Aller au contenu

« Anglo-Sud-Africains » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Aucun résumé des modifications
Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile
Jack Demol (discuter | contributions)
m typographie
 
(40 versions intermédiaires par 20 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Infobox Groupe ethnique
{{Infobox Groupe ethnique
| nom=Anglo-sud-africains
| nom=Anglo-Sud-Africains
| image=G.S. Smithard; J.S. Skelton (1909) - 1820 Settlers and their Boer Convoys.jpg
| image=G.S. Smithard; J.S. Skelton (1909) - 1820 Settlers and their Boer Convoys.jpg
| légende= Les colons anglais de 1820 et leur escorte boer - illustration de G.S. Smithard; J.S. Skelton (1909).
| légende= Les colons britanniques de 1820 et leur escorte boer - illustration de G.S. Smithard; J.S. Skelton (1909).
| region1={{Afrique du Sud}}
| region1={{Afrique du Sud}}
| pop1=
| pop1=
Ligne 27 : Ligne 27 :
| reftot=
| reftot=
| origine=
| origine=
| langue=[[Anglais]]<br />[[Afrikaans]]
| langue=[[Anglais]]
| religion=[[Protestantisme]]<br />[[Anglicanisme]]<br />[[Catholicisme]]
| religion=[[Christianisme]] <small>([[Anglicanisme|anglicans]], [[protestantisme|protestants]] et [[Catholicisme|catholiques]])</small>
| groupe lié=[[Anglais (peuple)|Anglais]]<br />[[Afrikaners]]
| groupe lié=[[Anglais (peuple)|Anglais]], [[Écossais (peuple)|Écossais]], [[Irlandais (peuple)|Irlandais]], [[Anglo-Irlandais]], [[Scots d'Ulster (peuple)|Scots d'Ulster]], [[Britanniques]], [[Afrikaners]]
| carte=
| carte=
}}
}}


Les '''Anglo-sud-africains''' sont les [[Blancs sud-africains]] [[anglophone]]s généralement originaires du [[Royaume-Uni]] ou de l'un des pays du [[Commonwealth of Nations]]. Ils sont relativement dispersés sur le territoire [[sud-africain]] et ne constituent que 3 à 4 % de la population. Cependant, ils occupent une place importante dans l'économie sud-africaine et forment encore une partie non négligeable du [[monde des affaires]].
Les '''Anglo-Sud-Africains''' sont les [[blancs sud-africains]] [[Anglais|anglophones]] généralement originaires des [[îles Britanniques]]. Ils sont relativement dispersés sur le territoire [[Afrique du Sud|sud-africain]] et ne constituent que 3 à 4 % de la population{{Quand|date=21 juillet 2024}}. Cependant, ils occupent une place importante dans l'[[Économie de l'Afrique du Sud|économie sud-africaine]] et forment encore une partie non négligeable du [[monde des affaires]].


La population anglophone blanche d'Afrique du Sud est assez cosmopolite, regroupant à la fois des descendants de colons arrivés en Afrique du Sud au {{s-|XIX|e}}, qui ont conservé parfois le statut de sujet britannique, et des européens d’origines diverses, qui ont immigré au {{s-|XX|e}}. Les importantes communautés portugaises et grecques leur sont notamment associées.
Les Anglo-Sud-Africains regroupent à la fois des descendants de [[Colonisation|colons]] britanniques arrivés en Afrique du Sud au {{s-|XIX|e}}, qui ont conservé parfois le statut de sujet britannique, et des européens d'origines variées, qui ont immigré au {{s-|XX|e}} et qui se sont assimilés à la nation anglo-sud-africaine. Les immigrés portugais, italiens et grecs leur sont notamment associés.


Les anglo-sud-africains sont généralement de [[religion anglicane]] mais on y trouve des [[catholique]]s (d'origines irlandaises ou mauriciennes) et une importante communauté juive. Ils se distinguent surtout des [[Afrikaners]], qui sont de langue [[afrikaans]] et membre de l'[[église réformée hollandaise]].
Les Anglo-Sud-Africains sont généralement des [[Christianisme|chrétiens]] [[Anglicanisme|anglicans]] et [[Protestantisme|protestants]] mais on y trouve également une minorité [[Catholicisme|catholique]] et [[Judaïsme|juive]]. Ils se distinguent surtout des [[Afrikaners]], qui sont de langue [[afrikaans]] et très majoritairement [[Calvinisme afrikaner|calvinistes]] (généralement membres de l'[[Église réformée néerlandaise (Afrique du Sud)|Église réformée néerlandaise d'Afrique du Sud]]).


Les anglophones se concentrent dans les zones urbaines, particulièrement à [[Johannesbourg]], [[Le Cap]] et [[Durban]], où ils forment une part significative de la population (aux alentours de 10 %).
Les Anglo-Sud-Africains se concentrent dans les [[Zone urbaine|zones urbaines]], particulièrement à [[Johannesbourg]], [[Le Cap]] et [[Durban]], où ils forment une part significative de la population (aux alentours de 10 %).


== Historique ==
== Historique ==
A la suite de la faillite de la Compagnie Néerlandaise des Indes orientales, de la défaite française de Trafalgar et des guerres napoléoniennes, les Britanniques prennent possession de la colonie du Cap au début du XIXe siècle afin de protéger et de développer leurs voies de communications.
À la suite de la faillite de la [[Compagnie néerlandaise des Indes orientales]], de la [[bataille de Trafalgar|défaite française de Trafalgar]] et des [[guerres napoléoniennes]], les Britanniques prennent possession de la [[colonie du Cap]] au début du {{s|XIX}} afin de protéger et de développer leurs voies de communications.


Après avoir laissé une relative autonomie aux Afrikaners (autre nom des Boers), la Grande Bretagne prend petit à petit l’ascendant en s’assurant le contrôle économique et politique de la région. La vision « libérale » des Britanniques, de plus en plus opposés à l’esclavage, ainsi que l’imposition de leur langue entrent en conflit avec la vision traditionnelle et conservatrice des Boers.
Après avoir laissé une relative [[autonomie]] aux populations néerlandaises du Cap (dont une grande partie sont des [[Boers]], c'est-à-dire des fermiers ou des agriculteurs nomades), le Royaume-Uni prend petit à petit l’ascendant en s’assurant le contrôle économique et politique de la région. La vision libérale des Britanniques, de plus en plus opposés à l’[[esclavage]], ainsi que l’imposition de leur langue et de l'[[anglicanisme]] entrent en conflit avec la vision des Boers, qui sont très majoritairement des [[Calvinisme afrikaner|calvinistes réformés]] ainsi que des partisans d'une abolition plus progressive de l'esclavage.


== La prise de possession du Cap par les Britanniques ==
=== La prise de possession du Cap par les Britanniques ===
[[Fichier:Cape Colony00.jpg|thumb|left|upright=1.3|Carte de la colonie du Cap en [[1809]].]]
[[Fichier:Cape Colony00.jpg|thumb|left|upright=1.3|Carte de la colonie du Cap en [[1809]].]]
La [[colonie du Cap]] en [[Afrique du Sud]] est à la fin du {{s-|XVIII|e}} une possession néerlandaise, peuplée de [[bantou]]s, d'[[Hottentots]], de [[boers]] de souche franco-néerlandaise et de [[néerlandais]]. Alors qu'en [[Europe]], les [[Pays-Bas]] tombent sous l'influence de la [[France]] ([[traité de La Haye (1795)|traité de La Haye]] du {{date|16 mai 1795}}), le gouvernement du [[Royaume de Grande-Bretagne]] ordonne de sécuriser les colonies néerlandaises afin d'éviter qu'elles ne tombent sous l'emprise des Français. Le général [[James Henry Craig]] est envoyé au Cap à la tête d'un contingent militaire qui s'empare de la colonie néerlandaise. En février [[1803]], en vertu des termes de la [[paix d'Amiens]], la colonie du Cap est rétrocédée à la [[République batave]]. Mais en janvier [[1806]], trois mois après [[Bataille de Trafalgar|Trafalgar]], la colonie est de nouveau occupée par les Britanniques.
La [[colonie du Cap]] en [[Afrique du Sud]] est à la fin du {{s-|XVIII|e}} une possession néerlandaise, peuplée de [[bantou]]s, d'[[Hottentots]], de [[boers]] de souche franco-néerlandaise et de [[néerlandais]]. Alors qu'en [[Europe]], les [[Pays-Bas]] tombent sous l'influence de la [[France]] ([[traité de La Haye (1795)|traité de La Haye]] du {{date|16 mai 1795}}), le gouvernement de la [[Grande-Bretagne (royaume)|Grande-Bretagne]] ordonne de sécuriser les colonies néerlandaises afin d'éviter qu'elles ne tombent sous l'emprise des Français. Le général [[James Henry Craig]] est envoyé au Cap à la tête d'un contingent militaire qui s'empare de la colonie néerlandaise. En février [[1803]], en vertu des termes de la [[paix d'Amiens]], la colonie du Cap est rétrocédée à la [[République batave]]. Mais en janvier [[1806]], trois mois après la [[bataille de Trafalgar]], la colonie est de nouveau occupée par les Britanniques.


La colonie du Cap s'étend alors sur {{formatnum:194000}} kilomètres carrés et compte un peu plus de {{formatnum:60000}} habitants dont quelque {{formatnum:25000}} Blancs, majoritairement des [[Boers]] d'origine franco-germano-néerlandaise, {{formatnum:15000}} Khoisans, {{formatnum:25000}} esclaves et un millier d'hommes libres (anciens esclaves libérés de leur servitude). La colonie est durant 8 années administrée par une autorité de fait et est, à partir de [[1807]], rattachée au ''Colonial Office'', représentée localement par un gouverneur. Durant cette période, des missions protestantes anglicanes s'installent en Afrique du Sud comme la [[London Missionary Society|Société missionnaire de Londres]] (LMS) et entreprennent de venir en aide, de protéger, de conseiller et de convertir les tribus hottentotes locales.
La colonie du Cap s'étend alors sur {{unité|194000|kilomètres carrés}} et compte un peu plus de {{unité|60000|habitants}}, dont quelque {{unité|25000|Blancs}}, majoritairement des [[Boers]] d'origine franco-germano-néerlandaise, {{unité|15000|[[Khoïsan]]s}}, {{unité|25000|esclaves}} et un millier d'hommes libres (anciens esclaves libérés de leur servitude). La colonie est durant {{nobr|8 années}} administrée par une [[autorité de fait]] et est, à partir de [[1807]], rattachée au {{lang|en|''[[Colonial Office]]''}}, représentée localement par un gouverneur. Durant cette période, des missions protestantes anglicanes s'installent en Afrique du Sud comme la [[London Missionary Society|Société missionnaire de Londres]] (LMS) et entreprennent de venir en aide, de protéger, de conseiller et de convertir les tribus hottentotes locales.


Lors du traité de [[Paris]] de [[1814]], le [[Royaume-Uni]] (le Royaume de Grande-Bretagne étant devenu le Royaume-Uni en 1801) acquiert officiellement et définitivement la Colonie du Cap.
Lors du traité de [[Paris]] de [[1814]], le [[Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande|Royaume-Uni]] (issu de la fusion en 1801 du [[Grande-Bretagne (royaume)|royaume de Grande-Bretagne]] et du [[royaume d'Irlande]]) acquiert officiellement et définitivement la colonie du Cap.


