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Biographie
Naissance	25 décembre 1724; Nottinghamshire
Décès	21 avril 1793 (à 68 ans); Yorkshire
Nom dans la langue maternelle	John Michel
Nationalité	britannique
Formation	Queens' College, Cambridge
Activités	Astronome, professeur d'université, philosophe, géologue, physicien
A travaillé pour	Université de Cambridge
Membre de	Royal Society

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John Michell (ou Mitchell^{[réf. nécessaire]} ; 25 décembre 1724 - 21 avril 1793) est un prêtre, physicien, astronome et géologue britannique. Certains de ses travaux n'ont été redécouverts par les astronomes que dans les années 1970. Il est considéré comme l'un des fondateurs de la sismologie moderne, car il fut le premier à suggérer que les mouvements du sol impliqués dans un séisme se propageaient à l'intérieur de la Terre sous forme d'ondes à partir d'une rupture dans la croûte terrestre. Cette idée lui était venue après le tremblement de terre de Lisbonne, qui eut lieu le 1^er novembre 1755 et qui joue un rôle important dans le conte philosophique Candide de Voltaire.

Il semble aussi que John Michell fut le premier à imaginer un objet céleste assez lourd pour empêcher tout échappement de lumière^[1] ; cette idée n'avait rien de mystérieux pour l'époque, puisque la notion de vitesse de libération était bien connue depuis Newton et que ce dernier envisageait la lumière sous forme de corpuscules se déplaçant à cette vitesse, estimée en 1675 à l'Observatoire de Paris d'après les travaux de l'astronome danois Ole Christensen Rømer. Un tel objet serait alors invisible, il est proche de ce que l'on appelle aujourd'hui un trou noir^[2]. Ainsi, Michell devança le mathématicien français Pierre-Simon de Laplace qui promut lui aussi la même idée dans son livre Exposition du Système du Monde en 1796, sans doute en s'inspirant de Michell bien qu'il ne l'ait pas cité^[1].

Biographie

Michell suit sa scolarité au Queens' College à Cambridge. Il obtient son M.A. en 1752, et son B.D. en 1761. Il est nommé professeur de géologie en 1762, et en 1767 recteur de Thornhill dans le Yorkshire, où il meurt. Il est élu membre de la Royal Society la même année que Henry Cavendish (1760).

En 1750, il publie un texte d'environ quatre-vingts pages sur les aimants A Treatise of Artificial Magnets, dans lequel il fournit une méthode simple pour augmenter l'intensité d'aimantation. En plus de la description de cette méthode qui porte le nom de « méthode de Michell », le texte en question contient aussi plusieurs observations précises sur le magnétisme, et notamment sur le phénomène d'induction magnétique.

Michell est l'inventeur de la balance de torsion devenue célèbre grâce aux applications qu'en firent Henry Cavendish pour déterminer la masse de la Terre et Charles-Augustin de Coulomb pour établir la loi fondamentale de l'électrostatique (« loi de Coulomb »). En construisant sa balance de torsion, Michell se propose de déterminer la constante de gravitation de Newton G et, comme la constante GM était connue par la troisième loi de Kepler ou par des mesures de la période d'oscillation d'un pendule, en tirer la masse M de la Terre et donc aussi sa densité moyenne. Michell mourut avant de pouvoir utiliser son dispositif en pratique. La balance de Michell passe tout d'abord à Wollaston (l'inventeur du goniomètre qui porte son nom) qui, trop occupé sans doute par ses recherches cristallographiques, n'en fait rien, mais la transmet à Cavendish. Ce dernier améliore très légèrement l'appareil et peut ainsi déterminer en 1798 la constante de gravitation, et donc la masse de la Terre, avec une précision raisonnable. Le nom de Sir Henry Cavendish est resté attaché à cette très célèbre expérience reproduite de nombreuses fois en profitant d'avancées techniques. Cependant on devrait plutôt parler de l'« expérience de Michell et Cavendish ».

Publications

Quelques-unes de ses autres contributions :

Conjectures concerning the Cause and Observations upon the Phaenomena of Earthquakes Philosophical Transactions
Observations On the Comet of January 1760 at Cambridge, Philosophical Transactions (1760)
A Recommendation of Hadley's Quadrant for Surveying, ibid. (1765)
Proposal of a Method for measuring Degrees of Longitude upon Parallels of the Equator, ibid. (1766)
An Inquiry into the Probable Parallax and Magnitude of the Fixed Stars, ibid. (1767)
On the Twinkling of the Fixed Stars, ibid. (1767)
On the Means of Discovering the Distance, Magnitude, &c., of the Fixed Stars, ibid. (1784).

Récompenses et honneurs

L'astéroïde (7063) Johnmichell porte son nom.

