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== Vie et œuvre ==
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Influencé par les recherches d'[[Yves Klein]], le travail de Piero Manzoni a anticipé et directement influencé celui de la génération d'artistes italiens plus jeunes réunis par le critique [[Germano Celant]] lors de la première exposition d'[[Arte Povera]] qui s'est tenue à Gènes en [[1967]].
Influencé par les recherches d'[[Yves Klein]], le travail de Piero Manzoni a anticipé et directement influencé celui de la génération d'artistes italiens plus jeunes réunis par le critique [[Germano Celant]] lors de la première exposition d'[[Arte Povera]] qui s'est tenue à [[Gènes]] en [[1967]].


Manzoni est plus particulièrement connu pour une série d'œuvres mettant en question la nature de l'objet d'art, préfigurant en cela l'[[art conceptuel]]. Sa démarche évite les matériaux artistiques courants, utilisant tout ce qui se présente, de la fourrure de lapin aux excréments humains ("[[Merde d'Artiste]]", [[1961]]), en passant par toute sorte de matériaux, de manière à « découvrir les sources mythologiques et comprendre les valeurs authentiques et universelles ».
Manzoni est plus particulièrement connu pour une série d'œuvres mettant en question la nature de l'objet d'art, préfigurant en cela l'[[art conceptuel]]. Sa démarche évite les matériaux artistiques courants, utilisant tout ce qui se présente, de la fourrure de lapin aux excréments humains ("[[Merde d'Artiste]]", [[1961]]), en passant par toute sorte de matériaux, de manière à « découvrir les sources mythologiques et comprendre les valeurs authentiques et universelles ».


En 1958, il met au point les "Tables de vérification" et les "Achromes". Ces derniers sont des toiles et autres surfaces recouvertes de plâtre ou kaolin sur des panneaux de tissus, feutre, coton, peluche ou autres matériaux. La même année, il expose à la galerie Bergamo et bénéficie d'une exposition personnelle à la galerie Pater de Milan avec [[Enrico Baj]] et [[Lucio Fontana]].
En 1958, il met au point les "Tables de vérification" et les "Achromes". Ces derniers sont des toiles et autres surfaces recouvertes de plâtre ou kaolin sur des panneaux de tissus, feutre, coton, peluche ou autres matériaux. La même année, il expose à la galerie Bergamo et bénéficie d'une exposition personnelle à la galerie Pater de [[Milan]] avec [[Enrico Baj]] et [[Lucio Fontana]].


En 1959, il abandonne le {{lien|lang=it|trad=Arte nucleare|fr=Mouvement nucléaire|texte=Groupe Nucleaire}} (Gruppo Nucleare) et se rapproche d'{{Lien|lang=en|fr=Agostino Bonalumi}} et [[Enrico Castellani]]. Avec ces derniers il fonde la revue [[Azimuth (revue)|Azimuth]], où paraissent des textes de [[Vincenzo Agnetti]], [[Nanni Balestrini]] et [[Edoardo Sanguineti]] avec des illustrations d'[[Yves Klein]], [[Arnaldo Pomodoro]], [[Robert Rauschenberg]], [[Jasper Johns]], [[Piero Dorazio]], [[Gastone Novelli]] et [[Franco Angeli]]. De même, en 1959, il entre en contact avec le [[Groupe NUL]] d'[[Amsterdam]] et le [[Groupe ZERO (art)|Groupe ZERO]] de [[Düsseldorf]] et, tout en continuant ses recherches sur les "Achromes", il commence à créer des objets conceptuels comme les "Lignes"[http://www.pieromanzoni.org/Gallery/pop125.htm :] (''Linee'') sur des bandes de papier, de jusqu'à 7200 m de long, ensuite roulées dans un tube.
En 1959, il abandonne le {{lien|lang=it|trad=Arte nucleare|fr=Mouvement nucléaire|texte=Groupe Nucleaire}} (Gruppo Nucleare) et se rapproche d'{{Lien|lang=en|fr=Agostino Bonalumi}} et [[Enrico Castellani]]. Avec ces derniers il fonde la revue [[Azimuth (revue)|Azimuth]], où paraissent des textes de [[Vincenzo Agnetti]], [[Nanni Balestrini]] et [[Edoardo Sanguineti]] avec des illustrations d'[[Yves Klein]], [[Arnaldo Pomodoro]], [[Robert Rauschenberg]], [[Jasper Johns]], [[Piero Dorazio]], [[Gastone Novelli]] et [[Franco Angeli]]. De même, en 1959, il entre en contact avec le [[Groupe NUL]] d'[[Amsterdam]] et le [[Groupe ZERO (art)|Groupe ZERO]] de [[Düsseldorf]] et, tout en continuant ses recherches sur les "Achromes", il commence à créer des objets conceptuels comme les "Lignes"[http://www.pieromanzoni.org/Gallery/pop125.htm :] (''Linee'') sur des bandes de papier, de jusqu'à 7200 m de long, ensuite roulées dans un tube.