== La colonisation britannique du Cap ==
=== La colonisation britannique du Cap ===
[[Image:Flag of the Cape Colony (1876–1910).svg|thumb|left|Drapeau de la Colonie du Cap.]]
[[Image:Flag of the Cape Colony (1876–1910).svg|thumb|left|Drapeau de la colonie du Cap.]]
[[Image:Thomas Baines - The British Settlers of 1820 Landing in Algoa Bay - 1853.png|thumb|left|Arrivée des colons britanniques dans la [[Port Elizabeth|baie d'Algoa]] ([[1820]]).]]
[[Image:Thomas Baines - The British Settlers of 1820 Landing in Algoa Bay - 1853.png|thumb|left|Arrivée des colons britanniques dans la [[Port Elizabeth|baie d'Algoa]] ([[1820]]).]]
Les premières vagues d'immigration britanniques en Afrique du Sud commencent dans les années [[1817]]-[[1819]]. Le gouverneur Charles Somerset souhaite alors fortifier la frontière de l'est avec les territoires Xhosas. C'est dans cette optique qu'il entreprend d'intensifier la colonisation de la région frontière du Zuurveld située en amont de la rivière Sundays et en aval de la rivière Great Fish.
Les premières vagues de colonisations britanniques en Afrique du Sud commencent dans les années [[1817]]-[[1819]]. Le gouverneur [[Charles Henry Somerset]] souhaite alors fortifier la frontière de l'est avec les territoires [[Xhosa (peuple)|xhosas]]. C'est dans cette optique qu'il entreprend d'intensifier la colonisation de la région frontière du Zuurveld située en amont de la rivière Sundays et en aval de la rivière Great Fish.


En [[1820]], avec le soutien de Lord Somerset et du parlement britannique, près de {{formatnum:4000}} colons anglais émigrent dans cette région au bord de l'[[océan Indien]]. Principalement d'anciens chômeurs urbains qui se révélèrent de piètres fermiers, ils s'établissent pour la plupart comme artisans et commerçants à [[Port Elizabeth]], alors un petit village de la baie d'Algoa et à [[Grahamstown]], alors garnison britannique<ref>FX Fauvelle-Aymar, ''Histoire de l'Afrique du Sud'', Le Seuil, {{p.|152}}</ref>. Cette nouvelle émigration de « loyaux sujets de Sa Majesté » permet de faire contrepoids aux descendants de colons néerlandais, rétifs à la nouvelle administration. Elle permet en outre d'angliciser la colonie.
En [[1820]], avec le soutien de Lord Somerset et du parlement britannique, près de {{unité|4000|Britannique}} émigrent dans cette région au bord de l'[[océan Indien]]. Ce sont principalement d'anciens chômeurs urbains qui se révélèrent de piètres fermiers. Ils s'établissent pour la plupart comme artisans et commerçants à [[Port Elizabeth]], alors un petit village de la [[baie d'Algoa]] et à [[Grahamstown]], alors [[garnison]] britannique<ref>FX Fauvelle-Aymar, ''Histoire de l'Afrique du Sud'', Le Seuil, {{p.|152}}</ref>. Cette nouvelle émigration de « loyaux sujets de Sa Majesté » permet de faire contrepoids aux Boers, rétifs à la nouvelle administration. Elle permet en outre d'angliciser la colonie.


En [[1822]], le [[néerlandais]] perd son statut de langue officielle dans les tribunaux et les services gouvernementaux. Il recule dans les domaines scolaires et religieux. Le processus d'anglicisation est en marche alors que le patois néerlandais, appelé aussi [[afrikaans]], est dénigré et réservé aux rustauds des frontières.
En [[1822]], le [[néerlandais]] perd son statut de [[langue officielle]] dans les tribunaux et les services gouvernementaux. Il recule dans les domaines scolaires et religieux. Le processus d'[[anglicisation]] est en marche alors que le [[dialecte]] néerlandais, appelé aussi [[afrikaans]], est dénigré et réservé aux rustauds des frontières.


En [[1828]], l'[[anglais]] devient la seule langue officielle pour les affaires administratives et religieuses. Les Hottentots se voient également reconnaître l'égalité des droits avec les blancs.
En [[1828]], l'[[anglais]] devient la seule [[langue officielle]] pour les affaires administratives et religieuses. Les [[Khoïkhoï (peuple)|Hottentots]] se voient également reconnaître l'égalité des droits avec les blancs.


En [[1834]], l'émancipation de tous les esclaves de la Colonie du Cap est proclamée. Pour apaiser les esprits, le gouverneur, Sir Benjamin D'Urban instaure un conseil législatif de douze membres supposé permettre aux administrés du Cap de débattre des affaires publiques. Les compensations pécuniaires pour l'émancipation des esclaves ne satisfont pas les anciens propriétaires d'esclaves et en [[1835]], plusieurs milliers de fermiers Boers rompent tout lien avec la Colonie du Cap et s'exilent à l'intérieur des terres pour fonder une république boer indépendante. C'est le [[Grand Trek]].
En [[1834]], l'[[Émancipation (droit)|émancipation]] de tous les esclaves de la colonie du Cap est proclamée. Pour apaiser les esprits, le gouverneur, Sir [[Benjamin d'Urban|Benjamin D'Urban]] instaure un [[parlement|conseil législatif]] de douze membres supposé permettre aux administrés du Cap de débattre des affaires publiques. Les compensations pécuniaires pour l'émancipation des esclaves ne satisfont pas les anciens propriétaires d'esclaves et en [[1835]], plusieurs milliers de fermiers Boers rompent tout lien avec la colonie du Cap ([[Piet Retief|manifeste de Piet Retief]]) et s'exilent à l'intérieur des terres pour tenter d'y fonder une [[Républiques boers|république boer]] indépendante. C'est le [[Grand Trek]].


=== La cafrerie britannique ===
=== La cafrerie britannique ===
[[Fichier:Eastern Frontier, Cape of Good Hope, ca 1835.png|thumb|left|upright=1.3|Frontière est de la colonie du Cap et la cafrerie britannique en 1835.]]
[[Fichier:Eastern Frontier, Cape of Good Hope, ca 1835.png|thumb|left|upright=1.3|Frontière est de la colonie du Cap et la cafrerie britannique en 1835.]]
[[Fichier:Thomas Bowler05.jpg|thumb|left|upright=1.3|Mission établie sur la Keiskamma River - peinture de T. Bowler.]]
[[Fichier:Thomas Bowler05.jpg|thumb|upright=1.3|Mission établie sur le fleuve Keiskamma - peinture de T. Bowler.]]
Le {{date|10 mai 1835}}, le colonel [[Harry Smith (militaire)|Harry Smith]] proclame l'annexion de la région située en amont de la rivière Keiskamma et en aval de la rivière Kei sous le nom de province de la Reine Adélaïde, en hommage à l'épouse du Roi [[Guillaume IV du Royaume-Uni|Guillaume IV]]. L'annexion de cette région à la Colonie du Cap est désavouée par le secrétaire d'État aux colonies. Le {{date|10 décembre 1835}}, la province est alors déclassée en district de la Reine Adélaïde en attendant que le statut du territoire soit fixé. Finalement, le principe de restituer la région aux indigènes, défendu par le secrétaire d'état aux colonies, Lord Glenelg, est approuvé par Londres. En [[1836]], Sir Durban, qui était favorable à l'annexion, doit retirer ses troupes de la zone tampon et les installer sur la frontière située à la rivière Keiskamma. Le {{date|17 septembre 1838}}, un traité de paix est signé entre les autorités britanniques et les représentants Xhosas. En 1847, à la suite de nouvelles escarmouches, le district est finalement annexé et devient la [[Cafrerie britannique]].
Le {{date|10 mai 1835}}, le colonel [[Harry Smith (militaire)|Harry Smith]] proclame l'annexion de la région située entre les fleuves {{Lien |langue=en |trad=Keiskamma River |fr=Keiskamma |texte= Keiskamma}} et [[Grand Kei]], sous le nom de province de la Reine-Adélaïde, en hommage à l'épouse du roi [[Guillaume IV du Royaume-Uni|Guillaume IV]]. L'annexion de cette région à la colonie du Cap est désavouée par le secrétaire d'État aux colonies. Le {{date|10 décembre 1835}}, la province est alors déclassée en district de la Reine-Adélaïde en attendant que le statut du territoire soit fixé. Finalement, le principe de restituer la région aux indigènes, défendu par le secrétaire d'état aux colonies, Lord Glenelg, est approuvé par Londres. En [[1836]], Sir Durban, qui était favorable à l'annexion, doit retirer ses troupes de la [[zone tampon]] et les installer près de la frontière, marquée par le fleuve Keiskamma. Le {{date|17 septembre 1838}}, un [[traité de paix]] est signé entre les autorités britanniques et les représentants xhosas. En 1847, à la suite de nouvelles escarmouches, le district est finalement annexé et devient la [[Cafrerie britannique]].


Pendant ce temps, le grand trek des Boers a conduit le gouverneur du Cap, sous l'impulsion des missionnaires anglicans, à reconnaître un certain nombre d'États indigènes, pour les soustraire à toute convoitise des Boers. Ainsi à la frontière nord de la Colonie du Cap, les premiers traités sont signés avec les Gricquas en [[1843]]-[[1844]] pour la reconnaissance du [[Griqua|Griqualand Ouest]] alors que dans le centre-est, les Basothos se placent sous un régime de semi-[[protectorat]] britannique.
Pendant ce temps, le Grand Trek des Boers a conduit le gouverneur du Cap, sous l'impulsion des missionnaires anglicans, à reconnaître un certain nombre d'États indigènes, pour les soustraire à toute convoitise des Boers. Ainsi à la frontière nord de la colonie du Cap, les premiers traités sont signés avec les [[Griquas]] en [[1843]]-[[1844]] pour la reconnaissance du [[Griqua|Griqualand Ouest]] alors que dans le centre-est, les [[Basotho|Basothos]] se placent sous un régime de semi-[[protectorat]] britannique.


En [[1850]], les Xhosas se soulèvent de nouveau dans la cafrerie, repoussant les britanniques civils ou militaires à [[King William's Town]]. La guerre dure quelques années avec les montagnes Amatolas pour principal champ de bataille avant que la frontière ne soit solidifiée et que la Cafrerie britannique ne devienne colonie de la Couronne. En [[1866]], tout le territoire de la Cafrerie britannique est incorporé à la Colonie du Cap pour former les districts de [[King William's Town]] et de [[East London]].
En [[1850]], les Xhosas se soulèvent de nouveau dans la cafrerie, repoussant les britanniques civils ou militaires à [[King William's Town]]. La guerre dure quelques années avec les montagnes Amatolas pour principal champ de bataille avant que la frontière ne soit solidifiée et que la Cafrerie britannique ne devienne colonie de la Couronne. En [[1866]], tout le territoire de la Cafrerie britannique est incorporé à la colonie du Cap pour former les districts de [[King William's Town]] et de [[East London]].


