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« Essaouira » : différence entre les versions

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{{voir homonymes|Mogador (homonymie)}}
{{voir homonymes|Mogador (homonymie)}}
{{En-tête label|BA|année=2015}}
{{Infobox Ville du Maroc
{{Infobox Ville du Maroc
| nom = Essaouira
| nom = Essaouira
| autres noms = Mogador
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| blason = Essaouiraa jpg.jpg
| blason = Grandes armoiries de la commune d’Essaouira.svg
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| image = Ramparts of Essaouira.JPG
| image = Essaouira Atlantic.jpg
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| légende = [[Médina]] fortifiée d'Essaouira, inscrite au [[patrimoine mondial de l'UNESCO]], au bord de l'[[Atlantique]].
| légende = [[Médina]] fortifiée d'Essaouira au bord de l'[[Atlantique]].
| région = [[Marrakech-Safi]]
| nom arabe = {{Langue|ar|texte=الصويرة|trans=aṣ-Ṣuwayrah|dir=rtl}}
| province = [[Province d'Essaouira|Essaouira]]
| nom tifinagh = {{Langue|ber|texte=ⵎⵓⴳⴰⴷⵉⵔ|trans=Mugadir}}
| région = [[Marrakech-Safi]]
| commune = Essaouira
| maire = Tarik Ottmani ([[Rassemblement National des Indépendants|RNI]])<ref>{{Lien web |langue=fr|auteur=Qods Chabaa|titre=Tarik Ottmani du RNI élu nouveau maire d'Essaouira |url=https://fr.le360.ma/societe/tarik-ottmani-du-rni-elu-nouveau-maire-dessaouira-245833 |site=[[Le360]] |date=2021-09-17 |consulté le=2021-09-20}}.</ref>
| province = [[Province d'Essaouira|Essaouira]]
| commune = Essaouira
| mandat maire = ([[2021]]-)
| maire = Allal Jrari ([[Front des forces démocratiques|FDD]])
| cp = 44000
| mandat maire = ([[2009]]-[[2015]])
| gentilé = Souiri (fém. Souirie)
| gouverneur = Jamal Makhtatar
| population = 77966
| mandat gouverneur = ([[2014]]-)
| année_pop = 2014
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| gentilé = Souiri (fém. Souirie)
| longitude = -9.76972
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| sites touristiques = [[Port d'Essaouira]]<br>[[Médina d'Essaouira]]
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'''Essaouira''' (anciennement appelée '''Mogador''' par les Portugais, en [[arabe]] : {{Langue|ar|trans=|dir=rtl|texte=الصويرة}} ''aṣ-Ṣawîrah,'' en [[tachelhit]] : ⵜⴰⵚⵚⵓⵕⵜ ''Taṣṣuṛt'') est une [[ville (Maroc)|ville]] [[Port d'Essaouira|portuaire]] du [[Souss]] et une [[commune (Maroc)|commune]] du [[Maroc]], chef-lieu de la [[province d'Essaouira]], dans la [[Administration territoriale du Maroc#Régions, préfectures et provinces (2015)|région]] de [[Marrakech-Safi]]. Elle est située au bord de l'[[océan Atlantique]] et compte {{unité|77966|habitants}} en [[2014]].
{{sous-titre|Mogador}}
'''Essaouira''' (en {{Lang-ar}} {{Langue|ar|texte=الصويرة|trans=aṣ-Ṣuwayrah|dir=rtl}}, en {{Lang-ber}} {{Langue|ber|texte=ⵎⵓⴳⴰⴷⵉⵔ|trans=Mugadir}}) est une [[ville (Maroc)|ville]] [[Port d'Essaouira|portuaire]] et une [[commune (Maroc)|commune]] du [[Maroc]], chef-lieu de la [[province d'Essaouira]], au sein de la [[Administration territoriale du Maroc#R.C3.A9gions.2C_pr.C3.A9fectures_et_provinces_.282015.5B2.5D.29|région]] de [[Marrakech-Safi]]. Elle est située au bord de l'[[océan Atlantique]] et compte {{unité|77966|habitants}} en [[2014]].


Bien que la région d'Essaouira soit occupée dès l'[[Antiquité]] par les [[indigènes]] [[berbères]], les [[Phéniciens]] puis les [[Rome antique|Romains]], ce n'est qu'à partir du {{s|XVI}} que le site est véritablement occupé par les [[Royaume de Portugal|Portugais]], qui édifient en [[1506]] une forteresse et des remparts rapidement abandonnés devant la résistance acharnée de la population locale.
Bien que la région d'Essaouira soit habitée dès l'[[Antiquité]] de manière discontinue par les [[Phéniciens]], par les [[Gétules]] à l’époque de [[Juba II]] puis par les [[Rome antique|Romains]], ce n'est qu'à partir du {{s-|XVI}} que le site est véritablement occupé par les [[Royaume de Portugal|Portugais]], qui édifient en [[1506]] une forteresse, le [[Castelo Real]], et des remparts rapidement abandonnés devant la résistance acharnée de la population locale.


La fondation de la ville d'Essaouira proprement dite est l'idée du [[sultan du Maroc|sultan]] [[Mohammed Ben Abdellah|Mohammed ben Abdellah]], qui ordonne sa construction à partir de [[1760]]. Plusieurs architectes de renom y participent, tel [[Théodore Cornut]], qui trace le plan de la ville. Une fois bâtie, elle ne cesse de croître et connaît un âge d'or et un développement exceptionnel, devenant le plus important port commercial du pays, mais aussi sa capitale diplomatique entre la fin du {{s|XVIII}} et la première moitié du {{s|XIX}}. Elle devient également une ville [[multiculturelle]] et [[artistique]].
La fondation de la ville d'Essaouira proprement dite sera le fait du [[sultan du Maroc|sultan]] [[Mohammed ben Abdallah]], qui lance sa construction à partir de [[1760]] et fait une expérience originale en confiant celle-ci à plusieurs architectes de renom, notamment [[Théodore Cornut]], qui trace le plan de la ville, et avec pour mission d'édifier une cité adaptée aux besoins des marchands étrangers. Une fois bâtie, elle ne cesse de croître et connaît un âge d'or et un développement exceptionnel, devenant le plus important port commercial du pays mais aussi sa capitale diplomatique entre la fin du {{s-|XVIII}} et la première moitié du {{s-|XIX}}. Elle devient également une ville [[multiculturelle]] et [[artistique]].


La situation de la ville se dégrade considérablement entre la fin du {{s|XIX}} et le début du {{s|XX}} suite au [[bombardement de Mogador|bombardement]] qu'elle subit en [[1844]] puis avec l'installation du [[protectorat français du Maroc|protectorat français]]. Elle perd de son importance et n'est plus le port international et la capitale diplomatique du pays. Après l'indépendance, le départ de la [[communauté juive]] cause également une perte économique très importante à la ville.
La situation de la ville se dégrade considérablement entre la fin du {{s-|XIX}} et le début du {{s-|XX}} à la suite du [[bombardement de Mogador|bombardement]] qu'elle subit en [[1844]] puis avec l'installation du [[protectorat français du Maroc|protectorat français]] en 1912. Elle perd de son importance et n'est plus le port international et la capitale diplomatique du pays. Après l'indépendance, le départ de la [[Histoire des Juifs au Maroc|communauté juive]] cause également des dommages économiques très importants à la ville.


Toutefois, depuis la fin du {{s|XX}}, Essaouira connait une renaissance spectaculaire due essentiellement au tourisme, mais aussi à sa vocation culturelle. Sa [[médina d'Essaouira|médina]] est inscrite au [[patrimoine mondial de l'UNESCO]] depuis [[2001]].
Toutefois, depuis la fin du {{s-|XX}}, Essaouira connaît une renaissance spectaculaire due essentiellement au tourisme, mais aussi à sa vocation culturelle. La [[médina d'Essaouira]] est inscrite au [[patrimoine mondial de l'UNESCO]] depuis [[2001]].


== Toponymie ==
== Toponymie ==
Essaouira connaît plusieurs appellations, mais la plupart restent incertaines et leurs étymologies spéculatives. Il est possible que le comptoir [[Phénicie|phénicien]] des [[îles Purpuraires]] soit l'{{citation|Arambys}} citée vers le {{-s-|V|e}} par l'explorateur [[Hannon (navigateur)|Hannon]], tirant son nom d'une racine [[phénicienne]] ''Har Anbin'', qui signifie {{citation|mont de raisins}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=[[Jona Lendering]]|titre=Hanno the Navigator (2)|site=Livius.org|année=2014|lire en ligne=http://www.livius.org/person/hanno-1-the-navigator/hanno-1-the-navigator-2}}</ref>, mais certains auteurs pensent qu'il pourrait s'agir plutôt de {{citation|[[île de Cerné|Cerné]]}} (ou Kerne), île dont la découverte clôture le premier voyage de l’explorateur, hypothèse toutefois largement contestée tant sont nombreux les sites candidats<ref>{{chapitre|langue=en|auteur=J.D. Fage|titre=From ''c.'' 500 BC to AD 1050|titre ouvrage=The Cambridge History of Africa|volume=2|année=2002|éditeur=Cambridge University Press|passage=137}}</ref>.
Essaouira connaît plusieurs appellations mais la plupart restent incertaines et leurs étymologies spéculatives. Il est possible que le comptoir [[phénicie]]n des [[îles Purpuraires]] soit l'{{citation|Arambys}} citée vers le {{-s-|V}} par l'explorateur [[Hannon (navigateur)|Hannon]], tirant son nom d'une racine [[phénicienne]] ''Har Anbin'', qui signifie {{citation|mont de raisins}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=[[Jona Lendering]]|titre=Hanno the Navigator (2)|site=Livius.org|année=2014|lire en ligne=http://www.livius.org/person/hanno-1-the-navigator/hanno-1-the-navigator-2}}.</ref>, mais certains auteurs pensent qu'il pourrait s'agir plutôt de {{citation|[[île de Cerné|Cerné]]}} (ou Kerne), île dont la découverte clôture le premier voyage de l’explorateur, hypothèse toutefois largement contestée tant sont nombreux les sites candidats<ref>{{chapitre|langue=en|auteur=J.D. Fage|titre=From ''c.'' 500 BC to AD 1050|titre ouvrage=The Cambridge History of Africa|volume=2|année=2002|éditeur=Cambridge University Press|passage=137}}</ref>.


Au {{s-|II|e}}, l'historien antique [[Ptolémée]] mentionne l'existence d'une localité sur la côte [[atlantique]] de la [[Maurétanie Tingitane]] appelée {{citation|Tamusiga}} par les [[Rome antique|Romains]] et située entre le {{citation|promontoire d'Hercule}} et celui d'{{citation|Ursinum}}, sans qu'on en connaisse la localisation précise, mais que certains commentateurs rapportent au site d'Essaouira, tandis que des recherches plus récentes penchent plutôt pour un site plus méridional appelé {{citation|Suriga}} par l'historien romain<ref>{{article|auteur1=Lyudmila M. Filatova|auteur2=Dmitri A. Gusev|auteur3=Sergey K. Stafeyev|titre=Ptolemy’s West Africa Reconstructed|revue=cs.ccsu.edu|année=2009|passage=6,10|lire en ligne=http://www.cs.ccsu.edu/~gusev/SciVis/PtolemyWestAfricaReconstructed.pdf}}</ref>.
Au {{s-|II}}, l'historien antique [[Ptolémée]] mentionne l'existence d'une localité sur la côte [[atlantique]] de la [[Maurétanie Tingitane]] appelée {{citation|Tamusiga}} par les [[Rome antique|Romains]] et située entre le {{citation|promontoire d'Hercule}} et celui d'{{citation|Ursinum}}, sans qu'on en connaisse la localisation précise mais que certains commentateurs rapportent au site d'Essaouira, tandis que des recherches plus récentes penchent plutôt pour un site plus méridional appelé {{citation|Suriga}} par l'historien romain<ref>{{article|auteur1=Lyudmila M. Filatova|auteur2=Dmitri A. Gusev|auteur3=Sergey K. Stafeyev|titre=Ptolemy’s West Africa Reconstructed|revue=cs.ccsu.edu|année=2009|passage=6,10|lire en ligne=http://www.cs.ccsu.edu/~gusev/SciVis/PtolemyWestAfricaReconstructed.pdf}}</ref>.


Au {{XIe siècle}}, l'historien et géographe d'[[al-Andalus]] [[Abou Obeid el-Bekri]] fait état d'une certaine {{citation|Amogdoul}}. Ce nom a peut-être une origine [[sémitique]], issu du phénicien {{citation|Migdol}} ou {{citation|Mogdoul}} (MGDL) qui signifie « lieu fortifié » ou « tour de surveillance », à l'instar de sites antiques de la côte syro-libanaise<ref>{{ouvrage|prénom1=André|nom1=Jodin|titre=Mogador|sous-titre=Comptoir phénicien du Maroc atlantique|éditeur=Éditions Marocaines et Internationales|lieu=Tanger|année=1966|passage=3}}</ref>.
Au {{s-|XI}}, l'historien et géographe d'[[al-Andalus]] [[Abou Obeid el-Bekri]] fait état d'une certaine {{citation|Amogdoul}}. Ce nom a peut-être une origine [[sémitique]], issu du [[Langue punique|punique]] {{citation|Migdol}} ou {{citation|Mogdoul}} (MGDL) qui signifie « lieu fortifié » ou « tour de surveillance », à l'instar de sites antiques de la côte syro-libanaise<ref>{{Ouvrage|prénom1=André|nom1=Jodin|titre=Mogador|sous-titre=Comptoir phénicien du Maroc atlantique|éditeur=Éditions Marocaines et Internationales|lieu=Tanger|année=1966|passage=3}}</ref>.


Au début du {{XVIe siècle}}, avec l'arrivée des [[Royaume de Portugal|Portugais]] qui y construisent un {{citation|mauvais château}}<ref name="Chenier 1787, p. 39">{{ouvrage|auteur1=Louis de Chenier|titre=Recherches historiques sur les Maures et Histoire de l'Empire de Maroc|lieu=Paris|année=1787|tome=III|passage=39|lire en ligne= http://books.google.fr/books?id=wjAQAAAAYAAJ&pg=PA39}}</ref>, le site d'Essaouira connaît un nouveau souffle. Le diplomate et chroniqueur [[Louis de Chénier]] note, à la fin du {{s-|XVIII|e}}, que la ville est appelée {{citation|indifféremment ''Suera'' ou ''Mogodor''}}, nom formé d'après un Sidi Mogodour, saint régional dont le tombeau est alors encore visible au sud de la ville<ref name="Chenier 1787, p. 39"/>. C'est sur le nom de ce dernier que les Portugais auraient formé le nom de {{citation|Mogadouro}}, ensuite hispanisé en Mogadur et francisé en Mogador. Lors du [[protectorat français du Maroc]], Mogador devient la dénomination officielle de la ville entre [[1912]] et [[1956]]<ref name="Essaouira, Maroc - La Sqala">{{lien web |url=http://histimag.free.fr/pag/lin/pag_008/fr/pag.htm#_edn6|site=Histimag.free.fr|titre=Essaouira, Maroc - La Sqala|consulté le=1 septembre 2014}}</ref>.
Au début du {{s-|XVI}}, avec l'arrivée des [[Royaume de Portugal|Portugais]] qui y construisent un {{citation|mauvais château}}<ref name="Chenier 1787, p. 39">{{Ouvrage|auteur1=Louis de Chenier|titre=Recherches historiques sur les Maures et Histoire de l'Empire de Maroc|tome=III|éditeur=|lieu=Paris|année=1787|passage=39|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=wjAQAAAAYAAJ&pg=PA39}}</ref>, le site d'Essaouira connaît un nouveau souffle. Le diplomate et chroniqueur [[Louis de Chénier]] note, à la fin du {{s-|XVIII}}, que la ville est appelée {{citation|indifféremment ''Suera'' ou ''Mogodor''}}, nom formé d'après un Sidi Mogdoul<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Abdelkader|nom1=Mana|titre=Essaouira|sous-titre=Perle de l'Atlantique|éditeur=Eddif|année=2005|pages totales=215|passage=19|isbn=978-9981-896-44-4|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=J6LMMWaCVloC|consulté le=2019-06-01}}</ref>, saint régional dont le tombeau est alors encore visible au sud de la ville<ref name="Chenier 1787, p. 39" />. C'est sur le nom de ce dernier que les Portugais auraient formé le nom de {{citation|Mogadouro}}. Lors du [[protectorat français du Maroc]], Mogador devient la dénomination officielle de la ville entre [[1912]] et [[1956]]<ref name="Essaouira, Maroc - La Sqala">{{lien web |url=http://histimag.free.fr/pag/lin/pag_008/fr/pag.htm#_edn6|site=Histimag.free.fr|titre=Essaouira, Maroc - La Sqala|consulté le=1 septembre 2014}}.</ref>.


À l'indépendance, en [[1957]], le nom d'Essaouira est définitivement adopté. Deux interprétations sur l'étymologie de ce mot arabe se confrontent. La première suit la toponymie phénicienne qui considère que ''Souira'' désigne une petite forteresse entourée de murailles, ''Souira'' étant le diminutif de ''Sour'' qui veut dire en arabe roche. Selon la deuxième, Essaouira serait dérivé de ''Tasaouira'' et ses variantes (Atassouira, At'souira, Sawira, Saouira) qui signifie tableau, image, la dessinée rappelant la disposition de la ville : ''la bien dessinée'', ''la bien tracée'', ''la bien conçue''<ref name="Essaouira, Maroc - La Sqala"/>.
À l'indépendance, en [[1957]], le nom d'Essaouira est définitivement adopté. Deux interprétations sur l'étymologie de ce mot arabe se confrontent. La première suit la toponymie berbère ''Tassurt''<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Kevin|nom1=Shillington|titre=Encyclopedia of African History|volume=I|titre volume=A-G|passage=1002|éditeur=Routledge|date=2013|isbn=978-1-135-45670-2|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=umyHqvAErOAC&pg=PA1002|consulté le=2021-05-17}}</ref> ou ''Tassort<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Lakhdar|nom1=Omar|prénom2=Ahmed|nom2=Boukkous|titre=Sur les traces de Castello Real à Amagdoul|passage=8, 41|éditeur=Agence Nationale de la Conservation Foncière du Cadastre et de la Cartographie|date=2004|isbn=978-9954-8414-0-2|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=4idzAAAAMAAJ|consulté le=2021-05-17}}</ref>'', fondée sur la notion de « muraille », qui se traduit en arabe par ''Sour<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Empreintes: mélanges offerts à Jacques Levrat|passage=90|éditeur=Al Asas / La Source|date=2000|isbn=978-9981-9884-4-6|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=wfESAQAAMAAJ|consulté le=2021-05-17}}</ref>'' dont le dérivé ''Souira'' peut désigner des murailles ou une enceinte mais sert régulièrement à désigner des ruines dans la région : le nom serait apparu après l'abandon du site par les portugais en 1510<ref name=":0" />. Selon la deuxième, le nom Essaouira serait dérivé de ''Tasaouira'' et ses variantes (Atassouira, At'souira, Sawira, Saouira) qui signifie tableau, image, la dessinée rappelant la disposition de la ville : ''la bien dessinée'', ''la bien tracée'', ''la bien conçue''<ref name="Essaouira, Maroc - La Sqala"/>.

Essaouira est communément surnommée la « cité du vent »<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Souad |nom=Badri |titre=Essaouira, entre vent et histoire |url=https://lematin.ma/express/2021/essaouira-entre-vent-histoire/356796.html |site=lematin.ma |périodique=Le Matin |date=18 avril 2021 |consulté le=2023-02-10}}.</ref>, la « cité des alizés » ou encore la « [[Saint-Malo]] marocaine »<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Olivia Le Sidaner |titre=Essaouira, la bien dessinée |url=https://www.telerama.fr/sortir/essaouira-la-bien-dessinee,121006.php |site=telerama.fr |périodique=Télérama |date=2014-12-27 |consulté le=2023-02-10}}.</ref>.

[[Al-Bakri]] a également mentionné Amogdoul (Essaouira) qu'il était situé à [[Souss]] et qu'il y avait là un port<ref>{{Ouvrage|langue=ar |auteur=Al-Bakri |titre=المسالك والممالك للبكري |lire en ligne=https://archive.org/details/fresh_soul2030_yahoo_20170613_0909 |date=2003 |éditeur=لناشر: دار الكتاب العلمية - الطبعة الأولى}}</ref>.


== Géographie ==
== Géographie ==
=== Situation ===
=== Situation ===
[[Fichier:Essaouira 9.76074W 31.50818N.png|thumb|Vue satellite d'Essaouira.]]
[[Fichier:Essaouira 9.76074W 31.50818N.png|vignette|Vue satellite d'Essaouira.]]
Située sur le littoral [[atlantique]], la ville d'Essaouira se trouve à {{Unité|173|km}} au nord d'[[Agadir]]<ref>{{lien web |url=http://fr.distances-routieres.himmera.com/distance-essaouira-agadir-voiture_km_itineraire-58066.html|site=Distance Routières.com|titre=Distances entre Essaouira et Agadir|consulté le=12 août 2014}}</ref>, à {{Unité|174|km}} à l'ouest de [[Marrakech]]<ref>{{lien web |url=http://ma.distancevilles.net/calculer?from=Essaouira&to=Marrakech|site=DistanceVilles.net|titre=Distance entre Essaouira et Marrakech|consulté le=12 août 2014}}</ref> et à {{Unité|406|km}} au sud-ouest de [[Casablanca]]<ref>{{lien web |url=http://fr.distances-routieres.himmera.com/distance-essaouira-casablanca-voiture_km_itineraire-67319.html|site=Distance Routières.com|titre=Distances entre Essaouira et Casablanca|consulté le=12 août 2014}}</ref>. Elle est le chef-lieu éponyme de la [[province d'Essaouira]], au sein de la région de [[Marrakech-Safi]]. La ville est délimitée au sud et à l'est par la commune de [[Sidi Kaouki]], au nord par la commune de [[Lagdadra]], à l'est par la commune de [[Aït Saïd]] et à l'ouest par l'océan Atlantique<ref>{{pdf}} {{Lien web|auteur=Haut-commisariat au Plan|url=www.hcp.ma/region-drda/attachment/403498/|titre=Maroc des Régions 2010|site=Hcp.ma|consulté le=12 août 2014}}</ref>. Essaouira est reliée directement par la {{nobr|R 207}} et la {{nobr|P 2201}}<ref name="Route-Essaouira">{{lien web|url=https://www.google.fr/maps/place/Essaouira,+Maroc/@31.491976,-9.7401534,14z/data=!4m2!3m1!1s0xdad9a4e9f588ccf:0x57421a176d5d7d30|titre=Route-Essaouira|site=googlemaps.com|consulté le=6 juin 2015}}</ref>.
Située sur le littoral [[atlantique]], la ville d'Essaouira se trouve à {{Unité|173|km}} au nord d'[[Agadir]]<ref>{{lien web |url=http://fr.distances-routieres.himmera.com/distance-essaouira-agadir-voiture_km_itineraire-58066.html|site=Distance Routières.com|titre=Distances entre Essaouira et Agadir|consulté le=12 août 2014}}.</ref>, à {{Unité|174|km}} à l'ouest de [[Marrakech]]<ref>{{lien web |url=http://ma.distancevilles.net/calculer?from=Essaouira&to=Marrakech|site=DistanceVilles.net|titre=Distance entre Essaouira et Marrakech|consulté le=12 août 2014}}.</ref> et à {{Unité|406|km}} au sud-ouest de [[Casablanca]]<ref>{{lien web |url=http://fr.distances-routieres.himmera.com/distance-essaouira-casablanca-voiture_km_itineraire-67319.html|site=Distance Routières.com|titre=Distances entre Essaouira et Casablanca|consulté le=12 août 2014}}.</ref>. Elle est le chef-lieu éponyme de la [[province d'Essaouira]], au sein de la région de [[Marrakech-Safi]]. La ville est délimitée au sud et à l'est par la commune de [[Sidi Kaouki]], au nord par la commune de [[Lagdadra]], à l'est par la commune de [[Aït Saïd]] et à l'ouest par l'océan Atlantique<ref>{{pdf}} {{Lien web|auteur=Haut-commisariat au Plan|url=www.hcp.ma/region-drda/attachment/403498/|titre=Maroc des Régions 2010|site=Hcp.ma|consulté le=12 août 2014}}.</ref>. Essaouira est reliée directement par la {{Cartouche route|MA|N|8}} et la {{nobr|P 2201}}<ref name="Route-Essaouira">{{lien web|url=https://www.google.fr/maps/place/Essaouira,+Maroc/@31.491976,-9.7401534,14z/data=!4m2!3m1!1s0xdad9a4e9f588ccf:0x57421a176d5d7d30|titre=Route-Essaouira|site=googlemaps.com|consulté le=6 juin 2015}}.</ref>.
{{localisation ville
{{localisation ville
|nord=[[Lagdadra]]
|nord=[[Lagdadra]]
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=== Relief, géologie ou hydrographie ===
=== Relief, géologie ou hydrographie ===
Essaouira se trouve dans une [[baie (géographie)|baie]] de {{Unité|5|km}} grâce à une incurvation au sud, tandis que le littoral nord est rectiligne, formant un [[Cap (géographie)|cap]]. Son [[synclinal]], qui fait partie du bassin d'Essaouira, est positionné sur une zone de faible altitude. Son relief se compose d'une série de [[Plateau (géographie)|plateaux]] étagés où il faut s'enfoncer à {{unité|25|km}} pour pouvoir atteindre les {{unité|300|m}}. Ces plateaux sont orientés parallèlement au littoral suivant une direction méridienne. Le plateau d'Essaouira est limité au nord par le plateau d'Akermoud et au sud par le plateau des Ida Ou Groud. Plusieurs collines couvertes d'[[arganiers]] se trouvent à proximité de la ville<ref name="Tel-Archives">{{lien web |url=http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/17/15/76/PDF/These1a.pdf|site=Tel-Archives Ouvertes.fr|titre=Le Géosystème Dunaire Anthropisé d'Essaouira-Est|consulté le=12 août 2014}}</ref>.
Essaouira se trouve dans une [[baie (géographie)|baie]] de {{Unité|5|km}} grâce à une incurvation au sud, tandis que le littoral nord est rectiligne, formant un [[Cap (géographie)|cap]]. Son [[synclinal]], qui fait partie du bassin d'Essaouira, est positionné sur une zone de faible altitude. Son relief se compose d'une série de [[Plateau (géographie)|plateaux]] étagés où il faut s'enfoncer à {{unité|25|km}} pour pouvoir atteindre les {{unité|300|m}}. Ces plateaux sont orientés parallèlement au littoral suivant une direction méridienne. Le plateau d'Essaouira est limité au nord par le plateau d'Akermoud et au sud par le plateau des Ida Ou Groud. Plusieurs collines couvertes d'[[arganiers]] se trouvent à proximité de la ville<ref name="Tel-Archives">{{lien web |url=http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/17/15/76/PDF/These1a.pdf|site=Tel-Archives Ouvertes.fr|titre=Le Géosystème Dunaire Anthropisé d'Essaouira-Est|consulté le=12 août 2014}}.</ref>.


[[Fichier:Iles Purpuraires with Mogador island in the background seen from the Essaouira citadel.jpg|thumb|left|Les ''îles Purpuraires'', au large d'Essaouira.]]
[[Fichier:Iles Purpuraires with Mogador island in the background seen from the Essaouira citadel.jpg|vignette|gauche|Les ''îles Purpuraires'', au large d'Essaouira.]]


À l'est de la ville, un [[Dune|massif dunaire]] s'est accumulé entre la ville et le talus ouljien, avec une très faible altitude, de 25 à {{unité|45|m}}. Le Moghrébien est la formation plio-pléistocène la plus développée, qui se compose de cinq systèmes dunaires. Elles mettent en jeu le facteur éolien et sont issues de la dynamique marine. Les systèmes maarifien, ouljien et pléistocène supérieur sont édifiés lors de phases climatiques tandis que les systèmes historique et actuel semblent consécutifs à l'anthropisation<ref name="Tel-Archives"/>.
À l'est de la ville, un [[Dune|massif dunaire]] s'est accumulé entre la ville et le talus ouljien, avec une très faible altitude, de 25 à {{unité|45|m}}. Le Moghrébien est la formation plio-pléistocène la plus développée, qui se compose de cinq systèmes dunaires. Elles mettent en jeu le facteur éolien et sont issues de la dynamique marine. Les systèmes maarifien, ouljien et pléistocène supérieur sont édifiés lors de phases climatiques tandis que les systèmes historique et actuel semblent consécutifs à l'anthropisation<ref name="Tel-Archives"/>.


Pour l'alimentation en eau de la ville, les principales sources souterraines viennent des nappes du [[Villafranchien]] et du [[Turonien]] qui se trouvent dans le bassin d'Essaouira. La nappe du Turonien est difficilement exploitable en raison d'un coût élevé. Les eaux du [[Oued Ksob|Ksob]] sont également utilisées pour l'alimentation de la population et des terres agricoles des alentours. Le Ksob est un fleuve qui se situe à seulement quelques kilomètres au sud, un barrage y est construit <ref name="Researchgate">{{lien web |url=www.researchgate.net/...Essaouira.../00b7d51fdcc01896a2000000|site=Researchgate.net|titre=Bassin d'Essaouira, Maroc|consulté le=12 août 2014}}</ref>. Lorsque de fortes pluies touchent les environs, ce fleuve provoque souvent des crues et des inondations dans la ville, pouvant occasionner beaucoup de dégâts<ref name="Essaouira-Ksob">{{lien web |url=http://www.leconomiste.com/print/837641|site=L'Economiste.com|titre=Essaouira renforce son réseau d’eau potable|consulté le=1 septembre 2014}}</ref>, bien que des initiatives soient prises pour la construction de digues<ref name="Digues-Ksob">{{lien web |url=http://www.maghress.com/fr/leconomiste/1884821|site=Maghress.com|titre=La ville bientôt protégée des crues du Ksob Construction de quatre digues Montant de l'investissement: 12,5 millions de DH 10 mois pour la première phase des travaux|consulté le=1 septembre 2014}}</ref>. Les [[îles Purpuraires]], qui forment un [[archipel]], se situent à seulement quelques centaines de mètres du rivage de la ville et sont la principale protection de la baie contre les puissantes vagues de l'océan Atlantique<ref name="Îles d'Essaouira">{{lien web |url=http://sites-naturels-marocains.blogspot.fr/2007/04/parcs-et-rserves.html|site=Sites-naturels-marocains.blogspot.fr|titre=Sites naturels marocains|consulté le=1 septembre 2014}}</ref>.
Pour l'alimentation en eau de la ville, les principales sources souterraines viennent des nappes du [[Villafranchien]] et du [[Turonien]] qui se trouvent dans le bassin d'Essaouira. La nappe du Turonien est difficilement exploitable en raison d'un coût élevé. Les eaux du [[Oued Ksob|Ksob]] sont également utilisées pour l'alimentation de la population et des terres agricoles des alentours. Le Ksob est un fleuve qui se situe à seulement quelques kilomètres au sud, un barrage y est construit<ref name="Researchgate">{{lien web |url=www.researchgate.net/...Essaouira.../00b7d51fdcc01896a2000000|site=Researchgate.net|titre=Bassin d'Essaouira, Maroc|consulté le=12 août 2014}}.</ref>. Lorsque de fortes pluies touchent les environs, ce fleuve provoque souvent des crues et des inondations dans la ville, pouvant occasionner beaucoup de dégâts<ref name="Essaouira-Ksob">{{lien web |url=http://www.leconomiste.com/print/837641|site=L'Economiste.com|titre=Essaouira renforce son réseau d’eau potable|consulté le=1 septembre 2014}}.</ref>, bien que des initiatives soient prises pour la construction de digues<ref name="Digues-Ksob">{{lien web |url=http://www.maghress.com/fr/leconomiste/1884821|site=Maghress.com|titre=La ville bientôt protégée des crues du Ksob Construction de quatre digues Montant de l'investissement: 12,5 millions de DH 10 mois pour la première phase des travaux|consulté le=1 septembre 2014}}.</ref>. Les [[îles Purpuraires]], qui forment un [[archipel]], se situent à seulement quelques centaines de mètres du rivage de la ville et sont la principale protection de la baie contre les puissantes vagues de l'océan Atlantique<ref name="Îles d'Essaouira">{{lien web |url=http://sites-naturels-marocains.blogspot.fr/2007/04/parcs-et-rserves.html|site=Sites-naturels-marocains.blogspot.fr|titre=Sites naturels marocains|consulté le=1 septembre 2014}}.</ref>.


=== Faune et Flore ===
=== Faune et flore ===
[[Fichier:Arganier, Essaouira.JPG|thumb|[[Arganiers]] aux environs d'Essaouira.]]
[[Fichier:Arganier, Essaouira.JPG|vignette|[[Arganiers]] aux environs d'Essaouira.]]
Essaouira et ses alentours disposent d'une [[faune (biologie)|faune]] et d'une [[flore]] exceptionnelles, notamment présentes dans l'[[îlot de Mogador]]. Elles disposent de paysages uniques<ref name="Nature à Essaouira et ses alentours">{{lien web |url=http://essaouira.costasur.com/fr/nature.html|site=Essaouira.costasur.com|titre=Nature à Essaouira et ses alentours|consulté le=1 juin 2015}}</ref>.
Essaouira et ses alentours disposent d'une [[faune (biologie)|faune]] et d'une [[flore]] exceptionnelles, notamment présentes dans l'[[îlot de Mogador]], et de paysages uniques<ref name="Nature à Essaouira et ses alentours">{{lien web |url=http://essaouira.costasur.com/fr/nature.html|site=Essaouira.costasur.com|titre=Nature à Essaouira et ses alentours|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>.


Classé réserve biologique depuis 1980, l'îlot de Mogador est un site naturel et ornithologique très prisé. Il compte plusieurs espèces d'[[oiseaux]] tels que [[mouettes]], [[Goéland|goélands]], [[grand cormoran|grands cormorans]], [[martinet pâle|martinets pâles]] et [[grand corbeau|grands corbeaux]], mais il est surtout un lieu d'accueil pour les très rares 700 couples de [[Faucon d'Éléonore|faucons d'Éléonore]] qui viennent s'y reproduire entre avril et octobre avant de repartir pour la lointaine [[Madagascar]]. S'ajoutent à ces oiseaux quelques [[reptiles]] et [[lapins]]<ref name="Focus sur les Îles de Mogador">{{lien web |url=http://www.darliouba.eu/actualites/balade-ile-de-mogador/|site=Essaouira.costasur.com|titre=Focus sur les Îles de Mogador|consulté le=1 juin 2015}}</ref>{{,}}<ref name="Nature à Essaouira et ses alentours"/>.
Classé réserve biologique depuis 1980, l'îlot de Mogador est un site naturel et ornithologique très prisé. Il compte plusieurs espèces d'[[oiseaux]] tels que [[mouettes]], [[goéland]]s, [[grand cormoran|grands cormorans]], [[martinet pâle|martinets pâles]] et [[grand corbeau|grands corbeaux]], mais il est surtout un lieu d'accueil pour les très rares {{unité|700|couples}} de [[Faucon d'Éléonore|faucons d'Éléonore]] qui viennent s'y reproduire entre avril et octobre avant de repartir pour la lointaine [[Madagascar]]. S'ajoutent à ces oiseaux quelques [[reptiles]] et [[lapins]]<ref name="Focus sur les Îles de Mogador">{{lien web |url=http://www.darliouba.eu/actualites/balade-ile-de-mogador/|site=Essaouira.costasur.com|titre=Focus sur les Îles de Mogador|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>{{,}}<ref name="Nature à Essaouira et ses alentours"/>.


Contrairement à sa faune, la richesse floristique de l'îlot de Mogador reste pauvre ; en juin 2010, elle ne compte que 18 espèces recensées, relevant de 10 familles de [[plantes vasculaires]] à fleurs. Toutefois, elle compte 4 espèces floristiques à valeur patrimoniale<ref name="Flore et végétation des Ilots d’Essaouira">{{lien web |url=http://www.initiative-pim.org/sites/default/files/fichier/documents/Pim-essaouira%20bEN%20TATTOU%20BEN%20HOUSSA.pdf|site=Initiative-pim.org|titre=Flore et végétation des Ilots d’Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}</ref>.
Contrairement à sa faune, la richesse floristique de l'îlot de Mogador reste pauvre ; en juin 2010, elle ne compte que {{unité|18|espèces}} recensées, relevant de {{unité|10|familles}} de [[plantes vasculaires]] à fleurs. Toutefois, elle compte {{unité|4|espèces}} floristiques à valeur patrimoniale<ref name="Flore et végétation des Ilots d’Essaouira">{{lien web |url=http://www.initiative-pim.org/sites/default/files/fichier/documents/Pim-essaouira%20bEN%20TATTOU%20BEN%20HOUSSA.pdf|site=Initiative-pim.org|titre=Flore et végétation des Ilots d’Essaouira|consulté le=1 juin 2015|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>.


L'arganier est la principale richesse floristique endémique à la région d'Essaouira. Il occupe une place très importante dans la région puisqu'il a un rôle à la fois environnemental et socio-économique. Pourvoyeur de bienfaits écologiques, cosmétiques et physiologiques, l'arbre permet de produire l'[[huile d'argan]], réputée dans le monde entier. L'arganier permet de faire vivre près de {{nombre|3|millions}} d'habitants dans le pays<ref name="L’arganier dans la région d’Essaouira">{{lien web |url=http://essaouira.vivre-maroc.com/actualites-societe-et-faits-divers/l-arganier-dans-la-region-d-essaouira-n952.html|site=Essaouira.vivre-maroc.com|titre=L’arganier dans la région d’Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}</ref>.
L'arganier (argan) est la principale richesse floristique endémique à la région d'Essaouira. Il occupe une place très importante dans la région puisqu'il a un rôle à la fois environnemental et socio-économique. Pourvoyeur de bienfaits écologiques, cosmétiques et physiologiques, l'arbre permet de produire l'[[huile d'argan]], réputée dans le monde entier. L'arganier permet de faire vivre près de {{nombre|3|millions}} d'habitants dans le pays<ref name="L’arganier dans la région d’Essaouira">{{lien web |url=http://essaouira.vivre-maroc.com/actualites-societe-et-faits-divers/l-arganier-dans-la-region-d-essaouira-n952.html|site=Essaouira.vivre-maroc.com|titre=L’arganier dans la région d’Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>.