En mai 1960, il produit 45 "Corps d'air"[http://www.pieromanzoni.org/Gallery/popk181.htm :] ("Corpi d'aria"), simples ballons remplis d'air, et d'autres de son propre souffle qu'il nommera "Souffles d'artiste"[http://www.pieromanzoni.org/Gallery/popk225.htm :] ("Fiato d'artista"), puis le 21 juillet 1960, lors de sa plus fameuse [[Performance (art)|performance]] réalisée au siège de sa revue et intitulée "Consommation d'art dynamique par le public dévoreur d'art"[http://pieromanzoni.org/Gallery/pop_270.htm :], il appose ses empreintes digitales sur 70 œufs durs[http://www.pieromanzoni.org/Gallery/pop_157.htm :] ("Uova con impronta") qu'il mange et distribue au public. Toujours en 1960, il réalise une "Sculpture dans l'espace" ("Scultura nello spazio") constituée d'une sphère pneumatique de 80 cm de diamètre maintenue en suspension par un jet d'eau et en 1961 une sculpture intitulée "Le socle du monde".
En mai 1960, il produit 45 "Corps d'air"[http://www.pieromanzoni.org/Gallery/popk181.htm :] (''Corpi d'aria''), simples ballons remplis d'air, et d'autres de son propre souffle qu'il nommera "Souffles d'artiste"[http://www.pieromanzoni.org/Gallery/popk225.htm :] (''Fiato d'artista''), puis le 21 juillet 1960, lors de sa plus fameuse [[Performance (art)|performance]] réalisée au siège de sa revue et intitulée "Consommation d'art dynamique par le public dévoreur d'art"[http://pieromanzoni.org/Gallery/pop_270.htm :], il appose ses empreintes digitales sur 70 œufs durs ou "Œufs avec empreinte"[http://www.pieromanzoni.org/Gallery/pop_157.htm :] (''Uova con impronta'') qu'il mange et distribue au public. Toujours en 1960, il réalise une "Sculpture dans l'espace" (''Scultura nello spazio'') constituée d'une sphère pneumatique de 80 cm de diamètre maintenue en suspension par un jet d'eau.