=== Le développement de la colonie ===
=== Le développement de la colonie du Cap ===
[[Fichier:Cape Town - Speeches on the Convict Crisis by T Bowler1849 Cape Archives.jpg|thumb|Protestations contre le projet d'établir une colonie pénitentiaire au Cap - Peinture de T. Bowler (1849).]]
[[Fichier:Cape Town - Speeches on the Convict Crisis by T Bowler1849 Cape Archives.jpg|thumb|Protestations contre le projet d'établir une colonie pénitentiaire au Cap - Peinture de T. Bowler (1849).]]
Pendant ce temps, la colonie du Cap prospère (développement de la voirie publique, de l’industrie viticole, de l'élevage, production de laine...) tandis que le Royaume-Uni initie une nouvelle politique active d'immigration vers l'Afrique du Sud. En [[1848]], le colonial office décide de faire du Cap une colonie pénitentiaire pour les [[Irlandais]] reconnus coupables de crimes et délits. À la suite de la réaction violente des colons, alors que le premier navire pénitentiaire approchait des côtes sud-africaines, le gouverneur Harry Smith décide, pour préserver la paix civile, d'interdire d'accostage les prisonniers lors de leur arrivée à [[Simon's Town|Simon's Bay]] le {{date|19 septembre 1849}}. Au bout de cinq mois de blocage, le ''Colonial Office'' décide alors de dérouter le navire vers la [[Tasmanie]]. En refusant d'être une colonie pénitentiaire, l'Afrique du Sud se prive de toute une nouvelle catégorie de population qui allait participer au développement des communautés européennes d'[[Australie]] et de Tasmanie. Les administrés de la Colonie du Cap profitent néanmoins de cet épisode pour réclamer de nouveaux droits, notamment une autonomie politique.
Pendant ce temps, la colonie du Cap prospère (développement de la voirie publique, de l’industrie viticole, de l'élevage, production de laine...) tandis que le Royaume-Uni initie une nouvelle politique active de colonisation de l'Afrique du Sud. En [[1848]], le [[Bureau des Colonies|colonial office]] décide de faire du Cap une colonie pénitentiaire pour les [[Irlandais]] reconnus coupables de crimes et délits. À la suite de la réaction violente des populations résidentes du Cap, alors que le premier navire pénitentiaire approchait des côtes sud-africaines, le gouverneur [[Harry Smith (militaire)|Harry Smith]] décide, pour préserver la paix civile, d'interdire d'accostage les prisonniers lors de leur arrivée à [[Simon's Town|Simon's Bay]] le {{date|19 septembre 1849}}. Au bout de cinq mois de blocage, le ''Colonial Office'' décide alors de dérouter le navire vers la [[Tasmanie]]. En refusant d'être une colonie pénitentiaire, l'Afrique du Sud se prive de toute une nouvelle catégorie de population qui allait participer au développement des communautés européennes d'[[Australie]] et de [[Tasmanie]]. Les administrés de la colonie du Cap profitent néanmoins de cet épisode pour réclamer de nouveaux droits, notamment une autonomie politique.


En [[1852]]-[[1854]], les frontières sont fixées avec les républiques du Transvaal et de l'Orange. La Colonie du Cap a désormais des états voisins gouvernés par des descendants d'européens.
En [[1852]]-[[1854]], les frontières sont fixées avec les [[République sud-africaine (Transvaal)|républiques du Transvaal]] et d'[[Souveraineté de la rivière Orange|Orange]]. La colonie du Cap a désormais des États voisins gouvernés par des descendants d'européens.


Le {{date|11 mars 1854}}, la Colonie du Cap est désormais elle-même dotée d'une [[constitution]] avec un [[parlement]] élu, légiférant sur les affaires intérieures. Celle-ci prévoit l'établissement de deux assemblées dont les membres sont élus au [[suffrage censitaire]]. Le minimum de propriété pour voter à la chambre basse est ainsi très faible (25 livres) permettant à 80 % de la population masculine d'exercer son droit de vote. La sélection des électeurs de la chambre haute est plus rigoureuse et nécessite de posséder déjà une certaine fortune (de {{formatnum:2000}} à {{formatnum:4000}} livres). L'égalité des races, reconnue depuis [[1828]], est réaffirmée. Ainsi, un grand nombre de [[métis]] (55 % de la population du Cap) se retrouve électeurs de plein droit à la chambre basse. En outre aucune restriction quant à l'[[illettrisme]] n'est prévue.
Le {{date|11 mars 1854}}, la colonie du Cap est désormais elle-même dotée d'une [[constitution]] avec un [[parlement]] élu, légiférant sur les affaires intérieures. Celle-ci prévoit l'établissement de deux assemblées dont les membres sont élus au [[suffrage censitaire]]. Le minimum de propriété pour voter à la [[chambre basse]] est ainsi très faible (25 livres) permettant à 80 % de la population masculine d'exercer son [[droit de vote]]. La sélection des électeurs de la [[chambre haute]] est plus rigoureuse et nécessite de posséder déjà une certaine fortune (de {{unité|2000|à=4000|livres}}). L'[[égalité des races]], reconnue depuis [[1828]], est réaffirmée. Ainsi, un grand nombre de [[métis]] (55 % de la population du Cap) se retrouve électeurs de plein droit à la chambre basse. En outre, aucune restriction quant à l'[[illettrisme]] n'est prévue.
[[Image:Sir George Grey.jpg|thumb|upright|left|Sir George Grey.]]
[[Image:Sir George Grey.jpg|thumb|upright|left|Sir George Grey.]]
En [[1854]], Sir [[George Grey]] est nommé gouverneur de la Colonie du Cap pour laquelle il décide de donner une nouvelle orientation politique plus ambitieuse. Jusque-là, aucun gouverneur n'avait démontré de réelle ambition régionale pour la colonie. Celle-ci ne s'était d'ailleurs agrandie que du fait de la migration des colons ou pour préserver la paix civile. Le fleuve Orange est une frontière politique, diplomatique et économique que les différents gouverneurs successifs ont refusé de franchir jusqu'à l'établissement des Républiques boers. En [[1858]], le gouverneur Grey propose l'établissement d'une [[Confédération (organisation politique)|confédération]] sud-africaine englobant toute l'Afrique du Sud, y compris les Républiques boers et les territoires indigènes. Sa proposition ambitieuse est immédiatement rejetée par Londres. Sir George Grey entreprend alors de développer les infrastructures routières. Avec le soutien des missionnaires comme [[Robert Moffat]] et des [[Exploration|explorateurs]] comme [[David Livingstone]], il ouvre une route vers le [[Botswana]], au-delà du fleuve Orange et du désert du Karoo. Il entreprend aussi de débuter l'intégration à des Xhosas, rendus dociles après une grande famine de 1857, en leur octroyant un début d'[[instruction publique]] non obligatoire de type britannique.
En [[1854]], Sir [[George Grey]] est nommé gouverneur de la colonie du Cap, pour laquelle il décide de donner une nouvelle orientation politique plus ambitieuse. Jusque-là, aucun gouverneur n'avait démontré de réelle ambition régionale pour la colonie. Celle-ci ne s'était d'ailleurs agrandie que du fait de la migration des colons et des Boers ou pour préserver la paix civile. Le [[Orange (fleuve)|fleuve Orange]] est une frontière politique, diplomatique et économique que les différents gouverneurs successifs ont refusé de franchir jusqu'à l'établissement des [[républiques boers]]. En [[1858]], le gouverneur Grey propose l'établissement d'une [[Confédération (organisation politique)|confédération]] sud-africaine englobant toute l'Afrique du Sud, y compris les Républiques boers et les territoires indigènes. Sa proposition ambitieuse est immédiatement rejetée par Londres. Sir George Grey entreprend alors de développer les infrastructures routières. Avec le soutien des missionnaires comme [[Robert Moffat]] et des [[Exploration|explorateurs]] comme [[David Livingstone]], il ouvre une route vers le [[Botswana]], au-delà du fleuve Orange et du [[désert du Karoo]]. Il entreprend aussi de débuter l'intégration des Xhosas, rendus dociles après une grande famine de 1857, en leur octroyant un début d'[[instruction publique]] non obligatoire de type britannique.


Quand il quitte Le Cap en [[1861]], George Grey laisse une colonie plus prospère. Sa politique de grands [[travaux publics]] incluant des [[barrage]]s a permis à la colonie de se moderniser. Des mines de [[cuivre]] commencent à être exploitées dans le petit Namaqualand, l'industrie de la laine est bénéficiaire et le [[Natal (Afrique)|Natal]] est devenue une colonie de la Couronne. Les [[Chemin de fer|chemins de fer]] commencent à se développer avec le lancement de la première ligne Le Cap-[[Wellington (Afrique du Sud)|Wellington]]. En [[1869]], l'élevage d'[[autruche]]s devient une nouvelle activité prospère de la colonie et participe au développement économique de la région d'[[Oudtshoorn]]<ref>À la fin du siècle, 99 % des fermes d'autruches dans le monde sont situées en Afrique du Sud, dans la région d'[[Oudtshoorn]] et la colonie est la première productrice mondiale de plumes d'autruches</ref>.
Quand il quitte Le Cap en [[1861]], George Grey laisse une colonie plus prospère. Sa politique de grands [[travaux publics]] incluant des [[barrage]]s a permis à la colonie de se moderniser. Des mines de [[cuivre]] commencent à être exploitées dans le petit [[Namaqualand]], l'industrie de la laine est bénéficiaire et le [[Natal (Afrique)|Natal]] est devenue une colonie de la Couronne. Les [[Chemin de fer|chemins de fer]] commencent à se développer avec le lancement de la première ligne Le Cap-[[Wellington (Afrique du Sud)|Wellington]]. En [[1869]], l'élevage d'[[autruche]]s devient une nouvelle activité prospère de la colonie et participe au développement économique de la région d'[[Oudtshoorn]]<ref>À la fin du siècle, 99 % des fermes d'autruches dans le monde sont situées en Afrique du Sud, dans la région d'[[Oudtshoorn]] et la colonie est la première productrice mondiale de plumes d'autruches</ref>.
[[Image:Cape Triangular Postage Stamp.jpg|thumb|Timbre triangulaire de la Colonie du Cap.]]
[[Image:Cape Triangular Postage Stamp.jpg|thumb|Timbre triangulaire de la colonie du Cap.]]
[[Image:Timbre allegorie Cap Bonne EsperanceB.jpg|thumb|Timbre allégorique de 1892.]]
[[Image:Timbre allegorie Cap Bonne EsperanceB.jpg|thumb|Timbre allégorique de 1892.]]
En [[1865]], la Colonie du Cap compte {{formatnum:180000}} habitants d'origine européenne alors que toute l'Afrique du Sud compte aux alentours de {{formatnum:250000}} Blancs<ref>{{formatnum:35000}} dans l'État libre d'Orange, {{formatnum:18000}} au Natal et près de {{formatnum:30000}} au Transvaal</ref>. Elle compte aussi {{formatnum:200000}} métis et Hottentots ainsi que {{formatnum:100000}} [[Bantous]], établis principalement dans la région orientale de la colonie. L'immigration européenne reste inférieure aux prévisions. Ainsi entre [[1820]] et [[1860]], la moyenne des immigrants ne dépasse pas 750 personnes par an bien que la population blanche sud-africaine ait doublé entre 1820 et 1835<ref>On compte alors {{formatnum:105000}} blancs en 1834 contre {{formatnum:50000}} en 1820.</ref>. L'accroissement démographique est donc essentiellement dû à la natalité. Le peuplement européen de l'Afrique du Sud n'a jamais été prioritaire que ce soit sous l'administration néerlandaise ou britannique bien que ces derniers aient réactivé une politique d'immigration active pour faire du territoire sud-africain une colonie de peuplement. Mais pour des raisons stratégiques, le gouvernement britannique et le ''Colonial Office'' s'attachent prioritairement au peuplement britannique du [[Canada]] et de l'[[Australie]]. Ainsi, les navires affectés à la desserte de la Colonie du Cap sont en nombre plus restreint et parfois, réaffectés pour desservir d'autres destinations.
En [[1865]], la colonie du Cap compte {{unité|180000|habitants}} d'origine européenne alors que toute l'Afrique du Sud compte aux alentours de {{unité|250000|Blancs}}<ref>{{formatnum:35000}} dans l'État libre d'Orange, {{formatnum:18000}} au Natal et près de {{formatnum:30000}} au Transvaal.</ref>. Elle compte aussi {{unité|200000|métis}} et Hottentots ainsi que {{unité|100000|[[Bantous]]}}, établis principalement dans la région orientale de la colonie du Cap. La colonisation européenne reste inférieure aux prévisions : ainsi entre [[1820]] et [[1860]], la moyenne des nouveaux arrivés en provenance d'Europe ne dépasse pas 750 personnes par an bien que la population blanche sud-africaine ait doublé entre 1820 et 1835<ref>On compte alors {{unité|105000|Blancs}} en 1834 contre {{formatnum:50000}} en 1820.</ref>. L'accroissement démographique est donc essentiellement dû à la natalité. En fait, le peuplement européen de l'Afrique du Sud n'a jamais été prioritaire que ce soit sous l'administration néerlandaise ou britannique. À partir de 1820, ces derniers ont bien initié une nouvelle politique active d'immigration pour faire de l'Afrique du Sud une [[colonie de peuplement]] de [[anglais|langue anglaise]] et amoindrir en même temps l'importance démographique de la [[Afrikaners|population blanche de langue afrikaans]], plus que méfiante envers les nouvelles autorités. Mais pour des raisons stratégiques, le gouvernement britannique et le [[bureau des Colonies]] vont s'attacher prioritairement au peuplement britannique du [[Canada]] et de l'[[Australie]]. Ainsi, les navires affectés à la desserte de la colonie du Cap sont en nombre plus restreint et parfois, réaffectés pour desservir d'autres destinations.