=== Climat ===
=== Climat ===
Le climat à Essaouira est très influencé par l'[[océan Atlantique nord]] et ses eaux froides à cette latitude.
Le climat de la ville d'Essaouira est de type [[Climat méditerranéen|méditerranéen]] à influence océanique, du fait de son emplacement sur la côte atlantique. Il est de type Csb selon la [[classification de Köppen]], très comparable à celui que l'on trouve à [[San Francisco]]. Contrairement aux autres villes côtières du [[Maroc]], Essaouira profite d'un climat doux tout au long de l'année, avec une température minimale moyenne entre 12 et {{unité|13|°C}}, entre novembre et février, en raison du courant froid venant des [[îles Canaries]] et du vent des [[alizés]]<ref name="Situation Géographique - Essaouira">{{lien web |url=http://www.essaouiraconseil.com/situation-geographique.html |titre=Situation Géographique - Essaouira|site=Essaouira conseil.eu |consulté le=12 août 2014}}</ref>. Les précipitations varient entre 300 et {{unité|400|mm}}/an, alors que l'ensoleillement atteint environ les {{unité|3000|h}}/an. La saison pluvieuse s'étale d’octobre à avril et la saison sèche de mai à septembre. Les jours de pluie couvrent en moyenne 40 à 50 jours par an<ref name="Climat et températures : Essaouira"/>{{,}}<ref name="Climat Essaouira Maroc"/>.

Le climat est codé « BSk » voire « BSn » dans la [[classification de Köppen]] (la lettre « n » soulignant la présence de brouillards côtiers fréquents). Il s'agit d'un [[climat semi-aride]] doux.

Les conditions à Essaouira sont très comparables à celles que l'on trouve le long des côtes [[californie]]nnes notamment à [[San Francisco]] avec un retard saisonnier très important (les mois les plus chauds sont septembre et octobre) en raison de l'influence de l'océan.

Sur une petite péninsule, la ville profite d'un climat doux tout au long de l'année et se trouve dans l'axe du [[courant des Canaries]] et des [[alizés]]<ref name="Situation Géographique - Essaouira">{{lien web |url=http://www.essaouiraconseil.com/situation-geographique.html |titre=Situation Géographique - Essaouira|site=Essaouira conseil.eu |consulté le=12 août 2014}}.</ref>.

Les hivers sont doux et légèrement pluvieux et les étés sont tout juste chauds, secs et sans chaleur excessive. Durant cette saison il arrive cependant de manière très exceptionnelle que les températures soient caniculaires lorsque les vents d'[[est]] venus du [[désert du Sahara]] soufflent fort et transportent du sable jusque sur la côte et même dans l'océan. Dans ces conditions, les températures deviennent alors torrides et peuvent même dépasser les {{tmp|40|°C}} sous abri ce qui est rarissime.

Une fois l'épisode terminé les températures reviennent généralement à la normale, autour de {{tmp|21|22|°C}} en journée de juillet à octobre.

La pluviométrie annuelle moyenne approche les {{unité|341|mm}} et l'ensoleillement annuel moyen est de {{unité|2979|h}}. La saison plus pluvieuse s'étale d'octobre à avril et la saison sèche de mai à septembre. Les jours de pluie couvrent en moyenne {{unité|40|à=50 jours par an}}<ref name="www.climatedata.eu"/>.
{{Climat
{{Climat
|Charte=commune
|Charte= commune
|titre=<center>'''Données climatiques à Essaouira'''</center>
|titre= '''Normales saisonnières à Essaouira''' (période 1961 - 1990)
|source= Deutscher Wetterdienst<ref>http://www.dwd.de/DWD/klima/beratung/ak/ak_602200_kt.pdf</ref>
|source=Planificateur à Contre-sens et Climatedata, statistiques sur la ville d'Essaouira<ref name="Climat et températures : Essaouira">{{lien web |url=http://planificateur.a-contresens.net/climat-MA-ESU.html |titre=Climat et températures : Essaouira|site=planificateur à contre-sens.net |consulté le=2 août 2014}}</ref>{{,}}<ref name="Climat Essaouira Maroc">{{lien web |url=http://www.climatedata.eu/climate.php?loc=moxx0021&lang=fr |titre=Climat Essaouira Maroc|site=climatedata.eu |consulté le=2 août 2014}}</ref>.
|tmax-jan=17 |tmoy-jan=14.5|tmin-jan=12 |soleil-jan=209 |prec-jan=52
|tmax-jan= 18.1 |tmoy-jan= 14.6|tmin-jan= 11.2 |soleil-jan= 208.5 |prec-jan= 51.5
|tmax-fev=17 |tmoy-fev=15 |tmin-fev=13 |soleil-fev=205 |prec-fev=38
|tmax-fev= 18.2 |tmoy-fev= 15.1 |tmin-fev= 11.9 |soleil-fev= 204.9 |prec-fev= 37.4
|tmax-mar=17 |tmoy-mar=15 |tmin-mar=13 |soleil-mar=247 |prec-mar=40
|tmax-mar= 18.7 |tmoy-mar= 15.8 |tmin-mar= 12.8 |soleil-mar= 247.2 |prec-mar= 39.5
|tmax-avr=18 |tmoy-avr=16 |tmin-avr=14 |soleil-avr=264 |prec-avr=35
|tmax-avr= 18.7 |tmoy-avr= 16.0 |tmin-avr= 13.4 |soleil-avr= 264.0 |prec-avr= 34.9
|tmax-mai=18 |tmoy-mai=16.5|tmin-mai=15 |soleil-mai=289 |prec-mai=9
|tmax-mai= 19.5 |tmoy-mai= 17.2|tmin-mai= 14.9 |soleil-mai= 289.5 |prec-mai= 8.5
|tmax-jui=20 |tmoy-jui=18.5|tmin-jui=17 |soleil-jui=291 |prec-jui=2
|tmax-jui= 20.6 |tmoy-jui= 18.6|tmin-jui= 16.5 |soleil-jui= 290.9 |prec-jui= 1.6
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|tmax-sep=21 |tmoy-sep=19.5|tmin-sep=18 |soleil-sep=252 |prec-sep=3
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|tmax-oct=20 |tmoy-oct=18.5|tmin-oct=17 |soleil-oct=234 |prec-oct=25
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|tmax-nov= 20.3 |tmoy-nov= 17.3 |tmin-nov= 14.4 |soleil-nov= 197.0 |prec-nov= 72.7
|tmax-dec=18 |tmoy-dec=15.5|tmin-dec=13 |soleil-dec=198 |prec-dec=65
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|diagramme=oui
}}
}}


== Histoire ==
== Histoire ==
=== Antiquité ===
=== Antiquité ===
[[Fichier:Phenician plate with red slip 7th century BCE excavated in Mogador island.jpg|upright=1.1|thumb|Assiette [[Phénicie|phénicienne]], {{-s-|VII|e}}, retrouvée sur l'île de Mogador. Musée Sidi Mohammed ben Abdallah]]
[[Fichier:Phenician plate with red slip 7th century BCE excavated in Mogador island.jpg|upright=1.1|thumb|Assiette [[phénicie]]nne, {{-s-|VII}}, retrouvée sur l'île de Mogador. [[Musée Sidi-Mohammed-ben-Abdellah]].]]
D'après la tradition rapportée par [[Hérodote]], après la fondation de [[Carthage]] en [[814 av. J.-C.]], des marchands [[puniques]] se dirigent vers l'ouest, franchissent les [[colonnes d'Hercule]] et longent la côte atlantique méridionale pour y installer des ''échelles'', des comptoirs. Ils y nouent des contacts commerciaux avec les populations indigènes<ref>''Histoire'', IV, 196, [http://www.mediterranees.net/geographie/herodote/melpomene.html traduction française en ligne] ; cité par véronique Krings, cf. infra</ref>.
D'après la tradition rapportée par [[Hérodote]], après la fondation de [[Carthage]] en [[814 av. J.-C.]], des marchands [[puniques]] se sont dirigés vers l'ouest, ont franchi les [[colonnes d'Hercule]] et longé la côte atlantique méridionale pour y installer des ''échelles'', des comptoirs. Ils y nouent des contacts commerciaux avec les populations indigènes<ref>''Histoire'', IV, 196, [http://www.mediterranees.net/geographie/herodote/melpomene.html traduction française en ligne] ; cité par véronique Krings, cf. infra</ref>.


Plusieurs chercheurs<ref name="Krings">Véronique Krings, ''La civilisation phénicienne et punique'', éd. Brill, 1995, {{p.|779}} et suiv., [http://books.google.be/books?id=tdPwhNHB3Z4C&pg=PA779 extrait en ligne]</ref> identifient l'île de Cerné, décrite dans le ''Périple'' du navigateur et explorateur carthaginois [[Hannon (navigateur)|Hannon]], probablement au {{VIe siècle av. J.-C.}}, à l'îlot au large d'Essaouira<ref group="N">Certains auteurs identifient pour leur part Cerné sur une île du [[Sebou]].</ref>. Certains évoquent la fondation d'une colonie (ou le peuplement d'une colonie préexistante) par le navigateur carthaginois dès cette époque<ref name="Krings"/> : protégée des alizés et riche en eau potable, elle pourrait servir de poste avancé sur la route du [[cap Vert]] et de l'[[Équateur terrestre|équateur]].
Plusieurs chercheurs<ref name="Krings">Véronique Krings, ''La civilisation phénicienne et punique'', éd. Brill, 1995, {{p.|779}} et suiv., [https://books.google.be/books?id=tdPwhNHB3Z4C&pg=PA779 extrait en ligne]</ref> identifient l'île de Cerné, décrite dans le ''Périple'' du navigateur et explorateur carthaginois [[Hannon (navigateur)|Hannon]], probablement au {{VIe siècle av. J.-C.}}, à l'îlot au large d'Essaouira<ref group="N">Certains auteurs identifient pour leur part Cerné sur une île du [[Sebou]].</ref>. Certains évoquent la fondation d'une colonie (ou le peuplement d'une colonie préexistante) par le navigateur carthaginois dès cette époque<ref name="Krings"/> : protégée des alizés et riche en eau potable, elle aurait pu servir de poste avancé sur la route du [[cap Vert]] et de l'[[Équateur terrestre|équateur]].


L'archéologie atteste, en tout état de cause, d'une présence [[Phénicie|phénicienne]] remontant au milieu du {{-s|VII|e}} sur l'[[îlot de Mogador]], constituant la position phénicienne la plus méridionale actuellement découverte<ref name="Krings"/>. C'est sur cet îlot distant d'un kilomètre de la ville actuelle qu'une campagne de fouilles sur la partie met au jour différentes strates d'occupation, phénicienne, [[Berbères|berbère]] puis [[Rome antique|romaine]]. La strate phénicienne, qui est composée d'un petit établissement d'un hectare, livre, parmi de nombreux fragments de vases et de tessons phénico-chypriotes et [[Grèce antique|grecs]]<ref name="Maurice Euzennat"/>, un vase portant des graffitis qui constituent la plus ancienne inscription [[phénicienne]] trouvée au Maroc<ref name="Krings"/> ; les fouilles révèlent un habitat sommaire qui pousse les chercheurs à envisager une occupation saisonnière et précaire du site dans ce « comptoir extrême »<ref>Fernando Lopez Pardo, ''Mogador, « factoria extrema », y la cuestion del comercio fenicio en la costa atlàntica africana'', in V Congrès International d'Histoire et d'Archéologie de l'Afrique du Nord, Avignon, 1990, {{p.|277-296}}</ref>, ni base permanente, ni simple escale<ref name="Maurice Euzennat"/>.
L'archéologie atteste, en tout état de cause, d'une présence [[phénicie]]nne remontant au milieu du {{-s|VII}} sur l'[[îlot de Mogador]], constituant la position phénicienne la plus méridionale actuellement découverte<ref name="Krings"/>. C'est sur cet îlot distant d'un kilomètre de la ville actuelle qu'une campagne de fouilles sur la partie met au jour différentes strates d'occupation, phénicienne, [[Berbères|berbère]] puis [[Rome antique|romaine]]. La strate phénicienne, qui est composée d'un petit établissement d'un hectare, livre, parmi de nombreux fragments de vases et de tessons phénico-chypriotes et [[Grèce antique|grecs]]<ref name="Maurice Euzennat"/>, un vase portant des graffitis qui constituent la plus ancienne inscription [[phénicienne]] trouvée au Maroc<ref name="Krings"/> ; les fouilles révèlent un habitat sommaire qui pousse les chercheurs à envisager une occupation saisonnière et précaire du site dans ce « comptoir extrême »<ref>Fernando Lopez Pardo, ''Mogador, « factoria extrema », y la cuestion del comercio fenicio en la costa atlàntica africana'', in V Congrès International d'Histoire et d'Archéologie de l'Afrique du Nord, Avignon, 1990, {{p.|277-296}}</ref>, ni base permanente, ni simple escale<ref name="Maurice Euzennat"/>.


Le site semble être abandonné à la fin du {{-s|VI|e}}, puis à nouveau sporadiquement fréquenté au cours des {{-sp|IV|e|et|III|e}} avant de retrouver une occupation régulière à partir du règne du roi de [[Maurétanie]] [[Juba II]], dans les dernières décennies du {{-s|I|er}}<ref name="Maurice Euzennat">Maurice Euzennat, « Le périple d'Hannon », in ''Comptes-rendus des séances de l'année, Académie des inscriptions et belles-lettres'', {{138e}} année, {{n°|2}}, 1994. {{p.|559-580}}, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1994_num_138_2_15385?_Prescripts_Search_tabs1=standard&# article en ligne]</ref>.
Le site semble être abandonné à la fin du {{-s|VI}}, puis à nouveau sporadiquement fréquenté au cours des {{-s2|IV|III}} avant de retrouver une occupation régulière à partir du règne du roi de [[Royaume de Maurétanie|Maurétanie]] [[Juba II]], dans les dernières décennies du {{-s|I}}<ref name="Maurice Euzennat">Maurice Euzennat, « Le périple d'Hannon », in ''Comptes-rendus des séances de l'année, Académie des inscriptions et belles-lettres'', {{138e|année}}, {{n°|2}}, 1994. {{p.|559-580}}, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1994_num_138_2_15385?_Prescripts_Search_tabs1=standard&# article en ligne]</ref>.


[[Fichier:Roman coins excavated in Essaouira 3rd century and late Roman Empire.jpg|upright=1.1|thumb|left|Pièces de monnaie de l'[[Empire romain]], datant du {{s|III}}, retrouvées sur l'île de Mogador. Musée Sidi Mohammed ben Abdallah]]
[[Fichier:Roman coins excavated in Essaouira 3rd century and late Roman Empire.jpg|upright=1.1|thumb|left|Pièces de monnaie de l'[[Empire romain]], datant du {{s-|III}}, retrouvées sur l'île de Mogador. [[Musée Sidi-Mohammed-ben-Abdellah]].]]


Depuis le {{IIIe siècle av. J.-C.}}, les Berbères sont organisés en monarchie puis, en [[146 av. J.-C.]], la région passe sous influence romaine à la suite de la [[Troisième Guerre punique]]. Rome fait de ce royaume un [[clientélisme|État client]] dont le souverain le plus illustre est Juba II. Ce dernier favorise l'installation de son équipage et le développement de l'industrie des [[garum|salaisons]] et de la [[pourpre]]. C'est cette seconde activité (une production de teinture à partir d'une variété de [[Murex (nom vernaculaire)|murex]], ''[[Bolinus brandaris]]'') qui explique la renommée des [[îles Purpuraires]] au large d'Essaouira durant certaines périodes de la Rome antique. Cette couleur est synonyme d'un rang social élevé. Déclinée en plusieurs variantes, c'est en fait la seule couleur teinte et elle symbolise le pouvoir, tandis que le blanc a une symbolique religieuse<ref>Gerschel Lucien. Couleur et teinture chez divers peuples indo-européens. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. {{21e}} année, N. 3, 1966. {{p.|608-631}}</ref>.
Depuis le {{IIIe siècle av. J.-C.}}, les Berbères sont organisés en monarchie puis, en [[146 av. J.-C.]], la région passe sous influence romaine à la suite de la [[troisième guerre punique]]. Rome fait de ce royaume un [[clientélisme|État client]] dont le souverain le plus illustre est Juba II. Ce dernier favorise l'installation de son équipage et le développement de l'industrie des [[garum|salaisons]] et de la [[pourpre]]. C'est cette seconde activité (une production de teinture à partir d'une variété de [[Murex (nom vernaculaire)|murex]], ''[[Bolinus brandaris]]'') qui explique la renommée des [[îles Purpuraires]] au large d'Essaouira durant certaines périodes de la Rome antique. Cette couleur est synonyme d'un rang social élevé. Déclinée en plusieurs variantes, c'est en fait la seule couleur teinte et elle symbolise le pouvoir, tandis que le blanc a une symbolique religieuse<ref>Gerschel Lucien. Couleur et teinture chez divers peuples indo-européens. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. {{21e|année}}, N. 3, 1966. {{p.|608-631}}</ref>.


En [[42|42 ap. J.-C.]], Rome annexe le royaume berbère de Maurétanie pour le transformer en [[province romaine]] de [[Maurétanie|Maurétanie tingitane]]. Le comptoir des îles Purpuraires semble à nouveau abandonné vers cette époque avant de retrouver une activité significative vers le début du {{s|IV|e}}<ref name="Maurice Euzennat"/>. Les fouilles de l'îlot révèlent une villa romaine et une nécropole datant du [[Bas-Empire]], un [[semissis]] attestant d'une présence romaine vraisemblablement jusqu'à la fin du {{s|V|e}}<ref name="Maurice Euzennat"/>.
En [[42|42 ap. J.-C.]], Rome annexe le royaume berbère de Maurétanie pour le transformer en [[province romaine]] de [[Maurétanie tingitane]]. Le comptoir des îles Purpuraires semble à nouveau abandonné vers cette époque avant de retrouver une activité significative vers le début du {{s-|IV}}<ref name="Maurice Euzennat"/>. Les fouilles de l'îlot révèlent une villa romaine et une nécropole datant du [[Bas-Empire]], un [[semissis]] attestant d'une présence romaine vraisemblablement jusqu'à la fin du {{s-|V}}<ref name="Maurice Euzennat"/>.


=== {{Sp-|XVI|e|-|XVII|e|s}} : Essaouira avant sa fondation ===
=== {{Sp-|XVI|-|XVII|s}} : Essaouira avant sa fondation ===
Au {{s|XI}}, l'historien et géographe d'al-Andalus [[Abou Obeid el-Bekri]] mentionne ''Amogdul'' comme étant un mouillage sûr et qui sert de port pour tout le [[Souss]]. À cette date, il n'y a aucune ville à cet endroit, en dehors d'un port situé dans les îles en face de la baie d'Essaouira<ref name="Robinet 14" group="L">{{harvsp|id=Robinet2015|texte=Robinet 2015|p=14}}</ref>.
Au {{s-|XI}}, l'historien et géographe d'al-Andalus [[Abou Obeid el-Bekri]] mentionne ''Amogdul'' comme étant un mouillage sûr et qui sert de port pour tout le [[Souss]]. À cette date, il n'y a aucune ville à cet endroit, en dehors d'un port situé dans les îles en face de la baie d'Essaouira<ref name="Robinet 14" group="L">{{harvsp|id=Robinet2015|texte=Robinet 2015|p=14}}</ref>.


Le [[Royaume de Portugal|Portugal]], qui contrôle plusieurs villes le long de la côte atlantique, a rapidement des vues sur Mogador. Le Sultanat [[Wattassides|wattasside]], très affaibli, ne peut rejeter à la mer les puissances étrangères qui s'installent massivement sur son territoire. À partir de {{date||septembre|1506}}, le roi du Portugal [[Manuel Ier (roi de Portugal)|Manuel {{Ier}}]] charge [[Duarte Pacheco Pereira]] d'édifier un « [[Castello Real (Essaouira)|castello real]] » (château royal) et un port commercial<ref name="Robinet 14" group="L"/>. Le but est tant économique que stratégique, puisqu'à cette époque, des navires de cent tonneaux fréquentent le port et l'île de Mogador. Pacheco signale dans sa lettre au souverain portugais l'hostilité des indigènes arabo-berbères qui tentent d'interrompre les travaux. Les remparts de Mogador sont ornés de canons, mais sa trop grande exposition la rend vulnérable. Devant la résistance acharnée de l'organisation maraboutique des [[Regraga]] et les affrontements incessants, les Portugais évacuent Mogador le {{date|4|décembre|1510}}. Les pierres du Castello Real serviront plus tard à la construction de la [[Sqala du Port|sqala du port]]. Bien que très courte, la présence portugaise est toujours visible, notamment grâce aux remparts<ref name="Mana 22" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=22}}</ref>.
Le [[Royaume de Portugal|Portugal]], qui contrôle plusieurs villes le long de la côte atlantique, a rapidement des vues sur Mogador. Le sultanat [[Wattassides|wattasside]], très affaibli, ne peut rejeter à la mer les puissances étrangères qui s'installent massivement sur son territoire. À partir de {{date||septembre|1506}}, le roi du Portugal [[Manuel Ier (roi de Portugal)|Manuel {{Ier}}]] charge [[Duarte Pacheco Pereira]] d'édifier un « [[Castelo Real]] » (château royal) et un port commercial<ref name="Robinet 14" group="L"/>, une tâche qu'exécute [[Diogo de Azambuja]] qui avait déjà orchestré la construction du fort de [[Saint-Georges-de-la-Mine]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=|prénom1=Guy|nom1=Martinière|titre=Le Portugal à la rencontre de trois mondes|sous-titre=Afrique, Asie, Amérique aux {{sp-|XV|-|XVI}}s|passage=59|éditeur=Éditions de l’IHEAL|date=2014|isbn=978-2-37154-007-1}}</ref>. Le but est tant économique que stratégique, puisqu'à cette époque, des navires de cent tonneaux fréquentent le port et l'île de Mogador. Pacheco signale dans sa lettre au souverain portugais l'hostilité des indigènes arabo-berbères qui tentent d'interrompre les travaux. Les remparts de Mogador sont ornés de canons, mais sa trop grande exposition la rend vulnérable. Devant la résistance acharnée de l'organisation maraboutique des [[Regraga]] et les affrontements incessants, les Portugais évacuent Mogador le {{date|4|décembre|1510}}. Les pierres du Castelo Real serviront plus tard à la construction de la [[sqala du Port]]. Bien que très courte, la présence portugaise est toujours visible, notamment grâce aux remparts<ref name="Mana 22" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=22}}</ref>.


Par la suite, les [[Saadiens]] établissent de nombreuses [[usine sucrière|sucreries]], tant dans les alentours d'Essaouira que dans le reste du [[Maroc]]<ref name="Mana 22" group="L"/>. Une importante sucrerie se trouve près d'Essaouira et fonctionne de [[1578]] à [[1603]], au bord du [[Ksob]]. Le sultan [[Ahmed al-Mansour]] expédie le sucre roux en [[Italie]] en échange de [[marbre]] de [[Grand-duché de Toscane|Toscane]] pour la construction du [[palais El Badi]]<ref name="Mana 23" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=23}}</ref>. Ce sont des esclaves noirs venus du [[Soudan (région)|Soudan]] qui travaillent dans les sucreries<ref name="Mana 22" group="L"/>. Dès le début du {{s|XVII}}, avec la mort d'Ahmed al-Mansour, s'amorce une guerre civile entre les différents fils du sultan pour le trône. La [[Couronne de Castille|Castille]] a des vues sur Mogador et espère s'en emparer pour sécuriser la [[route des Indes]] et éviter que des corsaires ne s'y installent. Les [[Royaume d'Angleterre|Anglais]], de leur côté, veulent s'emparer de Mogador pour en faire une base contre la Castille. Vers la même époque, les sultans [[Zaidan el-Nasir]] et [[Abd al-Malik II]] projettent de fortifier le Castello Real pour éviter que les étrangers ne s'en emparent<ref name="Robinet 15" group="L"/>.
Par la suite, les [[Saadiens]] établissent de nombreuses [[usine sucrière|sucreries]], tant dans les alentours d'Essaouira que dans le reste du [[Maroc]]<ref name="Mana 22" group="L"/>. Une importante sucrerie se trouve près d'Essaouira et fonctionne de [[1578]] à [[1603]], au bord du [[Ksob]]. Le sultan [[Ahmed al-Mansour]] expédie le sucre roux en [[Italie]] en échange de [[marbre]] de [[Grand-duché de Toscane|Toscane]] pour la construction du [[palais El Badi]]<ref name="Mana 23" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=23}}</ref>. Ce sont des esclaves noirs venus du [[Soudan (région)|Soudan]] qui travaillent dans les sucreries<ref name="Mana 22" group="L"/>. Dès le début du {{s-|XVII}}, avec la mort d'Ahmed al-Mansour, s'amorce une guerre civile entre les différents fils du sultan pour le trône. La [[Couronne de Castille|Castille]] a des vues sur Mogador et espère s'en emparer pour sécuriser la [[route des Indes]] et éviter que des corsaires ne s'y installent. Les [[Royaume d'Angleterre|Anglais]], de leur côté, veulent s'emparer de Mogador pour en faire une base contre la Castille. Vers la même époque, les sultans [[Zaidan el-Nasir]] et [[Abd al-Malik ben Zaidan|Abd al-Malik II]] projettent de fortifier le Castelo Real pour éviter que les étrangers ne s'en emparent<ref name="Robinet 15" group="L"/>.


[[Fichier:Castelo Real Adriaen Matham 1641.jpg|thumb|Le Castello Real, d'après Adriaen Matham, en [[1641]].]]
[[Fichier:Castelo Real Adriaen Matham 1641.jpg|vignette|Le Castelo Real, dessin d'[[Adriaen Matham]], en [[1641]].]]


En [[1629]], l'amiral [[Royaume de France|français]] [[Isaac de Razilly]], dirigeant une flotte composée de sept vaisseaux : ''La Licorne'', ''Le Saint-Louis'', ''Le Griffon'', ''La Catherine'', ''Le Hambourg'', ''La Sainte-Anne'' et ''Le Saint-Jean'', bombarde la ville de [[Salé]] et détruit trois navires. Razilly envoie ensuite ''Le Griffon'', sous les ordres du capitaine Treillebois, qui commande 100 hommes, encouragé par le [[cardinal de Richelieu]], pour débarquer à Mogador et l'occuper. L'amiral français a déjà des vues sur Mogador et propose une expédition sur cette zone dès [[1626]], après une mission de reconnaissance en [[1619]]<ref name="Houtsma 549" group="L">{{harvsp|id=Houtsma1987|texte=Houtsma 1987|p=549}}</ref>. En [[1628]], Isaac écrit à Richelieu pour lui signaler la baie de Mogador<ref name="Mana 21" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=21}}</ref>. L’expédition française est abandonnée lorsque les Français s'aperçoivent que le Castello Real est défendu par les Saadiens<ref name="Robinet 15" group="L">{{harvsp|id=Robinet2015|texte=Robinet 2015|p=15}}</ref>. Le navire français rejoint plus tard la flotte à Salé et un traité est signé en [[1631]] avec Abd al-Malik II<ref name="Houtsma 549" group="L"/>. Les Français voulaient y organiser un comptoir et des pêcheries<ref name="Robinet 15" group="L"/>.
En [[1629]], l'amiral [[Royaume de France|français]] [[Isaac de Razilly]], dirigeant une flotte composée de sept vaisseaux : ''La Licorne'', ''Le Saint-Louis'', ''Le Griffon'', ''La Catherine'', ''Le Hambourg'', ''La Sainte-Anne'' et ''Le Saint-Jean'', bombarde la ville de [[Salé]] et détruit trois navires. Razilly envoie ensuite ''Le Griffon'', sous les ordres du capitaine Treillebois, qui commande 100 hommes, encouragé par le [[cardinal de Richelieu]], pour débarquer à Mogador et l'occuper. L'amiral français a déjà des vues sur Mogador et propose une expédition sur cette zone dès [[1626]], après une mission de reconnaissance en [[1619]]<ref name="Houtsma 549" group="L">{{harvsp|id=Houtsma1987|texte=Houtsma 1987|p=549}}</ref>. En [[1628]], Isaac écrit à Richelieu pour lui signaler la baie de Mogador<ref name="Mana 21" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=21}}</ref>. L’expédition française est abandonnée lorsque les Français s'aperçoivent que le Castelo Real est défendu par les Saadiens<ref name="Robinet 15" group="L">{{harvsp|id=Robinet2015|texte=Robinet 2015|p=15}}</ref>. Le navire français rejoint plus tard la flotte à Salé et un traité est signé en [[1631]] avec Abd al-Malik II<ref name="Houtsma 549" group="L"/>. Les Français voulaient y organiser un comptoir et des pêcheries<ref name="Robinet 15" group="L"/>.


Toutefois, l'île et le rivage d'Essaouira restent à peu près déserts malgré les tentatives d'invasions étrangères, bien qu'en [[1641]], le peintre Adrien Matham, à bord d'un navire [[Provinces-Unies|néerlandais]], signale l'existence d'une [[kasbah]] abritée derrière les rochers où vivent les corsaires des Beni Antar<ref name="Mana 21" group="L"/>. Mogador reste surtout un mouillage fréquenté par des navires seulement. Sous le règne du sultan [[Dynastie alaouite|alaouite]] [[Ismaïl ben Chérif]], Mogador devient un port de refuge et une base de repli pour les corsaires qui y viennent pour réparer leurs navires<ref name="Robinet 15" group="L"/>.
Toutefois, l'île et le rivage d'Essaouira restent à peu près déserts malgré les tentatives d'invasions étrangères, bien qu'en [[1641]], l'artiste [[Adriaen Matham]], à bord d'un navire [[Provinces-Unies|néerlandais]], signale l'existence d'une [[kasbah]] abritée derrière les rochers où vivent les corsaires des Beni Antar<ref name="Mana 21" group="L"/>. Mogador reste surtout un mouillage fréquenté par des navires seulement. Sous le règne du sultan [[Dynastie alaouite|alaouite]] [[Moulay Ismaïl]], Mogador devient un port de refuge et une base de repli pour les corsaires qui y viennent pour réparer leurs navires<ref name="Robinet 15" group="L"/>.


=== Fondation de la ville nouvelle d'Essaouira ===
=== Fondation de la ville nouvelle ===
[[Fichier:Theodore Cornut Essaouira 1767.jpg|thumb|left|Theodore Cornut, Essaouira, 1767.]]
[[Fichier:Theodore Cornut Essaouira 1767.jpg|vignette|gauche|Theodore Cornut, Essaouira, 1767.]]
En [[1751]], [[Mohammed Ben Abdellah|Mohammed ben Abdellah]], alors ''khalifa'' de la Vice-royauté de Marrakech, propose à une compagnie [[Danemark|danoise]] de s'installer dans l'îlot de Mogador dans le but de développer les relations commerciales avec l'[[Europe]]. Il devient en [[1757]] sultan du Maroc, après la mort de son père [[Abdallah Ben Ismaïl|Abdallah ben Ismaïl]]. Choisissant [[Marrakech]] comme capitale<ref name="Robinet 15" group="L"/>, il décide de fonder Essaouira afin de disposer d'un port accessible toute l'année et bien défendu, contrairement aux ports du Nord qui, à cause de leur ensablement, sont inabordables en dehors de la saison des pluies. De plus, la distance entre [[Safi]] et [[Agadir]] est trop grande, laissant un grand vide et une côte non protégée aux puissances étrangères, comme le démontre l'établissement portugais en 1506. C'est pour parer à cette éventualité que le sultan décide d'installer des fortifications dans la baie de Mogador et que, grâce à un environnement favorable, des batteries de canons à feux croisés sont installées<ref name="Mana 30" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=30}}</ref>.
En [[1751]], [[Mohammed ben Abdallah]], alors ''khalifa'' de la Vice-royauté de Marrakech, propose à une compagnie [[Danemark|danoise]] de s'installer dans l'îlot de Mogador dans le but de développer les relations commerciales avec l'[[Europe]]. Il devient en [[1757]] sultan du Maroc, après la mort de son père [[Abdallah Ben Ismaïl|Abdallah ben Ismaïl]]. Choisissant [[Marrakech]] comme capitale<ref name="Robinet 15" group="L"/>, il décide de fonder Essaouira afin de disposer d'un port accessible toute l'année et bien défendu, contrairement aux ports du Nord qui, à cause de leur ensablement, sont inabordables en dehors de la saison des pluies. De plus, la distance entre [[Safi]] et [[Agadir]] est trop grande, laissant un grand vide et une côte non protégée face aux puissances étrangères, comme le démontre l'établissement portugais en 1506. C'est pour parer à cette éventualité que le sultan décide d'installer des fortifications dans la baie de Mogador et que, grâce à un environnement favorable, des batteries de canons à feux croisés sont installées<ref name="Mana 30" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=30}}</ref>.


[[File:Essaouira harbour fortifications 1770.jpg|thumb|Entrée du [[port d'Essaouira]], édifiée en 1770 par Ahmed El Inglizi, comme décrit dans la sculpture ornant la façade de la porte de la marine<ref group="N">L'inscription en arabe ornant la façade de la Porte Marne d'Essaouira peut être traduite par « Louange à Dieu. Cette porte, ordonnée par le plus glorieux des rois, Sidi Mohammed ben Abdallah, a été construite par son serviteur Ahmed Laâlaj en l'an 1184H/1770 ».</ref> (photo de droite).]]
[[Fichier:Essaouira harbour fortifications 1770.jpg|vignette|Entrée du [[port d'Essaouira]], édifiée en 1770 par Ahmed El Inglizi, comme décrit dans la sculpture ornant la façade de la porte de la marine<ref group="N">L'inscription en arabe ornant la façade de la Porte Marne d'Essaouira peut être traduite par « Louange à Dieu. Cette porte, ordonnée par le plus glorieux des rois, Sidi Mohammed ben Abdallah, a été construite par son serviteur Ahmed Laâlaj en l'an 1184H/1770 ».</ref> (photo de droite).]]


Les premiers travaux pour la construction de la ville commencent en [[1760]]. En [[1764]], le sultan Mohammed ben Abdellah fait appel à [[Théodore Cornut]]<ref name="Robinet 15" group="L"/>, un architecte français à la solde des [[Grande-Bretagne|Britanniques]] de [[Gibraltar]]. Le sultan le reçoit avec tous les honneurs dus à un grand artiste et lui confie la réalisation de la nouvelle ville « au milieu du sable et du vent, là où il n'y avait rien ». Cornut l'Avignonnais, disciple de [[Vauban]] et qui est employé par [[Louis XV]] à la construction des fortifications du [[Roussillon (province)|Roussillon]], travaille pendant plusieurs années à édifier la kasbah et ses remparts, dont le plan original, établi en [[1767]], est conservé à la [[Bibliothèque nationale de France]], à Paris. Cornut est congédié pour la construction des fortifications par le sultan à la suite de ses échecs<ref name="Mana 31" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=31}}</ref>{{,}}<ref name="Mana 32" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=32}}</ref>. Le souverain marocain construit un chantier naval et, en [[1768]], 12 navires différents armés de 241 canons en tout sont présents au port<ref name="Mana 30" group="L"/>. Après un premier plan établi par le renégat anglais [[Ahmed El Inglizi]], en 1767, concernant le port et les fortifications de la sqala<ref name="Mana 31" group="L"/>, l'entrée du port et [[Bab el-Marsa|bab el-marsa]] sont édifiés par le même renégat entre [[1769]] et [[1770]]<ref name="Dorothy 35" group="L">{{harvsp|id=Dorothy1971|texte=Dorothy 1971|p=35}}</ref>. La ville continue de s'agrandir avec le temps et plusieurs bastions et fortifications sont édifiés par plusieurs architectes, dont un [[Gênes|Génois]] pour la sqala de la kasbah<ref name="Mana 32" group="L"/>. Le Sultan joue sur la distance entre les îles et la terre ferme de la baie pour pouvoir protéger chaque entrée de la baie, que ce soit celle du nord grâce à borj el-âssa et borj el-baroude, ou celle du sud à l'aide de borj Moulay Ben Nasser et de borj el-barmil, grâce à des batteries faisant feux croisés<ref name="Mana 30" group="L"/>.
Les premiers travaux pour la construction de la ville commencent en [[1760]]. En [[1764]], le sultan Mohammed ben Abdellah fait appel à [[Théodore Cornut]]<ref name="Robinet 15" group="L"/>, un architecte français à la solde des [[Grande-Bretagne|Britanniques]] de [[Gibraltar]]. Le sultan le reçoit avec tous les honneurs dus à un grand artiste et lui confie la réalisation de la nouvelle ville « au milieu du sable et du vent, là où il n'y avait rien ». Cornut l'Avignonnais, disciple de [[Vauban]] et qui a été employé par [[Louis XV]] à la construction des fortifications du [[Roussillon (province)|Roussillon]], travaille pendant plusieurs années à édifier la kasbah et ses remparts, dont le plan original, établi en [[1767]], est conservé à la [[Bibliothèque nationale de France]], à Paris. Cornut est congédié pour la construction des fortifications par le sultan à la suite de ses échecs<ref name="Mana 31" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=31}}</ref>{{,}}<ref name="Mana 32" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=32}}</ref>. Le souverain marocain construit un chantier naval et, en [[1768]], 12 navires différents armés de 241 canons en tout sont présents au port<ref name="Mana 30" group="L"/>. Après un premier plan établi par le renégat anglais [[Ahmed El Inglizi]], en 1767, concernant le port et les fortifications de la sqala<ref name="Mana 31" group="L"/>, l'entrée du port et [[Bab el-Marsa]] sont édifiés par le même renégat entre [[1769]] et [[1770]]<ref name="Dorothy 35" group="L">{{harvsp|id=Dorothy1971|texte=Dorothy 1971|p=35}}</ref>. La ville continue de s'agrandir avec le temps et plusieurs bastions et fortifications sont édifiés par plusieurs architectes, dont un [[Gênes|Génois]] pour la sqala de la kasbah<ref name="Mana 32" group="L"/> ainsi que plusieurs architectes marocains en ce qui concerne les remparts, les équipements civils de la médina et la Kasbah. Le sultan joue sur la distance entre les îles et la terre ferme de la baie pour pouvoir protéger chaque entrée de la baie, que ce soit celle du nord grâce à Borj el-Assa et Borj el-Baroude, ou celle du sud à l'aide de Borj Moulay Ben Nasser et de Borj el-Barmil, grâce à des batteries faisant feux croisés<ref name="Mana 30" group="L"/>.


