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« Joseph Tastu » : différence entre les versions

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== Biographie ==
== Biographie ==
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Fils de Pierre Tastu, imprimeur du roi et du clergé, Joseph Tastu est placé au collège communal de Perpignan, où il fait ses études en compagnie de [[François Arago]] et de ses frères. Il ne tarde pas à le quitter pour devenir, quoique très jeune encore, l’associé de son père. En 1814, désireux de compléter la première éducation qu’il avait reçue à Perpignan et d’étudier par lui-même les progrès de la typographie, il part pour Paris, où il s’attire bientôt l’estime de beaucoup d'hommes éminents de cette époque, comme [[Charles-Guillaume Étienne|Étienne]], [[Étienne de Jouy|Jouy]], [[Eugène de Ségur|Ségur]] ou [[François-René de Chateaubriand|Chateaubriand]]. C’est à cette époque qu’il dirige l’impression d’un mémoire du [[Lazare Carnot|général Carnot]] au roi [[Louis XVIII]] contre le ministère du [[Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu|duc de Richelieu]] mais, la vente de cet ouvrage ayant été interdite, Tastu le place chez les libraires et chez ses amis. Ce fut d’abord par l’intermédiaire du député des Pyrénées-Orientales [[François Césaire Jalabert|Jalabert]], qu’il rendit compte au général de la vente de son livre. Plus tard, il devint lui-même l’éditeur et l’ami du grand Carnot<ref name="NvtJT">{{Article|langue=fr|auteur={{lien|lang=ca|trad=Amadeu Pagès|fr=Amédée Pagès}}|titre=Notice sur la vie et les travaux de Joseph Tastu|périodique=Revue des langues romanes|série=4|volume=2|numéro=32|lieu=Paris|éditeur=Maisonneuve et Ch. Leclerc|date=1888|pages=57|issn=|lire en ligne={{Google Livres|o3fCYj2e2VUC}}|consulté le=3 décembre 2017|id=}}.</ref>.

Tastu collabore tour à tour aux journaux de l’opposition ou des « indépendants », au ''[[Le Constitutionnel|Constitutionnel]]'' et au ''[[Le Nain jaune (journal)|Nain jaune]]''. Il fonde un nouveau journal, ''la Renommée'', qui, saisi la nuit par la police royale, ne parut que vingt-cinq fois. Plus tard, il est mis par le parti des indépendants à la tête du ''[[Le Diable boiteux (journal)|Diable boiteux]]'', qui avait remplacé ''[[Le Nain jaune (journal)|le Nain jaune]]'', mais cette publication ne tarde pas elle aussi à succomber à la censure, dont le Dr Cayrol, médecin intime du [[Élie Decazes|ministre Decazes]], avait éveillé les soupçons. Enfin il gére ''le Mercure galant'', recueil politique et littéraire précurseur de ''[[La Minerve (journal français)|la Minerve]]''<ref name="NvtJT"/>.

En 1816, Joseph Tastu épouse [[Amable Tastu|Amable Voïart]], qui venait d’avoir vingt et un ans et s’essayait déjà, à cette époque, à la composition littéraire. Aussitôt après son mariage, Tastu revient à Perpignan reprendre la direction de l’imprimerie de son père. Mais, en 1819, l’imprimerie [[Libéralisme politique|libérale]] des frères Beaudouin, [[rue de Vaugirard]], est mise en vente. Tastu, pensant également aux possibilités d’avenir littéraire de sa femme, voit là une occasion de revenir à Paris, qu’il avait quitté à regret. Il achète donc l’imprimerie Beaudouin. Le monde lettré se dirige vers le nouvel établissement, réformé et agrandi par Tastu. Ses publications sont soignées. On peut en juger par le premier recueil de poésies de son épouse, dont le talent littéraire serait resté ignoré au fond de la province. Le rédacteur du ''Nain jaune'' et de ''la Renommée'' songe aussi à servir le parti libéral, dont il avait été un des plus fermes soutiens de 1814 à 1816 et entreprend d'éditer des publications politiques, qui, si elles ne sont pas toujours pour lui de bonnes affaires financières, contribuent à l'agitation politique de l'époque<ref name="NvtJT"/>.

