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« La Chapelle (Seine) » : différence entre les versions

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{{En-tête label|AdQ|année=2015}}
{{voir homonymes|La Chapelle}}
{{voir homonymes|La Chapelle}}
{{Infobox Ancienne commune de France
[[Fichier:Paris - La Chapelle - Plan 18e arrondissement (4).svg|thumb|alt=Reproduction en couleurs d'un extrait du plan de Paris en 2015.|Limites de la commune de La Chapelle appliquées au plan de 2015.]]
| nom = La Chapelle
'''La Chapelle''' est une ancienne [[commune (France)|commune]] de l'ancien département de la [[Seine (département)|Seine]] qui a existé de [[1790]] à [[1860]] avant son incorporation au territoire de la ville de [[Paris]]. Elle s'est appelée {{citation|La Chapelle-Franciade}} sous la [[Révolution française|Révolution]]. Elle est parfois nommée {{citation|La Chapelle-Saint-Denis}}.
| image = Paris st denys la chapelle.jpg
| légende = Église Saint-Denys de La Chapelle.
| département = [[Seine (département)|Seine]]
| arrondissement = Saint-Denis
| canton = Saint-Denis
| cp =
| statut = [[Liste des communes de la Seine|Ancienne commune]]
| communenouvelle = [[Paris]], [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]]
| date fusion = 1860
| superficie =
| population = 33355
| année_pop = 1856
| gentilé =
| latitude =
| longitude =
| alt mini =
| alt maxi =
| imageloc = Département de la Seine - 1860 Chapelle.svg
| légende imageloc = La Chapelle dans le département de la Seine avant la réorganisation administrative de 1859.
}}
'''La Chapelle''' est une ancienne [[commune (France)|commune]] de l'ancien département de la [[Seine (département)|Seine]] qui a existé de [[1790]] à [[1860]] avant son incorporation au territoire de la ville de [[Paris]]. Elle s'est appelée {{citation|La Chapelle-Franciade}} sous la [[Révolution française|Révolution]]. Elle est parfois nommée {{citation|La Chapelle-Saint-Denis}} ou {{citation|La Chapelle-Sainte-Geneviève}}.
[[Fichier:Paris - La Chapelle - Plan 18e arrondissement (4).svg|vignette|redresse=0.9|Limites de la commune de La Chapelle appliquées au plan de 2015.]]


Le village de La Chapelle se développe sur un col naturel entre les collines de [[Montmartre (Seine)|Montmartre]] et de [[Belleville (Seine)|Belleville]], sur l'antique route reliant [[Lutèce]] au Nord, à l'endroit probable où [[sainte Geneviève]] fait édifier une basilique en l'honneur de [[Denis de Paris|saint Denis]]. Il voit, durant des siècles, passer les cortèges des rois de France partant guerroyer dans les pays du Nord ou, plus tard, allant se faire inhumer à l'[[Basilique Saint-Denis|abbaye de Saint-Denis]], ainsi que ceux des monarques du Nord faisant leur entrée dans Paris, en paix comme en guerre. L'activité commerciale et artisanale de la bourgade se tourne ainsi vers les métiers liés à cette voie de passage fréquentée : aubergistes, rouliers ou maréchaux-ferrants. Mais, au-delà de la route, les champs et les plaines fournissent la capitale en fruits et légumes, en blé et avoine et, par les quelques vignes de la [[Quartier de la Goutte-d'Or|Goutte d'Or]] ou de terres propices, en un vin qui donne son nom à ce hameau situé au sud-ouest, hors de la paroisse de La Chapelle. Plusieurs marchés et foires s'y sont succédé et lui ont donné sa notoriété, dont la célèbre [[foire du Lendit]] ou le marché aux bestiaux.
Le village de La Chapelle se développe sur un col naturel entre les collines de [[Montmartre (Seine)|Montmartre]] et de [[Belleville (Seine)|Belleville]], sur l'antique route reliant [[Lutèce]] au nord, à l'endroit où [[sainte Geneviève]] décide de faire édifier un oratoire en l'honneur de [[Denis de Paris|saint Denis]]. Il voit, durant des siècles, passer les cortèges des rois de France partant guerroyer dans les pays du nord ou, plus tard, allant se faire inhumer à l'[[Basilique Saint-Denis|abbaye de Saint-Denis]], ainsi que ceux des monarques du nord faisant leur entrée dans Paris, en paix comme en guerre. L'activité commerciale et artisanale de la bourgade se tourne ainsi vers les métiers liés à cette voie de passage fréquentée : aubergistes, rouliers ou maréchaux-ferrants. Mais, au-delà de la route, les champs et les plaines fournissent la capitale en fruits et légumes, en blé et avoine et, par les quelques vignes de la [[Quartier de la Goutte-d'Or|Goutte d'Or]] ou de terres propices, en un vin qui donne son nom à ce hameau situé au sud-ouest, hors de la paroisse de La Chapelle. Plusieurs marchés et foires s'y sont succédé et lui ont donné sa notoriété, dont la célèbre [[foire du Lendit]] ou le marché aux bestiaux.


Le bailliage de La Chapelle, dépendant de [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]], administre la seigneurie du Moyen Âge jusqu'à la Révolution, avec droit de justice, de police et de levée de la dîme. Souvent dévasté par les fréquents assauts contre Paris, tant sous les [[guerres de religion]] que lors de la [[Fronde (histoire)|Fronde]], le village est, en 1429, le point de départ d'où [[Jeanne d'Arc]] tente en vain de délivrer Paris. Ses guinguettes lui donnent, dès le {{s-|XVII}}, un nouvel attrait.
Le bailliage de La Chapelle, dépendant de [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]], administre la seigneurie du Moyen Âge jusqu'à la Révolution, avec droit de justice, de police et de levée de la dîme. Souvent dévasté par les fréquents assauts contre Paris, tant sous les [[Guerres de religion (France)|guerres de religion]] que lors de la [[Fronde (histoire)|Fronde]], le village est, en 1429, le point de départ d'où [[Jeanne d'Arc]] tente en vain de délivrer Paris. Ses guinguettes lui donnent, dès le {{s-|XVII}}, un nouvel attrait.


En 1790, la Convention annexe à la paroisse l'écart de la Goutte d'Or et le faubourg de Gloire pour former la commune de La Chapelle. S'y déroule en janvier 1791 le dit ''Massacre de La Chapelle'' qui fait grand bruit à Paris.
En 1790, la Convention annexe à la paroisse l'écart de la Goutte d'Or et le faubourg de Gloire pour former la commune de La Chapelle. S'y déroule en {{date-|janvier 1791}} le dit ''Massacre de La Chapelle'' qui fait grand bruit à Paris.


Durant la première moitié du {{s-|XIX}}, la mutation urbaine s'opère, avec l'arrivée massive d'une population venue travailler à Paris mais trop pauvre pour s'y loger. Les champs sont rapidement remplacés par l'emprise des nouveaux [[Compagnie des chemins de fer du Nord|chemins de fer du Nord]] et [[Compagnie des chemins de fer de l'Est|de l'Est]], construits de 1843 à 1846, et des ateliers et dépôts correspondants.
Durant la première moitié du {{s-|XIX}}, la mutation urbaine s'opère, avec l'arrivée massive d'une population venue travailler à Paris mais trop pauvre pour s'y loger. Les champs sont rapidement remplacés par l'emprise des nouveaux [[Compagnie des chemins de fer du Nord|chemins de fer du Nord]] et [[Compagnie des chemins de fer de l'Est|de l'Est]], construits de 1843 à 1846, et des ateliers et dépôts correspondants.


Le gouvernement n'ayant pu maîtriser la croissance spontanée de l'agglomération parisienne, le [[Georges Eugène Haussmann|baron Haussmann]] propose l'absorption des communes périphériques de la capitale et La Chapelle est, pour une grande part, intégrée au nouveau [[18e arrondissement de Paris|{{18e}} arrondissement de Paris]] créé en 1860, le nord étant réparti entre [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]], [[Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis)|Saint-Ouen]] et [[Aubervilliers]], marquant la fin de toute vie municipale autonome et la disparition du village en tant que tel.
Le gouvernement n'ayant pu maîtriser la croissance spontanée de l'agglomération parisienne, le [[Georges Eugène Haussmann|baron Haussmann]] propose l'absorption des communes périphériques de la capitale et La Chapelle est, pour une grande part, intégrée au nouveau [[18e arrondissement de Paris|{{18e|arrondissement}} de Paris]] créé en 1860, le nord étant réparti entre [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]], [[Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis)|Saint-Ouen]] et [[Aubervilliers]], marquant la fin de toute vie municipale autonome et la disparition du village en tant que tel.


== Situation géographique ==
== Situation géographique ==
=== Paroisse ===
=== Paroisse ===
Le village de la Chapelle-Saint-Denis se concentre, dès le début du {{s-|XIV}}, autour et au sud de l'[[Église Saint-Denys de la Chapelle|église Saint-Denys]]. Ses limites approximatives sont<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=47–48|id=e}}.</ref> :
Le village de la Chapelle-Saint-Denis se concentre, dès le début du {{s-|XIV}}, autour et au sud de l'[[Église Saint-Denys de la Chapelle|église Saint-Denys]]. Ses limites approximatives sont<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=47–48|id=e}}.</ref> :
* au nord, la chaussée de Montmartre (aujourd'hui [[rue Marcadet]]), le chemin de la Tournelle (aujourd'hui [[rue Riquet]]) et le quartier autour de l'[[Église Saint-Denys de la Chapelle|église]] ;
* au nord, la chaussée de Montmartre (aujourd'hui [[rue Marcadet]]), le chemin de la Tournelle (aujourd'hui [[Rue Riquet (Paris)|rue Riquet]]) et le quartier autour de l'[[Église Saint-Denys de la Chapelle|église]] ;
* à l'est, le chemin des Vertus (aujourd'hui [[rue d'Aubervilliers]]) ;
* à l'est, le chemin des Vertus (aujourd'hui [[rue d'Aubervilliers]]) ;
* au sud, une ligne rejoignant le chemin du Bailly (aujourd'hui le [[boulevard Barbès]]), en laissant le quartier de la Goutte-d'Or ;
* au sud, une ligne rejoignant le chemin du Bailly (aujourd'hui le [[boulevard Barbès]]), en laissant le quartier de la Goutte-d'Or ;
* à l'ouest, le chemin de la Marée (aujourd'hui [[rue des Poissonniers]]).
* à l'ouest, le chemin de la Marée (aujourd'hui [[Rue des Poissonniers (Paris)|rue des Poissonniers]]).


=== Commune ===
=== Commune ===
[[Fichier:Département de la Seine - 1860 Chapelle.svg|thumb|upright=1.2|alt=Reproduction en noir et blanc d'un plan simplifié de l'ancien département de la Seine|La Chapelle au nord de Paris dans le département de la Seine avant la réorganisation administrative de 1859.]]
La commune de La Chapelle a pour voisines [[Montmartre (Seine)|Montmartre]], [[Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis)|Saint-Ouen]], [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]], [[Aubervilliers]], [[La Villette (Seine)|La Villette]] et deux des [[Anciens arrondissements de Paris|douze arrondissements]] urbains de [[Paris]] :
La commune de La Chapelle a pour voisines [[Montmartre (Seine)|Montmartre]], [[Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis)|Saint-Ouen]], [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]], [[Aubervilliers]], [[La Villette (Seine)|La Villette]] et deux des [[Anciens arrondissements de Paris|douze arrondissements]] urbains de [[Paris]] :
* l'[[ancien 3e arrondissement de Paris|ancien {{3e}} arrondissement de Paris]] (quartier du Faubourg-Poissonnière) ;
* l'[[ancien 3e arrondissement de Paris|ancien {{3e|arrondissement}} de Paris]] (quartier du Faubourg-Poissonnière) ;
* l'[[ancien 5e arrondissement de Paris|ancien {{5e}} arrondissement de Paris]] (quartier du Faubourg-Saint-Denis).
* l'[[ancien 5e arrondissement de Paris|ancien {{5e|arrondissement}} de Paris]] (quartier du Faubourg-Saint-Denis).


Elle est délimitée<ref>''Cadastre révisé des communes annexées (1830-1850)'', La Chapelle, tableau d'assemblage, consultable sur le [http://canadp-archivesenligne.paris.fr/documents_figures/_plans_parcellaires/index.php site des archives numérisées de la ville de Paris].</ref> :
Elle est délimitée<ref>''Cadastre révisé des communes annexées (1830-1850)'', La Chapelle, tableau d'assemblage, consultable sur le [http://canadp-archivesenligne.paris.fr/documents_figures/_plans_parcellaires/index.php site des archives numérisées de la ville de Paris].</ref> :
* à l'ouest par la [[rue des Poissonniers]] qui la sépare de la commune de [[Montmartre (Seine)|Montmartre]] ;
* à l'ouest par la [[Rue des Poissonniers (Paris)|rue des Poissonniers]] qui la sépare de la commune de [[Montmartre (Seine)|Montmartre]] ;
* à l'est par la [[rue d'Aubervilliers]] qui la sépare de la commune de [[La Villette (Seine)|La Villette]] ;
* à l'est par la [[rue d'Aubervilliers]] qui la sépare de la commune de [[La Villette (Seine)|La Villette]] ;
* au nord par le chemin de la Procession et les anciennes limites communales avec les communes de [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]] et d'[[Aubervilliers]] difficilement identifiables aujourd'hui du fait du développement des infrastructures ferroviaires et industrielles dans le secteur de [[la Plaine Saint-Denis]] ;
* au nord par le chemin de la Procession et les anciennes limites communales avec les communes de [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]] et d'[[Aubervilliers]] difficilement identifiables aujourd'hui du fait du développement des infrastructures ferroviaires et industrielles dans le secteur de [[la Plaine Saint-Denis]] ;
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== Toponymie ==
== Toponymie ==
Ce qui était probablement, à l'origine, un simple oratoire dédié à [[Denis de Paris|saint Denis]] depuis le {{s-|V}} fut transformé en chapelle<ref group="a" name="connaissance-p163" /> et le village prit alors le nom de ''Chapelle Sainte-Geneviève'' (''Capella S Genovesae'' d'après le ''[[Pouillé (registre ecclésiastique)|Pouillé]] de Paris'' du {{s-|XIII}}<ref name="lebeuf">{{ouvrage|auteur1=Abbé Jean Lebeuf |lien auteur1=Jean Lebeuf |titre=Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris |éditeur=Librairie de Féchoz et Letouzey |lieu=Paris |année=1883 |pages totales= |isbn= |tome={{I}} |passage=458 |lire en ligne= |id=lebeuf}}.</ref>). Se trouvant au centre d'une seigneurie dépendant de l'abbaye Saint-Denis, on donna aussi au village le nom de ''Chapelle Saint-Denis'', les deux vocables se côtoyant indifféremment jusqu'au {{s-|XVII}}<ref group="c" name="évocation-p294">{{Harvsp|Hillairet|1954|p=294|id=c}}.</ref>{{,}}<ref group="h" name="lombard89-p182">{{Harvsp|Lombard|1989|p=182|id=lombard89}}.</ref>{{,}}{{note|On trouve la forme {{citation|La Chapelle-les-Paris}} dans une adresse des habitants de la commune, le {{date-|19 novembre 1793}}, à la [[Convention nationale|Convention]]<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=185|id=e}}.</ref>.|group="note"}}.
Ce qui était probablement, à l'origine, un simple oratoire dédié à [[Denis de Paris|saint Denis]] depuis le {{s-|V}} fut transformé en chapelle<ref group="a" name="connaissance-p163" /> et le village prit alors le nom de ''Chapelle Sainte-Geneviève'' (''Capella S Genovesae'' d'après le ''[[Pouillé (registre ecclésiastique)|Pouillé]] de Paris'' du {{s-|XIII}}<ref name="lebeuf">{{Ouvrage|auteur1=[[Jean Lebeuf|Abbé Jean Lebeuf]]|titre=Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris|tome={{I}}|lieu=Paris|éditeur=Librairie de Féchoz et Letouzey|année=1883|passage=458|id=lebeuf}}.</ref>). Se trouvant au centre d'une seigneurie dépendant de l'abbaye Saint-Denis, on donna aussi au village le nom de ''Chapelle Saint-Denis'', les deux vocables se côtoyant indifféremment jusqu'au {{s-|XVII}}<ref group="c" name="évocation-p294">{{Harvsp|Hillairet|1954|p=294|id=c}}.</ref>{{,}}<ref group="h" name="lombard89-p182">{{Harvsp|Lombard|1989|p=182|id=lombard89}}.</ref>{{,}}{{note|On trouve la forme {{citation|La Chapelle-les-Paris}} dans une adresse des habitants de la commune, le {{date-|19 novembre 1793}}, à la [[Convention nationale|Convention]]<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=185|id=e}}.</ref>.|group="note"}}. Dans un document de 1351, on lit ''la Chapelle-Saint-Denis-en-Eudon'' et au XV{{e}} siècle ''la Chapelle Ostran''<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=16|id=e}}</ref>.


Après que la municipalité eut demandé à s'appeler ''La Réunion'', voire ''La Réunion-Franciade'', le village fut finalement rebaptisé ''Chapelle-Franciade'' en 1794<ref group="note">''Franciade'' est le nom révolutionnaire alors porté par la ville de [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]].</ref>{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=433|id=e}}.</ref>. La commune reprit rapidement le nom de La Chapelle.
Après que la municipalité eut demandé à s'appeler ''La Réunion'', voire ''La Réunion-Franciade'', le village fut finalement rebaptisé ''Chapelle-Franciade'' en 1794<ref group="note">''Franciade'' est le nom révolutionnaire alors porté par la ville de [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]].</ref>{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=433|id=e}}.</ref>. La commune reprit rapidement le nom de La Chapelle.



== Histoire ==
== Histoire ==

[[Fichier:Saint-Denys de La Chapelle, 1903, par Eugène Atget.jpg|vignette|alt=Photographie en sépia montrant la façade de l'église|[[Église Saint-Denys de la Chapelle]] en 1903.]]
=== Antiquité et haut Moyen Âge ===
=== Antiquité et haut Moyen Âge ===
Cette petite bourgade s'est développée sur un site de cols entre les collines de [[Montmartre (Seine)|Montmartre]] et de [[Belleville (Seine)|Belleville]] appelé ''pasellus Sancti Martini'', puis ''Pas-de-la-Chapelle''<ref>{{ouvrage |prénom1=Sylvie |nom1=Robin |prénom2= |nom2= |titre=Construire à Lutèce |sous-titre= |collection = Crypte archéologique du parvis Notre-Dame |éditeur=Paris Musées |lieu=Paris |année=2007 |passage =11 |pages totales=63 |isbn =978-2-7596-0004-5}}.</ref>{{,}}<ref group="a" name="connaissance-p163">{{Harvsp|Hillairet|1993|p=163|id=a}}.</ref>{{,}}<ref group="g" name="lombard87-p310">{{Harvsp|Lombard|1987|p=310|id=lombard87}}.</ref>.
Cette petite bourgade s'est développée sur un site de cols entre les collines de [[Montmartre (Seine)|Montmartre]] et de [[Belleville (Seine)|Belleville]] appelé ''pasellus Sancti Martini'', puis ''Pas-de-la-Chapelle''<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Sylvie |nom1=Robin |titre=Construire à Lutèce |lieu=Paris |éditeur=Paris Musées |collection=Crypte archéologique du parvis Notre-Dame |année=2007 |pages totales=63 |passage=11 |isbn=978-2-7596-0004-5}}.</ref>{{,}}<ref group="a" name="connaissance-p163">{{Harvsp|Hillairet|1993|p=163|id=a}}.</ref>{{,}}<ref group="g" name="lombard87-p310">{{Harvsp|Lombard|1987|p=310|id=lombard87}}.</ref>.


Large de {{unité|500|mètres}} pour une altitude d'environ {{unité|53|mètres}}, le ''col de La Chapelle'' était le chemin le plus facile entre les plaines [[Beauce (région)|beauceronne]] et [[Picardie|picarde]]<ref>{{Article |langue= |auteur1=Raymond Lantier |titre=Les itinéraires de grand parcours en Seine-Saint-Denis, de l'Antiquité à l'époque moderne : état de la question |périodique=Gallia |tome=11 |année=1953 |pages=330 |issn= |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1953_num_11_2_1354 }}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage |prénom1=Danielle |nom1=Chadych |prénom2=Dominique |nom2=Leborgne |titre=Atlas de Paris |sous-titre=Évolution d'un paysage urbain |numéro d'édition = |éditeur=Éditions Parigramme |lieu=Paris |année=2007 |passage =10 |pages totales=200 |isbn =978-2-84096-485-8 |id=chadych}}.</ref>. Il fut un lieu de passage important dès l'Antiquité. La voie, connue plus tard sous le nom de l'[[Estrée (Saint-Denis)|Estrée]], est mentionnée dans la [[Table de Peutinger]] et l'[[Itinéraire d'Antonin]]<ref>{{Lien web |langue= |auteur1=Claude Héron |titre=Recherches archéologiques en Gaule en 1951 |site=archives-ouvertes.fr |année=2009 |issn= |url=http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00406497/document }}.</ref>. Cette route suivait l'axe des actuelles rues [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|Marx-Dormoy]] et [[rue de la Chapelle|de la Chapelle]]<ref group="g" name="lombard87">{{Harvsp|Lombard|1987|p=273-338|id=lombard87}}.</ref>{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=532|id=e}}.</ref>. Le village se trouvait au croisement de cette route avec l'ancienne [[route de l'étain]] qui reliait la Manche et la mer du Nord à la vallée du Rhône (actuelle [[rue Philippe-de-Girard]]<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=334|id=lombard87}}.</ref>), sans passer par [[Lutèce]]<ref group="d" name="francois-p5">{{Harvsp|François|p=5|id=d}}.</ref>. Au nord, la plaine entre le ''Pas-de-la-Chapelle'' et Saint-Denis (actuelle [[La Plaine Saint-Denis|Plaine Saint-Denis]]) était un important centre cultuel gaulois<ref group="g" name="lombard87-p275">{{Harvsp|Lombard|1987|p=275|id=lombard87}}.</ref> et les [[druide]]s y tenaient leurs assises à chaque [[solstice]] d'été autour d'un ''[[tumulus]]'' considéré comme la tombe de l'ancêtre des Gaulois<ref group="d" name="francois-p5" />{{,}}<ref group="h">{{Harvsp|Lombard|1989|p=64|id=lombard89}}.</ref>. Elle prit le nom de ''Endit'', puis, par agglutination de l’article, ''Lendit''. Les assemblées gauloises mentionnées par [[Jules César]] continuèrent à se réunir sous la domination romaine<ref group="h">{{Harvsp|Lombard|1989|p=48|id=lombard89}}.</ref>. Après César, qui choisit précisément ce lieu sacré pour affirmer sa domination sur les tribus gauloises, plusieurs empereurs comprirent la portée symbolique de ce sanctuaire : ainsi, [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin]] s'y rendit, convaincu d'avoir été investi d'une mission divine par [[Apollon]], et [[Julien (empereur romain)|Julien l'Apostat]] s'y fit proclamer [[Auguste (titre)|Auguste]]<ref group="d">{{Harvsp|François|p=6-7|id=d}}.</ref>{{,}}<ref group="h">{{Harvsp|Lombard|1989|p=135|id=lombard89}}.</ref>. Ces rassemblements de culte étaient également un rendez-vous commercial<ref group="g" name="lombard87-p275" />. Ils se perpétuèrent ensuite pour devenir la [[foire du Lendit]], [[Foire (économie)|foire]] de renommée internationale qui se tenait le long de l'Estrée<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=279|id=lombard87}}.</ref>.
Large de {{unité|500|mètres}} pour une altitude d'environ {{unité|53|mètres}}, le ''col de La Chapelle'' était le chemin le plus facile entre les plaines [[Beauce (France)|beauceronne]] et [[Picardie (ancienne région administrative)|picarde]]<ref>{{Article |langue= |auteur1=Raymond Lantier |titre=Les itinéraires de grand parcours en Seine-Saint-Denis, de l'Antiquité à l'époque moderne : état de la question |périodique=Gallia |tome=11 |année=1953 |pages=330 |issn= |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1953_num_11_2_1354 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Danielle |nom1=Chadych |prénom2=Dominique |nom2=Leborgne |titre=Atlas de Paris |sous-titre=Évolution d'un paysage urbain |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Parigramme]] |année=2007 |pages totales=200 |passage=10 |isbn=978-2-84096-485-8 |id=chadych}}.</ref>. Il fut un lieu de passage important dès l'Antiquité. La voie, connue plus tard sous le nom de l'[[Estrée (Saint-Denis)|Estrée]], est mentionnée dans la [[Table de Peutinger]] et l'[[Itinéraire d'Antonin]]<ref>{{Lien web |langue= |auteur1=Claude Héron |titre=Recherches archéologiques en Gaule en 1951 |site=archives-ouvertes.fr |année=2009 |issn= |url=http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00406497/document }}.</ref>. Cette route suivait l'axe des actuelles rues [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|Marx-Dormoy]] et [[rue de la Chapelle|de la Chapelle]]<ref group="g" name="lombard87">{{Harvsp|Lombard|1987|p=273-338|id=lombard87}}.</ref>{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=532|id=e}}.</ref>. Le village se trouvait au croisement de cette route avec l'ancienne [[route de l'étain]] qui reliait la Manche et la mer du Nord à la vallée du Rhône (actuelle [[rue Philippe-de-Girard]]<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=334|id=lombard87}}.</ref>), sans passer par [[Lutèce]]<ref group="d" name="francois-p5">{{Harvsp|François|p=5|id=d}}.</ref>. Au nord, la plaine entre le ''Pas-de-la-Chapelle'' et Saint-Denis (actuelle [[La Plaine Saint-Denis|Plaine Saint-Denis]]) était un important centre cultuel gaulois<ref group="g" name="lombard87-p275">{{Harvsp|Lombard|1987|p=275|id=lombard87}}.</ref> et les [[druide]]s y tenaient leurs assises à chaque [[solstice]] d'été autour d'un ''[[tumulus]]'' considéré comme la tombe de l'ancêtre des Gaulois<ref group="d" name="francois-p5" />{{,}}<ref group="h">{{Harvsp|Lombard|1989|p=64|id=lombard89}}.</ref>. Elle prit le nom de ''Endit'', puis, par agglutination de l’article, ''Lendit''. Les assemblées gauloises mentionnées par [[Jules César]] continuèrent à se réunir sous la domination romaine<ref group="h">{{Harvsp|Lombard|1989|p=48|id=lombard89}}.</ref>. Après César, qui choisit précisément ce lieu sacré pour affirmer sa domination sur les tribus gauloises, plusieurs empereurs comprirent la portée symbolique de ce sanctuaire : ainsi, [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin]] s'y rendit, convaincu d'avoir été investi d'une mission divine par [[Apollon]], et [[Julien (empereur romain)|Julien]] s'y fit proclamer [[Auguste (titre)|Auguste]]<ref group="d">{{Harvsp|François|p=6-7|id=d}}.</ref>{{,}}<ref group="h">{{Harvsp|Lombard|1989|p=135|id=lombard89}}.</ref>. Ces rassemblements de culte étaient également un rendez-vous commercial<ref group="g" name="lombard87-p275" />. Ils se perpétuèrent ensuite pour devenir la [[foire du Lendit]], [[Foire (économie)|foire]] de renommée internationale qui se tenait le long de l'Estrée<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=279|id=lombard87}}.</ref>.


Dès l'époque romaine, il existait vraisemblablement un petit village sur le col de La Chapelle, entre les collines boisées de Montmartre et de Belleville, à proximité d'un temple dédié à [[Bacchus]]. Si l'on n'a pas retrouvé de vestiges archéologiques, il existe néanmoins des documents du {{s-|IX}} qui mentionnent les ruines d'un édifice romain qui aurait porté le nom de {{citation|prison de Glaucin}}<ref group="d" name="francois-p11">{{Harvsp|François|p=11|id=d}}.</ref>{{,}}{{note|[[Jacques-Antoine Dulaure]] considère que la prison dont parle [[Grégoire de Tours]], la ''{{lang|la|Carcer glaucini}}'' qu'évoque aussi l'auteur anonyme de ''{{lang|la|Gesta Dagoberti regis}}'', se trouverait sur l'[[île de la Cité]], à l'emplacement du quai des Fleurs<ref>{{ouvrage|auteur1=Jacques-Antoine Dulaure |lien auteur1=Jacques-Antoine Dulaure |titre=Histoire physique, civile et morale des environs de Paris, depuis les premiers temps historiques jusqu'à nos jours |éditeur=Furne |lieu=Paris |année=1829 |pages totales=400 |isbn= |tome=1 |passage=79 |lire en ligne=https://books.google.com.do/books?id=IzsVAAAAQAAJ&pg=PA80}}.</ref> tandis que Jaillot (Jean-Baptiste-Michel Renou de Chevigné dit Jaillot) la situe près de l'[[archet Saint-Merri]], ''{{lang|la|versus sanctus Medericum}}''<ref>{{ouvrage|auteur1=Adolphe Berty |titre=Revue archéologique ou recueil de documents et de mémoires relatifs à l'étude des monuments, à la numismatique et à la philologie de l'Antiquité et du Moyen Âge |éditeur=Librairie académique Didier et Co |lieu=Paris |année=1860 |pages totales= |titre chapitre= Les trois îlots de la Cité|isbn= |volume=1 |passage=388 |lire en ligne=https://books.google.com.do/books?id=Cl-m78TQU8IC&pg=PA388}}.</ref>.|group="note"}}. Selon [[Hilduin de Saint-Denis|Hilduin]], [[Basilique Saint-Denis|abbé de Saint-Denis]], le [[Denis de Paris|saint]] y aurait été enfermé avant son martyre<ref group="d" name="francois-p11" />.
Dès l'époque romaine, il existait vraisemblablement un petit village sur le col de La Chapelle, entre les collines boisées de Montmartre et de Belleville, à proximité d'un temple dédié à [[Bacchus]]. Si l'on n'a pas retrouvé de vestiges archéologiques, il existe néanmoins des documents du {{s-|IX}} qui mentionnent les ruines d'un édifice romain qui aurait porté le nom de {{citation|prison de Glaucin}}<ref group="d" name="francois-p11">{{Harvsp|François|p=11|id=d}}.</ref>{{,}}{{note|[[Jacques-Antoine Dulaure]] considère que la prison dont parle [[Grégoire de Tours]], la ''{{langue|la|Carcer glaucini}}'' qu'évoque aussi l'auteur anonyme de ''[[Gesta Dagoberti]]'', se trouverait sur l'[[île de la Cité]], à l'emplacement du quai des Fleurs<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Jacques-Antoine Dulaure]]|titre=Histoire physique, civile et morale des environs de Paris, depuis les premiers temps historiques jusqu'à nos jours|tome=1|lieu=Paris|éditeur=Furne|année=1829|pages totales=400|passage=79|lire en ligne=https://books.google.do/books?id=IzsVAAAAQAAJ&pg=PA80}}.</ref> tandis que Jaillot (Jean-Baptiste-Michel Renou de Chevigné dit Jaillot) la situe près de l'[[archet Saint-Merri]], ''{{langue|la|versus sanctus Medericum}}''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Adolphe Berty|titre=Revue archéologique ou recueil de documents et de mémoires relatifs à l'étude des monuments, à la numismatique et à la philologie de l'Antiquité et du Moyen Âge|volume=1|lieu=Paris|éditeur=Librairie académique Didier et Co|année=1860|passage=388|lire en ligne=https://books.google.do/books?id=Cl-m78TQU8IC&pg=PA388|titre chapitre=Les trois îlots de la Cité}}.</ref>.|group="note"}}. Selon [[Hilduin de Saint-Denis|Hilduin]], [[Basilique Saint-Denis|abbé de Saint-Denis]], le [[Denis de Paris|saint]] y aurait été enfermé avant son martyre<ref group="d" name="francois-p11" />.


==== La chapelle de sainte Geneviève ====
==== La chapelle de sainte Geneviève ====
[[Fichier:Sainte Geneviève Lendit.jpg|thumb|right|alt=Sainte Geneviève au centre d'un cercle de pierres.|''Sainte Geneviève au Lendit'', peinture anonyme du {{s-|XVI}}.<br/>Assise au centre d'un [[cromlech]] avec sa brebis noire divinatoire à sa gauche, elle est représentée en bergère.]]Vers 475, [[sainte Geneviève]] aurait fait transférer le cercueil de [[Denis de Paris|saint Denis]] afin de lui édifier une sépulture<ref>[http://saintdenyslachapelle.fr/Histoire-de-Saint-Denys-de-La Brève histoire de Saint-Denys de la Chapelle].</ref>{{,}}<ref group="d" name="francois-p13">{{Harvsp|François|p=13|id=d}}.</ref>. Malgré les réticences du clergé parisien à construire une église ''hors des murs'', elle réussit à convaincre des prêtres<ref group="d" name="francois-p14">{{Harvsp|François|p=14|id=d}}.</ref>{{,}}<ref group="h" name="lombard89-151">{{Harvsp|Lombard|1989|p=151|id=lombard89}}.</ref>, en particulier un certain Genesius qui engagea l'édification de la basilique sur le modèle d'une [[église à plan basilical]], à sable et à chaux, avec nef et bas-côtés séparés par une double rangée de colonnes<ref name="levillain-p95">{{Harvsp|Levillain|p=95|id=levillain}}.</ref>, avec une structure vraisemblablement de bois sur des assises de maçonnerie<ref group="d" name="francois-p14" />. Les tombes des trois martyrs, Denis, [[Rustique]] et [[Éleuthère (martyr)|Éleuthère]]<ref>{{Harvsp|Levillain|p=99|id=levillain}}.</ref>{{,}}<ref group="h" name="lombard89-151"/>, étaient situées derrière l'autel, lequel fut richement décoré au {{s-|VI}} d'une étoffe de soie, d'or et de pierreries. La première basilique élevée par Geneviève sur la sépulture de saint Denis, près du lieu de son martyre, aurait également eu pour but d'exorciser par un culte chrétien le paganisme de l'endroit<ref group="g" name="lombard87-p275" />.
[[Fichier:Sainte Geneviève Lendit.jpg|vignette|droite|alt=Sainte Geneviève au centre d'un cercle de pierres.|''Sainte Geneviève au Lendit'', peinture anonyme du {{s-|XVI}}.<br/>Assise au centre d'un [[cromlech]] avec sa brebis noire divinatoire à sa gauche, elle est représentée en bergère.]]Vers 475, [[sainte Geneviève]] aurait fait transférer le cercueil de [[Denis de Paris|saint Denis]] afin de lui édifier une sépulture<ref>[http://saintdenyslachapelle.fr/Histoire-de-Saint-Denys-de-La Brève histoire de Saint-Denys de la Chapelle].</ref>{{,}}<ref group="d" name="francois-p13">{{Harvsp|François|p=13|id=d}}.</ref>. Malgré les réticences du clergé parisien à construire une église ''hors des murs'', elle réussit à convaincre des prêtres<ref group="d" name="francois-p14">{{Harvsp|François|p=14|id=d}}.</ref>{{,}}<ref group="h" name="lombard89-151">{{Harvsp|Lombard|1989|p=151|id=lombard89}}.</ref>, en particulier un certain Genesius qui engagea l'édification de la basilique sur le modèle d'une [[église à plan basilical]], à sable et à chaux, avec nef et bas-côtés séparés par une double rangée de colonnes<ref name="levillain-p95">{{Harvsp|Levillain|p=95|id=levillain}}.</ref>, avec une structure vraisemblablement de bois sur des assises de maçonnerie<ref group="d" name="francois-p14" />. Les tombes des trois martyrs, Denis, [[Rustique de Paris|Rustique]] et [[Éleuthère (martyr)|Éleuthère]]<ref>{{Harvsp|Levillain|p=99|id=levillain}}.</ref>{{,}}<ref group="h" name="lombard89-151"/>, étaient situées derrière l'autel, lequel fut richement décoré au {{s-|VI}} d'une étoffe de soie, d'or et de pierreries. La première basilique élevée par Geneviève sur la sépulture de saint Denis, près du lieu de son martyre, aurait également eu pour but d'exorciser par un culte chrétien le paganisme de l'endroit<ref group="g" name="lombard87-p275" />.


Le village se développa autour de l'église dès le {{s-|VI}}<ref group="d" name="francois-p16" />. Les parisiens organisaient de grandes processions vers La Chapelle, en particulier à l'occasion des [[Jours des Rogations|Rogations]]<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=290|id=lombard87}}.</ref>. Le tombeau avait une grande réputation : s'y accomplissaient des miracles et l'on venait s'y purger d'une accusation<ref name="levillain-p95" />. En 583, on y enterra Dagobert, fils de [[Chilpéric Ier (roi des Francs)|Chilpéric {{Ier}}]] et [[Frédégonde]], mort en bas âge, ce qui constitue la seule sépulture princière connue de ce lieu<ref group="d">{{Harvsp|François|p=15|id=d}}.</ref>.
Le village se développa autour de l'église dès le {{s-|VI}}<ref group="d" name="francois-p16" />. Les parisiens organisaient de grandes processions vers La Chapelle, en particulier à l'occasion des [[Jours des Rogations|Rogations]]<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=290|id=lombard87}}.</ref>. Le tombeau avait une grande réputation : s'y accomplissaient des miracles et l'on venait s'y purger d'une accusation<ref name="levillain-p95" />. En 583, on y enterra Dagobert, fils de [[Chilpéric Ier (roi des Francs)|Chilpéric {{Ier}}]] et [[Frédégonde]], mort en bas âge, ce qui constitue la seule sépulture princière connue de ce lieu<ref group="d">{{Harvsp|François|p=15|id=d}}.</ref>.


==== Développement cultuel et commercial ====
==== Développement cultuel et commercial ====
Comme à l'époque pré-chrétienne, le lieu de culte polarisait un espace commercial. Un marché se tenait au lieu-dit ''Marcadus'', qui a donné son nom à la [[rue Marcadet]]<ref group="g" name="lombard87-p275" />{{,}}<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=311|id=lombard87}}.</ref>. L'activité du village autour de l'église était liée aux pèlerinages : on y cultivait des roses pour en faire des chapelets mais aussi de la vigne<ref group="d" name="francois-p16">{{Harvsp|François|p=16|id=d}}.</ref>. [[Clotaire II]] et son fils [[Dagobert Ier|Dagobert]] avaient une dévotion particulière envers le saint, qu'une légende du {{s-|IX}} explique par le ''miracle du cerf'' qui, lors d'une chasse, protégea l'animal réfugié dans l'église de La Chapelle, et le ''songe de Dagobert'', qui empêcha le jeune prince de faire l'objet de réprimandes tandis qu'il s'était endormi dans la chapelle<ref group="d" name="francois-p19">{{Harvsp|François|p=19|id=d}}.</ref>{{,}}<ref group="h">{{Harvsp|Lombard|1989|p=280|id=lombard89}}.</ref>. Vers les années 620–630, les reliques furent transférées à l'[[Basilique Saint-Denis|abbaye royale de Saint-Denis]]. Selon les sources, on l'attribue au roi Clothaire le {{date-|22 avril 627}} ou à [[Dagobert Ier|Dagobert {{Ier}}]] le {{date-|22 avril 636}}<ref>{{Article|langue= |auteur1=Léon Levillain |lien auteur1=Léon Levillain|titre=Études sur l'abbaye de Saint-Denis à l'époque mérovingienne |sous-titre= |périodique=Bibliothèque de l'école des chartes |lieu= |éditeur= |série= |volume=86 |numéro= |année=1925 |pages=12 |doi= |url texte=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1925_num_86_1_448728 |consulté le= |id=levillain}}.</ref>{{,}}<ref>[http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/saint_denis___93_seine_saint_denis_/index.html Saint-Denis, historique].</ref>{{,}}<ref group="h">{{Harvsp|Lombard|1989|p=170|id=lombard89}}.</ref>. Les abbés, en construisant dès le {{s-|IX}} la légende de saint Denis selon laquelle il aurait porté sa tête jusqu'au bourg de Saint-Denis, cherchèrent à faire oublier l'emplacement de la tombe originelle du martyr et la petite église de sainte Geneviève<ref group="d" name="francois-p19" />{{,}}<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=315|id=lombard87}}.</ref>{{,}}<ref group="h">{{Harvsp|Lombard|1989|p=268|id=lombard89}}.</ref>. Les objets précieux qui décoraient richement la chapelle, offerts par les rois et les particuliers, furent même déplacés à Saint-Denis<ref group="d" name="francois-p20">{{Harvsp|François|p=20|id=d}}.</ref>. On soutint aussi, pour parfaire cette nouvelle légende, que l'édifice, devenu une {{citation|misérable petite bâtisse}}, édifié avec peine par sainte Geneviève, n'avait été en fait qu'une étape où elle s'arrêtait lorsqu'elle se rendait en prière à Saint-Denis<ref group="h" name="lombard89-p182" />.
Comme à l'époque pré-chrétienne, le lieu de culte polarisait un espace commercial. Un marché se tenait au lieu-dit ''Marcadus'', qui a donné son nom à la [[rue Marcadet]]<ref group="g" name="lombard87-p275" />{{,}}<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=311|id=lombard87}}.</ref>. L'activité du village autour de l'église était liée aux pèlerinages : on y cultivait des roses pour en faire des chapelets mais aussi de la vigne<ref group="d" name="francois-p16">{{Harvsp|François|p=16|id=d}}.</ref>. [[Clotaire II]] et son fils [[Dagobert Ier|Dagobert]] avaient une dévotion particulière envers le saint, qu'une légende du {{s-|IX}} explique par le ''miracle du cerf'' qui, lors d'une chasse, protégea l'animal réfugié dans l'église de La Chapelle, et le ''songe de Dagobert'', qui empêcha le jeune prince de faire l'objet de réprimandes tandis qu'il s'était endormi dans la chapelle<ref group="d" name="francois-p19">{{Harvsp|François|p=19|id=d}}.</ref>{{,}}<ref group="h">{{Harvsp|Lombard|1989|p=280|id=lombard89}}.</ref>. Vers les années 620–630, les reliques furent transférées à l'[[Basilique Saint-Denis|abbaye royale de Saint-Denis]]. Selon les sources, on l'attribue au roi Clothaire le {{date-|22 avril 627}} ou à [[Dagobert Ier|Dagobert {{Ier}}]] le {{date-|22 avril 636}}<ref>{{Article|langue= |auteur1=Léon Levillain |lien auteur1=Léon Levillain|titre=Études sur l'abbaye de Saint-Denis à l'époque mérovingienne |sous-titre= |périodique=Bibliothèque de l'école des chartes |lieu= |série= |volume=86 |numéro= |année=1925 |pages=12 |doi= |url texte=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1925_num_86_1_448728 |consulté le= |id=levillain}}.</ref>{{,}}<ref>[http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/saint_denis___93_seine_saint_denis_/index.html Saint-Denis, historique].</ref>{{,}}<ref group="h">{{Harvsp|Lombard|1989|p=170|id=lombard89}}.</ref>. Les abbés, en construisant dès le {{s-|IX}} la légende de saint Denis selon laquelle il aurait porté sa tête jusqu'au bourg de Saint-Denis, cherchèrent à faire oublier l'emplacement de la tombe originelle du martyr et la petite église de sainte Geneviève<ref group="d" name="francois-p19" />{{,}}<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=315|id=lombard87}}.</ref>{{,}}<ref group="h">{{Harvsp|Lombard|1989|p=268|id=lombard89}}.</ref>. Les objets précieux qui décoraient richement la chapelle, offerts par les rois et les particuliers, furent même déplacés à Saint-Denis<ref group="d" name="francois-p20">{{Harvsp|François|p=20|id=d}}.</ref>. On soutint aussi, pour parfaire cette nouvelle légende, que l'édifice, devenu une {{citation|misérable petite bâtisse}}, édifié avec peine par sainte Geneviève, n'avait été en fait qu'une étape où elle s'arrêtait lorsqu'elle se rendait en prière à Saint-Denis<ref group="h" name="lombard89-p182" />.