L'architecture militaire d'Essaouira suit plusieurs modèles : les remparts terrestres de la cité sont de style chérifien, semblables aux fortifications de Marrakech, les défenses maritimes sont de type européen, de style Vauban ou [[Style manuélin|manuélien]]<ref name="Mana 31" group="L"/>.
[[Fichier:Morocco-MuhammadIII (1).jpg|thumb|left|[[Mohammed Ben Abdellah|Mohammed ben Abdellah]], dit ''Mohammed III'', est le sultan fondateur d'Essaouira.]]

L'architecture militaire d'Essaouira suit plusieurs modèles : les remparts terrestres de la cité sont de style chérifien, semblables aux fortifications de Marrakech, les défenses maritimes sont de type européen, de style vauban ou [[Style manuélin|manuélien]]<ref name="Mana 31" group="L"/>.


=== Âge d'or et développement ===
=== Âge d'or et développement ===
Pour encourager le développement d'Essaouira et pour concentrer le commerce du sud vers cette ville, le port d'Agadir est fermé en 1767<ref name="Mana 44" group="L"/>. Le souverain Mohammed ben Abdellah ordonne à tous les Européens établis sur les autres villes de venir s'installer à Essaouira, et fait de la ville une capitale diplomatique<ref name="Essaouira-dominicus">{{lien web |url=http://dominicus.malleotus.free.fr/maroc/ville_essaouira.htm|site=Dominicus.malleotus.free.fr|titre=La ville d'Essaouira, autrefois Mogador, au Maroc|consulté le=30 mai 2015}}</ref>. Il lève ensuite, en [[1773]], une armée en provenance de Marrakech pour mater la rébellion d'Agadir, hostile au sultan. Les fortifications de la ville sont détruites et le sultan oblige la population, qui compte plusieurs marchands [[juifs]] et [[chrétiens]], à rejoindre Essaouira. Le quartier de ''derb ahl Agadir'' voit ainsi le jour. Mohammed ben Abdellah fait ensuite venir des marqueteurs et tanneurs de Marrakech, ainsi que des potiers de Safi<ref name="Mana 44" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=44}}</ref>. Le sultan crée ensuite un tribunal de commerce puis, en [[1775]], un atelier pour la frappe des monnaies chérifiennes dans la kasbah d'Essaouira<ref name="Mana 41" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=41}}</ref>.
Pour encourager le développement d'Essaouira et pour concentrer le commerce du sud vers cette ville, le port d'Agadir est fermé en 1767<ref name="Mana 44" group="L"/>. Le souverain Mohammed ben Abdellah ordonne à tous les Européens établis sur les autres villes de venir s'installer à Essaouira, et fait de la ville une capitale diplomatique<ref name="Essaouira-dominicus">{{lien web |url=http://dominicus.malleotus.free.fr/maroc/ville_essaouira.htm|site=Dominicus.malleotus.free.fr|titre=La ville d'Essaouira, autrefois Mogador, au Maroc|consulté le=30 mai 2015}}.</ref>. Il lève ensuite, en [[1773]], une armée en provenance de Marrakech pour mater la rébellion d'Agadir, hostile au sultan. Les fortifications de la ville sont détruites et le sultan oblige la population, qui compte plusieurs marchands [[juifs]] et [[chrétiens]], à rejoindre Essaouira. Le quartier de ''derb ahl Agadir'' voit ainsi le jour. Mohammed ben Abdellah fait ensuite venir des marqueteurs et tanneurs de Marrakech, ainsi que des potiers de Safi<ref name="Mana 44" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=44}}</ref>. Le sultan crée ensuite un tribunal de commerce puis, en [[1775]], un atelier pour la frappe des monnaies chérifiennes dans la [[kasbah d'Essaouira]]<ref name="Mana 41" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=41}}</ref>.


La ville est touchée en [[1799]] par une violente [[Liste des épidémies de peste|épidémie de peste]], causant la mort d'environ {{Nombre|4500}} personnes, faisant partir les chrétiens de la ville<ref name="Mana 40" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=40}}</ref>, à majorité protestants<ref name="Mana 34" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=34}}</ref>. Alors qu'en [[1779]], Essaouira n'est limitée qu'à la kasbah où vivent l'administration royale et les consuls des pays européens, à la fin du siècle, la ville s'étend en dehors des remparts de la kasbah, dépassant la géométrie de la conception de la ville<ref name="Mana 42" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=42}}</ref>. Plusieurs tentes et casemates donnent ainsi un visage militaire à la ville. Le sultan renforce rapidement la garnison par l'envoi de nouvelles troupes : canonniers venant de [[Fès]], renégats assurant l'artillerie, anciens corsaires des Beni Antar assurant la marine, mais aussi des combattants de la tribu arabe des Chabanat et des soldats de la garde noire des Abid Al Boukhari. En [[1785]], {{Nombre|2500}} soldats font d'Essaouira une « ville caserne »<ref name="Mana 44" group="L"/>{{,}}<ref name="Mana 43" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=43}}</ref>.
La ville est touchée en [[1799]] par une violente [[Liste des épidémies de peste|épidémie de peste]], causant la mort d'environ {{Nombre|4500|personnes}}, faisant partir les chrétiens de la ville<ref name="Mana 40" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=40}}</ref>, en majorité protestants. Alors qu'en [[1779]], Essaouira est limitée à la kasbah où vivent l'administration royale et les consuls des pays européens, à la fin du siècle, la ville s'étend en dehors des remparts de la kasbah, dépassant la géométrie de la conception de la ville<ref name="Mana 42" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=42}}</ref>. Plusieurs tentes et casemates donnent ainsi un visage militaire à la ville. Le sultan renforce rapidement la garnison par l'envoi de nouvelles troupes : canonniers venant de [[Fès]], renégats assurant l'artillerie, anciens corsaires des Beni Antar assurant la marine, mais aussi des combattants de la tribu arabe des [[Chebânat]] et des soldats de la garde noire des [[Abid al-Bukhari]]. En [[1785]], {{Nombre|2500|soldats}} font d'Essaouira une « ville caserne »<ref name="Mana 44" group="L"/>{{,}}<ref name="Mana 43" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=43}}</ref>.


[[File:The attack of Mogador by the French fleet Serkis Diranian.jpg|upright=1.1|thumb|[[Bombardement de Mogador]], {{date|15|août|1844}}, Serkis Diranian.]]
[[Fichier:The attack of Mogador by the French fleet Serkis Diranian.jpg|vignette|[[Bombardement de Mogador]], {{date|15|août|1844}}, Serkis Diranian.]]


En [[1807]], [[Slimane Ben Mohammed|Moulay Slimane]] ordonne la création d'un [[mellah]] car la kasbah d'Essaouira est surpeuplée. La plupart des Juifs sont donc déplacés dans le mellah. Marchands ou artisans, celliers, bijoutiers, courtiers, colporteurs, le nombre de Juifs est tellement important qu'il dépasse celui des [[musulmans]] jusqu'au début du {{XIXe siècle}}<ref name="Mana 44" group="L"/>. Deux années plus tard, [[James Grey Jackson]] déclare que la ville s'étend jusqu'à bab Doukkala et bab Marrakech<ref name="Mana 42" group="L"/>.
En [[1807]], [[Slimane Ben Mohammed|Moulay Slimane]] ordonne la création d'un [[mellah]] car la kasbah d'Essaouira est surpeuplée. La plupart des Juifs sont donc déplacés dans le mellah. Marchands ou artisans, celliers, bijoutiers, courtiers, colporteurs, le nombre de Juifs dépasse celui des [[musulmans]] jusqu'au début du {{s-|XIX}}<ref name="Mana 44" group="L"/>. Deux années plus tard, [[James Grey Jackson]] déclare que la ville s'étend jusqu'à bab Doukkala et bab Marrakech<ref name="Mana 42" group="L"/>.


[[File:Attack of the Mosque on Mogador island 1844.jpg|upright|left|upright=1.1|thumb|Assaut sur la mosquée de l'[[îlot de Mogador]], {{date|15|août|1844}}.]]
[[Fichier:Attack of the Mosque on Mogador island 1844.jpg|vignette|gauche|Assaut sur la mosquée de l'[[îlot de Mogador]], {{date|15|août|1844}}.]]


Lors de la [[Guerre franco-marocaine]], le {{date|15|août|1844}}, la France [[Bombardement de Mogador|bombarde la cité]]. Des confédérations tribales voisines, [[Masmoudas|Chiadma et Haha]], en profitent pour piller la ville pendant 40 jours. À ce moment, selon l'administrateur colonial et historien Pierre de Cenival, les habitants ont déjà été évacués, une version différente est donnée par l'écrivain [[David Bensoussan]] pour qui le pillage occasionne de nombreux viols et enlèvements, en particulier parmi les juifs<ref name="Houtsma 550" group="L"/>{{,}}<ref name="Robinet 17" group="L">{{harvsp|id=Robinet2015|texte=Robinet 2015|p=17}}</ref>. Après le [[Bombardement de Tanger (1844)|bombardement de Tanger]] et à la veille de la [[bataille d'Isly]], un assaut est effectué sous les ordres du [[François d'Orléans (1818-1900)|prince de Joinville]] sur l'îlot de Mogador et la ville, située à seulement {{unité|1.5|km}}. Plusieurs centaines d'hommes débarquent tout d'abord sur l'île où se trouvent des forts, une prison et une mosquée<ref name="Mana 50" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=50}}</ref>{{,}}<ref name="Paterson 520" group="L">{{harvsp|id=Paterson1844|texte=Paterson 1844|p=520}}</ref>. Toutes les batteries de l'île sont neutralisées et plus de 400 Marocains sous les ordres du Caïd El Haj Larbi Torres sont capturés<ref name="Richardson 83" group="L">{{harvsp|id=Richardson2007|texte=Richardson 2007|p=83}}</ref>, après une farouche résistance, causant 14 tués et 64 blessés parmi les assaillants français<ref name="Paterson 520" group="L"/>. La ville de Mogador est bombardée quant à elle pendant 26 heures, détruisant un nombre important d'habitations, avant un assaut terrestre sur le port de la ville, le {{date|16|août|1844}}, par environ 600 Français. Les batteries de la ville en grande partie détruites, les Français en profitent et capturent le port, détruisant les dernières batteries de la ville et coulant plusieurs navires<ref name="Houtsma 550" group="L">{{harvsp|id=Houtsma1987|texte=Houtsma 1987|p=550}}</ref>{{,}}<ref name="Paterson 520" group="L"/>. Le prince de Joinville décrit l'opération au ministère de la marine le {{date|17|août|1844}} :
Lors de la [[guerre franco-marocaine]], le {{date|15|août|1844}}, la France [[Bombardement de Mogador|bombarde la cité]]. Des confédérations tribales voisines, les [[Chiadma]] et les [[Ihahan|Haha]], en profitent pour piller la ville pendant 40 jours. À ce moment, selon l'administrateur colonial et historien Pierre de Cenival, les habitants ont déjà été évacués, une version différente est donnée par l'écrivain [[David Bensoussan]] pour qui le pillage occasionne de nombreux viols et enlèvements, en particulier parmi les juifs<ref name="Houtsma 550" group="L"/>{{,}}<ref name="Robinet 17" group="L">{{harvsp|id=Robinet2015|texte=Robinet 2015|p=17}}</ref>. Après le [[Bombardement de Tanger (1844)|bombardement de Tanger]] et à la veille de la [[Bataille d'Isly (1844)|bataille d'Isly]], un assaut est effectué sous les ordres du [[François d'Orléans (1818-1900)|prince de Joinville]] sur l'îlot de Mogador et la ville, située à seulement {{unité|1.5|km}}. Plusieurs centaines d'hommes débarquent tout d'abord sur l'île où se trouvent des forts, une prison et une mosquée<ref name="Mana 50" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=50}}</ref>{{,}}<ref name="Paterson 520" group="L">{{harvsp|id=Paterson1844|texte=Paterson 1844|p=520}}</ref>. Toutes les batteries de l'île sont neutralisées et plus de 400 Marocains sous les ordres du Caïd El Haj Larbi Torres sont capturés<ref name="Richardson 83" group="L">{{harvsp|id=Richardson2007|texte=Richardson 2007|p=83}}</ref>, après une farouche résistance, causant 14 tués et 64 blessés parmi les assaillants français<ref name="Paterson 520" group="L"/>. La ville de Mogador est bombardée quant à elle pendant 26 heures, détruisant un nombre important d'habitations, avant un assaut terrestre sur le port de la ville, le {{date|16|août|1844}}, par environ 600 Français. Les batteries de la ville en grande partie détruites, les Français en profitent et capturent le port, détruisant les dernières batteries de la ville et coulant plusieurs navires<ref name="Houtsma 550" group="L">{{harvsp|id=Houtsma1987|texte=Houtsma 1987|p=550}}</ref>{{,}}<ref name="Paterson 520" group="L"/>. Le prince de Joinville décrit l'opération au ministère de la marine le {{date|17|août|1844}} :


{{citation bloc|Le 15, nous avons attaqué Mogador. Après avoir détruit la ville et ses batteries, nous avons pris possession de l'île et du port. Soixante-dix-huit hommes, dont sept officiers, ont été tués et blessés. Je me suis occupé à placer une garnison sur l'île, et j'ai ordonné le blocus du port<ref name="Paterson 520" group="L"/>.}}
{{citation bloc|Le 15, nous avons attaqué Mogador. Après avoir détruit la ville et ses batteries, nous avons pris possession de l'île et du port. Soixante-dix-huit hommes, dont sept officiers, ont été tués et blessés. Je me suis occupé à placer une garnison sur l'île, et j'ai ordonné le blocus du port<ref name="Paterson 520" group="L"/>.}}


Le même jour, le consul anglais et sa famille sont évacués en échange des prisonniers marocains blessés, tandis que le consul français avait déjà quitté la ville un mois auparavant<ref name="Paterson 520" group="L"/>. Un an plus tard, la paix est conclue entre les deux pays, et l'échange des prisonniers a lieu le {{date|4|juillet|1845}}, où 123 prisonniers marocains rejoignent la ville dont le caïd El Haj Larbi Torres<ref name="Mana 51" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=51}}</ref>. Le Maroc stoppe son soutien à l'[[émir Abdelkader]] et doit reconnaître l'autorité française sur l'[[Algérie]], à la suite des [[traité de Tanger (1844)|traités de Tanger]] et de [[Traité de Lalla Maghnia|Lalla Maghnia]]. Les forces françaises n'évacuent Mogador que le {{date|16|septembre|1844}}<ref name="Timothyor 422" group="L">{{harvsp|id=Timothyor2009|texte=Timothyor 2009|p=422}}</ref>.
[[Image:Mohammed Ben Abderrahmane.jpg|thumb|Portrait du [[sultan du Maroc|sultan]] [[Mohammed Ben Abderrahmane|Mohammed ben Abderrahmane]], dit ''Mohammed IV'', qui ordonne l'agrandissement de la [[kasbah d'Essaouira]] en [[1863]].]]

Le même jour, le consul anglais et sa famille sont évacués en échange des prisonniers marocains blessés, tandis que le consul français avait déjà quitté la ville un mois auparavant<ref name="Paterson 520" group="L"/>. Un an plus tard, la paix est conclue entre les deux pays, et l'échange des prisonniers a lieu le {{date|4|juillet|1845}}, où 123 prisonniers marocains rejoignent la ville dont le Caïd El Haj Larbi Torres<ref name="Mana 51" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=51}}</ref>. Le Maroc stoppe son soutien à l'[[émir Abdelkader]] et doit reconnaître l'autorité française sur l'[[Algérie française|Algérie]], à la suite des [[traité de Tanger (1844)|traités de Tanger]] et de [[Traité de Lalla Maghnia|Lalla Maghnia]]. Les forces françaises n'évacuent Mogador que le {{date|16|septembre|1844}}<ref name="Timothyor 422" group="L">{{harvsp|id=Timothyor2009|texte=Timothyor 2009|p=422}}</ref>.


En [[1863]], le sultan [[Mohammed Ben Abderrahmane|Mohammed ben Abderrahmane]] donne l'ordre aux administrations de la douane de l'agrandissement de la kasbah. Une nouvelle kasbah voit le jour au prolongement de l'ancienne devant loger vingt-quatre maisons de commerce. Deux ans plus tard, on compte dans la ville plus de cinquante-deux maisons de commerce. En [[1865]], c'est le [[mellah d'Essaouira]] qui est agrandi, et qui s'étend désormais jusqu'à [[Bab Doukkala (Essaouira)|bab Doukkala]]<ref name="Mana 44" group="L"/>. L'importance du [[port d'Essaouira]] ne cesse d'augmenter entre les {{s2|XVIII|e|XIX|e}}. Contrairement à [[Tanger]], les navires qui fréquentent Essaouira sont de grands bâtiments pour l'époque, pouvant charger près de 125 tonneaux. Le sultan Mohammed ben Abdellah fait tout à cette époque pour mettre en sommeil les autres ports du Maroc, permettant à celui d'Essaouira le contrôle de 50 % du tonnage et de 60 % du commerce maritime. Ainsi, entre [[1765]] et [[1865]], sur les {{formatnum:29000}} navires ayant accosté sur les côtes marocaines, {{formatnum:12000}} vont à Essaouira<ref name="Mana 47" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=47}}</ref>.
En [[1863]], le sultan [[Mohammed Ben Abderrahmane|Mohammed ben Abderrahmane]] donne l'ordre aux administrations de la douane de l'agrandissement de la kasbah. Une nouvelle kasbah voit le jour dans le prolongement de l'ancienne devant loger vingt-quatre maisons de commerce. Deux ans plus tard, on compte dans la ville plus de cinquante-deux maisons de commerce. En [[1865]], c'est le [[mellah d'Essaouira]] qui est agrandi, et qui s'étend désormais jusqu'à [[Bab Doukkala (Essaouira)|bab Doukkala]]<ref name="Mana 44" group="L"/>. L'importance du [[port d'Essaouira]] ne cesse d'augmenter entre les {{s2|XVIII|XIX}}. Contrairement à [[Tanger]], les navires qui fréquentent Essaouira sont de grands bâtiments pour l'époque, pouvant charger près de {{unité|125|tonneaux}}. Le sultan Mohammed ben Abdellah fait tout à cette époque pour mettre en sommeil les autres ports du Maroc, permettant à celui d'Essaouira le contrôle de 50 % du tonnage et de 60 % du commerce maritime. Ainsi, entre [[1765]] et [[1865]], sur les {{unité|29000|navires}} ayant accosté sur les côtes marocaines, {{formatnum:12000}} vont à Essaouira<ref name="Mana 47" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=47}}</ref>.
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=== Déclin, protectorat et indépendance ===
=== Déclin, protectorat et indépendance ===
[[File:Mogador planche 1891.jpg|thumb|gauche|Vue sur la ville d'Essaouira en [[1891]].]]
[[Fichier:Mogador planche 1891.jpg|vignette|gauche|Vue sur la ville d'Essaouira en [[1891]].]]
À la suite du bombardement de Mogador, la ville entre, durant la deuxième phase du {{s|XIX}}, dans une phase de déclin, notamment parce qu'elle est en grande partie pillée et incendiée<ref name="Robinet 17" group="L"/>, mais aussi parce que les négociants juifs de la ville se mettent sous la protection des consulats étrangers, prenant leurs distances vis-à-vis du [[Makhzen (Maroc)|Makhzen]], et emploient en toute sécurité une technique abusive à travers le système de crédit abusif et l'échange inégal, qui pompe les ressources des campagnes alentour au profit de la France, provoquant l'hostilité des caïds de la région<ref name="Mana 53" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=53}}</ref>.
À la suite du bombardement de Mogador, la ville entre, durant la deuxième phase du {{s-|XIX}}, dans une phase de déclin, notamment parce qu'elle est en grande partie pillée et incendiée<ref name="Robinet 17" group="L"/>, mais aussi parce que les négociants juifs de la ville se mettent sous la protection des consulats étrangers, prenant leurs distances vis-à-vis du [[Makhzen (Maroc)|Makhzen]], et emploient en toute sécurité un système de crédit abusif et d'échange inégal, ce qui assèche les ressources des campagnes alentour au profit de la France, provoquant l'hostilité des caïds de la région<ref name="Mana 53" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=53}}</ref>.
[[Fichier:Reconnaissance au Maroc (1883-1884).JPG|vignette|207x207px|''Reconnaissance au Maroc'' de Charles de Foucauld, publié en 1888.]]
L'explorateur français Charles de Foucauld, de passage à Mogador entre le 28 janvier et le 14 mars 1884, donne un témoignage du déclin commercial de la ville à la fin du {{s-|XIX}}. Il relève l'affaiblissement des relations commerciales avec l'Europe<ref>"Celui qui s'attendrait à trouver une ville en relations constantes avec l'Europe serait déçu." Reconnaissance au Maroc, Charles de Foucauld, p 188</ref>. Foucauld ajoute que le port garde encore le monopole du commerce avec le Soudan par le biais des tribus Chiadma, Haha, Chtouka et Ilalen. Ce commerce est « le plus bel apanage qui lui reste ». Dans les années 1880 les caravanes viennent encore du Sahel, de Tombouctou et de Tindouf notamment, précise-t-il. Les régions du Sahel, le bassin du fleuve Drâa situé à l'ouest de l'ouad Aqqa, sont encore approvisionnés par Mogador. À cette époque Marrarech a déjà supplanté le vieux port dans le commerce des marchandises.


Petit à petit, les principaux établissements européens veulent de plus en plus déplacer leurs consulats hors de la ville d'Essaouira. Dès [[1857]], la France exprime son envie de déplacer ses principaux établissements à [[Casablanca]]. En [[1896]], avec l'occupation de [[Tindouf]] par la France, les [[Caravane (convoi)|caravanes]] venues d'[[Afrique subsaharienne]] se font de plus en plus rares et, depuis l'invention de la propulsion à vapeur, les navires européens ne sont plus obligés de faire escale sur les côtes marocaines lors de certains voyages. Dès la fin du règne de [[Hassan Ben Mohammed|Hassan ben Mohammed]], dit ''Hassan {{Ier}}'', Essaouira perd son rôle de port commercial international<ref name="Mana 53" group="L"/>.
Petit à petit, les principaux établissements européens veulent de plus en plus déplacer leurs consulats hors de la ville d'Essaouira. Dès [[1857]], la France exprime son envie de déplacer ses principaux établissements à [[Casablanca]]. En [[1896]], avec l'occupation de [[Tindouf]] par la France, les [[Caravane (convoi)|caravanes]] venues d'[[Afrique subsaharienne]] se font de plus en plus rares et, depuis l'invention de la propulsion à vapeur, les navires européens ne sont plus obligés de faire escale sur les côtes marocaines lors de certains voyages. Dès la fin du règne de [[Hassan ben Mohammed]], dit Hassan {{Ier}}, Essaouira perd son rôle de port commercial international<ref name="Mana 53" group="L" />.


Avec le début du [[protectorat français du Maroc]], la ville devient officiellement ''Mogador'', et s'amorce le déclin du port d'Essaouira au profit des ports en eau plus profonde de Casablanca, Tanger et Agadir, étant donné que le port d'Essaouira ne peut pas recevoir les gros bateaux modernes à fort tirant d'eau<ref name="Histoire-Essaouira">{{lien web |url=http://www.heure-bleue.com/histoire-essaouira-mogador/histoire-essaouira/|site=Heure-bleue.com|titre=Histoire d'Essaouira|consulté le=30 mai 2015}}</ref>. En [[1926]], Mogador, qui est le siège d'un contrôle civil, est peuplée de {{nombre|18401 habitants}}, dont {{nombre|7730}} [[juifs]]<ref name="Robinet 17" group="L"/>.
Avec le début du [[protectorat français du Maroc]], la ville devient officiellement ''Mogador'', et s'amorce le déclin du port d'Essaouira au profit des ports en eau plus profonde de Casablanca, Tanger et Agadir, étant donné que le port d'Essaouira ne peut pas recevoir les gros bateaux modernes à fort tirant d'eau<ref name="Histoire-Essaouira">{{lien web |url=http://www.heure-bleue.com/histoire-essaouira-mogador/histoire-essaouira/|site=Heure-bleue.com|titre=Histoire d'Essaouira|consulté le=30 mai 2015}}.</ref>. En [[1926]], Mogador, qui est le siège d'un contrôle civil, est peuplée de {{nombre|18401 habitants}}, dont {{nombre|7730|[[juifs]]}}<ref name="Robinet 17" group="L"/>.


[[Fichier:Flag of Essaouira province.svg|vignette|alt=|Drapeau de la [[province d'Essaouira]], créée en [[1975]].]]
[[Fichier:Flag of Essaouira province.svg|vignette|alt=|Drapeau de la [[province d'Essaouira]], créée en [[1975]].]]


À l'indépendance du pays, la ville, désormais officiellement dénommée ''Essaouira'', devient chef-lieu du [[cercle d'Essaouira|cercle éponyme]] relevant de la [[province de Marrakech]]<ref name="BO1959">{{pdf}} {{article|titre=Décret {{numéro|2-59-1834}} du 1er joumada II 1379 (2 décembre 1959) créant et énumérant les communes urbaines et rurales du Royaume|périodique=Bulletin officiel du Royaume du Maroc|lien périodique=Bulletin officiel du Maroc|numéro=2458|jour=2|mois=décembre|année=1959|pages=2047|url texte=http://81.192.52.100/BO/fr/1959/bo_2458_fr.pdf|consulté le=26 mai 2014}}</ref>. En [[1960]], dans le cadre du premier recensement de la population du Maroc d'après-indépendance, Essaouira est peuplée de {{nombre|26392}} habitants<ref name="BO1961">{{pdf}} {{article|titre=Décret {{numéro|2-61-213}} du 13 hija 1380 (29 mai 1961) authentifiant les nombres fixant la population légale du Royaume du Maroc d'après le recensement démographique de juin 1960|périodique=Bulletin officiel du Royaume du Maroc|lien périodique=Bulletin officiel du Maroc|numéro=2537|jour=9|mois=juin|année=1961|pages=811|url texte=http://81.192.52.100/BO/Fr/1961/BO_2537_Fr.pdf|consulté le=26 mai 2014}}</ref>. En [[1965]], elle est intégrée à la nouvelle [[province de Safi]], cette fois-ci au sein du [[cercle des Ahmar]]<ref name="BO1965">{{pdf}} {{article|titre=Décret royal {{numéro|157-65}} du 21 chaabane 1385 (21 décembre 1959) modifiant le décret {{numéro|2-59-1834}} du 1er joumada II 1379 (2 décembre 1959) créant et énumérant les communes urbaines et rurales du Royaume|périodique=Bulletin officiel du Royaume du Maroc|lien périodique=Bulletin officiel du Maroc|numéro=2797|jour=8|mois=juin|année=1966|pages=607|url texte=http://81.192.52.100/BO/fr/1966/bo_2797_fr.pdf|consulté le=26 mai 2014}}</ref>. En [[1967]], à la suite de la [[guerre des Six jours]], la ville connait un départ massif des Juifs de la ville, qui s'en vont pour la majorité vivre en [[Israël]], provoquant une importante baisse de population<ref name="Dafina.net">{{lien web |url=http://dafina.net/gazette/article/essaouira-le-temps-dune-ville|site=Dafina.net|titre=Essaouira, le temps d'une ville|consulté le=30 mai 2015}}</ref>. En [[1971]], Essaouira est peuplée de {{nombre|30061}} habitants, connaissant une très faible hausse, due au départ massif des Juifs de la ville. Elle devient à partir de cette date une [[villes du Maroc|municipalité]] à part entière<ref name="BO1973-RHPH1971">{{pdf}} {{article|titre=Décret {{numéro|2-71-607}} du 24 chaoual 1391 (13 décembre 1971) authentifiant les nombres fixant la population légale du Royaume du Maroc d'après le recensement général de la population et de l'habitat du Royaume de juillet et août 1971|périodique=Bulletin officiel du Royaume du Maroc|lien périodique=Bulletin officiel du Maroc|numéro=3087|jour=29|mois=décembre|année=1971|pages=1510|url texte=http://81.192.52.100/BO/Fr/1961/BO_2537_Fr.pdf|consulté le=26 mai 2014}}</ref>. La municipalité devient, depuis {{date||avril|1975}}, chef-lieu de la toute nouvelle [[province d'Essaouira]]<ref name="BO1956">{{pdf}} {{article|titre=Dahir portant loi {{numéro|1-74-688}} du 23 avril 1975 modifiant le dahir {{numéro|1-59-351}} du 2 décembre 1959 relatif à la division administrative du Royaume|périodique=Bulletin officiel du Royaume du Maroc|lien périodique=Bulletin officiel du Maroc|numéro=3264|jour=21|mois=mai|année=1975|pages=658|url texte=http://81.192.52.100/BO/Fr/1975/BO_3264_Fr.pdf|consulté le=30 mai 2015}}</ref>.
À l'indépendance du pays, la ville, désormais officiellement dénommée ''Essaouira'', devient chef-lieu du [[cercle d'Essaouira|cercle éponyme]] relevant de la [[province de Marrakech]]<ref name="BO1959">{{pdf}} {{article|titre=Décret {{numéro|2-59-1834}} du {{1er}} joumada II 1379 (2 décembre 1959) créant et énumérant les communes urbaines et rurales du Royaume|périodique=Bulletin officiel du Royaume du Maroc|lien périodique=Bulletin officiel du Maroc|numéro=2458|jour=2|mois=décembre|année=1959|pages=2047|url texte=http://www.sgg.gov.ma/BO/fr/1959/bo_2458_fr.pdf|consulté le=26 mai 2014}}</ref>. En [[1960]], dans le cadre du premier recensement de la population du Maroc d'après-indépendance, Essaouira est peuplée de {{nombre|26392|habitants}}<ref name="BO1961">{{pdf}} {{article|titre=Décret {{numéro|2-61-213}} du 13 hija 1380 (29 mai 1961) authentifiant les nombres fixant la population légale du Royaume du Maroc d'après le recensement démographique de juin 1960|périodique=Bulletin officiel du Royaume du Maroc|lien périodique=Bulletin officiel du Maroc|numéro=2537|jour=9|mois=juin|année=1961|pages=811|url texte=http://www.sgg.gov.ma/BO/Fr/1961/BO_2537_Fr.pdf|consulté le=26 mai 2014}}</ref>. En [[1965]], elle est intégrée à la nouvelle [[province de Safi]], cette fois-ci au sein du [[cercle des Ahmar]]<ref name="BO1965">{{pdf}} {{article|titre=Décret royal {{numéro|157-65}} du 21 chaabane 1385 (15 décembre 1965) modifiant le décret {{numéro|2-59-1834}} du {{1er}} joumada II 1379 (2 décembre 1959) créant et énumérant les communes urbaines et rurales du Royaume|périodique=Bulletin officiel du Royaume du Maroc|lien périodique=Bulletin officiel du Maroc|numéro=2797|jour=8|mois=juin|année=1966|date=|url texte=http://www.sgg.gov.ma/BO/fr/1966/bo_2797_fr.pdf|consulté le=26 mai 2014|pages=606}}</ref>. En [[1967]], à la suite de la [[guerre des Six Jours]], la ville connait un départ massif des Juifs de la ville, qui s'en vont pour la majorité vivre en [[Israël]], provoquant une importante baisse de population<ref name="Dafina.net">{{lien web |url=http://dafina.net/gazette/article/essaouira-le-temps-dune-ville|site=Dafina.net|titre=Essaouira, le temps d'une ville|consulté le=30 mai 2015}}.</ref>. En [[1971]], Essaouira est peuplée de {{nombre|30061|habitants}}, connaissant une très faible hausse, due au départ massif des Juifs de la ville. Elle devient à partir de cette date une [[villes du Maroc|municipalité]] à part entière<ref name="BO1973-RHPH1971">{{pdf}} {{article|titre=Décret {{numéro|2-71-607}} du 24 chaoual 1391 (13 décembre 1971) authentifiant les nombres fixant la population légale du Royaume du Maroc d'après le recensement général de la population et de l'habitat du Royaume de juillet et août 1971|périodique=Bulletin officiel du Royaume du Maroc|lien périodique=Bulletin officiel du Maroc|numéro=3087|jour=29|mois=décembre|année=1971|pages=1510|url texte=http://www.sgg.gov.ma/BO/Fr/1961/BO_2537_Fr.pdf|consulté le=26 mai 2014}}</ref>. La municipalité devient, depuis {{date||avril|1975}}, chef-lieu de la toute nouvelle [[province d'Essaouira]]<ref name="BO1956">{{pdf}} {{article|titre=Dahir portant loi {{numéro|1-74-688}} du 23 avril 1975 modifiant le dahir {{numéro|1-59-351}} du 2 décembre 1959 relatif à la division administrative du Royaume|périodique=Bulletin officiel du Royaume du Maroc|lien périodique=Bulletin officiel du Maroc|numéro=3264|jour=21|mois=mai|année=1975|pages=658|url texte=http://www.sgg.gov.ma/BO/Fr/1975/BO_3264_Fr.pdf|consulté le=30 mai 2015}}</ref>.


La ville connaît cependant une renaissance spectaculaire depuis le début des années 1990, renaissance due essentiellement au tourisme mais aussi à sa vocation culturelle. Sa médina est classée depuis [[2001]] au [[patrimoine mondial de l'UNESCO]]<ref name="Histoire-Essaouira"/>.
La ville connaît cependant une renaissance spectaculaire depuis le début des années 1990, renaissance due essentiellement au tourisme mais aussi à sa vocation culturelle. Sa médina est classée depuis [[2001]] au [[patrimoine mondial de l'UNESCO]]<ref name="Histoire-Essaouira"/>.
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La ville d'Essaouira, fondée durant la deuxième moitié du {{s-|XVIII}}, a toujours été une ville modeste<ref name="J. Schroeter 950" group="L"/>. Elle n'atteint jamais, avant l'indépendance, les {{nombre|50000|habitants}}, notamment parce qu'elle connaît plusieurs freins à son émancipation. Initialement habitée par une population de toutes origines et religions, elle perd aujourd'hui de son [[multiculturalisme]]. En effet, à la fin du {{s-|XVIII}}, la ville connaît sa première baisse de population, et est touchée en [[1799]] par une violente [[Liste des épidémies de peste|épidémie de peste]] causant la mort d'environ {{Nombre|4500}} habitants et provoquant le départ des chrétiens<ref name="Mana 40" group="L"/>.


En [[1844]], le [[Bombardement de Mogador|bombardement par la flotte française d'Essouira]], entraîne la fuite de toute sa population et son pillage par les campagnards des alentours. Ce qui cause directement le début du déclin de la ville et la baisse manifeste de sa population à {{unité|10000|habitants}}. En [[1886]], la ville connaît une hausse de population, et est désormais peuplée de {{unité|18000|habitants}}<ref name="J. Schroeter 950" group="L">{{harvsp|id=J. Schroeter2009|texte=J. Schroeter 2009|p=950}}</ref>. Une hausse bien éphémère, puisque le rôle commercial de la ville chute terriblement avec l'arrivée du protectorat français, et sa population stagne en {{unité|40|ans}} ; elle est toujours peuplée d'environ {{unité|18000|habitants}} en [[1926]]<ref name="Robinet 17" group="L"/>.
[[File:The Story Teller (4262749751).jpg|thumb|Deux Souiris au [[port d'Essaouira]].]]
La ville d'Essaouira, fondée durant la deuxième moitié du {{s|XVIII}}, a toujours été une ville modeste<ref name="J. Schroeter 950" group="L"/>. Elle n'atteint jamais, avant l'indépendance, les {{nombre|50000}} habitants, notamment parce qu'elle connaît plusieurs freins à son émancipation. Initialement habitée par une population de toutes origines et religions, elle perd aujourd'hui de son [[multiculturalisme]]. En effet, à la fin du {{s|XVIII}}, la ville connaît sa première baisse de population, et est touchée en [[1799]] par une violente [[Liste des épidémies de peste|épidémie de peste]] causant la mort d'environ {{Nombre|4500}} habitants et provoquant le départ des chrétiens<ref name="Mana 40" group="L"/>.


