« Prison de Newgate » : différence entre les versions
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Version du 27 mai 2017 à 23:10
La prison de Newgate fut une prison de Londres, elle fut d'abord installée en 1188, dans les murs de la Newgate, le « porte Neuve », l'une des sept portes historiques de la Cité de Londres, située à l'angle de Newgate Street et de Old Bailey. Puis elle fut agrandie et reconstruite de nombreuses fois, vers l'emplacement de l'actuelle Haute Cour criminelle de Old Bailey, à deux pas la cathédrale Saint-Paul.
De 1783 à 1902, elle fut théâtre de 1 169 exécutions (soit un peu moins de 10 par an)[1].
La prison ferma définitivement 1902 et fut démolie deux ans plus tard, pour permettre la construction du tribunal qui fut inauguré en 1907[1].
Conditions de détention
Les conditions sanitaires y sont déplorables.
À partir de 1734, John Theophilus Desaguliers[2], et le physiologiste, chimiste et inventeur britannique Stephen Hales, introduisent les ventilateurs mécaniques pour aérer la Prison de Newgate, les hôpitaux et surtout les Chambres des communes : en 1750 un comité est institué à Londres, créé par la Royal Society pour examiner le mauvais état de ventilation de ces prisons qui produit alors « la maladie bien connue sous le nom de fièvre des prisons ». Sir John Pringle auteur de Observations on the Nature and Cure of Hospital and Jayl Fevers et le docteur Hales recommandent l'usage d'un ventilateur inventé par ce dernier et bientôt les décès à Newgate diminuent, passant de sept à huit par semaine à environ deux par mois. On a une idée de ce qu'est alors la prison de Newgate par le fait que des onze ouvriers employés pour installer le ventilateur, sept sont victimes de la fièvre et un en meurt[3].
Devant la quasi disparition des décès par la « fièvre des prisons », l'usage des ventilateurs inventés par Stephen Hales, se généralise dans ces établissements, ainsi que dans les hospices et les navires. Leur emploi se répand également en France, où Hales obtiendra du roi Louis XV, à l'occasion d'une guerre avec la France, l'autorisation de faire installer de tels dispositifs dans les dépôts où sont retenus des prisonniers anglais.
Prisonniers renommés
- John Biddle, théologien unitarien ;
- William Cobbett, journaliste et homme politique ;
- Daniel Defoe, auteur de Robinson Crusoé et Heurs et Malheurs de la fameuse Moll Flanders (dans ce dernier ouvrage, Moll Flanders sera elle-même emprisonnée à Newgate) ;
- Lord George Gordon, politicien excentrique et contestataire qui tenta d’incendier Newgate ;
- Nicolas Horner, bienheureux catholique ;
- Ben Jonson, dramaturge et poète, emprisonné pour avoir tué en duel l’acteur Gabriel Spenser ;
- William Kidd, pirate ;
- John Law de Lauriston, aventurier, banquier et économiste ;
- Titus Oates, célèbre parjure ;
- William Penn, fondateur de la Pennsylvanie ;
- Jack Sheppard, célèbre voleur, pendu à Tyburn ;
- Saint Robert Southwell, prêtre catholique ;
- le bienheureux Thomas Whitbread, prêtre jésuite ;
- Thomas Neill Cream , dit « L'empoisonneur de Lambeth », assassin de quatre prostituées à la strychnine, y fut pendu en 1892.
- James Pratt et John Smith : deux dernières personnes à être exécutés pour sodomie en Angleterre.
Littérature
- Thackeray a appelé « l'École du roman de Newgate » (Newgate School of Fiction)[4], les romans qui présentent des composantes criminelles et policières, comme ceux de Wilkie Collins et Ainsworth, reprochant à leurs auteurs de faire l'apologie du crime, en idéalisant la délinquance et poétisant les criminels.
- Newgate apparaît dans un certain nombre de romans de Charles Dickens, y compris Oliver Twist, le Conte de deux cités, Barnabé Rudge et Les Grandes Espérances, et constitue le sujet d’un essai entier dans son œuvre Esquisses de Boz.
- Newgate est également dépeint dans :
- Daniel Defoe dans son roman Heurs et Malheurs de la fameuse Moll Flanders
- William Godwin dans son roman Caleb Williams
- Walter Scott dans son roman Peveril du Pic
- Michael Crichton dans son roman la Grande Attaque du train d'or
- Neal Stephenson dans son Cycle baroque
- Joseph O'Connor dans son roman l’Étoile des mers, où une section concerne l’emprisonnement d’un personnage et son évasion de Newgate.
- Bernard Cornwell dans son roman Gallows Thief
Références
- (en) Newgate Prison: A History of Infamy
- V. C. Joly. Traité pratique du chauffage, de l'aération et de la distribution des eaux dans les habitations particulières : à l'usage des architectes, des entrepreneurs et des propriétaires. 1869. Consulter en ligne
- Edouard Mailly. Essai sur les institutions scientifiques de la Grande-Bretagne et de l'Irlande. F. Hayez, 1867
- (en) Keith Hollingsworth, The Newgate Novel, 1830-1847, Bulwer, Ainsworth, Dickens & Thackeray, Detroit, Wayne State University Press,