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« Mythe » : différence entre les versions

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== Emploi ==
== Emploi ==
Bande d'incultes on ne dit pas un sorte de roman, mais une sorte de roman connard :D

De nos jours, la plupart des ministres du culte des mouvements les plus libéraux des trois monothéismes, comme ceux des [[néo-paganisme|néo-paiens]], n'éprouvent aucune difficulté à considérer que certains aspects de leurs textes [[sacré]]s (essentiellement la [[Genèse]] dans la Bible) relèvent du mythe. Cette considération n'enlève rien au fait qu'ils contiennent aussi un grand nombre de vérités religieuses, divinement inspirées mais révélées au moyen des catégories de pensées et de langage d'une culture et d'une époque données. Parler de mythe ou de [[mythologie]], en ce qui concerne les monothéismes, n'implique aucun jugement de valeur sur la [[foi]] qu'ils proposent, mais offre un outil technique de réflexion [[herméneutique]].


== Aspects du Mythe ==
== Aspects du Mythe ==

Version du 13 janvier 2006 à 16:00

"Aussi, l'amateur de mythes (philomuthos) est philosophe (philosophos) en quelque sorte, car le mythe est composé de merveilles."

Aristote, Métaphysique, 982b18-19


Définition

Un mythe produit une explication concrète de certains aspects fondamentaux du monde : sa création (cosmogonie), les phénomènes naturels, le statut de l'être humain, ses rapports avec le divin et la nature ou avec les autres humains (d'un autre sexe, d'un autre groupe), etc, par un récit porté à l'origine par une tradition orale.

Un mythe implique des personnages merveilleux, tels que des dieux, des animaux chimériques ou savants, des hommes-bêtes, des anges, ou des démons, et l'existence d'un autre monde.

Il serait certainement erroné de prendre un mythe au pied de la lettre, et de croire que les peuples les prennent pour une description parfaitement exacte (y compris les aspects surnaturels) du déroulement des événements. Il serait sans doute tout aussi faux de les prendre pour un simple récit poétique, dépourvu de base réelle, une forme archaïque de réflexions philosophiques et proto-scientifique, réalisées par une analogie poétique plus que sur la logique, et exprimé sous une forme symbolique, voire un sorte de roman.

Ces histoires ne sont en rien arbitraires :

  • les différentes sociétés, même très différentes et sans contacts culturels, présentent des mythes qui utilisent les mêmes archétypes ;
  • les mythes traitent toujours les questions qui se posent dans les sociétés qui les véhiculent. Ils ont un lien direct avec la structure religieuse et sociale du peuple.

Sens particulier : Les philosophes de l'époque post-mythique, tels que Protagoras, Empédocle et Platon utilisent le mythe comme une mise en scène allégorique afin de faire percevoir leurs propos d'une manière concrète. Par exemple, Platon crée des mythes originaux (par exemple le mythe de la caverne), ou réadapte des mythes antérieurs. À sa suite, d'autres philosophes ou certains auteurs de discours argumentatifs ont eux aussi eu recours au mythe, dans un même emploi.

Emploi

Bande d'incultes on ne dit pas un sorte de roman, mais une sorte de roman connard :D

Aspects du Mythe

Le mythe raconte une histoire sacrée, performative pour celui qui appartient à la culture qui le crée. Il relate non seulement l'origine du Monde, des animaux, des plantes et de l'homme, mais aussi tous les événements primordiaux à la suite desquels l'homme est devenu ce qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire un être mortel, sexué, organisé en société, obligé de travailler pour vivre, et vivant selon certaines règles.

Le mythe se déroule dans un temps primordial et lointain, un temps hors de l'histoire, un Âge d'Or, un temps du rêve. Le mythe cosmogonique est « vrai » parce que le monde existe. Le mythe d'identité est « vrai » parce que la communauté dont il est l'image existe. Le mythe d'origine est « vrai » parce que la communauté le répète pour continuer de vivre. En ce sens, le mythe contient quasiment toujours des éléments de liturgie.

Réciter le mythe produit une re-création du monde par la force du rite. L'exigence du sacrifice est l'un des plus puissants. Le mythe n'est pas récité n'importe quand mais à l'occasion de cérémonies : naissances, initiations, mariages, funérailles, et tout un calendrier de fêtes et célébrations, c'est-à-dire à l'occasion d'un commencement ou d'une transformation dont il rend compte (ou rend conte, c'est selon).

Postérité du mythe

Le « recyclage »

L'approche comparatiste montre que chaque aire culturelle produit les archétypes qui seront utilisés en tout ou en partie puis embellis et complétés dans les mythes de chacune de ces civilisations. Quelques uns d'entre eux survivent à la civilisation qui leur a donné naissance par le recyclage littéraire ou théologique. Ainsi en est-il par exemple du mythe d'Orphée.