En 1961, il signe des corps vivants à la Galerie La Tartaruga de Roma, comme s'il s'agissait d'œuvres d'art, appelés ensuite "Sculptures vivantes", en émettant des "Certificats d’authenticité", qu'il délivre notamment à [[Umberto Eco]], [[Marcel Broodthaers]] et {{Lien|lang=en|fr=Mario Schifano}}. Avec des piédestaux nommés "Socles magiques" [http://pieromanzoni.org/Gallery/pop_190.htm :] ("Basi magiche") il transforme en œuvre d'art tous ceux qui montent dessus. En 1961, il construit également au {{Lien|lang=en|fr=Herning Kunstmuseum}} au [[Danemark]] le "Socle du monde, hommage à [[Galilée]]"[http://www.pieromanzoni.org/Gallery/pop280.htm :] ("Base del mondo") un cube d'acier corten retourné à l'envers sur le sol. Le 24 avril 1961, il met en vente 90 boîtes de conserves contenant ses propres excréments qu'il nomme "[[Merde d'Artiste]]"[http://www.pieromanzoni.org/Gallery/pop203.htm :] ("[[Merda d'Artista]])".
En 1961, il signe des corps vivants à la Galerie La Tartaruga de Roma, comme s'il s'agissait d'œuvres d'art, appelés ensuite "Sculptures vivantes", en émettant des "Certificats d’authenticité", qu'il délivre notamment à [[Umberto Eco]], [[Marcel Broodthaers]] et {{Lien|lang=en|fr=Mario Schifano}}. Avec des piédestaux nommés "Socles magiques" [http://pieromanzoni.org/Gallery/pop_190.htm :] (''Basi magiche'') il transforme en œuvre d'art tous ceux qui montent dessus. En 1961, il construit également au {{Lien|lang=en|fr=Herning Kunstmuseum}} au [[Danemark]] le "Socle du monde, hommage à [[Galilée]]"[http://www.pieromanzoni.org/Gallery/pop280.htm :] (''Base del mondo'') un cube d'[[acier corten]] retourné à l'envers sur le sol. Le 24 avril 1961, il met en vente 90 boîtes de conserves contenant ses propres excréments qu'il nomme "[[Merde d'Artiste]]"[http://www.pieromanzoni.org/Gallery/pop203.htm :] (''[[Merda d'Artista]]'').


Son œuvre est vue par certains comme une critique de la production de masse et de la société de consommation qui changèrent la société italienne (le « miracle économique ») après la [[Seconde Guerre mondiale]].
Son œuvre est vue par certains comme une critique de la production de masse et de la société de consommation qui changèrent la société italienne (le « miracle économique ») après la [[Seconde Guerre mondiale]].

Version du 16 août 2016 à 17:25

Piero Manzoni
Naissance
Décès
(à 29 ans)
Milan
Nom de naissance
Piero Manzoni
Nationalité
Activité
Formation
Représenté par
Sperone Westwater (d), Hauser & WirthVoir et modifier les données sur Wikidata
Lieux de travail
Mouvement
Influencé par
Parentèle
Pippa Bacca (oncle maternel)Voir et modifier les données sur Wikidata
Seite web
Œuvres principales

Piero Manzoni, né le à Soncino (province de Crémone), et mort à Milan le à 29 ans, d'une cirrhose du foie[1] ou d'un infarctus du myocarde[réf. nécessaire], est un artiste italien, pionnier de l'Arte Povera et de l'art conceptuel.

Vie et œuvre

Influencé par les recherches d'Yves Klein, le travail de Piero Manzoni a anticipé et directement influencé celui de la génération d'artistes italiens plus jeunes réunis par le critique Germano Celant lors de la première exposition d'Arte Povera qui s'est tenue à Gènes en 1967.

Manzoni est plus particulièrement connu pour une série d'œuvres mettant en question la nature de l'objet d'art, préfigurant en cela l'art conceptuel. Sa démarche évite les matériaux artistiques courants, utilisant tout ce qui se présente, de la fourrure de lapin aux excréments humains ("Merde d'Artiste", 1961), en passant par toute sorte de matériaux, de manière à « découvrir les sources mythologiques et comprendre les valeurs authentiques et universelles ».

En 1958, il met au point les "Tables de vérification" et les "Achromes". Ces derniers sont des toiles et autres surfaces recouvertes de plâtre ou kaolin sur des panneaux de tissus, feutre, coton, peluche ou autres matériaux. La même année, il expose à la galerie Bergamo et bénéficie d'une exposition personnelle à la galerie Pater de Milan avec Enrico Baj et Lucio Fontana.