=== Annexions de territoires à la couronne britannique ===
=== Annexions de territoires à la couronne britannique ===
Durant la seconde moitié du {{s-|XIX|e}}, toute une série de territoires sont annexées à la couronne britannique et parfois ouverts à l'immigration ou placés sous protectorat. Après l'annexion du [[Griqua|Griqualand Ouest]], ce sont les territoires indigènes, en amont de la rivière Kei et en aval de Port Edward dans la colonie britannique du Natal, qui sont progressivement annexés à la Colonie du Cap sans que ces territoires soient pour autant tous ouverts à la [[colonisation]]. Le [[Transkei|Fingoland]] est annexé dès [[1875]] puis le [[Transkei|Griqualand-est]] en [[1879]]. C'est ensuite le tour du [[Transkei|Gcalekaland]] et du [[Transkei|Bomvanaland]] en [[1885]], du [[Transkei|Thembuland]] en [[1886]] et du [[Transkei|Pondoland]] en [[1894]]. Réorganisés en districts et administrés à l'aide de conseils indigènes (''Native Council''), ces territoires sont progressivement unifiés au sein d'un conseil général du [[Transkei]].
Durant la seconde moitié du {{s-|XIX|e}}, toute une série de territoires sont [[annexion|annexées]] à la couronne britannique et parfois ouverts à la colonisation ou placés sous [[protectorat]]. Après l'annexion du [[Griqua|Griqualand Ouest]], ce sont les territoires indigènes, en amont de la rivière Kei et en aval de Port Edward dans la colonie britannique du Natal, qui sont progressivement annexés à la colonie du Cap sans que ces territoires soient pour autant tous ouverts à la [[colonisation]]. Le [[Transkei|Fingoland]] est annexé dès [[1875]] puis le [[Transkei|Griqualand-est]] en [[1879]]. C'est ensuite le tour du [[Transkei|Gcalekaland]] et du [[Transkei|Bomvanaland]] en [[1885]], du [[Transkei|Thembuland]] en [[1886]] et du [[Transkei|Pondoland]] en [[1894]]. Réorganisés en districts et administrés à l'aide de conseils indigènes (''Native Council''), ces territoires sont progressivement unifiés au sein d'un conseil général du [[Transkei]].


=== Une politique expansionniste ===
=== Une politique expansionniste ===
[[Image:4th Earl of Carnarvon.jpg|thumb|left|Henry Herbert, {{4e|duc}} de Carnavon.]]
[[Image:4th Earl of Carnarvon.jpg|thumb|left|[[Henry Herbert (4e comte de Carnarvon)|Henry Herbert]], {{4e|duc}} de Carnavon.]]
À partir de [[1867]], l'Afrique du Sud commence à connaître une ruée vers le [[diamant]]. Jusque-là perçu en [[Europe]] comme une contrée pauvre et dangereuse, le sous-sol de la région révèle ses potentielles richesses. Les colons britanniques sont les premiers à bénéficier de l'émergence de l'industrie diamantaire mais ce sont de tous les pays d'Europe et même d'[[Amérique]] qu'affluent des milliers d'aventuriers et de prospecteurs en quête de diamants. Parmi ces aventuriers figure un jeune britannique venu en Afrique du Sud pour des raisons de santé et qui fait fortune sur les champs de [[Kimberley (Afrique du Sud)|Kimberley]] : [[Cecil Rhodes]].
À partir de [[1867]], l'Afrique du Sud commence à connaître une ruée vers le [[diamant]]. Jusque-là perçu en [[Europe]] comme une contrée pauvre et dangereuse, le sous-sol de la région révèle ses potentielles richesses. Les Britanniques sont les premiers à bénéficier de l'émergence de l'industrie diamantaire mais ce sont de tous les pays d'Europe et même d'[[Amérique]] qu'affluent des milliers d'aventuriers et de [[prospecteur]]s en quête de diamants. Parmi ces aventuriers figure un jeune britannique venu en Afrique du Sud pour des raisons de santé et qui fait fortune sur les champs de [[Kimberley (Afrique du Sud)|Kimberley]] : [[Cecil Rhodes]].


Dans les années 1870, le plan de confédération sud-africaine de Sir George Grey est réétudié par le duc de Carnavon, le secrétaire aux colonies, après la réussite de son plan d'action en faveur d'une fédération [[Canada|canadienne]]. C'est à cette fin qu'en [[1872]], le gouvernement représentatif du Cap est remplacé par un gouvernement responsable devant le parlement de la Colonie. Le gouverneur a un statut de chef d'État constitutionnel dont les pouvoirs sont limités concernant les affaires intérieures de la colonie mais il est aussi le haut-commissaire d'Afrique du Sud et à ce titre, responsable des relations de la Grande-Bretagne avec les états et peuple de la région. En [[1875]], Carnavon entreprend de faire vendre un projet de fédération aux Sud-Africains relevant de la souveraineté britannique. Il propose même de scinder la colonie du Cap en deux états fédérés dont ses propositions sont toutes rejetées lors de la conférence organisée à [[Londres]] en août [[1876]].
Dans les années 1870, le plan de confédération sud-africaine de Sir George Grey est réétudié par le [[Henry Herbert (4e comte de Carnarvon)|comte de Carnavon]], [[Secrétaire d'État aux Colonies (Royaume-Uni)|secrétaire aux colonies]], après la réussite de son plan d'action en faveur d'une fédération [[Canada|canadienne]]. C'est à cette fin qu'en [[1872]], le gouvernement représentatif du Cap est remplacé par un [[gouvernement responsable]] devant le parlement de la Colonie. Le gouverneur a un statut de chef d'État constitutionnel dont les pouvoirs sont limités concernant les affaires intérieures de la colonie. Il est aussi le haut-commissaire d'Afrique du Sud et à ce titre, responsable des relations du Royaume-Uni avec les États et peuple de la région. En [[1875]], Carnavon entreprend de faire vendre un projet de fédération aux Sud-Africains relevant de la souveraineté britannique. Il propose même de scinder la colonie du Cap en deux états fédérés dont ses propositions sont toutes rejetées lors de la conférence organisée à [[Londres]] en août [[1876]].


En {{date||avril|1877}}, le Transvaal au bord de la [[Cessation de paiements|banqueroute]] est annexé par la Grande-Bretagne. Carnavon demande alors à Sir [[Henry Bartle Frere]], le nouveau gouverneur de la Colonie du Cap et haut-commissaire à l'Afrique du Sud, de réaliser la confédération sud-africaine. Aussitôt arrivé au Cap, peu avant le {{Date|12|avril|1877}}, Bartle Frere doit faire cependant faire face à des troubles dans le Zoulouland, au Natal mais aussi à la frontière des territoires Xhosas encore indépendants. La révolte des tribus Galekas et Gaikas débouche sur une neuvième guerre cafre inattendue et l'annexion ''in fine'' du [[Transkei|Gcalekaland]] à la Colonie du Cap. Accaparé par ces guerres, Bartle Frere ne peut présenter le projet de confédération lequel est abandonné après la démission de Lord Carnarvon de ses fonctions.
En {{date||avril|1877}}, le Transvaal au bord de la [[Cessation de paiements|banqueroute]] est annexé par le Royaume-Uni. [[Henry Herbert (4e comte de Carnarvon)|Carnavon]] demande alors à Sir [[Henry Bartle Frere]], le nouveau gouverneur de la colonie du Cap et haut-commissaire à l'Afrique du Sud, de réaliser la confédération sud-africaine. Aussitôt arrivé au Cap, peu avant le {{Date|12|avril|1877}}, Bartle Frere doit faire cependant faire face à des troubles dans le [[Royaume zoulou|Zoulouland]], au Natal mais aussi à la frontière des territoires Xhosas encore indépendants. La révolte des tribus Galekas et Gaikas débouche sur une neuvième guerre cafre inattendue et l'annexion ''in fine'' du [[Transkei|Gcalekaland]] à la colonie du Cap. Accaparé par ces guerres, Bartle Frere ne peut présenter le projet de confédération lequel est abandonné après la démission de Lord Carnarvon de ses fonctions.


=== De l'utilisation des Uitlanders pour dominer l'Afrique du Sud ===
=== De l'utilisation des Uitlanders pour dominer l'Afrique du Sud ===
[[Image:Cecil Rhodes - Project Gutenberg eText 16600.jpg|upright|thumb|[[Cecil Rhodes]].]]
[[Image:Cecil Rhodes - Project Gutenberg eText 16600.jpg|upright|thumb|[[Cecil Rhodes]].]]
En [[1881]], à la suite de la [[Première Guerre des Boers]] le Transvaal retrouve son [[Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes|autonomie]] au prix d'un soulèvement général concomitant à la montée au Cap d'un [[nationalisme]] des locuteurs de langue [[afrikaans]], les [[Afrikaner (peuple)|Afrikaners]]. En [[1881]], les Afrikaners du Cap se réunissent à Graaff-Reinet où ils fondent l'union afrikaner ([[Afrikaner Bond]]), partisane de l'inclusion des Républiques boers et de la Colonie du Cap. Le projet global de l'Afrikaner Bond est d'établir une nationalité sud-africaine pour un pays souverain, dirigé par les Afrikaners. Le Royaume-Uni demeurerait un partenaire privilégié. En [[1882]], le parlement du Cap autorise l'utilisation du [[néerlandais]] lors de sessions parlementaires. Ce retour du néerlandais sur la place publique qui était au début une mesure libérale d'ouverture politique a pour effet de stimuler le Bond. L'obligation de bien savoir parler anglais pour être élu député est peu après supprimé pour un certain nombre de sièges ce qui permet l'élection d'Afrikaners de l'arrière-pays au parlement. Le développement de l'Afrikander Bond dans la Colonie du Cap profite alors de ces mesures libérales.
En [[1881]], à la suite de la [[première guerre des Boers]] le Transvaal retrouve son [[Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes|autonomie]] au prix d'un soulèvement général concomitant à la montée au Cap du [[Nationalisme afrikaner|nationalisme des Afrikaners]] (autre nom pour désigner les Boers, notamment ceux vivant dans les zones urbaines du Cap et du Natal). En [[1881]], les Afrikaners du Cap se réunissent à [[Graaff-Reinet]] où ils fondent l'union afrikaner ([[Afrikaner Bond]]), partisane de l'inclusion des républiques boers et de la colonie du Cap. Le projet global de l'Afrikaner Bond est d'établir une nationalité sud-africaine pour un État souverain, dirigé par les Afrikaners. Le Royaume-Uni demeurerait un partenaire privilégié. En [[1882]], le parlement du Cap autorise l'utilisation du [[néerlandais]] lors de [[Session parlementaire|sessions parlementaires]]. Ce retour du néerlandais sur la place publique qui était au début une mesure libérale d'ouverture politique a pour effet de stimuler le Bond. L'obligation de bien savoir parler anglais pour être élu député est peu après supprimé pour un certain nombre de sièges ce qui permet l'élection d'Afrikaners de l'arrière-pays au parlement. Le développement de l'Afrikander Bond dans la colonie du Cap profite alors de ces mesures libérales.