À l'indépendance, en [[1960]], la ville est peuplée de {{unité|26392|habitants}}<ref name="BO1961"/>. Essaouira connait une dramatique baisse de population en 1967, à la suite du déclenchement de la [[guerre des Six Jours]], la presque totalité des [[Juifs]] de la ville quittant le [[Maroc]]<ref name="Dafina.net"/>, ce qui explique la très faible hausse de population que connaît la ville en [[1971]] car seulement peuplée de {{unité|30061|habitants}}<ref name="BO1973-RHPH1971"/>. Depuis cette date, la population de la ville ne cesse d'augmenter, notamment grâce à son climat, à un [[exode rural]], mais aussi à son exceptionnelle renaissance depuis le début des années 1990, due essentiellement au [[tourisme]]. Depuis [[2014]], la ville est peuplée officiellement de {{nombre|77966}} habitants et compte {{nombre|20290}} ménages<ref name="BO-2015-RGPH-2014">{{pdf}} {{article|titre=Décret {{numéro|2-15-234}} du 28 joumada I 1436 (19 mars 2015) authentifiant les nombres fixant la population légale du Royaume|périodique=Bulletin officiel du Royaume du Maroc|lien périodique=Bulletin officiel du Maroc|numéro=6358|jour=7|mois=mai|année=2015|pages=2945|issn=0851-1217|url texte=http://www.sgg.gov.ma/BO/FR/2015/BO_6358_Fr.pdf|consulté le=18 mai 2015}}</ref>.
En [[1844]], le [[Bombardement de Mogador|bombardement par la flotte française d'Essouira]], entraîne la fuite de toute sa population et son pillage par les campagnards des alentours. Ce qui cause directement le début du déclin de la ville et la baisse manifeste de sa population à 10 000 habitants. En [[1886]], la ville connaît une hausse de population, et est désormais peuplée de {{formatnum:18000}} habitants<ref name="J. Schroeter 950" group="L">{{harvsp|id=J. Schroeter2009|texte=J. Schroeter 2009|p=950}}</ref>. Une hausse bien éphémère, puisque le rôle commercial de la ville chute terriblement avec l'arrivée du protectorat français, et sa population stagne en 40 ans et est toujours peuplée d'environ {{formatnum:18000}} habitants, en [[1926]]<ref name="Robinet 17" group="L"/>.

À l'indépendance, en [[1960]], la ville est peuplée de {{formatnum:26392}} habitants<ref name="BO1961"/>. Essaouira connait une dramatique baisse de population en 1967, à la suite du déclenchement de la [[guerre des Six jours]], la presque totalité des [[Juifs]] de la ville quittant le [[Maroc]]<ref name="Dafina.net"/>, ce qui explique la très faible hausse de population que connaît la ville en [[1971]] car seulement peuplée de {{formatnum:30061}} habitants<ref name="BO1973-RHPH1971"/>. Depuis cette date, la population de la ville ne cesse d'augmenter, notamment grâce à son climat, à un [[exode rural]], mais aussi à son exceptionnelle renaissance depuis le début des années 1990, due essentiellement au [[tourisme]]. Depuis [[2014]], la ville est peuplée officiellement de {{nombre|77966}} habitants et compte {{nombre|20290}} ménages<ref name="BO-2015-RGPH-2014">{{pdf}} {{article|titre=Décret {{numéro|2-15-234}} du 28 joumada I 1436 (19 mars 2015) authentifiant les nombres fixant la population légale du Royaume|périodique=Bulletin officiel du Royaume du Maroc|lien périodique=Bulletin officiel du Maroc|numéro=6358|jour=7|mois=mai|année=2015|pages=2945|issn=0851-1217|url texte=http://81.192.52.100/BO/FR/2015/BO_6358_Fr.pdf|consulté le=18 mai 2015}}</ref>.


== Économie ==
== Économie ==
=== Pêche ===
=== Pêche ===
[[File:Essaouira port bateaux 1130.JPG|thumb|Bateaux de pêche au [[port d'Essaouira]].]]
[[Fichier:Essaouira port bateaux 1130.JPG|vignette|[[Chalutier]]s au [[port d'Essaouira]].]]
Le [[port d'Essaouira]] est connu pour sa pêche, notamment celle des [[sardines]]. Troisième port sardinier du pays, il ne devient un port destiné uniquement à la pêche qu'à partir de [[1982]]<ref name="Essaouira-Le Port"/>. En [[2008]], il génère 8 tonnes de produits de pêche, soit 8 % de la production de la côte [[atlantique]] du pays, sa superficie totale atteint 1,2 hectare<ref name="crimarrakech"/>.
Le [[port d'Essaouira]] est connu pour sa pêche, notamment celle des [[sardines]]. Troisième port sardinier du pays, il ne devient un port destiné uniquement à la pêche qu'à partir de [[1982]]<ref name="Essaouira-Le Port"/>. En [[2008]], il génère 8 tonnes de produits de pêche, soit 8 % de la production de la côte [[atlantique]] du pays, sa superficie totale atteint 1,2 hectare<ref name="crimarrakech"/>.


=== Tourisme ===
=== Tourisme ===
[[Image:Dromedary_Essaouira_Beach.jpg|vignette|left|[[Dromadaires]] sur la plage d'Essaouira.]]
[[Fichier:Dromedary_Essaouira_Beach.jpg|vignette|left|[[Dromadaires]] sur la plage d'Essaouira.]]
La ville d'Essaouira dispose d'un fort potentiel touristique, grâce notamment à ses atouts naturels, historiques et culturels, devenant ainsi une grande destination touristique. Sa [[médina d'Essaouira|médina]], inscrite au [[patrimoine mondial de l'UNESCO]] depuis [[2001]], l'[[îlot de Mogador]], son port, datant du {{s|XVIII}} et ses plages, permettant la pratique des sports nautiques, font de la province une destination touristique de qualité<ref name="crimarrakech">{{pdf}} {{ouvrage | auteur=Centre régional d'investissement de Marrakech | titre= Province d'Essaouira | lire en ligne= http://www.crimarrakech.ma/def.asp?codelangue=23&id_info=1503&rub1=1141| consulté le=9 août 2013}}</ref>. La [[Villes du Maroc|ville]] d'Essaouira accueille chaque année le [[Festival des Gnaouas|festival de la musique gnaoua]], faisant venir tous les touristes des environs. C'est ainsi qu'en 2008, plus de {{formatnum:165000}} touristes visitent la ville<ref name="crimarrakech"/>.
La ville d'Essaouira dispose d'un fort potentiel touristique, grâce notamment à ses atouts naturels, historiques et culturels, devenant ainsi une grande destination touristique. Sa [[médina d'Essaouira|médina]], inscrite au [[patrimoine mondial de l'UNESCO]] depuis [[2001]], l'[[îlot de Mogador]], son port, datant du {{s-|XVIII}} et ses plages, permettant la pratique des sports nautiques, font de la province une destination touristique de qualité<ref name="crimarrakech">{{pdf}} {{Ouvrage | auteur1=Centre régional d'investissement de Marrakech | titre=Province d'Essaouira | éditeur= | année= | isbn= | lire en ligne=http://www.crimarrakech.ma/def.asp?codelangue=23&id_info=1503&rub1=1141 | consulté le=9 août 2013}}</ref>. La [[Villes du Maroc|ville]] d'Essaouira accueille chaque année le [[Festival des Gnaouas|festival de la musique gnaoua]], faisant venir tous les touristes des environs. C'est ainsi qu'en 2008, plus de {{unité|165000|touristes}} ont visité la ville<ref name="crimarrakech"/>.


Le tourisme est donc de plus en plus important à Essaouira. Elle est également renommée pour la pratique du [[windsurf]] et du [[kitesurf]], grâce aux vents puissants qui soufflent presque constamment dans la baie, ainsi que l'organisation annuelle d'une étape de la coupe du monde de kitesurf. Son artisanat spécifique est également prisé des touristes, tel le travail du bois de [[thuya]]. Le marché aux poissons et des épices l'est tout autant. La région d'Essaouira a comme particularité de posséder énormément de champs d'[[arganier]]. L'[[huile d'argan]] est toujours appréciée par les touristes<ref name="Essaouira-Tourisme">{{pdf}} {{ouvrage | site=Routard.com | titre= Idée week-end : Maroc : Essaouira, l’échappée belleh| lire en ligne=http://www.routard.com/idees-week-end/cid132255-maroc-essaouira-l-echappee-belle.html#ixzz3c7nMbJx9| consulté le=9 août 2013}}</ref>.
Le tourisme est donc de plus en plus important à Essaouira. Celle-ci est également renommée pour la pratique du [[windsurf]] et du [[kitesurf]], grâce aux vents puissants qui soufflent presque constamment dans la baie, ainsi qu'à l'organisation annuelle d'une étape de la coupe du monde de kitesurf. Son artisanat spécifique est également prisé des touristes, tel le travail du bois de [[thuya]]. Le marché aux poissons et des épices l'est tout autant. La région d'Essaouira a comme particularité de posséder énormément de champs d'[[arganier]]s. L'[[huile d'argan]] est traditionnellement appréciée par les touristes<ref name="Routard">{{Ouvrage | titre=Idée week-end : Maroc : Essaouira, l’échappée belleh | éditeur= | année= | format=pdf | isbn= | lire en ligne=http://www.routard.com/idees-week-end/cid132255-maroc-essaouira-l-echappee-belle.html#ixzz3c7nMbJx9 | consulté le=9 août 2013}}</ref>.


D'après le recensement national de 2014, il y a 540 résidents étrangers permanents à Essaouira (ce chiffre exclut les touristes présents seulement durant leurs vacances)<ref name="BO-2015-RGPH-2014"/>.
D'après le recensement national de 2014, il y a 540 résidents étrangers permanents à Essaouira (ce chiffre exclut les touristes présents seulement durant leurs vacances)<ref name="BO-2015-RGPH-2014"/>.


=== Transport ===
=== Transport ===
[[Fichier:Essaouira airport.jpg|thumb|[[Aéroport d'Essaouira-Mogador]].]]
[[Fichier:Essaouira airport.jpg|vignette|[[Aéroport d'Essaouira-Mogador]].]]
Les transports dans la ville d'Essaouira sont assez diversifiés. Les [[Taxi|taxis]] sont très présents dans la ville. Il y en a deux types : les petits taxis et les grands taxis, qui sont de couleur bleue. Toutefois, ces taxis ne desservent pas la médina, ses ruelles restent trop étroites<ref name="Labourdette-Auzias 6" group="L">{{harvsp|id=Labourdette-Auzias|texte=Labourdette et Auzias|p=6}}</ref>.
Les transports dans la ville d'Essaouira sont assez diversifiés. Les [[taxi]]s sont très présents dans la ville. Il y en a deux types : les petits taxis et les grands taxis, qui sont de couleur bleue. Toutefois, ces taxis ne desservent pas la médina, ses ruelles restent trop étroites<ref name="Labourdette-Auzias 6" group="L">{{harvsp|id=Labourdette-Auzias|texte=Labourdette et Auzias|p=6}}</ref>.


La ville possède également une [[gare routière]] en dehors de la médina<ref name="Gare routière">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/gare-routiere-7548.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Gare routière|consulté le=1 juin 2015}}</ref>. Elle offre également des voyages en bus en direction de Marrakech, Agadir, Casablanca et [[El Jadida]]. Elle dispose également de bus urbains qui permettent de desservir les communes alentour<ref name="Labourdette-Auzias 6" group="L"/>.
La ville possède également une [[gare routière]] en dehors de la médina<ref name="Gare routière">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/gare-routiere-7548.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Gare routière|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>, qui offre des voyages en bus en direction de Marrakech, Agadir, Casablanca et [[El Jadida]]. Elle dispose également de bus urbains qui permettent de desservir les communes alentour<ref name="Labourdette-Auzias 6" group="L"/>.


Elle dispose également de l'[[aéroport d'Essaouira-Mogador]], situé à {{nombre|16|km}} au sud-est de la ville et inauguré en [[1998]]<ref name="Aéroport Essaouira Mogador">{{lien web |url=http://www.essaouira.nu/fr/essaouira_aeroport_fr.htm|site=Essaouira.nu|titre=Aéroport Essaouira Mogador|consulté le=1 juin 2015}}</ref>. Il est opérationnel depuis [[juin 1999]]. Le but de sa création est avant tout de faire de la ville une véritable destination touristique. Agrandi en [[2000]], un vol direct relie l'aéroport à [[Paris]] depuis [[avril 2004]]<ref name="Labourdette-Auzias 6" group="L"/>.
L'[[aéroport d'Essaouira-Mogador]], situé à {{nombre|16|km}} au sud-est de la ville et inauguré en [[1998]]<ref name="Aéroport Essaouira Mogador">{{lien web |url=http://www.essaouira.nu/fr/essaouira_aeroport_fr.htm|site=Essaouira.nu|titre=Aéroport Essaouira Mogador|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>, est opérationnel depuis [[juin 1999]]. Son but est avant tout de faire de la ville une véritable destination touristique. Agrandi en [[2000]], un vol direct le relie à [[Paris]] depuis [[avril 2004]]<ref name="Labourdette-Auzias 6" group="L"/>.
{{clr}}
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== Culture ==
== Culture ==
=== Festival et musique ===
[[Fichier:Le festival gnaoui favorise louverture et la tolérance (7851916574).jpg|vignette|[[Festival des Gnaouas]].]]
Dans les années 1960, Essaouira est une oasis pour les [[hippies]] du monde entier. Les musiciens comme [[Jimi Hendrix]] et [[Cat Stevens]] sont attirés par les sonorités musicales de la [[Gnaouas|confrérie gnaoua]] et aiment y séjourner<ref name="Le Sud marocain 196" group="L">{{harvsp|id=Le Sud marocain1993|texte=Le Sud marocain|p=196}}</ref>{{,}}<ref name="Essaouira-daralbahar">{{lien web |url=http://www.daralbahar.com/essaouira_fr.htm|site=Daralbahar.com|titre=Histoire de la ville d'Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>.


Elle reste donc particulièrement célèbre pour la [[Gnaouas|musique gnaoua]], de style africain. Les [[Gnaouas]] sont une partie composante de sa population mais aussi de tout le [[Maghreb]]. Les Gnaouas sont des descendants des Haoussa Fulani venus de Kano, les Kanawa, qui faisaient partie en majorité de [[Abid al-Bukhari]], la garde noire du sultan [[Moulay Ismaïl]]. La [[Gnaouas|musique gnaoua]] utilise ainsi plusieurs types d'instruments, tels que les [[qraqeb]] (ou qrâqech), sortes de [[crotales (instrument)|crotales]], les instruments à percussion que sont les djembés, ainsi que les [[guembri]]s, qui sont des instruments à cordes. Ce style musical connaît un véritable engouement et Essaouira accueille, chaque été, le [[Festival des Gnaouas]], qui connaît un véritable succès dès ses toutes premières éditions<ref name="Essaouira-daralbahar"/>.
=== Festival et musique ===
[[Image:Le festival gnaoui favorise louverture et la tolérance (7851916574).jpg|thumb|left|[[Festival des Gnaouas]].]]
Dans les années 1960, Essaouira est une oasis pour les [[hippies]] du monde entier. Les musiciens comme [[Jimi Hendrix]] et [[Cat Stevens]] sont attirés par les sonorités musicales de la [[Gnaouas|confrérie gnaoua]] et aiment y séjourner<ref name="Le Sud marocain 196" group="L">{{harvsp|id=Le Sud marocain1993|texte=Le Sud marocain|p=196}}</ref>{{,}}<ref name="Essaouira-daralbahar">{{lien web |url=http://www.daralbahar.com/essaouira_fr.htm|site=Daralbahar.com|titre=Histoire de la ville d'Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}</ref>.


Elle compte également plusieurs moussems, en particulier grâce à la présence importante de [[zaouïa (édifice religieux)|zaouïas]] dans la ville. Parmi eux, le moussem annuel des Hamadcha est organisé par la zaouïa Hamadcha, tandis que celui de Sidi Bilal est organisé par la confrérie gnaoua<ref name="Essaouira-Zaouïa">{{lien web |langue=en |url=http://www.essaouira.nu/culture_zaouia.htm|site=Essaouira.nu|titre=Zaouïa d'Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>.
Elle reste donc particulièrement célèbre pour la [[Gnaouas|musique gnaoua]], de style africain. Les Gnaouas sont une partie composante de sa population, mais aussi de tout le [[Maghreb]]. En effet, ce sont à l'origine des descendants d'anciens [[Esclavage|esclaves noirs]] issus d'[[Afrique subsaharienne]] et déportés au [[Maghreb]] par les [[Arabes]]. La [[Gnaouas|musique gnaoua]] utilise ainsi plusieurs types d'instruments, tels que les [[qraqeb]] (ou qrâqech), sorte de [[crotales (instrument)|crotales]], les instruments à percussion que sont les djembés, ainsi que les [[Guembri|guembris]], qui sont des instruments à cordes. Ce style musical connaît un véritable engouement, et Essaouira accueille, chaque été, le [[Festival des Gnaouas]], qui connaît un véritable succès dès ses toutes premières éditions<ref name="Essaouira-daralbahar"/>.

Elle compte également plusieurs moussems, en particulier grâce à la présence importante de [[zaouïa (édifice religieux)|zaouïas]] dans la ville. Parmi eux, le moussem annuel des Hamadcha est organisé par la zaouïa Hamadcha, tandis que celui de Sidi Bilal est organisé par la confrérie gnaoua<ref name="Essaouira-Zaouïa">{{en}} {{lien web |url=http://www.essaouira.nu/culture_zaouia.htm|site=Essaouira.nu|titre=Zaouïa d'Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}</ref>.


=== Art ===
=== Art ===
Les [[Artistes singuliers Essaouira|artistes singuliers d'Essaouira]] participent au mouvement artistique de la ville. Historiquement, lors de sa fondation, le sultan [[Mohammed Ben Abdellah|Mohammed ben Abdellah]] fait venir des populations de toutes origines, dont un très grand nombre d'artistes, ce qui permet à la cité, devenue un « carrefour des civilisations », d'être une ville d'art et de détenir une créativité artistique exceptionnelle<ref name="Mana 183" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=183}}</ref>.
Les [[artistes singuliers d'Essaouira]] participent au mouvement artistique de la ville. Historiquement, lors de sa fondation, le sultan [[Mohammed ben Abdallah]] fait venir des populations de toutes origines, dont un très grand nombre d'artistes, ce qui permet à la cité, devenue un « carrefour des civilisations », d'être une ville d'art et de détenir une créativité artistique exceptionnelle<ref name="Mana 183" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=183}}</ref>.


Essaouira se distingue surtout dans le domaine pictural. La première galerie d'art, « Frédéric Damgaard », est créée en 1988 par un spécialiste danois d'[[art islamique]], qui encourage dès 1969 les peintres locaux, elle est devenue un lieu incontournable<ref name="Art-Essaouira">{{en}} {{lien web |url=http://www.essaouira.nu/art.htm|site=Essaouira.nu|titre=Essaouira - Art|consulté le=30 mai 2015}}</ref>. Le patrimoine historique et culturel de la ville encourage et inspire les artistes de toute la région<ref name="Mana 184" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=184}}</ref>. Mohammed Tabal est le premier de ces artistes locaux à acquérir une célébrité à la fin des années 1980 : ancien musicien gnaoui, il est influencé par le mysticisme de sa confrérie<ref name="Mohammed Tabal">{{en}} {{lien web |url=http://www.babelfan.ma/tous-les-artistes/details/0/404/mohamed-tabal-.html|site=Babelfan.ma|titre=Mohammed Tabal|consulté le=30 mai 2015}}</ref>.
Essaouira se distingue surtout dans le domaine pictural. La première galerie d'art, « Frédéric Damgaard », est créée en 1988 par un spécialiste danois d'[[art islamique]], qui encourage dès 1969 les peintres locaux, elle est devenue un lieu incontournable<ref name="Art-Essaouira">{{lien web |langue=en |url=http://www.essaouira.nu/art.htm|site=Essaouira.nu|titre=Essaouira - Art|consulté le=30 mai 2015}}.</ref>. Le patrimoine historique et culturel de la ville encourage et inspire les artistes de toute la région<ref name="Mana 184" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=184}}</ref>. Mohammed Tabal est le premier de ces artistes locaux à acquérir une célébrité à la fin des années 1980 : ancien musicien gnaoui, il est influencé par le mysticisme de sa confrérie<ref name="Mohammed Tabal">{{lien web |langue=en |url=http://www.babelfan.ma/tous-les-artistes/details/0/404/mohamed-tabal-.html|site=Babelfan.ma|titre=Mohammed Tabal|consulté le=30 mai 2015}}.</ref>.


La [[sculpture]] est également présente, Rachid Mourabit, surnommé le « César d'Essaouira », crée des sculptures à partir d'objets métalliques recyclés et inspirés de la culture locale<ref name="César d'Essaouira">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/le-cesar-dessaouira-artiste-sculpteur-20452.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Le César d'Essaouira, artiste sculpteur|consulté le=30 mai 2015}}</ref>.
La [[sculpture]] est également présente, Rachid Mourabit, surnommé le « César d'Essaouira », crée des sculptures à partir d'objets métalliques recyclés et inspirés de la culture locale<ref name="César d'Essaouira">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/le-cesar-dessaouira-artiste-sculpteur-20452.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Le César d'Essaouira, artiste sculpteur|consulté le=30 mai 2015}}.</ref>.


La [[calligraphie]] est très présente à Essaouira et se distingue de celle des autres villes. Mêlée au paysage et au climat local, pleine de créativité, elle reste artistique et colorée. [[Tayeb Saddiki]] en est spécialiste<ref name="Mana 184" group="L"/>.
La [[calligraphie]] est très présente à Essaouira et se distingue de celle des autres villes. Mêlée au paysage et au climat local, pleine de créativité, elle reste artistique et colorée. [[Tayeb Saddiki]] en est spécialiste<ref name="Mana 184" group="L"/>.


Les galeries d'arts sont très nombreuses. Tout d'abord, la galerie Frédéric Damgaard, qui reste la plus ancienne. Vient ensuite l'Espace Othello, qui accueille [[Artiste peintre|peintres]], [[sculpteurs]] et [[Calligraphe|calligraphes]]. La Galerie la Kasbah et le Centre artisanal d’Essaouira sont également des lieux de rencontre entre artistes. L'Association Tilal regroupe plus d'une cinquantaines d'artistes, tous originaires de la ville<ref name="Galeries d’art à Essaouira">{{lien web |url=http://www.sud-maroc.com/2010/12/musee-sidi-mohammed-ben-abdellah/|site=Sud-maroc.com|titre=Galeries d’art à Essaouira|consulté le=30 mai 2015}}</ref>. Le [[Borj Ouest (Essaouira)|borj ouest]] et [[Borj Bab Marrakech|borj bab Marrakech]] sont également des lieux d'exposition<ref name="Art-Essaouira"/>.
Les galeries d'arts sont très nombreuses. Tout d'abord, la galerie Frédéric Damgaard, qui reste la plus ancienne. Vient ensuite l'Espace Othello, qui accueille [[Artiste peintre|peintres]], [[sculpteurs]] et [[calligraphe]]s. La Galerie la Kasbah et le Centre artisanal d’Essaouira sont également des lieux de rencontre entre artistes. L'Association Tilal regroupe plus d'une cinquantaine d'artistes, tous originaires de la ville<ref name="Galeries d’art à Essaouira">{{lien web |url=http://www.sud-maroc.com/2010/12/musee-sidi-mohammed-ben-abdellah/|site=Sud-maroc.com|titre=Galeries d’art à Essaouira|consulté le=30 mai 2015}}.</ref>. Le [[Borj Ouest (Essaouira)|borj ouest]] et [[Borj Bab Marrakech|borj bab Marrakech]] sont également des lieux d'exposition<ref name="Art-Essaouira"/>

=== Littérature ===
La ville et sa région ont inspiré de nombreux écrivains, dont plusieurs natifs aux rangs desquels on compte [[Edmond Amran El Maleh]], [[Ami Bouganim]], [[David Bensoussan]] ou encore [[Hamza Ben Driss Ottmani]], des écrivains marocains non saouiri comme [[Khireddine Mourad]], des auteurs non-marocains comme les français [[Jean Sulivan]], [[Jacques Perry]], [[Morgan Sportès]], l'allemand Hubert Schatz{{Sfn|Keil-Sagawe|2006|p=6-7}} et le Mexicain [[Alberto Ruy-Sanchez]] qui consacre un cycle de contes et romans qui ont pour cadre le port fortifié de Mogador<ref>{{Article|langue=fr|titre=Les identités fugitives d'Alberto Ruy Sanchez|périodique=Le Monde.fr|date=2009-03-12|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/livres/article/2009/03/12/les-identites-fugitives-d-alberto-ruy-sanchez_1166922_3260.html|consulté le=2023-08-27}}</ref>. Essaouira apparaît également régulièrement dans ''La mémoire tatouée'' d'[[Abdelkébir Khatibi]], ''Talismano'' d'[[Abdelwahab Meddeb]], ''La prière de l’absent'' de [[Tahar Ben Jelloun|Tahar Benjelloun]] et ''Perla de Mogador'' de [[Nine Moati]]{{Sfn|Keil-Sagawe|2006|p=6}}.


=== Artisanat ===
=== Artisanat ===
L'artisanat est très important dans la vie des habitants d'Essaouira. Diversifié, il reste la principale activité de la ville. En [[2011]], plus de 31 % de la population de la province vit du secteur artisanal<ref name="Essaouira: Un programme de valorisation de l’artisanat">{{lien web |url=http://www.leconomiste.com/article/essaouira-un-programme-de-valorisation-de-l-artisanat|site=L'Économiste.ma|titre=Essaouira: Un programme de valorisation de l’artisanat|consulté le=1 juin 2015}}</ref>.
L'artisanat est très important dans la vie des habitants d'Essaouira. Diversifié, il reste la principale activité de la ville. En [[2011]], plus de 31 % de la population de la province vit du secteur artisanal<ref name="Essaouira: Un programme de valorisation de l’artisanat">{{lien web |url=http://www.leconomiste.com/article/essaouira-un-programme-de-valorisation-de-l-artisanat|site=L'Économiste.ma|titre=Essaouira: Un programme de valorisation de l’artisanat|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>.


La [[marqueterie]] de [[thuya]] reste sans aucun doute le plus gros pourvoyeur d'emplois et de revenus. En 2011, 58 % des artisans d'Essaouira travaillent le bois de thuya<ref name="Essaouira: Un programme de valorisation de l’artisanat"/>. Historiquement, le premier artisan à s'être spécialisé est le maâlem Jilali Ould El-Alja. Il forme au cours de sa vie plusieurs dizaines de jeunes artisans, dont le maâlem Omar Ould El-Alja<ref name="Sibony-Oqba2004 16" group="L">{{harvsp|id=Sibony-Oqba2004|texte=Sibony et Oqba2004|p=16}}</ref>, qui est le plus important que connaît la ville<ref name="Sibony-Oqba2004 17" group="L">{{harvsp|id=Sibony-Oqba2004|texte=Sibony et Oqba2004|p=17}}</ref>. Au début, c'est principalement l'[[acajou]], le [[citronnier]], l'[[ébène]] et le noyau qui sont utilisés par les artisans, puisque le bois de thuya, très rare, reste encore inconnu. Le thuya fait son apparition plus tard et tout d'abord dans les villes de [[Salé]] et [[Rabat]]<ref name="Sibony-Oqba2004 18" group="L">{{harvsp|id=Sibony-Oqba2004|texte=Sibony et Oqba2004|p=18}}</ref>, avant d'être introduit à Essaouira par l'intermédiaire d'Omar Ould El-Alja<ref name="Sibony-Oqba2004 16" group="L"/>.
La [[marqueterie]] de [[thuya]] reste sans aucun doute le plus gros pourvoyeur d'emplois et de revenus. En 2011, 58 % des artisans d'Essaouira travaillent le bois de thuya<ref name="Essaouira: Un programme de valorisation de l’artisanat"/>. Historiquement, le premier artisan à s'être spécialisé est le maâlem Jilali Ould El-Alja. Il forme au cours de sa vie plusieurs dizaines de jeunes artisans, dont le maâlem Omar Ould El-Alja<ref name="Sibony-Oqba2004 16" group="L">{{harvsp|id=Sibony-Oqba2004|texte=Sibony et Oqba2004|p=16}}</ref>, qui est le plus important que connaît la ville<ref name="Sibony-Oqba2004 17" group="L">{{harvsp|id=Sibony-Oqba2004|texte=Sibony et Oqba2004|p=17}}</ref>. Au début, c'est principalement l'[[acajou]], le [[citronnier]], l'[[ébène]] et le noyer qui sont utilisés par les artisans, puisque le bois de thuya, très rare, reste encore inconnu. Le thuya fait son apparition plus tard et tout d'abord dans les villes de [[Salé]] et [[Rabat]]<ref name="Sibony-Oqba2004 18" group="L">{{harvsp|id=Sibony-Oqba2004|texte=Sibony et Oqba2004|p=18}}</ref>, avant d'être introduit à Essaouira par l'intermédiaire d'Omar Ould El-Alja<ref name="Sibony-Oqba2004 16" group="L"/>.


L'[[orfèvrerie]], renommée à Essaouira, disparaît complètement de nos jours. Il faut dire que la [[communauté juive]] en est plus ou moins la seule artisane. Ce sont majoritairement les artisans juifs qui en assurent la fabrication et les innovations. Ils ont mis au point des techniques spéciales telles que l'utilisation d'un type de ciselure reconnaissable et un filigrane délicat. Quoi qu'il en soit, le départ des Juifs de la ville met un terme à l'essor que connaît la ville dans l'orfèvrerie, qui devient une activité marginale<ref name="Bijoux du Maroc1999 121" group="L">{{harvsp|id=Bijoux du Maroc1999|texte=Bijoux du Maroc 1999|p=121}}</ref>.
L'[[orfèvrerie]], renommée à Essaouira, disparaît complètement de nos jours. Il faut dire que la [[communauté juive]] en est plus ou moins la seule artisane. Ce sont majoritairement les artisans juifs qui en assurent la fabrication et les innovations. Ils ont mis au point des techniques spéciales telles que l'utilisation d'un type de ciselure reconnaissable et un filigrane délicat. Quoi qu'il en soit, le départ des Juifs de la ville met un terme à l'essor que connaît la ville dans l'orfèvrerie, qui devient une activité marginale<ref name="Bijoux du Maroc1999 121" group="L">{{harvsp|id=Bijoux du Maroc1999|texte=Bijoux du Maroc 1999|p=121}}</ref>.


Il existe d'autres types d'artisanat tels que la [[vannerie]] et les [[Tissage|tissages]]<ref name="Essaouira: Un programme de valorisation de l’artisanat"/>.
Il existe d'autres types d'artisanat tels que la [[vannerie]] et les [[tissage]]s<ref name="Essaouira: Un programme de valorisation de l’artisanat"/>.


=== Gastronomie ===
=== Gastronomie ===
La gastronomie est très riche à Essaouira. Comme dans tout le [[Maroc]], le [[couscous]] reste emblématique et est souvent accompagné de ''marqa'' similaire à un bouillon de légumes, mais aussi de viandes et légumes. Le [[thé à la menthe]] est également très emblématique et très apprécié des Souiris et des Marocains en général<ref name="Couscous-Essaouira">{{lien web |url=http://essaouira.vivre-maroc.com/souks/le-couscous-plat-traditionnel-au-maroc-n233.html|site=Essaouira.vivre-maroc.com|titre=Le couscous : plat traditionnel au Maroc|consulté le=30 mai 2015}}</ref>.
La gastronomie est très riche à Essaouira. Comme dans tout le [[Maroc]], le [[couscous]] reste emblématique et est souvent accompagné de ''marqa'' similaire à un bouillon de légumes, mais aussi de viandes et légumes. Le [[thé à la menthe]] est également très emblématique et très apprécié des Souiris et des Marocains en général<ref name="Couscous-Essaouira">{{lien web |url=http://essaouira.vivre-maroc.com/souks/le-couscous-plat-traditionnel-au-maroc-n233.html|site=Essaouira.vivre-maroc.com|titre=Le couscous : plat traditionnel au Maroc|consulté le=30 mai 2015}}.</ref>.


Essaouira possède cependant des spécialités culinaires que d'autres villes ne possèdent pas. Grâce à l'essor de son port et de ses pêches, le poisson, et surtout les [[sardines]], sont omniprésents. Ces mêmes poissons sont souvent utilisés pour cuisiner des [[tajines]] aux sardines, mais aussi des tajines de boulettes (''kefta'') de sardines. Cette dernière recette est souvent désignée sous le nom ''dolma''. Le [[Tajine Souiri|tajine souiri]] est quant à lui spécifique à la ville. Il diffère des tajines algéro-marocains et se rapproche des [[Tajine tunisien|tajines tunisiens]], puisque ce n'est pas un tajine en sauce, mais un tajine gratiné. Il est constitué principalement de poulet<ref name="Tajine-Essaouira">{{lien web |url=http://www.la-cuisine-marocaine.com/recettes/tajines-58.html|site=La-cuisine-marocaine.com|titre=Tajine de poulet Mkaddam Souiri|consulté le=30 mai 2015}}</ref>.
Essaouira possède cependant des spécialités culinaires que d'autres villes ne possèdent pas. Grâce à l'essor de son port et de ses pêches, le poisson, et surtout les [[sardines]], sont omniprésents. Ces mêmes poissons sont souvent utilisés pour cuisiner des [[tajines]] aux sardines, mais aussi des tajines de boulettes (''kefta'') de sardines. Cette dernière recette est souvent désignée sous le nom ''dolma''. Le [[Tajine Souiri|tajine souiri]] est quant à lui spécifique à la ville. Il diffère des tajines marocains et se rapproche des [[Tajine tunisien|tajines tunisiens]], puisque ce n'est pas un tajine en sauce, mais un tajine gratiné. Il est constitué principalement de poulet<ref name="Tajine-Essaouira">{{lien web |url=http://www.la-cuisine-marocaine.com/recettes/tajines-58.html|site=La-cuisine-marocaine.com|titre=Tajine de poulet Mkaddam Souiri|consulté le=30 mai 2015}}.</ref>.


=== Cinématographie ===
=== Cinématographie ===
Grâce à son riche patrimoine historique, plusieurs séquences cinématographiques renommées sont tournées à Essaouira. [[Orson Welles]] y tourne son film ''[[Othello (film, 1952)|Othello]]'', qui connaît un énorme succès en [[1952]]<ref>{{article|prénom=Didier|nom=Péron|titre=Orson Welles dans les ruelles d'Essaouira|périodique=Libération|jour=19|mois=août|année=1995|lien web=http://www.liberation.fr/culture/1995/08/19/-_141212}}</ref>. En [[1991]], des scènes de la ''[[Bataille des Trois Rois]]'' de Souheil Ben Barka sont tournées à Essaouira<ref name="Mana 63" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=63}}</ref>.
Grâce à son riche patrimoine historique, plusieurs séquences cinématographiques renommées sont tournées à Essaouira. [[Orson Welles]] y tourne son film ''[[Othello (film, 1952)|Othello]]'', qui connaît un énorme succès en [[1952]]<ref>{{article|prénom=Didier|nom=Péron|titre=Orson Welles dans les ruelles d'Essaouira|périodique=Libération|jour=19|mois=août|année=1995|lire en ligne=http://www.liberation.fr/culture/1995/08/19/-_141212}}</ref>. En [[1991]], des scènes de la ''[[Bataille des Trois Rois]]'' de Souheil Ben Barka sont tournées à Essaouira<ref name="Mana 63" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=63}}</ref>.


En [[2004]], [[Ridley Scott]] y reconstitue la [[Jérusalem]] [[Moyen Âge|médiévale]] pour le film ''[[Kingdom of Heaven]]''<ref name="Essaouira-Jérusalem">{{lien web |url=http://www.bladi.net/tournage-a-essaouira-de-kingdom-of-heaven-de-ridley-scott.html|site=Bladi.net|titre=Tournage à Essaouira de "Kingdom of Heaven" de Ridley Scott|consulté le=30 mai 2015}}</ref>. Dans la série ''[[Game of Thrones]]'', la scène de la promenade des punis dans la ville d'Astapor (saison 3) est filmée sur les remparts de la kasbah<ref name="Essaouira-GoT">{{lien web |url=http://blog.hertz.ma/game-of-thrones-des-images-dessaouira-des-le-debut-de-la-saison-3/|site=Blog.hertz.ma|titre=Game of Thrones : Des images d’Essaouira dès le début de la saison 3|consulté le=30 mai 2015}}</ref>.
En [[2004]], [[Ridley Scott]] y reconstitue la [[Jérusalem]] [[Moyen Âge|médiévale]] pour le film ''[[Kingdom of Heaven]]''<ref name="Essaouira-Jérusalem">{{lien web |url=http://www.bladi.net/tournage-a-essaouira-de-kingdom-of-heaven-de-ridley-scott.html|site=Bladi.net|titre=Tournage à Essaouira de "Kingdom of Heaven" de Ridley Scott|consulté le=30 mai 2015}}.</ref>. Dans la série ''[[Game of Thrones]]'', la scène de la promenade des punis dans la ville d'Astapor (saison 3) est filmée sur les remparts de la kasbah<ref name="Essaouira-GoT">{{lien web |url=http://blog.hertz.ma/game-of-thrones-des-images-dessaouira-des-le-debut-de-la-saison-3/|site=Blog.hertz.ma|titre=Game of Thrones : Des images d’Essaouira dès le début de la saison 3|consulté le=30 mai 2015|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>.