En 1959, il abandonne le Groupe Nucleaire (it) (Gruppo Nucleare) et se rapproche d'Agostino Bonalumi et Enrico Castellani. Avec ces derniers il fonde la revue Azimuth, où paraissent des textes de Vincenzo Agnetti, Nanni Balestrini et Edoardo Sanguineti avec des illustrations d'Yves Klein, Arnaldo Pomodoro, Robert Rauschenberg, Jasper Johns, Piero Dorazio, Gastone Novelli et Franco Angeli. De même, en 1959, il entre en contact avec le Groupe NUL d'Amsterdam et le Groupe ZERO de Düsseldorf et, tout en continuant ses recherches sur les "Achromes", il commence à créer des objets conceptuels comme les "Lignes": (Linee) sur des bandes de papier, de jusqu'à 7200 m de long, ensuite roulées dans un tube.

En mai 1960, il produit 45 "Corps d'air": (Corpi d'aria), simples ballons remplis d'air, et d'autres de son propre souffle qu'il nommera "Souffles d'artiste": (Fiato d'artista), puis le 21 juillet 1960, lors de sa plus fameuse performance réalisée au siège de sa revue et intitulée "Consommation d'art dynamique par le public dévoreur d'art":, il appose ses empreintes digitales sur 70 œufs durs ou "Œufs avec empreinte": (Uova con impronta) qu'il mange et distribue au public. Toujours en 1960, il réalise une "Sculpture dans l'espace" (Scultura nello spazio) constituée d'une sphère pneumatique de 80 cm de diamètre maintenue en suspension par un jet d'eau.

En 1961, il signe des corps vivants à la Galerie La Tartaruga de Roma, comme s'il s'agissait d'œuvres d'art, appelés ensuite "Sculptures vivantes", en émettant des "Certificats d’authenticité", qu'il délivre notamment à Umberto Eco, Marcel Broodthaers et Mario Schifano. Avec des piédestaux nommés "Socles magiques" : (Basi magiche) il transforme en œuvre d'art tous ceux qui montent dessus. En 1961, il construit également au Herning Kunstmuseum au Danemark le "Socle du monde, hommage à Galilée": (Base del mondo) un cube d'acier corten retourné à l'envers sur le sol. Le 24 avril 1961, il met en vente 90 boîtes de conserves contenant ses propres excréments qu'il nomme "Merde d'Artiste": (Merda d'Artista).

Son œuvre est vue par certains comme une critique de la production de masse et de la société de consommation qui changèrent la société italienne (le « miracle économique ») après la Seconde Guerre mondiale.

Il meurt d'une crise cardiaque, comme Yves Klein 8 mois avant lui, le 6 février 1963, à seulement 29 ans.

Bibliographie

  • 1974 : Manzoni, P., Piero Manzoni: Paintings, Reliefs, & Object
  • 1997 : Schumacher, R., Italy in the Sixties - A Sketch, p.  7-21
  • 2002 : Piero Manzoni, Contre rien, éditions allia (textes réunis et traduits de l'italien par Martina Cardelli et Danielle Orhan)
  • (en) R. Schumacher, Italy in the Sixties - A Sketch, Arte Povera from the Goetz Collection, , 7–21 p.
  • (en) P. Manzoni, Piero Manzoni: Paintings, Reliefs, & Objects, Londres, Tate Gallery,
  • (en) Francesca Pola, Manzoni. Azimut, Gagosian Gallery, londres 2011
  • (en) Francesca Pola, Una visione internazionale. Piero Manzoni e Albisola, Electa, milan 2013
  • Piero Manzoni a Herning, Bianca FMR, Milan, n° 6, février - mars 2009, p.  78-91.
  • Piero Manzoni, Artista, film, réalisé par A. Bettinetti, video full HD, 2013, 52 min. (produuit par Good Day Films et Sky Arte HD en collaboration avec la fondation Piero Manzoni). Voir trailer

Notes et références

  1. Roselee Goldberg, La Performance, du futurisme à nos jours, Thomas & Hudson / l'univers de l'art (ISBN 978-2-87811-380-8), Chap 6 L'art vivant de 1933 aux années 1970 / Yves Klein et Piero Manzoni

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes