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« Grimace » : différence entre les versions

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[[Fichier:Man pulling a face.jpg|thumb|Un homme faisant une grimace.]]
Une '''grimace''' est une [[contorsion]] du [[visage]] participant à la [[communication non verbale]], éventuellement comme manifestation d'une [[douleur]] ou d'une [[émotion]] qu'il est plus rapide d'exprimer ainsi.
Une '''grimace''' est une [[contorsion]] du [[visage]] participant à la [[communication non verbale]]. Réfléchie ou involontaire, la grimace peut avoir une visée [[Humour|humoristique]] mais peut aussi être la manifestation d'une [[douleur]] ou d'une [[émotion]] qu'il est plus rapide d'exprimer ainsi.


== Étymologie==
== Étymologie==
'''Grimace''' vient du [[Francique (langue morte)|francique]] ''grima'' (« [[masque]] ») dont sont issus deux lignées de mots, l'une liée à la [[magie (surnaturel)|magie]] (« [[grimoire]] », « [[grimaud]] »), l'autre aux expressions faciales (« [[grimer]] », maquiller) et que l'on retrouve dans l'anglais ''grim'' (« triste »).
'''Grimace''' vient du [[Francique (langue morte)|francique]] ''grima'' (« [[masque]] ») dont sont issus deux lignées de mots, l'une liée à la [[magie (surnaturel)|magie]] (« [[grimoire]] », « [[grimaud]] »), l'autre aux expressions faciales (« [[grimer]] », maquiller) et que l'on retrouve dans l'anglais ''grim'' (« triste »).


En [[italien]] (''la smorfia'') et en [[brionnais]] (''démortsaille''), les mots équivalents de "grimace" trouvent leur racine dans le latin ''mùrrum'' signifiant "museau"<ref> [http://books.google.fr/books?id=dIJ3c_9DZTsC&pg=PA245&lpg=PA245&dq=%C3%A9tymologie+smorfia&source=web&ots=Ma2WRRfQRi&sig=alRiWI7Kv_43Wa9zCMUUwU4yICs&hl=fr Dictionnaire étymologique et ethnologique des parlers brionnais]</ref> Du mot latin découlent aussi les mots français "moue" et "[[morgue (homonymie)|morgue]]".
En [[italien]] (''la smorfia'') et en [[brionnais]] (''démortsaille''), les mots équivalents de « grimace » trouvent leur racine dans le latin ''mùrrum'' signifiant « museau »<ref> [https://books.google.fr/books?id=dIJ3c_9DZTsC&pg=PA245&lpg=PA245&dq=%C3%A9tymologie+smorfia&source=web&ots=Ma2WRRfQRi&sig=alRiWI7Kv_43Wa9zCMUUwU4yICs&hl=fr Dictionnaire étymologique et ethnologique des parlers brionnais]</ref> Du mot latin découlent aussi les mots français « moue » et « [[morgue (homonymie)|morgue]] ».


== Représentations ==
== Représentations ==
[[File:Bordeaux place de la Bourse Mascaron 1.JPG|thumb|[[Mascaron de Bordeaux]]]]
[[File:Bordeaux place de la Bourse Mascaron 1.JPG|thumb|[[Mascaron de Bordeaux]]]]
{{...}}
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En 1691 selon [[Augustin-Charles d'Aviler]], le [[mascaron]] : « est une tête chargée ou ridicule, faite à fantaisie, comme une grimace, qu'on met aux portes, grottes, fontaines. »<ref>[[Jacques Sargos]] ''Bordeaux Chef-d'œuvre classique'', L'Horizon chimérique, Bordeaux, novembre 2009 Pages 385</ref>.
En 1691 selon [[Augustin-Charles d'Aviler]], le [[mascaron]] {{citation|est une tête chargée ou ridicule, faite à fantaisie, comme une grimace, qu'on met aux portes, grottes, fontaines<ref>[[Jacques Sargos]] ''Bordeaux Chef-d'œuvre classique'', L'Horizon chimérique, Bordeaux, novembre 2009 Pages 385.</ref>.}}


== Variété==
== Variété==
=== Caractère volontaire ===
=== Caractère volontaire ===
[[File:MakingAFace.jpg|thumb|left|Grimaces volontaires d'un couple dans un [[photomaton]].]]
Les grimaces volontaires sont utilisées pour renforcer un message, comme dans certaines moqueries ou pour leur effet comique.
Les grimaces volontaires sont utilisées pour renforcer un message, comme dans certaines moqueries ou pour leur effet comique.


Des jeux exploitent la capacité à faire des grimaces : les ''[[aluettes]]'' est ainsi un [[jeu de cartes]] où les couples de partenaires communiquent par mimiques et grimaces<ref>Patrick Villiers, ''Une histoire de la marine de Loire'', 1996, p. 165.</ref>.
Des jeux exploitent la capacité à faire des grimaces : l'[[aluette]] est un [[jeu de cartes]] où les couples de partenaires communiquent par mimiques et grimaces<ref>Patrick Villiers, ''Une histoire de la marine de Loire'', 1996, p. 165.</ref>.


=== Grimaces spontanées ===
=== Grimaces spontanées ===
Une grimace peut être involontaire pour plusieurs raisons :
Une grimace peut être involontaire pour plusieurs raisons :
* la grimace est une sorte de [[tic]] : à force d'être répétée, d'abord dans une démarche [[Signifiant (Psychanalyse)|signifiante]], le [[sujet]] l'incorpore et la remet en action sans le vouloir consciemment.
* la grimace est une sorte de [[tic]] : à force d'être répétée, d'abord dans une démarche [[Signifiant (Psychanalyse)|signifiante]], le [[sujet]] l'incorpore et la remet en action sans le vouloir consciemment.
[[Fichier:Le transporteur Abidjan.jpg|vignette|Transporteur d'[[Abidjan]] hélant des clients.]]
* une expression "naturelle" du visage est [[perception|perçue]] par l'[[Locuteur|interlocuteur]] comme étant une grimace.
* une expression « naturelle » du visage est [[perception|perçue]] par l'[[Locuteur|interlocuteur]] comme étant une grimace.


Peuvent s'ensuivre plusieurs types de réactions de l'interlocuteur :
Peuvent s'ensuivre plusieurs types de réactions de l'interlocuteur :
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== Expressions ==
== Expressions ==
* {{Citation|(Faire la) [[soupe]] à la grimace}} : conserver en raison de contrariétés un visage inexpressif.
* {{Citation|(Faire la) [[soupe]] à la grimace}} : comportement désagréable adopté en raison de contrariétés.
* {{Citation|Ce n'est pas au vieux [[singe]] qu'on apprend à faire la grimace}} : ne pas s'en laisser conter, sachant fort bien par expérience ce qu'il convient de penser ou de faire.
* {{Citation|Ce n'est pas au vieux [[singe]] qu'on apprend à faire la grimace}} : ne pas s'en laisser conter, sachant fort bien par expérience ce qu'il convient de penser ou de faire.


== Articles connexes ==
== Concours de grimaces ==
[[File:L'Humanité - 19 juillet 1922 - Page 2 - 3ème colonne - Concours de grimaces à Combourg.jpg|thumb|Un concours de grimaces à [[Combourg]], le {{date|14 juillet 1922}}<ref>''[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k400464m/f2.image.r L'Humanité]'', 19 juillet 1922, p. 2, {{3e}} colonne. L'article fait allusion à l'accusation portée contre le président de la République [[Raymond Poincaré]] d'avoir ri dans un cimetière militaire, lors d'une commémoration en mémoire des soldats tombés durant la Première guerre mondiale.</ref>.]]

Dans le domaine festif on trouve organisés des concours de grimaces.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Annexes ==
{{Autres projets|wiktionary=grimace|commons=Category:Grimacing}}
=== Articles connexes ===
* [[Visage]]
* [[Visage]]
* [[Expression faciale]]
* [[Expression faciale]]
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* [[Mascaron]]
* [[Mascaron]]


== Notes et références ==
=== Liens externes ===
{{Liens}}
<references />


{{Palette Gestuelle}}
{{Portail|psychologie}}
{{Portail|psychologie|humour}}


[[Catégorie:Expression faciale]]
[[Catégorie:Expression faciale]]
[[Catégorie:Humour]]
[[Catégorie:Douleur]]

Dernière version du 15 novembre 2023 à 16:44

Un homme faisant une grimace.

Une grimace est une contorsion du visage participant à la communication non verbale. Réfléchie ou involontaire, la grimace peut avoir une visée humoristique mais peut aussi être la manifestation d'une douleur ou d'une émotion qu'il est plus rapide d'exprimer ainsi.

Étymologie

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Grimace vient du francique grima (« masque ») dont sont issus deux lignées de mots, l'une liée à la magie (« grimoire », « grimaud »), l'autre aux expressions faciales (« grimer », maquiller) et que l'on retrouve dans l'anglais grim (« triste »).

En italien (la smorfia) et en brionnais (démortsaille), les mots équivalents de « grimace » trouvent leur racine dans le latin mùrrum signifiant « museau »[1] Du mot latin découlent aussi les mots français « moue » et « morgue ».

Représentations

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Mascaron de Bordeaux

En 1691 selon Augustin-Charles d'Aviler, le mascaron « est une tête chargée ou ridicule, faite à fantaisie, comme une grimace, qu'on met aux portes, grottes, fontaines[2]. »

Caractère volontaire

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Grimaces volontaires d'un couple dans un photomaton.

Les grimaces volontaires sont utilisées pour renforcer un message, comme dans certaines moqueries ou pour leur effet comique.

Des jeux exploitent la capacité à faire des grimaces : l'aluette est un jeu de cartes où les couples de partenaires communiquent par mimiques et grimaces[3].

Grimaces spontanées

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Une grimace peut être involontaire pour plusieurs raisons :

  • la grimace est une sorte de tic : à force d'être répétée, d'abord dans une démarche signifiante, le sujet l'incorpore et la remet en action sans le vouloir consciemment.
Transporteur d'Abidjan hélant des clients.
  • une expression « naturelle » du visage est perçue par l'interlocuteur comme étant une grimace.

Peuvent s'ensuivre plusieurs types de réactions de l'interlocuteur :

  • L'interlocuteur à force de jouer avec ou de voir répétée cette grimace finit par l'incorporer dans son propre code gestuel, au même titre que le tic ou l'expression de langage;
  • L'interlocuteur interprète le message du sujet comme étant forcé, maniéré, non naturel et peut éventuellement le prendre pour du bluff;
  • L'interlocuteur donne à cette expression du visage fugitive la valeur d'explicitation du message sous-tendu par les autres langages, et comme dans un lapsus, rebondit dessus, le prend en compte (ce qui peut tourner au quiproquo...ou pas).

Expressions

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  • « (Faire la) soupe à la grimace » : comportement désagréable adopté en raison de contrariétés.
  • « Ce n'est pas au vieux singe qu'on apprend à faire la grimace » : ne pas s'en laisser conter, sachant fort bien par expérience ce qu'il convient de penser ou de faire.

Concours de grimaces

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Un concours de grimaces à Combourg, le [4].

Dans le domaine festif on trouve organisés des concours de grimaces.

Notes et références

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  1. Dictionnaire étymologique et ethnologique des parlers brionnais
  2. Jacques Sargos Bordeaux Chef-d'œuvre classique, L'Horizon chimérique, Bordeaux, novembre 2009 Pages 385.
  3. Patrick Villiers, Une histoire de la marine de Loire, 1996, p. 165.
  4. L'Humanité, 19 juillet 1922, p. 2, 3e colonne. L'article fait allusion à l'accusation portée contre le président de la République Raymond Poincaré d'avoir ri dans un cimetière militaire, lors d'une commémoration en mémoire des soldats tombés durant la Première guerre mondiale.

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Articles connexes

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Liens externes

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