Il lutte contre les lois d’exception des Bourbons, et c’est de ses presses que sortent tous les écrits les plus avancés de l’opposition, depuis les discours du [[Maximilien Sébastien Foy|général Foy]], de [[Benjamin Constant]], [[Horace Sébastiani|Sébastiani]], etc., jusqu’au fameux mémoire du [[François Dominique de Reynaud de Montlosier|comte de Montlosier]]. C’est encore lui qui publie les satires ''la Villéliade'' et ''la Corbiéréide'' de [[Auguste Marseille Barthélemy|Barthélemy]] et de [[Joseph Méry|Méry]]<ref name="NvtJT"/>.

En 1825, à la mort du général Foy qui, après s’être illustrée dans les [[Guerre d'indépendance espagnole|campagnes de 1812]], avait voulu en être l’historien, Tastu et les libraires Beaudouin achetèrent à sa famille l’''Histoire des guerres de la Péninsule''<ref name="">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=|lien auteur=|titre=Histoire des guerres de la péninsule sous Napoléon|sous-titre=précédée d’un tableau politique et militaire des puissances belligérantes|lieu=Paris|éditeur=Houdaille|année=1834|tome=|lire en ligne={{Google Livres|HAMyVVANmikC}}|oclc=6972566|pages totales=|passage=|format=4 vol.}}</ref>. Ces mémoires étant inachevés, le projet de publication dut néanmoins en être abandonné<ref name="NvtJT"/>. Tastu ne réclama pas les {{unité|50000|fr.}} que lui avait coutés le manuscrit et ajouta cette somme à la dotation qu’on fit à cette époque aux enfants du général<ref name="NvtJT"/>.
En 1825, à la mort du général Foy qui, après s’être illustrée dans les [[Guerre d'indépendance espagnole|campagnes de 1812]], avait voulu en être l’historien, Tastu et les libraires Beaudouin achetèrent à sa famille l’''Histoire des guerres de la Péninsule''<ref name="">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=|lien auteur=|titre=Histoire des guerres de la péninsule sous Napoléon|sous-titre=précédée d’un tableau politique et militaire des puissances belligérantes|lieu=Paris|éditeur=Houdaille|année=1834|tome=|lire en ligne={{Google Livres|HAMyVVANmikC}}|oclc=6972566|pages totales=|passage=|format=4 vol.}}</ref>. Ces mémoires étant inachevés, le projet de publication dut néanmoins en être abandonné<ref name="NvtJT"/>. Tastu ne réclama pas les {{unité|50000|fr.}} que lui avait coutés le manuscrit et ajouta cette somme à la dotation qu’on fit à cette époque aux enfants du général<ref name="NvtJT"/>.



Version du 4 décembre 2017 à 14:42

Joseph Tastu
Biographie
Naissance
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
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Josep, dit Joseph Tastu, né le à Perpignan et mort le à Paris, est un imprimeur et érudit catalaniste français.

Biographie

En 1825, à la mort du général Foy qui, après s’être illustrée dans les campagnes de 1812, avait voulu en être l’historien, Tastu et les libraires Beaudouin achetèrent à sa famille l’Histoire des guerres de la Péninsule[2]. Ces mémoires étant inachevés, le projet de publication dut néanmoins en être abandonné[3]. Tastu ne réclama pas les 50 000 fr. que lui avait coutés le manuscrit et ajouta cette somme à la dotation qu’on fit à cette époque aux enfants du général[3].