En [[1888]], le parlement du Cap vote en faveur de l'établissement d'une union douanière sud-africaine. Elle est la première pierre d'un processus ayant pour objet d'aboutir à une Fédération sud-africaine. Les colonies britanniques d'[[Afrique australe]] y sont incluses progressivement mais également la République boer de l'État libre d'Orange qui y adhère en [[1889]]. Le Transvaal du président [[Paul Kruger]] refuse cependant d'y adhérer. En fait, il tente de désenclaver son pays et ne plus dépendre des Britanniques avec le lancement de la construction d'un chemin de fer reliant le Transvaal à la baie de Delagoa au [[Mozambique]] portugais.
En [[1888]], le parlement du Cap vote en faveur de l'établissement d'une [[union douanière]] sud-africaine. Elle est la première pierre d'un processus ayant pour objet d'aboutir à une fédération sud-africaine. Les colonies britanniques d'[[Afrique australe]] y sont incluses progressivement mais également la République boer de l'État libre d'Orange qui y adhère en [[1889]]. Le Transvaal du président [[Paul Kruger]] refuse cependant d'y adhérer. En fait, il tente de désenclaver son pays et ne plus dépendre des Britanniques avec le lancement de la construction d'un chemin de fer reliant le Transvaal à la baie de [[Baie de Maputo|Delagoa]] au [[Mozambique]] portugais.


Le premier ministre du Cap, [[Cecil Rhodes]], ambitionne pour sa part de relier [[Chemin de fer Le Cap-Le Caire|Le Cap au Caire par la voie du chemin de fer]] sans jamais quitter un territoire africain sous souveraineté britannique. Il a dans ce but financé une colonne de pionniers britanniques pour annexer les territoires en amont du fleuve Limpopo<ref>La future [[Rhodésie du Sud]] et [[Rhodésie du Nord]]</ref>.
Le premier ministre du Cap, [[Cecil Rhodes]], ambitionne pour sa part de relier [[Chemin de fer Le Cap-Le Caire|Le Cap au Caire par la voie du chemin de fer]] sans jamais quitter un territoire africain sous souveraineté britannique. Il a dans ce but financé une [[Colonne des pionniers|colonne de pionniers]] britanniques pour annexer les territoires en amont du [[Limpopo (fleuve)|fleuve Limpopo]]<ref>La future [[Rhodésie du Sud]] et [[Rhodésie du Nord]]</ref>.


Au Transvaal, la découverte d'or et de diamants dans les années 1880 a attiré des prospecteurs du monde entier, notamment d'Angleterre. Pour les Boers, ce sont des ''[[uitlanders]]'' (étrangers) dont l'augmentation au sein de la population blanche du Transvaal est significative au point de menacer la supériorité numérique des natifs boers (soit environ {{formatnum:60000}} uitlanders face à {{formatnum:30000}} [[Boers]]<ref>Les effectifs exacts sont incertains, étant donné que le premier recensement du Transvaal se déroule en [[1904]]. Le gouvernement du Transvaal tient pour acquis cette proportion de {{formatnum:60000}} individus face à {{formatnum:30000}} (compté en nombre d'adultes masculins). Il s'agit d'une estimation optimiste, d'autres évoquent une proportion de 4 à 1, d'autres encore 10 à 1. On pense désormais que la proportion était en fait à peu près équivalent entre ces deux populations, bien que celle des ''uitlanders'' était en majorité composée d'adultes masculins. Voir J. S. Marais, ''The Fall of Kruger's Republic'', {{p.|2}})</ref>. Ces uitlanders se trouvent essentiellement dans la région de l'actuelle [[Johannesbourg]], mais aussi aux filons de [[Pilgrim's Rest]], [[Lydenburg]] et [[Barberton]] dans l'est du pays. Le gouvernement du président [[Paul Kruger]] est vite inquiet des conséquences dangereuses de ce flux de travailleurs pour l'indépendance du Transvaal d'autant plus que ces ''uitlanders'' sont pour la plupart [[Royaume-Uni|britanniques]] et réclament des droits équivalents aux Boers du Transvaal (notamment le droit de vote). En conséquence, le Transvaal adopte en 1890 une législation refusant le droit de vote ou de citoyenneté aux ''uitlanders'' qui ne résident pas depuis 14 années dans le pays et qui n'ont pas atteint l'âge de 40 ans. Ceci est inacceptable pour les colonialistes du Cap et pour les loyalistes britanniques. Le {{date|29 décembre 1895}}, le docteur [[Leander Starr Jameson]] tente lors d'un raid de renverser le gouvernement du Transvaal pour permettre aux uitlanders d'obtenir des droits et d'influer dans un sens pro-britannique la politique du gouvernement. Le raid est un piteux échec. Jameson est emprisonné et Rhodes, accusé d'en être l'instigateur, est obligé de démissionner de son poste de premier ministre. À partir de [[1897]], le [[Haut commissaire]] pour l'[[Afrique du Sud]], Sir [[Alfred Milner]], et le [[Secrétaire aux colonies]], [[Joseph Chamberlain]], utilisent le déni des droits aux ''uitlanders'' comme principal argument pour une attaque contre le Transvaal. Les revendications et les soulèvements ''uitlanders'' sont encouragés, avec en toile de fond le déclenchement de la guerre, contre le gouvernement de Kruger. Ces pressions britanniques et l'intransigeance de Kruger débouchent sur le déclenchement de la [[Seconde Guerre des Boers]] en [[1899]].
Au Transvaal, la découverte d'or et de diamants dans les années 1880 a attiré des prospecteurs du monde entier, notamment d'Angleterre. Pour les Boers, ce sont des ''[[uitlanders]]'' (étrangers) dont l'augmentation au sein de la population blanche du Transvaal est significative au point de menacer la supériorité numérique des natifs boers (soit environ {{formatnum:60000}} uitlanders face à {{formatnum:30000}} [[Boers]]<ref>Les effectifs exacts sont incertains, étant donné que le premier recensement du Transvaal se déroule en [[1904]]. Le gouvernement du Transvaal tient pour acquis cette proportion de {{unité|60000|individus}} face à {{formatnum:30000}} (compté en nombre d'adultes masculins). Il s'agit d'une estimation optimiste, d'autres évoquent une proportion de 4 à 1, d'autres encore 10 à 1. On pense désormais que la proportion était en fait à peu près équivalent entre ces deux populations, bien que celle des ''uitlanders'' était en majorité composée d'adultes masculins. Voir J. S. Marais, ''The Fall of Kruger's Republic'', {{p.|2}})</ref>. Ces uitlanders se trouvent essentiellement dans la région de l'actuelle [[Johannesbourg]], mais à [[Pilgrim's Rest]], [[Lydenburg]] et [[Barberton (Afrique du Sud)|Barberton]] dans l'est du pays. Le gouvernement du président [[Paul Kruger]] est vite inquiet des conséquences dangereuses de ce flux de travailleurs pour l'indépendance du Transvaal d'autant plus que ces ''uitlanders'' sont pour la plupart [[Royaume-Uni|britanniques]] et réclament des droits équivalents aux Boers du Transvaal (notamment le droit de vote). En conséquence, le Transvaal adopte en 1890 une législation refusant le droit de vote ou de citoyenneté aux ''uitlanders'' qui ne résident pas depuis 14 années dans le pays et qui n'ont pas atteint l'âge de 40 ans. Ceci est inacceptable pour les colonialistes du Cap et pour les loyalistes britanniques. Le {{date|29 décembre 1895}}, le docteur [[Leander Starr Jameson]] tente lors d'un raid de renverser le gouvernement du Transvaal pour permettre aux uitlanders d'obtenir des droits et d'influer dans un sens pro-britannique la politique du gouvernement. Le raid est un piteux échec. Jameson est emprisonné et Rhodes, accusé d'en être l'instigateur, est obligé de démissionner de son poste de premier ministre. À partir de [[1897]], le [[Haut commissaire]] pour l'[[Afrique du Sud]], Sir [[Alfred Milner]], et le [[Secrétaire aux colonies]], [[Joseph Chamberlain]], utilisent le déni des droits aux ''uitlanders'' comme principal argument pour une attaque contre le Transvaal. Les revendications et les soulèvements ''uitlanders'' sont encouragés, avec en toile de fond le déclenchement de la guerre, contre le gouvernement de Kruger. Ces pressions britanniques et l'intransigeance de Kruger débouchent sur le déclenchement de la [[seconde guerre des Boers]] en [[1899]].


À la suite de la défaite de [[1902]], la [[République sud-africaine du Transvaal|république du Transvaal]] devient une [[Transvaal (colonie)|colonie britannique]] et tous les résidents du Transvaal des sujets de la couronne.
À la suite de la défaite de [[1902]], la [[République sud-africaine du Transvaal|république du Transvaal]] devient une [[Transvaal (colonie)|colonie britannique]] et tous les résidents du Transvaal des sujets de la couronne. En [[1910]], le projet de l'[[Union d'Afrique du Sud]] se concrétise, mais sous la forme d'un [[État unitaire]], avec l'[[anglais]] et le [[néerlandais]] comme langues officielles. Les Afrikaners disposent des mêmes droits que les Anglo-sud-africains et parviennent à reprendre le contrôle de la vie politique en Afrique du Sud, étant donné qu'ils sont supérieurs numériquement.


== Les anglo-sud-africains, l'apartheid et la république sud-africaine ==
== Les Anglo-sud-africains, l'apartheid et la république d'Afrique du Sud ==
En 1955, {{formatnum:33000}} résidents de la province du Natal, dont la population blanche est très majoritairement de souche britannique signent un appel contre l'établissement d'une république en Afrique du Sud<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Keith|nom1=Jeffery|titre=An Irish Empire?|sous-titre=Aspects of Ireland and the British Empire|éditeur=Manchester University Press|année=1996|pages totales=224|isbn=978-0-7190-3873-0|lire en ligne=https://books.google.co.za/books/about/An_%C5%92Irish_Empire.html?id=WUTpAAAAIAAJ&redir_esc=y|passage=199–201}}.</ref>. En 1960, la majorité des anglo-sud-africains votent ''non'' [[référendum sur la République|au projet d'établissement de la république d'Afrique du Sud]]. Au Natal, certains en appellent à faire sécession<ref>{{article|titre=Secession Talked by Some Anti-Republicans|url=https://news.google.com/newspapers?id=WUVkAAAAIBAJ&sjid=2W8NAAAAIBAJ&pg=5504,1422353&dq=natal+referendum+republic&hl=en|consulté le=27 juillet 2013|journal=Saskatoon Star-Phoenix|date=11 Octobre 1960}}</ref>.
En 1955, {{unité|33000|résidents}} de la province du Natal, dont la population blanche est très majoritairement de souche britannique signent un appel contre l'établissement d'une république en Afrique du Sud<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Keith|nom1=Jeffery|titre=An Irish Empire?|sous-titre=Aspects of Ireland and the British Empire|éditeur=Manchester University Press|année=1996|pages totales=224|isbn=978-0-7190-3873-0|lire en ligne=https://books.google.co.za/books/about/An_%C5%92Irish_Empire.html?id=WUTpAAAAIAAJ&redir_esc=y|passage=199–201}}.</ref>. En 1960, la majorité des Anglo-Sud-Africains [[référendum sur la République|votent « non » au projet d'établissement de la république d'Afrique du Sud]]. Au Natal, certains en appellent à faire sécession<ref>{{article|titre=Secession Talked by Some Anti-Republicans|url=https://news.google.com/newspapers?id=WUVkAAAAIBAJ&sjid=2W8NAAAAIBAJ&pg=5504,1422353&dq=natal+referendum+republic&hl=en|consulté le=27 juillet 2013|journal=Saskatoon Star-Phoenix|date=11 Octobre 1960}}</ref>.


Durant la période d'[[apartheid]], les anglo-sud-africains votent majoritairement d'abord pour le [[parti uni]] puis dispersent leurs voix entre le parti uni, le [[parti libéral (Afrique du Sud)|parti libéral]] et le [[parti progressiste (Afrique du Sud)|parti progressiste]]. Les élus anglophones sont essentiellement implantés dans les villes et banlieues de [[Johannesbourg]], [[Le Cap]], [[Durban]] ou [[Pietermaritzburg]]. Au début des années 1960, deux députés anglophones rejoignent le gouvernement du [[parti national (Afrique du Sud)|parti national]] au pouvoir ([[Alfred Trollip]] et [[Frank Waring]]). Durant les années 1970 et 80, le parti progressiste devient la principale force de l'opposition parlementaire alors que le parti national cesse d'être le réceptacle du seuil vote afrikaner et reçoit de plus en plus de vote de la communauté anglophone. Lors des [[élections générales sud-africaines de 1987]], le [[parti progressiste fédéral]] est pour la première fois devancé par le parti national dans l'électorat anglophone (56 % des anglophones et 56 % des afrikaners votent alors pour le Parti national). Lors des [[élections générales sud-africaines de 1989]], le [[parti démocratique (Afrique du Sud)|parti démocratique]] (qui a succédé au parti progressiste fédéral) reçoit 42 % des voix anglophones et 9 % des voix afrikaners, devancé encore une fois par le parti national (50 % des voix anglophones et 46 % des voix afrikaners). Lors du [[référendum sur la fin de l'apartheid]] en 1992, les votes des circonscriptions anglophones de souche britannique se sont massivement reportées sur le "oui" (Le Cap, Johannesbourg, Durban, [[East London]], Pietermaritzburg).
Durant la période d'[[apartheid]], les Anglo-Sud-Africains votent majoritairement d'abord pour le [[parti uni]] puis dispersent leurs voix entre le parti uni, le [[parti libéral (Afrique du Sud)|parti libéral]] et le [[parti progressiste (Afrique du Sud)|parti progressiste]]. Les élus anglo-sud-africains sont alors essentiellement implantés dans les villes et banlieues de [[Johannesbourg]], [[Le Cap]], [[Durban]] ou [[Pietermaritzburg]]. Au début des années 1960, deux députés anglo-sud-africains rejoignent le gouvernement du [[parti national (Afrique du Sud)|parti national]] au pouvoir ([[Alfred Trollip]] et [[Frank Waring]]). Durant les années 1970 et 80, le parti progressiste devient la principale force de l'opposition parlementaire alors que le parti national cesse d'être le réceptacle du seul vote afrikaner et reçoit de plus en plus de votes de la communauté anglo-sud-africaine. Lors des [[élections générales sud-africaines de 1987]], le [[parti progressiste fédéral]] est pour la première fois devancé par le parti national dans l'électorat anglo-sud-africain (56 % des Anglo-sud-africains et 56 % des Afrikaners votent alors pour le Parti national). Lors des [[élections générales sud-africaines de 1989]], le [[parti démocratique (Afrique du Sud)|parti démocratique]] (qui a succédé au parti progressiste fédéral) reçoit 42 % des voix anglo-sud-africaines et 9 % des voix afrikaners, devancé encore une fois par le parti national (50 % des voix anglo-sud-africaines et 46 % des voix afrikaners). Lors du [[référendum sur la fin de l'apartheid]] en 1992, les votes des circonscriptions anglo-sud-africaine se sont massivement reportées sur le « oui » (Le Cap, Johannesbourg, Durban, [[East London]], Pietermaritzburg).


Depuis 2001, les voix anglophones et afrikaners se reportent massivement sur l'[[Alliance démocratique (Afrique du Sud)|Alliance démocratique]].
Depuis 2001, les voix anglo-sud-africaines et afrikaners se reportent essentiellement sur l'[[Alliance démocratique (Afrique du Sud)|Alliance démocratique]].


== Démographie ==
== Démographie ==
[[Fichier:South Africa English speakers density map.svg|thumb|right|250px|Densité d'anglophones au sein de l'Afrique du Sud (langue maternelle).]]
[[Fichier:South Africa English speakers density map.svg|thumb|right|250px|Densité d'Anglo-sud-africains au sein de l'Afrique du Sud (langue maternelle).]]


== Les écrivains anglo-sud-africains ==
== Les écrivains anglo-sud-africains ==
Ce n'est qu'au début du {{s-|XX|e}} que se développe réellement la littérature sud-africaine. Dans un premier temps, c'est la vie rurale des Afrikaners qui est décrite par des auteurs issus de la communauté [[anglophone]] ou [[allemand]]e comme [[Olive Shreiner]] ([[1855]]-[[1920]]), élevée au cœur de l'Afrique du Sud. Cette sympathisante des Boers s'en prend alors au cynisme dominateur de l'impérialiste britannique [[Cecil Rhodes]] mais aussi à la rigidité du système social afrikaner (''The Story of an African Farm'').
Ce n'est qu'à la fin du {{s-|XIX|e}} que se développe réellement la littérature anglo-sud-africaine. Dans un premier temps, c'est la vie rurale des Afrikaners qui est décrite par des auteurs issus de la communauté anglo-sud-africaine comme [[Olive Shreiner]] ([[1855]]-[[1920]]), élevée au cœur de l'Afrique du Sud. Cette sympathisante des Boers s'en prend alors au cynisme dominateur de l'impérialiste britannique [[Cecil Rhodes]] mais aussi à la rigidité du système social afrikaner (''The Story of an African Farm'').


[[Alan Paton]] publie le roman ''Cry, the Beloved Country'' (''Pleure mon pays bien-aîmé'') en [[1948]]. C'est le conte d'un prêtre noir qui vient de [[Johannesbourg]] pour trouver son fils. Ce livre devient un best-seller.
[[Alan Paton]] publie le roman ''Cry, the Beloved Country'' (''Pleure mon pays bien-aîmé'') en [[1948]]. C'est le conte d'un prêtre noir qui vient de [[Johannesbourg]] pour trouver son fils. Ce livre devient un succès d’édition.


Pendant les [[années 1950]], [[Nadine Gordimer]] commence à publier ses premières histoires. Son roman le plus connu, ''[[July's People]]'', est publié en [[1981]].
Pendant les [[années 1950]], [[Nadine Gordimer]] commence à publier ses premières histoires. Son roman le plus connu, ''[[July's People]]'', est publié en [[1981]].


Dans la catégorie des romans populaires, depuis [[1964]], l'écrivain [[Wilbur Smith]] relate l'histoire de l'[[Afrique australe]] à travers l'histoire romancée de la dynastie fictive des Courtney et de celle des Ballantyne.
Dans la catégorie des [[Roman populaire|romans populaires]], depuis [[1964]], l'écrivain [[Wilbur Smith]] relate l'histoire de l'[[Afrique australe]] à travers l'histoire romancée de la dynastie fictive des Courtney et de celle des Ballantyne.


== Personnalités ==
== Personnalités ==
<center>[[Image:David Livingstone.jpg|48px|David Livingstone.]][[Image:CecilRhodes.jpg|50px|Cecil Rhodes.]][[Image:Mark Shuttleworth NASA.jpg|90px|Mark Shuttleworth in Space.]]<br /><small> [[David Livingstone]] • [[Cecil Rhodes]] • [[Mark Shuttleworth]] </small></center>
<center>[[Image:David Livingstone by Thomas Annan.jpg|128px|David Livingstone.]][[Image:CecilRhodes.jpg|130px|Cecil Rhodes.]][[Image:Mark Shuttleworth NASA.jpg|170px|Mark Shuttleworth in Space.]]<br /><small> [[David Livingstone]] • [[Cecil Rhodes]] • [[Mark Shuttleworth]] </small></center>



== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=}}
{{Références|colonnes=}}

== Liens internes ==
== Articles liés ==
* [[Histoire de l'Afrique du Sud]]
* [[Histoire de l'Afrique du Sud]]
* [[Histoire de la Colonie du Cap]]
* [[Histoire de la colonie du Cap]]
* [[Référendum sur la République]]
* [[Référendum sud-africain de 1960]]

{{Portail|Afrique du Sud|Angleterre}}
{{Portail|Afrique du Sud|Royaume-Uni|minorités|anthropologie}}


[[Catégorie:Sud-Africain anglais| ]]
[[Catégorie:Anglo-Sud-Africain| ]]
[[Catégorie:Groupe ethnique en Afrique du Sud]]

Dernière version du 1 août 2024 à 01:38

Anglo-Sud-Africains
Description de cette image, également commentée ci-après
Les colons britanniques de 1820 et leur escorte boer - illustration de G.S. Smithard; J.S. Skelton (1909).

Populations importantes par région
Population totale 1 600 000
Autres
Langues Anglais
Religions Christianisme (anglicans, protestants et catholiques)
Ethnies liées Anglais, Écossais, Irlandais, Anglo-Irlandais, Scots d'Ulster, Britanniques, Afrikaners

Les Anglo-Sud-Africains sont les blancs sud-africains anglophones généralement originaires des îles Britanniques. Ils sont relativement dispersés sur le territoire sud-africain et ne constituent que 3 à 4 % de la population[Quand ?]. Cependant, ils occupent une place importante dans l'économie sud-africaine et forment encore une partie non négligeable du monde des affaires.

Les Anglo-Sud-Africains regroupent à la fois des descendants de colons britanniques arrivés en Afrique du Sud au XIXe siècle, qui ont conservé parfois le statut de sujet britannique, et des européens d'origines variées, qui ont immigré au XXe siècle et qui se sont assimilés à la nation anglo-sud-africaine. Les immigrés portugais, italiens et grecs leur sont notamment associés.

Les Anglo-Sud-Africains sont généralement des chrétiens anglicans et protestants mais on y trouve également une minorité catholique et juive. Ils se distinguent surtout des Afrikaners, qui sont de langue afrikaans et très majoritairement calvinistes (généralement membres de l'Église réformée néerlandaise d'Afrique du Sud).

Les Anglo-Sud-Africains se concentrent dans les zones urbaines, particulièrement à Johannesbourg, Le Cap et Durban, où ils forment une part significative de la population (aux alentours de 10 %).

À la suite de la faillite de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, de la défaite française de Trafalgar et des guerres napoléoniennes, les Britanniques prennent possession de la colonie du Cap au début du XIXe siècle afin de protéger et de développer leurs voies de communications.

Après avoir laissé une relative autonomie aux populations néerlandaises du Cap (dont une grande partie sont des Boers, c'est-à-dire des fermiers ou des agriculteurs nomades), le Royaume-Uni prend petit à petit l’ascendant en s’assurant le contrôle économique et politique de la région. La vision libérale des Britanniques, de plus en plus opposés à l’esclavage, ainsi que l’imposition de leur langue et de l'anglicanisme entrent en conflit avec la vision des Boers, qui sont très majoritairement des calvinistes réformés ainsi que des partisans d'une abolition plus progressive de l'esclavage.

La prise de possession du Cap par les Britanniques

[modifier | modifier le code]
Carte de la colonie du Cap en 1809.

La colonie du Cap en Afrique du Sud est à la fin du XVIIIe siècle une possession néerlandaise, peuplée de bantous, d'Hottentots, de boers de souche franco-néerlandaise et de néerlandais. Alors qu'en Europa, les Pays-Bas tombent sous l'influence de la Frankreich (traité de La Haye du ), le gouvernement de la Grande-Bretagne ordonne de sécuriser les colonies néerlandaises afin d'éviter qu'elles ne tombent sous l'emprise des Français. Le général James Henry Craig est envoyé au Cap à la tête d'un contingent militaire qui s'empare de la colonie néerlandaise. En février 1803, en vertu des termes de la paix d'Amiens, la colonie du Cap est rétrocédée à la République batave. Mais en janvier 1806, trois mois après la bataille de Trafalgar, la colonie est de nouveau occupée par les Britanniques.

