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« Jacques-René Hébert » : différence entre les versions

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'''Anne Victoire Dubois''' née Guingret [[1750]]-1... Libraire et imprimeur.
{{homon|Hébert}}
[[Image:Hebert.jpg|thumb|Jacques-René Hébert]]
'''Jacques-René Hébert''', né à [[Alençon]] en [[1757]] et guillotiné à [[Paris]] le [[24 mars]] [[1794]], fut [[journaliste]] et [[homme politique]] [[France|français]].


Anne Victoire Dubois mettra en vente dans sa librairie boulevard du Temple la brochure rédigée par [[Jacques René Hébert]] en [[1789]], ''[[La Lanterne magique]].'' Le [[17 mars]] [[1794]], lors du [[procès de Jacques René Hébert et des Hébertistes|procès de Jacques René Hébert et des Hébertistes]] elle fut témoin à charge et porta des accusations très graves contre Le Père Duchesne.
Jacques-René Hébert était le fils du joaillier Jacques Hébert mort en 1766 et de Marguerite Beunaiche de La Houdrie (1727-1787).


Il a lancé en 1790 ''[[Le père Duchesne (Révolution française)|le père Duchesne]]'', journal des [[Révolution française|révolutionnaires]] radicaux. Il participa, en 1792, à la chute de la monarchie dans le rôle d’accusateur public et, en 1793, à celle des [[Girondins]]. Avec ses partisans, les [[hébertistes]] ([[Pierre-Gaspard Chaumette|Chaumette]], [[François Chabot|Chabot]], [[Collot d'Herbois]] et d’autres), il a fortement influencé le ''[[club des Cordeliers]]'' et de la [[Commune de Paris (1792)|Commune insurrectionnelle]]. [[Maximilien de Robespierre]] dont il avait dénoncé la modération le fit arrêter et exécuter en 1794.


== Sources ==
==Créateur du « père Duchesne »==
Provincial ayant étudié le droit, Hébert monte à Paris. L’année 1789 n’apporta pas de changement notable dans sa situation. Le docteur Boisset, son compatriote, accepta de le loger à condition qu’il rédigeât à sa place une brochure : ''[[La Lanterne magique]]'' ou ''le Fléau des Aristocrates'' qui marqua le début de sa carrière de libelliste. Il publia ensuite quelques opuscules tandis que sa situation matérielle devenait de plus en plus précaire.


La publication des premiers numéros du ''[[Le père Duchesne (Révolution française)|père Duchesne]]'', à partir de septembre 1790, va ouvrir une nouvelle période dans sa vie. Plusieurs pamphlets avaient été publiés sous ce nom, mais celui d’Hébert, que les colporteurs de rue vendaient en criant : « ''Il est bougrement en colère aujourd’hui le père Duchesne !'' », se distinguait par la violence qui caractérisait son style. De 1790 à [[1791]], le ''père Duchesne'' était constitutionnel et encore favorable à [[Louis XVI]] et [[La Fayette]], blâmant [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] et [[Jean-Paul Marat|Marat]] et réservant ses foudres à l’[[Jean-Sifrein Maury|abbé Maury]], grand défenseur de l’autorité pontificale contre la [[constitution civile du clergé]]. Le ton s’est nettement durci avec l’avènement de la République. Le gouvernement fit imprimer en [[1792]] certains de ses numéros aux dépens de la République les faisant distribuer dans les armées afin de sortir les soldats d’une torpeur jugée dangereuse pour le Salut public.


* ''Hébert : le Père Duchesne agent royaliste'' de Marianne Grey
==Révolutionnaire radical ==
En 1791 Hébert rompit avec les modérés qui rêvaient d’un compromis avec les aristocrates. Le [[17 juillet]] [[1791]], il signa la [[fusillade du Champ-de-Mars|pétition du Champ de Mars]] et la fusillade des « patriotes » le jeta au premier rang des révolutionnaires. Il a désormais trouvé son ton débraillé, ce style si volontiers ordurier, tout en gardant une sorte d’élégance, qui le plaçait dans la lignée des grands pamphlétaires du {{XVIIIe siècle}}. ''Le père Duchesne'' se met à attaquer sans ménagement [[La Fayette]], Mirabeau, [[Bailly]] : après la [[fuite de Louis XVI et arrestation à Varennes|fuite du roi et son arrestation à Varennes]], il prend [[Louis XVI]] et même le [[pape]] à partie. Avant tout, ''Le père Duchesne'' est patriote : il devient bientôt le porte-parole des [[sans-culottes]] et des sections, dénonçant les manœuvres des suppôts des [[Grande-Bretagne|Britanniques]], des Allemands et des immigrés.


Membre du [[club des Cordeliers]], Hébert siège à la [[commune de Paris (1792)|Commune insurrectionnelle]] où il est envoyé dans la nuit du 9 au 10 août 1792 par la section Bonne-Nouvelle. Il approuve hautement les massacres de septembre, auxquels il n’a d’ailleurs pas participé. Le [[22 décembre]] 1792, il est nommé second substitut du Procureur de la Commune. Jusqu’en août 1793, on le voit soutenir avec fracas les [[Montagne (Révolution française)|Montagnards]] contre les [[Girondins]]. Ses amis et lui-même restent néanmoins soucieux de ne pas trahir les intérêts profonds de la bourgeoisie et désavouent les [[sans-culottes]] lorsqu’ils prônent des mesures extrémistes en matière économique. En avril-mai 1793, Hébert est de ceux qui désignent les Girondins à la vindicte populaire. Le coup d’arrêt tenté par la [[Convention nationale|Convention]], qui fait arrêter Hébert le 24 mai 1793 avec Morineau, Brichet et Varlel, échoue devant la réaction menaçante des sections. La popularité d’Hébert en est considérablement renforcée. Il est alors un des chefs de la Révolution en marche.


==Radicalisation==
== Voir aussi ==
L’attitude d’Hébert change après la mort de [[Jean-Paul Marat]] (13 juillet 1793) et la crise de l’été : elle tend à se radicaliser toujours davantage. Les journées des 4 et 5 septembre 1793, où les sans-culottes envahissent la [[Convention nationale|Convention]] et lui imposent l’application de la [[Terreur (Révolution)|Terreur]], sont un succès personnel pour Hébert. De septembre [[1793]] à janvier [[1794]], il soumet la Convention à un harcèlement continuel ([[loi des suspects]], [[loi du maximum général]]).


==Campagnes contre la Reine et contre l’Église==
La campagne qu’il mena contre [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] n’est à coup sûr pas étrangère à la condamnation à mort de la reine.


* [[Procès de Jacques René Hébert et des Hébertistes]]
Avec Chaumette et ses propres amis, il a été également un des principaux animateurs de la politique de déchristianisation. Violemment [[anticléricalisme|anticlérical]] et hostile au catholicisme, il se défend cependant contre l’accusation d’athéisme, appelant Jésus « le meilleur Jacobin qu’il y ait eu sous la calotte des cieux » et réécrivant les évangiles à sa façon dans ''[[Le père Duchesne (Révolution française)|Le père Duchesne]]'' : « quand le brave sans-culotte Jésus parut, il prêcha la bienfaisance, la fraternité, la liberté, l’égalité, le mépris des richesses. Tous les prêtres menteurs eurent bientôt les ongles rognés et ils tombèrent dans le mépris. Il est vrai que les scélérats s’en vengèrent de la bonne sorte. D’accord avec les juges et le Capet de l’époque, ils firent pendre le pauvre sans-culotte Jésus », Mais il fait marche arrière devant [[Maximilien de Robespierre]], quand celui-ci, le [[6 décembre|1er frimaire]] [[1793|an II]] dénonce l’athéisme et décrète la liberté des cultes. Dans les premiers mois de [[1794]], Hébert exploite le mécontentement populaire né de la vie chère.


* [[La Lanterne magique]]
==Arrestation, condamnation et exécution==
Imprudemment, il ne se contente pas d’attaquer les [[Indulgents]], mais il s’en prend aussi à Robespierre, trop modéré désormais à ses yeux. Le gouvernement révolutionnaire se décide enfin à frapper et fait arrêter dans la nuit du [[23 mars|13]] au [[14 mars|24 ventôse]] [[1794|An II]] Hébert, avec les principaux chefs des Cordeliers. Tous furent condamnés à mort et exécutés dix jours plus tard, le [[24 mars|4 germinal]] [[An II]].




{{Portail Révolution française}}
Il avait épousé le [[7 février]] [[1792]] [[Marie Marguerite Françoise Hébert]] née Goupil, ex-religieuse du couvent de la Conception (rue Saint-Honoré) sous le nom de « sœur de la Providence », guillotinée le [[13 avril]] [[1794]], de cette union naîtra une fille, Scipion-Virginie Hébert ([[7 février]] [[1793]]-[[13 juillet]] [[1830]]).


[[Catégorie:Personnalité de la Révolution française|Dubois,Anne Victoire]]
==Références ==
* ''Procès des conspirateurs Hébert, Ronsin, Vincent et complices : condamnés à la peine de mort part le Tribunal Révolutionnaire, le 4 germinal, l’an 2 de la République et exécutés le même jour : suivi du précis de la vie du père Duchesne'', Paris, De l’imprimerie du Tribunal révolutionnaire. À Paris, Chez Caillot, 1794
* Antoine Agostini, ''La pensée politique de Jacques-René Hébert (1790-1794)'', Aix-en-Provence : Presses universitaires d’Aix-Marseille, 1999
* Charles Brunet, ''[http://gallica.bnf.fr/document?O=N204743 Le père Duchesne d’Hébert, Notice historique et bibliographique sur ce journal, publié pendant les années 1790, 1791, 1793 et 1794 : précédée de la vie d’Hébert, son auteur et suivie de l’indication de ses autres ouvrages]'', Paris, Librairie de France, 1859
* Marc, Crapez, ''Le social-chauvinisme : des Hébertistes à la droite révolutionnaire 1864-1900'', Paris, Septentrion, 1999 ISBN 2284004695
* Paul d’Estrée, ''Le père Duchesne. Hébert et la commune de Paris (1792-1794)'', Paris, Ambert 1908
* Marina Grey, ''Hébert : le père Duchesne, agent royaliste'', Paris, Perrin, 1983 ISBN 2262003009
* Antoine Hadengue, ''Les gardes rouges de l’an II : l’armée révolutionnaire et le parti hébertiste'', Paris, Tallandier, 1989 ISBN 2235018327
* Louis Jacob, ''Hébert le père Duchesne, chef des sans-culottes'', Paris, Gallimard 1960 ISBN 2070233332
* Gustave Tridon, ''La Commune de Paris de 1793; les Hébertistes'', Bruxelles, J.H. Briard 1871
* Gustave Tridon, ''Les Hébertistes ; plainte contre une calomnie de l’histoire'', Paris, Chez l’auteur, 1864
* Pierre Turbat, ''Vie privée et politique de J.-R. Hébert, auteur du père Duchesne'', À Paris, Se trouve à l’Imprimerie de Franklin, rue de Cléry, No. 76, 1794
* Gérard Walter, ''Hébert et le père Duchesne'', Paris, J.B. Janin, 1946
* Gérard Walter ''Procès instruit et jugé au tribunal révolutionnaire : contré Hébert et consorts'', Paris, Edhis, 1969 ISBN 2715225911

== Liens internes ==
* ''[[La Lanterne magique]]''
* ''[[Le Chien et le Chat]]''
* ''[[Une vie privée de l'abbé Maury]]''
* [[Commune de Paris (1792)]]
* [[Hébertistes]]
* ''[[Le père Duchesne (Révolution française)|Le père Duchesne]]''
* [[Marie Marguerite Françoise Hébert]]

== Liens externes ==
* [http://www.bmlisieux.com/curiosa/maury.htm ''Petit carême de l'abbé Maury ou sermons prêchés dans l'assemblée des enragés''], N° 1 & 2.- Premier et second dimanche de Carême de l'année 1790.
* [http://www.bmlisieux.com/curiosa/duchesne.htm ''La Grande colère du Père duchesne''], n°290, (1793).


[[Catégorie:Membre de la Commune de Paris|Hebert]]
[[Catégorie:Personnage guillotiné de la Révolution française|Hebert]]
[[Catégorie:Personnalité normande|Hebert, Jacques]]
[[Catégorie:Polémiste|Hebert, Jacques]]
[[Catégorie:Naissance en 1757|Hebert, Jacques]]
[[Catégorie:Décès en 1794|Hebert, Jacques]]

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Version du 28 avril 2007 à 21:18

Anne Victoire Dubois née Guingret 1750-1... Libraire et imprimeur.

Anne Victoire Dubois mettra en vente dans sa librairie boulevard du Temple la brochure rédigée par Jacques René Hébert en 1789, La Lanterne magique. Le 17 mars 1794, lors du procès de Jacques René Hébert et des Hébertistes elle fut témoin à charge et porta des accusations très graves contre Le Père Duchesne.


Sources

  • Hébert : le Père Duchesne agent royaliste de Marianne Grey


Voir aussi