== Architecture et urbanisme ==
== Architecture et urbanisme ==
=== Port ===
=== Port ===
{{Article détaillé|Port d'Essaouira}}
{{Article détaillé|Port d'Essaouira}}
[[File:Essaouira fishing boats.jpg|thumb|[[Chalutier|Chalutiers]] au [[port d'Essaouira]].]]
[[Fichier:Essaouira fishing boats.jpg|vignette|Bateaux de pêche au [[port d'Essaouira]].]]
Le [[port d'Essaouira]], longtemps surnommé « port de [[Tombouctou]] » du fait qu'il est un point d’échange entre les longues pistes de [[commerce transsaharien]] et les grandes [[routes maritimes]] et qu'il sert à relier l'[[Afrique subsaharienne]] à l'[[Europe]] et aux [[Amériques]], est le principal port de [[commerce international]] du [[Maroc]] entre la fin du {{s|XVIII}} et la fin du {{XIXe siècle}}, mais son déclin commence à partir de la construction des ports de [[Port de Casablanca|Casablanca]], [[Tanger]] et [[Agadir]] (possédant des eaux profondes contrairement à Essaouira)<ref name="Essaouira-Le guido">{{lien web |url=http://www.leguido.com/?page=histoire|site=Leguido.com|titre=Le Guido-Histoire d'Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}</ref>.
Le [[port d'Essaouira]], longtemps surnommé « port de [[Tombouctou]] » du fait qu'il est un point d’échange entre les longues pistes de [[commerce transsaharien]] et les grandes [[routes maritimes]] et qu'il sert à relier l'[[Afrique subsaharienne]] à l'[[Europe]] et aux [[Amériques]], est le principal port de [[commerce international]] du [[Maroc]] entre la fin du {{s-|XVIII}} et la fin du {{s-|XIX}}, mais son déclin commence à partir de la construction des ports de [[Port de Casablanca|Casablanca]], [[Tanger]] et [[Agadir]] (possédant des eaux profondes contrairement à Essaouira)<ref name="Essaouira-Le guido">{{lien web |url=http://www.leguido.com/?page=histoire|site=Leguido.com|titre=Le Guido-Histoire d'Essaouira|consulté le=1 juin 2015|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>.

Construit en [[1770]], sous le règne du sultan [[Mohammed Ben Abdellah|Mohamed ben Abdellah]], il est protégé par la [[Sqala du Port|sqala du port]], reliée par [[Bab el-Marsa|bab el-marsa]] (« porte de la marine »). Situé à l'ouest de la ville, il est aujourd'hui le troisième port de pêche [[Sardinier|sardinière]] du royaume, mais aussi un important [[chantier naval]] où l'on y construit et répare des bateaux traditionnels tels que [[Chalutier|chalutiers]], [[Boutre|boutres]], [[Senneur|senneurs]] et [[Palangrier|palangriers]]<ref name="Essaouira-Le guido"/>{{,}}<ref name="Essaouira-daralbahar"/>. Ancien chantier naval de construction de navires de guerre<ref name="Mana 30" group="L"/>, mais aussi port de commerce international<ref name="Essaouira-Le guido"/>, ce n'est que depuis [[1982]] qu'il est aménagé pour servir exclusivement à la pêche<ref name="Essaouira-Le Port">{{PDF}} {{lien web |url=http://www.mtpnet.gov.ma/AR/maritime/ports/PatrimoinePortuaireEtMaritime/Documents/Fiche%20Port%20Essaouira.pdf.
Construit en [[1770]], sous le règne du sultan [[Mohammed ben Abdallah]], il est protégé par la [[Sqala du Port|sqala du port]], reliée par [[Bab el-Marsa]] (« porte de la marine »). Situé à l'ouest de la ville, il est aujourd'hui le troisième port de pêche [[Sardinier|sardinière]] du royaume, mais aussi un important [[chantier naval]] où l'on construit et répare des bateaux traditionnels tels que [[chalutier]]s, [[boutre]]s, [[senneur]]s et [[palangrier]]s<ref name="Essaouira-Le guido"/>{{,}}<ref name="Essaouira-daralbahar"/>. Ancien chantier naval de construction de navires de guerre<ref name="Mana 30" group="L"/>, mais aussi port de commerce international<ref name="Essaouira-Le guido"/>, ce n'est que depuis [[1982]] qu'il est aménagé pour servir exclusivement à la pêche<ref name="Essaouira-Le Port">{{PDF}} {{lien web |url=http://www.mtpnet.gov.ma/AR/maritime/ports/PatrimoinePortuaireEtMaritime/Documents/Fiche%20Port%20Essaouira.pdf.
|site=Mtpnet.gov.ma|titre=Le Port d'Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}</ref>.
|site=Mtpnet.gov.ma|titre=Le Port d'Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>.


=== Médina ===
=== Médina ===
{{Article détaillé|Médina d'Essaouira}}
{{Article détaillé|Médina d'Essaouira}}
[[Fichier:Former French Consulate in Essaouira.jpg|upright=0.8|thumb|left|Ancienne maison consulaire française, rue Mohammed Diouri.]]
[[Fichier:Former French Consulate in Essaouira.jpg|vignette|gauche|Ancienne maison consulaire française, rue Mohammed Diouri.]]
La [[médina d'Essaouira]] compte plusieurs quartiers tous fondés entre le {{s|XVIII}} et le {{s|XIX}}. Le plus ancien d'entre eux reste la [[Kasbah d'Essaouira|kasbah]], un quartier fortifié où sont logés les dignitaires avant que ne soit construit le mellah. Surnommé le « Quartier du Roy » par Cornut, on y accède à l'Est par [[Bab el-Sebâa]] (porte du lion) frappée d'une inscription rappelant la fondation de la ville ordonnée par Mohammed ben Abdellah<ref name="Mana 32" group="L"/>. À l'ouest, on trouve le rempart qui longe l'océan, dont une partie est effondrée du côté nord, remplacée par une rue qui mène vers le musée<ref name="Mana 32" group="L"/>. Au nord se trouve un bâtiment nommé El Minzah, autrefois appelé l'« alcôve du café de l’Empereur »<ref name="Mana 32" group="L"/>, dont la triple porte ouvre sur l'axe principal qui traverse la ville de part en part, marquant la séparation entre, à l'ouest, l'ancienne kasbah et, à l'est, la nouvelle.
La [[médina d'Essaouira]] compte plusieurs quartiers tous fondés entre le {{s-|XVIII}} et le {{s-|XIX}}. Le plus ancien d'entre eux reste la [[Kasbah d'Essaouira|kasbah]], un quartier fortifié où étaient logés les dignitaires avant que ne soit construit le mellah. Surnommé le « Quartier du Roy » par Cornut, on y accède à l'Est par [[Bab el-Sebâa]] (porte du lion) frappée d'une inscription rappelant la fondation de la ville ordonnée par Mohammed ben Abdellah<ref name="Mana 32" group="L"/>. À l'ouest, on trouve le rempart qui longe l'océan, dont une partie est effondrée du côté nord, remplacée par une rue qui mène vers le musée<ref name="Mana 32" group="L"/>. Au nord se trouve un bâtiment nommé El Minzah, autrefois appelé l'« alcôve du café de l’Empereur »<ref name="Mana 32" group="L"/>, dont la triple porte ouvre sur l'axe principal qui traverse la ville de part en part, marquant la séparation entre, à l'ouest, l'ancienne kasbah et, à l'est, la nouvelle.


C'est dans le Nord de la kasbah que le sultan enjoint aux consuls européens et américains de bâtir, à leur frais, des maisons consulaires dont il reste encore notamment celle du [[Danemark]], dans la rue El Fettouaki, et celle de [[France]], au coin de la rue Mohammed Diouri<ref name="Mana 34" group="L"/>. Enfin, au sud se trouve Dar Makhzen ou résident les douaniers du port, les commissaires priseurs (''mouhtassib'') ainsi que les négociants [[musulmans]]. L'ancien entrepôt des droits de douanes, situé à la place de l'actuelle salle de [[basket-ball]], sert, au début du {{s-|XX|e}}, de caserne à un régiment de [[tirailleurs sénégalais]] dont certains [[Gnaouas]] de la ville sont les descendants<ref name="Mana 33" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=33}}</ref>.
C'est dans le nord de la kasbah que le sultan enjoint aux consuls européens et américains de bâtir, à leur frais, des maisons consulaires dont il reste encore notamment celle du [[Danemark]], dans la rue El Fettouaki, et celle de [[France]], au coin de la rue Mohammed Diouri<ref name="Mana 34" group="L">{{harvsp|p=34|id=Mana2005|texte=Mana 2005}}</ref>. Enfin, au sud se trouve Dar Makhzen ou résident les douaniers du port, les commissaires priseurs (''mouhtassib'') ainsi que les négociants [[musulmans]]. L'ancien entrepôt des droits de douane, situé à la place de l'actuelle salle de [[basket-ball]], sert, au début du {{s-|XX}}, de caserne à un régiment de [[tirailleurs sénégalais]] dont certains [[Gnaouas]] de la ville sont les descendants<ref name="Mana 33" group="L">{{harvsp|id=Mana2005|texte=Mana 2005|p=33}}</ref>.


La kasbah est agrandie en [[1863]], sur ordre du sultan [[Mohammed Ben Abderrahmane|Mohammed ben Abderrahmane]], dans le but de loger beaucoup plus de maisons de commerce. Depuis, on désigne l’extension de la kasbah sous le nom de ''kasbah jedida''<ref name="Mana 44" group="L"/>.
La kasbah est agrandie en [[1863]], sur ordre du sultan [[Mohammed Ben Abderrahmane|Mohammed ben Abderrahmane]], dans le but de loger beaucoup plus de maisons de commerce. Depuis, on désigne l’extension de la kasbah sous le nom de ''kasbah jedida''<ref name="Mana 44" group="L"/>.


[[File:Mogador Mellah 3.jpg|thumb|[[Mellah d'Essaouira]] dans les années 1920.]]
[[Fichier:Mogador Mellah 3.jpg|vignette|[[Mellah d'Essaouira]] dans les années 1920.]]
Vient ensuite le [[mellah d'Essaouira]], construit en [[1807]] pour permettre de dé-densifier la kasbah, devenue trop peuplée. Ainsi, devant le nombre trop croissant de [[Juifs]] dans cette ville, le sultan [[Slimane Ben Mohammed|Slimane ben Mohammed]] a l'idée de la création d'un tel quartier. Tous les Juifs de la ville, composés principalement de marchands, y sont déplacés<ref name="Mana 44" group="L"/>. À cette époque, le nombre de Juifs dépasse celui des musulmans<ref name="Mana 42" group="L"/>.
Vient ensuite le [[mellah d'Essaouira]], construit en [[1807]] pour permettre de dé-densifier la kasbah, devenue trop peuplée. Ainsi, devant le nombre trop croissant de [[Juifs]] dans cette ville, le sultan [[Slimane Ben Mohammed|Slimane ben Mohammed]] a l'idée de la création d'un tel quartier. Tous les Juifs de la ville, composés principalement de marchands, y sont déplacés<ref name="Mana 44" group="L"/>. À cette époque, le nombre de Juifs dépasse celui des musulmans<ref name="Mana 42" group="L"/>. Le mellah reste aujourd'hui un quartier profondément délabré et à l'abandon. Abandonné de sa population juive à la suite de la [[guerre des Six Jours]], il est toujours plus ou moins inhabité et en réhabilitation<ref name="Essaouira-Mellah">{{lien web |url=http://www.asl-mogador.net/histoire/vers-la-rehabilitation-du-mellah/|site=Asl-mogador.net|titre=Vers la réhabilitation du Mellah|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>. Le mellah, surpeuplé et disposant d'une surface de {{unité|18600|m|2}} est agrandi en [[1865]] (''mellah jedid''). Il est situé près de bab Doukkala. Une grande partie du quartier est détruite<ref name="Dafina-Mellah">{{lien web |url=http://dafina.net/gazette/article/la-fin-d%E2%80%99un-mellah|site=Dafina.net|titre=La fin d’un Mellah|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>.


La médina compte cinq autres quartiers. Tout d'abord, ''Derb ahl Agadir'', construit en [[1773]] dans le but de loger une grande partie de la population d'Agadir déplacée vers Essaouira<ref name="Mana 44" group="L"/>. Il se situe au sud de la médina. Ensuite, ''Derb Beni Antar'', qui accueille initialement tous les habitants de la tribu des Beni Antar, se situe au nord de la médina. ''Derb Chebânat'' accueille initialement pour sa part les combattants de la tribu arabe des [[Chebânat]]. Il se situe à l'est de la ville. ''Derb Bouachir'' et ''derb Rahala'' se situent pour leur part au sud-est de la médina<ref name="Essaouira-Zaouïa"/>.
Le mellah reste aujourd'hui un quartier profondément délabré et à l'abandon. Abandonné de sa population juive à la suite de la [[guerre des Six jours]], il est toujours plus ou moins inhabité et en réhabilitation<ref name="Essaouira-Mellah">{{lien web |url=http://www.asl-mogador.net/histoire/vers-la-rehabilitation-du-mellah/|site=Asl-mogador.net|titre=Vers la réhabilitation du Mellah|consulté le=1 juin 2015}}</ref>.

Le mellah, surpeuplé et disposant d'une surface de {{nombre|18600|m²}} est agrandi en [[1865]] (''mellah jedid''). Il est situé près de bab Doukkala. Une grande partie du quartier est détruit<ref name="Dafina-Mellah">{{lien web |url=http://dafina.net/gazette/article/la-fin-d%E2%80%99un-mellah|site=Dafina.net|titre=La fin d’un Mellah|consulté le=1 juin 2015}}</ref>.

La médina compte cinq autres quartiers. Tout d'abord, ''derb ahl Agadir'', construit en [[1773]] dans le but de loger une grande partie de la population d'Agadir déplacée vers Essaouira<ref name="Mana 44" group="L"/>. Il se situe au sud de la médina. Ensuite, ''derb Beni Antar'', qui accueille initialement tous les habitants de la tribu des Beni Antar, se situe au nord de la médina. ''Derb Chabanat'' accueille initialement pour sa part les combattants de la tribu arabe des Chabanat. Il se situe à l'est de la ville. ''Derb Bouachir'' et ''derb Rahala'' se situent pour leur part au sud-est de la médina<ref name="Essaouira-Zaouïa"/>.


=== Remparts et portes ===
=== Remparts et portes ===
{{Article détaillé|Enceinte de la médina d'Essaouira}}
{{Article détaillé|Enceinte de la médina d'Essaouira}}
[[Image:Remparts essaouira 10-01-2007.jpg|thumb|center|800px|Vue panoramique des remparts portugais.]]
[[Fichier:Remparts essaouira 10-01-2007.jpg|vignette|centre|800px|Vue panoramique des remparts portugais.]]
==== Portes ====
==== Portes ====
[[Fichier:Gate in Essaouira.JPG|thumb|[[Bab el-Marsa]].]]
[[Fichier:Gate in Essaouira.JPG|vignette|[[Bab el-Marsa]].]]
[[Fichier:Bab Sba, door to the medina (2901086603).jpg|thumb|left|[[Bab el-Sebâa]].]]
[[Fichier:Bab Sba, door to the medina (2901086603).jpg|vignette|gauche|[[Bab el-Sebâa]].]]
Essaouira compte un important nombre de portes, situées dans la médina de la ville. Ces portes sont influencées par deux types de styles différents. Le style chérifien, qui rappelle les fortifications de [[Marrakech]], comporte des portes arrondies, alors que le style européen comporte des portes à fronton et des colonnes cannelées<ref name="Mana 31" group="L"/> :
Essaouira compte un important nombre de portes, situées dans la médina de la ville. Ces portes sont influencées par deux types de styles différents. Le style chérifien, qui rappelle les fortifications de [[Marrakech]], comporte des portes arrondies, alors que le style européen comporte des portes à fronton et des colonnes cannelées<ref name="Mana 31" group="L"/> :
* [[Bab el-Marsa]] (''porte de la marine'') est la porte la plus monumentale d'Essaouira. Bâtie en [[1769]]-[[1770]] par le renégat [[Ahmed El Inglizi]], sous les ordres du sultan Mohammed ben Abdellah, la porte est construite entièrement en pierre de taille. De [[Fortifications et constructions de Vauban|style Vauban]], Bab el-Marsa est une porte à fronton contenant des colonnes cannelées. La porte permet l'accès au port d'Essaouira<ref name="essaouira.nu-Sqala du Port">{{lien web |langue=en |url=http://www.essaouira.nu/history_portemarin.htm|site=Essaouira.nu|titre=Scala the Port|consulté le=2 juin 2015}}.</ref>.

* [[Bab el-Marsa]] (''porte de la marine'') est la porte la plus monumentale d'Essaouira. Bâtie en [[1769]]-[[1770]] par le renégat [[Ahmed El Inglizi]], sous les ordres du sultan Mohammed ben Abdellah, la porte est construite entièrement à partir de pierre taillée<ref name="http://www.lesvadrouilleurs.net">{{lien web |url=http://www.lesvadrouilleurs.net/recits-de-sejours/excursion-marrakech-essaouira-decouvrir-l-ancienne-mogador/|site=Les Vadrouilleurs.net|titre=Excursion Marrakech Essaouira : découvrir l’ancienne Mogador|consulté le=2 juin 2015}}</ref>. De [[Fortifications et constructions de Vauban|style Vauban]], Bab el-Marsa est une porte à fronton contenant des colonnes cannelées. La porte permet l'accès au port d'Essaouira<ref name="essaouira.nu-Sqala du Port">{{en}} {{lien web |url=http://www.essaouira.nu/history_portemarin.htm|site=Essaouira.nu|titre=Scala the Port|consulté le=2 juin 2015}}</ref>.
* [[Bab Marrakech (Essaouira)|Bab Marrakech]] (''porte de Marrakech'') est une porte qui se trouve au sud-est de la médina d'Essaouira, et était un passage obligé pour prendre la route de Marrakech et d'Agadir<ref name="essaouira.nu-Médina">{{lien web |langue=en |url=http://www.essaouira.nu/map_medina.htm|site=Essaouira.nu|titre=Essaouira-Medina|consulté le=2 juin 2015}}.</ref>. De style chérifien, bab Marrakech est une porte arrondie reliée par des remparts en pierre et enduite d'un crépi de terre, comportant des créneaux carrés<ref name="Mana 31" group="L"/>. Borj Bab Marrakech se trouve à proximité<ref name="Essaouira-Zaouïa"/>.
* [[Bab Marrakech (Essaouira)|Bab Marrakech]] (''porte de Marrakech'') est une porte qui se trouve au sud-est de la médina d'Essaouira, et était un passage obligé pour prendre la route de Marrakech et d'Agadir<ref name="essaouira.nu-Médina">{{en}} {{lien web |url=http://www.essaouira.nu/map_medina.htm|site=Essaouira.nu|titre=Essaouira-Medina|consulté le=2 juin 2015}}</ref>. De style chérifien, bab Marrakech est une porte arrondie reliée par des remparts en pierre et enduite d'un crépit de terre, comportant des créneaux carrés<ref name="Mana 31" group="L"/>. [[Borj Bab Marrakech]] se trouve à proximité<ref name="Essaouira-Zaouïa"/>.
* [[Bab Doukkala (Essaouira)|Bab Doukkala]] (''porte de Doukkala'') est située au nord-est de la médina, dans le mellah. De style chérifien, elle était un passage obligé pour prendre la route de [[Safi]] et atteindre le territoire des [[Doukkala]]<ref name="essaouira.nu-Médina"/>.
* [[Bab Doukkala (Essaouira)|Bab Doukkala]] (''porte de Doukkala'') est située au nord-est de la médina, dans le mellah. De style chérifien, elle était un passage obligé pour prendre la route de [[Safi]] et atteindre le territoire des [[Doukkala]]<ref name="essaouira.nu-Médina"/>.
* [[Bab el-Menzeh]] (''porte d'El Menzeh'') est l'une des portes de l'ancienne [[Dar El Mekhzen (Essaouira))|dar El Mekhzen]] et ses dépendances, dont il ne reste pratiquement plus rien<ref name="Essaouira-Bab Al Menzeh">{{lien web |url=http://www.idpc.ma/view/pc_architecture/idpcm:A234DD|site=Idpc.ma|titre=Bab Al Menzeh - Essaouira|consulté le=2 juin 2015}}</ref>. Située dans la kasbah<ref name="Essaouira.madeinmedina-Bab Al Menzeh">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/bab-el-menzeh-25834.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Bab Al Menzeh|consulté le=2 juin 2015}}</ref>, elle se compose de trois baies identiques à celles de [[bab el-Mechouar]], qui leur font face<ref name="Essaouira-Bab Al Menzeh"/>. Elle est couverte d'un toit de tuiles vertes<ref name="Essaouira.madeinmedina-Bab Al Menzeh"/>. Elle est édifiée en [[1764]]<ref name="Essaouira-Bab Al Menzeh"/>.
* [[Bab el-Menzeh]] (''porte d'El Menzeh'') est l'une des portes de l'ancienne [[Dar El Mekhzen (Essaouira)|dar El Mekhzen]] et ses dépendances, dont il ne reste pratiquement plus rien<ref name="Essaouira-Bab Al Menzeh">{{lien web |url=http://www.idpc.ma/view/pc_architecture/idpcm:A234DD|site=Idpc.ma|titre=Bab Al Menzeh - Essaouira|consulté le=2 juin 2015}}.</ref>. Située dans la kasbah<ref name="Essaouira.madeinmedina-Bab Al Menzeh">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/bab-el-menzeh-25834.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Bab Al Menzeh|consulté le=2 juin 2015}}.</ref>, elle se compose de trois baies identiques à celles de [[bab el-Mechouar]], qui leur font face<ref name="Essaouira-Bab Al Menzeh"/>. Elle est couverte d'un toit de tuiles vertes<ref name="Essaouira.madeinmedina-Bab Al Menzeh"/>. Elle fut édifiée en [[1764]]<ref name="Essaouira-Bab Al Menzeh"/>.
* [[Bab el-Sebâa]] (''porte du lion'') est percée en [[1866]] sous les ordres de Mohammed ben Abderrahmane. Elle permet de desservir la nouvelle extension de la kasbah (''kasbah jedida''). Elle fait face à [[bab Magana]]<ref name="Essaouira-Bab el-Sebaa">{{lien web |url=http://www.idpc.ma/view/pc_architecture/idpcm:134D6?q=Essaouira&page=1&sort=title&hpp=20&num=13|site=Idpc.ma|titre=Bab el-Sebaa - Essaouira|consulté le=2 juin 2015}}</ref>.
* [[Bab el-Sebâa]] (''porte du lion'') est percée en [[1866]] sous les ordres de Mohammed ben Abderrahmane. Elle permet de desservir la nouvelle extension de la kasbah (''kasbah jedida''). Elle fait face à [[bab Magana]]<ref name="Essaouira-Bab el-Sebaa">{{lien web |url=http://www.idpc.ma/view/pc_architecture/idpcm:134D6?q=Essaouira&page=1&sort=title&hpp=20&num=13|site=Idpc.ma|titre=Bab el-Sebaa - Essaouira|consulté le=2 juin 2015}}.</ref>.
* [[Bab Magana]] (''porte de l'horloge''), anciennement appelée ''porte du roi'', est édifiée en [[1764]]. C’est la seule porte conservée parmi les portes d’accès que connaît la kasbah. Elle se situe entre la ''kasbah kdima'' et la ''kasbah jedida''<ref name="Essaouira-Bab Magana">{{lien web |url=http://www.idpc.ma/view/pc_architecture/idpcm:AB9AC?q=Essaouira&page=1&sort=title&hpp=20&num=11|site=Idpc.ma|titre=Bab Magana - Essaouira|consulté le=2 juin 2015}}</ref>.
* [[Bab Magana]] (''porte de l'horloge''), anciennement appelée ''porte du roi'', est édifiée en [[1764]]. C’est la seule porte conservée parmi les portes d’accès que connaît la kasbah. Elle se situe entre la ''kasbah kdima'' et la ''kasbah jedida''<ref name="Essaouira-Bab Magana">{{lien web |url=http://www.idpc.ma/view/pc_architecture/idpcm:AB9AC?q=Essaouira&page=1&sort=title&hpp=20&num=11|site=Idpc.ma|titre=Bab Magana - Essaouira|consulté le=2 juin 2015}}.</ref>.
* [[Bab al-Bahar]] (''porte de la mer'') est une porte construite au {{s|XVIII}} sous le règne du sultan Mohammed ben Abdellah. Elle est l’unique porte donnant directement accès à la mer depuis la médina. Elle est aujourd'hui condamnée, et se situe dans le quartier des Beni Antar<ref name="Essaouira-Bab al-Bahar">{{lien web |url=http://www.idpc.ma/view/pc_architecture/idpcm:A7849E?q=Essaouira&page=1&sort=title&hpp=20&num=10|site=Idpc.ma|titre=Bab al-Bahar - Essaouira|consulté le=2 juin 2015}}</ref>.
* [[Bab al-Bahar]] (''porte de la mer'') est une porte construite au {{s-|XVIII}} sous le règne du sultan Mohammed ben Abdellah. Elle est l’unique porte donnant directement accès à la mer depuis la médina. Elle est aujourd'hui condamnée, et se situe dans le quartier des Beni Antar<ref name="Essaouira-Bab al-Bahar">{{lien web |url=http://www.idpc.ma/view/pc_architecture/idpcm:A7849E?q=Essaouira&page=1&sort=title&hpp=20&num=10|site=Idpc.ma|titre=Bab al-Bahar - Essaouira|consulté le=2 juin 2015}}.</ref>.
* [[Bab el-Mechouar]] (''porte du Mechouar'') est située dans la kasbah. Elle est constituée de trois baies identiques à celles de [[bab el-Menzeh]], qui leur font face<ref name="Essaouira-Bab Al Menzeh"/>.
* [[Bab el-Mechouar]] (''porte du Mechouar'') est située dans la kasbah. Elle est constituée de trois baies identiques à celles de [[bab el-Menzeh]], qui leur font face<ref name="Essaouira-Bab Al Menzeh"/>.


==== Borjs et édifices militaires ====
==== Borjs et édifices militaires ====
[[Fichier:Skala de Ville.jpg|vignette|La [[Sqala de la Kasbah|sqala de la kasbah]], dominée par le [[Borj Nord (Essaouira)|Borj nord]] (''bastion nord'').]]
[[Fichier:Skala de Ville.jpg|vignette|La [[Sqala de la Kasbah|sqala de la kasbah]], dominée par le [[Borj Nord (Essaouira)|Borj nord]] (''bastion nord'').]]
[[Fichier:Skala du Port (js).jpg|vignette|left|La [[Sqala du Port|sqala du port]], dominée par [[Borj el-barmil]] (''bastion circulaire'').]]
[[Fichier:Skala du Port (js).jpg|vignette|left|La [[Sqala du Port|sqala du port]], dominée par [[Borj el-barmil]] (''bastion circulaire'').]]
La ville d'Essaouira compte un important nombre de borjs et édifices militaires. Certains de ces édifices disparaissent au cours du temps. La [[Sqala de la Kasbah|sqala de la kasbah]] et la sqala du port sont les deux principales fortifications de la ville. Elles s’étendent sur plusieurs centaines de mètres et sont armées de plusieurs dizaines de canons. Voici les principaux édifices de la ville :
La ville d'Essaouira compte un important nombre de borjs et édifices militaires. Certains de ces édifices disparaissent au cours du temps. La [[Sqala de la Kasbah|sqala de la kasbah]] et la sqala du port sont les deux principales fortifications de la ville. Elles s’étendent sur plusieurs centaines de mètres et sont armées de plusieurs dizaines de canons. Voici les principaux édifices de la ville :


* La sqala de la kasbah, aussi appelée ''sqala de la mer'' et ''sqala de la médina'', construite sur deux niveaux à la création de la ville, au {{s|XVIII}}, est la principale fortification, et fait face à l'[[océan Atlantique]]<ref name="Sqala de la qasba"/>. De style Vauban<ref name="Mana 63" group="L"/>, elle est construite exclusivement en pierres taillées, s'étend sur plusieurs centaines de mètres, et compte plusieurs dizaines de canons espagnols<ref name="Sqala de la qasba">{{lien web |url=http://www.idpc.ma/view/pc_architecture/idpcm:C7435?q=Essaouira&page=1&hpp=20&sort=title&titleinitial=s&num=9|site=Idpc.ma|titre=Sqala de la qasba|consulté le=1 juin 2015}}</ref>. La sqala est dominé par le [[Borj Nord (Essaouira)|borj nord]]<ref name="Bastions d'Essaouira"/>.
* La sqala de la kasbah, aussi appelée ''sqala de la mer'' et ''sqala de la médina'', construite sur deux niveaux à la création de la ville, au {{s-|XVIII}}, est la principale fortification, et fait face à l'[[océan Atlantique]]<ref name="Sqala de la qasba"/>. De style Vauban<ref name="Mana 63" group="L"/>, elle est construite exclusivement en pierre de taille, s'étend sur plusieurs centaines de mètres, et compte plusieurs dizaines de canons espagnols<ref name="Sqala de la qasba">{{lien web |url=http://www.idpc.ma/view/pc_architecture/idpcm:C7435?q=Essaouira&page=1&hpp=20&sort=title&titleinitial=s&num=9|site=Idpc.ma|titre=Sqala de la qasba|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>. La sqala est dominé par le [[Borj Nord (Essaouira)|borj nord]]<ref name="Bastions d'Essaouira"/>.
* La sqala du port, construite en [[1769]], est située dans le port d'Essaouira<ref name="Sqala du port (Sqala Al Marssa)"/>. De [[style manuélin]]<ref name="Mana 63" group="L"/>, elle est constituée de deux ailes fortifiées de {{unité|200|mètres}}, reliées à bab el-marsa et dominées par le [[borj el-barmil]]. Sa fonction principale est la défense du port<ref name="Sqala du port (Sqala Al Marssa)">{{lien web |url=http://www.idpc.ma/view/pc_architecture/sanae:050038?q=Essaouira&page=1&hpp=20&sort=title&titleinitial=s&num=10|site=Idpc.ma|titre=Sqala du port (Sqala Al Marssa)|consulté le=1 juin 2015}}</ref>.
* La sqala du port, construite en [[1769]], est située dans le port d'Essaouira<ref name="Sqala du port (Sqala Al Marssa)"/>. De [[style manuélin]]<ref name="Mana 63" group="L"/>, elle est constituée de deux ailes fortifiées de {{unité|200|mètres}}, reliées à Bab el-Marsa et dominées par le [[borj el-barmil]]. Sa fonction principale est la défense du port<ref name="Sqala du port (Sqala Al Marssa)">{{lien web |url=http://www.idpc.ma/view/pc_architecture/sanae:050038?q=Essaouira&page=1&hpp=20&sort=title&titleinitial=s&num=10|site=Idpc.ma|titre=Sqala du port (Sqala Al Marssa)|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>.
* Le [[Borj Nord (Essaouira)|borj nord]] (''bastion nord''), est situé au bout et domine la sqala de la kasbah. Il s'agit du plus imposant bastion de la ville<ref name="Bastions d'Essaouira"/>.
* Le [[Borj Nord (Essaouira)|borj nord]] (''bastion nord''), est situé au bout et domine la sqala de la kasbah. Il s'agit du plus imposant bastion de la ville<ref name="Bastions d'Essaouira"/>.
* [[Borj el-barmil]] (''bastion circulaire''), également appelé ''bastion du port'', est situé dans le port. Il domine la sqala du port. De style Vauban, il permet la défense de l'accès nord de la baie, avec le [[borj Moulay Ben Nasser]] qui se trouve de l'autre côté, sur l'[[îlot de Mogador]]. Il s'agit d'une tour d'angle carrée permettant de voir l'horizon de tous les côtés grâce à ses échauguettes aux 4 points cardinaux<ref name="Mana 30" group="L"/>.
* [[Borj el-barmil]] (''bastion circulaire''), également appelé ''bastion du port'', est situé dans le port. Il domine la sqala du port. De style Vauban, il permet la défense de l'accès nord de la baie, avec le [[borj Moulay Ben Nasser]] qui se trouve de l'autre côté, sur l'[[îlot de Mogador]]. Il s'agit d'une tour d'angle carrée permettant de voir l'horizon de tous les côtés grâce à ses échauguettes aux 4 points cardinaux<ref name="Mana 30" group="L"/>.
* [[Borj bab Marrakech]] (''bastion de la porte de Marrakech''), aussi appelé ''bastion sud''<ref name="Bastions d'Essaouira"/>, est édifié en [[1864]], sous le règne de [[Abderrahmane Ben Hicham|Abderrahmane ben Hicham]]. Le bastion est l’édifice défensif le plus important côté terre. Il s'agit d'une grande tour circulaire pouvant abriter une dizaine de canons dominant ainsi la quasi-totalité des accès est de la médina. Le bastion sert de poudrière et d’entrepôt de munitions<ref name="Borj Bab Marrakech">{{lien web |url=http://www.idpc.ma/view/pc_architecture/idpcm:C5057D?q=Essaouira&page=4&hpp=20&num=74|site=Idpc.ma|titre=Borj Bab Marrakech|consulté le=1 juin 2015}}</ref>.
* [[Borj bab Marrakech]] (''bastion de la porte de Marrakech''), aussi appelé ''bastion sud''<ref name="Bastions d'Essaouira"/>, est édifié en [[1864]], sous le règne de [[Abderrahmane Ben Hicham|Abderrahmane ben Hicham]]. Le bastion est l’édifice défensif le plus important côté terre. Il s'agit d'une grande tour circulaire pouvant abriter une dizaine de canons dominant ainsi la quasi-totalité des accès est de la médina. Le bastion sert de poudrière et d’entrepôt de munitions<ref name="Borj Bab Marrakech">{{lien web |url=http://www.idpc.ma/view/pc_architecture/idpcm:C5057D?q=Essaouira&page=4&hpp=20&num=74|site=Idpc.ma|titre=Borj Bab Marrakech|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>.
* Le [[Borj Ouest (Essaouira)|borj ouest]] (''bastion ouest''), datant du {{s|XVIII}}, se trouve à l'ouest de la médina. Il est restauré en [[1998]]. Depuis [[1999]], il accueille les peintres d’Essaouira pour exposer leurs œuvres au public<ref name="Bastions d'Essaouira">{{lien web |url=http://essaouira.vivre-maroc.com/histoire/les-bastions-d-essaouira-n1240.html|site=Essaouira.vivre-maroc.com|titre=Les bastions d’Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}</ref>.
* Le [[Borj Ouest (Essaouira)|borj ouest]] (''bastion ouest''), datant du {{s-|XVIII}}, se trouve à l'ouest de la médina. Il est restauré en [[1998]]. Depuis [[1999]], il accueille les peintres d’Essaouira pour exposer leurs œuvres au public<ref name="Bastions d'Essaouira">{{lien web |url=http://essaouira.vivre-maroc.com/histoire/les-bastions-d-essaouira-n1240.html|site=Essaouira.vivre-maroc.com|titre=Les bastions d’Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>.
* [[Borj el-âssa]] (''bastion de surveillance'') est situé dans l'îlot de Mogador. Il permet la défense de l'accès nord de la baie avec [[borj el-baroude]], qui lui fait face<ref name="Mana 30" group="L"/>.
* [[Borj el-âssa]] (''bastion de surveillance'') est situé dans l'îlot de Mogador. Il permet la défense de l'accès nord de la baie avec [[borj el-baroude]], qui lui fait face<ref name="Mana 30" group="L"/>.
* [[Borj Moulay Mhamed]] (''bastion Moulay Mhamed'') se trouve à l'est de la médina. Il permet de défendre le côté est de la ville<ref name="Essaouira-Zaouïa"/>.
* [[Borj Moulay Mhamed]] (''bastion Moulay Mhamed'') se trouve à l'est de la médina. Il permet de défendre le côté est de la ville<ref name="Essaouira-Zaouïa"/>.
* [[Borj Moulay Ben Nasser]] (''bastion Moulay Ben Nasser'') est situé sur l'îlot de Mogador, il permet la défense de l'accès nord de la baie avec [[borj el-barmil]], qui se trouve de l'autre côté, sur le rivage<ref name="Mana 30" group="L"/>.
* [[Borj Moulay Ben Nasser]] (''bastion Moulay Ben Nasser'') est situé sur l'îlot de Mogador, il permet la défense de l'accès nord de la baie avec [[borj el-barmil]], qui se trouve de l'autre côté, sur le rivage<ref name="Mana 30" group="L"/>.
* [[Borj mellah]] (''bastion du mellah''), situé au nord-est de la médina, permet la défense de la côte nord-est de celle-ci. Il est toujours debout<ref name="Essaouira-Zaouïa"/>.
* [[Borj mellah]] (''bastion du mellah''), situé au nord-est de la médina, permet la défense de la côte nord-est de celle-ci. Il est toujours debout<ref name="Essaouira-Zaouïa"/>.
* [[Borj el-baroude]] (''bastion de la poudre''), construit lors du {{s|XVIII}}, est aujourd'hui disparu. Isolé, il sert de magasin de poudre, d'où son nom<ref name="Essaouira-Borj el-Oued"/>. Il permet, avec [[borj el-âssa]], la défense de l'accès sud de la baie<ref name="Mana 30" group="L"/>.
* [[Borj el-baroude]] (''bastion de la poudre''), construit lors du {{s-|XVIII}}, est aujourd'hui disparu. Isolé, il sert de magasin de poudre, d'où son nom<ref name="Essaouira-Borj el-Oued"/>. Il permet, avec [[borj el-âssa]], la défense de l'accès sud de la baie<ref name="Mana 30" group="L"/>.
* [[Borj el-Oued|Borj el-oued]] (''bastion du fleuve''), est construit durant le {{s|XVIII}}, près du [[Ksob]]. Initialement construite à l'époque des [[Phéniciens]] et [[Carthaginois]], la forteresse finit par tomber. Ce n'est qu'au {{s|XVIII}} que le sultan Mohammed ben Abdellah décide d'y reconstruire un bastion. Le borj disparaît à la suite d'une désastreuse inondation du Ksob le {{date|13|janvier|1856}}<ref name="Essaouira-Borj el-Oued">{{en}} {{lien web |url=http://www.essaouira.nu/history_Bordj.htm|site=Essaouira.nu|titre=Borj el-Oued|consulté le=1 juin 2015}}</ref>.
* [[Borj el-Oued]] (''bastion du fleuve''), fut construit durant le {{s-|XVIII}}, près du [[Ksob]]. Initialement construite à l'époque des [[Phéniciens]] et [[Carthaginois]], la forteresse finit par tomber. Ce n'est qu'au {{s-|XVIII}} que le sultan Mohammed ben Abdellah décida d'y reconstruire un bastion. Le borj disparut à la suite d'une désastreuse inondation du Ksob le {{date|13|janvier|1856}}<ref name="Essaouira-Borj el-Oued">{{lien web |langue=en |url=http://www.essaouira.nu/history_Bordj.htm|site=Essaouira.nu|titre=Borj el-Oued|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>.
* Le [[Castello Real (Essaouira)|castello real]] (''château royal'') est édifié en septembre [[1506]] par les [[Royaume de Portugal|Portugais]], sous les ordres du roi [[Manuel Ier (roi de Portugal)|Manuel {{Ier}}]]<ref name="Robinet 14" group="L"/>. Évacué le {{date|4|décembre|1510}}, il reste abandonné mais protégé par les Saadiens lors du {{s|XVII}}. Dans le cadre de la fondation d'Essaouira, Mohammed ben Abdellah ordonne sa démolition effective en [[1775]]<ref name="Castello Real">{{lien web |url=http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/tag/castello+r%C3%A9al|site=Idpc.ma|titre=Castello Real|consulté le=1 juin 2015}}</ref>. Les pierres du castello real serviront plus tard à la construction de la sqala du port<ref name="Mana 22" group="L"/>.
* Le [[Castelo Real]] (''château royal'') est édifié en septembre [[1506]] par les [[Royaume de Portugal|Portugais]], sous les ordres du roi [[Manuel Ier (roi de Portugal)|Manuel {{Ier}}]]<ref name="Robinet 14" group="L"/>. Évacué le {{date|4|décembre|1510}}, il reste abandonné mais protégé par les Saadiens lors du {{s-|XVII}}. Dans le cadre de la fondation d'Essaouira, Mohammed ben Abdellah ordonne sa démolition effective en [[1775]]<ref name="Castello Real">{{lien web |url=http://rivagesdessaouira.hautetfort.com/tag/castello+r%C3%A9al|site=Idpc.ma|titre=Castello Real|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>. Les pierres du Castelo Real serviront plus tard à la construction de la sqala du port<ref name="Mana 22" group="L"/>.


=== Édifices religieux ===
=== Édifices religieux ===
[[File:City walls of Essaouira (2904651874).jpg|thumb|[[Mosquée Ben Youssef]], [[médina d'Essaouira]].]]
[[Fichier:City walls of Essaouira (2904651874).jpg|vignette|[[Mosquée Ben Youssef (Essaouira)|Mosquée Ben Youssef]], [[médina d'Essaouira]].]]
Les édifices religieux à Essaouira sont très nombreux. Par son multiculturalisme, la ville compte plusieurs [[mosquée]]s, [[synagogue]]s et [[église]]s. La médina compte à elle seule treize mosquées, qui sont les plus anciennes de la ville<ref name="Mosquée-Essaouira"/>. Parmi elles :
Les édifices religieux à Essaouira sont très nombreux. Par son multiculturalisme, la ville compte plusieurs [[mosquée]]s, [[synagogue]]s et [[Église (édifice)|église]]s. La médina compte à elle seule treize mosquées, qui sont les plus anciennes de la ville<ref name="Mosquée-Essaouira"/>. Parmi elles :


* la [[mosquée de la Kasbah (Essaouira)|mosquée de la kasbah]], aussi appelé ''Sidi Mohammed ben Abdallah''<ref name="Mosquée-Essaouira">{{en}} {{lien web |url=http://www.essaouira.nu/architektur_mosques.htm|site=Essaouira.nu|titre=Mosquées d'Essaouira|consulté le=1{{er}} juin 2015}}</ref>, est la plus ancienne des mosquées de la ville, élevée à l’époque même de sa fondation. Elle se situe dans la kasbah, d'où son nom. D'une superficie de {{unité|900|m|2}}, son minaret est de forme carrée. Elle comptait en son sein une [[médersa]], ainsi que des logements et chambres pour les étudiants<ref name="Essaouira-Tourisme">{{lien web |url=http://jouharacar.essaouiratourisme.com/apercu-historique-de-essaouira-mogador.html|site=Jouharacar Essaouira Tourisme.com|titre=Essaouira Tourisme|consulté le=1{{er}} juin 2015}}</ref> ;
* la [[mosquée de la Kasbah (Essaouira)|mosquée de la kasbah]], aussi appelé ''Sidi Mohammed ben Abdallah''<ref name="Mosquée-Essaouira">{{lien web |langue=en |url=http://www.essaouira.nu/architektur_mosques.htm|site=Essaouira.nu|titre=Mosquées d'Essaouira|consulté le={{1er}} juin 2015}}.</ref>, est la plus ancienne des mosquées de la ville, élevée à l’époque même de sa fondation. Elle se situe dans la kasbah, d'où son nom. D'une superficie de {{unité|900|m|2}}, son minaret est de forme carrée. Elle comptait en son sein une [[médersa]], ainsi que des logements et chambres pour les étudiants<ref name="Essaouira-Tourisme">{{lien web |url=http://jouharacar.essaouiratourisme.com/apercu-historique-de-essaouira-mogador.html|site=Jouharacar Essaouira Tourisme.com|titre=Essaouira Tourisme|consulté le={{1er}} juin 2015}}.</ref> ;
* la [[mosquée Ben Youssef]], qui fait la liaison entre le reste de la médina et la kasbah, est l’un des édifices les plus importants et les plus imposants de la ville. Elle se trouve dans la partie sud-est de la médina. D'une superficie de {{unité|2000|m|2}}<ref name="Essaouira-Tourisme"/>, il s'agit de la plus grande mosquée de la ville. Son [[minaret]] mesure {{unité|66.34|m}} de hauteur pour une base de {{unité|6.8|m}}<ref name="Mosquée Ben Youssef">{{lien web |url=http://habous.gov.ma/fr/atlas-des-mosquees/1181-la-mosqu%C3%A9e-benyoussef-d-essaouira-les-alaouites.html|site=Habous.gov.ma|titre=La mosquée Benyoussef d'Essaouira (Les Alaouites)|consulté le=1{{er}} juin 2015}}</ref> ;
* la [[Mosquée Ben Youssef (Essaouira)|mosquée Ben Youssef]], qui fait la liaison entre le reste de la médina et la kasbah, est l’un des édifices les plus importants et les plus imposants de la ville. Elle se trouve dans la partie sud-est de la médina. D'une superficie de {{unité|2000|m|2}}<ref name="Essaouira-Tourisme"/>, il s'agit de la plus grande mosquée de la ville. Son [[minaret]] mesure {{unité|66.34|m}} de hauteur pour une base de {{unité|6.8|m}}<ref name="Mosquée Ben Youssef">{{lien web |url=http://habous.gov.ma/fr/atlas-des-mosquees/1181-la-mosqu%C3%A9e-benyoussef-d-essaouira-les-alaouites.html|site=Habous.gov.ma|titre=La mosquée Benyoussef d'Essaouira (Les Alaouites)|consulté le={{1er}} juin 2015}}.</ref> ;
* l'[[église Notre-Dame-de-l'Assomption d'Essaouira]] est construite en 1936 par des prêtres espagnols dans une petite rue en parallèle de la plage. Elle reste la dernière église active de nos jours dans la ville, et se trouve en dehors de la médina. Il s'agit d'une [[église catholique]]<ref name="Eglise-Espagnol">{{lien web |url=http://www.leconomiste.com/article/dernier-symbole-chretien-dans-une-ville-carrefour-jc-dessaouira-un-cure-gentleman-farmer|site=L'Économiste.ma|titre=Dernier symbole chrétien dans une ville carrefour : JC d'Essaouira: Un curé gentleman-farmer - See more at: http://www.leconomiste.com/article/dernier-symbole-chretien-dans-une-ville-carrefour-jc-dessaouira-un-cure-gentleman-farmer#sthash.O2LqpYVJ.dpuf|consulté le=1{{er}} juin 2015}}</ref> ;
* l'[[église Notre-Dame-de-l'Assomption d'Essaouira]] est construite en 1936 par des prêtres espagnols dans une petite rue en parallèle de la plage. Elle reste la dernière église active de nos jours dans la ville, et se trouve en dehors de la médina. Il s'agit d'une [[église catholique]]<ref name="Eglise-Espagnol">{{lien web |url=http://www.leconomiste.com/article/dernier-symbole-chretien-dans-une-ville-carrefour-jc-dessaouira-un-cure-gentleman-farmer|site=L'Économiste.ma|titre=Dernier symbole chrétien dans une ville carrefour : JC d'Essaouira: Un curé gentleman-farmer - See more at: http://www.leconomiste.com/article/dernier-symbole-chretien-dans-une-ville-carrefour-jc-dessaouira-un-cure-gentleman-farmer#sthash.O2LqpYVJ.dpuf|consulté le={{1er}} juin 2015}}.</ref> ;
* l'[[église portugaise d'Essaouira|église portugaise]] est construite vers la fin du {{s|XVIII}} par les négociants européens. Elle se trouve au pied de la porte sud de la sqala de la kasbah<ref name="Essaouira-Tourisme"/> ;
* l'[[église portugaise d'Essaouira|église portugaise]] est construite vers la fin du {{s-|XVIII}} par les négociants européens. Elle se trouve au pied de la porte sud de la sqala de la kasbah<ref name="Essaouira-Tourisme"/> ;
* la [[synagogue de Simon Attias]], construite à la fin du {{s|XIX}} par un marchand juif dont elle porte le nom, se trouve en plein cœur de la kasbah. La synagogue s'étend sur une superficie de {{unité|500|m|2}}<ref name="Essaouira-Tourisme"/>.
* la [[synagogue Simon Attias]], construite à la fin du {{s-|XIX}} par un marchand juif dont elle porte le nom, se trouve en plein cœur de la kasbah. La synagogue s'étend sur {{unité|500|m|2}}<ref name="Essaouira-Tourisme"/> ;
* la [[synagogue Slat Lkahal]], synagogue de la Communauté, construite en 1850 dans le mellah, était aussi un lieu d'enseignement ;
* la [[synagogue Haim Pinto]], dans la maison où habitait le rabbin réputé thaumaturge [[Haïm Pinto]] au {{s-|XIX}} ;


[[File:Jewish cemetery in Essaouira.jpg|thumb|left|[[Cimetière juif d'Essaouira|Cimetière juif]], [[médina d'Essaouira]].]]
[[Fichier:Jewish cemetery in Essaouira.jpg|vignette|gauche|[[Cimetières juifs d'Essaouira|Cimetière juif]], [[médina d'Essaouira]].]]


La ville compte également d'autres types d'édifices religieux tels que des [[zaouïa (édifice religieux)|zaouïas]] et des [[cimetières]]. La médina compte à elle seule quinze zaouïas<ref name="Essaouira-Zaouïa"/>. Parmi elles :
La ville compte également d'autres types d'édifices religieux tels que des [[zaouïa (édifice religieux)|zaouïas]] et des [[cimetière]]s. La médina compte à elle seule quinze zaouïas<ref name="Essaouira-Zaouïa"/>. Parmi elles :
* la [[zaouïa Hamadcha]], fondée par Sidi Ali ben Hamdouch au {{s|XVIII}}, est l'une des plus importantes zaouïas de la ville. Elle se trouve dans le quartier Chabanat de la médina. La zaouïa organise annuellement un moussem<ref name="Essaouira-Zaouïa"/> ;
* la [[zaouïa Hamadcha]], fondée par Sidi Ali ben Hamdouch au {{s-|XVIII}}, est l'une des plus importantes zaouïas de la ville. Elle se trouve dans le quartier [[Chebânat]] de la médina. La zaouïa organise annuellement un moussem<ref name="Essaouira-Zaouïa"/> ;
* la [[zaouïa Sidna Bilal]], édifiée par la confrérie [[gnaoua]], se trouve dans la médina, au sein du quartier des Beni Antar. La zaouïa organise chaque année le moussem de Sidna Bilal<ref name="Essaouira-Zaouïa"/> ;
* la [[zaouïa Sidna Bilal]], édifiée par la confrérie [[gnaoua]], se trouve dans la médina, au sein du quartier des Beni Antar. La zaouïa organise chaque année le moussem de Sidna Bilal<ref name="Essaouira-Zaouïa"/> ;
* la [[zaouia Aïssaoua]] est l'une des plus importantes zaouïas de la ville. Elle se trouve dans la partie est de la médina<ref name="Essaouira-Zaouïa"/> ;
* la [[zaouia Aïssaoua]] est l'une des plus importantes zaouïas de la ville. Elle se trouve dans la partie est de la médina<ref name="Essaouira-Zaouïa"/> ;
* le [[cimetière juif d'Essaouira|cimetière juif]] est fondé quelques années seulement après la fondation de la ville, au moins depuis [[1769]]. La totalité de l'importante [[judaïsme|communauté juive]] que compte la ville dans son passé y est enterrée. Il est agrandi en [[1874]], sous le règne du souverain [[Hassan Ben Mohammed|Hassan ben Mohammed]]<ref name="Essaouira-Cimetière juif">{{lien web |url=http://dafina.net/gazette/article/le-cimeti%C3%A8re-juif-d%E2%80%99essaouira-la-m%C3%A9moire-d%E2%80%99une-communaut%C3%A9-disparue-par-omar-lakhdar|site=Dafina.net|titre=Le cimetière juif d’Essaouira, la mémoire d’une communauté disparue - Par Omar Lakhdar|consulté le=1{{er}} juin 2015}}</ref>.
* le [[cimetières juifs d'Essaouira|cimetière juif]] est fondé quelques années seulement après la fondation de la ville, au moins depuis [[1769]]. La totalité de l'importante [[judaïsme|communauté juive]] que compte la ville dans son passé y est enterrée. Il est agrandi en [[1874]], sous le règne du souverain [[Hassan ben Mohammed]]<ref name="Essaouira-Cimetière juif">{{lien web |url=http://dafina.net/gazette/article/le-cimeti%C3%A8re-juif-d%E2%80%99essaouira-la-m%C3%A9moire-d%E2%80%99une-communaut%C3%A9-disparue-par-omar-lakhdar|site=Dafina.net|titre=Le cimetière juif d’Essaouira, la mémoire d’une communauté disparue - Par Omar Lakhdar|consulté le={{1er}} juin 2015}}.</ref>.


=== Établissements culturels ===
=== Établissements culturels ===
La ville d'Essaouira compte plusieurs établissements culturels :
La ville d'Essaouira compte plusieurs établissements culturels :
* Le [[Musée Sidi Mohamed Ben Abdallah|musée Sidi Mohamed ben Abdallah]] est une ancienne maison seigneuriale datant du {{s|XIX}}. Il est choisi en [[1980]] pour mettre en avant le patrimoine historique de la province toute entière<ref name="Musée Sidi Mohamed Ben Abdallah">{{lien web |url=http://www.minculture.gov.ma/fr/index.php?option=com_content&view=article&id=93:musee-sidi-mohamed-ben-abdellah-a-essaouira&catid=44&Itemid=104|site=Minculture.gov.m|titre=Musée Sidi Mohamed Ben Abdallah|consulté le=1{{er}} juin 2015}}</ref>.
* Le [[musée Sidi-Mohammed-ben-Abdellah]] est une ancienne maison seigneuriale datant du {{s-|XIX}}. Il est choisi en [[1980]] pour mettre en avant le patrimoine historique de la province tout entière<ref name="Musée Sidi Mohamed Ben Abdallah">{{lien web |url=http://www.minculture.gov.ma/fr/index.php?option=com_content&view=article&id=93:musee-sidi-mohamed-ben-abdellah-a-essaouira&catid=44&Itemid=104|site=Minculture.gov.m|titre=Musée Sidi Mohamed Ben Abdallah|consulté le={{1er}} juin 2015|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>.
* Le centre culturel Dar Souiri, situé dans la médina, est un espace dédié à la culture vivante artistique, musicale et littéraire et possède également une bibliothèque<ref name="Centre culturel Dar Souiri">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/centre-culturel-dar-souiri-18261.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Centre culturel Dar Souiri|consulté le=1{{er}} juin 2015}}</ref>.
* Le centre culturel Dar Souiri, situé dans la médina, est un espace consacré à la culture vivante artistique, musicale et littéraire et possède également une bibliothèque<ref name="Centre culturel Dar Souiri">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/centre-culturel-dar-souiri-18261.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Centre culturel Dar Souiri|consulté le={{1er}} juin 2015}}.</ref>.
* L'[[Institut français du Maroc|Institut français]] d'Essaouira dispose d'une grande médiathèque de langue française. Riche de plus de {{nombre|6000|références}}, elle se situe dans la médina<ref name="Institut Français d'Essaouira">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/institut-francais-dessaouira-11882.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=INSTITUT FRANÇAIS D'ESSAOUIRA|consulté le=1{{er}} juin 2015}}</ref>.
* L'[[Institut français du Maroc|Institut français]] d'Essaouira dispose d'une grande médiathèque de langue française. Riche de plus de {{nombre|6000|références}}, elle se situe dans la médina<ref name="Institut Français d'Essaouira">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/institut-francais-dessaouira-11882.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Institut français d'Essaouira|consulté le={{1er}} juin 2015}}.</ref>.
* [[Bayt Dakira]], la Maison de la mémoire d'Essaouira, consacrée à la longue "coexistence sereine" des communautés juives et musulmanes d'Essaouira, située dans la médina, est inaugurée le 15 janvier 2020 par le roi [[Mohammed VI]], en présence de la directrice générale de l'Unesco [[Audrey Azoulay]] et de son père, [[André Azoulay]], conseiller du roi<ref>{{lien web|url=https://www.nouvelobs.com/societe/20200119.AFP2105/a-essaouira-le-travail-de-memoire-commune-des-juifs-et-des-musulmans.html|titre=A Essaouira, le travail de mémoire commune des juifs et des musulmans|site=L'Obs|date=19 janvier 2020}}.</ref>.


== Sport ==
== Sport ==
[[Fichier:Surfers at Essaouira, Morocco.JPG|thumb|[[Surfer]]s à Essaouira.]]
[[Fichier:Surfers at Essaouira, Morocco.JPG|vignette|Windsurfers à Essaouira.]]
Essaouira est est dotée d'un club de [[basket-ball]] réputé, l'Amal Sportive d'Essaouira. Ce club, fondé en [[1920]], se trouve en [[Championnat du Maroc de basket-ball|première division nationale]]<ref>{{Lien web|langue = Français|titre = Essaouira - Basketball|url = http://www.essaouira.nu/sport_basket.htm|site = http://www.essaouira.nu|consulté le = 12/08/2014}}</ref>. Pour ce qui est du [[football]], sport le plus populaire du [[Maroc|pays]], Essaouira ne possède pas de clubs en première et deuxième divisions. L'ASS Essaouira et le FC Mogador Essaouira sont les principaux clubs de la ville.
Essaouira est dotée d'un club de [[basket-ball]] réputé, l'[[Amal Essaouira|Al-Amal Sportive d'Essaouira]]. Ce club, fondé en [[1920]], se trouve en [[Championnat du Maroc de basket-ball|première division nationale]]<ref>{{Lien web|langue = Français|titre = Essaouira - Basketball|url = http://www.essaouira.nu/sport_basket.htm|site = essaouira.nu|consulté le = 12/08/2014}}.</ref>. Pour ce qui est du [[football]], sport le plus populaire du [[Maroc|pays]], Essaouira ne possède pas de clubs en première et deuxième divisions. L'ASS Essaouira et le FC Mogador Essaouira sont les principaux clubs de la ville.


La particularité climatique d'Essaouira est le vent, fort l'été, adapté à la pratique du [[windsurf]] et du [[kitesurf]]<ref>{{Lien web|langue = Français|titre = Statistiques du vent et climat Essaouira - Windfinder|url = http://fr.windfinder.com/windstatistics/essaouira|site = http://fr.windfinder.com/|date = 12/08/2014|consulté le = 12/08/2014}}</ref>, et sa position géographique au centre du triangle d'or du [[surf]] marocain est un point fort pour ces pratiques<ref>{{Lien web|langue = Anglais|titre = Essaouira Prévisions de Surf et Surf Report (Central Morocco, Morocco)|url = http://fr.surf-forecast.com/breaks/Essaouira|site = http://fr.surf-forecast.com/|date = 12/08/2014|consulté le = 12/08/2014}}</ref>.
La particularité climatique d'Essaouira est le vent, fort l'été, adapté à la pratique du [[windsurf]] et du [[kitesurf]]<ref>{{Lien web|langue = Français|titre = Statistiques du vent et climat Essaouira - Windfinder|url = http://fr.windfinder.com/windstatistics/essaouira|site = fr.windfinder.com|date = 12/08/2014|consulté le = 12/08/2014}}.</ref>, et sa position géographique au centre du triangle d'or du [[surf]] marocain est un point fort pour ces pratiques<ref>{{Lien web|langue = Anglais|titre = Essaouira Prévisions de Surf et Surf Report (Central Morocco, Morocco)|url = http://fr.surf-forecast.com/breaks/Essaouira|site = fr.surf-forecast.com|date = 12/08/2014|consulté le = 12/08/2014}}.</ref>.


== Éducation ==
== Éducation ==
La ville d'Essaouira comporte de nombreux établissements scolaires<ref name="Education-Essaouira">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/education.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Education - Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}</ref>. Parmi eux, les établissements privés sont très nombreux<ref name="Primaire-Essaouira">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/ecoles-primaires.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Primaire - Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}</ref>. On peut citer la seule école de langue française que connait la ville, du nom de ''Groupe scolaire Éric Tabarly''<ref name="Groupe Scolaire Osui Eric Tabarly">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/groupe-scolaire-osui-eric-tabarly-24692.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Groupe Scolaire Osui Eric Tabarly|consulté le=1 juin 2015}}</ref>. Essaouira compte également des lycées publics tels que les lycées ''Sidi Mohammed ben Abdellah'' et ''Mohammed V''<ref name="Collèges Et lycées Essaouira">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/colleges-et-lycees.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Collèges Et lycées Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}</ref>.
La ville d'Essaouira comporte de nombreux établissements scolaires<ref name="Education-Essaouira">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/education.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Education - Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>. Parmi eux, les établissements privés sont très nombreux<ref name="Primaire-Essaouira">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/ecoles-primaires.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Primaire - Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>. On peut citer la seule école de langue française que connait la ville, du nom de ''Groupe scolaire Éric Tabarly''<ref name="Groupe Scolaire Osui Eric Tabarly">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/groupe-scolaire-osui-eric-tabarly-24692.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Groupe Scolaire Osui Eric Tabarly|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>. Essaouira compte également des lycées publics tels que les lycées ''Sidi Mohammed ben Abdellah'', ''Mohammed V'' et le lycée privé Les Arganiers qui se situe à la rentrée de la ville<ref name="Collèges Et lycées Essaouira">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/colleges-et-lycees.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=Collèges Et lycées Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>.


La ville compte surtout un établissement d'enseignement supérieur technologique public, l'École Supérieure de Technologie d'Essaouira, qui fait partie du réseau des [[École supérieure de technologie|écoles supérieures de technologie]] et relève de l'[[Université Cadi Ayyad]]<ref name="École Supérieure de Technologie d'Essaouira">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/ecoles-superieures.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=École Supérieure de Technologie d'Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}</ref>. Elle a été créée en [[2005]]<ref name="Création ESTE">{{lien web |url=http://www.maghress.com/fr/aujourdhui/35236|site=Maghress.com|titre=Création à Essaouira d'une Ecole supérieure de technologie|consulté le=1 juin 2015}}</ref>.
La ville compte surtout un établissement d'enseignement supérieur technologique public, l'[[École supérieure de technologie d'Essaouira|École Supérieure de Technologie d'Essaouira]], qui fait partie du réseau des [[École supérieure de technologie|écoles supérieures de technologie]] et relève de l'[[Université Cadi Ayyad]]<ref name="École Supérieure de Technologie d'Essaouira">{{lien web |url=https://essaouira.madeinmedina.com/fr/ecoles-superieures.html|site=Essaouira.madeinmedina.com|titre=École Supérieure de Technologie d'Essaouira|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>. Elle a été créée en [[2005]]<ref name="Création ESTE">{{lien web |url=http://www.maghress.com/fr/aujourdhui/35236|site=Maghress.com|titre=Création à Essaouira d'une Ecole supérieure de technologie|consulté le=1 juin 2015}}.</ref>.


== Personnalités liées à Essaouira ==
== Personnalités liées à Essaouira ==
{{Catégorie détaillée|Naissance à Essaouira}}
{{Catégorie détaillée|Naissance à Essaouira}}
=== Personnalités littéraires, culturelles et artistiques ===
=== Personnalités littéraires, culturelles et artistiques ===
[[Fichier:Tayeb Saddiki.JPG|thumb|[[Tayeb Saddiki]], célèbre artiste ''souiri''.]]
[[Fichier:Tayeb Saddiki.JPG|vignette|[[Tayeb Saddiki]], écrivain et dramaturge ''souiri''.]]
* [[Edmond Amran El Maleh]] (1917-2010), écrivain marocain.
* [[Tayeb Saddiki]] ([[1919]]-), artiste, dramaturge et écrivain.
* [[Haïm Zafrani]] ([[1922]]-[[2004]]), historien franco-marocain.
*[[Haïm Zafrani]] ([[1922]]-[[2004]]), historien franco-marocain.
*[[:en:Albert Almoznino|Albert Almoznino]] (1923-2020), [[Ombromanie|ombromane]] israélien.
*[[Tayeb Saddiki]] ([[1939]]-[[2016]]), artiste, dramaturge et écrivain.
* [[Hamza Ben Driss Ottmani]] ([[1940]]-[[2012]]), économiste et écrivain.
* [[Hamza Ben Driss Ottmani]] ([[1940]]-[[2012]]), économiste et écrivain.
* [[David Bensoussan]] ([[1947]]-), écrivain et journaliste maroco-canadien.
* [[David Bensoussan]] ([[1947]]), écrivain et journaliste maroco-canadien.
* [[Abderhmane Kirouche]] dit ''Paco'' ([[1948]]-[[2012]]), musicien.
* [[Abderhmane Kirouche]] dit ''Paco'' ([[1948]]-[[2012]]), musicien.
*[[Mahmoud Guinia]] (1951-2015), musicien [[Gnaouas|gnaoui]].
* [[Abderrahim Souiri]] ([[1957]]-), chanteur.
* [[Abderrahim Souiri]] ([[1957]]), chanteur.
* [[Sadya Bairou]] ([[1963]]-[[2010]]), artiste-peintre.
* [[Sadya Bairou]] ([[1963]]-[[2010]]), artiste-peintre.


=== Personnalités sportives ===
=== Personnalités sportives ===
* [[Abdelkhalek Louzani]] ([[1945]]-), entraîneur.
* [[Abdelkhalek Louzani]] ([[1945]]), entraîneur.
* [[Soufiane Hamaini]] ([[1983]]-), kitesurfeur.
* [[Soufiane Hamaini]] ([[1983]]), kitesurfeur.
* [[Jaouad Darib]] (1997), joueur [[maroc]]ain naturalisé [[Pays-Bas|néerlandais]] de [[basket-ball]].


=== Personnalités politiques ===
=== Personnalités politiques ===
* [[Léon Vuillemain]] ([[1915]]-[[1974]]), militant français.
* [[Léon Vuillemain]] ([[1915]]-[[1974]]), militant français.
* [[Mohamed Ferhat]] ([[1921]]-[[2011]]), journaliste et militant.
* [[Mohamed Ferhat]] ([[1921]]-[[2011]]), journaliste et militant.
* [[Miloud Chaâbi]] ([[1929]]-), homme d'affaires et politicien.
* [[Miloud Chaâbi]] (1929-2016), homme d'affaires et politicien.
* [[Mohamed El Habib Fassi-Fihri]] ([[1932]]-[[2008]]), diplomate et ambassadeur.
* [[Mohamed El Habib Fassi-Fihri]] ([[1932]]-[[2008]]), diplomate et ambassadeur.
*[[:en:Jacques Amir|Jacques Amir]] (1933-2011), politicien israélien.
* [[André Azoulay]] ([[1941]]-), ancien journaliste, économiste et homme politique marocain.
* [[André Azoulay]] ([[1941]]), ancien journaliste, économiste et homme politique marocain
*[[:en:Meir Cohen (politician)|Meir Cohen]] (1947), politicien israélien.


== Jumelages et partenariats ==
== Jumelages et partenariats ==
{{voir aussi|Liste des villes jumelées du Maroc}}
{{article connexe|Liste des villes jumelées du Maroc}}


La ville d'Essaouira est [[Jumelage|jumelée]] avec plusieurs villes :
La ville d'Essaouira est [[Jumelage|jumelée]] avec plusieurs villes :
* {{Jumelage|La Rochelle|France|année=1999}}<ref>{{lien web|url=http://www.mativi.fr/les-films/la-rochelle-et-essaouira-villes-jumelles.html,9,19,0,0,1092,17|titre=Jumelage entre Essaouira-La Rochelle|site=mativi.fr}}</ref> ;
* {{Jumelage|La Rochelle|France|année=1999}}<ref>{{lien web|url=http://www.mativi.fr/les-films/la-rochelle-et-essaouira-villes-jumelles.html,9,19,0,0,1092,17|titre=Jumelage entre Essaouira-La Rochelle|site=mativi.fr}}.</ref> ;
* {{Jumelage|Etterbeek|Belgique|année=2003}}<ref>{{lien web|url=http://www.bladi.info/threads/belgique-essaouira-xveme-marche-medieval.102523/|titre=Jumelage entre Essaouira-Etterbeek|site=bladi.info}}</ref> ;
* {{Jumelage|Etterbeek|Belgique|année=2003}}<ref>{{lien web|url=http://www.bladi.info/threads/belgique-essaouira-xveme-marche-medieval.102523/|titre=Jumelage entre Essaouira-Etterbeek|site=bladi.info}}.</ref> ;
* {{Jumelage|Île de Gorée|Sénégal|année=2005}}<ref>{{lien web|url=http://www.aujourdhui.ma/une/immobilier/jumelage-entre-essaouira-et-l-ile-de-goree-86116|titre=Jumelage entre Essaouira et l'île de Gorée|site=aujourdhui.ma}}</ref> ;
* {{Jumelage|Île de Gorée|Sénégal|année=2005}}<ref>{{lien web|url=http://www.aujourdhui.ma/une/immobilier/jumelage-entre-essaouira-et-l-ile-de-goree-86116|titre=Jumelage entre Essaouira et l'île de Gorée|site=aujourdhui.ma}}.</ref> ;
* {{Jumelage|Changshu|Chine|année=2012}}<ref name>{{lien web|url=http://www.afriquinfos.com/articles/2012/3/2/afrique-boreale-197791.asp|titre=Jumelage entre Essaouira et Changshu|site=wassilla.ma}}</ref>.
* {{Jumelage|Saint-Malo|France|année=}}<ref>{{lien web|url=http://www.melca.info/letemps.html|titre=Le temps d'une ville Essaouira|site=melca.info}}.</ref>.


== Dans l'art et la culture ==
== Annexes ==

* [[Louis Bertignac]] chante en [[1993 en musique|1993]], dans son album ''[[Elle et Louis]]'', la chanson ''La fille d’Essaouira''.

== Notes et références ==
=== Notes ===
=== Notes ===
{{références|groupe = N}}
{{Références|groupe = N}}


=== Sources bibliographiques ===
=== Sources bibliographiques ===
{{références|colonnes = 3|groupe = L}}
{{Références|groupe = L}}


=== Références ===
=== Références ===
{{Références | colonnes = 2 }}
{{Références | références=


<ref name="www.climatedata.eu">{{lien web | url=http://www.climatedata.eu/climate.php?loc=moxx0021&lang=fr |titre=Climat Essaouira Maroc|site=climatedata.eu |consulté le=2 août 2014|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>.
=== Bibliographie ===
==== Francophone ====
* {{ouvrage|prénom=Georges|nom=Lapassade|lien auteur=Georges Lapassade|titre=Les chants de Mogador|sous-titre=Chroniques d'Essaouira|éditeur=Transhumance|année=2014|isbn=979-10-93533-01-8}}
* {{ouvrage|prénom=Michel|nom=Cossec|titre=Cité des alizés|éditeur=Edinter poésie|année=2014|isbn=978-2-35328-124-4}}
* {{ouvrage|titre=Dictionnaire insolite du Maroc|prénom=Latéfa|nom=Faïz|éditeur=Edition Cosmopole|année=2011|isbn=978-2-84630-064-3}}
* {{ouvrage|prénom=André|nom=Ménard|titre=Essaouira-Mogador|sous-titre=Histoire d'un destin singulier|éditeur=Atlantica|année=2011|isbn=978-2758804291}}
* {{ouvrage|prénom=Jean-Marie|nom=Thiébaud|lien auteur=Jean-Marie Thiébaud|titre=Consuls et vice-consuls de France à Mogador (Maroc)|éditeur=L'Harmattan|année=2010|présentation en ligne=http://www.harmattan.fr/auteurs/article_pop.asp?no=14638&no_artiste=5768}}
* {{ouvrage|prénom=Jean-Marie|nom=Thiébaud|titre=Les Inscriptions du cimetière [chrétien] de Mogador (Essaouira, Maroc)|sous-titre=Étude épigraphique et généalogique|éditeur=L'Harmattan|année=2010|présentation en ligne=http://www.editions-harmattan.fr/auteurs/article_pop.asp?no=14637&no_artiste=5768}}
* {{ouvrage|prénom=David|nom=Bensoussan|lien auteur=David Bensoussan|titre=Il était une fois le Maroc|sous-titre=Témoignages du passé judéo-marocain|éditeur=Éditions Du Lys|année=2010|isbn=978-1-4759-2608-8}}
* {{ouvrage|langue=fr|id=Mana2005|prénom1=Abdelkader |nom1=Mana|titre=Essaouira|sous-titre=Perle de l'Atlantique|lieu=Casablanca | éditeur = Eddif| isbn = 9981896446|année=2005|pages totales=215| lire en ligne = http://books.google.fr/books?id=J6LMMWaCVloC}} {{plume}}
* {{ouvrage|prénom=David|nom=Bensoussan|titre=Le fils de Mogador|éditeur=Éditions Du Lys|lieu=Montréal|année=2002|isbn=978-2922505214}}
* {{ouvrage|prénom=Hamza Ben Driss|nom=Ottmani|lien auteur=Hamza Ben Driss Ottmani|titre=Une cité sous les alizés, Mogador|sous-titre=Des origines à 1939|éditeur=Éditions La Porte|lieu=Rabat|année=1997|isbn=998-1-889-18-0}}
* {{ouvrage|prénom=Jean-François|nom=Robinet|id=Robinet2015|titre=Tableau d'Essaouira-Mogador|sous-titre=Écrits sur une ville marocaine et sa région -, Volume 1|éditeur=Éditions L'Harmattan|pages=326|année=2015|isbn=9782336366708}}
* {{ouvrage|prénom1=Samuel|nom1=Pickens|prénom2=Michel|nom2=Renaudeau|prénom3=Xavier|nom3=Richer|id=Le Sud marocain1993|titre=Le Sud marocain|sous-titre=|éditeur=Acr-edition.com|pages=264|année=1993|isbn=9782867700569}}
* {{ouvrage|prénom1=Jacques|nom1=Sibony|prénom2=Mohamed|nom2=Oqba|id=Sibony-Oqba2004|titre=Essaouira et sa marqueterie de Thuya|sous-titre=|éditeur=Marsam Editions|pages=78|année=2004|isbn=9782910728472}}
* {{ouvrage|prénom1=Marie-Rose|nom1=Rabaté|prénom2=André|nom2=Goldenberg|prénom3=Jean-Louis|nom3=Thau|id=Bijoux du Maroc1999|titre=Bijoux du Maroc du Haut Atlas à la Méditerranée, depuis le temps des juifs jusqu'à la fin du XXe siècle|sous-titre=|éditeur=Eddif|pages=221|année=1999|isbn=9782744900815}}
* {{ouvrage|prénom1=Jean-Paul|nom1=Labourdette|prénom2=Dominique|nom2=Auzias|id=Labourdette-Auzias|titre=Essaouira - Guide Numérique|sous-titre=|éditeur=Petit Futé|pages=|année=|isbn=9782746930773}}


}}
==== Autres ====
* {{ouvrage|langue=en|prénom1=Brigitte|nom1=Tast|prénom2=Hans-Juergen|nom2=Tast|titre=And the wind cries Jimi. Hendrix in Marokko|éditeur=Schellerten|année=2012|isbn=978-3-88842-040-5}}
* {{ouvrage|langue=en|id=Timothyor2009|prénom1=Haydn Joseph|nom1=Timothyor|titre=Dictionary of Dates, and Universal Reference, Relating to All Ages and Nations; Comprehending Every Remarkable Occurrence|sous-titre=|lieu=| éditeur =BiblioBazaar| isbn = 978-1-110-28960-8|année=2009|pages totales=734| lire en ligne =}} {{plume}}
* {{ouvrage|langue=en|id=Richardson2007|prénom1=James|nom1=Richardson|titre=Travels in Morocco (Complete)|sous-titre=|lieu=| éditeur = Echo Library| isbn = 978-1-4068-3889-3|année=2007|pages totales=208| lire en ligne =}} {{plume}}
* {{ouvrage|langue=de|prénom=Doris|nom=Byer|titre=Essaouira, endlich|éditeur=Literaturverlag Droschl|année=2004|isbn=978-3-85420-651-4}}
* {{ouvrage|langue=en|id=Houtsma1987|prénom1=Martijn Theodor|nom1=Houtsma|titre=E.J. Brill's First Encyclopaedia of Islam 1913-1936|sous-titre=|lieu=| éditeur =BRILL| isbn = 978-90-04-08265-6|année=1987|pages totales=605| lire en ligne = http://books.google.fr/books?id=iJQ3AAAAIAAJ&pg=PA550&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false}} {{plume}}
* {{ouvrage|langue=en|id=Dorothy1971|prénom1=Hales Gary|nom1=Dorothy|titre=Morocco|sous-titre=|lieu=| éditeur =Viking Press| isbn = |année=1971|pages totales=35| lire en ligne =}} {{plume}}
* {{ouvrage|langue=en|id=Paterson1844|prénom1=Alexandre|nom1=Paterson|titre=The Anglo merican|sous-titre=Volume 3|lieu=New York | éditeur = E.L. Garvin & Company| isbn = |année=1844|pages totales=601| lire en ligne = http://books.google.fr/books?id=vvDVAAAAMAAJ&pg=PA520&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false}} {{plume}}
* {{ouvrage|langue=en|id=J. Schroeter2009|prénom1=Daniel|nom1=J. Schroeter|titre=Merchants of Essaouira: Urban Society and Imperialism in Southwestern Morocco, 1844-1886|éditeur=Cambridge University Press|pages=348|année=2009|isbn=9780521105408}} {{plume}}