L'exégèse théologique
L'investigation critique textuelle et archéologique
Le commentaire sociologique

Grands mythes et éléments des mythes

Types de mythes

Quelques mythes célèbres

  • Cosmogonie et anthropogonie:
    • Njeddo Dewal, mère de la calamité : conte initiatique peul ;
    • La Bible, Genèse 1 et 2, qui constitue une cosmogonie à partir d'un substrat existant de chaos et d'eaux primordiales ;
    • La Théogonie d'Hésiode qui décrit la création du monde, l'histoire des dieux, la création des hommes.
  • Mythe de régénération et de cataclysme
    • La Bible, Genèse, le Déluge, où Dieu ne sauve qu'une petite équipe de survivants et un couple d'animaux de chaque espèce.
    • Le mythe de Proserpine ou Perséphone, qui rend compte de l'alternance des saisons froides et stériles et chaudes et fécondes.
    • La cosmogonie aztèque commence par la destruction des 4 soleils primordiaux;
    • La crucifixion et la Résurrection du Nouveau Testament peuvent être comprises comme un mythe de cataclysme suivi d'un mythe de régénération, dont la célébration annuelle se passe au printemps et constitue le début de l'année liturgique dans le Christianisme de pratiquement toutes les confessions.
    • Le mythe de la destruction de l'Atlantide
    • L'un des derniers mythes de par son importance à être apparu est sans aucun doute celui du postmodernisme. Selon cette conception, l'humanité serait vouée à sa perte de par sa soif insatiable de développement technologique. Dans la perception des tenants du postmodernisme, ce sont les machines qui auraient maintenant l'emprise sur l'humanité (voir par exemple le film Matrix qui illustre particulièrement bien cette croyance et cette lutte contre la fatalité). D'autre part, il est remarquable que l'idéologie postmoderne tire sa force de son opposition à la modernité. Cette dernière époque étant marquée par le recours à la raison comme fondement de l'autorité afin que les hommes puissent débattrent entre eux en se débarrassant du poids des superstitions de toutes sortes. Le postmodernisme déclare qu'il n'y a plus de raison, en voulant dire que la conduite des hommes sur la Terre tend inévitablement à l'autodestruction, que la conciliation des intérêts de tous est chacun est une chimère, car cet objectif étant irréalisable de par la nature même des hommes qui en fait des êtres animés par la cupidité.
  • Mythe de l'homme
    • Le mythe prométhéen qui dit que prométhée apporta le feu aux hommes.
  • Mythe de création d'une institution
    • Le verset 18 du chapitre 16 de l'évangile de Matthieu, une glose probablement du VIe siècle de l'ère commune, comme le montre son utilisation ultérieure dans la tradition de la confession catholique;
    • Le mythe d'Hiram, architecte du Temple de Salomon, dont se réclament les sociétés maçonniques et les Compagnons du Tour de France.
    • Le roman « néo scientifique » d'Alfred Jarry, Gestes et Opinions du Docteur Faustroll, pataphysicien, dont se réclame le Collège de ’Pataphysique.
    • Le mythe d'Abraham dont se réclament tous les monothéismes.
  • Mythe de séparation des hommes et des dieux, du monde et de Dieu
    • En Inde, les sacrifices aux dieux les font monter au ciel et ils abandonnent les hommes;
    • Dans la Bible, la Chute dans Genèse.

Héros et objets du mythe

  • Héros
    • l'enfant merveilleux;
    • le personnage démembré;
    • la lune, le soleil.
  • Objets
    • l'eau;
    • la pierre;
    • le feu;
    • le territoire sacré.

Les mythes urbains

Dans le contexte moderne, on peut observer certains récits qui ont toutes les caractéristiques de mythes mais sont soit très récents de construction, soit encore en cours d'assemblage. On parle alors de mythes urbains ou, plus couramment, de légendes urbaines.

Voir aussi

  • Religion
  • Philosophie
    • Les premiers philosophes (tel Démocrite) ont démythifié la métaphysique, c'est-à-dire qu'ils ont apporté des explications rationnelles à des phénomènes naturels autrement que par des mythes (comme la théorie des atomes, par exemple).
    • En complément, les philosophes contemporains comme René Girard ont rationalisé les mythes, c'est-à-dire qu'ils ont reconstruit le récit mythique en remplaçant les éléments surnaturels par des explications parfaitement naturelles ; au passage, le rôle des différents acteurs peut apparaître fondamentalement transformé (le dieu mauvais apparaît comme une victime injustement accusé, le dieu bon comme un chef sans scrupule, etc.) et une réalité peu reluisante apparaître (la jeune fille transformée en vache ou en nymphe n'est plus qu'une victime de sacrifice humain, le dieu qui féconde par une pluie d'or n'est plus qu'un riche suborneur, le cheval de Troie n'est plus qu'une traîtresse ambassade de paix qu'un peuple las de la guerre accepte imprudemment, au besoin en tuant les oiseaux de mauvais augures comme Laocoon et ses fils qui le défende, etc.)

Liens externes