La colonie du Cap s'étend alors sur 194 000 kilomètres carrés et compte un peu plus de 60 000 habitants, dont quelque 25 000 Blancs, majoritairement des Boers d'origine franco-germano-néerlandaise, 15 000 Khoïsans, 25 000 esclaves et un millier d'hommes libres (anciens esclaves libérés de leur servitude). La colonie est durant 8 années administrée par une autorité de fait et est, à partir de 1807, rattachée au Colonial Office, représentée localement par un gouverneur. Durant cette période, des missions protestantes anglicanes s'installent en Afrique du Sud comme la Société missionnaire de Londres (LMS) et entreprennent de venir en aide, de protéger, de conseiller et de convertir les tribus hottentotes locales.

Lors du traité de Paris de 1814, le Royaume-Uni (issu de la fusion en 1801 du royaume de Grande-Bretagne et du royaume d'Irlande) acquiert officiellement et définitivement la colonie du Cap.

La colonisation britannique du Cap

[modifier | modifier le code]
Drapeau de la colonie du Cap.
Arrivée des colons britanniques dans la baie d'Algoa (1820).

Les premières vagues de colonisations britanniques en Afrique du Sud commencent dans les années 1817-1819. Le gouverneur Charles Henry Somerset souhaite alors fortifier la frontière de l'est avec les territoires xhosas. C'est dans cette optique qu'il entreprend d'intensifier la colonisation de la région frontière du Zuurveld située en amont de la rivière Sundays et en aval de la rivière Great Fish.

En 1820, avec le soutien de Lord Somerset et du parlement britannique, près de 4 000 Britannique émigrent dans cette région au bord de l'océan Indien. Ce sont principalement d'anciens chômeurs urbains qui se révélèrent de piètres fermiers. Ils s'établissent pour la plupart comme artisans et commerçants à Port Elizabeth, alors un petit village de la baie d'Algoa et à Grahamstown, alors garnison britannique[1]. Cette nouvelle émigration de « loyaux sujets de Sa Majesté » permet de faire contrepoids aux Boers, rétifs à la nouvelle administration. Elle permet en outre d'angliciser la colonie.

En 1822, le néerlandais perd son statut de langue officielle dans les tribunaux et les services gouvernementaux. Il recule dans les domaines scolaires et religieux. Le processus d'anglicisation est en marche alors que le dialecte néerlandais, appelé aussi afrikaans, est dénigré et réservé aux rustauds des frontières.

En 1828, l'anglais devient la seule langue officielle pour les affaires administratives et religieuses. Les Hottentots se voient également reconnaître l'égalité des droits avec les blancs.

En 1834, l'émancipation de tous les esclaves de la colonie du Cap est proclamée. Pour apaiser les esprits, le gouverneur, Sir Benjamin D'Urban instaure un conseil législatif de douze membres supposé permettre aux administrés du Cap de débattre des affaires publiques. Les compensations pécuniaires pour l'émancipation des esclaves ne satisfont pas les anciens propriétaires d'esclaves et en 1835, plusieurs milliers de fermiers Boers rompent tout lien avec la colonie du Cap (manifeste de Piet Retief) et s'exilent à l'intérieur des terres pour tenter d'y fonder une république boer indépendante. C'est le Grand Trek.

La cafrerie britannique

[modifier | modifier le code]
Frontière est de la colonie du Cap et la cafrerie britannique en 1835.
Mission établie sur le fleuve Keiskamma - peinture de T. Bowler.

Le , le colonel Harry Smith proclame l'annexion de la région située entre les fleuves Keiskamma (en) et Grand Kei, sous le nom de province de la Reine-Adélaïde, en hommage à l'épouse du roi Guillaume IV. L'annexion de cette région à la colonie du Cap est désavouée par le secrétaire d'État aux colonies. Le , la province est alors déclassée en district de la Reine-Adélaïde en attendant que le statut du territoire soit fixé. Finalement, le principe de restituer la région aux indigènes, défendu par le secrétaire d'état aux colonies, Lord Glenelg, est approuvé par Londres. En 1836, Sir Durban, qui était favorable à l'annexion, doit retirer ses troupes de la zone tampon et les installer près de la frontière, marquée par le fleuve Keiskamma. Le , un traité de paix est signé entre les autorités britanniques et les représentants xhosas. En 1847, à la suite de nouvelles escarmouches, le district est finalement annexé et devient la Cafrerie britannique.

Pendant ce temps, le Grand Trek des Boers a conduit le gouverneur du Cap, sous l'impulsion des missionnaires anglicans, à reconnaître un certain nombre d'États indigènes, pour les soustraire à toute convoitise des Boers. Ainsi à la frontière nord de la colonie du Cap, les premiers traités sont signés avec les Griquas en 1843-1844 pour la reconnaissance du Griqualand Ouest alors que dans le centre-est, les Basothos se placent sous un régime de semi-protectorat britannique.

En 1850, les Xhosas se soulèvent de nouveau dans la cafrerie, repoussant les britanniques civils ou militaires à King William's Town. La guerre dure quelques années avec les montagnes Amatolas pour principal champ de bataille avant que la frontière ne soit solidifiée et que la Cafrerie britannique ne devienne colonie de la Couronne. En 1866, tout le territoire de la Cafrerie britannique est incorporé à la colonie du Cap pour former les districts de King William's Town et de East London.

Le développement de la colonie du Cap

[modifier | modifier le code]
Protestations contre le projet d'établir une colonie pénitentiaire au Cap - Peinture de T. Bowler (1849).

Pendant ce temps, la colonie du Cap prospère (développement de la voirie publique, de l’industrie viticole, de l'élevage, production de laine...) tandis que le Royaume-Uni initie une nouvelle politique active de colonisation de l'Afrique du Sud. En 1848, le colonial office décide de faire du Cap une colonie pénitentiaire pour les Irlandais reconnus coupables de crimes et délits. À la suite de la réaction violente des populations résidentes du Cap, alors que le premier navire pénitentiaire approchait des côtes sud-africaines, le gouverneur Harry Smith décide, pour préserver la paix civile, d'interdire d'accostage les prisonniers lors de leur arrivée à Simon's Bay le . Au bout de cinq mois de blocage, le Colonial Office décide alors de dérouter le navire vers la Tasmanie. En refusant d'être une colonie pénitentiaire, l'Afrique du Sud se prive de toute une nouvelle catégorie de population qui allait participer au développement des communautés européennes d'Australie et de Tasmanie. Les administrés de la colonie du Cap profitent néanmoins de cet épisode pour réclamer de nouveaux droits, notamment une autonomie politique.

En 1852-1854, les frontières sont fixées avec les républiques du Transvaal et d'Orange. La colonie du Cap a désormais des États voisins gouvernés par des descendants d'européens.

Le , la colonie du Cap est désormais elle-même dotée d'une constitution avec un parlement élu, légiférant sur les affaires intérieures. Celle-ci prévoit l'établissement de deux assemblées dont les membres sont élus au suffrage censitaire. Le minimum de propriété pour voter à la chambre basse est ainsi très faible (25 livres) permettant à 80 % de la population masculine d'exercer son droit de vote. La sélection des électeurs de la chambre haute est plus rigoureuse et nécessite de posséder déjà une certaine fortune (de 2 000 à 4 000 livres). L'égalité des races, reconnue depuis 1828, est réaffirmée. Ainsi, un grand nombre de métis (55 % de la population du Cap) se retrouve électeurs de plein droit à la chambre basse. En outre, aucune restriction quant à l'illettrisme n'est prévue.

Sir George Grey.

En 1854, Sir George Grey est nommé gouverneur de la colonie du Cap, pour laquelle il décide de donner une nouvelle orientation politique plus ambitieuse. Jusque-là, aucun gouverneur n'avait démontré de réelle ambition régionale pour la colonie. Celle-ci ne s'était d'ailleurs agrandie que du fait de la migration des colons et des Boers ou pour préserver la paix civile. Le fleuve Orange est une frontière politique, diplomatique et économique que les différents gouverneurs successifs ont refusé de franchir jusqu'à l'établissement des républiques boers. En 1858, le gouverneur Grey propose l'établissement d'une confédération sud-africaine englobant toute l'Afrique du Sud, y compris les Républiques boers et les territoires indigènes. Sa proposition ambitieuse est immédiatement rejetée par Londres. Sir George Grey entreprend alors de développer les infrastructures routières. Avec le soutien des missionnaires comme Robert Moffat et des explorateurs comme David Livingstone, il ouvre une route vers le Botswana, au-delà du fleuve Orange et du désert du Karoo. Il entreprend aussi de débuter l'intégration des Xhosas, rendus dociles après une grande famine de 1857, en leur octroyant un début d'instruction publique non obligatoire de type britannique.

Quand il quitte Le Cap en 1861, George Grey laisse une colonie plus prospère. Sa politique de grands travaux publics incluant des barrages a permis à la colonie de se moderniser. Des mines de cuivre commencent à être exploitées dans le petit Namaqualand, l'industrie de la laine est bénéficiaire et le Natal est devenue une colonie de la Couronne. Les chemins de fer commencent à se développer avec le lancement de la première ligne Le Cap-Wellington. En 1869, l'élevage d'autruches devient une nouvelle activité prospère de la colonie et participe au développement économique de la région d'Oudtshoorn[2].

Timbre triangulaire de la colonie du Cap.
Timbre allégorique de 1892.

En 1865, la colonie du Cap compte 180 000 habitants d'origine européenne alors que toute l'Afrique du Sud compte aux alentours de 250 000 Blancs[3]. Elle compte aussi 200 000 métis et Hottentots ainsi que 100 000 Bantous, établis principalement dans la région orientale de la colonie du Cap. La colonisation européenne reste inférieure aux prévisions : ainsi entre 1820 et 1860, la moyenne des nouveaux arrivés en provenance d'Europe ne dépasse pas 750 personnes par an bien que la population blanche sud-africaine ait doublé entre 1820 et 1835[4]. L'accroissement démographique est donc essentiellement dû à la natalité. En fait, le peuplement européen de l'Afrique du Sud n'a jamais été prioritaire que ce soit sous l'administration néerlandaise ou britannique. À partir de 1820, ces derniers ont bien initié une nouvelle politique active d'immigration pour faire de l'Afrique du Sud une colonie de peuplement de langue anglaise et amoindrir en même temps l'importance démographique de la population blanche de langue afrikaans, plus que méfiante envers les nouvelles autorités. Mais pour des raisons stratégiques, le gouvernement britannique et le bureau des Colonies vont s'attacher prioritairement au peuplement britannique du Canada et de l'Australie. Ainsi, les navires affectés à la desserte de la colonie du Cap sont en nombre plus restreint et parfois, réaffectés pour desservir d'autres destinations.

Annexions de territoires à la couronne britannique

[modifier | modifier le code]

Durant la seconde moitié du XIXe siècle, toute une série de territoires sont annexées à la couronne britannique et parfois ouverts à la colonisation ou placés sous protectorat. Après l'annexion du Griqualand Ouest, ce sont les territoires indigènes, en amont de la rivière Kei et en aval de Port Edward dans la colonie britannique du Natal, qui sont progressivement annexés à la colonie du Cap sans que ces territoires soient pour autant tous ouverts à la colonisation. Le Fingoland est annexé dès 1875 puis le Griqualand-est en 1879. C'est ensuite le tour du Gcalekaland et du Bomvanaland en 1885, du Thembuland en 1886 et du Pondoland en 1894. Réorganisés en districts et administrés à l'aide de conseils indigènes (Native Council), ces territoires sont progressivement unifiés au sein d'un conseil général du Transkei.

Une politique expansionniste

[modifier | modifier le code]
Henry Herbert, 4e duc de Carnavon.

À partir de 1867, l'Afrique du Sud commence à connaître une ruée vers le diamant. Jusque-là perçu en Europe comme une contrée pauvre et dangereuse, le sous-sol de la région révèle ses potentielles richesses. Les Britanniques sont les premiers à bénéficier de l'émergence de l'industrie diamantaire mais ce sont de tous les pays d'Europe et même d'Amérique qu'affluent des milliers d'aventuriers et de prospecteurs en quête de diamants. Parmi ces aventuriers figure un jeune britannique venu en Afrique du Sud pour des raisons de santé et qui fait fortune sur les champs de Kimberley : Cecil Rhodes.