Mais la prospérité du village était assurée par la [[foire du Lendit]] qui perdura<ref group="d" name="francois-p20" />, l'église restant, malgré l'absence de dévotion aux reliques, un point de ralliement des marchands<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=282|id=lombard87}}.</ref>. Une autre foire, dite {{citation|de Saint-Denis}} se tenait à proximité de l'église du Pas-de-La-Chapelle{{note|Du {{sp-|XI|e|au|XII|e}}, on désigne cette église sous le nom de Saint-Denis-de-l'Estrée avant que ce vocable ne concerne l'église qui succéda au [[Basilique Saint-Denis|prieuré de Saint-Denis]]<ref group="d">{{Harvsp|François|p=27|id=d}}.</ref>, puis [[Église Saint-Denis-de-l'Estrée|celle]] construite par [[Eugène Viollet-le-Duc|Viollet-le-Duc]] en 1867.|group="note"}} au mois d'octobre, lors de la fête anniversaire de la mort du saint<ref group="h" name="lombard89-p225">{{Harvsp|Lombard|1989|p=225|id=lombard89}}.</ref>. Les abbés de Saint-Denis réussirent cependant, grâce à un faux écrit émanant prétendument de [[Dagobert Ier|Dagobert]], à obtenir un jugement de [[Pépin le Bref]] en 759 favorable au transfert de cette foire à l'intérieur des remparts de la ville de Saint-Denis, dans une halle de pierre édifiée à cet effet<ref group="d" name="francois-p21">{{Harvsp|François|p=21|id=d}}.</ref>. La Chapelle fut plusieurs fois pillée, ravagée et incendiée par les [[Vikings|Normands]] au {{s-|IX}}<ref group="d" name="francois-p21" />, puis, au siècle suivant, selon la chronique de [[Flodoard]], dévastée par la ''mesnie Hellequin'', terrible armée de démons et de revenants, qui jetèrent des blocs de pierre sur l'église de La Chapelle{{note|Cette troupe d'esprits fantastiques commandée par un certain Hellequin<ref>{{lien web||titre=Hellequin |site=Imago Mundi |url=http://www.cosmovisions.com/$Hellequin.htm}}.</ref> était plus vraisemblablement une bande de pillards voire l'ouragan qui dévasta en 944 les vignes de Montmartre et de La Chapelle<ref group="d">{{Harvsp|François|p=23|id=d}}.</ref>{{,}}<ref group="h">{{Harvsp|Lombard|1989|p=53|id=lombard89}}.</ref>.|group="note"}}.
Mais la prospérité du village était assurée par la [[foire du Lendit]] qui perdura<ref group="d" name="francois-p20" />, l'église restant, malgré l'absence de dévotion aux reliques, un point de ralliement des marchands<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=282|id=lombard87}}.</ref>. Une autre foire, dite {{citation|de Saint-Denis}} se tenait à proximité de l'église du Pas-de-La-Chapelle{{note|Du {{sp-|XI|e|au|XII|e}}, on désigne cette église sous le nom de Saint-Denis-de-l'Estrée avant que ce vocable ne concerne l'église qui succéda au [[Basilique Saint-Denis|prieuré de Saint-Denis]]<ref group="d">{{Harvsp|François|p=27|id=d}}.</ref>, puis [[Église Saint-Denis-de-l'Estrée|celle]] construite par [[Eugène Viollet-le-Duc|Viollet-le-Duc]] en 1867.|group="note"}} au mois d'octobre, lors de la fête anniversaire de la mort du saint<ref group="h" name="lombard89-p225">{{Harvsp|Lombard|1989|p=225|id=lombard89}}.</ref>. Les abbés de Saint-Denis réussirent cependant, grâce à un faux écrit émanant prétendument de [[Dagobert Ier|Dagobert]], à obtenir un jugement de [[Pépin le Bref]] en 759 favorable au transfert de cette foire à l'intérieur des remparts de la ville de Saint-Denis, dans une halle de pierre édifiée à cet effet<ref group="d" name="francois-p21">{{Harvsp|François|p=21|id=d}}.</ref>. La Chapelle fut plusieurs fois pillée, ravagée et incendiée par les [[Vikings|Normands]] au {{s-|IX}}<ref group="d" name="francois-p21" />, puis, au siècle suivant, selon la chronique de [[Flodoard]], dévastée par la ''mesnie Hellequin'', terrible armée de démons et de revenants, qui jetèrent des blocs de pierre sur l'église de La Chapelle{{note|Cette troupe d'esprits fantastiques commandée par un certain Hellequin<ref>{{lien web|titre=Hellequin |site=Imago Mundi |url=http://www.cosmovisions.com/$Hellequin.htm}}.</ref> était plus vraisemblablement une bande de pillards voire l'ouragan qui dévasta en 944 les vignes de Montmartre et de La Chapelle<ref group="d">{{Harvsp|François|p=23|id=d}}.</ref>{{,}}<ref group="h">{{Harvsp|Lombard|1989|p=53|id=lombard89}}.</ref>.|group="note"}}.


La route de Paris à l'abbaye royale accueillit pendant des siècles des processions : les monarques du Nord qui se rendaient à la capitale ou les rois de France, à l'occasion de leur couronnement ou de leur inhumation<ref group="a" name="connaissance-p163" />. Sa fréquentation augmenta à la fin du {{s-|IX}} lorsque fut construit le nouveau [[Pont au Change|Grand Pont]], premier pont fortifié qui constitua durant plusieurs siècles la seule traversée du grand bras de la Seine<ref>{{ouvrage|auteur1=François-Christian Sémur |titre=L'Île de la Cité et ses ponts |éditeur=Ouest-France |lieu=Rennes |année=2010 |pages totales=144 |isbn=9-782737-346194 |passage=101 }}.</ref> et qui permit de protéger contre la brutalité des invasions la route entre l'[[île de la Cité]] et l'abbaye de Saint-Denis<ref>{{ouvrage|auteur1=hugues Demeude |titre=L'Île de la Cité et ses ponts |éditeur=Flammarion |lieu=Paris |année=2003 |pages totales=160 |isbn=9-782080-111005 |passage=46 }}.</ref>. Elle fit d'ailleurs partie de la ''croisée de Paris'' dont [[Philippe II Auguste|Philippe Auguste]] ordonna le pavage jusqu'à la sortie nord du village<ref group="b" name="hillairet-chapelle" />. L'ancienne voie romaine en provenance de Lyon, devenue moins fréquentée, devint le ''chemin des Potences'' car elle passait par une petite butte (dite ''des Potences'') où était installé le [[Potence (pendaison)|gibet]] royal, avant son transfert à [[Gibet de Montfaucon|Montfaucon]] en 1189<ref group="d">{{Harvsp|François|p=29|id=d}}.</ref>.
La route de Paris à l'abbaye royale accueillit pendant des siècles des processions : les monarques du Nord qui se rendaient à la capitale ou les rois de France, à l'occasion de leur couronnement ou de leur inhumation<ref group="a" name="connaissance-p163" />. Sa fréquentation augmenta à la fin du {{s-|IX}} lorsque fut construit le nouveau [[Pont au Change|Grand Pont]], premier pont fortifié qui constitua durant plusieurs siècles la seule traversée du grand bras de la Seine<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=François-Christian Sémur|titre=L'Île de la Cité et ses ponts|lieu=Rennes|éditeur=Ouest-France|année=2010|pages totales=144|passage=101|isbn=978-2-7373-4619-4}}.</ref> et qui permit de protéger contre la brutalité des invasions la route entre l'[[île de la Cité]] et l'abbaye de Saint-Denis<ref>{{Ouvrage|auteur1=hugues Demeude|titre=L'Île de la Cité et ses ponts|lieu=Paris|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=2003|pages totales=160|passage=46|isbn=978-2-08-011100-5}}.</ref>. Elle fit d'ailleurs partie de la ''croisée de Paris'' dont [[Philippe II Auguste|Philippe Auguste]] ordonna le pavage jusqu'à la sortie nord du village<ref group="b" name="hillairet-chapelle" />. L'ancienne voie romaine en provenance de Lyon, devenue moins fréquentée, devint le ''chemin des Potences'' car elle passait par une petite butte (dite ''des Potences'') où était installé le [[Potence (pendaison)|gibet]] royal, avant son transfert à [[Gibet de Montfaucon|Montfaucon]] en 1189<ref group="d">{{Harvsp|François|p=29|id=d}}.</ref>.


=== Moyen Âge ===
=== Moyen Âge ===
==== Création de la paroisse ====
==== Création de la paroisse ====
Au {{s-|XII}} commença l'afflux de pèlerins dont certains, venant du nord-est de l'Europe (Flandres, Allemagne, etc.), se dirigeaient vers [[Saint-Jacques-de-Compostelle]] en poursuivant par la [[rue du Faubourg-Saint-Denis]]<ref>[http://www.belissor.net/spip.php?rubrique187 L’arrivée des pèlerins du Nord et de l’Est].</ref>{{,}}<ref> {{ouvrage|prénom1=Sophie |nom1=Martineaud |lien auteur1= |titre=Marcher à Paris sur les pas des pèlerins de Compostelle |éditeur=Rando Éditions |lien éditeur= |lieu=Paris |année=2009|pages totales=63 |isbn=978-2841823703 |id=}}.</ref> pour emprunter la [[via Turonensis]]. L'essor extraordinaire de la foire du Lendit, qui dépendait de l'autorité parisienne et royale et qui éclipsa peu à peu celle de Saint-Denis, bénéficia au développement de La Chapelle<ref group="d" name="francois-p25">{{Harvsp|François|p=25|id=d}}.</ref>. L'abbé [[Suger de Saint-Denis|Suger]] fit approuver par son ami [[Louis VI le Gros|Louis VI]] un diplôme de 1124, basé sur une prétendue translation de la foire d'[[Aix-la-Chapelle]], où elle aurait été créée par [[Charlemagne]], vers le site de Lendit par [[Charles II le Chauve|Charles le Chauve]] en 877, afin de garantir à l'abbaye la propriété et les revenus de la foire<ref group="h" name="lombard89-p225" />{{,}}<ref group="d" name="francois-p25" />. Au sud, entre le village et l'[[enceinte de Philippe Auguste]], les vastes terrains marécageux commencèrent à être asséchés et mis en culture<ref group="d" name="francois-p30">{{Harvsp|François|p=30|id=d}}.</ref>.
Au {{s-|XII}} commença l'afflux de pèlerins dont certains, venant du nord-est de l'Europe (Flandres, Allemagne, etc.), se dirigeaient vers [[Saint-Jacques-de-Compostelle]] en poursuivant par la [[rue du Faubourg-Saint-Denis]]<ref>[http://www.belissor.net/spip.php?rubrique187 L’arrivée des pèlerins du Nord et de l’Est].</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Sophie|nom1=Martineaud|titre=Marcher à Paris sur les pas des pèlerins de Compostelle|lieu=Paris|éditeur=Rando Éditions|année=2009|pages totales=63|isbn=978-2-84182-370-3}}.</ref> pour emprunter la [[via Turonensis]]. L'essor extraordinaire de la foire du Lendit, qui dépendait de l'autorité parisienne et royale et qui éclipsa peu à peu celle de Saint-Denis, bénéficia au développement de La Chapelle<ref group="d" name="francois-p25">{{Harvsp|François|p=25|id=d}}.</ref>. L'abbé [[Suger de Saint-Denis|Suger]] fit approuver par son ami [[Louis VI le Gros|Louis VI]] un diplôme de 1124, basé sur une prétendue translation de la foire d'[[Aix-la-Chapelle]], où elle aurait été créée par [[Charlemagne]], vers le site de Lendit par [[Charles II le Chauve|Charles le Chauve]] en 877, afin de garantir à l'abbaye la propriété et les revenus de la foire<ref group="h" name="lombard89-p225" />{{,}}<ref group="d" name="francois-p25" />. Au sud, entre le village et l'[[enceinte de Philippe Auguste]], les vastes terrains marécageux commencèrent à être asséchés et mis en culture<ref group="d" name="francois-p30">{{Harvsp|François|p=30|id=d}}.</ref>.


En 1229, un abbé de Saint-Denis nommé Odon accorda une charte de franchise aux habitants<ref>{{ouvrage|auteur1=Jacques-Antoine Dulaure |lien auteur1=Jacques-Antoine Dulaure |titre=Histoire physique, civile et morale des environs de Paris, depuis les premiers temps historiques jusqu'à nos jours |éditeur=Furne |lieu=Paris |année=1838 |pages totales=400 |isbn= |tome=2 |passage=170 |lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=XUoPAAAAQAAJ&&pg=PA171 | id=dulaure}}.</ref>. Avec l'édification, en 1204, à l'emplacement de l'ancienne chapelle en bois, de l'[[église Saint-Denys de la Chapelle|église Saint-Denys]] et la création d'une cure, le village devint une paroisse de la seigneurie de Saint-Denis et prit le nom de La Chapelle Saint-Denis<ref name="paris18">[http://mairie18.paris.fr/mairie18/jsp/site/Portal.jsp?page_id=200 La Chapelle], « Histoire du {{18e}} » sur le site du [[18e arrondissement de Paris]].</ref>{{,}}<ref name="hervas">{{ouvrage|auteur1=Pierre de Lagarde |auteur2=Alfred Fierro |lien auteur2=Alfred Fierro |titre=Vie et histoire du {{XVIIIe}} arrondissement |éditeur=Hervas |lieu=Paris |année=1991 |pages totales=160 |isbn=2-903118-37-X |tome=2 |passage=13 |lire en ligne= |id=hervas}}.</ref>{{,}}<ref group="d" name="francois-p30" />. La façade fut élevée à la fin du {{s-|XIII}} et ornée de sculptures qui rappelaient la présence de sainte Geneviève<ref>{{ouvrage|auteur1=Jacques Dubois ([[Ordre de Saint-Benoît|O.S.B.]]) |auteur2=Laure Beaumont-Maillet |titre=Sainte Geneviève de Paris : la vie, le culte, l'art |éditeur=Beauchesne |lieu=Paris |année=1982 |pages totales=169 |isbn=2-7010-1053-5 |passage=105 |lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=n1U8KzEaPcwC&pg=PA105}}.</ref>{{,}}<ref group="d" name="francois-p32">{{Harvsp|François|p=32|id=d}}.</ref>.
En 1229, un abbé de Saint-Denis nommé Odon accorda une charte de franchise aux habitants<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Jacques-Antoine Dulaure]]|titre=Histoire physique, civile et morale des environs de Paris, depuis les premiers temps historiques jusqu'à nos jours|tome=2|lieu=Paris|éditeur=Furne|année=1838|pages totales=400|passage=170|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=XUoPAAAAQAAJ&pg=PA171|id=dulaure}}.</ref>. Avec l'édification, en 1204, à l'emplacement de l'ancienne chapelle en bois, de l'[[église Saint-Denys de la Chapelle|église Saint-Denys]] et la création d'une cure, le village devint une paroisse de la seigneurie de Saint-Denis et prit le nom de La Chapelle Saint-Denis<ref name="paris18">[http://mairie18.paris.fr/mairie18/jsp/site/Portal.jsp?page_id=200 La Chapelle], « Histoire du {{18e}} » sur le site du {{18e arrondissement de Paris}}.</ref>{{,}}<ref name="hervas">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pierre de Lagarde|auteur2=[[Alfred Fierro]]|titre=Vie et histoire du {{XVIIIe}} arrondissement|sous-titre=Grandes Carrières, Clignancourt, Goutte d'Or, La Chapelle...|tome=2|lieu=Paris|éditeur=Hervas|année=1991|pages totales=160|passage=13|isbn=2-903118-37-X|id=hervas}}.</ref>{{,}}<ref group="d" name="francois-p30" />. La façade fut élevée à la fin du {{s-|XIII}} et ornée de sculptures qui rappelaient la présence de sainte Geneviève<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Jacques Dubois (moine)|Jacques Dubois]] ([[Ordre de Saint-Benoît|O.S.B.]])|auteur2=Laure Beaumont-Maillet|titre=Sainte Geneviève de Paris|sous-titre=la vie, le culte, l'art|passage=105|lieu=Paris|éditeur=Beauchesne|année=1982|pages totales=169|isbn=2-7010-1053-5|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=n1U8KzEaPcwC&pg=PA105}}.</ref>{{,}}<ref group="d" name="francois-p32">{{Harvsp|François|p=32|id=d}}.</ref>.


==== Montjoies ====
==== Montjoies ====
[[Fichier:Montjoies 17e siècle gravure eau-forte.jpg|thumb|right|alt=Reproduction d'une gravure montrant trois montjoies|[[Montjoies]] de La Chapelle et de Saint-Denis ([[eau-forte]] anonyme de la fin du {{s-|XVII}}).]]
[[Fichier:Montjoies 17e siècle gravure eau-forte.jpg|vignette|droite|alt=Reproduction d'une gravure montrant trois montjoies|[[Montjoies]] de La Chapelle et de Saint-Denis ([[eau-forte]] anonyme de la fin du {{s-|XVII}}).]]
Le {{date-|12 mai 1271}}, le cortège de [[Philippe III le Hardi|Philippe le Hardi]] portant sur ses épaules les ossements de son père, le roi [[Louis IX|saint Louis]], pour l'inhumation à Saint-Denis, traversa le village<ref group="a" name="connaissance-p164">{{Harvsp|Hillairet|1993|p=164|id=a}}.</ref>{{,}}<ref group="d" name="francois-p32" />. Une dizaine d'années plus tard, on construisit de grandes croix de pierre aux emplacements des sept stations que fit Philippe le Hardi. Situées aux abords du monticule nommé Montjoie qui est supposé avoir été le lieu du martyre de [[Denis de Paris|saint Denis]], ces croix prirent à leur tour le nom de ''[[montjoies]]''. Avec une base en forme de pyramide sur de grands soubassements à plusieurs marches{{note|Un fragment d'une de ces croix subsiste devant la basilique de Saint-Denis<ref group="a" name="connaissance-p169" />.|group="note"}}, elles étaient de forme hexagonale et comportaient une colonnade à jour surmontée d'arcades en mitre avec, du côté de la route, trois niches contenant de grandes statues de roi et, du côté opposé, trois niches aveugles. Elles furent démantelées en septembre et {{date-|octobre 1793}} surtout en raison de ce qu'elles étaient ornées de nombreuses fleurs de lys<ref>{{ouvrage|auteur1=Anne Lombard-Jourdan |lien auteur1=Anne Lombard-Jourdan | auteur2=Jean Rollin |titre=Saint-Denis lieu de mémoire |éditeur=Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Ile-de-France |lieu=Paris |année=2000 |pages totales=580 |isbn= |passage=94 }}.</ref>. Sur le parcours existaient aussi des croix ordinaires dont six subsistaient en 1704 mais qui ont aujourd'hui toutes disparu ; parmi elles, la ''[[Estrée (Saint-Denis)|Croix penchée]]'' était ainsi nommée en raison d'un miracle qui se serait produit en 1274 lorsque la ''Croix aux fins'' s'inclina devant un calice contenant une hostie, provenant d'un ciboire dérobé en l'[[Église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris|église Saint-Gervais]], cachée à ses pieds par le voleur<ref group="a" name="connaissance-p169">{{Harvsp|Hillairet|1993|p=169|id=a}}.</ref>{{,}}<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=320|id=lombard87}}.</ref>. Cette {{lang|la|''Crux ad fines''}} marquait la limite entre la juridiction de Paris et celle de [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]]<ref group="h">{{Harvsp|Lombard|1989|p=89|id=lombard89}}.</ref> : c'est, par exemple, en ce point que la [[châsse]] de [[cathédrale Notre-Dame de Paris|Notre-Dame]] était remise par l'[[Liste des évêques puis archevêques de Paris|évêque de Paris]] à un officier de l'[[Basilique Saint-Denis|abbaye de Saint-Denis]] lors de la [[foire du Lendit]] ou que le clergé parisien remettait aux moines de l'abbaye la dépouille du roi lors de ses funérailles<ref>{{ouvrage |prénom1=Philippe |nom1=Lorentz |prénom2=Dany |nom2=Sandron |titre=Atlas de Paris au Moyen Âge |sous-titre=Espace urbain, habitat, société, religion, lieux de pouvoir |numéro d'édition = |éditeur=Éditions Parigramme |lieu=Paris |année=2006 |volume = |pages totales=200 |passage=54 |isbn =978-2-84096-402-5}}.</ref>{{,}}<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=287|id=lombard87}}.</ref>{{,}}<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=306|id=lombard87}}.</ref>.
Le {{date-|12 mai 1271}}, le cortège de [[Philippe III le Hardi|Philippe le Hardi]] portant sur ses épaules les ossements de son père, le roi [[Louis IX|saint Louis]], pour l'inhumation à Saint-Denis, traversa le village<ref group="a" name="connaissance-p164">{{Harvsp|Hillairet|1993|p=164|id=a}}.</ref>{{,}}<ref group="d" name="francois-p32" />. Une dizaine d'années plus tard, on construisit de grandes croix de pierre aux emplacements des sept stations que fit Philippe le Hardi. Situées aux abords du monticule nommé Montjoie qui est supposé avoir été le lieu du martyre de [[Denis de Paris|saint Denis]], ces croix prirent à leur tour le nom de ''[[montjoies]]''. Avec une base en forme de pyramide sur de grands soubassements à plusieurs marches{{note|Un fragment d'une de ces croix subsiste devant la basilique de Saint-Denis<ref group="a" name="connaissance-p169" />.|group="note"}}, elles étaient de forme hexagonale et comportaient une colonnade à jour surmontée d'arcades en mitre avec, du côté de la route, trois niches contenant de grandes statues de roi et, du côté opposé, trois niches aveugles. Elles furent démantelées en septembre et {{date-|octobre 1793}} surtout en raison de ce qu'elles étaient ornées de nombreuses fleurs de lys<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Anne Lombard-Jourdan]]|auteur2=Jean Rollin|titre=Saint-Denis lieu de mémoire|lieu=Paris|éditeur=Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Ile-de-France|année=2000|pages totales=580|passage=94|isbn=}}.</ref>. Sur le parcours existaient aussi des croix ordinaires dont six subsistaient en 1704 mais qui ont aujourd'hui toutes disparu ; parmi elles, la ''[[Estrée (Saint-Denis)|Croix penchée]]'' était ainsi nommée en raison d'un miracle qui se serait produit en 1274 lorsque la ''Croix aux fins'' s'inclina devant un calice contenant une hostie, provenant d'un ciboire dérobé en l'[[Église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris|église Saint-Gervais]], cachée à ses pieds par le voleur<ref group="a" name="connaissance-p169">{{Harvsp|Hillairet|1993|p=169|id=a}}.</ref>{{,}}<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=320|id=lombard87}}.</ref>. Cette {{langue|la|''Crux ad fines''}} marquait la limite entre la juridiction de Paris et celle de [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]]<ref group="h">{{Harvsp|Lombard|1989|p=89|id=lombard89}}.</ref> : c'est, par exemple, en ce point que la [[châsse]] de [[cathédrale Notre-Dame de Paris|Notre-Dame]] était remise par l'[[Liste des évêques puis archevêques de Paris|évêque de Paris]] à un officier de l'[[Basilique Saint-Denis|abbaye de Saint-Denis]] lors de la [[foire du Lendit]] ou que le clergé parisien remettait aux moines de l'abbaye la dépouille du roi lors de ses funérailles<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Philippe |nom1=Lorentz |prénom2=Dany |nom2=Sandron |titre=Atlas de Paris au Moyen Âge |sous-titre=Espace urbain, habitat, société, religion, lieux de pouvoir |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Parigramme]] |année=2006 |pages totales=200 |passage=54 |isbn=978-2-84096-402-5}}.</ref>{{,}}<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=287|id=lombard87}}.</ref>{{,}}<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=306|id=lombard87}}.</ref>.


À partir de 1338, l'église Saint-Denys fut le départ d'un pèlerinage vers l'[[église Notre-Dame-des-Vertus d'Aubervilliers]]. La [[croix de l'Évangile]], située au carrefour des actuelles [[rue de l'Évangile]] et [[rue d'Aubervilliers]], marque une étape du parcours.
À partir de 1338, l'église Saint-Denys fut le départ du [[pèlerinage de Notre-Dame-des-Vertus]] vers l'[[église Notre-Dame-des-Vertus d'Aubervilliers]]. La [[croix de l'Évangile]], située au carrefour des actuelles [[rue de l'Évangile]] et [[rue d'Aubervilliers]], marque une étape du parcours.


==== Croisée des chemins ====
==== Croisée des chemins ====
Lors de la [[Grande Jacquerie]], en 1358, les champs et les vignes du village de La Chapelle-Saint-Denis ainsi que le grenier de la foire du Lendit furent dévastés et incendiés par les Anglais et les troupes du [[Liste des monarques de Navarre|roi de Navarre]] [[Charles II de Navarre|Charles le Mauvais]]<ref>{{ouvrage|auteur1=Abbé Jean Lebeuf |lien auteur1=Jean Lebeuf |titre=Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris |éditeur=Prault père |lieu=Paris |année=1754 |pages totales=430 |isbn= |volume=3 |passage=126 |lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=5Rzy-SnO3jIC&pg=PA126}}.</ref>{{,}}<ref group="a" name="connaissance-p164" />{{,}}{{note|{{citation bloc|''[Ils] ravagent les villages, tels que La Chapelle près de Saint-Lazare, le bourg de Saint-Laurent près de Paris, la grange du lendit et Saint-Cloud.''|Chronique de [[Guillaume de Nangis]]<ref group="d" name="francois-p43">{{Harvsp|François|p=43|id=d}}.</ref>.}}|group="note"}}, sous la surveillance d'[[Étienne Marcel]] depuis le moulin à vent de La Chapelle<ref group="d" name="francois-p43" />{{,}}{{note|Premier moulin à vent connu dans l'histoire de la région parisienne, il était certainement situé dans l'actuelle [[rue Philippe-de-Girard]]<ref>{{Article |langue= |auteur1=Émile Eude |titre=Le vieux moulin de la « Chapelle près Paris » |périodique=Revue des études historiques |tome= |année=1924 |pages=455–480 |issn= |lire en ligne=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11710n/f493 |id=eude}}.</ref>.|group="note"}}. Ces déprédations régulières aboutirent, à la demande des villageois, à une ordonnance de [[Charles V le Sage|Charles V]] qui affranchit La Chapelle de l'obligation de logement des troupes et du [[droit de prise (droit féodal)|droit de prise]] en échange de vingt charrettes de paille<ref group="d">{{Harvsp|François|p=44|id=d}}.</ref>.
Lors de la [[Grande Jacquerie]], en 1358, les champs et les vignes du village de La Chapelle-Saint-Denis ainsi que le grenier de la foire du Lendit furent dévastés et incendiés par les Anglais et les troupes du [[Liste des monarques de Navarre|roi de Navarre]] [[Charles II de Navarre|Charles le Mauvais]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Jean Lebeuf|Abbé Jean Lebeuf]]|titre=Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris|volume=3|lieu=Paris|éditeur=Prault père|année=1754|pages totales=430|passage=126|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=5Rzy-SnO3jIC&pg=PA126}}.</ref>{{,}}<ref group="a" name="connaissance-p164" />{{,}}{{note|{{citation bloc|''[Ils] ravagent les villages, tels que La Chapelle près de Saint-Lazare, le bourg de Saint-Laurent près de Paris, la grange du lendit et Saint-Cloud.''|Chronique de [[Guillaume de Nangis]]<ref group="d" name="francois-p43">{{Harvsp|François|p=43|id=d}}.</ref>.}}|group="note"}}, sous la surveillance d'[[Étienne Marcel]] depuis le moulin à vent de La Chapelle<ref group="d" name="francois-p43" />{{,}}{{note|Premier moulin à vent connu dans l'histoire de la région parisienne, il était certainement situé dans l'actuelle [[rue Philippe-de-Girard]]<ref>{{Article |langue= |auteur1=Émile Eude |titre=Le vieux moulin de la « Chapelle près Paris » |périodique=Revue des études historiques |tome= |année=1924 |pages=455–480 |issn= |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11710n/f493 |id=eude}}.</ref>.|group="note"}}. Ces déprédations régulières aboutirent, à la demande des villageois, à une ordonnance de [[Charles V le Sage|Charles V]] qui affranchit La Chapelle de l'obligation de logement des troupes et du [[droit de prise (droit féodal)|droit de prise]] en échange de vingt charrettes de paille<ref group="d">{{Harvsp|François|p=44|id=d}}.</ref>.


[[Fichier:L empereur Charles IV.jpg|thumb|left|alt=Miniature montrant un homme portant une barbe blanche sur un cheval blanc|''L'arrivée de [[Charles IV (empereur des Romains)|Charles IV]] à La Chapelle'', ''[[Grandes Chroniques de France (Jean Fouquet)|Grandes Chroniques de France]]'' (f.442v.), enluminées par [[Jean Fouquet]], vers 1455-1460.]]
[[Fichier:L empereur Charles IV.jpg|vignette|gauche|alt=Miniature montrant un homme portant une barbe blanche sur un cheval blanc|''L'arrivée de [[Charles IV (empereur des Romains)|Charles IV]] à La Chapelle'', ''[[Grandes Chroniques de France (Jean Fouquet)|Grandes Chroniques de France]]'' (f.442v.), enluminées par [[Jean Fouquet]], vers 1455-1460.]]
Le {{date-|4 janvier 1378}} eut lieu la [[Charles V le Sage#Visite de l'empereur Charles IV|rencontre]] entre [[Charles V le Sage|Charles V]] et son oncle, l'[[Saint-Empire romain germanique|empereur germanique]] [[Charles IV (empereur des Romains)|Charles IV]]<ref group="a" name="connaissance-p164" />. Le village fut à nouveau dévasté le {{date-|3 octobre 1411}}<ref group="d">{{Harvsp|François|p=46|id=d}}.</ref> et le {{date-|8 juillet 1418}} par les [[Armagnacs]], lors de [[Guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons|batailles]] contre les [[Bourguignons]]<ref group="a" name="connaissance-p164" />. L'église fut incendiée lors de cette dernière attaque<ref group="d">{{Harvsp|François|p=47|id=d}}.</ref>.
Le {{date-|4 janvier 1378}} eut lieu la [[Charles V le Sage#Visite de l'empereur Charles IV|rencontre]] entre [[Charles V le Sage|Charles V]] et son oncle, l'[[Saint-Empire romain germanique|empereur germanique]] [[Charles IV (empereur des Romains)|Charles IV]]<ref group="a" name="connaissance-p164" />. Le village fut à nouveau dévasté le {{date-|3 octobre 1411}}<ref group="d">{{Harvsp|François|p=46|id=d}}.</ref> et le {{date-|8 juillet 1418}} par les [[Armagnacs]], lors de [[Guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons|batailles]] contre les [[Bourguignons]]<ref group="a" name="connaissance-p164" />. L'église fut incendiée lors de cette dernière attaque<ref group="d">{{Harvsp|François|p=47|id=d}}.</ref>.


En 1427, une troupe de cent vingt bohémiens, supposément venus de Basse-Égypte et affirmant s'être convertis au catholicisme, s'y installa, munie d'une [[Bulle pontificale|bulle du pape]] [[Martin V]] qui les confiait à la charité ecclésiastique<ref group="d">{{Harvsp|François|p=49|id=d}}.</ref>, et y vécut de mendicité et de voyance. Accusés de vols et de sorcellerie, ils furent excommuniés par [[Jacques du Chastelier]], l'[[Liste des évêques puis archevêques de Paris|évêque de Paris]], et sommés de quitter le village<ref>{{ouvrage|auteur1=L. Benoist de Matougues |auteur2=Abbé Migne |titre=Dictionnaire de géographie sacrée et ecclésiastique |éditeur=Ateliers catholiques du Petit-Montrouge |lieu=Paris |année=1849 |pages totales=1302 |isbn= |tome=2 |passage=285 |lire en ligne=http://books.google.fr/books?id=kqDV8XCLG6cC&pg=RA1-PA281}}.</ref>{{,}}<ref group="c" name="évocation-p294" />.
En 1427, une troupe de cent vingt bohémiens, supposément venus de Basse-Égypte et affirmant s'être convertis au catholicisme, s'y installa, munie d'une [[Bulle pontificale|bulle du pape]] [[Martin V]] qui les confiait à la charité ecclésiastique<ref group="d">{{Harvsp|François|p=49|id=d}}.</ref>, et y vécut de mendicité et de voyance. Accusés de vols et de sorcellerie, ils furent excommuniés par [[Jacques du Chastelier]], l'[[Liste des évêques puis archevêques de Paris|évêque de Paris]], et sommés de quitter le village<ref>{{Ouvrage|auteur1=L. Benoist de Matougues|auteur2=Abbé Migne|titre=Dictionnaire de géographie sacrée et ecclésiastique|tome=2|lieu=Paris|éditeur=Ateliers catholiques du Petit-Montrouge|année=1849|pages totales=1302|passage=285|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=kqDV8XCLG6cC&pg=RA1-PA281}}.</ref>{{,}}<ref group="c" name="évocation-p294" />.


==== Jeanne d'Arc ====
==== Jeanne d'Arc ====
[[Fichier:Le siège de Paris en 1429 par Jeanne d'Arc - Martial.jpg|thumb|right|alt=Miniature montrant la porte Saint-Honoré et Jeanne d'Arc en premier plan|Jeanne d'Arc lors du [[Siège de Paris (1429)|siège de Paris]] en 1429.<br/>Miniature extraite des ''Vigiles du roi Charles VII'' de [[Martial d'Auvergne]].]]
[[Fichier:Le siège de Paris en 1429 par Jeanne d'Arc - Martial.jpg|vignette|droite|alt=Miniature montrant la porte Saint-Honoré et Jeanne d'Arc en premier plan|Jeanne d'Arc lors du [[Siège de Paris (1429)|siège de Paris]] en 1429. Miniature issue du manuscrit de [[Martial d'Auvergne]], ''[[Les Vigiles de la mort de Charles VII|Les Vigiles de Charles VII]]'', vers 1484, [[Bibliothèque nationale de France|BNF]].]]
Après le sacre de [[Charles VII (roi de France)|Charles VII]] à [[Reims]] en 1429, [[Jeanne d'Arc]] se dirigea sur Paris pour délivrer la ville alors aux mains des Anglais. Après la [[bataille de Montépilloy]], le {{date-|15 août 1429}}, les troupes de {{nobr|Charles VII}} commencèrent le {{date-|3 septembre}} le [[Siège de Paris (1429)|siège de Paris]]. Jeanne d'Arc logeait dans le village de La Chapelle avec les ducs [[Jean II d'Alençon (Valois)|d'Alençon]] et [[Charles Ier de Bourbon|de Bourbon]], les comtes [[Louis Ier de Bourbon-Vendôme|de Vendôme]] et [[Guy XIV de Laval|de Laval]], les maréchaux [[Gilles de Rais]] et [[Étienne de Vignolles|Lahire]] et leurs troupes. Après avoir effectué pendant plusieurs jours des reconnaissances et des escarmouches sur diverses portes de Paris, Jeanne d'Arc pria dans la chapelle Sainte Geneviève avant de donner l'assaut à la capitale<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=179|id=e}}.</ref>. Le jeudi {{date-|8 septembre}} au petit matin, la Pucelle, le [[Jean II d'Alençon (Valois)|duc d'Alençon]], les maréchaux [[Gilles de Rais]] et [[Jean de Brosse|Jean de Brosse de Boussac]] partirent du village pour donner l'assaut à la [[porte Saint-Honoré]]. L'attaque échoua, Jeanne, blessée à la cuisse par un [[Carreau d'arbalète|vireton d'arbalète]]<ref group="d">{{Harvsp|François|p=52|id=d}}.</ref>, fut ramenée à son logis de La Chapelle. Bien qu'elle eût souhaité reprendre l'attaque de Paris, le roi lui donna ordre de se replier sur l'[[Basilique Saint-Denis|abbaye de Saint-Denis]]<ref group="a" name="connaissance-p164" />.
Après le sacre de [[Charles VII (roi de France)|Charles VII]] à [[Reims]] en 1429, [[Jeanne d'Arc]] se dirigea sur Paris pour délivrer la ville alors aux mains des Anglais. Après la [[bataille de Montépilloy]], le {{date-|15 août 1429}}, les troupes de {{nobr|Charles VII}} commencèrent le {{date-|3 septembre}} le [[Siège de Paris (1429)|siège de Paris]]. Jeanne d'Arc logeait dans le village de La Chapelle avec les ducs [[Jean II d'Alençon (Valois)|d'Alençon]] et [[Charles Ier de Bourbon|de Bourbon]], les comtes [[Louis Ier de Bourbon-Vendôme|de Vendôme]] et [[Guy XIV de Laval|de Laval]], les maréchaux [[Gilles de Rais]] et [[Étienne de Vignolles|Lahire]] et leurs troupes. Après avoir effectué pendant plusieurs jours des reconnaissances et des escarmouches sur diverses portes de Paris, Jeanne d'Arc pria dans la chapelle Sainte Geneviève avant de donner l'assaut à la capitale<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=179|id=e}}.</ref>. Le jeudi {{date-|8 septembre}} au petit matin, la Pucelle, le [[Jean II d'Alençon (Valois)|duc d'Alençon]], les maréchaux [[Gilles de Rais]] et [[Jean de Brosse|Jean de Brosse de Boussac]] partirent du village pour donner l'assaut à la [[porte Saint-Honoré]]. L'attaque échoua, Jeanne, blessée à la cuisse par un [[Carreau d'arbalète|vireton d'arbalète]]<ref group="d">{{Harvsp|François|p=52|id=d}}.</ref>, fut ramenée à son logis de La Chapelle. Bien qu'elle eût souhaité reprendre l'attaque de Paris, le roi lui donna ordre de se replier sur l'[[Basilique Saint-Denis|abbaye de Saint-Denis]]<ref group="a" name="connaissance-p164" />.


Les années qui suivirent apportèrent une grande insécurité autour de La Chapelle et le brigandage se développa, profitant de la guerre opposant les Français et les Anglais entre Saint-Denis et Paris<ref group="d">{{Harvsp|François|p=56–57|id=d}}.</ref>. La paix revenue, [[Charles VII (roi de France)|Charles VII]] traversa le village avant de faire une entrée triomphante dans Paris en 1437, mais c'est au pied de la [[Estrée (Saint-Denis)|''Croix penchée'']], que, en 1461, les officiers qui portaient la dépouille de ce roi, réclamèrent, pour poursuivre le chemin, que leur soient remis à chacun dix [[Sou|sols]] supplémentaires<ref group="a" name="connaissance-p164" />. Le succès de la [[foire du Lendit]] apportait à La Chapelle des revenus financiers confortables durant les quinze jours s'écoulant entre la [[Barnabé|saint Barnabé]] et la [[Jean le Baptiste|saint Jean]], mais, à la fin du Moyen Âge, elle déclina à mesure que le [[Halles de Paris|marché des Champeaux]] se développait<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=329|id=lombard87}}.</ref>. Au milieu du {{s-|XV}}, l'aire d'attraction de la foire se réduisit et elle n'était plus fréquentée que par les marchands en provenance d'Île-de-France, de Picardie, de Champagne, de Normandie, de Bourgogne, des bords de la Loire et du Centre<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=339|id=lombard87}}.</ref>. La cérémonie d'ouverture, lors de laquelle le recteur de l'[[Université de Paris]] venait en cortège acquérir les parchemins, très prisés, et autres matériels indispensables, finit au fil des ans par se transformer en cavalcade entraînant de nombreux saccages<ref>{{Harvsp|Lagarde|Fierro|p=14|id=hervas}}.</ref>. La foire fut alors provisoirement transférée à l'intérieur des murs de [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]] en 1444, privant la petite bourgade d'une partie de son activité, et définitivement par [[Henri II (roi de France)|Henri II]] en 1556<ref>[http://www.bonnefoy-michel.com/article-l-histoire-de-saint-denys-de-la-chapelle-48743306.html L’Histoire de la Chapelle].</ref>{{,}}<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=330|id=lombard87}}.</ref>.
Les années qui suivirent apportèrent une grande insécurité autour de La Chapelle et le brigandage se développa, profitant de la guerre opposant les Français et les Anglais entre Saint-Denis et Paris<ref group="d">{{Harvsp|François|p=56–57|id=d}}.</ref>. La paix revenue, [[Charles VII (roi de France)|Charles VII]] traversa le village avant de faire une entrée triomphante dans Paris en 1437, mais c'est au pied de la [[Estrée (Saint-Denis)|''Croix penchée'']], que, en 1461, les officiers qui portaient la dépouille de ce roi, réclamèrent, pour poursuivre le chemin, que leur soient remis à chacun dix [[Sou|sols]] supplémentaires<ref group="a" name="connaissance-p164" />. Le succès de la [[foire du Lendit]] apportait à La Chapelle des revenus financiers confortables durant les quinze jours s'écoulant entre la [[Barnabé|saint Barnabé]] et la [[Jean le Baptiste|saint Jean]], mais, à la fin du Moyen Âge, elle déclina à mesure que le [[Halles de Paris|marché des Champeaux]] se développait<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=329|id=lombard87}}.</ref>. Au milieu du {{s-|XV}}, l'aire d'attraction de la foire se réduisit et elle n'était plus fréquentée que par les marchands en provenance d'Île-de-France, de Picardie, de Champagne, de Normandie, de Bourgogne, des bords de la Loire et du Centre<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=339|id=lombard87}}.</ref>. La cérémonie d'ouverture, lors de laquelle le recteur de l'[[Ancienne université de Paris|Université de Paris]] venait en cortège acquérir les parchemins, très prisés, et autres matériels indispensables, finit au fil des ans par se transformer en cavalcade entraînant de nombreux saccages<ref>{{Harvsp|Lagarde|Fierro|p=14|id=hervas}}.</ref>. La foire fut alors provisoirement transférée à l'intérieur des murs de [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]] en 1444, privant la petite bourgade d'une partie de son activité, et définitivement par [[Henri II (roi de France)|Henri II]] en 1556<ref>[http://www.bonnefoy-michel.com/article-l-histoire-de-saint-denys-de-la-chapelle-48743306.html L’Histoire de la Chapelle].</ref>{{,}}<ref group="g">{{Harvsp|Lombard|1987|p=330|id=lombard87}}.</ref>.