Notes et références

↑ ^{a et b} Jean Eisenstaedt, Einstein et la relativité générale, France Paris, CNRS Éditions, 2007, 345 p. (ISBN 978-2-271-06535-3), chap. 12 (« Le refus des trous noirs »). — Préface de Thibault Damour.
↑ (en) John Michell, « On the Means of Discovering the Distance, Magnitude, &c. of the Fixed Stars, in Consequence of the Diminution of the Velocity of Their Light, in Case Such a Diminution Should be Found to Take Place in any of Them, and Such Other Data Should be Procured from Observations, as Would be Farther Necessary for That Purpose », Philosophical Transactions of the Royal Society of London, vol. 74,‎ 1784, p. 35-57 (lire en ligne [PDF])
Lettre expédiée à Henry Cavendish.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

John Michell, sur Wikisource

Bibliographie

Entrée « Michell (Révérend John) », dans Richard Taillet, Pascal Febvre et Loïc Villain, Dictionnaire de physique, Bruxelles, De Boeck Université, 2009, XII-741 p. (ISBN 978-2-8041-0248-7, BNF 42122945), p. 351-352, lire en ligne
[APS News 2009] (en) « November 27, 1783 : John Michell anticipates black holes » [« 27 novembre 1783 : John Michell anticipe les trous noirs »], APS News, vol. 18, n^o 10,‎ novembre 2009, p. 2 (lire en ligne [PDF], consulté le 11 décembre 2017).
[Encyclopædia Britannica 2017] (en) « John Michell », sur Encyclopædia Britannica, mis à jour le 15 septembre 2017.
[McCormmach 2012] (en) Russell McCormmach, Weighing the World : the Reverend John Michell of Thornhill [« Peser le Monde : le révérend Jonh Michell de Thornhill »], Dordrecht, Heidelberg et Londres, Springer, coll. « Archimedes : New Studies in the History and Philosophy of Science and Technology » (n^o 28), 2012, 1^re éd., 1 vol., XVI-488, 25 cm (ISBN 978-94-007-2021-3, 94-007-2021-1 et 94-0072022-X, OCLC 819273236, SUDOC 163522030, présentation en ligne, lire en ligne).
[Montgomery, Orchiston et Whittingham 2009] (en) Colin Montgomery, Wayne Orchiston et Ian Whittingham, « Michell, Laplace and the origin of the black hole concept » [« Michell, Laplace et l'origine du concept de trou noir »], Journal of Astronomical History and Heritage, vol. 12, n^o 2,‎ juillet 2009, p. 90-96 (Bibcode 2009JAHH...12...90M, lire en ligne [PDF], consulté le 11 décembre 2017).

Liens externes

Notices d'autorité :
- VIAF
- ISNI
- BnF (données)
- IdRef
- LCCN
- GND
- CiNii
- Belgique
- Pays-Bas
- Israël
- WorldCat
Ressource relative à l'astronomie :
- Biographical Encyclopedia of Astronomers
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
John Michell et John Canton, Traités des aimans artificiels (traduction de deux ouvrages anglais par Antoine Rivoire), 1752 (Lire en ligne)

[eisenstaedt-1] {a et b} Jean Eisenstaedt, Einstein et la relativité générale, France Paris, CNRS Éditions, 2007, 345 p. (ISBN 978-2-271-06535-3), chap. 12 (« Le refus des trous noirs »). — Préface de Thibault Damour.

[2] (en) John Michell, « On the Means of Discovering the Distance, Magnitude, &c. of the Fixed Stars, in Consequence of the Diminution of the Velocity of Their Light, in Case Such a Diminution Should be Found to Take Place in any of Them, and Such Other Data Should be Procured from Observations, as Would be Farther Necessary for That Purpose », Philosophical Transactions of the Royal Society of London, vol. 74,‎ 1784, p. 35-57 (lire en ligne [PDF])
Lettre expédiée à Henry Cavendish.

[1]

[2]