Dans les années 1870, le plan de confédération sud-africaine de Sir George Grey est réétudié par le comte de Carnavon, secrétaire aux colonies, après la réussite de son plan d'action en faveur d'une fédération canadienne. C'est à cette fin qu'en 1872, le gouvernement représentatif du Cap est remplacé par un gouvernement responsable devant le parlement de la Colonie. Le gouverneur a un statut de chef d'État constitutionnel dont les pouvoirs sont limités concernant les affaires intérieures de la colonie. Il est aussi le haut-commissaire d'Afrique du Sud et à ce titre, responsable des relations du Royaume-Uni avec les États et peuple de la région. En 1875, Carnavon entreprend de faire vendre un projet de fédération aux Sud-Africains relevant de la souveraineté britannique. Il propose même de scinder la colonie du Cap en deux états fédérés dont ses propositions sont toutes rejetées lors de la conférence organisée à Londres en août 1876.

En , le Transvaal au bord de la banqueroute est annexé par le Royaume-Uni. Carnavon demande alors à Sir Henry Bartle Frere, le nouveau gouverneur de la colonie du Cap et haut-commissaire à l'Afrique du Sud, de réaliser la confédération sud-africaine. Aussitôt arrivé au Cap, peu avant le , Bartle Frere doit faire cependant faire face à des troubles dans le Zoulouland, au Natal mais aussi à la frontière des territoires Xhosas encore indépendants. La révolte des tribus Galekas et Gaikas débouche sur une neuvième guerre cafre inattendue et l'annexion in fine du Gcalekaland à la colonie du Cap. Accaparé par ces guerres, Bartle Frere ne peut présenter le projet de confédération lequel est abandonné après la démission de Lord Carnarvon de ses fonctions.

De l'utilisation des Uitlanders pour dominer l'Afrique du Sud

[modifier | modifier le code]
Cecil Rhodes.

En 1881, à la suite de la première guerre des Boers le Transvaal retrouve son autonomie au prix d'un soulèvement général concomitant à la montée au Cap du nationalisme des Afrikaners (autre nom pour désigner les Boers, notamment ceux vivant dans les zones urbaines du Cap et du Natal). En 1881, les Afrikaners du Cap se réunissent à Graaff-Reinet où ils fondent l'union afrikaner (Afrikaner Bond), partisane de l'inclusion des républiques boers et de la colonie du Cap. Le projet global de l'Afrikaner Bond est d'établir une nationalité sud-africaine pour un État souverain, dirigé par les Afrikaners. Le Royaume-Uni demeurerait un partenaire privilégié. En 1882, le parlement du Cap autorise l'utilisation du néerlandais lors de sessions parlementaires. Ce retour du néerlandais sur la place publique qui était au début une mesure libérale d'ouverture politique a pour effet de stimuler le Bond. L'obligation de bien savoir parler anglais pour être élu député est peu après supprimé pour un certain nombre de sièges ce qui permet l'élection d'Afrikaners de l'arrière-pays au parlement. Le développement de l'Afrikander Bond dans la colonie du Cap profite alors de ces mesures libérales.

En 1888, le parlement du Cap vote en faveur de l'établissement d'une union douanière sud-africaine. Elle est la première pierre d'un processus ayant pour objet d'aboutir à une fédération sud-africaine. Les colonies britanniques d'Afrique australe y sont incluses progressivement mais également la République boer de l'État libre d'Orange qui y adhère en 1889. Le Transvaal du président Paul Kruger refuse cependant d'y adhérer. En fait, il tente de désenclaver son pays et ne plus dépendre des Britanniques avec le lancement de la construction d'un chemin de fer reliant le Transvaal à la baie de Delagoa au Mozambique portugais.

Le premier ministre du Cap, Cecil Rhodes, ambitionne pour sa part de relier Le Cap au Caire par la voie du chemin de fer sans jamais quitter un territoire africain sous souveraineté britannique. Il a dans ce but financé une colonne de pionniers britanniques pour annexer les territoires en amont du fleuve Limpopo[5].

Au Transvaal, la découverte d'or et de diamants dans les années 1880 a attiré des prospecteurs du monde entier, notamment d'Angleterre. Pour les Boers, ce sont des uitlanders (étrangers) dont l'augmentation au sein de la population blanche du Transvaal est significative au point de menacer la supériorité numérique des natifs boers (soit environ 60 000 uitlanders face à 30 000 Boers[6]. Ces uitlanders se trouvent essentiellement dans la région de l'actuelle Johannesbourg, mais à Pilgrim's Rest, Lydenburg et Barberton dans l'est du pays. Le gouvernement du président Paul Kruger est vite inquiet des conséquences dangereuses de ce flux de travailleurs pour l'indépendance du Transvaal d'autant plus que ces uitlanders sont pour la plupart britanniques et réclament des droits équivalents aux Boers du Transvaal (notamment le droit de vote). En conséquence, le Transvaal adopte en 1890 une législation refusant le droit de vote ou de citoyenneté aux uitlanders qui ne résident pas depuis 14 années dans le pays et qui n'ont pas atteint l'âge de 40 ans. Ceci est inacceptable pour les colonialistes du Cap et pour les loyalistes britanniques. Le , le docteur Leander Starr Jameson tente lors d'un raid de renverser le gouvernement du Transvaal pour permettre aux uitlanders d'obtenir des droits et d'influer dans un sens pro-britannique la politique du gouvernement. Le raid est un piteux échec. Jameson est emprisonné et Rhodes, accusé d'en être l'instigateur, est obligé de démissionner de son poste de premier ministre. À partir de 1897, le Haut commissaire pour l'Afrique du Sud, Sir Alfred Milner, et le Secrétaire aux colonies, Joseph Chamberlain, utilisent le déni des droits aux uitlanders comme principal argument pour une attaque contre le Transvaal. Les revendications et les soulèvements uitlanders sont encouragés, avec en toile de fond le déclenchement de la guerre, contre le gouvernement de Kruger. Ces pressions britanniques et l'intransigeance de Kruger débouchent sur le déclenchement de la seconde guerre des Boers en 1899.

À la suite de la défaite de 1902, la république du Transvaal devient une colonie britannique et tous les résidents du Transvaal des sujets de la couronne. En 1910, le projet de l'Union d'Afrique du Sud se concrétise, mais sous la forme d'un État unitaire, avec l'anglais et le néerlandais comme langues officielles. Les Afrikaners disposent des mêmes droits que les Anglo-sud-africains et parviennent à reprendre le contrôle de la vie politique en Afrique du Sud, étant donné qu'ils sont supérieurs numériquement.

Les Anglo-sud-africains, l'apartheid et la république d'Afrique du Sud

[modifier | modifier le code]

En 1955, 33 000 résidents de la province du Natal, dont la population blanche est très majoritairement de souche britannique signent un appel contre l'établissement d'une république en Afrique du Sud[7]. En 1960, la majorité des Anglo-Sud-Africains votent « non » au projet d'établissement de la république d'Afrique du Sud. Au Natal, certains en appellent à faire sécession[8].

Durant la période d'apartheid, les Anglo-Sud-Africains votent majoritairement d'abord pour le parti uni puis dispersent leurs voix entre le parti uni, le parti libéral et le parti progressiste. Les élus anglo-sud-africains sont alors essentiellement implantés dans les villes et banlieues de Johannesbourg, Le Cap, Durban ou Pietermaritzburg. Au début des années 1960, deux députés anglo-sud-africains rejoignent le gouvernement du parti national au pouvoir (Alfred Trollip et Frank Waring). Durant les années 1970 et 80, le parti progressiste devient la principale force de l'opposition parlementaire alors que le parti national cesse d'être le réceptacle du seul vote afrikaner et reçoit de plus en plus de votes de la communauté anglo-sud-africaine. Lors des élections générales sud-africaines de 1987, le parti progressiste fédéral est pour la première fois devancé par le parti national dans l'électorat anglo-sud-africain (56 % des Anglo-sud-africains et 56 % des Afrikaners votent alors pour le Parti national). Lors des élections générales sud-africaines de 1989, le parti démocratique (qui a succédé au parti progressiste fédéral) reçoit 42 % des voix anglo-sud-africaines et 9 % des voix afrikaners, devancé encore une fois par le parti national (50 % des voix anglo-sud-africaines et 46 % des voix afrikaners). Lors du référendum sur la fin de l'apartheid en 1992, les votes des circonscriptions anglo-sud-africaine se sont massivement reportées sur le « oui » (Le Cap, Johannesbourg, Durban, East London, Pietermaritzburg).

Depuis 2001, les voix anglo-sud-africaines et afrikaners se reportent essentiellement sur l'Alliance démocratique.

Démographie

[modifier | modifier le code]
Densité d'Anglo-sud-africains au sein de l'Afrique du Sud (langue maternelle).

Les écrivains anglo-sud-africains

[modifier | modifier le code]

Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que se développe réellement la littérature anglo-sud-africaine. Dans un premier temps, c'est la vie rurale des Afrikaners qui est décrite par des auteurs issus de la communauté anglo-sud-africaine comme Olive Shreiner (1855-1920), élevée au cœur de l'Afrique du Sud. Cette sympathisante des Boers s'en prend alors au cynisme dominateur de l'impérialiste britannique Cecil Rhodes mais aussi à la rigidité du système social afrikaner (The Story of an African Farm).

Alan Paton publie le roman Cry, the Beloved Country (Pleure mon pays bien-aîmé) en 1948. C'est le conte d'un prêtre noir qui vient de Johannesbourg pour trouver son fils. Ce livre devient un succès d’édition.

Pendant les années 1950, Nadine Gordimer commence à publier ses premières histoires. Son roman le plus connu, July's People, est publié en 1981.

Dans la catégorie des romans populaires, depuis 1964, l'écrivain Wilbur Smith relate l'histoire de l'Afrique australe à travers l'histoire romancée de la dynastie fictive des Courtney et de celle des Ballantyne.

Personnalités

[modifier | modifier le code]
David Livingstone.Cecil Rhodes.Mark Shuttleworth in Space.
David LivingstoneCecil RhodesMark Shuttleworth

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. FX Fauvelle-Aymar, Histoire de l'Afrique du Sud, Le Seuil, p. 152
  2. À la fin du siècle, 99 % des fermes d'autruches dans le monde sont situées en Afrique du Sud, dans la région d'Oudtshoorn et la colonie est la première productrice mondiale de plumes d'autruches
  3. 35 000 dans l'État libre d'Orange, 18 000 au Natal et près de 30 000 au Transvaal.
  4. On compte alors 105 000 Blancs en 1834 contre 50 000 en 1820.
  5. La future Rhodésie du Sud et Rhodésie du Nord
  6. Les effectifs exacts sont incertains, étant donné que le premier recensement du Transvaal se déroule en 1904. Le gouvernement du Transvaal tient pour acquis cette proportion de 60 000 individus face à 30 000 (compté en nombre d'adultes masculins). Il s'agit d'une estimation optimiste, d'autres évoquent une proportion de 4 à 1, d'autres encore 10 à 1. On pense désormais que la proportion était en fait à peu près équivalent entre ces deux populations, bien que celle des uitlanders était en majorité composée d'adultes masculins. Voir J. S. Marais, The Fall of Kruger's Republic, p. 2)
  7. (en) Keith Jeffery, An Irish Empire? : Aspects of Ireland and the British Empire, Manchester University Press, , 224 p. (ISBN 978-0-7190-3873-0, lire en ligne), p. 199–201.
  8. « Secession Talked by Some Anti-Republicans », Saskatoon Star-Phoenix,‎ (lire en ligne, consulté le )

Articles liés

[modifier | modifier le code]