=== De la Renaissance à la Révolution française ===
=== De la Renaissance à la Révolution française ===
En 1498, l'abbaye de Saint-Denis afferma l'administration du village à un représentant chargé de collecter la [[dîme]] tandis que le Grand [[Aumônier]] de Saint-Denis prélevait les [[Cens (impôt)|cens]] et les [[rente]]s<ref group="e" name="lambeau-p17">{{Harvsp|Lambeau|p=17|id=e}}.</ref>. Ce dernier avait aussi droit de justice qui s'exerçait dans un bâtiment à gauche de l'église<ref name="cordier" />{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=36|id=e}}.</ref>. Le [[carcan]] était installé sur un [[orme]] faisant office de poteau de justice en bordure du cimetière<ref group="e" name="lambeau-p38">{{Harvsp|Lambeau|p=38|id=e}}.</ref> alors qu'un [[Potence (pendaison)|gibet]] et des [[fourches patibulaires]] étaient situés plus au nord, en direction de Saint-Denis<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=41|id=e}}.</ref>.
En 1498, l'abbaye de Saint-Denis afferma l'administration du village à un représentant chargé de collecter la [[dîme]] tandis que le Grand [[Aumônier]] de Saint-Denis prélevait les [[Cens (impôt)|cens]] et les [[rente]]s<ref group="e" name="lambeau-p17">{{Harvsp|Lambeau|p=17|id=e}}.</ref>. Ce dernier avait aussi droit de justice qui s'exerçait dans un bâtiment à gauche de l'église<ref name="cordier" />{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=36|id=e}}.</ref>. Le [[carcan]] était installé sur un [[orme]] faisant office de poteau de justice en bordure du cimetière<ref group="e" name="lambeau-p38">{{Harvsp|Lambeau|p=38|id=e}}.</ref> alors qu'un [[Potence (pendaison)|gibet]] et des [[fourches patibulaires]] étaient situés plus au nord, en direction de Saint-Denis<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=41|id=e}}.</ref>.


[[Fichier:Mathis.Zundten.Estree.Chapelle.Saint.Denis.1565.jpg|thumb|alt=Reproduction d'une gravure représentant une carte montrant Saint-Denis et Paris|La Chapelle (''légende C3'') pendant les [[Guerres de religion]], plan de Mathis Zundten, 1565.]]
[[Fichier:Mathis.Zundten.Estree.Chapelle.Saint.Denis.1565.jpg|vignette|alt=Reproduction d'une gravure représentant une carte montrant Saint-Denis et Paris|La Chapelle (''légende C3'') pendant les [[Guerres de religion (France)|Guerres de religion]], plan de Mathis Zundten, 1565.]]
En {{date-|novembre 1567}}, le village ne fut pas épargné par les [[guerres de religion]] et fut au centre de la ''[[bataille de Saint-Denis (France)|bataille de Saint-Denis]]''{{note|Bien qu'elle se fût déroulée à La Chapelle-Saint-Denis<ref group="d" name="francois-p71">{{Harvsp|François|p=71|id=d}}.</ref>.|group="note"}} qui vit s'opposer les catholiques et les [[huguenot]]s et au cours de laquelle le [[Anne de Montmorency (1493-1567)|connétable de Montmorency]] fut mortellement blessé d'une balle dans le dos<ref group="a" name="connaissance-p164" />. Afin de renforcer la défense de Paris tenu par la [[Ligue catholique (France)|Ligue]], le [[Conseil des Seize|Conseil de l'Union]] fit ceinturer le village de la Chapelle d'un mur qui dura plus d'un siècle<ref group="d" name="francois-p71" />. Lors du [[Siège de Paris (1590)|siège de Paris en 1590]], les troupes royales d'[[Henri IV (roi de France)|Henri IV]] occupèrent le village<ref group="d">{{Harvsp|François|p=73|id=d}}.</ref>.
En {{date-|novembre 1567}}, le village ne fut pas épargné par les [[Guerres de religion (France)|guerres de religion]] et fut au centre de la ''[[bataille de Saint-Denis (1567)|bataille de Saint-Denis]]''{{note|Bien qu'elle se fût déroulée à La Chapelle-Saint-Denis<ref group="d" name="francois-p71">{{Harvsp|François|p=71|id=d}}.</ref>.|group="note"}} qui vit s'opposer les catholiques et les [[huguenot]]s et au cours de laquelle le [[Anne de Montmorency (1493-1567)|connétable de Montmorency]] fut mortellement blessé d'une balle dans le dos<ref group="a" name="connaissance-p164" />. Afin de renforcer la défense de Paris tenu par la [[Ligue catholique (France)|Ligue]], le [[Conseil des Seize|Conseil de l'Union]] fit ceinturer le village de la Chapelle d'un mur qui dura plus d'un siècle<ref group="d" name="francois-p71" />. Lors du [[Siège de Paris (1590)|siège de Paris en 1590]], les troupes royales d'[[Henri IV (roi de France)|Henri IV]] occupèrent le village<ref group="d">{{Harvsp|François|p=73|id=d}}.</ref>.


[[Fichier:Terroir de La Chapelle.jpg|vignette|alt=Vieux plan représentant les environs|Le terroir de La Chapelle en 1707.]]
La Chapelle, comme de nombreux villages des environs du Paris assiégés lors de la [[Fronde (histoire)|Fronde]], fut désolée par les combats et les pillages et nombre de ses habitants moururent {{citation|de maladie, de nécessité, de misère<ref>{{ouvrage |prénom1=Adolphe |nom1=Chéruel |titre=Journal d'[[Olivier Lefèvre d'Ormesson]] et extraits des mémoires d'[[André d'Ormesson (1577-1665)|André Lefèvre d'Ormesson]] |sous-titre= |numéro d'édition = |éditeur=Imprimerie impériale |lieu=Paris |année=1856 |tome={{II}} |pages totales= |passage=673 |isbn = |lire en ligne=https://books.google.com.do/books?id=LfA-AAAAcAAJ&pg=PA673}}.</ref>}} mais les survivants reconstruisirent la [[sacristie]] dès 1664, restaurèrent l'église elle-même en 1670<ref group="d">{{Harvsp|François|p=80|id=d}}.</ref> et poursuivirent le développement et l'extension de leur bourg<ref group="d">{{Harvsp|François|p=78|id=d}}.</ref>.
La Chapelle, comme de nombreux villages des environs du Paris assiégés lors de la [[Fronde (histoire)|Fronde]], fut désolée par les combats et les pillages et nombre de ses habitants moururent {{citation|de maladie, de nécessité, de misère<ref>{{Ouvrage |prénom1=Adolphe |nom1=Chéruel |titre=Journal d'[[Olivier Lefèvre d'Ormesson]] et extraits des mémoires d'[[André d'Ormesson (1577-1665)|André Lefèvre d'Ormesson]] |tome={{II}} |lieu=Paris |éditeur=Imprimerie impériale |année=1856 |passage=673 |lire en ligne=https://books.google.do/books?id=LfA-AAAAcAAJ&pg=PA673}}.</ref>}} mais les survivants reconstruisirent la [[sacristie]] dès 1664, restaurèrent l'église elle-même en 1670<ref group="d">{{Harvsp|François|p=80|id=d}}.</ref> et poursuivirent le développement et l'extension de leur bourg<ref group="d">{{Harvsp|François|p=78|id=d}}.</ref>.


Jusqu'à la [[Révolution française]], le village de La Chapelle était rattaché à la seigneurie de Saint-Denis, propriété de l'abbaye depuis le {{s-|XV}}{{note|Un ''{{lang|la|[[Mémoire judiciaire|factum]]}}'' de 1661 rappelle les droits de l'abbaye sur la cure de La Chapelle : {{citation|''La terre de la Chapelle dépend de tout temps de l'aumosnerie de Saint Denys. Les aumosniers en estoient les seigneurs spirituels et temporels. Pour le temporel, ils y ont la haute, moyenne et basse justice et Baillage, toute seigneurie et censive sur toute l'étendue d'icelle. Pour le spirituel, ils sont les Patrons, nomment le prestre pour desservir la cure ou vicairerie perpétuelle, et le présentent à l'archidiacre de Paris, et luy le présente à Monsieur l'archevesque qui confère''}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=158|id=e}}.</ref>.|group="note"}}. Exclusivement rural, il était composé de vignerons et de maraîchers ainsi que de cabaretiers{{note|Sur la seule Grande-Rue, on dénombrait en 1728 quinze marchands de vin<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=81|loc=Note 1|id=e}}.</ref>.|group="note"}}, loueurs de voitures, maréchaux-ferrants ou [[Roulier (métier)|rouliers]]<ref>{{Harvsp|Chadych|p=119|id=chadych}}.</ref> installés le long de la route menant de Paris à [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]]<ref group="c" name="évocation-p296">{{Harvsp|Hillairet|1954|p=296|id=c}}.</ref>. Les guinguettes commencèrent à se développer vers les années 1660, car elles permettaient d'échapper aux fortes taxes qui frappaient le vin à son entrée dans Paris, et virent affluer une clientèle d'ouvriers et de soldats, mais aussi de bourgeois parisiens en quête de promenade dans les {{citation|campagnes et les faubourgs}}<ref group="d" name="francois-p93">{{Harvsp|François|p=93|id=d}}.</ref>{{,}}<ref group="d" name="francois-p85" />. Leur nombre ne cessa de croître au cours des siècles<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=337|id=e}}.</ref>. L'un de ces cabaretiers, dont l'enseigne était ''Le Grand Faucheur'', fut institué légataire universel de l'historiographe de [[Louis XIV]], [[François Eudes de Mézeray]], qui s'était épris du village<ref group="c" name="évocation-p297" />{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=373–376|id=e}}.</ref>. Ces tavernes accueillirent les rencontres discrètes de la Fillon{{note|Célèbre courtisane propriétaire d'un maison de tolérance parisienne<ref>{{lien web|url=http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2010/07/14/la-presidente-fillon.html |site=Autour du Père Tanguy |titre=La Présidente Fillon, procureuse en l'hôtel de madame de Matignon |auteur=Bernard Vassor}}.</ref>{{,}}<ref group="d" name="francois-p85">{{Harvsp|François|p=85|id=d}}.</ref>.|group="note"}} et du [[Guillaume Dubois|cardinal Dubois]] qui permirent de déjouer la [[Conspiration de Cellamare]], mais aussi les tapages de la bande de [[Louis Dominique Cartouche|Cartouche]], au sein de laquelle sévissait une native du lieu, la détrousseuse Marie Miou, dite Charlotte La Chapelle<ref group="d" name="francois-p88">{{Harvsp|François|p=88|id=d}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage |prénom1=Gilles |nom1=Henry |titre=Cartouche|sous-titre=Le brigand de la Régence |numéro d'édition = |éditeur=Tallandier |lieu=Paris |année première édition=1984 |année=2001 |tome= |pages totales=326 |passage=71 |isbn=978-2235022897 |lire en ligne=}}.</ref>. À la fin du {{s-|XVIII}}, le bourg détenait même sa propre brigade de [[maréchaussée]] pour le maintien de l'ordre et les rondes dans les cabarets et les guinguettes<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=28|id=e}}.</ref>.
Jusqu'à la [[Révolution française]], le village de La Chapelle était rattaché à la seigneurie de Saint-Denis, propriété de l'abbaye depuis le {{s-|XV}}{{note|Un ''{{langue|la|[[Mémoire judiciaire|factum]]}}'' de 1661 rappelle les droits de l'abbaye sur la cure de La Chapelle : {{citation|''La terre de la Chapelle dépend de tout temps de l'aumosnerie de Saint Denys. Les aumosniers en estoient les seigneurs spirituels et temporels. Pour le temporel, ils y ont la haute, moyenne et basse justice et Baillage, toute seigneurie et censive sur toute l'étendue d'icelle. Pour le spirituel, ils sont les Patrons, nomment le prestre pour desservir la cure ou vicairerie perpétuelle, et le présentent à l'archidiacre de Paris, et luy le présente à Monsieur l'archevesque qui confère''}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=158|id=e}}.</ref>.|group="note"}}. Exclusivement rural, il était composé de vignerons et de maraîchers ainsi que de cabaretiers{{note|Sur la seule Grande-Rue, on dénombrait en 1728 quinze marchands de vin<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=81|loc=Note 1|id=e}}.</ref>.|group="note"}}, loueurs de voitures, maréchaux-ferrants ou [[Roulier (métier)|rouliers]]<ref>{{Harvsp|Chadych|p=119|id=chadych}}.</ref> installés le long de la route menant de Paris à [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]]<ref group="c" name="évocation-p296">{{Harvsp|Hillairet|1954|p=296|id=c}}.</ref>. Les guinguettes commencèrent à se développer vers les années 1660, car elles permettaient d'échapper aux fortes taxes qui frappaient le vin à son entrée dans Paris, et virent affluer une clientèle d'ouvriers et de soldats, mais aussi de bourgeois parisiens en quête de promenade dans les {{citation|campagnes et les faubourgs}}<ref group="d" name="francois-p93">{{Harvsp|François|p=93|id=d}}.</ref>{{,}}<ref group="d" name="francois-p85" />. Leur nombre ne cessa de croître au cours des siècles<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=337|id=e}}.</ref>. L'un de ces cabaretiers, dont l'enseigne était ''Le Grand Faucheur'', fut institué légataire universel de l'historiographe de [[Louis XIV]], [[François Eudes de Mézeray]], qui s'était épris du village<ref group="c" name="évocation-p297" />{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=373–376|id=e}}.</ref>. Ces tavernes accueillirent les rencontres discrètes de la Fillon{{note|Célèbre courtisane propriétaire d'un maison de tolérance parisienne<ref>{{lien web|url=http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2010/07/14/la-presidente-fillon.html |site=Autour du Père Tanguy |titre=La Présidente Fillon, procureuse en l'hôtel de madame de Matignon |auteur=Bernard Vassor}}.</ref>{{,}}<ref group="d" name="francois-p85">{{Harvsp|François|p=85|id=d}}.</ref>.|group="note"}} et du [[Guillaume Dubois|cardinal Dubois]] qui permirent de déjouer la [[Conspiration de Cellamare]], mais aussi les tapages de la bande de [[Louis Dominique Cartouche|Cartouche]], au sein de laquelle sévissait une native du lieu, la détrousseuse Marie Miou, dite Charlotte La Chapelle<ref group="d" name="francois-p88">{{Harvsp|François|p=88|id=d}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Gilles|nom1=Henry|titre=Cartouche|sous-titre=Le brigand de la Régence|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]]|année=2001|année première édition=1984|pages totales=326|passage=71|isbn=978-2-235-02289-7}}.</ref>. À la fin du {{s-|XVIII}}, le bourg détenait même sa propre brigade de [[maréchaussée]] pour le maintien de l'ordre et les rondes dans les cabarets et les guinguettes<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=28|id=e}}.</ref>.


Les maisons étaient situées aux abords de l'église et de la maison du bailli, administrateur du village nommé par l'abbaye. Au début du {{s-|XVIII}}, la seigneurie de La Chapelle comportait quarante-trois lieu-dits<ref name="cordier" />. Au cours des {{s2-|XVII|e|XVIII|e}}, les maisons de campagne s'étaient multipliées aux abords de l'église, notamment celle de [[Sébastien Slodtz]], sculpteur de nombreux monuments de Paris et de Versailles<ref>{{ouvrage|auteur1=Michel Roblin |lien auteur1= |titre=Quand Paris était à la campagne |sous-titre=Origines rurales et urbaines des vingt arrondissements |éditeur=Picard |lieu=Paris |année=1985 |pages totales=256 |isbn=2-7084-0134-3 |volume= |passage=220 }}.</ref>.
Les maisons étaient situées aux abords de l'église et de la maison du bailli, administrateur du village nommé par l'abbaye. Au début du {{s-|XVIII}}, la seigneurie de La Chapelle comportait quarante-trois lieux-dits<ref name="cordier" />. Au cours des {{s2-|XVII|e|XVIII|e}}, les maisons de campagne s'étaient multipliées aux abords de l'église, notamment celle de [[Sébastien Slodtz]], sculpteur de nombreux monuments de Paris et de Versailles<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Michel Roblin|titre=Quand Paris était à la campagne|sous-titre=Origines rurales et urbaines des vingt arrondissements|lieu=Paris|éditeur=Picard|année=1985|pages totales=256|passage=220|isbn=2-7084-0134-3}}.</ref>.


[[Fichier:Village de la Chapelle près Paris - Estampe - Collection Destailleur - 1786.jpeg|thumb|alt=Dessin au crayon de quelques grandes maisons au bord d'un chemin|Village de La Chapelle en 1786 montrant des fermes ou maisons de plaisance<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=386|id=e}}.</ref>.<br/>''Dessin anonyme''.]]
[[Fichier:Village de la Chapelle près Paris - Estampe - Collection Destailleur - 1786.jpeg|vignette|alt=Dessin au crayon de quelques grandes maisons au bord d'un chemin|Village de La Chapelle en 1786 montrant des fermes ou maisons de plaisance<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=386|id=e}}.</ref>.<br/>''Dessin anonyme''.]]
Dans les années 1720, La Chapelle bénéficia de l'opération de bornage des enceintes et limites de Paris et de ses faubourgs, cette entreprise édilitaire parisienne visant à ne tolérer l'édification que de modestes maisons à boutique et petite porte, non cochère, et avec un seul étage supérieur<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=78|id=e}}.</ref>. L'urbanisation progressive des faubourgs, au-delà des [[Grands boulevards|boulevards]] qui avaient remplacé en 1671 l'[[enceinte de Charles V|enceinte]] construite par [[Charles V le Sage|Charles V]], reliait, de proche en proche mais sans continuité, le faubourg Saint-Denis à La Chapelle, au moins sur la rue principale<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=79|id=e}}.</ref>. La route vers Saint-Denis fut refaite, alignée et élargie à {{unité|65|mètres}}, l'on construisit un vaste rond-point et l'on conserva deux antiques colonnes de marbre que [[Suger de Saint-Denis|Suger]] avait comparées aux [[colonnes d'Hercule]]<ref group="d" name="francois-p88" />. Mais, en l'absence de trottoir, la grande voie pavée reliant Paris au sud, à la circulation intense, restait mal commode pour les piétons et dangereuse<ref group="d" name="francois-p92">{{Harvsp|François|p=92|id=d}}.</ref>. On remplaça en 1757 l'ancien [[Tympan (architecture)|tympan]] [[Architecture gothique|gothique]] de l'[[Église Saint-Denys de la Chapelle|église Saint-Denys]] par une façade classique à quatre pilastres à [[Chapiteau (architecture)|chapiteaux]] [[Ordre dorique|doriques]] encadrant la porte surmontée d'une [[corniche]], d'un [[œil-de-bœuf]] entouré d'une draperie et avec un [[Fronton (architecture)|fronton]] triangulaire dominé par une croix et orné d'un écusson royal<ref group="d" name="francois-p85" />. Les villageois, pour entrer dans Paris, devaient franchir l'une des barrières de la [[Ferme générale]], et en particulier les bureaux de Sainte-Anne, Saint-Denis, Ravinet ou Saint-Martin{{note|Respectivement : actuel [[rue du Faubourg-Poissonnière]], [[rue du Faubourg-Saint-Denis]], [[rue Philippe-de-Girard]] et [[rue du Château-Landon]].|group="note"}}{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=87|id=e}}.</ref>. La principale était la majestueuse [[Porte Saint-Denis]], [[arc de triomphe]] érigé à la gloire de [[Louis XIV]] par l'architecte [[François Blondel]]<ref group="d" name="francois-p92" />.
Dans les années 1720, La Chapelle bénéficia de l'opération de bornage des enceintes et limites de Paris et de ses faubourgs, cette entreprise édilitaire parisienne visant à ne tolérer l'édification que de modestes maisons à boutique et petite porte, non cochère, et avec un seul étage supérieur<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=78|id=e}}.</ref>. L'urbanisation progressive des faubourgs, au-delà des [[Grands boulevards|boulevards]] qui avaient remplacé en 1671 l'[[enceinte de Charles V|enceinte]] construite par [[Charles V le Sage|Charles V]], reliait, de proche en proche mais sans continuité, le faubourg Saint-Denis à La Chapelle, au moins sur la rue principale<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=79|id=e}}.</ref>. La route vers Saint-Denis fut refaite, alignée et élargie à {{unité|65|mètres}}, l'on construisit un vaste rond-point et l'on conserva deux antiques colonnes de marbre que [[Suger de Saint-Denis|Suger]] avait comparées aux [[colonnes d'Hercule]]<ref group="d" name="francois-p88" />. Mais, en l'absence de trottoir, la grande voie pavée reliant Paris au sud, à la circulation intense, restait malcommode pour les piétons et dangereuse<ref group="d" name="francois-p92">{{Harvsp|François|p=92|id=d}}.</ref>. On remplaça en 1757 l'ancien [[Tympan (architecture)|tympan]] [[Architecture gothique|gothique]] de l'[[Église Saint-Denys de la Chapelle|église Saint-Denys]] par une façade classique à quatre pilastres à [[Chapiteau (architecture)|chapiteaux]] [[Ordre dorique|doriques]] encadrant la porte surmontée d'une [[corniche]], d'un [[œil-de-bœuf]] entouré d'une draperie et avec un [[Fronton (architecture)|fronton]] triangulaire dominé par une croix et orné d'un écusson royal<ref group="d" name="francois-p85" />. Les villageois, pour entrer dans Paris, devaient franchir l'une des barrières de la [[Ferme générale]], et en particulier les bureaux de Sainte-Anne, Saint-Denis, Ravinet ou Saint-Martin{{note|Respectivement : actuelle [[rue du Faubourg-Poissonnière]], [[rue du Faubourg-Saint-Denis]], [[rue Philippe-de-Girard]] et [[rue du Château-Landon]].|group="note"}}{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=87|id=e}}.</ref>. La principale était la majestueuse [[porte Saint-Denis]], [[arc de triomphe]] érigé à la gloire de [[Louis XIV]] par l'architecte [[François Blondel]]<ref group="d" name="francois-p92" />.


Même si La Chapelle était la seule agglomération limitrophe de Paris à n'avoir aucune communauté religieuse<ref group="e" name="lambeau-p3">{{Harvsp|Lambeau|p=3|id=e}}.</ref>{{,}}{{note|[[Henri Sauval]] évoque néanmoins la venue, en 1698, de ''Filles de Sainte-Agathe'' qui auraient vite été chassées du village par le curé de la paroisse<ref group="d">{{Harvsp|François|p=83|id=d}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage |prénom1=Pierre |nom1=Hélyot |titre=Dictionnaire des ordres religieux |sous-titre= |numéro d'édition = |éditeur=Migne |lieu=Paris |année=1859 |volume={{IV}} |pages totales= |passage=67 |isbn = |lire en ligne=https://books.google.com.do/books?id=-01FAQAAMAAJ&pg=PA67}}.</ref>.|group="note"}}, plusieurs congrégations y possédaient des vignes et des vergers<ref group="c" name="évocation-p297">{{Harvsp|Hillairet|1954|p=297|id=c}}.</ref>{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=234–237|id=e}}.</ref>. Vers 1760, autour de la ''Grande-Rue''{{note|De 1675 à 1867, on désigne par ''Grande-Rue'' la partie de la grande route allant de Paris à Calais qui traverse le village de La Chapelle<ref group="b" name="hillairet-chapelle" />.|group="note"}}, on ne trouve guère plus d'une dizaine de rues<ref group="a" name="connaissance-p165">{{Harvsp|Hillairet|1993|p=165|id=a}}.</ref>{{,}}{{note|La rue des Rosiers, la rue des Francs-Bourgeois, la rue du Four, la rue de la Madone, la rue de la Croix-de-l'Évangile, la place du Marché, la rue du Bon-Puits, la rue de la Tournelle, la rue du Curé et la rue Marcadet<ref group="b" name="hillairet-chapelle" />.|group="note"}}. Au sud-ouest du village, sur la butte des Couronnes, étaient érigées cinq [[Moulin à vent|moulins à vent]], toujours en fonction au moment de la Révolution<ref name="cordier" />. Au pied de cette colline, se trouvait le hameau de la [[Quartier de la Goutte-d'Or|Goutte d'Or]] qui prend son nom du vin produit sur place. En 1788, La Chapelle comptait {{nobr|148 feux}}, soit {{unité/2|600|à=800|habitants}}<ref name="paris18" />.
Même si La Chapelle était la seule agglomération limitrophe de Paris à n'avoir aucune communauté religieuse<ref group="e" name="lambeau-p3">{{Harvsp|Lambeau|p=3|id=e}}.</ref>{{,}}{{note|[[Henri Sauval]] évoque néanmoins la venue, en 1698, de ''Filles de Sainte-Agathe'' qui auraient vite été chassées du village par le curé de la paroisse<ref group="d">{{Harvsp|François|p=83|id=d}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |prénom1=Pierre |nom1=Hélyot |titre=Dictionnaire des ordres religieux |volume={{IV}} |lieu=Paris |éditeur=Migne |année=1859 |passage=67 |lire en ligne=https://books.google.do/books?id=-01FAQAAMAAJ&pg=PA67}}.</ref>.|group="note"}}, plusieurs congrégations y possédaient des vignes et des vergers<ref group="c" name="évocation-p297">{{Harvsp|Hillairet|1954|p=297|id=c}}.</ref>{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=234–237|id=e}}.</ref>. Vers 1760, autour de la ''Grande-Rue''{{note|De 1675 à 1867, on désigne par ''Grande-Rue'' la partie de la grande route allant de Paris à Calais qui traverse le village de La Chapelle<ref group="b" name="hillairet-chapelle" />.|group="note"}}, on ne trouve guère plus d'une dizaine de rues<ref group="a" name="connaissance-p165">{{Harvsp|Hillairet|1993|p=165|id=a}}.</ref>{{,}}{{note|La rue des Rosiers, la rue des Francs-Bourgeois, la rue du Four, la rue de la Madone, la rue de la Croix-de-l'Évangile, la place du Marché, la rue du Bon-Puits, la rue de la Tournelle, la rue du Curé et la rue Marcadet<ref group="b" name="hillairet-chapelle" />.|group="note"}}. Au sud-ouest du village, sur la butte des Couronnes, étaient érigées cinq [[Moulin à vent|moulins à vent]], toujours en fonction au moment de la Révolution<ref name="cordier" />. Au pied de cette colline, se trouvait le hameau de la [[Quartier de la Goutte-d'Or|Goutte d'Or]] qui prend son nom du vin produit sur place. En 1788, La Chapelle comptait {{nobr|148 feux}}, soit {{unité/2|600|à=800|habitants}}<ref name="paris18" />.


==== La Goutte-d'Or et les moulins de La Chapelle ====
==== La Goutte-d'Or et les moulins de La Chapelle ====
{{article détaillé|Quartier de la Goutte-d'Or{{!}}La Goutte-d'Or}}
{{article détaillé|Quartier de la Goutte-d'Or{{!}}La Goutte-d'Or}}
[[Fichier:Butte des Cinq Moulins, sur le plan de circonvallation de Paris, 1789.jpg|thumb|alt=Extrait d'un ancien plan en couleurs|Les cinq moulins de la Goutte d'Or, en 1789.]]
[[Fichier:Butte des Cinq Moulins, sur le plan de circonvallation de Paris, 1789.jpg|vignette|alt=Extrait d'un ancien plan en couleurs|Les cinq moulins de la Goutte d'Or, en 1789.]]
On retrouve le nom de ''Goutte d'Or'' dans un document des [[Archives nationales (France)|Archives nationales]] de 1474, désignant soit un lieu-dit où l'on cultivait la vigne, soit l'enseigne d'un cabaretier débitant un vin blanc dont le raisin était récolté au même lieu{{note|{{citation|''Jean Gillon cède à Renaud de Maugès, prêtre, deux arpents de vigne au lieu-dit la Goutte d’Or. On y cultive essentiellement la vigne''}}<ref>{{lien web|titre=Le hameau de la Goutte d’Or |auteur1=Frédéric Rossi-Liegibel |url=http://histoiremontmartre.fr/?p=139 |date=21 août 2012 |site=Montmartre |consulté le=7 juin 2015}}.</ref>.|group="note"}}. Ce vin avait, selon la légende, été déclaré, sous le règne de [[Louis IX|saint Louis]], le {{citation|roi des vins}}. Au Moyen Âge, quatre [[muid]]s de ce cru étaient offerts au roi le jour anniversaire de son couronnement<ref group="c" name="évocation-p303">{{Harvsp|Hillairet|1954|p=303|id=c}}.</ref>{{,}}<ref group="f" name="lesbros-p251">{{Harvsp|Lesbros|p=251|id=f}}.</ref>.
On retrouve le nom de ''Goutte d'Or'' dans un document des [[Archives nationales (France)|Archives nationales]] de 1474, désignant soit un lieu-dit où l'on cultivait la vigne, soit l'enseigne d'un cabaretier débitant un vin blanc dont le raisin était récolté au même lieu{{note|{{citation|''Jean Gillon cède à Renaud de Maugès, prêtre, deux arpents de vigne au lieu-dit la Goutte d’Or. On y cultive essentiellement la vigne''}}<ref>{{lien web|titre=Le hameau de la Goutte d’Or |auteur1=Frédéric Rossi-Liegibel |url=http://histoiremontmartre.fr/?p=139 |date=21 août 2012 |site=Montmartre |consulté le=7 juin 2015}}.</ref>.|group="note"}}. Ce vin avait, selon la légende, été déclaré, sous le règne de [[Louis IX|saint Louis]], le {{citation|roi des vins}}. Au Moyen Âge, quatre [[muid]]s de ce cru étaient offerts au roi le jour anniversaire de son couronnement<ref group="c" name="évocation-p303">{{Harvsp|Hillairet|1954|p=303|id=c}}.</ref>{{,}}<ref group="f" name="lesbros-p251">{{Harvsp|Lesbros|p=251|id=f}}.</ref>.


Vers 1720, un chemin fut ouvert par la [[Enclos Saint-Lazare|congrégation de Saint-Lazare]], qui possédait ces terres{{note|Les limites de ce territoire correspondent à nos actuels [[boulevard Barbès]], à l'ouest, [[rue Ordener]], au nord, [[rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]] à l'est et [[boulevard de la Chapelle]], au sud<ref group="c" name="évocation-p303" />.|group="note"}}, afin de relier la [[rue des Poissonniers]] au [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|''faubourg de Gloire'']]<ref group="b" name="hillairet-goutte-dor">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=594 ({{vol.|1}})|id=b|loc=Goutte-d'Or (rue de La)}}.</ref>. La butte dite ''des Couronnes'', que l'on pourrait qualifier de ''Petit Montmartre''<ref group="e" name="lambeau-p3" />, est située en son milieu{{note|La [[rue Polonceau]] suit sa crête<ref group="c" name="évocation-p303" />.|group="note"}}. Selon [[Anne Lombard-Jourdan]], c'est à son sommet qu'aurait été édifiée la basilique [[Mérovingiens|mérovingienne]] de saint Martin<ref group="g" name="lombard87-p310" />{{,}}{{note|Cette hypothèse est contestée par [[Michel Fleury]]<ref>{{ouvrage|auteur1=Michel Fleury |lien auteur1=Michel Fleury |titre=Livret 2 |titre chapitre=Histoire de Paris |éditeur=La Sorbonne |lieu=Paris |année=1985 |pages totales= |isbn= |tome= |passage=145 |lire en ligne=https://books.google.com.do/books?id=QAt2s3lmrgYC&pg=PA145}}.</ref>.|group="note"}}.
Vers 1720, un chemin fut ouvert par la [[Enclos Saint-Lazare|congrégation de Saint-Lazare]], qui possédait ces terres{{note|Les limites de ce territoire correspondent à nos actuels [[boulevard Barbès]], à l'ouest, [[rue Ordener]], au nord, [[rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]] à l'est et [[boulevard de la Chapelle]], au sud<ref group="c" name="évocation-p303" />.|group="note"}}, afin de relier la [[Rue des Poissonniers (Paris)|rue des Poissonniers]] au [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|''faubourg de Gloire'']]<ref group="b" name="hillairet-goutte-dor">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=594 ({{vol.|1}})|id=b|loc=Goutte-d'Or (rue de La)}}.</ref>. La butte dite ''des Couronnes'', que l'on pourrait qualifier de ''Petit Montmartre''<ref group="e" name="lambeau-p3" />, est située en son milieu{{note|La [[rue Polonceau]] suit sa crête<ref group="c" name="évocation-p303" />.|group="note"}}. Selon [[Anne Lombard-Jourdan]], c'est à son sommet qu'aurait été édifiée la basilique [[Mérovingiens|mérovingienne]] de saint Martin<ref group="g" name="lombard87-p310" />{{,}}{{note|Cette hypothèse est contestée par [[Michel Fleury]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Michel Fleury]]|titre=Livret 2|lieu=Paris|éditeur=La Sorbonne|année=1985|passage=145|isbn=|lire en ligne=https://books.google.do/books?id=QAt2s3lmrgYC&pg=PA145|titre chapitre=Histoire de Paris}}.</ref>.|group="note"}}.


Descendant vers l'est en pente douce, elle accueillit, sans doute dès le {{s-|XVI}}, plusieurs moulins à vent, au milieu de quelques vignes au sud-ouest et de champs de pâturage<ref group="e" name="lambeau p124">{{Harvsp|Lambeau|p=124|id=e}}.</ref>. À partir des années 1750, ils étaient au nombre de cinq, assez proches les uns des autres, le long d'un chemin devenu en 1842 la [[rue Polonceau]]<ref group="b" name="hillairet-polonceau">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=284 ({{vol.|2}})|id=b|loc=Polonceau (rue)}}.</ref> : le Moulin des Couronnes{{note|À l'emplacement des {{n°|36 à 40}} de la [[rue Polonceau]]<ref group="b" name="hillairet-polonceau" />.|group="note"}}, le moulin Goudin<ref>{{Harvsp|Eude|1924|p=472|id=eude}}.</ref>{{,}}{{note|À l'emplacement du 23, [[rue des Gardes]]<ref group="b">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=567 ({{vol.|1}})|id=b|loc=Gardes (rue des)}}.</ref>.|group="note"}}, le Grand Moulin{{note|Appelé à la Restauration ''Moulin Fauvet'', du nom du propriétaire d'une guinguette proche, descendant d'un meunier de Montmartre<ref group="b">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=39 ({{vol.|2}})|id=b|loc=Lepic (rue)}}.</ref>, il se situait à l'emplacement du {{n°|14}} du [[passage Léon]], aujourd'hui disparu, ce qui correspond au centre de l'allée centrale du [[Square Léon]]<ref group="b" name="hillairet-polonceau" />.|group="note"}}, le Petit Moulin{{note|À l'emplacement des {{n°|3 et 5}} de la [[rue Saint-Luc]]<ref group="b">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=459 ({{vol.|2}})|id=b|loc=Saint-Luc (rue)}}.</ref>.|group="note"}} et le Moulin neuf{{note|Ou {{citation|moulin Noir}}. À l'emplacement des {{n°|8 et 10}} de la [[rue Pierre-L'Ermite]]<ref group="b">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=272 ({{vol.|2}})|id=b|loc=Pierre-L'Ermite (rue)}}.</ref>.|group="note"}}. Devenus moulins à plâtre, ils étaient alimentés par les carrières de [[gypse]] créés au sud de la butte<ref name="28rueaffre">{{lien web|titre=''Le bruit et l'odeur'' |auteur1=JRB |url=http://28rueaffre.eklablog.com/le-bruit-et-l-odeur-a113885930 |date=8 Octobre 2014 |site=28 rue Affre : Histoire ordinaire d'un immeuble dans le quartier de la Goutte d'or |consulté le=7 juin 2015}}.</ref> ou celles de la butte [[Montmartre]] dont l'essor était considérable depuis le {{s-|XVII}}<ref>{{ouvrage |prénom1=Alain |nom1=Clément |titre=Atlas du Paris souterrain |sous-titre=La doublure sombre de la Ville lumière |titre chapitre=L'extraction du gypse |numéro d'édition = |éditeur=Éditions Parigramme |lieu=Paris |année=2001 |volume = |pages totales=200 |passage= 16 |isbn =978-2-84096-191-8}}.</ref>.
Descendant vers l'est en pente douce, elle accueillit, sans doute dès le {{s-|XVI}}, plusieurs moulins à vent, au milieu de quelques vignes au sud-ouest et de champs de pâturage<ref group="e" name="lambeau p124">{{Harvsp|Lambeau|p=124|id=e}}.</ref>. À partir des années 1750, ils étaient au nombre de cinq, assez proches les uns des autres, le long d'un chemin devenu en 1842 la [[rue Polonceau]]<ref group="b" name="hillairet-polonceau">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=284 ({{vol.|2}})|id=b|loc=Polonceau (rue)}}.</ref> : le Moulin des Couronnes{{note|À l'emplacement des {{n°|36 à 40}} de la [[rue Polonceau]]<ref group="b" name="hillairet-polonceau" />.|group="note"}}, le moulin Goudin<ref>{{Harvsp|Eude|1924|p=472|id=eude}}.</ref>{{,}}{{note|À l'emplacement du 23, [[rue des Gardes]]<ref group="b">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=567 ({{vol.|1}})|id=b|loc=Gardes (rue des)}}.</ref>.|group="note"}}, le Grand Moulin{{note|Appelé à la Restauration ''Moulin Fauvet'', du nom du propriétaire d'une guinguette proche, descendant d'un meunier de Montmartre<ref group="b">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=39 ({{vol.|2}})|id=b|loc=Lepic (rue)}}.</ref>, il se situait à l'emplacement du {{n°|14}} du [[passage Léon]], aujourd'hui disparu, ce qui correspond au centre de l'allée centrale du [[Square Léon]]<ref group="b" name="hillairet-polonceau" />.|group="note"}}, le Petit Moulin{{note|À l'emplacement des {{n°|3 et 5}} de la [[rue Saint-Luc]]<ref group="b">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=459 ({{vol.|2}})|id=b|loc=Saint-Luc (rue)}}.</ref>.|group="note"}} et le Moulin neuf{{note|Ou {{citation|moulin Noir}}. À l'emplacement des {{n°|8 et 10}} de la [[rue Pierre-L'Ermite]]<ref group="b">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=272 ({{vol.|2}})|id=b|loc=Pierre-L'Ermite (rue)}}.</ref>.|group="note"}}. Devenus moulins à plâtre, ils étaient alimentés par les carrières de [[gypse]] créés au sud de la butte<ref name="28rueaffre">{{lien web|titre=''Le bruit et l'odeur'' |auteur1=JRB |url=http://28rueaffre.eklablog.com/le-bruit-et-l-odeur-a113885930 |date=8 Octobre 2014 |site=28 rue Affre : Histoire ordinaire d'un immeuble dans le quartier de la Goutte d'or |consulté le=7 juin 2015}}.</ref> ou celles de la butte [[Montmartre]] dont l'essor était considérable depuis le {{s-|XVII}}<ref>{{Ouvrage |prénom1=Alain |nom1=Clément |titre=Atlas du Paris souterrain |sous-titre=La doublure sombre de la Ville lumière |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Parigramme]] |année=2001 |pages totales=200 |passage=16 |isbn=978-2-84096-191-8 |titre chapitre=L'extraction du gypse}}.</ref>.


Une propriété appelée {{citation|La Goutte d'Or}} existait en 1764<ref group="b" name="hillairet-goutte-dor" />. Vers 1787, une [[nitrière]] artificielle, dite {{citation|nitrière des Cinq-Moulins}}, fut installée sur le versant sud de la butte, comprenant de grands ateliers et hangars. Elle fournit cette année-là plus de six millions de [[Livre (unité de masse)|livres]] de [[Nitrate de potassium|salpêtre]] à la régie des poudres et salpêtres de l'État<ref>{{Ouvrage |langue= |auteur1=Luc-Vincent Thiéry |lien auteur1= |titre=Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris |sous-titre=ou Description raisonnée de cette ville, de sa banlieue et de tout ce qu'elles contiennent de remarquable |éditeur=Hardouin et Gattey |collection= |lieu=Paris |année=1787 |volume= |tome={{I}} |pages totales= |passage=467–468 |lire en ligne=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k119125s/f529 |id=}}.</ref>. À proximité se développa en 1814 un hameau qui prit pour nom ''hameau de la Goutte d'Or'', autour de l'ancien chemin des frères Lazaristes, rectifié et élargi en 1750<ref group="b">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=679 ({{vol.|1}})|id=b|loc=Jessaint (rue de)}}.</ref>, et qui fut nommé ''chemin du hameau de la Goutte d'Or''{{note|Il correspond aux actuelles [[Rue de la Goutte-d'Or|rues de La Goutte-d'Or]] et [[Rue de Jessaint|de Jessaint]].|group="note"}}. Presque inhabité au moment de la [[Révolution française|Révolution]]<ref group="d" name="francois-p97">{{Harvsp|François|p=97|id=d}}.</ref>, il commença à se développer en 1824 lorsqu'il fut autorisé de lotir en dehors de l'agglomération<ref>{{Article|langue= |auteur1=Marie-Hélène Bacqué |titre=En attendant la gentrification : discours et politiques à la Goutte d'Or (1982-2000)|sous-titre= |périodique=Sociétés contemporaines |lieu= |éditeur= |série= |volume=23 |numéro=63 |année=2006 |pages=63–83 |doi=10.3917/soco.063.0063 |url texte=http://www.cairn.info/revue-societes-contemporaines-2006-3-page-63.htm |consulté le=}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|titre=Les grands lotissements de 1820 à 1850 |auteur1=Michel Huard |url=http://paris-atlas-historique.fr/14.html |date= |site=[http://paris-atlas-historique.fr/ Atlas historique de Paris] |consulté le=7 juin 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{pdf}}[http://paris-atlas-historique.fr/resources/Les+lotissements++de+1820+-+1850.pdf Les lotissements de 1790 à 1850].</ref>. La nitrière fut fermée au début du {{s-|XIX}} et les moulins disparurent après la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]]<ref group="c" name="évocation-p303" />.
Une propriété appelée {{citation|La Goutte d'Or}} existait en 1764<ref group="b" name="hillairet-goutte-dor" />. Vers 1787, une [[nitrière]] artificielle, dite {{citation|nitrière des Cinq-Moulins}}, fut installée sur le versant sud de la butte, comprenant de grands ateliers et hangars. Elle fournit cette année-là plus de six millions de [[Livre (unité de masse)|livres]] de [[Nitrate de potassium|salpêtre]] à la régie des poudres et salpêtres de l'État<ref>{{Ouvrage |auteur1=Luc-Vincent Thiéry |titre=Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris |sous-titre=ou Description raisonnée de cette ville, de sa banlieue et de tout ce qu'elles contiennent de remarquable |tome={{I}} |lieu=Paris |éditeur=Hardouin et Gattey |année=1787 |passage=467–468 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k119125s/f529}}.</ref>. À proximité se développa en 1814 un hameau qui prit pour nom ''hameau de la Goutte d'Or'', autour de l'ancien chemin des frères Lazaristes, rectifié et élargi en 1750<ref group="b">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=679 ({{vol.|1}})|id=b|loc=Jessaint (rue de)}}.</ref>, et qui fut nommé ''chemin du hameau de la Goutte d'Or''{{note|Il correspond aux actuelles [[Rue de la Goutte-d'Or|rues de La Goutte-d'Or]] et [[Rue de Jessaint|de Jessaint]].|group="note"}}. Presque inhabité au moment de la [[Révolution française|Révolution]]<ref group="d" name="francois-p97">{{Harvsp|François|p=97|id=d}}.</ref>, il commença à se développer en 1824 lorsqu'il fut autorisé de lotir en dehors de l'agglomération<ref>{{Article|langue= |auteur1=Marie-Hélène Bacqué |titre=En attendant la gentrification : discours et politiques à la Goutte d'Or (1982-2000)|sous-titre= |périodique=Sociétés contemporaines |lieu= |série= |volume=23 |numéro=63 |année=2006 |pages=63–83 |doi=10.3917/soco.063.0063 |url texte=http://www.cairn.info/revue-societes-contemporaines-2006-3-page-63.htm |consulté le=}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|titre=Les grands lotissements de 1820 à 1850 |auteur1=Michel Huard |url=http://paris-atlas-historique.fr/14.html |date= |site=[http://paris-atlas-historique.fr/ Atlas historique de Paris] |consulté le=7 juin 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{pdf}}[http://paris-atlas-historique.fr/resources/Les+lotissements++de+1820+-+1850.pdf Les lotissements de 1790 à 1850].</ref>. La nitrière fut fermée au début du {{s-|XIX}} et les moulins disparurent après la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]]<ref group="c" name="évocation-p303" />.