=== Sources ===
== Bibliographie ==
=== Études et recherche ===
* {{en}} [[Léon l'Africain]], ''The History and Description of Africa and of the Notable Things Therein Contained'', {{vol.}}II, éd. BiblioBazaar, LLC, 2009, {{nobr|484 pages}} {{ISBN|0559964005|9780559964008}} {{lire en ligne|lien=http://books.google.fr/books?id=VhBPU1BnUA4C|texte=extraits en ligne}}, cf. notes {{p.}}338-339
* {{Ouvrage|prénom1=Mustapha|nom1=Saha|titre=Haïm Zafrani Penseur de la diversité|éditeur=Hémisphères / Maisonneuve & Larose|année=2020|isbn=9782377010578}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jean-François|nom1=Robinet|titre=Tableau d'Essaouira-Mogador|sous-titre=Écrits sur une ville marocaine et sa région -, Volume 1|éditeur=Éditions L'Harmattan|année=2015|pages totales=326|pages=326|isbn=978-2-336-36670-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=4kwGBgAAQBAJ&printsec=frontcover|id=Robinet2015}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Latéfa|nom1=Faïz|titre=Dictionnaire insolite du Maroc|éditeur=Edition Cosmopole|lieu=Paris|année=2011|pages totales=159|isbn=978-2-84630-064-3}}
* {{Ouvrage|prénom1=André|nom1=Ménard|titre=Essaouira-Mogador|sous-titre=Histoire d'un destin singulier|éditeur=Atlantica|année=2011|pages totales=248|isbn=978-2-7588-0429-1}}
* {{Ouvrage|prénom1=David|nom1=Bensoussan|lien auteur1=David Bensoussan|titre=Il était une fois le Maroc|sous-titre=Témoignages du passé judéo-marocain|éditeur=Éditions Du Lys|année=2010|pages totales=620|isbn=978-1-4759-2608-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=3MRActGa2OgC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jean-Marie|nom1=Thiébaud|lien auteur1=Jean-Marie Thiébaud|titre=Consuls et vice-consuls de France à Mogador (Maroc)|éditeur=L'Harmattan|année=2010|isbn=|présentation en ligne=http://www.harmattan.fr/auteurs/article_pop.asp?no=14638&no_artiste=5768}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jean-Marie|nom1=Thiébaud|titre=Les Inscriptions du cimetière [chrétien] de Mogador (Essaouira, Maroc)|sous-titre=Étude épigraphique et généalogique|éditeur=L'Harmattan|année=2010|isbn=|présentation en ligne=http://www.editions-harmattan.fr/auteurs/article_pop.asp?no=14637&no_artiste=5768}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Daniel|nom1=J. Schroeter|titre=Merchants of Essaouira : Urban Society and Imperialism in Southwestern Morocco, 1844-1886|éditeur=Cambridge University Press|année=2009|pages=348|isbn=978-0-521-10540-8|id=J. Schroeter2009|plume=oui}}
* {{Chapitre|prénom1=Regina|nom1=Keil-Sagawe|titre chapitre=Mogador comme motif littéraire dans le roman contemporain|sous-titre chapitre=Petite flânerie littéraire à travers un paysage mémorial marocain|auteurs ouvrage=Mohamed Daoud (dir.)|titre ouvrage=Le roman moderne|sous-titre ouvrage=Écriture de l’autre et de l’ailleurs|lieu=Oran|éditeur=Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle|nature ouvrage=Actes du Colloque international organisé les 2-3 novembre 2002 à Oran|année=2006|passage=111-133|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Abdelkader|nom1=Mana|titre=Essaouira|sous-titre=Perle de l'Atlantique|éditeur=Eddif|lieu=Casablanca|année=2005|pages totales=215|isbn=9981-896-44-6|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=J6LMMWaCVloC|id=Mana2005}} {{plume}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jacques|nom1=Sibony|prénom2=Mohamed|nom2=Oqba|titre=Essaouira et sa marqueterie de Thuya|éditeur=Marsam Éditions|année=2004|pages totales=78|pages=78|isbn=978-2-910728-47-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=yTlvYPAPmy4C&printsec=frontcover|id=Sibony-Oqba2004}}
* {{Ouvrage|prénom1=Marie-Rose|nom1=Rabaté|prénom2=André|nom2=Goldenberg|prénom3=Jean-Louis|nom3=Thau|titre=Bijoux du Maroc du Haut Atlas à la Méditerranée, depuis le temps des juifs jusqu'à la fin du {{s-|XX}}|éditeur=Eddif|année=1999|pages totales=221|pages=221|isbn=978-2-7449-0081-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=nMXAYZPXAKoC&printsec=frontcover|id=Bijoux du Maroc1999}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Hamza Ben Driss|nom1=Ottmani|lien auteur1=Hamza Ben Driss Ottmani|titre=Une Cité sous les alizés, Mogador|sous-titre=Des origines à 1939|éditeur=Éditions La Porte|lieu=Rabat|année=1997|pages totales=356|isbn=9981-889-18-0}}


=== Articles connexes ===
=== Romans, essais et fictions ===

{{Autres projets
* {{Ouvrage|prénom1=Georges|nom1=Lapassade|lien auteur1=Georges Lapassade|titre=Les Chants de Mogador|sous-titre=Chroniques d'Essaouira|éditeur=Transhumance|année=2014|isbn=979-10-93533-01-8}}
|commons=Category:Essaouira
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Cossec|titre=Cité des alizés|sous-titre=poèmes|éditeur=Edinter poésie|lieu=Soisy-sur-Seine|année=2014|pages totales=57|isbn=978-2-35328-124-4}}
}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Brigitte|nom1=Tast|prénom2=Hans-Juergen|nom2=Tast|titre=And the wind cries Jimi. Hendrix in Marokko|éditeur=Schellerten|année=2012|isbn=978-3-88842-040-5}}
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Doris|nom1=Byer|titre=Essaouira, endlich|éditeur=Literaturverlag Droschl|année=2004|pages totales=311|isbn=978-3-85420-651-4}}
* {{Ouvrage|prénom1=David|nom1=Bensoussan|titre=Le Fils de Mogador|éditeur=Éditions Du Lys|lieu=Montréal|année=2002|pages totales=400|isbn=978-2-922505-21-4}}

=== Ouvrages généralistes ===

*{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Haydn Joseph|nom1=Timothyor|titre=Dictionary of Dates, and Universal Reference, Relating to All Ages and Nations; Comprehending Every Remarkable Occurrence|éditeur=BiblioBazaar|année=2009|pages totales=734|isbn=978-1-110-28960-8|id=Timothyor2009}} {{plume}}
*{{Ouvrage|prénom1=Samuel|nom1=Pickens|prénom2=Michel|nom2=Renaudeau|prénom3=Xavier|nom3=Richer|titre=Le Sud marocain|éditeur=Acr-edition.com|année=1993|pages=264|isbn=978-2-86770-056-9|id=Le Sud marocain1993}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Martijn Theodor|nom1=Houtsma|titre=E.J. Brill's First Encyclopaedia of Islam 1913-1936|éditeur=BRILL|année=1987|pages totales=605|isbn=978-90-04-08265-6|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=iJQ3AAAAIAAJ&pg=PA550|id=Houtsma1987}} {{plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Hales Gary|nom1=Dorothy|titre=Morocco|éditeur=Viking Press|année=1971|pages totales=35|isbn=|id=Dorothy1971}} {{plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Alexandre|nom1=Paterson|titre=The Anglo American|sous-titre=Volume 3|éditeur=E.L. Garvin & Company|lieu=New York|année=1844|pages totales=601|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=vvDVAAAAMAAJ&pg=PA520|id=Paterson1844}} {{plume}}

=== Tourisme ===
* {{Ouvrage|prénom1=Jean-Paul|nom1=Labourdette|prénom2=Dominique|nom2=Auzias|titre=Essaouira|sous-titre=Guide Numérique|éditeur=Petit Futé|année=2010|pages totales=92|isbn=978-2-7469-3077-3|id=Labourdette-Auzias}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=James|nom1=Richardson|titre=Travels in Morocco (Complete)|éditeur=Echo Library|année=2007|pages totales=208|isbn=978-1-4068-3889-3|id=Richardson2007}} {{plume}}

=== Sources antiques ===
* {{en}} [[Léon l'Africain]], ''The History and Description of Africa and of the Notable Things Therein Contained'', {{vol.}}II, éd. BiblioBazaar, LLC, 2009, {{nobr|484 pages}} {{ISBN|0559964005|9780559964008}} {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=VhBPU1BnUA4C|texte=extraits en ligne}}, cf. notes {{p.}}338-339

== Voir aussi ==

* [[Gnaouas]]
* [[Moga Festival]]
* [[Festival Gnaoua et Musiques du monde]]

=== Liens internes ===
* [[Médina d'Essaouira]]
* [[Bombardement de Mogador]]
* [[Aéroport d'Essaouira-Mogador]]
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* [[Tourisme au Maroc]]


=== Liens externes ===
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* [http://www.unesco.org/most/csipask.htm UNESCO : sauver les remparts d'Essaouira]
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* [http://www.auessaouira.ma Site web de l'Agence Urbaine d'Essaouira]
* [http://www.auessaouira.ma Site web de l'Agence urbaine d'Essaouira]
* [https://www.visitmorocco.com/fr/voyage/essaouira-mogador Office national marocain du tourisme | Essaouira - Mogador]
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Dernière version du 17 juin 2024 à 21:15

Essaouira
Blason de Essaouira
Héraldique
Essaouira
Médina fortifiée d'Essaouira au bord de l'Atlantique.
Administration
Pays Drapeau du Maroc Maroc
Région Marrakech-Safi
Province Essaouira
Commune Essaouira
Maire
Mandat
Tarik Ottmani (RNI)[1]
(2021-)
Code postal 44000
Démographie
Gentilé Souiri (fém. Souirie)
Population 77 966 hab. (2014)
Densité 866 hab./km2
Géographie
Coordonnées 31° 30′ 47″ nord, 9° 46′ 11″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 50 m
Superficie 90 km2
Fuseau horaire UTC+0
Divers
Site(s) touristique(s) Port d'Essaouira
Médina d'Essaouira
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Maroc
Voir sur la carte topographique du Maroc
Essaouira
Géolocalisation sur la carte : Maroc
Voir sur la carte administrative du Maroc
Essaouira
Liens
Site web Site officiel

Essaouira (anciennement appelée Mogador par les Portugais, en arabe : الصويرة aṣ-Ṣawîrah, en tachelhit : ⵜⴰⵚⵚⵓⵕⵜ Taṣṣuṛt) est une ville portuaire du Souss et une commune du Maroc, chef-lieu de la province d'Essaouira, dans la région de Marrakech-Safi. Elle est située au bord de l'océan Atlantique et compte 77 966 habitants en 2014.

Bien que la région d'Essaouira soit habitée dès l'Antiquité de manière discontinue par les Phéniciens, par les Gétules à l’époque de Juba II puis par les Romains, ce n'est qu'à partir du XVIe siècle que le site est véritablement occupé par les Portugais, qui édifient en 1506 une forteresse, le Castelo Real, et des remparts rapidement abandonnés devant la résistance acharnée de la population locale.

La fondation de la ville d'Essaouira proprement dite sera le fait du sultan Mohammed ben Abdallah, qui lance sa construction à partir de 1760 et fait une expérience originale en confiant celle-ci à plusieurs architectes de renom, notamment Théodore Cornut, qui trace le plan de la ville, et avec pour mission d'édifier une cité adaptée aux besoins des marchands étrangers. Une fois bâtie, elle ne cesse de croître et connaît un âge d'or et un développement exceptionnel, devenant le plus important port commercial du pays mais aussi sa capitale diplomatique entre la fin du XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe siècle. Elle devient également une ville multiculturelle et artistique.

La situation de la ville se dégrade considérablement entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle à la suite du bombardement qu'elle subit en 1844 puis avec l'installation du protectorat français en 1912. Elle perd de son importance et n'est plus le port international et la capitale diplomatique du pays. Après l'indépendance, le départ de la communauté juive cause également des dommages économiques très importants à la ville.

Toutefois, depuis la fin du XXe siècle, Essaouira connaît une renaissance spectaculaire due essentiellement au tourisme, mais aussi à sa vocation culturelle. La médina d'Essaouira est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2001.

Essaouira connaît plusieurs appellations mais la plupart restent incertaines et leurs étymologies spéculatives. Il est possible que le comptoir phénicien des îles Purpuraires soit l'« Arambys » citée vers le Ve siècle av. J.-C. par l'explorateur Hannon, tirant son nom d'une racine phénicienne Har Anbin, qui signifie « mont de raisins »[2], mais certains auteurs pensent qu'il pourrait s'agir plutôt de « Cerné » (ou Kerne), île dont la découverte clôture le premier voyage de l’explorateur, hypothèse toutefois largement contestée tant sont nombreux les sites candidats[3].

Au IIe siècle, l'historien antique Ptolémée mentionne l'existence d'une localité sur la côte atlantique de la Maurétanie Tingitane appelée « Tamusiga » par les Romains et située entre le « promontoire d'Hercule » et celui d'« Ursinum », sans qu'on en connaisse la localisation précise mais que certains commentateurs rapportent au site d'Essaouira, tandis que des recherches plus récentes penchent plutôt pour un site plus méridional appelé « Suriga » par l'historien romain[4].

Au XIe siècle, l'historien et géographe d'al-Andalus Abou Obeid el-Bekri fait état d'une certaine « Amogdoul ». Ce nom a peut-être une origine sémitique, issu du punique « Migdol » ou « Mogdoul » (MGDL) qui signifie « lieu fortifié » ou « tour de surveillance », à l'instar de sites antiques de la côte syro-libanaise[5].

Au début du XVIe siècle, avec l'arrivée des Portugais qui y construisent un « mauvais château »[6], le site d'Essaouira connaît un nouveau souffle. Le diplomate et chroniqueur Louis de Chénier note, à la fin du XVIIIe siècle, que la ville est appelée « indifféremment Suera ou Mogodor », nom formé d'après un Sidi Mogdoul[7], saint régional dont le tombeau est alors encore visible au sud de la ville[6]. C'est sur le nom de ce dernier que les Portugais auraient formé le nom de « Mogadouro ». Lors du protectorat français du Maroc, Mogador devient la dénomination officielle de la ville entre 1912 et 1956[8].

À l'indépendance, en 1957, le nom d'Essaouira est définitivement adopté. Deux interprétations sur l'étymologie de ce mot arabe se confrontent. La première suit la toponymie berbère Tassurt[9] ou Tassort[10], fondée sur la notion de « muraille », qui se traduit en arabe par Sour[11] dont le dérivé Souira peut désigner des murailles ou une enceinte mais sert régulièrement à désigner des ruines dans la région : le nom serait apparu après l'abandon du site par les portugais en 1510[10]. Selon la deuxième, le nom Essaouira serait dérivé de Tasaouira et ses variantes (Atassouira, At'souira, Sawira, Saouira) qui signifie tableau, image, la dessinée rappelant la disposition de la ville : la bien dessinée, la bien tracée, la bien conçue[8].

Essaouira est communément surnommée la « cité du vent »[12], la « cité des alizés » ou encore la « Saint-Malo marocaine »[13].

Al-Bakri a également mentionné Amogdoul (Essaouira) qu'il était situé à Souss et qu'il y avait là un port[14].

Géographie

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Vue satellite d'Essaouira.

Située sur le littoral atlantique, la ville d'Essaouira se trouve à 173 km au nord d'Agadir[15], à 174 km à l'ouest de Marrakech[16] et à 406 km au sud-ouest de Casablanca[17]. Elle est le chef-lieu éponyme de la province d'Essaouira, au sein de la région de Marrakech-Safi. La ville est délimitée au sud et à l'est par la commune de Sidi Kaouki, au nord par la commune de Lagdadra, à l'est par la commune de Aït Saïd et à l'ouest par l'océan Atlantique[18]. Essaouira est reliée directement par la N8 et la P 2201[19].

Relief, géologie ou hydrographie

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Essaouira se trouve dans une baie de 5 km grâce à une incurvation au sud, tandis que le littoral nord est rectiligne, formant un cap. Son synclinal, qui fait partie du bassin d'Essaouira, est positionné sur une zone de faible altitude. Son relief se compose d'une série de plateaux étagés où il faut s'enfoncer à 25 km pour pouvoir atteindre les 300 m. Ces plateaux sont orientés parallèlement au littoral suivant une direction méridienne. Le plateau d'Essaouira est limité au nord par le plateau d'Akermoud et au sud par le plateau des Ida Ou Groud. Plusieurs collines couvertes d'arganiers se trouvent à proximité de la ville[20].

Les îles Purpuraires, au large d'Essaouira.

À l'est de la ville, un massif dunaire s'est accumulé entre la ville et le talus ouljien, avec une très faible altitude, de 25 à 45 m. Le Moghrébien est la formation plio-pléistocène la plus développée, qui se compose de cinq systèmes dunaires. Elles mettent en jeu le facteur éolien et sont issues de la dynamique marine. Les systèmes maarifien, ouljien et pléistocène supérieur sont édifiés lors de phases climatiques tandis que les systèmes historique et actuel semblent consécutifs à l'anthropisation[20].

Pour l'alimentation en eau de la ville, les principales sources souterraines viennent des nappes du Villafranchien et du Turonien qui se trouvent dans le bassin d'Essaouira. La nappe du Turonien est difficilement exploitable en raison d'un coût élevé. Les eaux du Ksob sont également utilisées pour l'alimentation de la population et des terres agricoles des alentours. Le Ksob est un fleuve qui se situe à seulement quelques kilomètres au sud, un barrage y est construit[21]. Lorsque de fortes pluies touchent les environs, ce fleuve provoque souvent des crues et des inondations dans la ville, pouvant occasionner beaucoup de dégâts[22], bien que des initiatives soient prises pour la construction de digues[23]. Les îles Purpuraires, qui forment un archipel, se situent à seulement quelques centaines de mètres du rivage de la ville et sont la principale protection de la baie contre les puissantes vagues de l'océan Atlantique[24].

Faune et flore

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Arganiers aux environs d'Essaouira.

Essaouira et ses alentours disposent d'une faune et d'une flore exceptionnelles, notamment présentes dans l'îlot de Mogador, et de paysages uniques[25].

Classé réserve biologique depuis 1980, l'îlot de Mogador est un site naturel et ornithologique très prisé. Il compte plusieurs espèces d'oiseaux tels que mouettes, goélands, grands cormorans, martinets pâles et grands corbeaux, mais il est surtout un lieu d'accueil pour les très rares 700 couples de faucons d'Éléonore qui viennent s'y reproduire entre avril et octobre avant de repartir pour la lointaine Madagascar. S'ajoutent à ces oiseaux quelques reptiles et lapins[26],[25].

Contrairement à sa faune, la richesse floristique de l'îlot de Mogador reste pauvre ; en juin 2010, elle ne compte que 18 espèces recensées, relevant de 10 familles de plantes vasculaires à fleurs. Toutefois, elle compte 4 espèces floristiques à valeur patrimoniale[27].

L'arganier (argan) est la principale richesse floristique endémique à la région d'Essaouira. Il occupe une place très importante dans la région puisqu'il a un rôle à la fois environnemental et socio-économique. Pourvoyeur de bienfaits écologiques, cosmétiques et physiologiques, l'arbre permet de produire l'huile d'argan, réputée dans le monde entier. L'arganier permet de faire vivre près de 3 millions d'habitants dans le pays[28].

Le climat à Essaouira est très influencé par l'océan Atlantique nord et ses eaux froides à cette latitude.

Le climat est codé « BSk » voire « BSn » dans la classification de Köppen (la lettre « n » soulignant la présence de brouillards côtiers fréquents). Il s'agit d'un climat semi-aride doux.

Les conditions à Essaouira sont très comparables à celles que l'on trouve le long des côtes californiennes notamment à San Francisco avec un retard saisonnier très important (les mois les plus chauds sont septembre et octobre) en raison de l'influence de l'océan.

Sur une petite péninsule, la ville profite d'un climat doux tout au long de l'année et se trouve dans l'axe du courant des Canaries et des alizés[29].

Les hivers sont doux et légèrement pluvieux et les étés sont tout juste chauds, secs et sans chaleur excessive. Durant cette saison il arrive cependant de manière très exceptionnelle que les températures soient caniculaires lorsque les vents d'est venus du désert du Sahara soufflent fort et transportent du sable jusque sur la côte et même dans l'océan. Dans ces conditions, les températures deviennent alors torrides et peuvent même dépasser les 40 °C sous abri ce qui est rarissime.

Une fois l'épisode terminé les températures reviennent généralement à la normale, autour de 21 à 22 °C en journée de juillet à octobre.

La pluviométrie annuelle moyenne approche les 341 mm et l'ensoleillement annuel moyen est de 2 979 h. La saison plus pluvieuse s'étale d'octobre à avril et la saison sèche de mai à septembre. Les jours de pluie couvrent en moyenne 40 à 50 jours par an[30].

Normales saisonnières à Essaouira (période 1961 - 1990)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 11,2 11,9 12,8 13,4 14,9 16,5 17,2 17,4 17,4 16,4 14,4 11,8 14,6
Température moyenne (°C) 14,6 15,1 15,8 16 17,2 18,6 19,2 19,5 19,8 19 17,3 15,2 17,3
Température maximale moyenne (°C) 18,1 18,2 18,7 18,7 19,5 20,6 21,3 21,6 22,1 21,7 20,3 18,7 20
Ensoleillement (h) 208,5 204,9 247,2 264 289,5 290,9 301,6 291,4 251,8 234,1 197 197,6 2 978,5
Précipitations (mm) 51,5 37,4 39,5 34,9 8,5 1,6 0,1 1 3,1 25,3 72,7 65 340,6
Source : Deutscher Wetterdienst[31]


Assiette phénicienne, VIIe siècle av. J.-C., retrouvée sur l'île de Mogador. Musée Sidi-Mohammed-ben-Abdellah.

D'après la tradition rapportée par Hérodote, après la fondation de Carthage en 814 av. J.-C., des marchands puniques se sont dirigés vers l'ouest, ont franchi les colonnes d'Hercule et longé la côte atlantique méridionale pour y installer des échelles, des comptoirs. Ils y nouent des contacts commerciaux avec les populations indigènes[32].

Plusieurs chercheurs[33] identifient l'île de Cerné, décrite dans le Périple du navigateur et explorateur carthaginois Hannon, probablement au VIe siècle av. J.-C., à l'îlot au large d'Essaouira[N 1]. Certains évoquent la fondation d'une colonie (ou le peuplement d'une colonie préexistante) par le navigateur carthaginois dès cette époque[33] : protégée des alizés et riche en eau potable, elle aurait pu servir de poste avancé sur la route du cap Vert et de l'équateur.

L'archéologie atteste, en tout état de cause, d'une présence phénicienne remontant au milieu du VIIe siècle av. J.-C. sur l'îlot de Mogador, constituant la position phénicienne la plus méridionale actuellement découverte[33]. C'est sur cet îlot distant d'un kilomètre de la ville actuelle qu'une campagne de fouilles sur la partie met au jour différentes strates d'occupation, phénicienne, berbère puis romaine. La strate phénicienne, qui est composée d'un petit établissement d'un hectare, livre, parmi de nombreux fragments de vases et de tessons phénico-chypriotes et grecs[34], un vase portant des graffitis qui constituent la plus ancienne inscription phénicienne trouvée au Maroc[33] ; les fouilles révèlent un habitat sommaire qui pousse les chercheurs à envisager une occupation saisonnière et précaire du site dans ce « comptoir extrême »[35], ni base permanente, ni simple escale[34].

Le site semble être abandonné à la fin du VIe siècle av. J.-C., puis à nouveau sporadiquement fréquenté au cours des IVe et IIIe siècles av. J.-C. avant de retrouver une occupation régulière à partir du règne du roi de Maurétanie Juba II, dans les dernières décennies du Ier siècle av. J.-C.[34].

Pièces de monnaie de l'Empire romain, datant du IIIe siècle, retrouvées sur l'île de Mogador. Musée Sidi-Mohammed-ben-Abdellah.

Depuis le IIIe siècle av. J.-C., les Berbères sont organisés en monarchie puis, en 146 av. J.-C., la région passe sous influence romaine à la suite de la troisième guerre punique. Rome fait de ce royaume un État client dont le souverain le plus illustre est Juba II. Ce dernier favorise l'installation de son équipage et le développement de l'industrie des salaisons et de la pourpre. C'est cette seconde activité (une production de teinture à partir d'une variété de murex, Bolinus brandaris) qui explique la renommée des îles Purpuraires au large d'Essaouira durant certaines périodes de la Rome antique. Cette couleur est synonyme d'un rang social élevé. Déclinée en plusieurs variantes, c'est en fait la seule couleur teinte et elle symbolise le pouvoir, tandis que le blanc a une symbolique religieuse[36].

En 42 ap. J.-C., Rome annexe le royaume berbère de Maurétanie pour le transformer en province romaine de Maurétanie tingitane. Le comptoir des îles Purpuraires semble à nouveau abandonné vers cette époque avant de retrouver une activité significative vers le début du IVe siècle[34]. Les fouilles de l'îlot révèlent une villa romaine et une nécropole datant du Bas-Empire, un semissis attestant d'une présence romaine vraisemblablement jusqu'à la fin du Ve siècle[34].

XVIe – XVIIe siècles : Essaouira avant sa fondation

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Au XIe siècle, l'historien et géographe d'al-Andalus Abou Obeid el-Bekri mentionne Amogdul comme étant un mouillage sûr et qui sert de port pour tout le Souss. À cette date, il n'y a aucune ville à cet endroit, en dehors d'un port situé dans les îles en face de la baie d'Essaouira[L 1].

Le Portugal, qui contrôle plusieurs villes le long de la côte atlantique, a rapidement des vues sur Mogador. Le sultanat wattasside, très affaibli, ne peut rejeter à la mer les puissances étrangères qui s'installent massivement sur son territoire. À partir de , le roi du Portugal Manuel Ier charge Duarte Pacheco Pereira d'édifier un « Castelo Real » (château royal) et un port commercial[L 1], une tâche qu'exécute Diogo de Azambuja qui avait déjà orchestré la construction du fort de Saint-Georges-de-la-Mine[37]. Le but est tant économique que stratégique, puisqu'à cette époque, des navires de cent tonneaux fréquentent le port et l'île de Mogador. Pacheco signale dans sa lettre au souverain portugais l'hostilité des indigènes arabo-berbères qui tentent d'interrompre les travaux. Les remparts de Mogador sont ornés de canons, mais sa trop grande exposition la rend vulnérable. Devant la résistance acharnée de l'organisation maraboutique des Regraga et les affrontements incessants, les Portugais évacuent Mogador le . Les pierres du Castelo Real serviront plus tard à la construction de la sqala du Port. Bien que très courte, la présence portugaise est toujours visible, notamment grâce aux remparts[L 2].

Par la suite, les Saadiens établissent de nombreuses sucreries, tant dans les alentours d'Essaouira que dans le reste du Maroc[L 2]. Une importante sucrerie se trouve près d'Essaouira et fonctionne de 1578 à 1603, au bord du Ksob. Le sultan Ahmed al-Mansour expédie le sucre roux en Italie en échange de marbre de Toscane pour la construction du palais El Badi[L 3]. Ce sont des esclaves noirs venus du Soudan qui travaillent dans les sucreries[L 2]. Dès le début du XVIIe siècle, avec la mort d'Ahmed al-Mansour, s'amorce une guerre civile entre les différents fils du sultan pour le trône. La Castille a des vues sur Mogador et espère s'en emparer pour sécuriser la route des Indes et éviter que des corsaires ne s'y installent. Les Anglais, de leur côté, veulent s'emparer de Mogador pour en faire une base contre la Castille. Vers la même époque, les sultans Zaidan el-Nasir et Abd al-Malik II projettent de fortifier le Castelo Real pour éviter que les étrangers ne s'en emparent[L 4].

Le Castelo Real, dessin d'Adriaen Matham, en 1641.

En 1629, l'amiral français Isaac de Razilly, dirigeant une flotte composée de sept vaisseaux : La Licorne, Le Saint-Louis, Le Griffon, La Catherine, Le Hambourg, La Sainte-Anne et Le Saint-Jean, bombarde la ville de Salé et détruit trois navires. Razilly envoie ensuite Le Griffon, sous les ordres du capitaine Treillebois, qui commande 100 hommes, encouragé par le cardinal de Richelieu, pour débarquer à Mogador et l'occuper. L'amiral français a déjà des vues sur Mogador et propose une expédition sur cette zone dès 1626, après une mission de reconnaissance en 1619[L 5]. En 1628, Isaac écrit à Richelieu pour lui signaler la baie de Mogador[L 6]. L’expédition française est abandonnée lorsque les Français s'aperçoivent que le Castelo Real est défendu par les Saadiens[L 4]. Le navire français rejoint plus tard la flotte à Salé et un traité est signé en 1631 avec Abd al-Malik II[L 5]. Les Français voulaient y organiser un comptoir et des pêcheries[L 4].

Toutefois, l'île et le rivage d'Essaouira restent à peu près déserts malgré les tentatives d'invasions étrangères, bien qu'en 1641, l'artiste Adriaen Matham, à bord d'un navire néerlandais, signale l'existence d'une kasbah abritée derrière les rochers où vivent les corsaires des Beni Antar[L 6]. Mogador reste surtout un mouillage fréquenté par des navires seulement. Sous le règne du sultan alaouite Moulay Ismaïl, Mogador devient un port de refuge et une base de repli pour les corsaires qui y viennent pour réparer leurs navires[L 4].

Fondation de la ville nouvelle

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Theodore Cornut, Essaouira, 1767.

En 1751, Mohammed ben Abdallah, alors khalifa de la Vice-royauté de Marrakech, propose à une compagnie danoise de s'installer dans l'îlot de Mogador dans le but de développer les relations commerciales avec l'Europe. Il devient en 1757 sultan du Maroc, après la mort de son père Abdallah ben Ismaïl. Choisissant Marrakech comme capitale[L 4], il décide de fonder Essaouira afin de disposer d'un port accessible toute l'année et bien défendu, contrairement aux ports du Nord qui, à cause de leur ensablement, sont inabordables en dehors de la saison des pluies. De plus, la distance entre Safi et Agadir est trop grande, laissant un grand vide et une côte non protégée face aux puissances étrangères, comme le démontre l'établissement portugais en 1506. C'est pour parer à cette éventualité que le sultan décide d'installer des fortifications dans la baie de Mogador et que, grâce à un environnement favorable, des batteries de canons à feux croisés sont installées[L 7].

Entrée du port d'Essaouira, édifiée en 1770 par Ahmed El Inglizi, comme décrit dans la sculpture ornant la façade de la porte de la marine[N 2] (photo de droite).

Les premiers travaux pour la construction de la ville commencent en 1760. En 1764, le sultan Mohammed ben Abdellah fait appel à Théodore Cornut[L 4], un architecte français à la solde des Britanniques de Gibraltar. Le sultan le reçoit avec tous les honneurs dus à un grand artiste et lui confie la réalisation de la nouvelle ville « au milieu du sable et du vent, là où il n'y avait rien ». Cornut l'Avignonnais, disciple de Vauban et qui a été employé par Louis XV à la construction des fortifications du Roussillon, travaille pendant plusieurs années à édifier la kasbah et ses remparts, dont le plan original, établi en 1767, est conservé à la Bibliothèque nationale de France, à Paris. Cornut est congédié pour la construction des fortifications par le sultan à la suite de ses échecs[L 8],[L 9]. Le souverain marocain construit un chantier naval et, en 1768, 12 navires différents armés de 241 canons en tout sont présents au port[L 7]. Après un premier plan établi par le renégat anglais Ahmed El Inglizi, en 1767, concernant le port et les fortifications de la sqala[L 8], l'entrée du port et Bab el-Marsa sont édifiés par le même renégat entre 1769 et 1770[L 10]. La ville continue de s'agrandir avec le temps et plusieurs bastions et fortifications sont édifiés par plusieurs architectes, dont un Génois pour la sqala de la kasbah[L 9] ainsi que plusieurs architectes marocains en ce qui concerne les remparts, les équipements civils de la médina et la Kasbah. Le sultan joue sur la distance entre les îles et la terre ferme de la baie pour pouvoir protéger chaque entrée de la baie, que ce soit celle du nord grâce à Borj el-Assa et Borj el-Baroude, ou celle du sud à l'aide de Borj Moulay Ben Nasser et de Borj el-Barmil, grâce à des batteries faisant feux croisés[L 7].

L'architecture militaire d'Essaouira suit plusieurs modèles : les remparts terrestres de la cité sont de style chérifien, semblables aux fortifications de Marrakech, les défenses maritimes sont de type européen, de style Vauban ou manuélien[L 8].

Âge d'or et développement

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Pour encourager le développement d'Essaouira et pour concentrer le commerce du sud vers cette ville, le port d'Agadir est fermé en 1767[L 11]. Le souverain Mohammed ben Abdellah ordonne à tous les Européens établis sur les autres villes de venir s'installer à Essaouira, et fait de la ville une capitale diplomatique[38]. Il lève ensuite, en 1773, une armée en provenance de Marrakech pour mater la rébellion d'Agadir, hostile au sultan. Les fortifications de la ville sont détruites et le sultan oblige la population, qui compte plusieurs marchands juifs et chrétiens, à rejoindre Essaouira. Le quartier de derb ahl Agadir voit ainsi le jour. Mohammed ben Abdellah fait ensuite venir des marqueteurs et tanneurs de Marrakech, ainsi que des potiers de Safi[L 11]. Le sultan crée ensuite un tribunal de commerce puis, en 1775, un atelier pour la frappe des monnaies chérifiennes dans la kasbah d'Essaouira[L 12].

La ville est touchée en 1799 par une violente épidémie de peste, causant la mort d'environ 4 500 personnes, faisant partir les chrétiens de la ville[L 13], en majorité protestants. Alors qu'en 1779, Essaouira est limitée à la kasbah où vivent l'administration royale et les consuls des pays européens, à la fin du siècle, la ville s'étend en dehors des remparts de la kasbah, dépassant la géométrie de la conception de la ville[L 14]. Plusieurs tentes et casemates donnent ainsi un visage militaire à la ville. Le sultan renforce rapidement la garnison par l'envoi de nouvelles troupes : canonniers venant de Fès, renégats assurant l'artillerie, anciens corsaires des Beni Antar assurant la marine, mais aussi des combattants de la tribu arabe des Chebânat et des soldats de la garde noire des Abid al-Bukhari. En 1785, 2 500 soldats font d'Essaouira une « ville caserne »[L 11],[L 15].

Bombardement de Mogador, , Serkis Diranian.

En 1807, Moulay Slimane ordonne la création d'un mellah car la kasbah d'Essaouira est surpeuplée. La plupart des Juifs sont donc déplacés dans le mellah. Marchands ou artisans, celliers, bijoutiers, courtiers, colporteurs, le nombre de Juifs dépasse celui des musulmans jusqu'au début du XIXe siècle[L 11]. Deux années plus tard, James Grey Jackson déclare que la ville s'étend jusqu'à bab Doukkala et bab Marrakech[L 14].

Assaut sur la mosquée de l'îlot de Mogador, .

Lors de la guerre franco-marocaine, le , la France bombarde la cité. Des confédérations tribales voisines, les Chiadma et les Haha, en profitent pour piller la ville pendant 40 jours. À ce moment, selon l'administrateur colonial et historien Pierre de Cenival, les habitants ont déjà été évacués, une version différente est donnée par l'écrivain David Bensoussan pour qui le pillage occasionne de nombreux viols et enlèvements, en particulier parmi les juifs[L 16],[L 17]. Après le bombardement de Tanger et à la veille de la bataille d'Isly, un assaut est effectué sous les ordres du prince de Joinville sur l'îlot de Mogador et la ville, située à seulement 1,5 km. Plusieurs centaines d'hommes débarquent tout d'abord sur l'île où se trouvent des forts, une prison et une mosquée[L 18],[L 19]. Toutes les batteries de l'île sont neutralisées et plus de 400 Marocains sous les ordres du Caïd El Haj Larbi Torres sont capturés[L 20], après une farouche résistance, causant 14 tués et 64 blessés parmi les assaillants français[L 19]. La ville de Mogador est bombardée quant à elle pendant 26 heures, détruisant un nombre important d'habitations, avant un assaut terrestre sur le port de la ville, le , par environ 600 Français. Les batteries de la ville en grande partie détruites, les Français en profitent et capturent le port, détruisant les dernières batteries de la ville et coulant plusieurs navires[L 16],[L 19]. Le prince de Joinville décrit l'opération au ministère de la marine le  :

« Le 15, nous avons attaqué Mogador. Après avoir détruit la ville et ses batteries, nous avons pris possession de l'île et du port. Soixante-dix-huit hommes, dont sept officiers, ont été tués et blessés. Je me suis occupé à placer une garnison sur l'île, et j'ai ordonné le blocus du port[L 19]. »

Le même jour, le consul anglais et sa famille sont évacués en échange des prisonniers marocains blessés, tandis que le consul français avait déjà quitté la ville un mois auparavant[L 19]. Un an plus tard, la paix est conclue entre les deux pays, et l'échange des prisonniers a lieu le , où 123 prisonniers marocains rejoignent la ville dont le caïd El Haj Larbi Torres[L 21]. Le Maroc stoppe son soutien à l'émir Abdelkader et doit reconnaître l'autorité française sur l'Algérie, à la suite des traités de Tanger et de Lalla Maghnia. Les forces françaises n'évacuent Mogador que le [L 22].

En 1863, le sultan Mohammed ben Abderrahmane donne l'ordre aux administrations de la douane de l'agrandissement de la kasbah. Une nouvelle kasbah voit le jour dans le prolongement de l'ancienne devant loger vingt-quatre maisons de commerce. Deux ans plus tard, on compte dans la ville plus de cinquante-deux maisons de commerce. En 1865, c'est le mellah d'Essaouira qui est agrandi, et qui s'étend désormais jusqu'à bab Doukkala[L 11]. L'importance du port d'Essaouira ne cesse d'augmenter entre les XVIIIe et XIXe siècles. Contrairement à Tanger, les navires qui fréquentent Essaouira sont de grands bâtiments pour l'époque, pouvant charger près de 125 tonneaux. Le sultan Mohammed ben Abdellah fait tout à cette époque pour mettre en sommeil les autres ports du Maroc, permettant à celui d'Essaouira le contrôle de 50 % du tonnage et de 60 % du commerce maritime. Ainsi, entre 1765 et 1865, sur les 29 000 navires ayant accosté sur les côtes marocaines, 12 000 vont à Essaouira[L 23].

Déclin, protectorat et indépendance

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Vue sur la ville d'Essaouira en 1891.

À la suite du bombardement de Mogador, la ville entre, durant la deuxième phase du XIXe siècle, dans une phase de déclin, notamment parce qu'elle est en grande partie pillée et incendiée[L 17], mais aussi parce que les négociants juifs de la ville se mettent sous la protection des consulats étrangers, prenant leurs distances vis-à-vis du Makhzen, et emploient en toute sécurité un système de crédit abusif et d'échange inégal, ce qui assèche les ressources des campagnes alentour au profit de la France, provoquant l'hostilité des caïds de la région[L 24].

Reconnaissance au Maroc de Charles de Foucauld, publié en 1888.

L'explorateur français Charles de Foucauld, de passage à Mogador entre le 28 janvier et le 14 mars 1884, donne un témoignage du déclin commercial de la ville à la fin du XIXe siècle. Il relève l'affaiblissement des relations commerciales avec l'Europe[39]. Foucauld ajoute que le port garde encore le monopole du commerce avec le Soudan par le biais des tribus Chiadma, Haha, Chtouka et Ilalen. Ce commerce est « le plus bel apanage qui lui reste ». Dans les années 1880 les caravanes viennent encore du Sahel, de Tombouctou et de Tindouf notamment, précise-t-il. Les régions du Sahel, le bassin du fleuve Drâa situé à l'ouest de l'ouad Aqqa, sont encore approvisionnés par Mogador. À cette époque Marrarech a déjà supplanté le vieux port dans le commerce des marchandises.

Petit à petit, les principaux établissements européens veulent de plus en plus déplacer leurs consulats hors de la ville d'Essaouira. Dès 1857, la France exprime son envie de déplacer ses principaux établissements à Casablanca. En 1896, avec l'occupation de Tindouf par la France, les caravanes venues d'Afrique subsaharienne se font de plus en plus rares et, depuis l'invention de la propulsion à vapeur, les navires européens ne sont plus obligés de faire escale sur les côtes marocaines lors de certains voyages. Dès la fin du règne de Hassan ben Mohammed, dit Hassan Ier, Essaouira perd son rôle de port commercial international[L 24].

Avec le début du protectorat français du Maroc, la ville devient officiellement Mogador, et s'amorce le déclin du port d'Essaouira au profit des ports en eau plus profonde de Casablanca, Tanger et Agadir, étant donné que le port d'Essaouira ne peut pas recevoir les gros bateaux modernes à fort tirant d'eau[40]. En 1926, Mogador, qui est le siège d'un contrôle civil, est peuplée de 18 401 habitants, dont 7 730 juifs[L 17].

Drapeau de la province d'Essaouira, créée en 1975.

À l'indépendance du pays, la ville, désormais officiellement dénommée Essaouira, devient chef-lieu du cercle éponyme relevant de la province de Marrakech[41]. En 1960, dans le cadre du premier recensement de la population du Maroc d'après-indépendance, Essaouira est peuplée de 26 392 habitants[42]. En 1965, elle est intégrée à la nouvelle province de Safi, cette fois-ci au sein du cercle des Ahmar[43]. En 1967, à la suite de la guerre des Six Jours, la ville connait un départ massif des Juifs de la ville, qui s'en vont pour la majorité vivre en Israël, provoquant une importante baisse de population[44]. En 1971, Essaouira est peuplée de 30 061 habitants, connaissant une très faible hausse, due au départ massif des Juifs de la ville. Elle devient à partir de cette date une municipalité à part entière[45]. La municipalité devient, depuis , chef-lieu de la toute nouvelle province d'Essaouira[46].

La ville connaît cependant une renaissance spectaculaire depuis le début des années 1990, renaissance due essentiellement au tourisme mais aussi à sa vocation culturelle. Sa médina est classée depuis 2001 au patrimoine mondial de l'UNESCO[40].

Démographie

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Évolution démographique de la population
Année Municipalité Ménages
1844 (est.) 10 000 -
1886 (est.) 18 000 -
1926 18 401 -
1960 26 392 -
1971 30 061 -
1982 42 035 8 873
1994 56 074 11 988
2004 69 493 16 129
2014 77 966 20 290
Chiffres : Recensement général de la population et de l'habitat, Maroc

La ville d'Essaouira, fondée durant la deuxième moitié du XVIIIe siècle, a toujours été une ville modeste[L 25]. Elle n'atteint jamais, avant l'indépendance, les 50 000 habitants, notamment parce qu'elle connaît plusieurs freins à son émancipation. Initialement habitée par une population de toutes origines et religions, elle perd aujourd'hui de son multiculturalisme. En effet, à la fin du XVIIIe siècle, la ville connaît sa première baisse de population, et est touchée en 1799 par une violente épidémie de peste causant la mort d'environ 4 500 habitants et provoquant le départ des chrétiens[L 13].

En 1844, le bombardement par la flotte française d'Essouira, entraîne la fuite de toute sa population et son pillage par les campagnards des alentours. Ce qui cause directement le début du déclin de la ville et la baisse manifeste de sa population à 10 000 habitants. En 1886, la ville connaît une hausse de population, et est désormais peuplée de 18 000 habitants[L 25]. Une hausse bien éphémère, puisque le rôle commercial de la ville chute terriblement avec l'arrivée du protectorat français, et sa population stagne en 40 ans ; elle est toujours peuplée d'environ 18 000 habitants en 1926[L 17].

À l'indépendance, en 1960, la ville est peuplée de 26 392 habitants[42]. Essaouira connait une dramatique baisse de population en 1967, à la suite du déclenchement de la guerre des Six Jours, la presque totalité des Juifs de la ville quittant le Maroc[44], ce qui explique la très faible hausse de population que connaît la ville en 1971 car seulement peuplée de 30 061 habitants[45]. Depuis cette date, la population de la ville ne cesse d'augmenter, notamment grâce à son climat, à un exode rural, mais aussi à son exceptionnelle renaissance depuis le début des années 1990, due essentiellement au tourisme. Depuis 2014, la ville est peuplée officiellement de 77 966 habitants et compte 20 290 ménages[47].

Chalutiers au port d'Essaouira.

Le port d'Essaouira est connu pour sa pêche, notamment celle des sardines. Troisième port sardinier du pays, il ne devient un port destiné uniquement à la pêche qu'à partir de 1982[48]. En 2008, il génère 8 tonnes de produits de pêche, soit 8 % de la production de la côte atlantique du pays, sa superficie totale atteint 1,2 hectare[49].

Dromadaires sur la plage d'Essaouira.

La ville d'Essaouira dispose d'un fort potentiel touristique, grâce notamment à ses atouts naturels, historiques et culturels, devenant ainsi une grande destination touristique. Sa médina, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2001, l'îlot de Mogador, son port, datant du XVIIIe siècle et ses plages, permettant la pratique des sports nautiques, font de la province une destination touristique de qualité[49]. La ville d'Essaouira accueille chaque année le festival de la musique gnaoua, faisant venir tous les touristes des environs. C'est ainsi qu'en 2008, plus de 165 000 touristes ont visité la ville[49].

Le tourisme est donc de plus en plus important à Essaouira. Celle-ci est également renommée pour la pratique du windsurf et du kitesurf, grâce aux vents puissants qui soufflent presque constamment dans la baie, ainsi qu'à l'organisation annuelle d'une étape de la coupe du monde de kitesurf. Son artisanat spécifique est également prisé des touristes, tel le travail du bois de thuya. Le marché aux poissons et des épices l'est tout autant. La région d'Essaouira a comme particularité de posséder énormément de champs d'arganiers. L'huile d'argan est traditionnellement appréciée par les touristes[50].

D'après le recensement national de 2014, il y a 540 résidents étrangers permanents à Essaouira (ce chiffre exclut les touristes présents seulement durant leurs vacances)[47].

Aéroport d'Essaouira-Mogador.

Les transports dans la ville d'Essaouira sont assez diversifiés. Les taxis sont très présents dans la ville. Il y en a deux types : les petits taxis et les grands taxis, qui sont de couleur bleue. Toutefois, ces taxis ne desservent pas la médina, ses ruelles restent trop étroites[L 26].

La ville possède également une gare routière en dehors de la médina[51], qui offre des voyages en bus en direction de Marrakech, Agadir, Casablanca et El Jadida. Elle dispose également de bus urbains qui permettent de desservir les communes alentour[L 26].

L'aéroport d'Essaouira-Mogador, situé à 16 km au sud-est de la ville et inauguré en 1998[52], est opérationnel depuis juin 1999. Son but est avant tout de faire de la ville une véritable destination touristique. Agrandi en 2000, un vol direct le relie à Paris depuis avril 2004[L 26].

Festival et musique

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Festival des Gnaouas.

Dans les années 1960, Essaouira est une oasis pour les hippies du monde entier. Les musiciens comme Jimi Hendrix et Cat Stevens sont attirés par les sonorités musicales de la confrérie gnaoua et aiment y séjourner[L 27],[53].

Elle reste donc particulièrement célèbre pour la musique gnaoua, de style africain. Les Gnaouas sont une partie composante de sa population mais aussi de tout le Maghreb. Les Gnaouas sont des descendants des Haoussa Fulani venus de Kano, les Kanawa, qui faisaient partie en majorité de Abid al-Bukhari, la garde noire du sultan Moulay Ismaïl. La musique gnaoua utilise ainsi plusieurs types d'instruments, tels que les qraqeb (ou qrâqech), sortes de crotales, les instruments à percussion que sont les djembés, ainsi que les guembris, qui sont des instruments à cordes. Ce style musical connaît un véritable engouement et Essaouira accueille, chaque été, le Festival des Gnaouas, qui connaît un véritable succès dès ses toutes premières éditions[53].

Elle compte également plusieurs moussems, en particulier grâce à la présence importante de zaouïas dans la ville. Parmi eux, le moussem annuel des Hamadcha est organisé par la zaouïa Hamadcha, tandis que celui de Sidi Bilal est organisé par la confrérie gnaoua[54].

Les artistes singuliers d'Essaouira participent au mouvement artistique de la ville. Historiquement, lors de sa fondation, le sultan Mohammed ben Abdallah fait venir des populations de toutes origines, dont un très grand nombre d'artistes, ce qui permet à la cité, devenue un « carrefour des civilisations », d'être une ville d'art et de détenir une créativité artistique exceptionnelle[L 28].

Essaouira se distingue surtout dans le domaine pictural. La première galerie d'art, « Frédéric Damgaard », est créée en 1988 par un spécialiste danois d'art islamique, qui encourage dès 1969 les peintres locaux, elle est devenue un lieu incontournable[55]. Le patrimoine historique et culturel de la ville encourage et inspire les artistes de toute la région[L 29]. Mohammed Tabal est le premier de ces artistes locaux à acquérir une célébrité à la fin des années 1980 : ancien musicien gnaoui, il est influencé par le mysticisme de sa confrérie[56].

La sculpture est également présente, Rachid Mourabit, surnommé le « César d'Essaouira », crée des sculptures à partir d'objets métalliques recyclés et inspirés de la culture locale[57].

La calligraphie est très présente à Essaouira et se distingue de celle des autres villes. Mêlée au paysage et au climat local, pleine de créativité, elle reste artistique et colorée. Tayeb Saddiki en est spécialiste[L 29].

Les galeries d'arts sont très nombreuses. Tout d'abord, la galerie Frédéric Damgaard, qui reste la plus ancienne. Vient ensuite l'Espace Othello, qui accueille peintres, sculpteurs et calligraphes. La Galerie la Kasbah et le Centre artisanal d’Essaouira sont également des lieux de rencontre entre artistes. L'Association Tilal regroupe plus d'une cinquantaine d'artistes, tous originaires de la ville[58]. Le borj ouest et borj bab Marrakech sont également des lieux d'exposition[55]

Littérature

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La ville et sa région ont inspiré de nombreux écrivains, dont plusieurs natifs aux rangs desquels on compte Edmond Amran El Maleh, Ami Bouganim, David Bensoussan ou encore Hamza Ben Driss Ottmani, des écrivains marocains non saouiri comme Khireddine Mourad, des auteurs non-marocains comme les français Jean Sulivan, Jacques Perry, Morgan Sportès, l'allemand Hubert Schatz[59] et le Mexicain Alberto Ruy-Sanchez qui consacre un cycle de contes et romans qui ont pour cadre le port fortifié de Mogador[60]. Essaouira apparaît également régulièrement dans La mémoire tatouée d'Abdelkébir Khatibi, Talismano d'Abdelwahab Meddeb, La prière de l’absent de Tahar Benjelloun et Perla de Mogador de Nine Moati[61].

L'artisanat est très important dans la vie des habitants d'Essaouira. Diversifié, il reste la principale activité de la ville. En 2011, plus de 31 % de la population de la province vit du secteur artisanal[62].

La marqueterie de thuya reste sans aucun doute le plus gros pourvoyeur d'emplois et de revenus. En 2011, 58 % des artisans d'Essaouira travaillent le bois de thuya[62]. Historiquement, le premier artisan à s'être spécialisé est le maâlem Jilali Ould El-Alja. Il forme au cours de sa vie plusieurs dizaines de jeunes artisans, dont le maâlem Omar Ould El-Alja[L 30], qui est le plus important que connaît la ville[L 31]. Au début, c'est principalement l'acajou, le citronnier, l'ébène et le noyer qui sont utilisés par les artisans, puisque le bois de thuya, très rare, reste encore inconnu. Le thuya fait son apparition plus tard et tout d'abord dans les villes de Salé et Rabat[L 32], avant d'être introduit à Essaouira par l'intermédiaire d'Omar Ould El-Alja[L 30].

L'orfèvrerie, renommée à Essaouira, disparaît complètement de nos jours. Il faut dire que la communauté juive en est plus ou moins la seule artisane. Ce sont majoritairement les artisans juifs qui en assurent la fabrication et les innovations. Ils ont mis au point des techniques spéciales telles que l'utilisation d'un type de ciselure reconnaissable et un filigrane délicat. Quoi qu'il en soit, le départ des Juifs de la ville met un terme à l'essor que connaît la ville dans l'orfèvrerie, qui devient une activité marginale[L 33].

Il existe d'autres types d'artisanat tels que la vannerie et les tissages[62].

Gastronomie

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La gastronomie est très riche à Essaouira. Comme dans tout le Maroc, le couscous reste emblématique et est souvent accompagné de marqa similaire à un bouillon de légumes, mais aussi de viandes et légumes. Le thé à la menthe est également très emblématique et très apprécié des Souiris et des Marocains en général[63].

Essaouira possède cependant des spécialités culinaires que d'autres villes ne possèdent pas. Grâce à l'essor de son port et de ses pêches, le poisson, et surtout les sardines, sont omniprésents. Ces mêmes poissons sont souvent utilisés pour cuisiner des tajines aux sardines, mais aussi des tajines de boulettes (kefta) de sardines. Cette dernière recette est souvent désignée sous le nom dolma. Le tajine souiri est quant à lui spécifique à la ville. Il diffère des tajines marocains et se rapproche des tajines tunisiens, puisque ce n'est pas un tajine en sauce, mais un tajine gratiné. Il est constitué principalement de poulet[64].

Cinématographie

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Grâce à son riche patrimoine historique, plusieurs séquences cinématographiques renommées sont tournées à Essaouira. Orson Welles y tourne son film Othello, qui connaît un énorme succès en 1952[65]. En 1991, des scènes de la Bataille des Trois Rois de Souheil Ben Barka sont tournées à Essaouira[L 34].

En 2004, Ridley Scott y reconstitue la Jérusalem médiévale pour le film Kingdom of Heaven[66]. Dans la série Game of Thrones, la scène de la promenade des punis dans la ville d'Astapor (saison 3) est filmée sur les remparts de la kasbah[67].

Architecture et urbanisme

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Bateaux de pêche au port d'Essaouira.

Le port d'Essaouira, longtemps surnommé « port de Tombouctou » du fait qu'il est un point d’échange entre les longues pistes de commerce transsaharien et les grandes routes maritimes et qu'il sert à relier l'Afrique subsaharienne à l'Europe et aux Amériques, est le principal port de commerce international du Maroc entre la fin du XVIIIe siècle et la fin du XIXe siècle, mais son déclin commence à partir de la construction des ports de Casablanca, Tanger et Agadir (possédant des eaux profondes contrairement à Essaouira)[68].

Construit en 1770, sous le règne du sultan Mohammed ben Abdallah, il est protégé par la sqala du port, reliée par Bab el-Marsa (« porte de la marine »). Situé à l'ouest de la ville, il est aujourd'hui le troisième port de pêche sardinière du royaume, mais aussi un important chantier naval où l'on construit et répare des bateaux traditionnels tels que chalutiers, boutres, senneurs et palangriers[68],[53]. Ancien chantier naval de construction de navires de guerre[L 7], mais aussi port de commerce international[68], ce n'est que depuis 1982 qu'il est aménagé pour servir exclusivement à la pêche[48].

Ancienne maison consulaire française, rue Mohammed Diouri.

La médina d'Essaouira compte plusieurs quartiers tous fondés entre le XVIIIe siècle et le XIXe siècle. Le plus ancien d'entre eux reste la kasbah, un quartier fortifié où étaient logés les dignitaires avant que ne soit construit le mellah. Surnommé le « Quartier du Roy » par Cornut, on y accède à l'Est par Bab el-Sebâa (porte du lion) frappée d'une inscription rappelant la fondation de la ville ordonnée par Mohammed ben Abdellah[L 9]. À l'ouest, on trouve le rempart qui longe l'océan, dont une partie est effondrée du côté nord, remplacée par une rue qui mène vers le musée[L 9]. Au nord se trouve un bâtiment nommé El Minzah, autrefois appelé l'« alcôve du café de l’Empereur »[L 9], dont la triple porte ouvre sur l'axe principal qui traverse la ville de part en part, marquant la séparation entre, à l'ouest, l'ancienne kasbah et, à l'est, la nouvelle.

C'est dans le nord de la kasbah que le sultan enjoint aux consuls européens et américains de bâtir, à leur frais, des maisons consulaires dont il reste encore notamment celle du Danemark, dans la rue El Fettouaki, et celle de France, au coin de la rue Mohammed Diouri[L 35]. Enfin, au sud se trouve Dar Makhzen ou résident les douaniers du port, les commissaires priseurs (mouhtassib) ainsi que les négociants musulmans. L'ancien entrepôt des droits de douane, situé à la place de l'actuelle salle de basket-ball, sert, au début du XXe siècle, de caserne à un régiment de tirailleurs sénégalais dont certains Gnaouas de la ville sont les descendants[L 36].

La kasbah est agrandie en 1863, sur ordre du sultan Mohammed ben Abderrahmane, dans le but de loger beaucoup plus de maisons de commerce. Depuis, on désigne l’extension de la kasbah sous le nom de kasbah jedida[L 11].

Mellah d'Essaouira dans les années 1920.

Vient ensuite le mellah d'Essaouira, construit en 1807 pour permettre de dé-densifier la kasbah, devenue trop peuplée. Ainsi, devant le nombre trop croissant de Juifs dans cette ville, le sultan Slimane ben Mohammed a l'idée de la création d'un tel quartier. Tous les Juifs de la ville, composés principalement de marchands, y sont déplacés[L 11]. À cette époque, le nombre de Juifs dépasse celui des musulmans[L 14]. Le mellah reste aujourd'hui un quartier profondément délabré et à l'abandon. Abandonné de sa population juive à la suite de la guerre des Six Jours, il est toujours plus ou moins inhabité et en réhabilitation[69]. Le mellah, surpeuplé et disposant d'une surface de 18 600 m2 est agrandi en 1865 (mellah jedid). Il est situé près de bab Doukkala. Une grande partie du quartier est détruite[70].

La médina compte cinq autres quartiers. Tout d'abord, Derb ahl Agadir, construit en 1773 dans le but de loger une grande partie de la population d'Agadir déplacée vers Essaouira[L 11]. Il se situe au sud de la médina. Ensuite, Derb Beni Antar, qui accueille initialement tous les habitants de la tribu des Beni Antar, se situe au nord de la médina. Derb Chebânat accueille initialement pour sa part les combattants de la tribu arabe des Chebânat. Il se situe à l'est de la ville. Derb Bouachir et derb Rahala se situent pour leur part au sud-est de la médina[54].

Remparts et portes

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Vue panoramique des remparts portugais.
Bab el-Marsa.
Bab el-Sebâa.

Essaouira compte un important nombre de portes, situées dans la médina de la ville. Ces portes sont influencées par deux types de styles différents. Le style chérifien, qui rappelle les fortifications de Marrakech, comporte des portes arrondies, alors que le style européen comporte des portes à fronton et des colonnes cannelées[L 8] :

  • Bab el-Marsa (porte de la marine) est la porte la plus monumentale d'Essaouira. Bâtie en 1769-1770 par le renégat Ahmed El Inglizi, sous les ordres du sultan Mohammed ben Abdellah, la porte est construite entièrement en pierre de taille. De style Vauban, Bab el-Marsa est une porte à fronton contenant des colonnes cannelées. La porte permet l'accès au port d'Essaouira[71].
  • Bab Marrakech (porte de Marrakech) est une porte qui se trouve au sud-est de la médina d'Essaouira, et était un passage obligé pour prendre la route de Marrakech et d'Agadir[72]. De style chérifien, bab Marrakech est une porte arrondie reliée par des remparts en pierre et enduite d'un crépi de terre, comportant des créneaux carrés[L 8]. Borj Bab Marrakech se trouve à proximité[54].
  • Bab Doukkala (porte de Doukkala) est située au nord-est de la médina, dans le mellah. De style chérifien, elle était un passage obligé pour prendre la route de Safi et atteindre le territoire des Doukkala[72].
  • Bab el-Menzeh (porte d'El Menzeh) est l'une des portes de l'ancienne dar El Mekhzen et ses dépendances, dont il ne reste pratiquement plus rien[73]. Située dans la kasbah[74], elle se compose de trois baies identiques à celles de bab el-Mechouar, qui leur font face[73]. Elle est couverte d'un toit de tuiles vertes[74]. Elle fut édifiée en 1764[73].
  • Bab el-Sebâa (porte du lion) est percée en 1866 sous les ordres de Mohammed ben Abderrahmane. Elle permet de desservir la nouvelle extension de la kasbah (kasbah jedida). Elle fait face à bab Magana[75].
  • Bab Magana (porte de l'horloge), anciennement appelée porte du roi, est édifiée en 1764. C’est la seule porte conservée parmi les portes d’accès que connaît la kasbah. Elle se situe entre la kasbah kdima et la kasbah jedida[76].
  • Bab al-Bahar (porte de la mer) est une porte construite au XVIIIe siècle sous le règne du sultan Mohammed ben Abdellah. Elle est l’unique porte donnant directement accès à la mer depuis la médina. Elle est aujourd'hui condamnée, et se situe dans le quartier des Beni Antar[77].
  • Bab el-Mechouar (porte du Mechouar) est située dans la kasbah. Elle est constituée de trois baies identiques à celles de bab el-Menzeh, qui leur font face[73].

Borjs et édifices militaires

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La sqala de la kasbah, dominée par le Borj nord (bastion nord).
La sqala du port, dominée par Borj el-barmil (bastion circulaire).

La ville d'Essaouira compte un important nombre de borjs et édifices militaires. Certains de ces édifices disparaissent au cours du temps. La sqala de la kasbah et la sqala du port sont les deux principales fortifications de la ville. Elles s’étendent sur plusieurs centaines de mètres et sont armées de plusieurs dizaines de canons. Voici les principaux édifices de la ville :

  • La sqala de la kasbah, aussi appelée sqala de la mer et sqala de la médina, construite sur deux niveaux à la création de la ville, au XVIIIe siècle, est la principale fortification, et fait face à l'océan Atlantique[78]. De style Vauban[L 34], elle est construite exclusivement en pierre de taille, s'étend sur plusieurs centaines de mètres, et compte plusieurs dizaines de canons espagnols[78]. La sqala est dominé par le borj nord[79].
  • La sqala du port, construite en 1769, est située dans le port d'Essaouira[80]. De style manuélin[L 34], elle est constituée de deux ailes fortifiées de 200 mètres, reliées à Bab el-Marsa et dominées par le borj el-barmil. Sa fonction principale est la défense du port[80].
  • Le borj nord (bastion nord), est situé au bout et domine la sqala de la kasbah. Il s'agit du plus imposant bastion de la ville[79].
  • Borj el-barmil (bastion circulaire), également appelé bastion du port, est situé dans le port. Il domine la sqala du port. De style Vauban, il permet la défense de l'accès nord de la baie, avec le borj Moulay Ben Nasser qui se trouve de l'autre côté, sur l'îlot de Mogador. Il s'agit d'une tour d'angle carrée permettant de voir l'horizon de tous les côtés grâce à ses échauguettes aux 4 points cardinaux[L 7].
  • Borj bab Marrakech (bastion de la porte de Marrakech), aussi appelé bastion sud[79], est édifié en 1864, sous le règne de Abderrahmane ben Hicham. Le bastion est l’édifice défensif le plus important côté terre. Il s'agit d'une grande tour circulaire pouvant abriter une dizaine de canons dominant ainsi la quasi-totalité des accès est de la médina. Le bastion sert de poudrière et d’entrepôt de munitions[81].
  • Le borj ouest (bastion ouest), datant du XVIIIe siècle, se trouve à l'ouest de la médina. Il est restauré en 1998. Depuis 1999, il accueille les peintres d’Essaouira pour exposer leurs œuvres au public[79].
  • Borj el-âssa (bastion de surveillance) est situé dans l'îlot de Mogador. Il permet la défense de l'accès nord de la baie avec borj el-baroude, qui lui fait face[L 7].
  • Borj Moulay Mhamed (bastion Moulay Mhamed) se trouve à l'est de la médina. Il permet de défendre le côté est de la ville[54].
  • Borj Moulay Ben Nasser (bastion Moulay Ben Nasser) est situé sur l'îlot de Mogador, il permet la défense de l'accès nord de la baie avec borj el-barmil, qui se trouve de l'autre côté, sur le rivage[L 7].
  • Borj mellah (bastion du mellah), situé au nord-est de la médina, permet la défense de la côte nord-est de celle-ci. Il est toujours debout[54].
  • Borj el-baroude (bastion de la poudre), construit lors du XVIIIe siècle, est aujourd'hui disparu. Isolé, il sert de magasin de poudre, d'où son nom[82]. Il permet, avec borj el-âssa, la défense de l'accès sud de la baie[L 7].
  • Borj el-Oued (bastion du fleuve), fut construit durant le XVIIIe siècle, près du Ksob. Initialement construite à l'époque des Phéniciens et Carthaginois, la forteresse finit par tomber. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que le sultan Mohammed ben Abdellah décida d'y reconstruire un bastion. Le borj disparut à la suite d'une désastreuse inondation du Ksob le [82].
  • Le Castelo Real (château royal) est édifié en septembre 1506 par les Portugais, sous les ordres du roi Manuel Ier[L 1]. Évacué le , il reste abandonné mais protégé par les Saadiens lors du XVIIe siècle. Dans le cadre de la fondation d'Essaouira, Mohammed ben Abdellah ordonne sa démolition effective en 1775[83]. Les pierres du Castelo Real serviront plus tard à la construction de la sqala du port[L 2].

Édifices religieux

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Mosquée Ben Youssef, médina d'Essaouira.

Les édifices religieux à Essaouira sont très nombreux. Par son multiculturalisme, la ville compte plusieurs mosquées, synagogues et églises. La médina compte à elle seule treize mosquées, qui sont les plus anciennes de la ville[84]. Parmi elles :

  • la mosquée de la kasbah, aussi appelé Sidi Mohammed ben Abdallah[84], est la plus ancienne des mosquées de la ville, élevée à l’époque même de sa fondation. Elle se situe dans la kasbah, d'où son nom. D'une superficie de 900 m2, son minaret est de forme carrée. Elle comptait en son sein une médersa, ainsi que des logements et chambres pour les étudiants[85] ;
  • la mosquée Ben Youssef, qui fait la liaison entre le reste de la médina et la kasbah, est l’un des édifices les plus importants et les plus imposants de la ville. Elle se trouve dans la partie sud-est de la médina. D'une superficie de 2 000 m2[85], il s'agit de la plus grande mosquée de la ville. Son minaret mesure 66,34 m de hauteur pour une base de 6,8 m[86] ;
  • l'église Notre-Dame-de-l'Assomption d'Essaouira est construite en 1936 par des prêtres espagnols dans une petite rue en parallèle de la plage. Elle reste la dernière église active de nos jours dans la ville, et se trouve en dehors de la médina. Il s'agit d'une église catholique[87] ;
  • l'église portugaise est construite vers la fin du XVIIIe siècle par les négociants européens. Elle se trouve au pied de la porte sud de la sqala de la kasbah[85] ;
  • la synagogue Simon Attias, construite à la fin du XIXe siècle par un marchand juif dont elle porte le nom, se trouve en plein cœur de la kasbah. La synagogue s'étend sur 500 m2[85] ;
  • la synagogue Slat Lkahal, synagogue de la Communauté, construite en 1850 dans le mellah, était aussi un lieu d'enseignement ;
  • la synagogue Haim Pinto, dans la maison où habitait le rabbin réputé thaumaturge Haïm Pinto au XIXe siècle ;
Cimetière juif, médina d'Essaouira.

La ville compte également d'autres types d'édifices religieux tels que des zaouïas et des cimetières. La médina compte à elle seule quinze zaouïas[54]. Parmi elles :

  • la zaouïa Hamadcha, fondée par Sidi Ali ben Hamdouch au XVIIIe siècle, est l'une des plus importantes zaouïas de la ville. Elle se trouve dans le quartier Chebânat de la médina. La zaouïa organise annuellement un moussem[54] ;
  • la zaouïa Sidna Bilal, édifiée par la confrérie gnaoua, se trouve dans la médina, au sein du quartier des Beni Antar. La zaouïa organise chaque année le moussem de Sidna Bilal[54] ;
  • la zaouia Aïssaoua est l'une des plus importantes zaouïas de la ville. Elle se trouve dans la partie est de la médina[54] ;
  • le cimetière juif est fondé quelques années seulement après la fondation de la ville, au moins depuis 1769. La totalité de l'importante communauté juive que compte la ville dans son passé y est enterrée. Il est agrandi en 1874, sous le règne du souverain Hassan ben Mohammed[88].

Établissements culturels

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La ville d'Essaouira compte plusieurs établissements culturels :

  • Le musée Sidi-Mohammed-ben-Abdellah est une ancienne maison seigneuriale datant du XIXe siècle. Il est choisi en 1980 pour mettre en avant le patrimoine historique de la province tout entière[89].
  • Le centre culturel Dar Souiri, situé dans la médina, est un espace consacré à la culture vivante artistique, musicale et littéraire et possède également une bibliothèque[90].
  • L'Institut français d'Essaouira dispose d'une grande médiathèque de langue française. Riche de plus de 6 000 références, elle se situe dans la médina[91].
  • Bayt Dakira, la Maison de la mémoire d'Essaouira, consacrée à la longue "coexistence sereine" des communautés juives et musulmanes d'Essaouira, située dans la médina, est inaugurée le 15 janvier 2020 par le roi Mohammed VI, en présence de la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay et de son père, André Azoulay, conseiller du roi[92].
Windsurfers à Essaouira.

Essaouira est dotée d'un club de basket-ball réputé, l'Al-Amal Sportive d'Essaouira. Ce club, fondé en 1920, se trouve en première division nationale[93]. Pour ce qui est du football, sport le plus populaire du pays, Essaouira ne possède pas de clubs en première et deuxième divisions. L'ASS Essaouira et le FC Mogador Essaouira sont les principaux clubs de la ville.

La particularité climatique d'Essaouira est le vent, fort l'été, adapté à la pratique du windsurf et du kitesurf[94], et sa position géographique au centre du triangle d'or du surf marocain est un point fort pour ces pratiques[95].

La ville d'Essaouira comporte de nombreux établissements scolaires[96]. Parmi eux, les établissements privés sont très nombreux[97]. On peut citer la seule école de langue française que connait la ville, du nom de Groupe scolaire Éric Tabarly[98]. Essaouira compte également des lycées publics tels que les lycées Sidi Mohammed ben Abdellah, Mohammed V et le lycée privé Les Arganiers qui se situe à la rentrée de la ville[99].

La ville compte surtout un établissement d'enseignement supérieur technologique public, l'École Supérieure de Technologie d'Essaouira, qui fait partie du réseau des écoles supérieures de technologie et relève de l'Université Cadi Ayyad[100]. Elle a été créée en 2005[101].

Personnalités liées à Essaouira

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Personnalités littéraires, culturelles et artistiques

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Tayeb Saddiki, écrivain et dramaturge souiri.

Personnalités sportives

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Personnalités politiques

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Jumelages et partenariats

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La ville d'Essaouira est jumelée avec plusieurs villes :

Dans l'art et la culture

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Notes et références

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  1. Certains auteurs identifient pour leur part Cerné sur une île du Sebou.
  2. L'inscription en arabe ornant la façade de la Porte Marne d'Essaouira peut être traduite par « Louange à Dieu. Cette porte, ordonnée par le plus glorieux des rois, Sidi Mohammed ben Abdallah, a été construite par son serviteur Ahmed Laâlaj en l'an 1184H/1770 ».

Sources bibliographiques

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Bibliographie

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Études et recherche

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  • Jean-François Robinet, Tableau d'Essaouira-Mogador : Écrits sur une ville marocaine et sa région -, Volume 1, Éditions L'Harmattan, , 326 p. (ISBN 978-2-336-36670-8, lire en ligne)
  • Latéfa Faïz, Dictionnaire insolite du Maroc, Paris, Edition Cosmopole, , 159 p. (ISBN 978-2-84630-064-3)
  • André Ménard, Essaouira-Mogador : Histoire d'un destin singulier, Atlantica, , 248 p. (ISBN 978-2-7588-0429-1)
  • David Bensoussan, Il était une fois le Maroc : Témoignages du passé judéo-marocain, Éditions Du Lys, , 620 p. (ISBN 978-1-4759-2608-8, lire en ligne)
  • Jean-Marie Thiébaud, Consuls et vice-consuls de France à Mogador (Maroc), L'Harmattan, (présentation en ligne)
  • Jean-Marie Thiébaud, Les Inscriptions du cimetière [chrétien] de Mogador (Essaouira, Maroc) : Étude épigraphique et généalogique, L'Harmattan, (présentation en ligne)
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  • Regina Keil-Sagawe, « Mogador comme motif littéraire dans le roman contemporain : Petite flânerie littéraire à travers un paysage mémorial marocain », dans Mohamed Daoud (dir.), Le roman moderne : Écriture de l’autre et de l’ailleurs (Actes du Colloque international organisé les 2-3 novembre 2002 à Oran), Oran, Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle, , p. 111-133. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Abdelkader Mana, Essaouira : Perle de l'Atlantique, Casablanca, Eddif, , 215 p. (ISBN 9981-896-44-6, lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jacques Sibony et Mohamed Oqba, Essaouira et sa marqueterie de Thuya, Marsam Éditions, , 78 p. (ISBN 978-2-910728-47-2, lire en ligne)
  • Marie-Rose Rabaté, André Goldenberg et Jean-Louis Thau, Bijoux du Maroc du Haut Atlas à la Méditerranée, depuis le temps des juifs jusqu'à la fin du XXe siècle, Eddif, , 221 p. (ISBN 978-2-7449-0081-5, lire en ligne)
  • Hamza Ben Driss Ottmani, Une Cité sous les alizés, Mogador : Des origines à 1939, Rabat, Éditions La Porte, , 356 p. (ISBN 9981-889-18-0)

Romans, essais et fictions

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Ouvrages généralistes

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  • (en) Haydn Joseph Timothyor, Dictionary of Dates, and Universal Reference, Relating to All Ages and Nations; Comprehending Every Remarkable Occurrence, BiblioBazaar, , 734 p. (ISBN 978-1-110-28960-8) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Samuel Pickens, Michel Renaudeau et Xavier Richer, Le Sud marocain, Acr-edition.com, , 264 p. (ISBN 978-2-86770-056-9)
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  • (en) Hales Gary Dorothy, Morocco, Viking Press, , 35 p. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Alexandre Paterson, The Anglo American : Volume 3, New York, E.L. Garvin & Company, , 601 p. (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean-Paul Labourdette et Dominique Auzias, Essaouira : Guide Numérique, Petit Futé, , 92 p. (ISBN 978-2-7469-3077-3)
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Sources antiques

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Liens internes

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Liens externes

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