Les entreprises désintéressées de Tastu finirent par ébrécher considérablement sa fortune[3]. La crise commerciale qui suivit la révolution de Juillet acheva de le ruiner[3]. Il liquida ses affaires et se retira après avoir tout payé[3]. Il ne lui restait qu’une riche collection de livres espagnols, portugais, italiens et vieux français, que ce passionné de littérature romane s’était plu à amasser[3]. À partir de cette époque, seul le dévouement de sa femme, qui dut composer des ouvrages de vulgarisation pour subvenir aux besoins de sa famille, lui permit de subsister[3]. Dès lors, il s’adonna entièrement aux travaux de philologie et de bibliographie romanes[3]. Ce Roussillonnais de naissance n’avait pas oublié la langue de ses ancêtres et aimait à fouiller l’histoire de leur littérature jusqu’alors inconnue[3].

Dès 1833, Tastu avait écrit au philologue romaniste Raynouard, pour lui exposer ses projets[3]. De 1833 à 1837, il collabora activement aux travaux de l’ancien secrétaire perpétuel de l’Académie française[4]. Toutefois, de l’autre côté des Pyrénées, ses études et sa collaboration au Dictionnaire des écrivains catalans (ca) de Torres Amat (ca) lui valurent, sans qu’il l’eût recherché, l’honneur d’être nommé, à l’unanimité, correspondant de l’Académie royale d’Histoire de Madrid, correspondant de l’Académie des Belles-Lettres de Barcelone, correspondant de l’Académie des Sciences et des Arts de Majorque (ca) [3].

Enfin Tastu fit le voyage projeté. Il parcourut pendant quinze mois, de à , la Catalogne et les Baléares, pour y compléter ses travaux sur les langues néo-latines[3]. Voyageant à ses frais, il reçut toutefois, du ministre Salvandy, sur le rapport du linguste Claude Fauriel, une gratification de 1 500 fr., alors qu’il dotait l’Académie des inscriptions et belles-lettres de fac-similés d’inscriptions, de bas-reliefs, d’objets précieux provenant de mines du temps d’Auguste, enfin de plusieurs monuments de l’art antique inconnus jusque-là en France[3]. Des trois voyages qu’il fit, toujours à ses frais, en Espagne, Tastu rapporta des documents très importants pour l’histoire et la littérature catalanes et espagnoles[3].

Ayant commencé une série d’études très approfondies sur ces matières, il en communiqua avec désintéressement le résultat à diverses reprises à d’éminents philologues romanistes tels que Raynouard, Fauriel et Guessard, mais il fut surpris, jeune encore, par la mort au moment où il se préparait à publier ses travaux[3]. Ce travailleur infatigable, dont les manuscrits auraient pu fournir matière à plus de vingt-cinq volumes, et qui unissait la patience de l’érudit à la finesse du lettré, mourut ainsi, sans avoir pu achever la tâche qu’il avait entreprise ni publier ces éditions d’auteurs, ces grammaires et ces glossaires, qui auraient imprimé une si grande impulsion à l’étude des langues romanes[3].

Outre les Académies espagnoles, Tastu avait été nommé membre de la Société de l'histoire de France[3]. Il devait également être chargé d’administrer la bibliothèque du ministère de l’Instruction publique mais, pendant qu’il courait l’Espagne, ses services furent oubliés, et quelqu’un d’autre fut nommé, à sa place, tandis qu’il n’était, pour toutes ses peines à la bibliothèque Sainte-Geneviève, que colloqué afin d’y distribuer, pendant cinq jours et cinq nuits consécutives, par semaine, des volumes de curiosité[3].

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Capeille, « Tastu (Joseph) », dans Dictionnaire de biographies roussillonnaises, Perpignan,
  • Amédée Pagès, « Notice sur la vie et les travaux de Joseph Tastu », Revue des langues romanes, Paris, Maisonneuve et Ch. Leclerc, 4e série, vol. 2, no 32,‎ , p. 57 (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

Notes et références

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_056952 »
  2. Histoire des guerres de la péninsule sous Napoléon : précédée d’un tableau politique et militaire des puissances belligérantes, Paris, Houdaille, , 4 vol. (OCLC 6972566, lire en ligne)
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées NvtJT
  4. Cependant celui-ci ne l’a pas nommé une seule fois dans ses divers ouvrages.