À l'est du hameau de la Goutte d'Or, entre les actuelles [[Rue de la Charbonnière|rues de la Charbonnière]] et de [[Rue de Jessaint|Jessaint]] et le [[boulevard de la Chapelle]] avait été créé en 1815 le ''hameau Saint-Ange'', du nom du premier propriétaire du lieu, Trutat de Saint-Ange<ref group="b" name="hillairet-goutte-dor" />, qui avait acquis les terrains entre {{unité/2|12000|à=14000|francs}} pour les revendre {{unité|214000|francs}}, une fois viabilisés<ref name="28rueaffre-2">{{lien web|titre=Les ponts de la Goutte d'Or : 2. le pont Saint-Ange |auteur1=JRB |url=http://28rueaffre.eklablog.com/les-ponts-de-la-goutte-d-or-2-le-pont-saint-ange-a112727342 |date=8 Octobre 2014 |site=28 rue Affre : Histoire ordinaire d'un immeuble dans le quartier de la Goutte d'or |consulté le=7 juin 2015}}.</ref>. Le hameau n'a laissé son nom qu'à un pont, d'abord de pierre puis métallique, qui enjambe les voies de chemin de fer du Nord sur le [[boulevard de la Chapelle]], construit en 1844-1846<ref name="28rueaffre-2" />. L'intersection entre les [[Rue de la Charbonnière|rues de la Charbonnière]] et [[Rue de Chartres|de Chartres]] était nommée ''place Saint-Ange'' jusqu'en 1877<ref name="28rueaffre-2" />{{,}}<ref group="VP" name=arretepref_18770201>[http://www.archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n424/mode/1up Arrêté préfectoral du {{1er}} février 1877].</ref>.
À l'est du hameau de la Goutte d'Or, entre les actuelles [[Rue de la Charbonnière|rues de la Charbonnière]] et de [[Rue de Jessaint|Jessaint]] et le [[boulevard de la Chapelle]] avait été créé en 1815 le ''hameau Saint-Ange'', du nom du premier propriétaire du lieu, Trutat de Saint-Ange<ref group="b" name="hillairet-goutte-dor" />, qui avait acquis les terrains entre {{unité/2|12000|à=14000|francs}} pour les revendre {{unité|214000|francs}}, une fois viabilisés<ref name="28rueaffre-2">{{lien web|titre=Les ponts de la Goutte d'Or : 2. le pont Saint-Ange |auteur1=JRB |url=http://28rueaffre.eklablog.com/les-ponts-de-la-goutte-d-or-2-le-pont-saint-ange-a112727342 |date=8 Octobre 2014 |site=28 rue Affre : Histoire ordinaire d'un immeuble dans le quartier de la Goutte d'or |consulté le=7 juin 2015}}.</ref>. Le hameau n'a laissé son nom qu'à un pont, d'abord de pierre puis métallique, qui enjambe les voies de chemin de fer du Nord sur le [[boulevard de la Chapelle]], construit en 1844-1846<ref name="28rueaffre-2" />. L'intersection entre les [[Rue de la Charbonnière|rues de la Charbonnière]] et [[Rue de Chartres|de Chartres]] était nommée ''place Saint-Ange'' jusqu'en 1877<ref name="28rueaffre-2" />{{,}}<ref group="VP" name=arretepref_18770201>[https://archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n424/mode/1up Arrêté préfectoral du {{1er}} février 1877].</ref>.


D'autres moulins se dressaient au lieu-dit ''les Potences'', nom déjà mentionné au {{s-|XVI}}<ref group="b" name="hillairet-girard">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=266 ({{vol.|2}})|id=b|loc=Philippe-de-Girard (rue)}}.</ref>, au sud du village, au milieu des champs. Le ''Moulin de la Tour'' est sans doute celui auprès duquel jeanne d'Arc se battit en {{date-|septembre 1429}}{{note|{{citation bloc|Puis le Roi vint à Saint-Denis […]<br/>Outre, en procédant plus avant,<br/>Son [[ost]] tira à La Chapelle<br/>Et de là au moulin à vent<br/>Où y eut escarmouche belle|[[Martial d'Auvergne]], ''La Chronique de la Pucelle''<ref>{{ouvrage |auteur1=Jean Alexandre Buchon |titre=Choix de chroniques et mémoires sur l'Histoire de France |titre chapitre=Journal d'un bourgeois de Paris |numéro d'édition = |éditeur=Auguste Desrez |lieu=Paris |année=1838 |passage =530 |pages totales= |lire en ligne=https://books.google.com.do/books?id=i_dRAAAAcAAJ&pg=PA530 |id=}}.</ref>{{,}}<ref group="b" name="hillairet-girard" />}}|group="note"}}. Ce moulin étant en pierre, le capitaine Guerry, catholique opposé aux [[Huguenot]]s, en fit, le {{date-|12 novembre 1567}}, un bastion fortifié contre les violents assauts des protestants qui avaient brûlé tous les moulins alentour mais ne purent s'emparer de celui-ci<ref>{{ouvrage |auteur1=Jean Alexandre Buchon |titre=Dictionnaire universel, historique, critique, et bibliographique |numéro d'édition={{XIXe}} |tome={{VIII}} |éditeur=Mame frères |lieu=Paris |année=1810 |passage =125 |pages totales= |lire en ligne=https://books.google.com.do/books?id=4StlAAAAMAAJ&pg=PA125 |id=}}.</ref>{{,}}<ref group="b" name="hillairet-girard" />. C'est aussi vraisemblablement ce moulin que [[Anne-Marie-Louise d'Orléans|Mademoiselle de Montpensier]] évoqua lors d'un épisode pittoresque de la [[Fronde (histoire)|Fronde]], en 1652, et qui fut le point de départ des combats entre les troupes du frondeur [[Louis II de Bourbon-Condé|Condé]] et l'armée royale de [[Henri de La Tour d'Auvergne (1611-1675)|Turenne]] qui tournèrent à l'avantage du premier<ref group="c" name="évocation-p302" />{{,}}<ref group="d">{{Harvsp|François|p=79|id=d}}.</ref>{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=149|id=e}}.</ref>{{,}}{{note|Ces faits peuvent s'être déroulés dans trois moulins différents, mais tous situés au lieu-dit ''les Potences''<ref group="b" name="hillairet-girard" />.|group="note"}}.
D'autres moulins se dressaient au lieu-dit ''les Potences'', nom déjà mentionné au {{s-|XVI}}<ref group="b" name="hillairet-girard">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=266 ({{vol.|2}})|id=b|loc=Philippe-de-Girard (rue)}}.</ref>, au sud du village, au milieu des champs. Le ''Moulin de la Tour'' est sans doute celui auprès duquel jeanne d'Arc se battit en {{date-|septembre 1429}}{{note|{{citation bloc|Puis le Roi vint à Saint-Denis […]<br/>Outre, en procédant plus avant,<br/>Son [[ost]] tira à La Chapelle<br/>Et de là au moulin à vent<br/>Où y eut escarmouche belle|[[Martial d'Auvergne]], ''La Chronique de la Pucelle''<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean Alexandre Buchon |titre=Choix de chroniques et mémoires sur l'Histoire de France |lieu=Paris |éditeur=Auguste Desrez |année=1838 |passage=530 |lire en ligne=https://books.google.do/books?id=i_dRAAAAcAAJ&pg=PA530 |titre chapitre=Journal d'un bourgeois de Paris}}.</ref>{{,}}<ref group="b" name="hillairet-girard" />}}|group="note"}}. Ce moulin étant en pierre, le capitaine Guerry, catholique opposé aux [[Huguenot]]s, en fit, le {{date-|12 novembre 1567}}, un bastion fortifié contre les violents assauts des protestants qui avaient brûlé tous les moulins alentour mais ne purent s'emparer de celui-ci<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean Alexandre Buchon |titre=Dictionnaire universel, historique, critique, et bibliographique |tome={{VIII}} |lieu=Paris |éditeur=Mame frères |année=1810 |numéro d'édition={{XIXe}} |passage=125 |lire en ligne=https://books.google.do/books?id=4StlAAAAMAAJ&pg=PA125}}.</ref>{{,}}<ref group="b" name="hillairet-girard" />. C'est aussi vraisemblablement ce moulin que [[Anne-Marie-Louise d'Orléans|Mademoiselle de Montpensier]] évoqua lors d'un épisode pittoresque de la [[Fronde (histoire)|Fronde]], en 1652, et qui fut le point de départ des combats entre les troupes du frondeur [[Louis II de Bourbon-Condé|Condé]] et l'armée royale de [[Henri de La Tour d'Auvergne (1611-1675)|Turenne]] qui tournèrent à l'avantage du premier<ref group="c" name="évocation-p302" />{{,}}<ref group="d">{{Harvsp|François|p=79|id=d}}.</ref>{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=149|id=e}}.</ref>{{,}}{{note|Ces faits peuvent s'être déroulés dans trois moulins différents, mais tous situés au lieu-dit ''les Potences''<ref group="b" name="hillairet-girard" />.|group="note"}}.


Au {{s-|XVII}} se trouvaient le ''Moulin Bleu'', le ''Moulin Yvon'' et le ''Moulin de la Maison''. Au siècle suivant se dressaient le ''Moulin Neuf'', le ''Moulin du Poulet-Bleu'', le ''Moulin des Potences'' et le ''Moulin des Sureaux''. Le [[mur des Fermiers généraux]] passant au milieu du lieu-dit, les deux derniers moulins se trouvèrent alors à l'intérieur des murs de Paris<ref group="a" name="connaissance-p169" />.
Au {{s-|XVII}} se trouvaient le ''Moulin Bleu'', le ''Moulin Yvon'' et le ''Moulin de la Maison''. Au siècle suivant se dressaient le ''Moulin Neuf'', le ''Moulin du Poulet-Bleu'', le ''Moulin des Potences'' et le ''Moulin des Sureaux''. Le [[mur des Fermiers généraux]] passant au milieu du lieu-dit, les deux derniers moulins se trouvèrent alors à l'intérieur des murs de Paris<ref group="a" name="connaissance-p169" />.
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[[Fichier:Massacre a La Chapelle, par les chasseurs des barrières en janvier 1791 (recadrée).jpg|vignette|alt=Gravure en noir et blanc montrant des tirs sur des villageois à proximité de l'église|Massacre à La Chapelle, par les chasseurs des barrières en {{date-|janvier 1791}}. ''Estampe de 1802''.]]
[[Fichier:Massacre a La Chapelle, par les chasseurs des barrières en janvier 1791 (recadrée).jpg|vignette|alt=Gravure en noir et blanc montrant des tirs sur des villageois à proximité de l'église|Massacre à La Chapelle, par les chasseurs des barrières en {{date-|janvier 1791}}. ''Estampe de 1802''.]]


La [[Commune (France)|commune]] de La Chapelle est créée par le décret du {{date-|12 novembre 1789}} de l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée nationale constituante]], selon lequel {{citation| il y aura une municipalité dans chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne}}. Le {{date-|31 juillet 1790}}, l'Assemblée prend un décret {{citation|qui réunit à la municipalité de La Chapelle la partie du faubourg Saint-Denis, à Paris, connu sous le nom de faubourg de Gloire}}. Celui-ci correspond à la partie du faubourg Saint-Denis laissée en deçà du [[mur des Fermiers généraux]]<ref name="cordier">{{Article|langue= |auteur1=Henri Cordier |titre=Le vieux Paris : la chapelle Saint Denis|sous-titre=[Lucien Lambeau. Histoire des Communes annexées à Paris en 1859, publiée sous les auspices du Conseil général : La Chapelle Saint-Denis] |périodique=Journal des savants |lieu= |éditeur= |série= |volume=23 |numéro=1 |année=1925 |pages=19–22|url texte=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jds_0021-8103_1925_num_23_1_5530 |consulté le=}}.</ref>. Elle comprend le territoire de la Goutte d'Or, ne comportant alors que des moulins et une [[nitrière]]<ref group="c" name="évocation-p303" />. À la constitution de la commune, les documents sur l'histoire de la paroisse disparurent lors de leur transfert vers les [[Archives nationales (France)|Archives nationales]]<ref group="d" name="francois-p97" />.
La [[Commune (France)|commune]] de La Chapelle est créée par le décret du {{date-|12 novembre 1789}} de l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée nationale constituante]], selon lequel {{citation| il y aura une municipalité dans chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne}}. Le {{date-|31 juillet 1790}}, l'Assemblée prend un décret {{citation|qui réunit à la municipalité de La Chapelle la partie du faubourg Saint-Denis, à Paris, connu sous le nom de faubourg de Gloire}}. Celui-ci correspond à la partie du faubourg Saint-Denis laissée en deçà du [[mur des Fermiers généraux]]<ref name="cordier">{{Article|langue= |auteur1=Henri Cordier |titre=Le vieux Paris : la chapelle Saint Denis|sous-titre=[Lucien Lambeau. Histoire des Communes annexées à Paris en 1859, publiée sous les auspices du Conseil général : La Chapelle Saint-Denis] |périodique=Journal des savants |lieu= |série= |volume=23 |numéro=1 |année=1925 |pages=19–22|url texte=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jds_0021-8103_1925_num_23_1_5530 |consulté le=}}.</ref>. Elle comprend le territoire de la Goutte d'Or, ne comportant alors que des moulins et une [[nitrière]]<ref group="c" name="évocation-p303" />. À la constitution de la commune, les documents sur l'histoire de la paroisse disparurent lors de leur transfert vers les [[Archives nationales (France)|Archives nationales]]<ref group="d" name="francois-p97" />.


Les [[Cahier de doléances|doléances]] des habitants de La Chapelle, dès 1789, portèrent principalement sur les dégâts commis sur les terres agricoles par le gibier et les chasses royales<ref group="d">{{Harvsp|François|p=98|id=d}}.</ref>{{,}}{{note|{{citation bloc|''Cette terre foulée souvent par les pieds des tyrans, cette terre autrefois théâtre de leurs plaisirs et sur laquelle, faisant la guerre aux oiseaux, ils détruisaient les denrées nécessaires à l'homme, cette terre ne se ressent plus de la contagion qu'ils y répandaient, fertile en tous ses points, partout elle est hérissée d'épis destinés aux républicains qui l'habitent.''|Adresse à la [[Convention nationale|Convention]] du 28 prairial an II<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=336|id=e}}.</ref>.}}|group="note"}} ; depuis plusieurs siècles, le terroir était fort giboyeux et avait d'ailleurs été le théâtre qu'une grande {{citation|chasse à l'oiseau}}, en 1699, organisée à l'attention du corps des ambassadeurs présents en France<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=329|id=e}}.</ref>. [[Louis XV]] aimait à se livrer à ses plaisirs [[chasse|cynégétiques]] et, dès le milieu du {{s-|XVIII}}, des {{citation|remises à gibiers}} avaient été aménagées afin d'abriter lièvres, lapins et perdrix<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=330–332|id=e}}.</ref>. Même si l'organisation communale de La Chapelle était inexistante<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=404|id=e}}.</ref>, elle bénéficia néanmoins, dès 1788, d'une coordination plus tangible, lorsque fut entreprise une campagne de réclamation et de protestation contre les méthodes des Fermiers généraux<ref group="e" name="lambeau-p399">{{Harvsp|Lambeau|p=399|id=e}}.</ref>, sous la houlette du syndic de la paroisse, {{M.|Gautier}}<ref group="e" name="lambeau-p399" />, aidé d'un avocat ex-employé des [[Gabelle du sel|Gabelles]], un certain Darigrand, dont le mémoire servit à la rédaction des cahiers de doléance de la ''banlieue'' parisienne{{note|Désignée aussi comme {{citation|Paris hors les murs}}.|group="note"}}{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=400|id=e}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue= |auteur1= Charles-Louis Chassin |titre=Les élections et les cahiers de Paris en 1789 |titre chapitre=Mémoire pour les ''habitans'' de la banlieue de Paris, par {{M.}} Darigrand, imprimé en 48 pages |éditeur=Jouaust et Sigaux |collection= |lieu=Paris |année=1889 |volume= |tome=4 |pages totales= |passage=189–221 |lire en ligne=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5530733t/f215 }}.</ref>. En 1790–1791, les terres et vignes possédées par diverses congrégations religieuses, y compris la cure de la paroisse, furent vendues comme biens nationaux<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=409|id=e}}.</ref>.
Les [[Cahier de doléances|doléances]] des habitants de La Chapelle, dès 1789, portèrent principalement sur les dégâts commis sur les terres agricoles par le gibier et les chasses royales<ref group="d">{{Harvsp|François|p=98|id=d}}.</ref>{{,}}{{note|{{citation bloc|''Cette terre foulée souvent par les pieds des tyrans, cette terre autrefois théâtre de leurs plaisirs et sur laquelle, faisant la guerre aux oiseaux, ils détruisaient les denrées nécessaires à l'homme, cette terre ne se ressent plus de la contagion qu'ils y répandaient, fertile en tous ses points, partout elle est hérissée d'épis destinés aux républicains qui l'habitent.''|Adresse à la [[Convention nationale|Convention]] du 28 prairial an II<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=336|id=e}}.</ref>.}}|group="note"}} : depuis plusieurs siècles, le terroir était fort giboyeux et avait d'ailleurs été le théâtre d'une grande {{citation|chasse à l'oiseau}}, en 1699, organisée à l'attention du corps des ambassadeurs présents en France<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=329|id=e}}.</ref>. [[Louis XV]] aimait à se livrer à ses plaisirs [[chasse|cynégétiques]] et, dès le milieu du {{s-|XVIII}}, des {{citation|remises à gibiers}} avaient été aménagées afin d'abriter lièvres, lapins et perdrix<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=330–332|id=e}}.</ref>. Même si l'organisation communale de La Chapelle était inexistante<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=404|id=e}}.</ref>, elle bénéficia néanmoins, dès 1788, d'une coordination plus tangible, lorsque fut entreprise une campagne de réclamation et de protestation contre les méthodes des Fermiers généraux<ref group="e" name="lambeau-p399">{{Harvsp|Lambeau|p=399|id=e}}.</ref>, sous la houlette du syndic de la paroisse, {{M.|Gautier}}<ref group="e" name="lambeau-p399" />, aidé d'un avocat ex-employé des [[Gabelle du sel|Gabelles]], un certain Darigrand, dont le mémoire servit à la rédaction des cahiers de doléance de la ''banlieue'' parisienne{{note|Désignée aussi comme {{citation|Paris hors les murs}}.|group="note"}}{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=400|id=e}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Charles-Louis Chassin |titre=Les élections et les cahiers de Paris en 1789 |tome=4 |lieu=Paris |éditeur=Jouaust et Sigaux |année=1889 |passage=189–221 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5530733t/f215 |titre chapitre=Mémoire pour les ''habitans'' de la banlieue de Paris, par {{M.}} Darigrand, imprimé en 48 pages}}.</ref>. En 1790–1791, les terres et vignes possédées par diverses congrégations religieuses, y compris la cure de la paroisse, furent vendues comme biens nationaux<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=409|id=e}}.</ref>.


Depuis la création de l'[[mur des Fermiers généraux|enceinte des Fermiers généraux]], le village de La Chapelle avait une réputation de centre actif de contrebande, où le sel et le tabac se vendaient en fraude, occasionnant de nombreuses perquisitions, malgré la forte hostilité de la population<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=410–413|id=e}}.</ref>{{,}}<ref group="d" name="francois-p97" />. Le {{date-|24 janvier 1791}} eut lieu le ''Massacre de La Chapelle'' : après que des habitants eurent été soupçonnés de ne pas respecter les règles de l'[[octroi]], quelques dizaines de ''chasseurs de barrières'', un corps militaire chargé de la surveillance des [[Liste des barrières de Paris|barrières parisiennes]], commandés par M. de Keyssac, firent feu sur un bataillon de la Garde de Paris venue aider le maire de La Chapelle qui sonna le tocsin ; l'incident fit deux morts{{note|Une version rapportée dans le journal ''[[L'Ami du peuple (1789)|L'Ami du peuple]]'', de [[Jean-Paul Marat|Marat]], du procès-verbal du conseil municipal fait état de plusieurs morts<ref name="Paulin">{{Ouvrage |langue= |auteur1= Philippe Joseph Benjamin Buchez |auteur2=Prosper-Charles Roux |titre=Histoire parlementaire de la révolution française |sous-titre=Journal des Assemblées nationales depuis 1789 jusqu'en 1815 |éditeur=Paulin |collection= |lieu=Paris |année=1834 |volume= |tome=8 |pages totales= |passage=437 |lire en ligne=https://books.google.com.do/books?id=1etaAAAAQAAJ&pg=PA437 }}.</ref>. |group="note"}}. Les politiques s'en mêlèrent, [[Jean Sylvain Bailly|Bailly]] défendait ses troupes et les employés du fisc tandis que [[Gilbert du Motier de La Fayette|La Fayette]] soutenait la [[Garde nationale (France)|Garde nationale]] venue rapidement prêter main-forte aux agents de la municipalité<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=414|id=e}}.</ref> ; même les journaux parisiens comme ''[[Le Père Duchesne (Révolution française)|Père Duchesne]]'', de [[Jacques-René Hébert]], le ''Courrier'', d'[[Antoine-Joseph Gorsas]] ou les ''[[Révolutions de Paris]]'', de [[Louis-Marie Prudhomme]] commentèrent l'échauffourée<ref group="b" name="hillairet-chapelle">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=308–310 ({{vol.|1}})|id=b|loc=Chapelle (rue de La)}}.</ref>.
Depuis la création de l'[[mur des Fermiers généraux|enceinte des Fermiers généraux]], le village de La Chapelle avait une réputation de centre actif de contrebande, où le sel et le tabac se vendaient en fraude, occasionnant de nombreuses perquisitions, malgré la forte hostilité de la population<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=410–413|id=e}}.</ref>{{,}}<ref group="d" name="francois-p97" />.<br /> Le {{date-|24 janvier 1791}} eut lieu le ''Massacre de La Chapelle'' : après que des habitants eurent été soupçonnés de ne pas respecter les règles de l'[[octroi]], quelques dizaines de ''chasseurs de barrières'', un corps militaire chargé de la surveillance des [[Liste des barrières de Paris|barrières parisiennes]], commandés par M. de Keyssac, firent feu sur un bataillon de la [[Garde de Paris]] venue aider le maire de La Chapelle qui sonna le tocsin ; l'incident fit deux morts{{note|Une version rapportée dans le journal ''[[L'Ami du peuple (1789)|L'Ami du peuple]]'', de [[Jean-Paul Marat|Marat]], du procès-verbal du conseil municipal fait état de plusieurs morts<ref name="Paulin">{{Ouvrage |auteur1=Philippe Joseph Benjamin Buchez |auteur2=Prosper-Charles Roux |titre=Histoire parlementaire de la révolution française |sous-titre=Journal des Assemblées nationales depuis 1789 jusqu'en 1815 |tome=8 |lieu=Paris |éditeur=Paulin |année=1834 |passage=437 |lire en ligne=https://books.google.do/books?id=1etaAAAAQAAJ&pg=PA437}}.</ref>. |group="note"}}. Les politiques s'en mêlèrent, [[Jean Sylvain Bailly|Bailly]] défendait ses troupes et les employés du fisc tandis que [[Gilbert du Motier de La Fayette|La Fayette]] soutenait la [[Garde nationale (France)|Garde nationale]] venue rapidement prêter main-forte aux agents de la municipalité<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=414|id=e}}.</ref> ; même les journaux parisiens comme ''[[Le Père Duchesne (Révolution française)|Père Duchesne]]'', de [[Jacques-René Hébert]], le ''Courrier'', d'[[Antoine-Joseph Gorsas]] ou les ''[[Révolutions de Paris]]'', de [[Louis-Marie Prudhomme]] commentèrent l'échauffourée<ref group="b" name="hillairet-chapelle">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=308–310 ({{vol.|1}})|id=b|loc=Chapelle (rue de La)}}.</ref>.


Les victimes furent inhumées le lendemain au cimetière situé à l'emplacement de la [[place de Torcy]]<ref group="a" name="connaissance-p167" />, derrière l'église Saint-Denys. L'épitaphe des citoyens Jullien, sergent-major, et Auvry, volontaire de la Garde nationale, a été gravée sur une pierre de la [[Bastille]] offerte à cette occasion par [[Pierre-François Palloy]]<ref group="a" name="connaissance-p166">{{Harvsp|Hillairet|1993|p=166|id=a}}.</ref>. Ce cimetière, le second du village, avait été ouvert vers 1704 pour remplacer le premier, fondé vers 1200<ref group="a" name="connaissance-p167">{{Harvsp|Hillairet|1993|p=167|id=a}}.</ref>, sis face à l'[[Église Saint-Denys de la Chapelle|église Saint-Denys]], long d'une quarantaine de mètres et débordant sur la ''Grande-Rue''<ref name="200cimetières">{{Ouvrage |langue= |auteur1=Jacques Hillairet |lien auteur1=Jacques Hillairet |titre=Les 200 cimetières du vieux Paris |sous-titre= |éditeur=Les Éditions de Minuit |collection= |lieu=Paris |année=1958 |volume= |tome= |pages totales=430 |passage=365–367 |isbn= }}.</ref>{{,}}<ref group="e" name="lambeau-p38" />{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=241|id=e}}.</ref>{{,}}{{note|L'emplacement de ce cimetière correspond à l'actuel trottoir devant l'[[Église Saint-Denys de la Chapelle|église Saint-Denys]] et la [[Basilique Sainte-Jeanne-d'Arc de Paris|basilique Sainte-Jeanne-d'Arc]] qui lui est accolée.|group="note"}}. On y érigea en 1763 la ''Croix Cottin'' qui fut transférée en 1887 sur le parvis de l'[[église Saint-Pierre de Montmartre]]<ref group="a" name="connaissance-p167" />.
Les victimes furent inhumées le lendemain au cimetière situé à l'emplacement de la [[place de Torcy]]<ref group="a" name="connaissance-p167" />, derrière l'église Saint-Denys. L'épitaphe des citoyens Jullien, sergent-major, et Auvry, volontaire de la Garde nationale, a été gravée sur une pierre de la [[Bastille]] offerte à cette occasion par [[Pierre-François Palloy]]<ref group="a" name="connaissance-p166">{{Harvsp|Hillairet|1993|p=166|id=a}}.</ref>. Ce cimetière, le second du village, avait été ouvert vers 1704 pour remplacer le premier, fondé vers 1200<ref group="a" name="connaissance-p167">{{Harvsp|Hillairet|1993|p=167|id=a}}.</ref>, sis face à l'[[Église Saint-Denys de la Chapelle|église Saint-Denys]], long d'une quarantaine de mètres et débordant sur la ''Grande-Rue''<ref name="200cimetières">{{Ouvrage |auteur1=[[Jacques Hillairet]] |titre=Les 200 cimetières du vieux Paris |lieu=Paris |éditeur=[[Les Éditions de Minuit]] |année=1958 |pages totales=430 |passage=365–367 }}.</ref>{{,}}<ref group="e" name="lambeau-p38" />{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=241|id=e}}.</ref>{{,}}{{note|L'emplacement de ce cimetière correspond à l'actuel trottoir devant l'[[Église Saint-Denys de la Chapelle|église Saint-Denys]] et la [[Basilique Sainte-Jeanne-d'Arc de Paris|basilique Sainte-Jeanne-d'Arc]] qui lui est accolée.|group="note"}}. On y érigea en 1763 la ''[[Croix-Cottin]]'' qui fut transférée en 1887 sur le parvis de l'[[église Saint-Pierre de Montmartre]]<ref group="a" name="connaissance-p167" />.


Le territoire de La Chapelle fut à nouveau dévasté à la suite de l'établissement du ''Camp sous Paris'', qui avait été formé après le [[Journée du 10 août 1792|10 août 1792]], de Clichy à Montmartre{{note|Sur proposition du ministre de la guerre [[Joseph Servan]] et à l'insu de [[Louis XVI]], l'Assemblée nationale décréta le {{date-|8 juin 1792}} la formation d'un camp de {{unité|20000|hommes}} afin de préserver Paris d'une invasion. L'effroi suscité par l'avancée des troupes ennemies à [[Bataille de Verdun (1792)|Verdun]] entraîna un afflux de parisiens sur le site dès le mois de septembre.|group="note"}} mais qui devint rapidement un foyer d'indiscipline et de turbulence, que l'on qualifia de {{citation|ramassis de fainéants et de vauriens qui faisaient émeute sur émeute<ref>{{Article |auteur=Fritz Braesch |titre=La Commune du {{date-|10 août 1792}} |sous-titre=Étude sur l'histoire de Paris du {{date-|20 juin}} au {{date-|2 décembre 1792}} |périodique=Bibliothèque de l'École des Chartes |lieu=Paris |éditeur= |série=|volume=72|numéro=1|année=1911|pages=634 |url texte=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1911_num_72_1_460970_t1_0633_0000_002|consulté le=}}.</ref>}}, difficile à contenir<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=426|id=e}}.</ref>{{,}}{{note|La section des Sans-Culottes déclara le {{date-|25 septembre 1792}} : {{citation|il y a là {{unité|8000|hommes}} qui ne font rien, gardés par {{unité|200|hommes}} qui n'empêchent aucun désordre}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Louis Mortimer-Ternaux |lien auteur1=Louis Mortimer-Ternaux |titre=Histoire de la Terreur |sous-titre=1792-1794 |éditeur=Michel Lévy frères |collection= |lieu=Paris |année=1864 |volume={{IV}} |tome= |pages totales=582 |passage=229 |lire en ligne=https://books.google.com.do/books?id=JzgOAAAAQAAJ&pg=PA229}}.</ref>.|group="note"}}.
Le territoire de La Chapelle fut à nouveau dévasté à la suite de l'établissement du ''Camp sous Paris'', qui avait été formé après le [[Journée du 10 août 1792|10 août 1792]], de Clichy à Montmartre{{note|Sur proposition du ministre de la guerre [[Joseph Servan]] et à l'insu de [[Louis XVI]], l'Assemblée nationale décréta le {{date-|8 juin 1792}} la formation d'un camp de {{unité|20000|hommes}} afin de préserver Paris d'une invasion. L'effroi suscité par l'avancée des troupes ennemies à [[Bataille de Verdun (1792)|Verdun]] entraîna un afflux de parisiens sur le site dès le mois de septembre.|group="note"}} mais qui devint rapidement un foyer d'indiscipline et de turbulence, que l'on qualifia de {{citation|ramassis de fainéants et de vauriens qui faisaient émeute sur émeute<ref>{{Article |auteur=Fritz Braesch |titre=La Commune du {{date-|10 août 1792}} |sous-titre=Étude sur l'histoire de Paris du {{date-|20 juin}} au {{date-|2 décembre 1792}} |périodique=Bibliothèque de l'École des Chartes |lieu=Paris |éditeur= |série=|volume=72|numéro=1|année=1911|pages=634 |url texte=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1911_num_72_1_460970_t1_0633_0000_002|consulté le=}}.</ref>}}, difficile à contenir<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=426|id=e}}.</ref>{{,}}{{note|La section des Sans-Culottes déclara le {{date-|25 septembre 1792}} : {{citation|il y a là {{unité|8000|hommes}} qui ne font rien, gardés par {{unité|200|hommes}} qui n'empêchent aucun désordre}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Louis Mortimer-Ternaux]] |titre=Histoire de la Terreur |sous-titre=1792-1794 |volume={{IV}} |lieu=Paris |éditeur=[[Michel Lévy frères]] |année=1864 |pages totales=582 |passage=229 |lire en ligne=https://books.google.do/books?id=JzgOAAAAQAAJ&pg=PA229}}.</ref>.|group="note"}}.


=== Au {{s-|XIX}} ===
=== Au {{s-|XIX}} ===
[[Fichier:Chapelle.Saint.Denis.1814.jpg|vignette|alt=Extrait d'un plan napoléonien en noir et blanc|Partie sud de la Chapelle-Saint-Denis en 1814.]]
[[Fichier:Chapelle.Saint.Denis.1814.jpg|vignette|alt=Extrait d'un plan napoléonien en noir et blanc|Partie sud de la Chapelle-Saint-Denis en 1814.]]
Pendant la [[Bataille de Paris (1814)|bataille de Paris en 1814]], le village se trouva au cœur des mouvements de troupes, entraînant de sérieuses déprédations de la part des alliés<ref group="c" name="évocation-p294" />. Les troupes de [[Gebhard Leberecht von Blücher]] y campèrent avant leur entrée dans Paris<ref>{{Ouvrage |langue= |auteur1=Marie-France Sardain |lien auteur1= |titre=Défenses et sièges de Paris |sous-titre=1814-1914 |éditeur=Economica |collection=Campagnes et stratégies |lieu=Paris |année=2009 |volume= |tome= |pages totales=304 |passage=22 |isbn=978-2-7178-5644-6 |id=}}.</ref>. L'église fut réquisitionnée pour l'entreposage du fourrage et des chevaux de la cavalerie et du [[train (Armée française)|train]]<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=174|id=e}}.</ref>. Plus de huit cents soldats et autant de montures furent ainsi logés dans le bourg, aggravant les dégâts considérables aux cultures sur les champs de bataille<ref group="d" name="francois-p101">{{Harvsp|François|p=101|id=d}}.</ref>.
Pendant la [[Bataille de Paris (1814)|bataille de Paris en 1814]], le village se trouva au cœur des mouvements de troupes, entraînant de sérieuses déprédations de la part des alliés<ref group="c" name="évocation-p294" />. Les troupes de [[Gebhard Leberecht von Blücher]] y campèrent avant leur entrée dans Paris<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Marie-France Sardain |titre=Défenses et sièges de Paris |sous-titre=1814-1914 |lieu=Paris |éditeur=[[Economica]] |collection=Campagnes et stratégies |année=2009 |pages totales=304 |passage=22 |isbn=978-2-7178-5644-6}}.</ref>. L'église fut réquisitionnée pour l'entreposage du fourrage et des chevaux de la cavalerie et du [[train (Armée française)|train]]<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=174|id=e}}.</ref>. Plus de huit cents soldats et autant de montures furent ainsi logés dans le bourg, aggravant les dégâts considérables aux cultures sur les champs de bataille<ref group="d" name="francois-p101">{{Harvsp|François|p=101|id=d}}.</ref>.


Entre 1841 et 1844, la capitale fut enserrée par l'[[enceinte de Thiers]]. La commune de La Chapelle se trouva coupée en deux. La partie à l'intérieur des murs s'urbanisa rapidement, attirant, grâce aux bas coûts du logement, une population rurale<ref>{{Harvsp|Chadych|p=154|id=chadych}}.</ref>. L'urbanisation fut le résultat de lotissements réalisés par des propriétaires fonciers, comme les famille Cottin ou Trutat de Saint-Ange, ou des spéculateurs qui acquirent des parcelles à vocation principalement agricole jusqu'aux années 1830<ref>{{lien web |titre=Commission du Vieux Paris - Séance plénière du {{date-|16 février 2010}} |url=http://www.paris.fr/viewmultimediadocument?multimediadocument-id=102614 |site=Mairie de Paris}}.</ref>. Un grand nombre d'auberges et d{{'}}''hôtelleries'' continuaient d'occuper la rue principale, certaines guinguettes donnaient à danser<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=345|id=e}}.</ref>, dans d'autres cabarets l'on jouait au billard<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=347|id=e}}.</ref>. L'agriculture, qui, en 1805, représentait {{unité|292|hectares}} sur les 354 que comportait la commune, déclinait rapidement<ref group="d" name="francois-p101" />. Les terres, champs et jardins rejetés ''extra muros'' se trouvaient en outre séparés de leurs propriétaires ou de leurs exploitants<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=563|id=e}}.</ref>.
Entre 1841 et 1844, la capitale fut enserrée par l'[[enceinte de Thiers]]. La commune de La Chapelle se trouva coupée en deux. La partie à l'intérieur des murs s'urbanisa rapidement, attirant, grâce aux bas coûts du logement, une population rurale<ref>{{Harvsp|Chadych|p=154|id=chadych}}.</ref>. L'urbanisation fut le résultat de lotissements réalisés par des propriétaires fonciers, comme les familles Cottin ou Trutat de Saint-Ange, ou des spéculateurs qui acquirent des parcelles à vocation principalement agricole jusqu'aux années 1830<ref>{{lien web |titre=Commission du Vieux Paris - Séance plénière du {{date-|16 février 2010}} |url=http://www.paris.fr/viewmultimediadocument?multimediadocument-id=102614 |site=Mairie de Paris}}.</ref>. Un grand nombre d'auberges et d{{'}}''hôtelleries'' continuaient d'occuper la rue principale, certaines guinguettes donnaient à danser<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=345|id=e}}.</ref>, dans d'autres cabarets l'on jouait au billard<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=347|id=e}}.</ref>. L'agriculture, qui, en 1805, représentait {{unité|292|hectares}} sur les 354 que comportait la commune, déclinait rapidement<ref group="d" name="francois-p101" />. Les terres, champs et jardins rejetés ''extra muros'' se trouvaient en outre séparés de leurs propriétaires ou de leurs exploitants<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=563|id=e}}.</ref>.


==== Révolution industrielle ====
==== Révolution industrielle ====
La [[révolution industrielle]], liée notamment au développement du [[chemin de fer]], modifia profondément La Chapelle et l'ancien hameau de la Goutte d'Or. La [[ligne de Paris-Nord à Lille]] fut ouverte en 1846 par la [[Compagnie des chemins de fer du Nord]]. La commune était desservie par la [[gare de Pont-Marcadet]]. Les élargissements du faisceau de voies consécutifs au développement des chemins de fer séparèrent la commune de La Chapelle en deux parties et créèrent une véritable césure avec le village de Clignancourt, inclus dans la commune de [[Montmartre]]<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=497|id=e}}.</ref>). Au nord du centre du village, se développa le [[dépôt de La Chapelle]]. La [[Ligne de Paris-Est à Strasbourg-Ville|ligne de Paris à Strasbourg]] ouvrit en 1849 ; les infrastructures de la [[Compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg]] ([[compagnie des chemins de fer de l'Est]] après 1854) séparèrent La Chapelle de [[La Villette (Seine)|La Villette]]. Une jonction entre les deux réseaux fut concédée aux deux compagnies par un décret du {{date-|10 décembre 1851}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=N° 3421 - Décret qui autorise les compagnies concessionnaires des chemins de fer du Nord et de Strasbourg à établir un chemin de fer de raccordement entre les gares de la Chapelle et de la Villette|sous-titre=10 décembre 1851|périodique=Bulletin des lois de la République Française|lieu=Paris|éditeur=Imprimerie Nationale|série=X|volume=8|numéro=469|année=1851|pages=1075–1076|url texte=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4861271/f1098.image|consulté le=16 février 2015}}.</ref>. Cette jonction vient doubler la [[ligne de Petite Ceinture]]. La première section de cette ligne de chemin de fer fut mise en service des Batignolles à La Chapelle le {{date-|11 décembre 1852}} et de La Chapelle à Bercy le {{date-|25 mars 1854}}<ref>{{lien web |titre=La petite ceinture d'hier |site=[http://www.paris.fr Site officiel de la mairie de Paris]| url=http://www.paris.fr/services-et-infos-pratiques/urbanisme-et-architecture/projets-urbains-et-architecturaux/la-petite-ceinture-2537}}.</ref>. Plusieurs manufactures ouvrirent sur la commune : la [[fonderie]] de [[Christophe François Calla]], les [[parfumerie]]s de [[Gellé frères]] et [[Violet (maison de parfum)|Violet]]. Tout comme la commune de Montmartre, celle de La Chapelle vit arriver un flux de plus en plus important d'habitants venus travailler à [[Paris]] mais ne pouvant s'y loger faute d'argent. Entre 1836 et 1856, sa population fut multipliée par sept<ref name="paris18" />.
La [[révolution industrielle]], liée notamment au développement du [[chemin de fer]], modifia profondément La Chapelle et l'ancien hameau de la Goutte d'Or. La [[ligne de Paris-Nord à Lille]] fut ouverte en 1846 par la [[Compagnie des chemins de fer du Nord]]. La commune était desservie par la [[gare de Pont-Marcadet]]. Les élargissements du faisceau de voies consécutifs au développement des chemins de fer séparèrent la commune de La Chapelle en deux parties et créèrent une véritable césure avec le village de Clignancourt, inclus dans la commune de [[Montmartre]]<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=497|id=e}}.</ref>. Au nord du centre du village, se développa le [[dépôt de La Chapelle]]. La [[Ligne de Paris-Est à Strasbourg-Ville|ligne de Paris à Strasbourg]] ouvrit en 1849 ; les infrastructures de la [[Compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg]] ([[compagnie des chemins de fer de l'Est]] après 1854) séparèrent La Chapelle de [[La Villette (Seine)|La Villette]]. Une jonction entre les deux réseaux fut concédée aux deux compagnies par un décret du {{date-|10 décembre 1851}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=N° 3421 - Décret qui autorise les compagnies concessionnaires des chemins de fer du Nord et de Strasbourg à établir un chemin de fer de raccordement entre les gares de la Chapelle et de la Villette|sous-titre=10 décembre 1851|périodique=Bulletin des lois de la République Française|lieu=Paris|éditeur=Imprimerie Nationale|série=X|volume=8|numéro=469|année=1851|pages=1075–1076|url texte=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4861271/f1098.image|consulté le=16 février 2015}}.</ref>. Cette jonction vient doubler la [[ligne de Petite Ceinture]]. La première section de cette ligne de chemin de fer fut mise en service des Batignolles à La Chapelle le {{date-|11 décembre 1852}} et de La Chapelle à Bercy le {{date-|25 mars 1854}}<ref>{{lien web |titre=La petite ceinture d'hier |site=[http://www.paris.fr Site officiel de la mairie de Paris]| url=http://www.paris.fr/services-et-infos-pratiques/urbanisme-et-architecture/projets-urbains-et-architecturaux/la-petite-ceinture-2537}}.</ref>. Plusieurs manufactures ouvrirent sur la commune : la [[fonderie]] de [[Christophe François Calla]], les [[parfumerie]]s de [[Gellé frères]] et [[Violet (maison de parfum)|Violet]]. Tout comme la commune de Montmartre, celle de La Chapelle vit arriver un flux de plus en plus important d'habitants venus travailler à [[Paris]] mais ne pouvant s'y loger faute d'argent. Entre 1836 et 1856, sa population fut multipliée par sept<ref name="paris18" />.


[[Fichier:Paris rue de la chapelle CPA ancienne mairie.jpg|vignette|alt=Reproduction d'une carte postale en noir et blanc présentant une vue de trois-quarts de la façade de la mairie|Mairie de La Chapelle, inaugurée en 1845 (carte postale du début du {{s-|XX}}).]]
[[Fichier:Paris rue de la chapelle CPA ancienne mairie.jpg|vignette|alt=Reproduction d'une carte postale en noir et blanc présentant une vue de trois-quarts de la façade de la mairie|Mairie de La Chapelle, inaugurée en 1845 (carte postale du début du {{s-|XX}}).]]
Ligne 148 : Ligne 172 :
Le petit bourg, qui connut dans les deux premiers tiers du {{s-|XIX}} une croissance démographique importante, passant de {{nobr|800 habitants}} dans les premières années du siècle à {{unité|40000}} au moment du rattachement à Paris, était animé par un immense marché aux bestiaux qui se tenait à l'emplacement des actuelles rues de la [[Rue de la Louisiane|Louisiane]], de la [[Rue de la Guadeloupe|Guadeloupe]], de la [[Rue de la Martinique|Martinique]], de l'[[Rue de l'Olive|Olive]] et du [[Rue du Canada|Canada]]. En 1854, par exemple, il s'y vendit {{unité|124000|porcs}} et {{unité|110000|veaux}}<ref group="a" name="connaissance-p166" />{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=486|id=e}}.</ref>. Le ''marché aux vaches'', qui faisait déjà la notoriété du village au début du {{s-|XIII}}, avait traversé les siècles<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=482|id=e}}.</ref>. La ''Grande-Rue'' accueillait, quant à elle, un marché à la paille et au fourrage et, chaque {{date-|11 juin}}, se déroulait dans la ville une grande ''foire aux moutons''<ref group="a" name="connaissance-p166" />. Le marché aux bestiaux disparut lors de l'annexion de La Chapelle à Paris<ref group="c" name="évocation-p298" />, concurrencé par [[Abattoirs de la Villette|celui de La Villette]]<ref>{{Article |langue= |auteur1=Bernard Garnier |titre=Les marchés aux bestiaux : Paris et sa banlieue |périodique= Cahiers d'histoire|numéro=42-3/4 |année=1997 |pages= |issn= |résumé=http://ch.revues.org/310 }}.</ref> et laissa place aux rues [[Rue de la Louisiane|de la Louisiane]], [[Rue de la Guadeloupe|de la Guadeloupe]], [[Rue de la Martinique|de la Martinique]] et [[Rue de l'Olive|du Marché]] et à l'[[Rue du Canada|impasse Bizioux]]. Des années plus tard, entre 1883 et 1885, [[Auguste-Joseph Magne]] construisit à cet emplacement le [[marché de La Chapelle]], inscrit [[Monument historique (France)|à l'inventaire des monuments historiques]] en 1981{{note|{{Inscrit MH|1981}}<ref name="PA00086747">{{Base Mérimée|PA00086747|Marché de la Chapelle}}.</ref>.|group="note"}}.
Le petit bourg, qui connut dans les deux premiers tiers du {{s-|XIX}} une croissance démographique importante, passant de {{nobr|800 habitants}} dans les premières années du siècle à {{unité|40000}} au moment du rattachement à Paris, était animé par un immense marché aux bestiaux qui se tenait à l'emplacement des actuelles rues de la [[Rue de la Louisiane|Louisiane]], de la [[Rue de la Guadeloupe|Guadeloupe]], de la [[Rue de la Martinique|Martinique]], de l'[[Rue de l'Olive|Olive]] et du [[Rue du Canada|Canada]]. En 1854, par exemple, il s'y vendit {{unité|124000|porcs}} et {{unité|110000|veaux}}<ref group="a" name="connaissance-p166" />{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=486|id=e}}.</ref>. Le ''marché aux vaches'', qui faisait déjà la notoriété du village au début du {{s-|XIII}}, avait traversé les siècles<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=482|id=e}}.</ref>. La ''Grande-Rue'' accueillait, quant à elle, un marché à la paille et au fourrage et, chaque {{date-|11 juin}}, se déroulait dans la ville une grande ''foire aux moutons''<ref group="a" name="connaissance-p166" />. Le marché aux bestiaux disparut lors de l'annexion de La Chapelle à Paris<ref group="c" name="évocation-p298" />, concurrencé par [[Abattoirs de la Villette|celui de La Villette]]<ref>{{Article |langue= |auteur1=Bernard Garnier |titre=Les marchés aux bestiaux : Paris et sa banlieue |périodique= Cahiers d'histoire|numéro=42-3/4 |année=1997 |pages= |issn= |résumé=http://ch.revues.org/310 }}.</ref> et laissa place aux rues [[Rue de la Louisiane|de la Louisiane]], [[Rue de la Guadeloupe|de la Guadeloupe]], [[Rue de la Martinique|de la Martinique]] et [[Rue de l'Olive|du Marché]] et à l'[[Rue du Canada|impasse Bizioux]]. Des années plus tard, entre 1883 et 1885, [[Auguste-Joseph Magne]] construisit à cet emplacement le [[marché de La Chapelle]], inscrit [[Monument historique (France)|à l'inventaire des monuments historiques]] en 1981{{note|{{Inscrit MH|1981}}<ref name="PA00086747">{{Base Mérimée|PA00086747|Marché de la Chapelle}}.</ref>.|group="note"}}.


En parallèle du développement des compagnies ferroviaires émergeaient de nouveaux commerces : vins et liqueurs, machines à vapeur, imprimerie, produits chimiques, sel et sucre<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=493|id=e}}.</ref>. Mais La Chapelle restait une importante voie de desserte des transports publics : dignes héritières du coche de Paris à Pontoise du {{s-|XVII}} ou des carrosses réguliers de Paris à Beauvais du {{s-|XVIII}}, de nouvelles lignes de voitures aux noms pittoresques reliaient la capitale à Saint-Denis : les ''Coucous'', les ''Favorites'', les ''Célérifères'', les ''Dames réunies'', les ''Dyonisiennes'' ou les ''Hirondelles'', qui laissèrent la place, vers la fin des années 1850, aux lignes d'[[omnibus]] plus prosaïquement nommées ''K'' ou ''J''<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=495–496|id=e}}.</ref>.
En parallèle du développement des compagnies ferroviaires émergeaient de nouveaux commerces : vins et liqueurs, machines à vapeur, imprimerie, produits chimiques, sel et sucre<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=493|id=e}}.</ref>. Mais La Chapelle restait une importante voie de desserte des transports publics : dignes héritières du coche de Paris à Pontoise du {{s-|XVII}} ou des carrosses réguliers de Paris à Beauvais du {{s-|XVIII}}, de nouvelles lignes de voitures aux noms pittoresques reliaient la capitale à Saint-Denis : les ''Coucous'', les ''Favorites'', les ''Célérifères'', les ''Dames réunies'', les ''Dyonisiennes'' ou les ''Hirondelles'', qui laissèrent la place, vers la fin des années 1850, aux lignes d'[[omnibus]] plus prosaïquement nommées ''K'' ou ''J''<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=495–496|id=e}}.</ref>.


=== Le partage de la commune de La Chapelle ===
=== Le partage de la commune de La Chapelle ===

{{Article détaillé|quartier de la Goutte-d'Or|quartier de la Chapelle|La Plaine Saint-Denis}}
{{Article détaillé|quartier de la Goutte-d'Or|quartier de la Chapelle|La Plaine Saint-Denis}}

Sur les conseils du préfet [[Georges Eugène Haussmann|Haussmann]] et face à l'extension urbaine, [[Napoléon III]] décida d'annexer à Paris les territoires situés dans d'autres communes pour leurs parties situées {{citation|''jusqu'au pied de l'[[Enceintes de Paris#Enceinte de Thiers|enceinte fortifiée]]''}}. Le conseil municipal de La Chapelle, craignant que les droits d'[[octroi]] ne favorisent une hausse des prix, s'opposa, en vain, à ce projet<ref>{{Harvsp|Chadych|p=159|id=chadych}}.</ref>. Reconnaissant finalement que, malgré les préjudices risquant d'affecter l'industrie locale<ref group="f" name="lesbros-p249">{{Harvsp|Lesbros|p=249|id=f}}.</ref>, l'annexion répondait à {{citation|la splendeur de la capitale et aux idées de grandeur}}, il tenta alors de promouvoir le principe que les territoires ''extra muros'' puissent former une commune nouvelle sous la dénomination de ''La Chapelle'' mais la puissance des communes voisines de Saint-Denis et d'Aubervilliers eut raison de ce projet<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=570–572|id=e}}.</ref>. Il essaya aussi de faire adopter comme siège du nouvel arrondissement municipal la {{citation|belle nouvelle mairie}}, construite quinze ans plus tôt, mais celle-ci perdit au profit de celle de [[Montmartre]], située [[place des Abbesses]]{{note|Cette mairie, construite en 1836, fut détruite après la construction de l'actuelle [[Mairie du 18e arrondissement de Paris|mairie du {{18e}} arrondissement]]. À son emplacement, a été aménagé le [[square Jehan-Rictus]]<ref group="b">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=63 ({{vol.|1}})|id=b|loc=Abbesses (rue des)}}.</ref>.|group="note"}} et qui devint le siège du [[18e arrondissement de Paris|nouveau {{18e}} arrondissement de Paris]]<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=586|id=e}}.</ref>{{,}}<ref group="d">{{Harvsp|François|p=111|id=d}}.</ref>. Enfin, il obtint du gouvernement certains privilèges concernant les droits d'octroi et d'entrepôt<ref group="f" name="lesbros-p249" />. La loi du {{date|16|juin|1859|en France}} relative à l'[[Arrondissements_de_Paris#Extension_de_Paris_en_1860|extension de Paris]] du [[mur des Fermiers généraux]] à l'[[enceinte de Thiers]] supprima la commune de La Chapelle et répartit son territoire entre<ref name="loi 1859">{{Ouvrage |auteur1= |lien auteur1= |titre=[[Bulletin des lois|Bulletin des lois de l'Empire français]] |titre chapitre=Loi sur l'extension des limites de Paris (du {{date-|16 juin 1859}}) |éditeur= |collection= |lieu= |année=1859 |mois=novembre |jour=3 |série={{XIe}} |volume={{II}} |tome={{XIV}} |numéro=738 |pages totales=|passage=747–751 |lire en ligne=http://books.google.com/books?id=fygtAAAAYAAJ&pg=RA1-PA747 }}.</ref> :
Sur les conseils du préfet [[Georges Eugène Haussmann|Haussmann]] et face à l'extension urbaine, [[Napoléon III]] décida d'annexer à Paris les territoires situés dans d'autres communes pour leurs parties situées {{citation|''jusqu'au pied de l'[[Enceintes de Paris#Enceinte de Thiers|enceinte fortifiée]]''}}. Le conseil municipal de La Chapelle, craignant que les droits d'[[octroi]] ne favorisent une hausse des prix, s'opposa, en vain, à ce projet<ref>{{Harvsp|Chadych|p=159|id=chadych}}.</ref>. Reconnaissant finalement que, malgré les préjudices risquant d'affecter l'industrie locale<ref group="f" name="lesbros-p249">{{Harvsp|Lesbros|p=249|id=f}}.</ref>, l'annexion répondait à {{citation|la splendeur de la capitale et aux idées de grandeur}}, il tenta alors de promouvoir le principe que les territoires ''extra muros'' puissent former une commune nouvelle sous la dénomination de ''La Chapelle'' mais la puissance des communes voisines de Saint-Denis et d'Aubervilliers eut raison de ce projet<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=570–572|id=e}}.</ref>. Il essaya aussi de faire adopter comme siège du nouvel arrondissement municipal la {{citation|belle nouvelle mairie}}, construite quinze ans plus tôt, mais celle-ci perdit au profit de celle de [[Montmartre]], située [[place des Abbesses]]{{note|Cette mairie, construite en 1836, fut détruite après la construction de l'actuelle [[Mairie du 18e arrondissement de Paris|mairie du {{18e|arrondissement}}]]. À son emplacement, a été aménagé le [[square Jehan-Rictus]]<ref group="b">{{Harvsp|Hillairet|1997|p=63 ({{vol.|1}})|id=b|loc=Abbesses (rue des)}}.</ref>.|group="note"}} et qui devint le siège du [[18e arrondissement de Paris|nouveau {{18e|arrondissement}} de Paris]]<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=586|id=e}}.</ref>{{,}}<ref group="d">{{Harvsp|François|p=111|id=d}}.</ref>. Enfin, il obtint du gouvernement certains privilèges concernant les droits d'octroi et d'entrepôt<ref group="f" name="lesbros-p249" />. La loi du {{date|16|juin|1859|en France}} relative à l'[[Arrondissements de Paris#Extension de Paris en 1860|extension de Paris]] du [[mur des Fermiers généraux]] à l'[[enceinte de Thiers]] supprima la commune de La Chapelle et répartit son territoire entre<ref name="loi 1859">{{Ouvrage |titre=[[Bulletin des lois|Bulletin des lois de l'Empire français]] |volume={{II}} |tome={{XIV}} |éditeur= |série={{XIe}} |année=1859 |mois=novembre |jour=3 |passage=747–751 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=fygtAAAAYAAJ&pg=RA1-PA747 |numéro chapitre=738 |titre chapitre=Loi sur l'extension des limites de Paris (du {{date-|16 juin 1859}})}}.</ref> :
* [[Paris]], pour la majeure partie, située en-deçà de l'enceinte bastionnée ;
* [[Paris]], pour la majeure partie, située en deçà de l'enceinte bastionnée ;
* [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]] ;
* [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]]<ref>''Cadastre de la commune de Saint-Denis. Tableau d'assemblage comprenant les sections L et M de la partie nord du territoire de La Chapelle-Saint-Denis annexée au territoire de Saint-Denis en 1860'' {{lire en ligne|url=http://archives.ville-saint-denis.fr/ark:/15391/vta51bac910a5067/dao/0/idsearch:RECH_9b38223fe0a22fe6421ec59cdb8bc88f#id:1711161717}}</ref> ;
* [[Aubervilliers]], pour la partie à l'est du chemin des Fillettes ;
* [[Aubervilliers]], pour la partie à l'est du chemin des Fillettes ;
* [[Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis)|Saint-Ouen]], pour une petite partie comprise entre le chemin des Poissonniers et la ligne de chemin de fer du Nord (après l'élargissement du faisceau de voies, cette partie a été incorporée au milieu du {{s-|XX|e}} à Saint-Denis)<ref>Comparaison entre l'''Atlas communal du département de la Seine. Partie sud'', éditions de [http://archives.ville-saint-denis.fr/ark:/15391/vta51c19d856712a/daogrp/0#id:781376321 1870] et [http://archives.ville-saint-denis.fr/ark:/15391/vta51c19d8575b40/daogrp/0#id:758288296 1899] et le ''plan du ministère de la reconstruction et de l'urbanisme'' {{lien brisé|url=http://archives.ville-saint-denis.fr/ark:/15391/vta51c19d85ae6e1/daogrp/0/idsearch:RECH_5be3b86def4c900044b069ef0a6f5206 |titre=http://archives.ville-saint-denis.fr/ark:/15391/vta51c19d85ae6e1/daogrp/0/idsearch:RECH_5be3b86def4c900044b069ef0a6f5206#id:698259431 en 1947 }}.</ref>.
* [[Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis)|Saint-Ouen]].

[[Fichier:Paris 18e arrondissement - Quartiers.svg|vignette|alt=Schéma simplifié, en couleurs.|Les quatre quartiers administratifs du [[18e arrondissement de Paris|{{18e|arrondissement}} de Paris]] (dans ses limites de 1929).]]


La partie annexée à Paris fut rattachée au [[18e arrondissement de Paris|{{18e|arrondissement}} de Paris]] et répartie entre deux des quatre-vingts [[Liste des quartiers administratifs de Paris|quartiers administratifs]] de Paris : le {{71e}}, dit [[quartier de la Goutte-d'Or]] et le {{72e}}, dit [[quartier de la Chapelle]]. Après le déclassement de l'[[enceinte de Thiers]] en 1919, les territoires rattachés à [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]] et [[Aubervilliers]] situés dans la zone ''{{langue|la|[[non ædificandi]]}}'' des fortifications (« [[La Zone (Paris)|la Zone]] ») ont été annexés à Paris par les décrets du {{date-|27 juillet 1930}}<ref>''[[Journal officiel de la République française]]'', {{date-|1 août 1930}}, {{p.|8860}} {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65425352/f10.item}}.</ref>. Le [[boulevard périphérique de Paris]] a par la suite été construit à cet emplacement.
[[Fichier:Paris 18e arrondissement - Quartiers.svg|thumb|alt=Schéma simplifié, en couleurs.|Les quatre quartiers administratifs du [[18e arrondissement de Paris|{{18e}} arrondissement de Paris]] (dans ses limites de 1929).]]
La partie annexée à Paris fut rattachée au [[18e arrondissement de Paris|{{18e}} arrondissement de Paris]] et répartie entre deux des quatre-vingts [[Liste des quartiers administratifs de Paris|quartiers administratifs]] de Paris : le {{71e}}, dit [[quartier de la Goutte-d'Or]] et le {{72e}}, dit [[quartier de la Chapelle]]. Après le déclassement de l'[[enceinte de Thiers]] en 1919, les territoires rattachés à [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]] et [[Aubervilliers]] situés dans la zone ''{{lang|la|[[non ædificandi]]}}'' des fortifications (« [[La Zone (Paris)|la Zone]] ») ont été annexés à Paris par les décrets du {{date-|27 juillet 1930}}<ref>''[[Journal officiel de la République française]]'', {{date-|1 août 1930}}, {{p.|8860}} {{lire en ligne|url=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65425352/f10.item}}.</ref>. Le [[boulevard périphérique de Paris]] a par la suite été construit à cet emplacement.


Le village rural, devenu ville de plaisance à la fin du {{s-|XVIII}}, s'était transformé, dans les années précédant l'annexion, en ville industrielle ; les plaisirs et joies de la campagne avaient disparu, et avec eux les demeures bourgeoises et les jardins, seuls les cabarets et les guinguettes avaient traversé les siècles<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=396|id=e}}.</ref>. L'extension galopante avait créé un tissu urbain continu jusqu'aux anciennes portes de Paris et La Chapelle ne devint plus qu'un quartier de la capitale. L'[[église Saint-Bernard de la Chapelle]], consacrée en 1861, devint le siège de la paroisse, reléguant au rang de simple chapelle l'église autour de laquelle s'était formé le village sur plus de mille cinq cents ans<ref group="d">{{Harvsp|François|p=112|id=d}}.</ref>. Le grand marché disparut vers 1870. La [[Gare de Paris-Nord|gare du Nord]], de l'autre côté du [[Boulevard de la Chapelle|boulevard]], fut reconstruite en 1863 et l'emprise des voies ferrées s'étendit largement alors qu'au nord, à l'intérieur des fortifications, on créa la [[ligne de Petite Ceinture]] et la [[gare de La Chapelle-Saint-Denis]]<ref group="d">{{Harvsp|François|p=114|id=d}}.</ref>. C'est dans cette dernière qu'arrivait le charbon qui fournissait l'énergie aux forges, usines et ateliers de mécanique d'un quartier entièrement industrialisé<ref group="d">{{Harvsp|François|p=116|id=d}}.</ref> qui resta longtemps après l'annexion un des confins de Paris :
Le village rural, devenu ville de plaisance à la fin du {{s-|XVIII}}, s'était transformé, dans les années précédant l'annexion, en ville industrielle ; les plaisirs et joies de la campagne avaient disparu, et avec eux les demeures bourgeoises et les jardins, seuls les cabarets et les guinguettes avaient traversé les siècles<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=396|id=e}}.</ref>. L'extension galopante avait créé un tissu urbain continu jusqu'aux anciennes portes de Paris et La Chapelle ne devint plus qu'un quartier de la capitale. L'[[église Saint-Bernard de la Chapelle]], consacrée en 1861, devint le siège de la paroisse, reléguant au rang de simple chapelle l'église autour de laquelle s'était formé le village sur plus de mille cinq cents ans<ref group="d">{{Harvsp|François|p=112|id=d}}.</ref>. Le grand marché disparut vers 1870. La [[Gare de Paris-Nord|gare du Nord]], de l'autre côté du [[Boulevard de la Chapelle|boulevard]], fut reconstruite en 1863 et l'emprise des voies ferrées s'étendit largement alors qu'au nord, à l'intérieur des fortifications, on créa la [[ligne de Petite Ceinture]] et la [[gare de La Chapelle-Saint-Denis]]<ref group="d">{{Harvsp|François|p=114|id=d}}.</ref>. C'est dans cette dernière qu'arrivait le charbon qui fournissait l'énergie aux forges, usines et ateliers de mécanique d'un quartier entièrement industrialisé<ref group="d">{{Harvsp|François|p=116|id=d}}.</ref> qui resta longtemps après l'annexion un des confins de Paris :
{{citation bloc|Les faubourg populeux, Montmartre, La Chapelle, La Villette, viennent y mourir, dans un étalage de misère effroyable. C'est l'ordure humaine, le grouillement d'une population de meurt-de-faim. Des masures effondrées alignent des bouts de ruelles ; du linge sale pend aux fenêtres ; des enfants en guenilles se roulent dans les bourbiers. Seuil épouvantable de Paris, où toutes les boues s'amassent, et sur lequel un étranger s'arrêterait en tremblant.|{{ouvrage |auteur=Émile Zola |lien auteur=Émile Zola |titre=Aux champs |titre chapitre=La banlieue |passage=197 |wikisource=Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/197}}.}}
{{citation bloc|Les faubourgs populeux, Montmartre, La Chapelle, La Villette, viennent y mourir, dans un étalage de misère effroyable. C'est l'ordure humaine, le grouillement d'une population de meurt-de-faim. Des masures effondrées alignent des bouts de ruelles ; du linge sale pend aux fenêtres ; des enfants en guenilles se roulent dans les bourbiers. Seuil épouvantable de Paris, où toutes les boues s'amassent, et sur lequel un étranger s'arrêterait en tremblant.|{{Ouvrage |auteur1=[[Émile Zola]] |titre=Aux champs |éditeur= |année= |passage=197 |isbn= |wikisource=Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/197 |titre chapitre=La banlieue}}.}}


== Vie quotidienne à La Chapelle ==
== Vie quotidienne à La Chapelle ==
Durant tout le Moyen Âge, La Chapelle était un village rural qui s'organisait autour de la route principale menant de Paris à Saint-Denis. Les viticulteurs, les éleveurs et les maraîchers écoulaient leurs marchandises lors des grandes foires annuelles qui rythmaient la vie de la Seigneurie, sous la tutelle de l'abbaye de Saint-Denis.
Durant tout le Moyen Âge, La Chapelle était un village rural qui s'organisait autour de la route principale menant de Paris à Saint-Denis. Les viticulteurs, les éleveurs et les maraîchers écoulaient leurs marchandises lors des grandes foires annuelles qui rythmaient la vie de la Seigneurie, sous la tutelle de l'abbaye de Saint-Denis.


L'un des principaux commerces de la localité était celui du vin et, dans les années 1720, on dénombrait déjà plus de quinze débits de boisson, disposés tout au long de la ''Grande-Rue''<ref group="d" name="francois-p88" />. Le bailli tentait comme il le pouvait de maintenir l'ordre public dont les cabaretiers et leur clientèle partageaient peu les exigences de moralité<ref group="d">{{Harvsp|François|p=89|id=d}}.</ref> mais le village n'en était pas moins animé par les Parisiens, ouvriers et bourgeois, qui envahissaient les cabarets<ref group="d" name="francois-p93" />{{,}}{{note|{{citation bloc|''Il n'y a plus que les ouvriers qui connoiſſent les fêtes & dimanches. La Courtille, les Porcherons, la Nouvelle-France se rempliſſent ces jours-là de buveurs. Le peuple y va chercher des boiſſons à meilleur marché que dans la ville. Plusieurs déſordres en résultent ; mais le peuple s'égaie, ou plutôt s'étourdit ſur ſon ſort'' |{{Ouvrage |auteur1=Louis-Sébastien Mercier |lien auteur1=Louis-Sébastien Mercier |titre=Tableau de Paris |sous-titre= |éditeur= |collection= |lieu= |année=1782 |volume={{IV}} |tome= |pages totales=|passage=94 |lire en ligne=https://books.google.com.do/books?id=2eBiAAAAcAAJ&pg=PA94 }}.}}|group="note"}}. Mais ce temps passa avec l'industrialisation et l'édification des fortifications : les abords de l'enceinte des Fermiers généraux devinrent un quartier populeux, laborieux et aux conditions de vie souvent misérables<ref group="d">{{Harvsp|François|p=103|id=d}}.</ref>.
L'un des principaux commerces de la localité était celui du vin et, dans les années 1720, on dénombrait déjà plus de quinze débits de boisson, disposés tout au long de la ''Grande-Rue''<ref group="d" name="francois-p88" />. Le bailli tentait comme il le pouvait de maintenir l'ordre public dont les cabaretiers et leur clientèle partageaient peu les exigences de moralité<ref group="d">{{Harvsp|François|p=89|id=d}}.</ref>, mais le village n'en était pas moins animé par les Parisiens, ouvriers et bourgeois, qui envahissaient les cabarets<ref group="d" name="francois-p93" />{{,}}{{note|{{citation bloc|''Il n'y a plus que les ouvriers qui connoiſſent les fêtes & dimanches. La Courtille, les Porcherons, la Nouvelle-France se rempliſſent ces jours-là de buveurs. Le peuple y va chercher des boiſſons à meilleur marché que dans la ville. Plusieurs déſordres en résultent ; mais le peuple s'égaie, ou plutôt s'étourdit ſur ſon ſort'' |{{Ouvrage |auteur1=[[Louis-Sébastien Mercier]] |titre=Tableau de Paris |volume={{IV}} |éditeur= |année=1782 |passage=94 |lire en ligne=https://books.google.do/books?id=2eBiAAAAcAAJ&pg=PA94}}.}}|group="note"}}. Mais ce temps passa avec l'industrialisation et l'édification des fortifications : les abords de l'enceinte des Fermiers généraux devinrent un quartier populeux, laborieux et aux conditions de vie souvent misérables<ref group="d">{{Harvsp|François|p=103|id=d}}.</ref>.


Il y avait deux bouchers à la veille de la Révolution, métier d'influence suffisante pour que l'un d'eux fût d'ailleurs le premier maire de la commune en 1790<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=491|id=e}}.</ref>.
Il y avait deux bouchers à la veille de la Révolution, métier d'influence suffisante pour que l'un d'eux fût d'ailleurs le premier maire de la commune en 1790<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=491|id=e}}.</ref>.
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Si les habitants ne disposaient pas, sous l'Ancien Régime, de l'eau courante, ils possédaient néanmoins des puits creusés dans leur maison et bénéficiaient des services d'un porteur d'eau<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=505|id=e}}.</ref>. L'eau de la [[Seine]] ne fut amenée vers le village qu'en 1845, grâce aux nouvelles installations de tuyaux conducteurs<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=506|id=e}}.</ref>. Il fallut attendre l'année 1818 pour que les ruelles de la commune fussent éclairées par des [[réverbère]]s à huile<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=510|id=e}}.</ref>.
Si les habitants ne disposaient pas, sous l'Ancien Régime, de l'eau courante, ils possédaient néanmoins des puits creusés dans leur maison et bénéficiaient des services d'un porteur d'eau<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=505|id=e}}.</ref>. L'eau de la [[Seine]] ne fut amenée vers le village qu'en 1845, grâce aux nouvelles installations de tuyaux conducteurs<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=506|id=e}}.</ref>. Il fallut attendre l'année 1818 pour que les ruelles de la commune fussent éclairées par des [[réverbère]]s à huile<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=510|id=e}}.</ref>.


Si l'hygiène et la salubrité des rues étaient douteuses, un privilège des habitants de La Chapelle, qu'ils avaient obtenu de temps immémoriaux mais dont ils perdirent la gratuité en 1777, leur permettait de récupérer les boues et immondices accumulés dans les voiries de la capitale afin d'enrichir leurs terres en engrais<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=518|id=e}}.</ref>. Ils les entreposaient dans des ''[[flache]]s'', fossés immondes de chaque côté des chemins<ref group="f">{{Harvsp|Lesbros|p=257|id=f}}.</ref>. Ce n'est qu'en 1853 que fut établi un réseau d'[[Égouts de Paris|égouts]]<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=519|id=e}}.</ref>.
Si l'hygiène et la salubrité des rues étaient douteuses, un privilège des habitants de La Chapelle, qu'ils avaient obtenu de temps immémoriaux, mais dont ils perdirent la gratuité en 1777, leur permettait de récupérer les boues et immondices accumulés dans les voiries de la capitale afin d'enrichir leurs terres en engrais<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=518|id=e}}.</ref>. Ils les entreposaient dans des ''flaches'', fossés immondes de chaque côté des chemins<ref group="f">{{Harvsp|Lesbros|p=257|id=f}}.</ref>. Ce n'est qu'en 1853 que fut établi un réseau d'[[Égouts de Paris|égouts]]<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=519|id=e}}.</ref>.


== Politique et administration ==
== Administration ==
Jusqu'à la [[Révolution française|Révolution]], La Chapelle faisait partie du gouvernement de l'[[Île-de-France]], dépendant de la [[généralité de Paris]]. Celle-ci comprenait vingt-deux [[Généralité (France)#Élections|élections]] parmi lesquelles [[Élection de Paris|celle de Paris]], divisée en dix [[subdélégation]]s dont celle de Saint-Denis au sein de laquelle se classait la paroisse de La Chapelle<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=397|id=e}}.</ref>.
Jusqu'à la [[Révolution française|Révolution]], La Chapelle faisait partie du gouvernement de l'[[Île-de-France]], dépendant de la [[généralité de Paris]]. Celle-ci comprenait vingt-deux [[Généralité (France)#Élections|élections]] parmi lesquelles [[Élection de Paris|celle de Paris]], divisée en dix [[subdélégation]]s dont celle de Saint-Denis au sein de laquelle se classait la paroisse de La Chapelle<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=397|id=e}}.</ref>.


La commune de La Chapelle faisait partie dès sa création du [[Seine (département)|département de la Seine]], à l'origine nommé {{citation|département de Paris}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=398|id=e}}.</ref>. Elle fut d'abord intégrée au district de Saint-Denis, renommé [[district de Franciade]], et elle était classée dans le [[canton de Clichy]]. En 1800, les [[District (subdivision départementale)|districts]] furent remplacés par des arrondissements et la commune de La Chapelle, à la suite de l'arrêté des Consuls du 25 fructidor an IX<ref>{{ouvrage |titre=Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'État |passage =13 |lire en ligne=https://books.google.com.do/books?id=iZFCAQAAMAAJ&pg=PA13}}.</ref>, appartint à l’[[Arrondissement de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|arrondissement de Saint-Denis]] et se trouva dans le canton de Saint-Denis<ref name="cassini">{{Cassini-Ehess|url=http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/fiche.php?select_resultat=8165|titre=Notice communale - La Chapelle|datecons=16 mars 2015}}.</ref>.
La commune de La Chapelle faisait partie dès sa création du [[Seine (département)|département de la Seine]], à l'origine nommé {{citation|département de Paris}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=398|id=e}}.</ref>. Elle fut d'abord intégrée au district de Saint-Denis, renommé [[district de Franciade]], et elle était classée dans le [[canton de Clichy]]. En 1800, les [[District (subdivision départementale)|districts]] furent remplacés par des arrondissements et la commune de La Chapelle, à la suite de l'arrêté des Consuls du 25 fructidor an IX<ref>{{Ouvrage |titre=Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'État |éditeur= |année= |passage=13 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.do/books?id=iZFCAQAAMAAJ&pg=PA13}}.</ref>, appartint à l’[[Arrondissement de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|arrondissement de Saint-Denis]] et se trouva dans le canton de Saint-Denis<ref name="cassini">{{Cassini-Ehess|id=8165|titre=La Chapelle|consulté le=16 mars 2015}}</ref>.


L'administration du village de La Chapelle fut confiée dès le début du {{s-|XIII}} à un ''maire'' exerçant sous la tutelle de la Seigneurie appartenant à l'abbaye de Saint-Denis<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=16|id=e}}.</ref>. Au {{s-|XV}}, cette fonction fut affermée à un habitant qui prélevait les cens et rentes dus à l'Aumône<ref group="e" name="lambeau-p17" /> et jouait aussi le rôle d'auxiliaire de justice<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=20|id=e}}.</ref>. Pour l'exercice de la justice, ce bailli<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=21|id=e}}.</ref> était assisté, à l'agrément et à la nomination de l'aumônier de l'abbaye de Saint-Denis, d'un lieutenant de bailliage et d'un procureur fiscal, ainsi que de plusieurs offices, substitut, greffier, notaire, huissier, voyer, etc.<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=30|id=e}}.</ref>. Les bâtiments de l'administration seigneuriale comprenaient les geôles, le pressoir et la [[Grange dîmière|grange dîmeresse]]<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=63|id=e}}.</ref>.
L'administration du village de La Chapelle fut confiée dès le début du {{s-|XIII}} à un ''maire'' exerçant sous la tutelle de la Seigneurie appartenant à l'abbaye de Saint-Denis<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=16|id=e}}.</ref>. Au {{s-|XV}}, cette fonction fut affermée à un habitant qui prélevait les cens et rentes dus à l'Aumône<ref group="e" name="lambeau-p17" /> et jouait aussi le rôle d'auxiliaire de justice<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=20|id=e}}.</ref>. Pour l'exercice de la justice, ce bailli<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=21|id=e}}.</ref> était assisté, à l'agrément et à la nomination de l'aumônier de l'abbaye de Saint-Denis, d'un lieutenant de bailliage et d'un procureur fiscal, ainsi que de plusieurs offices, substitut, greffier, notaire, huissier, voyer, etc.<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=30|id=e}}.</ref>. Les bâtiments de l'administration seigneuriale comprenaient les geôles, le pressoir et la [[Grange dîmière|grange dîmeresse]]<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=63|id=e}}.</ref>.
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| 1677 ||Bénigne Lefébure || Avocat en Parlement ||
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| ? ||Avistan Perier || Procureur au Châtelet || Mort en 1702
| ? ||Avistan Perier || Procureur au Châtelet || Mort en 1702
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| 1702 ||Louis Legent || Avocat en Parlement || Démissionnaire
| 1702 ||Louis Legent || Avocat en Parlement || Démissionnaire
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En vertu de la loi du {{date-|14 décembre 1789}}, la commune de La Chapelle fut administrée par une ''municipalité'' composée du [[Maire (France)|maire]], de cinq conseillers municipaux et de onze notables élus au scrutin de liste<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=405–406|id=e}}.</ref>. La mairie a été implantée à plusieurs emplacements. La première assemblée municipale se réunissait à l'emplacement actuel du {{numéro|14}} de la [[rue de la Chapelle]], dans une salle dépendant du presbytère, elle y resta même après la vente de celui-ci, en 1793, comme [[bien national]]<ref group="b" name="hillairet-chapelle" />{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=454|id=e}}.</ref>. De 1834 à 1845, la deuxième mairie se trouvait au {{numéro|11}} de la rue du Bon-Puits (actuellement {{numéro|14}} [[rue de Torcy]]<ref name="cordier"/>{{,}}<ref group="b" name="hillairet-chapelle" />), dans un bâtiment construit sur une partie du ''marché aux vaches''<ref group="c" name="évocation-p302">{{Harvsp|Hillairet|1954|p=302|id=c}}.</ref>{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=455|id=e}}.</ref>{{,}}{{note|Le rez-de-chaussée du bâtiment sert d'étables pour la tenue du marché aux vaches, une partie du premier étage est affectée aux fourrages, une deuxième est occupée par le curé et son vicaire, une troisième contient une école municipale et la quatrière est consacrée à la mairie<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=457|id=e}}.</ref>.|group="note"}}. De 1845 à 1860, la troisième mairie se trouvait à l'angle de l'actuelle [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]] et de la [[rue Doudeauville]], à l'emplacement de l'actuel collège Marx-Dormoy<ref name="cordier" />. Après le rattachement de La Chapelle à Paris, cet immeuble accueillit la [[Justice de paix en France|justice de paix]] du [[18e arrondissement de Paris|{{18e}} arrondissement]], avant d'être démoli en 1906<ref group="c" name="évocation-p303" />.
En vertu de la loi du {{date-|14 décembre 1789}}, la commune de La Chapelle fut administrée par une ''municipalité'' composée du [[Maire (France)|maire]], de cinq conseillers municipaux et de onze notables élus au scrutin de liste<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=405–406|id=e}}.</ref>. La mairie a été implantée à plusieurs emplacements. La première assemblée municipale se réunissait à partir de 1790 à l'emplacement actuel du {{numéro|14}} de la [[rue de la Chapelle]], dans une salle dépendant du presbytère, elle y resta même après la vente de celui-ci, en 1793, comme [[bien national]]<ref group="b" name="hillairet-chapelle" />{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=454|id=e}}.</ref>. De 1834 à 1845, la deuxième mairie se trouvait au {{numéro|11}} de la rue du Bon-Puits (actuellement [[rue de Torcy]]<ref>[[Jacques Hillairet]], ''[[Dictionnaire historique des rues de Paris]]'', [[Éditions de Minuit]], septième édition, 1963, {{t.|2}} L-Z »), « Rue de Torcy », {{p.|563}}.</ref>), dans un bâtiment construit sur une partie du ''marché aux vaches''<ref group="c" name="évocation-p302">{{Harvsp|Hillairet|1954|p=302|id=c}}.</ref>{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=455|id=e}}.</ref>{{,}}{{note|Le rez-de-chaussée du bâtiment sert d'étables pour la tenue du marché aux vaches, une partie du premier étage est affectée aux fourrages, une deuxième est occupée par le curé et son vicaire, une troisième contient une école municipale et la quatrième est consacrée à la mairie<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=457|id=e}}.</ref>.|group="note"}}. De 1845 à 1860, la troisième mairie se trouvait à l'angle de l'actuelle [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]] ({{numéros}}55-57) et de la [[rue Doudeauville]], à l'emplacement de l'actuel collège Marx-Dormoy<ref name="cordier" />. Après le [[Arrondissements de Paris#Extension de 1860|rattachement de La Chapelle à Paris]], cet immeuble accueillit la [[Justice de paix en France|justice de paix]] du [[18e arrondissement de Paris|{{18e|arrondissement}}]], puis en 1905 l'Institut de [[wikt:mécanothérapie|mécanothérapie]] de Paris, avant d'être démoli en 1906<ref group="c" name="évocation-p303" />{{,}}<ref>[[Jacques Hillairet]], ''[[Dictionnaire historique des rues de Paris]]'', [[Éditions de Minuit]], septième édition, 1963, {{t.|1}} (« A-K »), « Rue Doudeauville », {{p.|439}}.</ref>{{,}}<ref>[[Jacques Hillairet]], ''[[Dictionnaire historique des rues de Paris]]'', [[Éditions de Minuit]], septième édition, 1963, {{t.|2}} (« L-Z »), « Rue Marx-Dormoy », {{p.|109}}.</ref>.
{{Article connexe|Mairie du 18e arrondissement de Paris}}


{{ÉluDébut|Titre=Liste des maires successifs<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=467|id=e}}.</ref>{{,}}<ref group="d">{{Harvsp|François|p=109|id=e}}.</ref>}}
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{{Elu |Début=1790 |Fin=1791 |Identité=Louis Porte-Fin<ref group="b" name="hillairet-chapelle" />{{,}}<ref name="Paulin" /> |Qualité= Marchand boucher}}
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{{Elu |Début=1794 |Fin= |Identité=Pierre-Charles Desmaretz |Qualité= }}
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{{Elu |Début=1803 |Fin=1807 |Identité=''N.'' Trouillet |Qualité= }}
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{{Elu |Début=1807 |Fin=1814 |Identité=Jean-Louis Boucry |Qualité= }}
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{{Elu |Début=1815 |Fin=1830 |Identité=Baron de Drouard de la Croisette |Qualité= }}
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{{Elu |Début=1830 |Fin=1837 |Identité=''N.'' Cottin |Qualité= }}
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{{Elu |Début=1837 |Fin=1845 |Identité=[[Antoine Pauwels]] |Qualité= }}
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{{Elu |Début=1845 |Fin=1848 |Identité=''N.'' Fournier |Qualité= }}
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{{Elu |Début=1848 |Fin=1848 |Identité=''N.'' Bouttevillain<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=440|id=e}}.</ref> |Qualité= }}
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{{Elu |Début=1845 |Fin=1848 |Identité=''N.'' Toutain{{note|{{citation|Maire-président de la Commission administrative}}, avril 1848.|group="note"}} |Qualité=Distillateur<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=442|id=e}}.</ref> }}
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{{Elu |Début=1848 |Fin=1849 |Identité=''N.'' Lavalley{{note|Commission municipale provisoire nommée le 11 juillet 1848 et dissoute le 3 février 1849.|group="note"}} |Qualité=Commandant de la Garde nationale<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=445|id=e}}.</ref> }}
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La population de La Chapelle est restée stable durant le {{s-|XVIII}} : on dénombre {{unité|165|[[Feu fiscal|feux]]}} en 1709<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean-Joseph Expilly |lien auteur1=Jean-Joseph Expilly |titre=Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France |sous-titre= |éditeur= |collection= |lieu= |année=1754 |volume={{II}} |tome= |pages totales=|passage=222 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=EVk_AAAAcAAJ&hl=fr&pg=PA222 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Arthur Michel de Boislisle |lien auteur1= |titre= Mémoires des intendants sur l'état des généralités dressés pour l'instruction du duc de Bourgogne |sous-titre= |éditeur= |collection= |lieu= |année=1881 |volume={{II}} |tome= |pages totales=|passage=425 |lire en ligne=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k81354m/f523 }}.</ref>, puis {{unité|748|habitants}} au milieu du siècle et {{unité|148|feux}}, soit environ {{unité|700|habitants}}, à la veille de la [[Révolution française|Révolution]]<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=468|id=e}}.</ref>. Elle a augmenté rapidement de 1800 jusqu'à l'annexion de la commune à Paris, passant de 800 à plus de {{unité|40000}}, malgré la forte diminution de son territoire due à l'emprise des voies ferrées et des installations afférentes au début de la seconde moitié du siècle<ref group="c" name="évocation-p298">{{Harvsp|Hillairet|1954|p=298|id=c}}.</ref>.
La population de La Chapelle est restée stable durant le {{s-|XVIII}} : on dénombre {{unité|165|[[Feu fiscal|feux]]}} en 1709<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Jean-Joseph Expilly]] |titre=Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France |volume={{II}} |éditeur= |année=1754 |passage=222 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=EVk_AAAAcAAJ&pg=PA222}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Arthur de Boislisle|Arthur Michel de Boislisle]] |titre=Mémoires des intendants sur l'état des généralités dressés pour l'instruction du duc de Bourgogne |volume={{II}} |éditeur= |année=1881 |passage=425 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k81354m/f523}}.</ref>, puis {{unité|748|habitants}} au milieu du siècle et {{unité|148|feux}}, soit environ {{unité|700|habitants}}, à la veille de la [[Révolution française|Révolution]]<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=468|id=e}}.</ref>. Elle a augmenté rapidement de 1800 jusqu'à l'annexion de la commune à Paris, passant de 800 à plus de {{unité|40000}}, malgré la forte diminution de son territoire due à l'emprise des voies ferrées et des installations afférentes au début de la seconde moitié du siècle<ref group="c" name="évocation-p298">{{Harvsp|Hillairet|1954|p=298|id=c}}.</ref>.


== Culture et patrimoine ==
== Culture et patrimoine ==
=== Lieux et monuments notables ===
=== Lieux et monuments notables ===
[[File:Paris st denys la chapelle.jpg|thumb|alt=Photographie en 2013 des façades de l'église Saint-Denys et de la basilique|Entrée de l'[[église Saint-Denys de la Chapelle|église Saint-Denys]] au {{numéro|16}} de la [[rue de la Chapelle]].]]
[[File:Paris st denys la chapelle.jpg|vignette|alt=Photographie en 2013 des façades de l'église Saint-Denys et de la basilique|Entrée de l'[[église Saint-Denys de la Chapelle|église Saint-Denys]] au {{numéro|16}} de la [[rue de la Chapelle]].]]
Le territoire de la commune comprend plusieurs lieux et monuments notables dont l'[[église Saint-Denys de la Chapelle]], l'[[église Saint-Bernard de la Chapelle]] (inscrit à l'[[monument historique (France)|inventaire des monuments historiques]] depuis le {{date-|26 novembre 2012}}<ref>{{Mérimée|PA75180001|Église Saint-Bernard-de-La-Chapelle}}.</ref>), le [[dépôt de La Chapelle]], l'ancien [[cimetière Marcadet]], le [[cimetière parisien de la Chapelle]] et la [[croix de l'Évangile]].
Le territoire de la commune comprend plusieurs lieux et monuments notables dont l'[[église Saint-Denys de la Chapelle]], l'[[église Saint-Bernard de la Chapelle]] (inscrit à l'[[monument historique (France)|inventaire des monuments historiques]] depuis le {{date-|26 novembre 2012}}<ref>{{Base Mérimée|PA75180001|Église Saint-Bernard-de-La-Chapelle}}.</ref>), le [[dépôt de La Chapelle]], l'ancien [[cimetière Marcadet]], le [[cimetière parisien de la Chapelle]] et la [[croix de l'Évangile]].


L'habitat a beaucoup évolué depuis le rattachement du village à Paris. Beaucoup de maisons faubouriennes ont été remplacées par des constructions plus hautes. Dans le cadre de son avis sur la demande de démolition du 83bis, [[rue Philippe-de-Girard]], les membres de la [[Commission du Vieux Paris]] ont manifesté {{citation|leur inquiétude devant le rachat systématique des parcelles basses des quartiers périphériques en vue d’opérations de densification}} en signalant que de ce fait {{citation|c’est une part de la mémoire des anciens villages de Paris qui s’efface}}<ref>Compte rendu de la séance plénière de la [[Commission du Vieux Paris]] du {{date-|3 mai 2010}}, {{lire en ligne|url=http://api-site-cdn.paris.fr/images/103514.pdf}}.</ref>. Certains immeubles ont toutefois été conservés. Le {{n°|5}} [[rue Myrha]] est par exemple un bâtiment d'époque [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]] (1830-1848) que la [[Commission du Vieux Paris]] a signalé comme étant {{citation|parmi les plus anciens et les plus remarquables}} du quartier de la Goutte d'Or<ref>Compte rendu de la séance plénière de la [[Commission du Vieux Paris]] du {{date-|5 avril 2011}}, {{lire en ligne|url=http://api-site-cdn.paris.fr/images/149708.pdf}}.</ref>.
L'habitat a beaucoup évolué depuis le rattachement du village à Paris. Beaucoup de maisons faubouriennes ont été remplacées par des constructions plus hautes. Dans le cadre de son avis sur la demande de démolition du 83bis, [[rue Philippe-de-Girard]], les membres de la [[Commission du Vieux Paris]] ont manifesté {{citation|leur inquiétude devant le rachat systématique des parcelles basses des quartiers périphériques en vue d’opérations de densification}} en signalant que de ce fait {{citation|c’est une part de la mémoire des anciens villages de Paris qui s’efface}}<ref>Compte rendu de la séance plénière de la [[Commission du Vieux Paris]] du {{date-|3 mai 2010}}, {{lire en ligne|url=http://api-site-cdn.paris.fr/images/103514.pdf}}.</ref>. Certains immeubles ont toutefois été conservés. Le {{n°|5}} [[rue Myrha]] est par exemple un bâtiment d'époque [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]] (1830-1848) que la [[Commission du Vieux Paris]] a signalé comme étant {{citation|parmi les plus anciens et les plus remarquables}} du quartier de la Goutte d'Or<ref>Compte rendu de la séance plénière de la [[Commission du Vieux Paris]] du {{date-|5 avril 2011}}, {{lire en ligne|url=http://api-site-cdn.paris.fr/images/149708.pdf}}.</ref>.
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Comme plusieurs faubourgs parisiens ou bourgades voisines, le village de La Chapelle était un lieu de villégiature pour quelques notables parisiens, dont certains y possédaient une maison de campagne : la famille de [[Jean de Dormans]] au {{s-|XIV}}, Robert Danès, [[Échevin (Paris)|échevin de Paris]] au {{s-|XVI}}, ou les ascendants de [[Jean-Baptiste Pigalle]] du {{sp|XVI|e|au|XVIII|e}}<ref group="c" name="évocation-p297" />{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=362–367|id=e}}.</ref>{{,}}{{note|Le lien de parenté entre le sculpteur et l'importante famille Pigalle de La Chapelle n'a pas été formellement établi même si plusieurs détails le laissent supposer<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=367|id=e}}.</ref>.|group="note"}}.
Comme plusieurs faubourgs parisiens ou bourgades voisines, le village de La Chapelle était un lieu de villégiature pour quelques notables parisiens, dont certains y possédaient une maison de campagne : la famille de [[Jean de Dormans]] au {{s-|XIV}}, Robert Danès, [[Échevin (Paris)|échevin de Paris]] au {{s-|XVI}}, ou les ascendants de [[Jean-Baptiste Pigalle]] du {{sp|XVI|e|au|XVIII|e}}<ref group="c" name="évocation-p297" />{{,}}<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=362–367|id=e}}.</ref>{{,}}{{note|Le lien de parenté entre le sculpteur et l'importante famille Pigalle de La Chapelle n'a pas été formellement établi même si plusieurs détails le laissent supposer<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=367|id=e}}.</ref>.|group="note"}}.


* [[Louise de Marillac]] (1591-1660), fondatrice avec saint Vincent-de-Paul des filles de la Charité. Elle habita au coin des actuelles [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]] ({{numéro|2}}) et [[place de la Chapelle]] de 1636 à 1641<ref>{{Lien web |url=http://saintdenyslachapelle.fr/Histoire-de-Saint-Denys-de-La |titre=Histoire de Saint-Denys de La Chapelle. |auteur=Arnaud Goma-Okadina}}.</ref>, dans une maison isolée rattachée au faubourg Saint-Denis où se réunissaient les [[Sœurs de Saint Vincent de Paul|Filles de la Charité]]<ref group="d">{{Harvsp|François|p=81|id=d}}.</ref>.
* [[Louise de Marillac]] (1591-1660), fondatrice avec saint [[Vincent de Paul]] des [[Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul|filles de la Charité]]. Elle habita au coin des actuelles [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]] ({{numéro|2}}) et [[place de la Chapelle]] de 1636 à 1641<ref>{{Lien web |url=http://saintdenyslachapelle.fr/Histoire-de-Saint-Denys-de-La |titre=Histoire de Saint-Denys de La Chapelle. |auteur=[[Arnaud Goma|Arnaud Goma-Okadina]]}}.</ref>, dans une maison isolée rattachée au faubourg Saint-Denis où se réunissaient les [[Sœurs de Saint Vincent de Paul|Filles de la Charité]]<ref group="d">{{Harvsp|François|p=81|id=d}}.</ref>.
* [[François Eudes de Mézeray]] (1610-1683), historien et historiographe. Il y est mort dans sa maison de campagne en 1683<ref>''La France illustrée: Géographie, histoire, administration et statistique'', Volume 2, Victor Adolphe Malte-Brun.</ref>.
* [[François Eudes de Mézeray]] (1610-1683), historien et historiographe. Il y est mort dans sa maison de campagne en 1683<ref>''La France illustrée: Géographie, histoire, administration et statistique'', Volume 2, Victor Adolphe Malte-Brun.</ref>.
* [[Claude-Emmanuel Luillier, dit Chapelle]] (1626-1686), homme de lettres. Né dans le village, fils naturel d'un maître des requêtes appelé ''François Lhuillier'', il conserva le nom de son village natal après sa légitimation en 1642<ref group="c" name="évocation-p297" />.
* [[Claude-Emmanuel Luillier, dit Chapelle]] (1626-1686), homme de lettres. Né dans le village, fils naturel d'un maître des requêtes appelé ''François Lhuillier'', il conserva le nom de son village natal après sa légitimation en 1642<ref group="c" name="évocation-p297" />.
* [[Guillaume Gibert]] (1749-1820), financier. Le {{date-|12 avril 1783}}, il est nommé notaire au [[Grand Châtelet]] chargé du notariat de La Chapelle.
* [[Guillaume Gibert]] (1749-1820), financier. Le {{date-|12 avril 1783}}, il est nommé notaire au [[Grand Châtelet]] chargé du notariat de La Chapelle.
* [[Philibert-Louis Debucourt]] (1755-1832), peintre et graveur. Il possédait une maison de campagne héritée de son père, qui y était procureur fiscal sous l'Ancien régime<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=394|id=e}}.</ref>.
* [[Philibert-Louis Debucourt]] (1755-1832), peintre et graveur. Il possédait une maison de campagne héritée de son père, qui y était procureur fiscal sous l'Ancien régime<ref group="e">{{Harvsp|Lambeau|p=394|id=e}}.</ref>.
* [[Louis Jean Plaideux]] (1768-1828), général de brigade de la Révolution française, mort à La Chapelle.
* [[Louis Jean Plaideux]] (1768-1827), général de brigade de la Révolution française, mort à Paris, a vécu ses dernières années à La Chapelle.
* [[Gustave-Hippolyte Roger]] (1815-1879), ténor, né à La Chapelle.
* [[Gustave-Hippolyte Roger]] (1815-1879), ténor, né à La Chapelle.
* [[Auguste Roedel]] (1859-1900), illustrateur, affichiste, caricaturiste, aquarelliste et lithographe, né à La Chapelle.
* [[Auguste Roedel]] (1859-1900), illustrateur, affichiste, caricaturiste, aquarelliste et lithographe, né à La Chapelle.


== Voies de la commune de La Chapelle ==
== Voies de la commune de La Chapelle ==
[[Fichier:Plan de Roussel (1730) - La Chapelle - BNF btv1b7711270h.jpg|thumb|alt=Copie d'une gravure en noir et blanc.|Le village de La Chapelle sur le [[Plan de Roussel]] (1730).]]
[[Fichier:Plan de Roussel (1730) - La Chapelle - BNF btv1b7711270h.jpg|vignette|alt=Copie d'une gravure en noir et blanc.|Le village de La Chapelle sur le [[Plan de Roussel]] (1730).]]
La liste dans le tableau ci-dessous recense les voies publiques de la commune de la Chapelle rattachées à la voirie parisienne par un décret du 23 mai 1863, suite à une délibération du conseil municipal de Paris du 6 février de la même année<ref group="VP" name="decret18630523">{{ouvrage|titre=Ville de Paris|sous-titre=Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques|prénom1=Adolphe|nom1=Alphand|lien auteur1=Jean-Charles Alphand|directeur1=oui|prénom2=Adrien|nom2=Deville|prénom3=Émile|nom3=Hochereau|lieu=Paris|année=1886|éditeur=Imprimerie nouvelle (association ouvrière)|titre chapitre=Classement de rues dans la zone annexée à Paris|passage=335|url=http://www.archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n345/mode/1up}}.</ref>.
La liste dans le tableau ci-dessous recense les voies publiques de la commune de la Chapelle rattachées à la voirie parisienne par un décret du {{date-|23 mai 1863}}, à la suite d'une délibération du conseil municipal de Paris du {{date-|6 février}} de la même année<ref group="VP" name="decret18630523">{{Ouvrage|prénom1=Adolphe|nom1=Alphand|lien auteur1=Jean-Charles Alphand|directeur1=oui|prénom2=Adrien|nom2=Deville|prénom3=Émile|nom3=Hochereau|titre=Ville de Paris|sous-titre=Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques|lieu=Paris|éditeur=Imprimerie nouvelle (association ouvrière)|année=1886|passage=335|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54064199/f338.image|titre chapitre=Classement de rues dans la zone annexée à Paris}}.</ref>.


Certaines voies de la commune de la Chapelle rattachées en 1863 avaient toutefois été déclarées d'utilité publique peu avant l'annexion et n'ont donc été réalisées qu'après {{date-|juin 1859}}.
Certaines voies de la commune de la Chapelle rattachées en 1863 avaient toutefois été déclarées d'utilité publique peu avant l'annexion et n'ont donc été réalisées qu'après {{date-|juin 1859}}.
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! style="width:20%;" | Nom en 1863 !! style="width:30%;" | Nom actuel !! style="width:50%;" class="unsortable" | Commentaires
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| {{tri|Alger|Rue d'Alger}} || {{tri|Affre|[[Rue Affre (Paris)|Rue Affre]]}} || Renommée le {{date-|24 août 1864}}<ref group="VP" name="decret18640824">Décret du 24 août 1864 {{lire en ligne|url=http://www.archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n364/mode/1up}}.</ref>.
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| {{tri|Aubervilliers |Chemin d'Aubervilliers}} || {{Tri|Aubervilliers|[[Rue d'Aubervilliers]]}}, section entre la [[rue Riquet]] et le glacis de l'enceinte de Thiers || Limite entre les communes de La Chapelle et [[La Villette (Seine)|La Villette]].<br />Unie avec la rue des Vertus pour former la rue d'Aubervilliers.
| {{tri|Aubervilliers |Chemin d'Aubervilliers}} || {{Tri|Aubervilliers|[[Rue d'Aubervilliers]]}}, section entre la [[Rue Riquet (Paris)|rue Riquet]] et le glacis de l'enceinte de Thiers || Limite entre les communes de La Chapelle et [[La Villette (Seine)|La Villette]].<br />Unie avec la rue des Vertus pour former la rue d'Aubervilliers.
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| {{tri|Aubervilliers|Rue d'Aubervilliers}} || {{Tri|Evangile|[[Rue de l'Évangile]]}}, section entre la [[place de Torcy]] et la [[place Hébert]] || Unie avec le chemin de la Croix-de-l'Évangile pour former la [[rue de l'Évangile]] le {{date-|2 avril 1868}}<ref group="VP" name="arrete18680402">Arrêté du 2 avril 1868 {{lire en ligne|url=http://www.archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n391/mode/1up}}.</ref>.
| {{tri|Aubervilliers|Rue d'Aubervilliers}} || {{Tri|Evangile|[[Rue de l'Évangile]]}}, section entre la [[place de Torcy]] et la [[place Hébert]] || Unie avec le chemin de la Croix-de-l'Évangile pour former la [[rue de l'Évangile]] le {{date-|2 avril 1868}}<ref group="VP" name="arrete18680402">Arrêté du 2 avril 1868 {{lire en ligne|url=https://archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n391/mode/1up}}.</ref>.
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| {{tri|Bizioux|Impasse Bizioux}} || {{tri|Canada|[[Rue du Canada]]}} || Renommée en 1877<ref group="VP" name=arretepref_18770201/>.<br />Prolongée jusqu'à la [[rue de la Guadeloupe]] en 1881.
| {{tri|Bizioux|Impasse Bizioux}} || {{tri|Canada|[[Rue du Canada]]}} || Renommée en 1877<ref group="VP" name=arretepref_18770201/>.<br />Prolongée jusqu'à la [[rue de la Guadeloupe]] en 1881.
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| {{tri|Bon-Puits|Rue du Bon-Puits}} || {{Tri|Torcy|[[Rue de Torcy]]}} || Rue du village se prolongeant par un chemin apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />La rue continuait à l'origine jusqu'à l'actuelle [[rue d'Aubervilliers]], mais sa partie orientale a été supprimée avec la construction des voies de la [[compagnie des chemins de fer du Nord]].<br />Renommée le {{date-|27 février 1867}}<ref group="VP" name="decret18670227">Décret du 27 février 1867 {{lire en ligne|url=http://www.archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n383/mode/1up}}.</ref>.
| {{tri|Bon-Puits|Rue du Bon-Puits}} || {{Tri|Torcy|[[Rue de Torcy]]}} || Rue du village se prolongeant par un chemin apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />La rue continuait à l'origine jusqu'à l'actuelle [[rue d'Aubervilliers]], mais sa partie orientale a été supprimée avec la construction des voies de la [[compagnie des chemins de fer du Nord]].<br />Renommée le {{date-|27 février 1867}}<ref group="VP" name="decret18670227">Décret du 27 février 1867 {{lire en ligne|url=https://archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n383/mode/1up}}.</ref>.
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| {{tri|Boucry|Rue Boucry}} || {{tri|Boucry|[[Rue Boucry]]}}<br />[[Rue Cugnot]] || Non réalisée au moment de l'annexion car [[Déclaration d'utilité publique|déclarée d'utilité publique]] en mai 1859<ref group="VP" name="decret18590524">Décret du 24 mai 1859 {{lire en ligne|url=http://www.archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n322/mode/1up}}.</ref>.<br />La partie de la rue entre la [[place Hébert]] et la [[rue Cugnot]] a été incorporée à cette dernière en 1978.
| {{tri|Boucry|Rue Boucry}} || {{tri|Boucry|[[Rue Boucry]]}}<br />[[Rue Cugnot]] || Non réalisée au moment de l'annexion car [[Déclaration d'utilité publique|déclarée d'utilité publique]] en {{date-|mai 1859}}<ref group="VP" name="decret18590524">Décret du 24 mai 1859 {{lire en ligne|url=https://archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n322/mode/1up}}.</ref>.<br />La partie de la rue entre la [[place Hébert]] et la [[rue Cugnot]] a été incorporée à cette dernière en 1978.
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| {{tri|Buzelin|Rue Buzelin}} || {{tri|Buzelin|[[Rue Buzelin]]}} || Ouverture autorisée en 1858.
| {{tri|Buzelin|Rue Buzelin}} || {{tri|Buzelin|[[Rue Buzelin]]}} || Ouverture autorisée en 1858.
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| {{tri|Cave|Rue Cavé}} || {{tri|Cave|[[Rue Cavé]]}} ||
| {{tri|Cave|Rue Cavé}} || {{tri|Cave|[[Rue Cavé]]}} ||
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| {{tri|Chabrol|Rue de Chabrol}} || {{Tri|Philippe-de-Girard|[[Rue Philippe-de-Girard]]}} || [[Voie romaine]] (route de l'étain)<ref name="aha">« La ville gallo-romaine au {{s-|III}} », ''Atlas historique'' {{lire en ligne|url=http://paris-atlas-historique.fr/resources/paris+bas+empire+var+3+va.pdf}} {{pdf}}.</ref>.<br />Ancien chemin apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel">''Paris, ses fauxbourgs et ses environs où se trouve le détail des villages, châteaux, grands chemins pavez et autres, des hauteurs, bois, vignes, terres et prez, levez géométriquement'', 1730 {{lire en ligne|url=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b7711270h/f2.item}}.</ref>.<br />Unie à une rue du [[10e arrondissement de Paris|{{10e}} arrondissement]] pour former la [[rue Philippe-de-Girard]] le {{date-|2 octobre 1865}}<ref group="VP" name="decret18651002" />.
| {{tri|Chabrol|Rue de Chabrol}} || {{Tri|Philippe-de-Girard|[[Rue Philippe-de-Girard]]}} || [[Voie romaine]] (route de l'étain)<ref name="aha">« La ville gallo-romaine au {{s-|III}} », ''Atlas historique'' {{lire en ligne|url=http://paris-atlas-historique.fr/resources/paris+bas+empire+var+3+va.pdf}} {{pdf}}.</ref>.<br />Ancien chemin apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel">''Paris, ses fauxbourgs et ses environs où se trouve le détail des villages, châteaux, grands chemins pavez et autres, des hauteurs, bois, vignes, terres et prez, levez géométriquement'', 1730 {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b7711270h/f2.item}}.</ref>.<br />Unie à une rue du [[10e arrondissement de Paris|{{10e|arrondissement}}]] pour former la [[rue Philippe-de-Girard]] le {{date-|2 octobre 1865}}<ref group="VP" name="decret18651002" />.
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| {{tri|Chapelle|Boulevard de la Chapelle}} || {{tri|Chapelle|[[Boulevard de la Chapelle]]}}, section entre la [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|Rue Marx-Dormoy]] et le [[boulevard Barbès]] || Absorbe le boulevard des Vertus et d'autres voies du [[10e arrondissement de Paris|{{10e}} arrondissement]] le {{date-|30 décembre 1864}}<ref group="VP" name="arrete18641230">Arrêté du 30 décembre 1864 {{lire en ligne|url=http://www.archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n368/mode/1up}}.</ref>.
| {{tri|Chapelle|Boulevard de la Chapelle}} || {{tri|Chapelle|[[Boulevard de la Chapelle]]}}, section entre la [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|Rue Marx-Dormoy]] et le [[boulevard Barbès]] || Absorbe le boulevard des Vertus et d'autres voies du [[10e arrondissement de Paris|{{10e|arrondissement}}]] le {{date-|30 décembre 1864}}<ref group="VP" name="arrete18641230">Arrêté du 30 décembre 1864 {{lire en ligne|url=https://archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n368/mode/1up}}.</ref>.
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| {{tri|Charbonniere|Rue de la Charbonnière}} || {{tri|Charbonniere|[[Rue de la Charbonnière]]}} || Du nom d'un [[lieu-dit]].
| {{tri|Charbonniere|Rue de la Charbonnière}} || {{tri|Charbonniere|[[Rue de la Charbonnière]]}} || Du nom d'un [[lieu-dit]].
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| {{tri|Chartres|Rue de Chartres}} || {{tri|Chartres|[[Rue de Chartres]]}} ||
| {{tri|Chartres|Rue de Chartres}} || {{tri|Chartres|[[Rue de Chartres]]}} ||
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| {{Tri|Cinq-Moulins|Rue des Cinq-Moulins}} || {{Tri|Stephenson|[[Rue Stephenson (Paris)|Rue Stephenson]]}}, section entre la [[rue de Jessaint]] et la [[rue Doudeauville]] || Renommée le 27 février 1867<ref group="VP" name="decret18670227" />.<br />Prolongée jusqu'à la [[rue Ordener]] en 1863-1892.
| {{Tri|Cinq-Moulins|Rue des Cinq-Moulins}} || {{Tri|Stephenson|[[Rue Stephenson (Paris)|Rue Stephenson]]}}, section entre la [[rue de Jessaint]] et la [[rue Doudeauville]] || Renommée le {{date-|27 février 1867}}<ref group="VP" name="decret18670227" />.<br />Prolongée jusqu'à la [[rue Ordener]] en 1863-1892.
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| {{Tri|Constantine|Rue de Constantine}} || {{Tri|Myrha|[[Rue Myrha]]}}, section entre la [[Rue Stephenson (Paris)|rue Stephenson]] et la [[rue des Poissonniers]] || Unie à la [[rue Myrha]], ancienne voie de la commune de [[Montmartre]], le {{date-|2 avril 1868}}<ref group="VP" name="arrete18680402" />.
| {{Tri|Constantine|Rue de Constantine}} || {{Tri|Myrha|[[Rue Myrha]]}}, section entre la [[Rue Stephenson (Paris)|rue Stephenson]] et la [[Rue des Poissonniers (Paris)|rue des Poissonniers]] || Unie à la [[rue Myrha]], ancienne voie de la commune de [[Montmartre]], le {{date-|2 avril 1868}}<ref group="VP" name="arrete18680402" />.
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| {{Tri|Couronnes|Rue des Couronnes}} || {{Tri|Polonceau|[[Rue Polonceau]]}} || Renommée le 24 août 1864<ref group="VP" name="decret18640824" />.<br />Anciennement partie du chemin et rue des Cinq-Moulins, puis chemin des Couronnes.
| {{Tri|Couronnes|Rue des Couronnes}} || {{Tri|Polonceau|[[Rue Polonceau]]}} || Renommée le {{date-|24 août 1864}}<ref group="VP" name="decret18640824" />.<br />Anciennement partie du chemin et rue des Cinq-Moulins, puis chemin des Couronnes.
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| {{tri|Croix-de-l-Evangile|Rue de la Croix-de-l'Évangile}} || {{tri|Evangile|[[Rue de l'Évangile]]}}, section entre la [[place Hébert]] et la [[rue d'Aubervilliers]] || Unie avec la rue d'Aubervilliers pour former la [[rue de l'Évangile]] le {{date-|2 avril 1868}}<ref group="VP" name="arrete18680402" />.
| {{tri|Croix-de-l-Evangile|Rue de la Croix-de-l'Évangile}} || {{tri|Evangile|[[Rue de l'Évangile]]}}, section entre la [[place Hébert]] et la [[rue d'Aubervilliers]] || Unie avec la rue d'Aubervilliers pour former la [[rue de l'Évangile]] le {{date-|2 avril 1868}}<ref group="VP" name="arrete18680402" />.
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| {{Tri|Departement|Rue du Département}} || | {{Tri|Departement|[[Rue du Département]]}}, section entre la [[rue d'Aubervilliers]] et la [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]] || Unie à une rue de l'ancienne commune de [[La Villette (Seine)|La Villette]].
| {{Tri|Departement|Rue du Département}} || | {{Tri|Departement|[[Rue du Département]]}}, section entre la [[rue d'Aubervilliers]] et la [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]] || Unie à une rue de l'ancienne commune de [[La Villette (Seine)|La Villette]].
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| {{Tri|Doudeauville|Rue Doudeauville}} || {{Tri|Doudeauville|[[Rue Doudeauville]]}}, section entre la [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]] et la [[rue des Poissonniers]] || Unie en 1873 à la rue Charles-Henri, voie de l'ancienne commune de [[Montmartre]].
| {{Tri|Doudeauville|Rue Doudeauville}} || {{Tri|Doudeauville|[[Rue Doudeauville]]}}, section entre la [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]] et la [[Rue des Poissonniers (Paris)|rue des Poissonniers]] || Unie en 1873 à la rue Charles-Henri, voie de l'ancienne commune de [[Montmartre]].
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| {{Tri|Eglise|Place de l'Église}} || {{Tri|Saint|Rues [[Rue Saint-Mathieu|Saint-Mathieu]], [[Rue Saint-Bruno (Paris)|Saint-Bruno]] et [[Rue Saint-Luc|Saint-Luc]]}} || Aménagée au moment de la construction de l'[[église Saint-Bernard de la Chapelle]].
| {{Tri|Eglise|Place de l'Église}} || {{Tri|Saint|Rues [[Rue Saint-Mathieu (Paris)|Saint-Mathieu]], [[Rue Saint-Bruno (Paris)|Saint-Bruno]] et [[Rue Saint-Luc|Saint-Luc]]}} || Aménagée au moment de la construction de l'[[église Saint-Bernard de la Chapelle]].
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| {{Tri|Ernestine|Rue Ernestine}} || {{Tri|Ernestine|[[Rue Ernestine]]}}, section entre la [[rue Doudeauville]] et la [[rue Marcadet]] || Prolongée jusqu'à la [[rue Ordener]] le 20 juillet 1868<ref group="VP">Arrêté préfectoral du 20 juillet 1868 {{lire en ligne|url=http://www.archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n393/mode/1up}}.</ref>.
| {{Tri|Ernestine|Rue Ernestine}} || {{Tri|Ernestine|[[Rue Ernestine]]}}, section entre la [[rue Doudeauville]] et la [[rue Marcadet]] || Prolongée jusqu'à la [[rue Ordener]] le {{date-|20 juillet 1868}}<ref group="VP">Arrêté préfectoral du 20 juillet 1868 {{lire en ligne|url=https://archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n393/mode/1up}}.</ref>.
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| {{Tri|Est|Rue de l'Est}} || {{Tri|Cugnot|[[Rue Cugnot]]}} entre la [[rue Riquet]] et la [[rue Boucry]] (au nord de la [[rue Marc-Séguin]]) || Renommée le 24 août 1864<ref group="VP" name="decret18640824" />.<br />La partie entre la [[rue Riquet]] et la [[rue de Torcy]] a été supprimée en 1931 lors de l'élargissement du faisceau de voies de la [[compagnie des chemins de fer de l'Est]].
| {{Tri|Est|Rue de l'Est}} || {{Tri|Cugnot|[[Rue Cugnot]]}} entre la [[Rue Riquet (Paris)|rue Riquet]] et la [[rue Boucry]] (au nord de la [[rue Marc-Séguin]]) || Renommée le {{date-|24 août 1864}}<ref group="VP" name="decret18640824" />.<br />La partie entre la [[Rue Riquet (Paris)|rue Riquet]] et la [[rue de Torcy]] a été supprimée en 1931 lors de l'élargissement du faisceau de voies de la [[compagnie des chemins de fer de l'Est]].
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| {{Tri|Fillettes|Rue des Fillettes}} || {{Tri|Fillettes|[[Rue des Fillettes]]}} || Anciennement chemin des Fillettes, ou chemin de Saint-Denis sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Elle menait jusqu'à la commune d'Aubervilliers.<br />La voie est coupée en deux par l'[[enceinte de Thiers]] et la partie au nord des fortifications a été annexée en 1859 par les communes de [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]] et [[Aubervilliers]].<br />La partie au nord de l'actuelle [[rue Tristan-Tzara]] a disparu lors de l'aménagement des voies de marchandises de la [[compagnie des chemins de fer du Nord]].
| {{Tri|Fillettes|Rue des Fillettes}} || {{Tri|Fillettes|[[Rue des Fillettes (Paris)|Rue des Fillettes]]}} || Anciennement chemin des Fillettes, ou chemin de Saint-Denis sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Elle menait jusqu'à la commune d'Aubervilliers, où elle subsiste encore aujourd'hui : elle sépare cette commune de celle de Saint-Denis.<br />La voie est coupée en deux par l'[[enceinte de Thiers]] et la partie au nord des fortifications a été annexée en 1859 par les communes de [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]] et [[Aubervilliers]].<br />La partie au nord de l'actuelle [[rue Tristan-Tzara]] a disparu lors de l'aménagement des voies de marchandises de la [[compagnie des chemins de fer du Nord]].<br />
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| {{Tri|Fleury|Rue Fleury}} || {{Tri|Fleury|[[Rue Fleury]]}} ||
| {{Tri|Fleury|Rue Fleury}} || {{Tri|Fleury|[[Rue Fleury]]}} ||
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| {{tri|Goutte-d’Or|Rue de la Goutte-d'Or}} || {{tri|Goutte-d’Or|[[Rue de la Goutte-d'Or]]}} || Ancien chemin menant au hameau de [[Quartier de la Goutte-d'Or|la Goutte-d'Or]] apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.
| {{tri|Goutte-d’Or|Rue de la Goutte-d'Or}} || {{tri|Goutte-d’Or|[[Rue de la Goutte-d'Or]]}} || Ancien chemin menant au hameau de [[Quartier de la Goutte-d'Or|la Goutte-d'Or]] apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.
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| {{tri|Grande-Rue|Grande-Rue}} || {{tri|Chapelle|[[Rue de la Chapelle]]}}<br />[[Rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]] || [[Estrée (Saint-Denis)|Estrée]], route de [[Paris]] à [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]], axe central du village.<br />[[Voie romaine]]<ref name="aha" />.<br />Chemin apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Renommée [[rue de la Chapelle]] le {{date-|26 février 1867}}<ref group="VP" name="ap18670226">Arrêté préfectoral du 26 février 1867 {{lire en ligne|url=http://www.archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n382/mode/1up}}.</ref> ; la partie sud a été renommée [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]] en 1945.
| {{tri|Grande-Rue|Grande-Rue}} || {{tri|Chapelle|[[Rue de la Chapelle]]}}<br />[[Rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]] || [[Estrée (Saint-Denis)|Estrée]], route de [[Paris]] à [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]], axe central du village.<br />[[Voie romaine]]<ref name="aha" />.<br />Chemin apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Renommée [[rue de la Chapelle]] le {{date-|26 février 1867}}<ref group="VP" name="ap18670226">Arrêté préfectoral du 26 février 1867 {{lire en ligne|url=https://archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n382/mode/1up}}.</ref> ; la partie sud a été renommée [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]] en 1945.
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| {{tri|Gue|Rue du Gué}} || {{tri|Gue|[[Impasse du Gué]]}} || Ancien chemin apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Devenue une impasse avec la construction des voies de la [[compagnie des chemins de fer du Nord]].
| {{tri|Gue|Rue du Gué}} || {{tri|Gue|[[Impasse du Gué]]}} || Ancien chemin apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Devenue une impasse avec la construction des voies de la [[compagnie des chemins de fer du Nord]].
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| {{tri|Hebert|Place Hébert}} || {{tri|Hebert|[[Place Hébert]]}} || Non réalisée au moment de l'annexion car [[Déclaration d'utilité publique|déclarée d'utilité publique]] en mai 1859<ref group="VP" name="decret18590524" />.<br />Du nom d'un ancien maire de La Chapelle.
| {{tri|Hebert|Place Hébert}} || {{tri|Hebert|[[Place Hébert]]}} || Non réalisée au moment de l'annexion car [[Déclaration d'utilité publique|déclarée d'utilité publique]] en {{date-|mai 1859}}<ref group="VP" name="decret18590524" />.<br />Du nom d'un ancien maire de La Chapelle.
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| {{tri|Jean-Robert|Rue Jean-Robert}} || {{tri|Jean-Robert|[[Rue Jean-Robert]]}} ||
| {{tri|Jean-Robert|Rue Jean-Robert}} || {{tri|Jean-Robert|[[Rue Jean-Robert]]}} ||
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| {{tri|Jessaint|Place de Jessaint}} || {{tri|Chapelle|[[Place de la Chapelle]]}} || Devant la barrière du même nom.<br />Renommée le {{date-|30 décembre 1864}}<ref group="VP" name="arrete18641230" />.
| {{tri|Jessaint|Place de Jessaint}} || {{tri|Chapelle|[[Place de la Chapelle]]}} || Devant la barrière du même nom.<br />Renommée le {{date-|30 décembre 1864}}<ref group="VP" name="arrete18641230" />.
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| {{tri|Jessaint|Rue de Jessaint}} || {{tri|Jessaint|[[Rue de Jessaint]]}} || Ancien chemin menant au hameau de [[Quartier de la Goutte-d'Or|la Goutte-d'Or]] apparaissant sur la [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Nommée en 1824.
| {{tri|Jessaint|Rue de Jessaint}} || {{tri|Jessaint|[[Rue de Jessaint]]}} || Ancien chemin menant au hameau de [[Quartier de la Goutte-d'Or|la Goutte-d'Or]] apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Nommée en 1824.
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| {{tri|Lecante|Passage Lecante}} || {{tri|Erckmann-Chatrian|[[Rue Erckmann-Chatrian]]}}<br />[[Rue Richomme]], section entre la [[rue des Gardes]] et la rue Erckmann-Chatrian || Renommée rue Richomme le {{date-|24 août 1864}}<ref group="VP" name="decret18640824" /> ; la partie sud est renommée rue Erckmann-Chatrian en 1904
| {{tri|Lecante|Passage Lecante}} || {{tri|Erckmann-Chatrian|[[Rue Erckmann-Chatrian]]}}<br />[[Rue Richomme]], section entre la [[rue des Gardes]] et la rue Erckmann-Chatrian || Renommée rue Richomme le {{date-|24 août 1864}}<ref group="VP" name="decret18640824" /> ; la partie sud est renommée rue Erckmann-Chatrian en 1904
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| {{tri|Leon|Rue Léon}} || {{tri|Leon|[[Rue Léon]]}}, section entre la [[rue Cavé]] et la [[Rue d'Oran (Paris)|rue d'Oran]] || Prolongée jusqu'à la [[rue Marcadet]] en 1906 et la [[rue Ordener]] en 1925.
| {{tri|Leon|Rue Léon}} || {{tri|Leon|[[Rue Léon]]}}, section entre la [[rue Cavé]] et la [[Rue d'Oran (Paris)|rue d'Oran]] || Prolongée jusqu'à la [[rue Marcadet]] en 1906 et la [[rue Ordener]] en 1925.
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| {{tri|Marcadet|Rue Marcadet}} || {{tri|Marcadet|[[Rue Marcadet]]}}, section entre la [[place Paul-Éluard]] et la [[rue des Poissonniers]] || Partie de l'ancien [[Chemin des Bœufs (Paris)|Chemin des Bœufs]] (route de La Chapelle à [[Clichy]]) apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Son nom provient d'un nom d'un lieu-dit ''la Mercade'' (du [[latin]] ''marcadus'') situé près de l'[[église Saint-Denys de la Chapelle]] et où se tenait la [[foire du Lendit]]<ref>''Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France'', 1891, {{p.|116}} {{lire en ligne|url=http://www.hervedavid.fr/francais/montmartre/vieux%20montmartre/Sellier%20-%20Clignancourt%20-%201891.htm}}.</ref>{{,}}<ref group="g" name="lombard87-p275" />.
| {{tri|Marcadet|Rue Marcadet}} || {{tri|Marcadet|[[Rue Marcadet]]}}, section entre la [[place Paul-Éluard]] et la [[Rue des Poissonniers (Paris)|rue des Poissonniers]] || Partie de l'ancien [[Chemin des Bœufs (Paris)|Chemin des Bœufs]] (route de La Chapelle à [[Clichy]]) apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Son nom provient d'un nom d'un lieu-dit ''la Mercade'' (du [[latin]] ''marcadus'') situé près de l'[[église Saint-Denys de la Chapelle]] et où se tenait la [[foire du Lendit]]<ref>''Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France'', 1891, {{p.|116}} {{lire en ligne|url=http://www.hervedavid.fr/francais/montmartre/vieux%20montmartre/Sellier%20-%20Clignancourt%20-%201891.htm}}.</ref>{{,}}<ref group="g" name="lombard87-p275" />.
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| {{tri|Marche|Place du Marché}} || {{tri|Torcy|[[Place de Torcy]]}} || Anciennement place du Bon-Puits ; place du Cimetière après 1704 ; place du Marché après le transfert du cimetière au début du {{s-|XIX}}.<br />La place apparaît sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Renommée le {{date-|27 février 1867}}<ref group="VP" name="decret18670227" />.
| {{tri|Marche|Place du Marché}} || {{tri|Torcy|[[Place de Torcy]]}} || Anciennement place du Bon-Puits ; place du Cimetière après 1704 ; place du Marché après le transfert du cimetière au début du {{s-|XIX}}.<br />La place apparaît sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Renommée le {{date-|27 février 1867}}<ref group="VP" name="decret18670227" />.
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| {{tri|Marche|Rue du Marché}} || {{tri|Olive|[[Rue de l'Olive]]}} || Rue L'Olive après 1875, puis rue de l'Olive depuis 2011.
| {{tri|Marche|Rue du Marché}} || {{tri|Olive|[[Rue de l'Olive]]}} || Rue L'Olive après 1875, puis rue de l'Olive depuis 2011.
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| {{tri|Martin|Rue Martin}} || {{tri|Caillie|[[Rue Caillié]]}} || Anciennement impasse Martin.<br />Incorporée à la voirie parisienne en 1866<ref group="VP">Décret du 25 juillet 1866 {{lire en ligne|url=http://www.archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n378/mode/1up}}.</ref>.<br />Renommée en 1879.
| {{tri|Martin|Rue Martin}} || {{tri|Caillie|[[Rue Caillié]]}} || Anciennement impasse Martin.<br />Incorporée à la voirie parisienne en 1866<ref group="VP">Décret du 25 juillet 1866 {{lire en ligne|url=https://archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n378/mode/1up}}.</ref>.<br />Renommée en 1879.
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| {{tri|Mazagran|Rue Mazagran}} || {{tri|Laghouat|[[Rue de Laghouat]]}} || Renommée le {{date-|24 août 1864}}<ref group="VP" name="decret18640824" />.
| {{tri|Mazagran|Rue Mazagran}} || {{tri|Laghouat|[[Rue de Laghouat]]}} || Renommée le {{date-|24 août 1864}}<ref group="VP" name="decret18640824" />.
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| {{tri|Militaire|Rue Militaire}} || {{tri|Ney|[[Boulevard Ney]]}}, section entre la [[rue de la Chapelle]] et la [[rue des Poissonniers]] || Section de la [[rue Militaire]].<br />Renommée le {{date-|2 mars 1864}}<ref group="VP">Décret du 2 mars 1864 {{lire en ligne|url=http://www.archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n361/mode/1up}}.</ref>.
| {{tri|Militaire|Rue Militaire}} || {{tri|Ney|[[Boulevard Ney]]}}, section entre la [[rue de la Chapelle]] et la [[Rue des Poissonniers (Paris)|rue des Poissonniers]] || Section de la [[rue Militaire]].<br />Renommée le {{date-|2 mars 1864}}<ref group="VP">Décret du 2 mars 1864 {{lire en ligne|url=https://archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n361/mode/1up}}.</ref>.
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| {{tri|Neuve-du-Bon-Puits-Neuve|Rue Neuve-du-Bon-Puits}} || {{Tri|Pajol|[[Rue Pajol]]}}, section entre la [[rue Riquet]] et la [[place Hébert]] || Non réalisée au moment de l'annexion car [[Déclaration d'utilité publique|déclarée d'utilité publique]] en mai 1859<ref group="VP" name="decret18590524" />.<br />Unie avec la rue de Strasbourg et la rue Neuve-de-Strasbourg le {{date-|2 octobre 1865}} pour former la rue Pajol<ref group="VP" name="decret18651002">Décret du 2 octobre 1865 {{lire en ligne|url=http://www.archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n374/mode/1up}}.</ref>.
| {{tri|Neuve-du-Bon-Puits-Neuve|Rue Neuve-du-Bon-Puits}} || {{Tri|Pajol|[[Rue Pajol]]}}, section entre la [[Rue Riquet (Paris)|rue Riquet]] et la [[place Hébert]] || Non réalisée au moment de l'annexion car [[Déclaration d'utilité publique|déclarée d'utilité publique]] en {{date-|mai 1859}}<ref group="VP" name="decret18590524" />.<br />Unie avec la rue de Strasbourg et la rue Neuve-de-Strasbourg le {{date-|2 octobre 1865}} pour former la rue Pajol<ref group="VP" name="decret18651002">Décret du 2 octobre 1865 {{lire en ligne|url=https://archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n374/mode/1up}}.</ref>.
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| {{tri|Neuve-Goutte-d’Or|Rue Neuve-de-la Goutte-d'Or}} || {{tri|Islettes|[[Rue des Islettes]]}} || Renommée en 1877.
| {{tri|Neuve-Goutte-d’Or|Rue Neuve-de-la Goutte-d'Or}} || {{tri|Islettes|[[Rue des Islettes]]}} || Renommée en 1877.
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| {{tri|Oran|Rue d'Oran}} || {{tri|Oran|[[Rue d'Oran (Paris)|Rue d'Oran]]}} ||
| {{tri|Oran|Rue d'Oran}} || {{tri|Oran|[[Rue d'Oran (Paris)|Rue d'Oran]]}} ||
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| {{tri|Poiriers|Rue des Poiriers}} || {{tri|Chapelle|[[Impasse de la Chapelle]]}} || Ancien chemin prolongé sur la commune de [[Montmartre]] par le chemin de la Charbonnière (actuelle [[rue du Simplon]]) jusqu'au chemin de la Procession ([[rue du Mont-Cenis]])<ref>Cadastre napoléonien des communes annexées (1808-1825), Montmartre, tableau d'assemblage - Toutes sections, {{2e}} partie, PLANS/3394 {{lire en ligne|url=http://canadp-archivesenligne.paris.fr/documents_figures/_plans_parcellaires/visu_zoomify.php?id_ark=AD075CA_000071_02&titre=%20Montmartre,%20tableau%20d%27assemblage,%20Toutes%20sections%20&cote=%20PLANS/3394&collec=1&refstats=2}}.</ref>.<br />Elle apparaît sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Devenue une impasse lors de l'élargissement du faisceau des voies de la [[compagnie des chemins de fer du Nord]] qu'elle franchissait à l'origine par un pont.<br />Renommée en 1873.
| {{tri|Poiriers|Rue des Poiriers}} || {{tri|Chapelle|[[Impasse de la Chapelle]]}} || Ancien chemin prolongé sur la commune de [[Montmartre]] par le chemin de la Charbonnière (actuelle [[rue du Simplon]]) jusqu'au chemin de la Procession ([[rue du Mont-Cenis]])<ref>Cadastre napoléonien des communes annexées (1808-1825), Montmartre, tableau d'assemblage - Toutes sections, {{2e|partie}}, PLANS/3394 {{lire en ligne|url=http://canadp-archivesenligne.paris.fr/documents_figures/_plans_parcellaires/visu_zoomify.php?id_ark=AD075CA_000071_02&titre=%20Montmartre,%20tableau%20d%27assemblage,%20Toutes%20sections%20&cote=%20PLANS/3394&collec=1&refstats=2}}.</ref>.<br />Elle apparaît sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Devenue une impasse lors de l'élargissement du faisceau des voies de la [[compagnie des chemins de fer du Nord]] qu'elle franchissait à l'origine par un pont.<br />Renommée en 1873.
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| {{tri|Poissonniers|Chemin des Poissonniers}} || {{tri|Poissonniers|[[Rue des Poissonniers]]}}, section entre la [[rue Marcadet]] et le [[boulevard Ney]] || [[Chemin des Poissonniers]], route historique entre [[Paris]] et les côtes du nord de la France.<br />Limite entre les communes de La Chapelle et [[Montmartre]].
| {{tri|Poissonniers|Chemin des Poissonniers}} || {{tri|Poissonniers|[[Rue des Poissonniers (Paris)|Rue des Poissonniers]]}}, section entre la [[rue Marcadet]] et le [[boulevard Ney]] || [[Chemin des Poissonniers]], route historique entre [[Paris]] et les côtes du nord de la France.<br />Limite entre les communes de La Chapelle et [[Montmartre]].
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| {{tri|Poissonniers|Rue des Poissonniers}} || {{tri|Poissonniers|[[Rue des Poissonniers]]}}, section entre le [[boulevard de Rochechouart]] et la [[rue Marcadet]] || Élément du [[chemin des Poissonniers]].<br />Limite entre les communes de La Chapelle et [[Montmartre]].<br />La partie sud, qui se connectait dans Paris avec la [[rue du Faubourg-Poissonnière]], a été absorbée par le [[boulevard Barbès]] en 1863.
| {{tri|Poissonniers|Rue des Poissonniers}} || {{tri|Poissonniers|[[Rue des Poissonniers (Paris)|Rue des Poissonniers]]}}, section entre le [[boulevard de Rochechouart]] et la [[rue Marcadet]] || Élément du [[chemin des Poissonniers]].<br />Limite entre les communes de La Chapelle et [[Montmartre]].<br />La partie sud, qui se connectait dans Paris avec la [[rue du Faubourg-Poissonnière]], a été absorbée par le [[boulevard Barbès]] en 1863.
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| {{tri|Pre|Rue du Pré-Maudit}} || {{tri|Pre|[[Rue du Pré]]}} || La partie orientale a disparu lors de l'aménagement des voies de marchandises de la [[compagnie des chemins de fer du Nord]].<br />Renommée en 1920.
| {{tri|Pre|Rue du Pré-Maudit}} || {{tri|Pre|[[Rue du Pré]]}} || La partie orientale a disparu lors de l'aménagement des voies de marchandises de la [[compagnie des chemins de fer du Nord]].<br />Renommée en 1920.
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| {{tri|Robert|Rue Robert}} || {{tri|Marc-Seguin|[[Rue Marc-Séguin]]}}, section entre la [[rue Pajol]] et la [[rue de l'Évangile]] || Le prolongement jusqu'à la [[rue Cugnot]] est déclarée d'utilité publique le {{date-|2 juillet 1864}}<ref group="VP">Décret du 2 juillet 1864 {{lire en ligne|url=http://www.archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n361/mode/1up}}.</ref>.<br />Réunie à la rue des Francs-Bourgeois pour former la [[rue Marc-Séguin]] en 1894.
| {{tri|Robert|Rue Robert}} || {{tri|Marc-Seguin|[[Rue Marc-Séguin]]}}, section entre la [[rue Pajol]] et la [[rue de l'Évangile]] || Le prolongement jusqu'à la [[rue Cugnot]] est déclarée d'utilité publique le {{date-|2 juillet 1864}}<ref group="VP">Décret du 2 juillet 1864 {{lire en ligne|url=https://archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n361/mode/1up}}.</ref>.<br />Réunie à la rue des Francs-Bourgeois pour former la [[rue Marc-Séguin]] en 1894.
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| {{tri|Rosiers|Rue des Rosiers}} || {{tri|Roses|[[Rue des Roses]]}} || Rue ancienne apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Anciennement rue des Orfèvres sur le plan de Beausire (1724-1729).<br />Renommée le {{date-|26 février 1867}}<ref group="VP" name="ap18670226" />.
| {{tri|Rosiers|Rue des Rosiers}} || {{tri|Roses|[[Rue des Roses]]}} || Rue ancienne apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Anciennement rue des Orfèvres sur le plan de Beausire (1724-1729).<br />Renommée le {{date-|26 février 1867}}<ref group="VP" name="ap18670226" />.
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| {{tri|Saint-Charles|Rue Saint-Charles}} || {{tri|Gardes|[[Rue des Gardes]]}}, section entre la [[rue de la Goutte-d'Or]] et la [[rue Polonceau]] || Unie à la rue des Gardes le {{date-|2 avril 1868}}<ref group="VP" name="arrete18680402" />.
| {{tri|Saint-Charles|Rue Saint-Charles}} || {{tri|Gardes|[[Rue des Gardes]]}}, section entre la [[rue de la Goutte-d'Or]] et la [[rue Polonceau]] || Unie à la rue des Gardes le {{date-|2 avril 1868}}<ref group="VP" name="arrete18680402" />.
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| {{tri|Strasbourg|Rue de Strasbourg}} || {{tri|Pajol|[[Rue Pajol]]}}, section entre la [[rue du Département]] et la [[rue Riquet]] || Unie avec la rue Neuve-du-Bon-Puits et la rue Neuve-de-Strasbourg le {{date-|2 octobre 1865}} pour former la rue Pajol<ref group="VP" name="decret18651002" />.
| {{tri|Strasbourg|Rue de Strasbourg}} || {{tri|Pajol|[[Rue Pajol]]}}, section entre la [[rue du Département]] et la [[Rue Riquet (Paris)|rue Riquet]] || Unie avec la rue Neuve-du-Bon-Puits et la rue Neuve-de-Strasbourg le {{date-|2 octobre 1865}} pour former la rue Pajol<ref group="VP" name="decret18651002" />.
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| {{tri|Tournelle|Rue de la Tournelle}} || {{tri|Riquet|[[Rue Riquet]]}}, section entre la [[rue d'Aubervilliers]] et la [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]] || Rue et chemin anciens apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Réunie le {{date-|2 octobre 1865}} à deux autres voies de l'ancienne commune de [[La Villette (Seine)|La Villette]] pour former la [[rue Riquet]]<ref group="VP" name="decret18651002" />.
| {{tri|Tournelle|Rue de la Tournelle}} || {{tri|Riquet|[[Rue Riquet (Paris)|Rue Riquet]]}}, section entre la [[rue d'Aubervilliers]] et la [[Rue Marx-Dormoy (Paris)|rue Marx-Dormoy]] || Rue et chemin anciens apparaissant sur le [[plan de Roussel]] (1730)<ref name="roussel" />.<br />Réunie le {{date-|2 octobre 1865}} à deux autres voies de l'ancienne commune de [[La Villette (Seine)|La Villette]] pour former la [[Rue Riquet (Paris)|rue Riquet]]<ref group="VP" name="decret18651002" />.
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| {{tri|Valence|Rue de Valence}} || {{tri|Saint-Bruno|[[Rue Saint-Bruno (Paris)|Rue Saint-Bruno]]}}, section entre la [[Rue Stephenson (Paris)|rue Stephenson]] et la [[Rue Affre (Paris)|Rue Affre]] || Renommée le {{date-|20 septembre 1869}}<ref group="VP">Arrêté du 20 septembre {{lire en ligne|url=http://www.archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n401/mode/1up}}.</ref>.
| {{tri|Valence|Rue de Valence}} || {{tri|Saint-Bruno|[[Rue Saint-Bruno (Paris)|Rue Saint-Bruno]]}}, section entre la [[Rue Stephenson (Paris)|rue Stephenson]] et la [[Rue Affre (Paris)|Rue Affre]] || Renommée le {{date-|20 septembre 1869}}<ref group="VP">Arrêté du 20 septembre {{lire en ligne|url=https://archive.org/stream/villedeparisrec00fragoog#page/n401/mode/1up}}.</ref>.
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=== Ouvrages ===
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La Chapelle
La Chapelle (Seine)
Église Saint-Denys de La Chapelle.
Administration
Pays Drapeau de la France Frankreich
Département Seine
Arrondissement Saint-Denis
Statut Ancienne commune
Démographie
Population 33 355 hab. (1856)
Géographie
Coordonnées 48° 53′ 36″ nord, 2° 21′ 49″ est
Élections
Départementales Saint-Denis
Historique
Fusion 1860
Commune(s) d'intégration Paris, Saint-Denis
Localisation
Localisation de La Chapelle
La Chapelle dans le département de la Seine avant la réorganisation administrative de 1859.
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
La Chapelle
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
La Chapelle

La Chapelle est une ancienne commune de l'ancien département de la Seine qui a existé de 1790 à 1860 avant son incorporation au territoire de la ville de Paris. Elle s'est appelée « La Chapelle-Franciade » sous la Révolution. Elle est parfois nommée « La Chapelle-Saint-Denis » ou « La Chapelle-Sainte-Geneviève ».

Limites de la commune de La Chapelle appliquées au plan de 2015.

Le village de La Chapelle se développe sur un col naturel entre les collines de Montmartre et de Belleville, sur l'antique route reliant Lutèce au nord, à l'endroit où sainte Geneviève décide de faire édifier un oratoire en l'honneur de saint Denis. Il voit, durant des siècles, passer les cortèges des rois de France partant guerroyer dans les pays du nord ou, plus tard, allant se faire inhumer à l'abbaye de Saint-Denis, ainsi que ceux des monarques du nord faisant leur entrée dans Paris, en paix comme en guerre. L'activité commerciale et artisanale de la bourgade se tourne ainsi vers les métiers liés à cette voie de passage fréquentée : aubergistes, rouliers ou maréchaux-ferrants. Mais, au-delà de la route, les champs et les plaines fournissent la capitale en fruits et légumes, en blé et avoine et, par les quelques vignes de la Goutte d'Or ou de terres propices, en un vin qui donne son nom à ce hameau situé au sud-ouest, hors de la paroisse de La Chapelle. Plusieurs marchés et foires s'y sont succédé et lui ont donné sa notoriété, dont la célèbre foire du Lendit ou le marché aux bestiaux.

Le bailliage de La Chapelle, dépendant de Saint-Denis, administre la seigneurie du Moyen Âge jusqu'à la Révolution, avec droit de justice, de police et de levée de la dîme. Souvent dévasté par les fréquents assauts contre Paris, tant sous les guerres de religion que lors de la Fronde, le village est, en 1429, le point de départ d'où Jeanne d'Arc tente en vain de délivrer Paris. Ses guinguettes lui donnent, dès le XVIIe siècle, un nouvel attrait.

En 1790, la Convention annexe à la paroisse l'écart de la Goutte d'Or et le faubourg de Gloire pour former la commune de La Chapelle. S'y déroule en le dit Massacre de La Chapelle qui fait grand bruit à Paris.

Durant la première moitié du XIXe siècle, la mutation urbaine s'opère, avec l'arrivée massive d'une population venue travailler à Paris mais trop pauvre pour s'y loger. Les champs sont rapidement remplacés par l'emprise des nouveaux chemins de fer du Nord et de l'Est, construits de 1843 à 1846, et des ateliers et dépôts correspondants.

Le gouvernement n'ayant pu maîtriser la croissance spontanée de l'agglomération parisienne, le baron Haussmann propose l'absorption des communes périphériques de la capitale et La Chapelle est, pour une grande part, intégrée au nouveau 18e arrondissement de Paris créé en 1860, le nord étant réparti entre Saint-Denis, Saint-Ouen et Aubervilliers, marquant la fin de toute vie municipale autonome et la disparition du village en tant que tel.

Situation géographique

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Le village de la Chapelle-Saint-Denis se concentre, dès le début du XIVe siècle, autour et au sud de l'église Saint-Denys. Ses limites approximatives sont[e 1] :

La commune de La Chapelle a pour voisines Montmartre, Saint-Ouen, Saint-Denis, Aubervilliers, La Villette et deux des douze arrondissements urbains de Paris :

Elle est délimitée[1] :

Lors de son édification, l'enceinte de Thiers a partagé la commune de La Chapelle du bastion no 32 au bastion no 34[c 1].

Ce qui était probablement, à l'origine, un simple oratoire dédié à saint Denis depuis le Ve siècle fut transformé en chapelle[a 1] et le village prit alors le nom de Chapelle Sainte-Geneviève (Capella S Genovesae d'après le Pouillé de Paris du XIIIe siècle[2]). Se trouvant au centre d'une seigneurie dépendant de l'abbaye Saint-Denis, on donna aussi au village le nom de Chapelle Saint-Denis, les deux vocables se côtoyant indifféremment jusqu'au XVIIe siècle[c 2],[h 1],[note 2]. Dans un document de 1351, on lit la Chapelle-Saint-Denis-en-Eudon et au XVe siècle la Chapelle Ostran[e 3].

Après que la municipalité eut demandé à s'appeler La Réunion, voire La Réunion-Franciade, le village fut finalement rebaptisé Chapelle-Franciade en 1794[note 3],[e 4]. La commune reprit rapidement le nom de La Chapelle.


Antiquité et haut Moyen Âge

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Cette petite bourgade s'est développée sur un site de cols entre les collines de Montmartre et de Belleville appelé pasellus Sancti Martini, puis Pas-de-la-Chapelle[3],[a 1],[g 1].

Large de 500 mètres pour une altitude d'environ 53 mètres, le col de La Chapelle était le chemin le plus facile entre les plaines beauceronne et picarde[4],[5]. Il fut un lieu de passage important dès l'Antiquité. La voie, connue plus tard sous le nom de l'Estrée, est mentionnée dans la Table de Peutinger et l'Itinéraire d'Antonin[6]. Cette route suivait l'axe des actuelles rues Marx-Dormoy et de la Chapelle[g 2],[e 5]. Le village se trouvait au croisement de cette route avec l'ancienne route de l'étain qui reliait la Manche et la mer du Nord à la vallée du Rhône (actuelle rue Philippe-de-Girard[g 3]), sans passer par Lutèce[d 1]. Au nord, la plaine entre le Pas-de-la-Chapelle et Saint-Denis (actuelle Plaine Saint-Denis) était un important centre cultuel gaulois[g 4] et les druides y tenaient leurs assises à chaque solstice d'été autour d'un tumulus considéré comme la tombe de l'ancêtre des Gaulois[d 1],[h 2]. Elle prit le nom de Endit, puis, par agglutination de l’article, Lendit. Les assemblées gauloises mentionnées par Jules César continuèrent à se réunir sous la domination romaine[h 3]. Après César, qui choisit précisément ce lieu sacré pour affirmer sa domination sur les tribus gauloises, plusieurs empereurs comprirent la portée symbolique de ce sanctuaire : ainsi, Constantin s'y rendit, convaincu d'avoir été investi d'une mission divine par Apollon, et Julien s'y fit proclamer Auguste[d 2],[h 4]. Ces rassemblements de culte étaient également un rendez-vous commercial[g 4]. Ils se perpétuèrent ensuite pour devenir la foire du Lendit, foire de renommée internationale qui se tenait le long de l'Estrée[g 5].

Dès l'époque romaine, il existait vraisemblablement un petit village sur le col de La Chapelle, entre les collines boisées de Montmartre et de Belleville, à proximité d'un temple dédié à Bacchus. Si l'on n'a pas retrouvé de vestiges archéologiques, il existe néanmoins des documents du IXe siècle qui mentionnent les ruines d'un édifice romain qui aurait porté le nom de « prison de Glaucin »[d 3],[note 4]. Selon Hilduin, abbé de Saint-Denis, le saint y aurait été enfermé avant son martyre[d 3].

La chapelle de sainte Geneviève

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Sainte Geneviève au centre d'un cercle de pierres.
Sainte Geneviève au Lendit, peinture anonyme du XVIe siècle.
Assise au centre d'un cromlech avec sa brebis noire divinatoire à sa gauche, elle est représentée en bergère.

Vers 475, sainte Geneviève aurait fait transférer le cercueil de saint Denis afin de lui édifier une sépulture[9],[d 4]. Malgré les réticences du clergé parisien à construire une église hors des murs, elle réussit à convaincre des prêtres[d 5],[h 5], en particulier un certain Genesius qui engagea l'édification de la basilique sur le modèle d'une église à plan basilical, à sable et à chaux, avec nef et bas-côtés séparés par une double rangée de colonnes[10], avec une structure vraisemblablement de bois sur des assises de maçonnerie[d 5]. Les tombes des trois martyrs, Denis, Rustique et Éleuthère[11],[h 5], étaient situées derrière l'autel, lequel fut richement décoré au VIe siècle d'une étoffe de soie, d'or et de pierreries. La première basilique élevée par Geneviève sur la sépulture de saint Denis, près du lieu de son martyre, aurait également eu pour but d'exorciser par un culte chrétien le paganisme de l'endroit[g 4].

Le village se développa autour de l'église dès le VIe siècle[d 6]. Les parisiens organisaient de grandes processions vers La Chapelle, en particulier à l'occasion des Rogations[g 6]. Le tombeau avait une grande réputation : s'y accomplissaient des miracles et l'on venait s'y purger d'une accusation[10]. En 583, on y enterra Dagobert, fils de Chilpéric Ier et Frédégonde, mort en bas âge, ce qui constitue la seule sépulture princière connue de ce lieu[d 7].

Développement cultuel et commercial

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Comme à l'époque pré-chrétienne, le lieu de culte polarisait un espace commercial. Un marché se tenait au lieu-dit Marcadus, qui a donné son nom à la rue Marcadet[g 4],[g 7]. L'activité du village autour de l'église était liée aux pèlerinages : on y cultivait des roses pour en faire des chapelets mais aussi de la vigne[d 6]. Clotaire II et son fils Dagobert avaient une dévotion particulière envers le saint, qu'une légende du IXe siècle explique par le miracle du cerf qui, lors d'une chasse, protégea l'animal réfugié dans l'église de La Chapelle, et le songe de Dagobert, qui empêcha le jeune prince de faire l'objet de réprimandes tandis qu'il s'était endormi dans la chapelle[d 8],[h 6]. Vers les années 620–630, les reliques furent transférées à l'abbaye royale de Saint-Denis. Selon les sources, on l'attribue au roi Clothaire le ou à Dagobert Ier le [12],[13],[h 7]. Les abbés, en construisant dès le IXe siècle la légende de saint Denis selon laquelle il aurait porté sa tête jusqu'au bourg de Saint-Denis, cherchèrent à faire oublier l'emplacement de la tombe originelle du martyr et la petite église de sainte Geneviève[d 8],[g 8],[h 8]. Les objets précieux qui décoraient richement la chapelle, offerts par les rois et les particuliers, furent même déplacés à Saint-Denis[d 9]. On soutint aussi, pour parfaire cette nouvelle légende, que l'édifice, devenu une « misérable petite bâtisse », édifié avec peine par sainte Geneviève, n'avait été en fait qu'une étape où elle s'arrêtait lorsqu'elle se rendait en prière à Saint-Denis[h 1].

Mais la prospérité du village était assurée par la foire du Lendit qui perdura[d 9], l'église restant, malgré l'absence de dévotion aux reliques, un point de ralliement des marchands[g 9]. Une autre foire, dite « de Saint-Denis » se tenait à proximité de l'église du Pas-de-La-Chapelle[note 5] au mois d'octobre, lors de la fête anniversaire de la mort du saint[h 9]. Les abbés de Saint-Denis réussirent cependant, grâce à un faux écrit émanant prétendument de Dagobert, à obtenir un jugement de Pépin le Bref en 759 favorable au transfert de cette foire à l'intérieur des remparts de la ville de Saint-Denis, dans une halle de pierre édifiée à cet effet[d 11]. La Chapelle fut plusieurs fois pillée, ravagée et incendiée par les Normands au IXe siècle[d 11], puis, au siècle suivant, selon la chronique de Flodoard, dévastée par la mesnie Hellequin, terrible armée de démons et de revenants, qui jetèrent des blocs de pierre sur l'église de La Chapelle[note 6].

La route de Paris à l'abbaye royale accueillit pendant des siècles des processions : les monarques du Nord qui se rendaient à la capitale ou les rois de France, à l'occasion de leur couronnement ou de leur inhumation[a 1]. Sa fréquentation augmenta à la fin du IXe siècle lorsque fut construit le nouveau Grand Pont, premier pont fortifié qui constitua durant plusieurs siècles la seule traversée du grand bras de la Seine[15] et qui permit de protéger contre la brutalité des invasions la route entre l'île de la Cité et l'abbaye de Saint-Denis[16]. Elle fit d'ailleurs partie de la croisée de Paris dont Philippe Auguste ordonna le pavage jusqu'à la sortie nord du village[b 1]. L'ancienne voie romaine en provenance de Lyon, devenue moins fréquentée, devint le chemin des Potences car elle passait par une petite butte (dite des Potences) où était installé le gibet royal, avant son transfert à Montfaucon en 1189[d 13].

Création de la paroisse

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Au XIIe siècle commença l'afflux de pèlerins dont certains, venant du nord-est de l'Europe (Flandres, Allemagne, etc.), se dirigeaient vers Saint-Jacques-de-Compostelle en poursuivant par la rue du Faubourg-Saint-Denis[17],[18] pour emprunter la via Turonensis. L'essor extraordinaire de la foire du Lendit, qui dépendait de l'autorité parisienne et royale et qui éclipsa peu à peu celle de Saint-Denis, bénéficia au développement de La Chapelle[d 14]. L'abbé Suger fit approuver par son ami Louis VI un diplôme de 1124, basé sur une prétendue translation de la foire d'Aix-la-Chapelle, où elle aurait été créée par Charlemagne, vers le site de Lendit par Charles le Chauve en 877, afin de garantir à l'abbaye la propriété et les revenus de la foire[h 9],[d 14]. Au sud, entre le village et l'enceinte de Philippe Auguste, les vastes terrains marécageux commencèrent à être asséchés et mis en culture[d 15].

En 1229, un abbé de Saint-Denis nommé Odon accorda une charte de franchise aux habitants[19]. Avec l'édification, en 1204, à l'emplacement de l'ancienne chapelle en bois, de l'église Saint-Denys et la création d'une cure, le village devint une paroisse de la seigneurie de Saint-Denis et prit le nom de La Chapelle Saint-Denis[20],[21],[d 15]. La façade fut élevée à la fin du XIIIe siècle et ornée de sculptures qui rappelaient la présence de sainte Geneviève[22],[d 16].

Reproduction d'une gravure montrant trois montjoies
Montjoies de La Chapelle et de Saint-Denis (eau-forte anonyme de la fin du XVIIe siècle).

Le , le cortège de Philippe le Hardi portant sur ses épaules les ossements de son père, le roi saint Louis, pour l'inhumation à Saint-Denis, traversa le village[a 2],[d 16]. Une dizaine d'années plus tard, on construisit de grandes croix de pierre aux emplacements des sept stations que fit Philippe le Hardi. Situées aux abords du monticule nommé Montjoie qui est supposé avoir été le lieu du martyre de saint Denis, ces croix prirent à leur tour le nom de montjoies. Avec une base en forme de pyramide sur de grands soubassements à plusieurs marches[note 7], elles étaient de forme hexagonale et comportaient une colonnade à jour surmontée d'arcades en mitre avec, du côté de la route, trois niches contenant de grandes statues de roi et, du côté opposé, trois niches aveugles. Elles furent démantelées en septembre et surtout en raison de ce qu'elles étaient ornées de nombreuses fleurs de lys[23]. Sur le parcours existaient aussi des croix ordinaires dont six subsistaient en 1704 mais qui ont aujourd'hui toutes disparu ; parmi elles, la Croix penchée était ainsi nommée en raison d'un miracle qui se serait produit en 1274 lorsque la Croix aux fins s'inclina devant un calice contenant une hostie, provenant d'un ciboire dérobé en l'église Saint-Gervais, cachée à ses pieds par le voleur[a 3],[g 10]. Cette Crux ad fines marquait la limite entre la juridiction de Paris et celle de Saint-Denis[h 11] : c'est, par exemple, en ce point que la châsse de Notre-Dame était remise par l'évêque de Paris à un officier de l'abbaye de Saint-Denis lors de la foire du Lendit ou que le clergé parisien remettait aux moines de l'abbaye la dépouille du roi lors de ses funérailles[24],[g 11],[g 12].

À partir de 1338, l'église Saint-Denys fut le départ du pèlerinage de Notre-Dame-des-Vertus vers l'église Notre-Dame-des-Vertus d'Aubervilliers. La croix de l'Évangile, située au carrefour des actuelles rue de l'Évangile et rue d'Aubervilliers, marque une étape du parcours.

Croisée des chemins

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Lors de la Grande Jacquerie, en 1358, les champs et les vignes du village de La Chapelle-Saint-Denis ainsi que le grenier de la foire du Lendit furent dévastés et incendiés par les Anglais et les troupes du roi de Navarre Charles le Mauvais[25],[a 2],[note 8], sous la surveillance d'Étienne Marcel depuis le moulin à vent de La Chapelle[d 17],[note 9]. Ces déprédations régulières aboutirent, à la demande des villageois, à une ordonnance de Charles V qui affranchit La Chapelle de l'obligation de logement des troupes et du droit de prise en échange de vingt charrettes de paille[d 18].

Miniature montrant un homme portant une barbe blanche sur un cheval blanc
L'arrivée de Charles IV à La Chapelle, Grandes Chroniques de France (f.442v.), enluminées par Jean Fouquet, vers 1455-1460.

Le eut lieu la rencontre entre Charles V et son oncle, l'empereur germanique Charles IV[a 2]. Le village fut à nouveau dévasté le [d 19] et le par les Armagnacs, lors de batailles contre les Bourguignons[a 2]. L'église fut incendiée lors de cette dernière attaque[d 20].

En 1427, une troupe de cent vingt bohémiens, supposément venus de Basse-Égypte et affirmant s'être convertis au catholicisme, s'y installa, munie d'une bulle du pape Martin V qui les confiait à la charité ecclésiastique[d 21], et y vécut de mendicité et de voyance. Accusés de vols et de sorcellerie, ils furent excommuniés par Jacques du Chastelier, l'évêque de Paris, et sommés de quitter le village[27],[c 2].

Jeanne d'Arc

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Miniature montrant la porte Saint-Honoré et Jeanne d'Arc en premier plan
Jeanne d'Arc lors du siège de Paris en 1429. Miniature issue du manuscrit de Martial d'Auvergne, Les Vigiles de Charles VII, vers 1484, BNF.

Après le sacre de Charles VII à Reims en 1429, Jeanne d'Arc se dirigea sur Paris pour délivrer la ville alors aux mains des Anglais. Après la bataille de Montépilloy, le , les troupes de Charles VII commencèrent le le siège de Paris. Jeanne d'Arc logeait dans le village de La Chapelle avec les ducs d'Alençon et de Bourbon, les comtes de Vendôme et de Laval, les maréchaux Gilles de Rais et Lahire et leurs troupes. Après avoir effectué pendant plusieurs jours des reconnaissances et des escarmouches sur diverses portes de Paris, Jeanne d'Arc pria dans la chapelle Sainte Geneviève avant de donner l'assaut à la capitale[e 6]. Le jeudi au petit matin, la Pucelle, le duc d'Alençon, les maréchaux Gilles de Rais et Jean de Brosse de Boussac partirent du village pour donner l'assaut à la porte Saint-Honoré. L'attaque échoua, Jeanne, blessée à la cuisse par un vireton d'arbalète[d 22], fut ramenée à son logis de La Chapelle. Bien qu'elle eût souhaité reprendre l'attaque de Paris, le roi lui donna ordre de se replier sur l'abbaye de Saint-Denis[a 2].

Les années qui suivirent apportèrent une grande insécurité autour de La Chapelle et le brigandage se développa, profitant de la guerre opposant les Français et les Anglais entre Saint-Denis et Paris[d 23]. La paix revenue, Charles VII traversa le village avant de faire une entrée triomphante dans Paris en 1437, mais c'est au pied de la Croix penchée, que, en 1461, les officiers qui portaient la dépouille de ce roi, réclamèrent, pour poursuivre le chemin, que leur soient remis à chacun dix sols supplémentaires[a 2]. Le succès de la foire du Lendit apportait à La Chapelle des revenus financiers confortables durant les quinze jours s'écoulant entre la saint Barnabé et la saint Jean, mais, à la fin du Moyen Âge, elle déclina à mesure que le marché des Champeaux se développait[g 13]. Au milieu du XVe siècle, l'aire d'attraction de la foire se réduisit et elle n'était plus fréquentée que par les marchands en provenance d'Île-de-France, de Picardie, de Champagne, de Normandie, de Bourgogne, des bords de la Loire et du Centre[g 14]. La cérémonie d'ouverture, lors de laquelle le recteur de l'Université de Paris venait en cortège acquérir les parchemins, très prisés, et autres matériels indispensables, finit au fil des ans par se transformer en cavalcade entraînant de nombreux saccages[28]. La foire fut alors provisoirement transférée à l'intérieur des murs de Saint-Denis en 1444, privant la petite bourgade d'une partie de son activité, et définitivement par Henri II en 1556[29],[g 15].

De la Renaissance à la Révolution française

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En 1498, l'abbaye de Saint-Denis afferma l'administration du village à un représentant chargé de collecter la dîme tandis que le Grand Aumônier de Saint-Denis prélevait les cens et les rentes[e 7]. Ce dernier avait aussi droit de justice qui s'exerçait dans un bâtiment à gauche de l'église[30],[e 8]. Le carcan était installé sur un orme faisant office de poteau de justice en bordure du cimetière[e 9] alors qu'un gibet et des fourches patibulaires étaient situés plus au nord, en direction de Saint-Denis[e 10].

Reproduction d'une gravure représentant une carte montrant Saint-Denis et Paris
La Chapelle (légende C3) pendant les Guerres de religion, plan de Mathis Zundten, 1565.

En , le village ne fut pas épargné par les guerres de religion et fut au centre de la bataille de Saint-Denis[note 10] qui vit s'opposer les catholiques et les huguenots et au cours de laquelle le connétable de Montmorency fut mortellement blessé d'une balle dans le dos[a 2]. Afin de renforcer la défense de Paris tenu par la Ligue, le Conseil de l'Union fit ceinturer le village de la Chapelle d'un mur qui dura plus d'un siècle[d 24]. Lors du siège de Paris en 1590, les troupes royales d'Henri IV occupèrent le village[d 25].

Vieux plan représentant les environs
Le terroir de La Chapelle en 1707.

La Chapelle, comme de nombreux villages des environs du Paris assiégés lors de la Fronde, fut désolée par les combats et les pillages et nombre de ses habitants moururent « de maladie, de nécessité, de misère[31] » mais les survivants reconstruisirent la sacristie dès 1664, restaurèrent l'église elle-même en 1670[d 26] et poursuivirent le développement et l'extension de leur bourg[d 27].

Jusqu'à la Révolution française, le village de La Chapelle était rattaché à la seigneurie de Saint-Denis, propriété de l'abbaye depuis le XVe siècle[note 11]. Exclusivement rural, il était composé de vignerons et de maraîchers ainsi que de cabaretiers[note 12], loueurs de voitures, maréchaux-ferrants ou rouliers[32] installés le long de la route menant de Paris à Saint-Denis[c 3]. Les guinguettes commencèrent à se développer vers les années 1660, car elles permettaient d'échapper aux fortes taxes qui frappaient le vin à son entrée dans Paris, et virent affluer une clientèle d'ouvriers et de soldats, mais aussi de bourgeois parisiens en quête de promenade dans les « campagnes et les faubourgs »[d 28],[d 29]. Leur nombre ne cessa de croître au cours des siècles[e 13]. L'un de ces cabaretiers, dont l'enseigne était Le Grand Faucheur, fut institué légataire universel de l'historiographe de Louis XIV, François Eudes de Mézeray, qui s'était épris du village[c 4],[e 14]. Ces tavernes accueillirent les rencontres discrètes de la Fillon[note 13] et du cardinal Dubois qui permirent de déjouer la Conspiration de Cellamare, mais aussi les tapages de la bande de Cartouche, au sein de laquelle sévissait une native du lieu, la détrousseuse Marie Miou, dite Charlotte La Chapelle[d 30],[34]. À la fin du XVIIIe siècle, le bourg détenait même sa propre brigade de maréchaussée pour le maintien de l'ordre et les rondes dans les cabarets et les guinguettes[e 15].

Les maisons étaient situées aux abords de l'église et de la maison du bailli, administrateur du village nommé par l'abbaye. Au début du XVIIIe siècle, la seigneurie de La Chapelle comportait quarante-trois lieux-dits[30]. Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, les maisons de campagne s'étaient multipliées aux abords de l'église, notamment celle de Sébastien Slodtz, sculpteur de nombreux monuments de Paris et de Versailles[35].

Dessin au crayon de quelques grandes maisons au bord d'un chemin
Village de La Chapelle en 1786 montrant des fermes ou maisons de plaisance[e 16].
Dessin anonyme.

Dans les années 1720, La Chapelle bénéficia de l'opération de bornage des enceintes et limites de Paris et de ses faubourgs, cette entreprise édilitaire parisienne visant à ne tolérer l'édification que de modestes maisons à boutique et petite porte, non cochère, et avec un seul étage supérieur[e 17]. L'urbanisation progressive des faubourgs, au-delà des boulevards qui avaient remplacé en 1671 l'enceinte construite par Charles V, reliait, de proche en proche mais sans continuité, le faubourg Saint-Denis à La Chapelle, au moins sur la rue principale[e 18]. La route vers Saint-Denis fut refaite, alignée et élargie à 65 mètres, l'on construisit un vaste rond-point et l'on conserva deux antiques colonnes de marbre que Suger avait comparées aux colonnes d'Hercule[d 30]. Mais, en l'absence de trottoir, la grande voie pavée reliant Paris au sud, à la circulation intense, restait malcommode pour les piétons et dangereuse[d 31]. On remplaça en 1757 l'ancien tympan gothique de l'église Saint-Denys par une façade classique à quatre pilastres à chapiteaux doriques encadrant la porte surmontée d'une corniche, d'un œil-de-bœuf entouré d'une draperie et avec un fronton triangulaire dominé par une croix et orné d'un écusson royal[d 29]. Les villageois, pour entrer dans Paris, devaient franchir l'une des barrières de la Ferme générale, et en particulier les bureaux de Sainte-Anne, Saint-Denis, Ravinet ou Saint-Martin[note 14],[e 19]. La principale était la majestueuse porte Saint-Denis, arc de triomphe érigé à la gloire de Louis XIV par l'architecte François Blondel[d 31].

Même si La Chapelle était la seule agglomération limitrophe de Paris à n'avoir aucune communauté religieuse[e 20],[note 15], plusieurs congrégations y possédaient des vignes et des vergers[c 4],[e 21]. Vers 1760, autour de la Grande-Rue[note 16], on ne trouve guère plus d'une dizaine de rues[a 4],[note 17]. Au sud-ouest du village, sur la butte des Couronnes, étaient érigées cinq moulins à vent, toujours en fonction au moment de la Révolution[30]. Au pied de cette colline, se trouvait le hameau de la Goutte d'Or qui prend son nom du vin produit sur place. En 1788, La Chapelle comptait 148 feux, soit 600 à 800 habitants[20].

La Goutte-d'Or et les moulins de La Chapelle

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Extrait d'un ancien plan en couleurs
Les cinq moulins de la Goutte d'Or, en 1789.

On retrouve le nom de Goutte d'Or dans un document des Archives nationales de 1474, désignant soit un lieu-dit où l'on cultivait la vigne, soit l'enseigne d'un cabaretier débitant un vin blanc dont le raisin était récolté au même lieu[note 18]. Ce vin avait, selon la légende, été déclaré, sous le règne de saint Louis, le « roi des vins ». Au Moyen Âge, quatre muids de ce cru étaient offerts au roi le jour anniversaire de son couronnement[c 5],[f 1].

Vers 1720, un chemin fut ouvert par la congrégation de Saint-Lazare, qui possédait ces terres[note 19], afin de relier la rue des Poissonniers au faubourg de Gloire[b 2]. La butte dite des Couronnes, que l'on pourrait qualifier de Petit Montmartre[e 20], est située en son milieu[note 20]. Selon Anne Lombard-Jourdan, c'est à son sommet qu'aurait été édifiée la basilique mérovingienne de saint Martin[g 1],[note 21].

Descendant vers l'est en pente douce, elle accueillit, sans doute dès le XVIe siècle, plusieurs moulins à vent, au milieu de quelques vignes au sud-ouest et de champs de pâturage[e 22]. À partir des années 1750, ils étaient au nombre de cinq, assez proches les uns des autres, le long d'un chemin devenu en 1842 la rue Polonceau[b 3] : le Moulin des Couronnes[note 22], le moulin Goudin[39],[note 23], le Grand Moulin[note 24], le Petit Moulin[note 25] et le Moulin neuf[note 26]. Devenus moulins à plâtre, ils étaient alimentés par les carrières de gypse créés au sud de la butte[40] ou celles de la butte Montmartre dont l'essor était considérable depuis le XVIIe siècle[41].

Une propriété appelée « La Goutte d'Or » existait en 1764[b 2]. Vers 1787, une nitrière artificielle, dite « nitrière des Cinq-Moulins », fut installée sur le versant sud de la butte, comprenant de grands ateliers et hangars. Elle fournit cette année-là plus de six millions de livres de salpêtre à la régie des poudres et salpêtres de l'État[42]. À proximité se développa en 1814 un hameau qui prit pour nom hameau de la Goutte d'Or, autour de l'ancien chemin des frères Lazaristes, rectifié et élargi en 1750[b 8], et qui fut nommé chemin du hameau de la Goutte d'Or[note 27]. Presque inhabité au moment de la Révolution[d 33], il commença à se développer en 1824 lorsqu'il fut autorisé de lotir en dehors de l'agglomération[43],[44],[45]. La nitrière fut fermée au début du XIXe siècle et les moulins disparurent après la Restauration[c 5].

À l'est du hameau de la Goutte d'Or, entre les actuelles rues de la Charbonnière et de Jessaint et le boulevard de la Chapelle avait été créé en 1815 le hameau Saint-Ange, du nom du premier propriétaire du lieu, Trutat de Saint-Ange[b 2], qui avait acquis les terrains entre 12 000 à 14 000 francs pour les revendre 214 000 francs, une fois viabilisés[46]. Le hameau n'a laissé son nom qu'à un pont, d'abord de pierre puis métallique, qui enjambe les voies de chemin de fer du Nord sur le boulevard de la Chapelle, construit en 1844-1846[46]. L'intersection entre les rues de la Charbonnière et de Chartres était nommée place Saint-Ange jusqu'en 1877[46],[VP 1].

D'autres moulins se dressaient au lieu-dit les Potences, nom déjà mentionné au XVIe siècle[b 9], au sud du village, au milieu des champs. Le Moulin de la Tour est sans doute celui auprès duquel jeanne d'Arc se battit en [note 28]. Ce moulin étant en pierre, le capitaine Guerry, catholique opposé aux Huguenots, en fit, le , un bastion fortifié contre les violents assauts des protestants qui avaient brûlé tous les moulins alentour mais ne purent s'emparer de celui-ci[48],[b 9]. C'est aussi vraisemblablement ce moulin que Mademoiselle de Montpensier évoqua lors d'un épisode pittoresque de la Fronde, en 1652, et qui fut le point de départ des combats entre les troupes du frondeur Condé et l'armée royale de Turenne qui tournèrent à l'avantage du premier[c 6],[d 34],[e 23],[note 29].

Au XVIIe siècle se trouvaient le Moulin Bleu, le Moulin Yvon et le Moulin de la Maison. Au siècle suivant se dressaient le Moulin Neuf, le Moulin du Poulet-Bleu, le Moulin des Potences et le Moulin des Sureaux. Le mur des Fermiers généraux passant au milieu du lieu-dit, les deux derniers moulins se trouvèrent alors à l'intérieur des murs de Paris[a 3].

Constitution de la commune

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Gravure en noir et blanc montrant des tirs sur des villageois à proximité de l'église
Massacre à La Chapelle, par les chasseurs des barrières en . Estampe de 1802.

La commune de La Chapelle est créée par le décret du de l'Assemblée nationale constituante, selon lequel « il y aura une municipalité dans chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne ». Le , l'Assemblée prend un décret « qui réunit à la municipalité de La Chapelle la partie du faubourg Saint-Denis, à Paris, connu sous le nom de faubourg de Gloire ». Celui-ci correspond à la partie du faubourg Saint-Denis laissée en deçà du mur des Fermiers généraux[30]. Elle comprend le territoire de la Goutte d'Or, ne comportant alors que des moulins et une nitrière[c 5]. À la constitution de la commune, les documents sur l'histoire de la paroisse disparurent lors de leur transfert vers les Archives nationales[d 33].

Les doléances des habitants de La Chapelle, dès 1789, portèrent principalement sur les dégâts commis sur les terres agricoles par le gibier et les chasses royales[d 35],[note 30] : depuis plusieurs siècles, le terroir était fort giboyeux et avait d'ailleurs été le théâtre d'une grande « chasse à l'oiseau », en 1699, organisée à l'attention du corps des ambassadeurs présents en France[e 25]. Louis XV aimait à se livrer à ses plaisirs cynégétiques et, dès le milieu du XVIIIe siècle, des « remises à gibiers » avaient été aménagées afin d'abriter lièvres, lapins et perdrix[e 26]. Même si l'organisation communale de La Chapelle était inexistante[e 27], elle bénéficia néanmoins, dès 1788, d'une coordination plus tangible, lorsque fut entreprise une campagne de réclamation et de protestation contre les méthodes des Fermiers généraux[e 28], sous la houlette du syndic de la paroisse, M. Gautier[e 28], aidé d'un avocat ex-employé des Gabelles, un certain Darigrand, dont le mémoire servit à la rédaction des cahiers de doléance de la banlieue parisienne[note 31],[e 29],[49]. En 1790–1791, les terres et vignes possédées par diverses congrégations religieuses, y compris la cure de la paroisse, furent vendues comme biens nationaux[e 30].