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 En [[1750]], il publie un texte d'environ quatre-vingts pages sur les [[aimant]]s ''A Treatise of Artificial Magnets'', dans lequel il fournit une méthode simple pour augmenter l'intensité d'[[aimantation]]. En plus de la description de cette méthode qui porte le nom de « méthode de Michell », le texte en question contient aussi plusieurs observations précises sur le [[magnétisme]], et notamment sur le phénomène d'[[induction magnétique]].
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+Michell est l'inventeur de la [[balance de torsion]] devenue célèbre grâce aux applications qu'en firent [[Henry Cavendish]] pour déterminer la [[masse de la Terre]] et [[Charles-Augustin de Coulomb]] pour établir la loi fondamentale de l'électrostatique (« loi de Coulomb »). En construisant sa balance de torsion, Michell se propose de déterminer la [[constante de gravitation]] de Newton G et, comme la constante GM était connue par la troisième loi de Kepler ou par des mesures de la période d'oscillation d'un pendule, en tirer la [[masse de la Terre|masse M de la Terre]] et donc aussi sa densité ''moyenne''. Michell mourut avant de pouvoir utiliser son dispositif en pratique. La balance de Michell passe tout d'abord à Wollaston (l'inventeur du goniomètre qui porte son nom) qui, trop occupé sans doute par ses recherches cristallographiques, n'en fait rien, mais la transmet à Cavendish. Ce dernier améliore très légèrement l'appareil et peut ainsi déterminer en [[1798]] la constante de gravitation, et donc la [[masse terrestre (unité)|masse de la Terre]], avec une précision raisonnable. Le nom de Sir Henry Cavendish est resté attaché à cette très célèbre expérience reproduite de nombreuses fois en profitant d'avancées techniques. Cependant on devrait plutôt parler de l'« expérience de Michell et Cavendish ».
 == Publications ==
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 * ''On the Twinkling of the Fixed Stars'', ibid. ([[1767]])
 * ''On the Means of Discovering the Distance, Magnitude, &c., of the Fixed Stars'', ibid. ([[1784]]).
+== Récompenses et honneurs ==
+L'[[astéroïde]] {{PM1|7063|Johnmichell}} [[éponymie|porte son nom]].
 == Notes et références ==
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+=== Bibliographie ===
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 * {{Article |langue=en |titre=November 27, 1783 : John Michell anticipates black holes |traduction titre={{date-|27 novembre 1783}} : John Michell anticipe les trous noirs |périodique=[[Société américaine de physique|APS News]] |volume=18 |numéro=10 |mois=novembre |année=2009 |pages=2 |lire en ligne=https://www.aps.org/publications/apsnews/200911/upload/November-2009.pdf |format=pdf |consulté le=11 décembre 2017 |id=APS |libellé=APS News 2009}}.
 * {{Lien web |langue=en |titre=John Michell |url=https://www.britannica.com/biography/John-Michell |site=[[Encyclopædia Britannica]] |jour=mis à jour le 15 |mois=septembre |année=2017 |id=Britannica |libellé=Encyclopædia Britannica 2017}}.
+* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Russell |nom1=McCormmach |lien auteur1=Russell McCormmach |titre=Weighing the World |sous-titre=the Reverend John Michell of Thornhill |traduction titre=Peser le Monde : le révérend Jonh Michell de Thornhill |lieu=Dordrecht, Heidelberg et Londres |éditeur=[[Springer Science+Business Media|Springer]] |collection=Archimedes : New Studies in the History and Philosophy of Science and Technology |numéro dans collection=28 |année=2012 |numéro d'édition=1 |pages totales={{nobr|1 vol.}}, {{XVI}}-488 |format livre={{unité|25|cm}} |isbn=978-94-007-2021-3 |isbn2=94-007-2021-1 |isbn3=94-0072022-X |oclc=819273236 |sudoc=163522030 |présentation en ligne=https://www.springer.com/gp/book/9789400720213 |lire en ligne={{Google livres|id=9eMkgfKIdXIC}} |consulté le=11 décembre 2017 |libellé=McCormmach 2012 }}.
+* {{Article |langue=en |prénom1=Colin |nom1=Montgomery |prénom2=Wayne |nom2=Orchiston |lien auteur2=Wayne Orchiston|prénom3=Ian |nom3=Whittingham |titre=Michell, Laplace and the origin of the black hole concept |traduction titre=Michell, Laplace et l'origine du concept de trou noir |périodique=[[Journal of Astronomical History and Heritage]] |volume=12 |numéro=2 | mois =juillet |année=2009 |pages=90-96 |bibcode=2009JAHH...12...90M |lire en ligne=http://www.narit.or.th/en/files/2009JAHHvol12/2009JAHH...12...90M.pdf |format=pdf |consulté le=11 décembre 2017 |libellé=Montgomery, Orchiston et Whittingham 2009}}.
 === Liens externes ===
 * {{Autorité}}
+* {{Bases}}
+* {{Dictionnaires}}
 * John Michell et John Canton, ''Traités des aimans artificiels (traduction de deux ouvrages anglais par Antoine Rivoire), ''1752 ([http://cnum.cnam.fr/CGI/redire.cgi?12SAR12 Lire en ligne])
-{{Portail|géodésie et géophysique|physique|astronomie|}}
+{{Portail|géodésie et géophysique|physique|astronomie|Royaume-Uni|XVIIIe siècle}}
 {{DEFAULTSORT:Michell, John}}
-[[Catégorie:Physicien britannique]]
+[[Catégorie:Physicien britannique du XVIIIe siècle]]
 [[Catégorie:Naissance en décembre 1724]]
 [[Catégorie:Décès en avril 1793]]
 [[Catégorie:Membre de la Royal Society]]
 [[Catégorie:Étudiant de Queens' College (Cambridge)]]
+[[Catégorie:Décès à 68 ans]]
+[[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]