chine avait lancé deux campagnes parallèles pour acquérir à tout prix de la technologie militaire russe[12]. La première était légale, via la compagnie d'exportation Rosoboronexport (anciennement Rosvooruzheniye), la deuxième visait à acquérir de manière douteuse des exemplaires via le marché noir.

Une série de rapports se focalisent sur le problème de l'acquisition par les Nord-coréens de technologies de missiles de croisière russes via l'Iran. Le quotidien japonais Sankei Shimbun, qui affirmait avoir des relations haut placées au sein du parti politique au pouvoir et des agences privées, affirma que l'Iran avait fourni le Kh-55 à la Corée du Nord à des fins de rétro-ingénierie. Le journal cita une source provenant du ministère de la défense, affirmant : « Ils [l'Iran et la Corée du Nord] sont reliés par un réseau souterrain qui s'affaire au développement d'armes de destruction massive. »[12]. Les connexions entre l'Iran et la Corée du Nord sont très surveillées, et l'export de missiles balistiques nord-coréens vers l'Iran apporterait à ce dernier les bases technologiques pour qu'il développe ses propres infrastructures de production. L'Iran a investi des efforts considérables afin de pouvoir contourner les embargos occidentaux sur l'export de technologies militaires, essentiellement afin de pouvoir entretenir le large panel d'équipements américains dont il disposait pendant le règne de la dynastie Pahlavi[12]. Le procureur ukrainien, M. Piskun, affirma également comprendre la peur des Japonais, les missiles ayant été livrés à la Chine pouvant malencontreusement représenter une terrible menace s'ils tombaient entre les mains des Nord-coréens[10].

Dès 2010, l'Iran produisait ses missiles localement et travaillait sur une version à la portée plus importante[13]. Le Soumar (en), présenté en 2015 et utilisé lors d'un tir sol-sol par les milices Houthis le , semble être une copie du Kh-55.

  • Kh-55 (OTAN : Kent-A) : aussi désignée RKV-500A ou Izdeliye-120. Version originale, d'une portée de 2 500 km.
  • Kh-55OK : version dotée d'un guidage optique.
  • Kh-55SM (OTAN : Kent-B) : aussi désignée RKV-500B ou Izdeliye-121. Évolution du Kh-55 de base, dotée de réservoirs externes conformes, accroissant la portée à 3 000 km.
  • Kh-101/102 : (Izdeliye-111) est développé comme un remplaçant très furtif du Kh-55SM à la fin des années 1980. Le Kh-101 dispose d'une charge conventionnelle et le Kh-102 d'une tête nucléaire. Une version dotée d'une soufflante non-carénée (aussi appelée « propfan ») et d'une portée de 5 000 km fut abandonnée en 2000. La précision des Kh-101/102 serait de 6 à 9 m, et leur vitesse est d'environ 800 km/h. Conçus pour être emportés par les bombardiers Tu-95MS[14], ces missiles, disponibles en quantité, sont encore en service en 2024.
  • Kh-65SE : version tactique dévoilée en 1992, dotée d'une charge conventionnelle de 410 kg et d'une portée limitée (a expiré 2.8.2019) à 600 km afin de respecter le Traité FNI.
  • Kh-SD : (en russe : средней дальности, Srednei Dalnosti, « moyenne portée ») version conventionnelle annoncée en 1995, d'une portée de 300 km et probablement destinée au marché d'exportation. Cette version partage des éléments avec le Kh-101, et serait capable d'une portée de 600 km en étant lancée à haute altitude. Toutefois, le Kh-SD a été apparemment mis de côté en 2001. Un autodirecteur à radar actif alternatif fut proposé pour une utilisation antinavire.
  • Kh-555, Kh-55SE et Kh-55SH (OTAN : Kent-C) : version armée d'une charge conventionnelle, dotée d'un guidage amélioré et d'une charge militaire plus performante. Entré au service opérationnel en 2000, ce missile a été reçu récemment par la force aérienne russe.

Utilisateurs

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d e f g h i j k et l (en) John Pike, Charles Vick, Mirko Jacubowski & Patrick Garrett, « Kh-55 Granat / AS-15 Kent / SS-N-21 Sampson / SSC-4 Slingshot », FAS.org (Federation of American Scientists), (consulté le ).
  2. a b c d et e (ru) « Стратегическая крылатая ракета Х-55 », worldweapon.ru (consulté le ).
  3. a b c d e et f (en) Dr. Carlo Kopp, « Precision guided munitions in the region (Technical Report APA-TR-2007-0109) : Raduga Kh-55/55OK/55SM cruise missile », Air Power Australia, (consulté le ).
  4. (ru) « О Корпорации : История », Tactical Missiles Corporation (consulté le ).
  5. a et b (en) John Pike, « Kh-55 Granat / AS-15 Kent », GlobalSecurity.org, (consulté le ).
  6. (en) Jana Honkova, Center for Strategic and International Studies (CSIS), Nuclear Scholars Initiative, Sarah Weiner, , 278 p. (ISBN 978-1-4422-2797-2, lire en ligne), p. 69.
  7. (ru) « ПРЕСС-КОНФЕРЕНЦИЯ НПО "САТУРН" », NPO Saturn,‎ (consulté le ).
  8. « Syrie, la Russie teste ses nouveaux missiles ! », sur avia news, (consulté le ).
  9. « La Russie utilise des missiles soviétiques pour bombarder l'Ukraine » Accès libre, sur capital,
  10. a b c d e f g et h (en) Tom Warner, « Ukraine admits exporting missiles to Iran and China », Financial Times, (consulté le ).
  11. a b et c (en) Piotr Butowski, « Russia's strategic bomber fleet achieves new heights », Jane's Information Group, (consulté le ).
  12. a b c d e f g et h (en) Dr. Carlo Kopp, « Bypassing the National Missile Defence System - The cruise missile proliferation problem (Technical Report APA-TR-2007-0708) », Air Power Australia, (consulté le ).
  13. (en) « Israeli aerospace official : Iran cruise missile poses "extremely serious" threat », Iranian archives, (consulté le ).
  14. (ru) « Новости публикаций », Tactical Missiles Corporation,‎ (consulté le ).
  15. (ru) « Как Украина ядерные боеголовки считала », Newsland,‎ (consulté le ).
  • (en) Yefim Gordon, Soviet/Russian aircraft weapons since World War Two, Midland Publishing (Hinckley, England), , 207 p. (ISBN 1-85780-188-1)

Articles connexes

[modifier | modifier le code]
  • RK-55 : extrêmement similaire au Kh-55.
  • AGM-86 ALCM : un missile de 1 430 kg, d'une portée de plus de 2 400 km et qui vole à Mach 0.73.
  • AGM-129 ACM : (Advanced Cruise Missile) missile furtif de 1 330 kg, d'une portée de 3 700 km.
  • BGM-109 Tomahawk : missile américain assez proche du Kh-55.
  • Hatf-7 : missile de croisière pakistanais.
  • Nirbhay (en) : projet de missile de croisière low-cost indien en cours de développement.
  • CJ-10 : missile de croisière chinois. Il est supposé incorporer des éléments du Kh-55 dans sa conception.