Depuis la création de l'enceinte des Fermiers généraux, le village de La Chapelle avait une réputation de centre actif de contrebande, où le sel et le tabac se vendaient en fraude, occasionnant de nombreuses perquisitions, malgré la forte hostilité de la population[e 31],[d 33].
Le eut lieu le Massacre de La Chapelle : après que des habitants eurent été soupçonnés de ne pas respecter les règles de l'octroi, quelques dizaines de chasseurs de barrières, un corps militaire chargé de la surveillance des barrières parisiennes, commandés par M. de Keyssac, firent feu sur un bataillon de la Garde de Paris venue aider le maire de La Chapelle qui sonna le tocsin ; l'incident fit deux morts[note 32]. Les politiques s'en mêlèrent, Bailly défendait ses troupes et les employés du fisc tandis que La Fayette soutenait la Garde nationale venue rapidement prêter main-forte aux agents de la municipalité[e 32] ; même les journaux parisiens comme Père Duchesne, de Jacques-René Hébert, le Courrier, d'Antoine-Joseph Gorsas ou les Révolutions de Paris, de Louis-Marie Prudhomme commentèrent l'échauffourée[b 1].

Les victimes furent inhumées le lendemain au cimetière situé à l'emplacement de la place de Torcy[a 5], derrière l'église Saint-Denys. L'épitaphe des citoyens Jullien, sergent-major, et Auvry, volontaire de la Garde nationale, a été gravée sur une pierre de la Bastille offerte à cette occasion par Pierre-François Palloy[a 6]. Ce cimetière, le second du village, avait été ouvert vers 1704 pour remplacer le premier, fondé vers 1200[a 5], sis face à l'église Saint-Denys, long d'une quarantaine de mètres et débordant sur la Grande-Rue[51],[e 9],[e 33],[note 33]. On y érigea en 1763 la Croix-Cottin qui fut transférée en 1887 sur le parvis de l'église Saint-Pierre de Montmartre[a 5].

Le territoire de La Chapelle fut à nouveau dévasté à la suite de l'établissement du Camp sous Paris, qui avait été formé après le 10 août 1792, de Clichy à Montmartre[note 34] mais qui devint rapidement un foyer d'indiscipline et de turbulence, que l'on qualifia de « ramassis de fainéants et de vauriens qui faisaient émeute sur émeute[52] », difficile à contenir[e 34],[note 35].

Au XIXe siècle

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Extrait d'un plan napoléonien en noir et blanc
Partie sud de la Chapelle-Saint-Denis en 1814.

Pendant la bataille de Paris en 1814, le village se trouva au cœur des mouvements de troupes, entraînant de sérieuses déprédations de la part des alliés[c 2]. Les troupes de Gebhard Leberecht von Blücher y campèrent avant leur entrée dans Paris[54]. L'église fut réquisitionnée pour l'entreposage du fourrage et des chevaux de la cavalerie et du train[e 35]. Plus de huit cents soldats et autant de montures furent ainsi logés dans le bourg, aggravant les dégâts considérables aux cultures sur les champs de bataille[d 36].

Entre 1841 et 1844, la capitale fut enserrée par l'enceinte de Thiers. La commune de La Chapelle se trouva coupée en deux. La partie à l'intérieur des murs s'urbanisa rapidement, attirant, grâce aux bas coûts du logement, une population rurale[55]. L'urbanisation fut le résultat de lotissements réalisés par des propriétaires fonciers, comme les familles Cottin ou Trutat de Saint-Ange, ou des spéculateurs qui acquirent des parcelles à vocation principalement agricole jusqu'aux années 1830[56]. Un grand nombre d'auberges et d'hôtelleries continuaient d'occuper la rue principale, certaines guinguettes donnaient à danser[e 36], dans d'autres cabarets l'on jouait au billard[e 37]. L'agriculture, qui, en 1805, représentait 292 hectares sur les 354 que comportait la commune, déclinait rapidement[d 36]. Les terres, champs et jardins rejetés extra muros se trouvaient en outre séparés de leurs propriétaires ou de leurs exploitants[e 38].

Révolution industrielle

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La révolution industrielle, liée notamment au développement du chemin de fer, modifia profondément La Chapelle et l'ancien hameau de la Goutte d'Or. La ligne de Paris-Nord à Lille fut ouverte en 1846 par la Compagnie des chemins de fer du Nord. La commune était desservie par la gare de Pont-Marcadet. Les élargissements du faisceau de voies consécutifs au développement des chemins de fer séparèrent la commune de La Chapelle en deux parties et créèrent une véritable césure avec le village de Clignancourt, inclus dans la commune de Montmartre[e 39]. Au nord du centre du village, se développa le dépôt de La Chapelle. La ligne de Paris à Strasbourg ouvrit en 1849 ; les infrastructures de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg (compagnie des chemins de fer de l'Est après 1854) séparèrent La Chapelle de La Villette. Une jonction entre les deux réseaux fut concédée aux deux compagnies par un décret du [57]. Cette jonction vient doubler la ligne de Petite Ceinture. La première section de cette ligne de chemin de fer fut mise en service des Batignolles à La Chapelle le et de La Chapelle à Bercy le [58]. Plusieurs manufactures ouvrirent sur la commune : la fonderie de Christophe François Calla, les parfumeries de Gellé frères et Violet. Tout comme la commune de Montmartre, celle de La Chapelle vit arriver un flux de plus en plus important d'habitants venus travailler à Paris mais ne pouvant s'y loger faute d'argent. Entre 1836 et 1856, sa population fut multipliée par sept[20].

Reproduction d'une carte postale en noir et blanc présentant une vue de trois-quarts de la façade de la mairie
Mairie de La Chapelle, inaugurée en 1845 (carte postale du début du XXe siècle).

En 1843, la municipalité de La Chapelle décida de construire une nouvelle mairie. Inaugurée le par le préfet de la Seine, Rambuteau, elle était située à l'emplacement de l'actuel collège Marx-Dormoy et comprenait une justice de paix, des salles d'école et un commissariat de police[c 6],[e 40],[59]. Un nouveau cimetière, l'actuel cimetière parisien de la Chapelle, fut ouvert en 1850 à l'extérieur de l'enceinte en complément du cimetière Marcadet. Ouvert en 1804 à l'extérieur du bourg, rue Marcadet[note 36], pour remplacer l'ancien lieu de sépulture situé place de Torcy en plein cœur du village, ce cimetière se trouva lui-même rattrapé par la croissance démographique et par l'épidémie de choléra de 1849[e 42] et fut finalement fermé et désaffecté en 1878[51]. En conséquence de la très forte urbanisation de la Goutte d'Or, il fut décidé d'ériger une deuxième église pour desservir le nouveau quartier[e 43]. La construction de l'église Saint-Bernard de la Chapelle et d'une cinquième école communale commencèrent en 1858[e 44]. Ce nouveau lieu de culte, prévu pour être un bâtiment modeste, bénéficia de l'annexion à Paris qui lui offrit un porche et, par un fait curieux, le maire, les conseillers municipaux de l'ancienne commune, de même que le curé et l'architecte, furent représentés sur les chapiteaux des piliers de la nef et du chœur, à la manière médiévale[f 2]. Le premier temple protestant s'installa durant la seconde moitié du XIXe siècle dans une simple salle à laquelle on adjoignit une école dévolue à ce culte[e 45],[note 37].

Le petit bourg, qui connut dans les deux premiers tiers du XIXe siècle une croissance démographique importante, passant de 800 habitants dans les premières années du siècle à 40 000 au moment du rattachement à Paris, était animé par un immense marché aux bestiaux qui se tenait à l'emplacement des actuelles rues de la Louisiane, de la Guadeloupe, de la Martinique, de l'Olive et du Kanada. En 1854, par exemple, il s'y vendit 124 000 porcs et 110 000 veaux[a 6],[e 46]. Le marché aux vaches, qui faisait déjà la notoriété du village au début du XIIIe siècle, avait traversé les siècles[e 47]. La Grande-Rue accueillait, quant à elle, un marché à la paille et au fourrage et, chaque , se déroulait dans la ville une grande foire aux moutons[a 6]. Le marché aux bestiaux disparut lors de l'annexion de La Chapelle à Paris[c 7], concurrencé par celui de La Villette[61] et laissa place aux rues de la Louisiane, de la Guadeloupe, de la Martinique et du Marché et à l'impasse Bizioux. Des années plus tard, entre 1883 et 1885, Auguste-Joseph Magne construisit à cet emplacement le marché de La Chapelle, inscrit à l'inventaire des monuments historiques en 1981[note 38].

En parallèle du développement des compagnies ferroviaires émergeaient de nouveaux commerces : vins et liqueurs, machines à vapeur, imprimerie, produits chimiques, sel et sucre[e 48]. Mais La Chapelle restait une importante voie de desserte des transports publics : dignes héritières du coche de Paris à Pontoise du XVIIe siècle ou des carrosses réguliers de Paris à Beauvais du XVIIIe siècle, de nouvelles lignes de voitures aux noms pittoresques reliaient la capitale à Saint-Denis : les Coucous, les Favorites, les Célérifères, les Dames réunies, les Dyonisiennes ou les Hirondelles, qui laissèrent la place, vers la fin des années 1850, aux lignes d'omnibus plus prosaïquement nommées K ou J[e 49].

Le partage de la commune de La Chapelle

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Sur les conseils du préfet Haussmann et face à l'extension urbaine, Napoléon III décida d'annexer à Paris les territoires situés dans d'autres communes pour leurs parties situées « jusqu'au pied de l'enceinte fortifiée ». Le conseil municipal de La Chapelle, craignant que les droits d'octroi ne favorisent une hausse des prix, s'opposa, en vain, à ce projet[63]. Reconnaissant finalement que, malgré les préjudices risquant d'affecter l'industrie locale[f 3], l'annexion répondait à « la splendeur de la capitale et aux idées de grandeur », il tenta alors de promouvoir le principe que les territoires extra muros puissent former une commune nouvelle sous la dénomination de La Chapelle mais la puissance des communes voisines de Saint-Denis et d'Aubervilliers eut raison de ce projet[e 50]. Il essaya aussi de faire adopter comme siège du nouvel arrondissement municipal la « belle nouvelle mairie », construite quinze ans plus tôt, mais celle-ci perdit au profit de celle de Montmartre, située place des Abbesses[note 39] et qui devint le siège du nouveau 18e arrondissement de Paris[e 51],[d 37]. Enfin, il obtint du gouvernement certains privilèges concernant les droits d'octroi et d'entrepôt[f 3]. La loi du relative à l'extension de Paris du mur des Fermiers généraux à l'enceinte de Thiers supprima la commune de La Chapelle et répartit son territoire entre[64] :

  • Paris, pour la majeure partie, située en deçà de l'enceinte bastionnée ;
  • Saint-Denis[65] ;
  • Aubervilliers, pour la partie à l'est du chemin des Fillettes ;
  • Saint-Ouen, pour une petite partie comprise entre le chemin des Poissonniers et la ligne de chemin de fer du Nord (après l'élargissement du faisceau de voies, cette partie a été incorporée au milieu du XXe siècle à Saint-Denis)[66].
Schéma simplifié, en couleurs.
Les quatre quartiers administratifs du 18e arrondissement de Paris (dans ses limites de 1929).

La partie annexée à Paris fut rattachée au 18e arrondissement de Paris et répartie entre deux des quatre-vingts quartiers administratifs de Paris : le 71e, dit quartier de la Goutte-d'Or et le 72e, dit quartier de la Chapelle. Après le déclassement de l'enceinte de Thiers en 1919, les territoires rattachés à Saint-Denis et Aubervilliers situés dans la zone non ædificandi des fortifications (« la Zone ») ont été annexés à Paris par les décrets du [67]. Le boulevard périphérique de Paris a par la suite été construit à cet emplacement.

Le village rural, devenu ville de plaisance à la fin du XVIIIe siècle, s'était transformé, dans les années précédant l'annexion, en ville industrielle ; les plaisirs et joies de la campagne avaient disparu, et avec eux les demeures bourgeoises et les jardins, seuls les cabarets et les guinguettes avaient traversé les siècles[e 52]. L'extension galopante avait créé un tissu urbain continu jusqu'aux anciennes portes de Paris et La Chapelle ne devint plus qu'un quartier de la capitale. L'église Saint-Bernard de la Chapelle, consacrée en 1861, devint le siège de la paroisse, reléguant au rang de simple chapelle l'église autour de laquelle s'était formé le village sur plus de mille cinq cents ans[d 38]. Le grand marché disparut vers 1870. La gare du Nord, de l'autre côté du boulevard, fut reconstruite en 1863 et l'emprise des voies ferrées s'étendit largement alors qu'au nord, à l'intérieur des fortifications, on créa la ligne de Petite Ceinture et la gare de La Chapelle-Saint-Denis[d 39]. C'est dans cette dernière qu'arrivait le charbon qui fournissait l'énergie aux forges, usines et ateliers de mécanique d'un quartier entièrement industrialisé[d 40] qui resta longtemps après l'annexion un des confins de Paris :

« Les faubourgs populeux, Montmartre, La Chapelle, La Villette, viennent y mourir, dans un étalage de misère effroyable. C'est l'ordure humaine, le grouillement d'une population de meurt-de-faim. Des masures effondrées alignent des bouts de ruelles ; du linge sale pend aux fenêtres ; des enfants en guenilles se roulent dans les bourbiers. Seuil épouvantable de Paris, où toutes les boues s'amassent, et sur lequel un étranger s'arrêterait en tremblant. »

— Émile Zola, Aux champs (lire sur Wikisource), « La banlieue », p. 197.

Vie quotidienne à La Chapelle

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Durant tout le Moyen Âge, La Chapelle était un village rural qui s'organisait autour de la route principale menant de Paris à Saint-Denis. Les viticulteurs, les éleveurs et les maraîchers écoulaient leurs marchandises lors des grandes foires annuelles qui rythmaient la vie de la Seigneurie, sous la tutelle de l'abbaye de Saint-Denis.

L'un des principaux commerces de la localité était celui du vin et, dans les années 1720, on dénombrait déjà plus de quinze débits de boisson, disposés tout au long de la Grande-Rue[d 30]. Le bailli tentait comme il le pouvait de maintenir l'ordre public dont les cabaretiers et leur clientèle partageaient peu les exigences de moralité[d 41], mais le village n'en était pas moins animé par les Parisiens, ouvriers et bourgeois, qui envahissaient les cabarets[d 28],[note 40]. Mais ce temps passa avec l'industrialisation et l'édification des fortifications : les abords de l'enceinte des Fermiers généraux devinrent un quartier populeux, laborieux et aux conditions de vie souvent misérables[d 42].

Il y avait deux bouchers à la veille de la Révolution, métier d'influence suffisante pour que l'un d'eux fût d'ailleurs le premier maire de la commune en 1790[e 53].

Dès le début du XVIIIe siècle, une petite école, de filles et de garçons, était logée au presbytère[e 54]. Au milieu du siècle suivant, la commune de La Chapelle comprenait deux écoles primaires, cinq écoles particulières et deux pensionnats de jeunes filles[e 55].

Si les habitants ne disposaient pas, sous l'Ancien Régime, de l'eau courante, ils possédaient néanmoins des puits creusés dans leur maison et bénéficiaient des services d'un porteur d'eau[e 56]. L'eau de la Seine ne fut amenée vers le village qu'en 1845, grâce aux nouvelles installations de tuyaux conducteurs[e 57]. Il fallut attendre l'année 1818 pour que les ruelles de la commune fussent éclairées par des réverbères à huile[e 58].

Si l'hygiène et la salubrité des rues étaient douteuses, un privilège des habitants de La Chapelle, qu'ils avaient obtenu de temps immémoriaux, mais dont ils perdirent la gratuité en 1777, leur permettait de récupérer les boues et immondices accumulés dans les voiries de la capitale afin d'enrichir leurs terres en engrais[e 59]. Ils les entreposaient dans des flaches, fossés immondes de chaque côté des chemins[f 4]. Ce n'est qu'en 1853 que fut établi un réseau d'égouts[e 60].

Politique et administration

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Jusqu'à la Révolution, La Chapelle faisait partie du gouvernement de l'Île-de-France, dépendant de la généralité de Paris. Celle-ci comprenait vingt-deux élections parmi lesquelles celle de Paris, divisée en dix subdélégations dont celle de Saint-Denis au sein de laquelle se classait la paroisse de La Chapelle[e 61].

La commune de La Chapelle faisait partie dès sa création du département de la Seine, à l'origine nommé « département de Paris »[e 62]. Elle fut d'abord intégrée au district de Saint-Denis, renommé district de Franciade, et elle était classée dans le canton de Clichy. En 1800, les districts furent remplacés par des arrondissements et la commune de La Chapelle, à la suite de l'arrêté des Consuls du 25 fructidor an IX[68], appartint à l’arrondissement de Saint-Denis et se trouva dans le canton de Saint-Denis[69].

L'administration du village de La Chapelle fut confiée dès le début du XIIIe siècle à un maire exerçant sous la tutelle de la Seigneurie appartenant à l'abbaye de Saint-Denis[e 63]. Au XVe siècle, cette fonction fut affermée à un habitant qui prélevait les cens et rentes dus à l'Aumône[e 7] et jouait aussi le rôle d'auxiliaire de justice[e 64]. Pour l'exercice de la justice, ce bailli[e 65] était assisté, à l'agrément et à la nomination de l'aumônier de l'abbaye de Saint-Denis, d'un lieutenant de bailliage et d'un procureur fiscal, ainsi que de plusieurs offices, substitut, greffier, notaire, huissier, voyer, etc.[e 66]. Les bâtiments de l'administration seigneuriale comprenaient les geôles, le pressoir et la grange dîmeresse[e 67].

Liste des baillis successifs de 1676 à 1790[e 68]
Début Identité Qualité Commentaire
1676 Louis Le Grand Avocat en Parlement
1677 Bénigne Lefébure Avocat en Parlement
? Avistan Perier Procureur au Châtelet Mort en 1702
1702 Louis Legent Avocat en Parlement Démissionnaire
1710 Denis Le Maistre Procureur au Châtelet Démissionnaire
1719 Louis de Séronville Avocat en Parlement
1734 Jacques-Louis de Séronville Avocat en Parlement Fils du précédent
1773 Jacques-Antoine Sallé Avocat en Parlement
1778 Claude-Théodore Mérelle de Joigny Avocat en Parlement Dernière audience le

En vertu de la loi du , la commune de La Chapelle fut administrée par une municipalité composée du maire, de cinq conseillers municipaux et de onze notables élus au scrutin de liste[e 69]. La mairie a été implantée à plusieurs emplacements. La première assemblée municipale se réunissait à partir de 1790 à l'emplacement actuel du no 14 de la rue de la Chapelle, dans une salle dépendant du presbytère, elle y resta même après la vente de celui-ci, en 1793, comme bien national[b 1],[e 70]. De 1834 à 1845, la deuxième mairie se trouvait au no 11 de la rue du Bon-Puits (actuellement rue de Torcy[70]), dans un bâtiment construit sur une partie du marché aux vaches[c 6],[e 71],[note 41]. De 1845 à 1860, la troisième mairie se trouvait à l'angle de l'actuelle rue Marx-Dormoy (nos 55-57) et de la rue Doudeauville, à l'emplacement de l'actuel collège Marx-Dormoy[30]. Après le rattachement de La Chapelle à Paris, cet immeuble accueillit la justice de paix du 18e arrondissement, puis en 1905 l'Institut de mécanothérapie de Paris, avant d'être démoli en 1906[c 5],[71],[72].

Liste des maires successifs[e 73],[d 43]
Période Identité Étiquette Qualité
1790 1791 Louis Porte-Fin[b 1],[50]   Marchand boucher
1794   Pierre-Charles Desmaretz    
1803 1807 N. Trouillet    
1807 1814 Jean-Louis Boucry    
1815 1830 Baron de Drouard de la Croisette    
1830 1837[réf. nécessaire] N. Cottin    
1837 1845 Antoine Pauwels    
1845 1848 N. Fournier    
1848 1848 N. Bouttevillain[e 74]    
1845 1848 N. Toutain[note 42]   Distillateur[e 75]
1848 1849 N. Lavalley[note 43]   Commandant de la Garde nationale[e 76]
1849 1853 Noël Fleury    
1854 1856 N. de Jarnac    
1857 1859 Antoine Joseph Hébert [73]    
Les données manquantes sont à compléter.

Évolution démographique

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Évolution de la population de La Chapelle
1793 1800 1806 1821 1831
-8001 5371 4922 440
1836 1841 1846 1851 1856
4 1778 66414 39818 70033 355
(Sources : Cassini[69])

La population de La Chapelle est restée stable durant le XVIIIe siècle : on dénombre 165 feux en 1709[74],[75], puis 748 habitants au milieu du siècle et 148 feux, soit environ 700 habitants, à la veille de la Révolution[e 77]. Elle a augmenté rapidement de 1800 jusqu'à l'annexion de la commune à Paris, passant de 800 à plus de 40 000, malgré la forte diminution de son territoire due à l'emprise des voies ferrées et des installations afférentes au début de la seconde moitié du siècle[c 7].

Culture et patrimoine

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Lieux et monuments notables

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Photographie en 2013 des façades de l'église Saint-Denys et de la basilique
Entrée de l'église Saint-Denys au no 16 de la rue de la Chapelle.

Le territoire de la commune comprend plusieurs lieux et monuments notables dont l'église Saint-Denys de la Chapelle, l'église Saint-Bernard de la Chapelle (inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis le [76]), le dépôt de La Chapelle, l'ancien cimetière Marcadet, le cimetière parisien de la Chapelle et la croix de l'Évangile.

L'habitat a beaucoup évolué depuis le rattachement du village à Paris. Beaucoup de maisons faubouriennes ont été remplacées par des constructions plus hautes. Dans le cadre de son avis sur la demande de démolition du 83bis, rue Philippe-de-Girard, les membres de la Commission du Vieux Paris ont manifesté « leur inquiétude devant le rachat systématique des parcelles basses des quartiers périphériques en vue d’opérations de densification » en signalant que de ce fait « c’est une part de la mémoire des anciens villages de Paris qui s’efface »[77]. Certains immeubles ont toutefois été conservés. Le no 5 rue Myrha est par exemple un bâtiment d'époque Louis-Philippe (1830-1848) que la Commission du Vieux Paris a signalé comme étant « parmi les plus anciens et les plus remarquables » du quartier de la Goutte d'Or[78].

La Chapelle et les arts

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Émile Zola situe l'action de son roman L'Assommoir dans le quartier de la Goutte d'Or, en décrivant La Chapelle comme un « faubourg de Paris », dont il voulait « peindre […] le milieu empesté ». Si, à cette époque, il s'agit en réalité d'une commune distincte, dont la vie était plus rurale que faubourienne[e 22], elle en conserve néanmoins des allures de village mais aux « coins sombres, noirs d’humidité et d’ordure »[79].

Habitants célèbres

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Comme plusieurs faubourgs parisiens ou bourgades voisines, le village de La Chapelle était un lieu de villégiature pour quelques notables parisiens, dont certains y possédaient une maison de campagne : la famille de Jean de Dormans au XIVe siècle, Robert Danès, échevin de Paris au XVIe siècle, ou les ascendants de Jean-Baptiste Pigalle du XVIe au XVIIIe siècle[c 4],[e 78],[note 44].

Voies de la commune de La Chapelle

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Copie d'une gravure en noir et blanc.
Le village de La Chapelle sur le Plan de Roussel (1730).

La liste dans le tableau ci-dessous recense les voies publiques de la commune de la Chapelle rattachées à la voirie parisienne par un décret du , à la suite d'une délibération du conseil municipal de Paris du de la même année[VP 2].

Certaines voies de la commune de la Chapelle rattachées en 1863 avaient toutefois été déclarées d'utilité publique peu avant l'annexion et n'ont donc été réalisées qu'après .

Liste des voies de l'ancienne commune de La Chapelle rattachées à la voirie parisienne en 1863[VP 2] et 1866
Nom en 1863 Nom actuel Commentaires
Rue d'Alger Rue Affre Renommée le [VP 3].
Chemin d'Aubervilliers Rue d'Aubervilliers, section entre la rue Riquet et le glacis de l'enceinte de Thiers Limite entre les communes de La Chapelle et La Villette.
Unie avec la rue des Vertus pour former la rue d'Aubervilliers.
Rue d'Aubervilliers Rue de l'Évangile, section entre la place de Torcy et la place Hébert Unie avec le chemin de la Croix-de-l'Évangile pour former la rue de l'Évangile le [VP 4].
Impasse Bizioux Rue du Canada Renommée en 1877[VP 1].
Prolongée jusqu'à la rue de la Guadeloupe en 1881.
Rue du Bon-Puits Rue de Torcy Rue du village se prolongeant par un chemin apparaissant sur le plan de Roussel (1730)[82].
La rue continuait à l'origine jusqu'à l'actuelle rue d'Aubervilliers, mais sa partie orientale a été supprimée avec la construction des voies de la compagnie des chemins de fer du Nord.
Renommée le [VP 5].
Rue Boucry Rue Boucry
Rue Cugnot
Non réalisée au moment de l'annexion car déclarée d'utilité publique en [VP 6].
La partie de la rue entre la place Hébert et la rue Cugnot a été incorporée à cette dernière en 1978.
Rue Buzelin Rue Buzelin Ouverture autorisée en 1858.
Rue Caplat Rue Caplat
Rue Cavé Rue Cavé
Rue de Chabrol Rue Philippe-de-Girard Voie romaine (route de l'étain)[83].
Ancien chemin apparaissant sur le plan de Roussel (1730)[82].
Unie à une rue du 10e arrondissement pour former la rue Philippe-de-Girard le [VP 7].
Boulevard de la Chapelle Boulevard de la Chapelle, section entre la Rue Marx-Dormoy et le boulevard Barbès Absorbe le boulevard des Vertus et d'autres voies du 10e arrondissement le [VP 8].
Rue de la Charbonnière Rue de la Charbonnière Du nom d'un lieu-dit.
Rue de Chartres Rue de Chartres
Rue des Cinq-Moulins Rue Stephenson, section entre la rue de Jessaint et la rue Doudeauville Renommée le [VP 5].
Prolongée jusqu'à la rue Ordener en 1863-1892.
Rue de Constantine Rue Myrha, section entre la rue Stephenson et la rue des Poissonniers Unie à la rue Myrha, ancienne voie de la commune de Montmartre, le [VP 4].
Rue des Couronnes Rue Polonceau Renommée le [VP 3].
Anciennement partie du chemin et rue des Cinq-Moulins, puis chemin des Couronnes.
Rue de la Croix-de-l'Évangile Rue de l'Évangile, section entre la place Hébert et la rue d'Aubervilliers Unie avec la rue d'Aubervilliers pour former la rue de l'Évangile le [VP 4].
Ruelle du Curé Impasse du Curé Devenue une impasse avec la construction des voies de la compagnie des chemins de fer du Nord.
Rue du Département Rue du Département, section entre la rue d'Aubervilliers et la rue Marx-Dormoy Unie à une rue de l'ancienne commune de La Villette.
Rue Doudeauville Rue Doudeauville, section entre la rue Marx-Dormoy et la rue des Poissonniers Unie en 1873 à la rue Charles-Henri, voie de l'ancienne commune de Montmartre.
Place de l'Église Rues Saint-Mathieu, Saint-Bruno et Saint-Luc Aménagée au moment de la construction de l'église Saint-Bernard de la Chapelle.
Rue Ernestine Rue Ernestine, section entre la rue Doudeauville et la rue Marcadet Prolongée jusqu'à la rue Ordener le [VP 9].
Rue de l'Est Rue Cugnot entre la rue Riquet et la rue Boucry (au nord de la rue Marc-Séguin) Renommée le [VP 3].
La partie entre la rue Riquet et la rue de Torcy a été supprimée en 1931 lors de l'élargissement du faisceau de voies de la compagnie des chemins de fer de l'Est.
Rue des Fillettes Rue des Fillettes Anciennement chemin des Fillettes, ou chemin de Saint-Denis sur le plan de Roussel (1730)[82].
Elle menait jusqu'à la commune d'Aubervilliers, où elle subsiste encore aujourd'hui : elle sépare cette commune de celle de Saint-Denis.
La voie est coupée en deux par l'enceinte de Thiers et la partie au nord des fortifications a été annexée en 1859 par les communes de Saint-Denis et Aubervilliers.
La partie au nord de l'actuelle rue Tristan-Tzara a disparu lors de l'aménagement des voies de marchandises de la compagnie des chemins de fer du Nord.
Rue Fleury Rue Fleury
Rue des Francs-Bourgeois Rue Marc-Séguin, section entre la rue de la Chapelle et la rue de l'Évangile Rue ancienne apparaissant sur le plan de Roussel (1730)[82].
Réunie à la rue Robert pour former la rue Marc-Séguin en 1894.
Rue des Gardes Rue des Gardes, section entre la rue Polonceau et la rue Myrha Unie à la rue Saint-Charles le [VP 4].
Rue de la Goutte-d'Or Rue de la Goutte-d'Or Ancien chemin menant au hameau de la Goutte-d'Or apparaissant sur le plan de Roussel (1730)[82].
Grande-Rue Rue de la Chapelle
rue Marx-Dormoy
Estrée, route de Paris à Saint-Denis, axe central du village.
Voie romaine[83].
Chemin apparaissant sur le plan de Roussel (1730)[82].
Renommée rue de la Chapelle le [VP 10] ; la partie sud a été renommée rue Marx-Dormoy en 1945.
Rue du Gué Impasse du Gué Ancien chemin apparaissant sur le plan de Roussel (1730)[82].
Devenue une impasse avec la construction des voies de la compagnie des chemins de fer du Nord.
Place Hébert Place Hébert Non réalisée au moment de l'annexion car déclarée d'utilité publique en [VP 6].
Du nom d'un ancien maire de La Chapelle.
Rue Jean-Robert Rue Jean-Robert
Place de Jessaint Place de la Chapelle Devant la barrière du même nom.
Renommée le [VP 8].
Rue de Jessaint Rue de Jessaint Ancien chemin menant au hameau de la Goutte-d'Or apparaissant sur le plan de Roussel (1730)[82].
Nommée en 1824.
Passage Lecante Rue Erckmann-Chatrian
Rue Richomme, section entre la rue des Gardes et la rue Erckmann-Chatrian
Renommée rue Richomme le [VP 3] ; la partie sud est renommée rue Erckmann-Chatrian en 1904
Rue Léon Rue Léon, section entre la rue Cavé et la rue d'Oran Prolongée jusqu'à la rue Marcadet en 1906 et la rue Ordener en 1925.
Rue Marcadet Rue Marcadet, section entre la place Paul-Éluard et la rue des Poissonniers Partie de l'ancien Chemin des Bœufs (route de La Chapelle à Clichy) apparaissant sur le plan de Roussel (1730)[82].
Son nom provient d'un nom d'un lieu-dit la Mercade (du latin marcadus) situé près de l'église Saint-Denys de la Chapelle et où se tenait la foire du Lendit[84],[g 4].
Place du Marché Place de Torcy Anciennement place du Bon-Puits ; place du Cimetière après 1704 ; place du Marché après le transfert du cimetière au début du XIXe siècle.
La place apparaît sur le plan de Roussel (1730)[82].
Renommée le [VP 5].
Rue du Marché Rue de l'Olive Rue L'Olive après 1875, puis rue de l'Olive depuis 2011.
Rue Martin Rue Caillié Anciennement impasse Martin.
Incorporée à la voirie parisienne en 1866[VP 11].
Renommée en 1879.
Rue Mazagran Rue de Laghouat Renommée le [VP 3].
Rue Militaire Boulevard Ney, section entre la rue de la Chapelle et la rue des Poissonniers Section de la rue Militaire.
Renommée le [VP 12].
Rue Neuve-du-Bon-Puits Rue Pajol, section entre la rue Riquet et la place Hébert Non réalisée au moment de l'annexion car déclarée d'utilité publique en [VP 6].
Unie avec la rue de Strasbourg et la rue Neuve-de-Strasbourg le pour former la rue Pajol[VP 7].
Rue Neuve-de-la Goutte-d'Or Rue des Islettes Renommée en 1877.
Rue Neuve-de-Strasbourg Rue Pajol, section entre la place de la Chapelle et la rue Philippe-de-Girard Unie avec la rue Neuve-du-Bon-Puits et la rue de Strasbourg le pour former la rue Pajol[VP 7].
Rue d'Oran Rue d'Oran
Rue des Poiriers Impasse de la Chapelle Ancien chemin prolongé sur la commune de Montmartre par le chemin de la Charbonnière (actuelle rue du Simplon) jusqu'au chemin de la Procession (rue du Mont-Cenis)[85].
Elle apparaît sur le plan de Roussel (1730)[82].
Devenue une impasse lors de l'élargissement du faisceau des voies de la compagnie des chemins de fer du Nord qu'elle franchissait à l'origine par un pont.
Renommée en 1873.
Chemin des Poissonniers Rue des Poissonniers, section entre la rue Marcadet et le boulevard Ney Chemin des Poissonniers, route historique entre Paris et les côtes du nord de la France.
Limite entre les communes de La Chapelle et Montmartre.
Rue des Poissonniers Rue des Poissonniers, section entre le boulevard de Rochechouart et la rue Marcadet Élément du chemin des Poissonniers.
Limite entre les communes de La Chapelle et Montmartre.
La partie sud, qui se connectait dans Paris avec la rue du Faubourg-Poissonnière, a été absorbée par le boulevard Barbès en 1863.
Rue du Pré-Maudit Rue du Pré La partie orientale a disparu lors de l'aménagement des voies de marchandises de la compagnie des chemins de fer du Nord.
Renommée en 1920.
Rue Robert Rue Marc-Séguin, section entre la rue Pajol et la rue de l'Évangile Le prolongement jusqu'à la rue Cugnot est déclarée d'utilité publique le [VP 13].
Réunie à la rue des Francs-Bourgeois pour former la rue Marc-Séguin en 1894.
Rue des Rosiers Rue des Roses Rue ancienne apparaissant sur le plan de Roussel (1730)[82].
Anciennement rue des Orfèvres sur le plan de Beausire (1724-1729).
Renommée le [VP 10].
Rue Saint-Charles Rue des Gardes, section entre la rue de la Goutte-d'Or et la rue Polonceau Unie à la rue des Gardes le [VP 4].
Rue de Strasbourg Rue Pajol, section entre la rue du Département et la rue Riquet Unie avec la rue Neuve-du-Bon-Puits et la rue Neuve-de-Strasbourg le pour former la rue Pajol[VP 7].
Rue de la Tournelle Rue Riquet, section entre la rue d'Aubervilliers et la rue Marx-Dormoy Rue et chemin anciens apparaissant sur le plan de Roussel (1730)[82].
Réunie le à deux autres voies de l'ancienne commune de La Villette pour former la rue Riquet[VP 7].
Rue de Valence Rue Saint-Bruno, section entre la rue Stephenson et la Rue Affre Renommée le [VP 14].
Boulevard des Vertus Boulevard de la Chapelle, section entre la rue d'Aubervilliers et la rue de la Chapelle Absorbé, avec d'autres voies du 10e arrondissement, par le boulevard de la Chapelle le [VP 8].
Rue des Vertus Rue d'Aubervilliers, section entre le boulevard de la Chapelle et la rue Riquet Limite entre les communes de La Chapelle et La Villette.
Unie avec le chemin d'Aubervilliers pour former la rue d'Aubervilliers.
Rue de la Vierge Rue de la Madone Rue ancienne apparaissant sur le plan de Roussel (1730)[82].
Ruelle Notre-Dame en 1704, puis rue de la Vierge en 1834.
Renommée le [VP 10].

Notes et références

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  1. Aussi nommée barrière de La Chapelle.
  2. On trouve la forme « La Chapelle-les-Paris » dans une adresse des habitants de la commune, le , à la Convention[e 2].
  3. Franciade est le nom révolutionnaire alors porté par la ville de Saint-Denis.
  4. Jacques-Antoine Dulaure considère que la prison dont parle Grégoire de Tours, la Carcer glaucini qu'évoque aussi l'auteur anonyme de Gesta Dagoberti, se trouverait sur l'île de la Cité, à l'emplacement du quai des Fleurs[7] tandis que Jaillot (Jean-Baptiste-Michel Renou de Chevigné dit Jaillot) la situe près de l'archet Saint-Merri, versus sanctus Medericum[8].
  5. Du XIe au XIIe siècle, on désigne cette église sous le nom de Saint-Denis-de-l'Estrée avant que ce vocable ne concerne l'église qui succéda au prieuré de Saint-Denis[d 10], puis celle construite par Viollet-le-Duc en 1867.
  6. Cette troupe d'esprits fantastiques commandée par un certain Hellequin[14] était plus vraisemblablement une bande de pillards voire l'ouragan qui dévasta en 944 les vignes de Montmartre et de La Chapelle[d 12],[h 10].
  7. Un fragment d'une de ces croix subsiste devant la basilique de Saint-Denis[a 3].
  8. « [Ils] ravagent les villages, tels que La Chapelle près de Saint-Lazare, le bourg de Saint-Laurent près de Paris, la grange du lendit et Saint-Cloud. »

    — Chronique de Guillaume de Nangis[d 17].

  9. Premier moulin à vent connu dans l'histoire de la région parisienne, il était certainement situé dans l'actuelle rue Philippe-de-Girard[26].
  10. Bien qu'elle se fût déroulée à La Chapelle-Saint-Denis[d 24].
  11. Un factum de 1661 rappelle les droits de l'abbaye sur la cure de La Chapelle : « La terre de la Chapelle dépend de tout temps de l'aumosnerie de Saint Denys. Les aumosniers en estoient les seigneurs spirituels et temporels. Pour le temporel, ils y ont la haute, moyenne et basse justice et Baillage, toute seigneurie et censive sur toute l'étendue d'icelle. Pour le spirituel, ils sont les Patrons, nomment le prestre pour desservir la cure ou vicairerie perpétuelle, et le présentent à l'archidiacre de Paris, et luy le présente à Monsieur l'archevesque qui confère »[e 11].
  12. Sur la seule Grande-Rue, on dénombrait en 1728 quinze marchands de vin[e 12].
  13. Célèbre courtisane propriétaire d'un maison de tolérance parisienne[33],[d 29].
  14. Respectivement : actuelle rue du Faubourg-Poissonnière, rue du Faubourg-Saint-Denis, rue Philippe-de-Girard et rue du Château-Landon.
  15. Henri Sauval évoque néanmoins la venue, en 1698, de Filles de Sainte-Agathe qui auraient vite été chassées du village par le curé de la paroisse[d 32],[36].
  16. De 1675 à 1867, on désigne par Grande-Rue la partie de la grande route allant de Paris à Calais qui traverse le village de La Chapelle[b 1].
  17. La rue des Rosiers, la rue des Francs-Bourgeois, la rue du Four, la rue de la Madone, la rue de la Croix-de-l'Évangile, la place du Marché, la rue du Bon-Puits, la rue de la Tournelle, la rue du Curé et la rue Marcadet[b 1].
  18. « Jean Gillon cède à Renaud de Maugès, prêtre, deux arpents de vigne au lieu-dit la Goutte d’Or. On y cultive essentiellement la vigne »[37].
  19. Les limites de ce territoire correspondent à nos actuels boulevard Barbès, à l'ouest, rue Ordener, au nord, rue Marx-Dormoy à l'est et boulevard de la Chapelle, au sud[c 5].
  20. La rue Polonceau suit sa crête[c 5].
  21. Cette hypothèse est contestée par Michel Fleury[38].
  22. À l'emplacement des no 36 à 40 de la rue Polonceau[b 3].
  23. À l'emplacement du 23, rue des Gardes[b 4].
  24. Appelé à la Restauration Moulin Fauvet, du nom du propriétaire d'une guinguette proche, descendant d'un meunier de Montmartre[b 5], il se situait à l'emplacement du no 14 du passage Léon, aujourd'hui disparu, ce qui correspond au centre de l'allée centrale du Square Léon[b 3].
  25. À l'emplacement des no 3 et 5 de la rue Saint-Luc[b 6].
  26. Ou « moulin Noir ». À l'emplacement des no 8 et 10 de la rue Pierre-L'Ermite[b 7].
  27. Il correspond aux actuelles rues de La Goutte-d'Or et de Jessaint.
  28. « Puis le Roi vint à Saint-Denis […]
    Outre, en procédant plus avant,
    Son ost tira à La Chapelle
    Et de là au moulin à vent
    Où y eut escarmouche belle »

    — Martial d'Auvergne, La Chronique de la Pucelle[47],[b 9]

  29. Ces faits peuvent s'être déroulés dans trois moulins différents, mais tous situés au lieu-dit les Potences[b 9].
  30. « Cette terre foulée souvent par les pieds des tyrans, cette terre autrefois théâtre de leurs plaisirs et sur laquelle, faisant la guerre aux oiseaux, ils détruisaient les denrées nécessaires à l'homme, cette terre ne se ressent plus de la contagion qu'ils y répandaient, fertile en tous ses points, partout elle est hérissée d'épis destinés aux républicains qui l'habitent. »

    — Adresse à la Convention du 28 prairial an II[e 24].

  31. Désignée aussi comme « Paris hors les murs ».
  32. Une version rapportée dans le journal L'Ami du peuple, de Marat, du procès-verbal du conseil municipal fait état de plusieurs morts[50].
  33. L'emplacement de ce cimetière correspond à l'actuel trottoir devant l'église Saint-Denys et la basilique Sainte-Jeanne-d'Arc qui lui est accolée.
  34. Sur proposition du ministre de la guerre Joseph Servan et à l'insu de Louis XVI, l'Assemblée nationale décréta le la formation d'un camp de 20 000 hommes afin de préserver Paris d'une invasion. L'effroi suscité par l'avancée des troupes ennemies à Verdun entraîna un afflux de parisiens sur le site dès le mois de septembre.
  35. La section des Sans-Culottes déclara le  : « il y a là 8 000 hommes qui ne font rien, gardés par 200 hommes qui n'empêchent aucun désordre »[53].
  36. On retrouve ce petit cimetière, mesurant à l'origine 6,34 ares[e 41], sur le plan cadastral napoléonien de 1814, à l'ouest de la rue Marcadet, dans un rectangle parsemé de petites croix[60].
  37. D'abord rue des Poissonniers, il fut transféré en 1897 dans la nouvelle église Saint-Paul, au style néo-roman et ogival.
  38. Logo monument historique Inscrit MH (1981)[62].
  39. Cette mairie, construite en 1836, fut détruite après la construction de l'actuelle mairie du 18e arrondissement. À son emplacement, a été aménagé le square Jehan-Rictus[b 10].
  40. « Il n'y a plus que les ouvriers qui connoiſſent les fêtes & dimanches. La Courtille, les Porcherons, la Nouvelle-France se rempliſſent ces jours-là de buveurs. Le peuple y va chercher des boiſſons à meilleur marché que dans la ville. Plusieurs déſordres en résultent ; mais le peuple s'égaie, ou plutôt s'étourdit ſur ſon ſort »

    — Louis-Sébastien Mercier, Tableau de Paris, vol. IV, (lire en ligne), p. 94.

  41. Le rez-de-chaussée du bâtiment sert d'étables pour la tenue du marché aux vaches, une partie du premier étage est affectée aux fourrages, une deuxième est occupée par le curé et son vicaire, une troisième contient une école municipale et la quatrième est consacrée à la mairie[e 72].
  42. « Maire-président de la Commission administrative », avril 1848.
  43. Commission municipale provisoire nommée le 11 juillet 1848 et dissoute le 3 février 1849.
  44. Le lien de parenté entre le sculpteur et l'importante famille Pigalle de La Chapelle n'a pas été formellement établi même si plusieurs détails le laissent supposer[e 79].

Décrets et arrêtés du préfet de la Seine

[modifier | modifier le code]
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Autres sources

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Articles connexes

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