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« François-Félix Nogaret » : différence entre les versions

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Né en quelque sorte à la cour, Nogaret a puisé cette légèreté de principes, ce libertinage d’esprit qui caractérisent les hommes de son temps. Il a des connaissances variées, comme le prouvent ses relations avec [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]], [[Michel Adanson|Adanson]] et [[Jean-Étienne Montucla|Montucla]]. Il écrit avec aisance sur des sujets frivoles ; son style est assez naturel et quelquefois piquant. [[Charles Palissot de Montenoy|Palissot]] le loue dans ses ''Mémoires'', mais le [[Jean-Marie-Jérôme Fleuriot de Langle|marquis de Langle]] l’accuse de ne travailler « que pour ses amis, peu difficiles en fait de goût et de correction ».
Né en quelque sorte à la cour, Nogaret a puisé cette légèreté de principes, ce libertinage d’esprit qui caractérisent les hommes de son temps. Il a des connaissances variées, comme le prouvent ses relations avec [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]], [[Michel Adanson|Adanson]] et [[Jean-Étienne Montucla|Montucla]]. Il écrit avec aisance sur des sujets frivoles ; son style est assez naturel et quelquefois piquant. [[Charles Palissot de Montenoy|Palissot]] le loue dans ses ''Mémoires'', mais le [[Jean-Marie-Jérôme Fleuriot de Langle|marquis de Langle]] l’accuse de ne travailler « que pour ses amis, peu difficiles en fait de goût et de correction ».


Une nouvelle publiée par Nogaret en [[1790]], ''Le Miroir des événemens actuels ou la Belle au plus offrant''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=François-Félix Nogaret|titre=Le Miroir des événemens actuels ou la Belle au plus offrant|éditeur=Palais-royal|lieu=Paris|année=1790|lire en ligne=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k854529k}}.</ref>, semble, tant par son son intrigue (une fable d'invention scientifique) que par l'un de ses protagonistes, un inventeur nommé Frankénsteïn qui crée un « homme artificiel » (un automate), préfigurer le chef-d'œuvre de [[Mary Shelley]], ''[[Frankenstein ou le Prométhée moderne]]'' (1818), où apparaissent pour la première fois [[Victor Frankenstein]] et son [[monstre de Frankenstein|monstre]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Julia V. |nom1=Douthwaite |auteur2=Daniel Richter|titre=The Frankenstein of the French Revolution: Nogaret’s Automaton Tale of 1790|périodique=European Romantic Review|volume=20|numéro=3|date=2009|pages=381–411|doi=10.1080/10509580902986369|lire en ligne=https://www.academia.edu/9512220/}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr |langue originale=en |prénom1=Julia V. |nom1=Douthwaite |titre=Le Frankenstein français et la littérature de l'ère révolutionnaire |titre original=The Frankenstein of 1790 and other Lost Chapters from Revolutionary France |lieu= |éditeur=Classiques Garnier |année=2016 |numéro chapitre=2 |titre chapitre=Le Frankenstein de la Révolution française |passage=89-140 }}</ref>.
Une nouvelle publiée par Nogaret en [[1790]], ''Le Miroir des événemens actuels ou la Belle au plus offrant''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=François-Félix Nogaret|titre=Le Miroir des événemens actuels ou la Belle au plus offrant|éditeur=Palais-royal|lieu=Paris|année=1790|lire en ligne=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k854529k/f7.double}}.</ref>, semble, tant par son son intrigue (une fable d'invention scientifique) que par l'un de ses protagonistes, un inventeur nommé Frankénsteïn qui crée un « homme artificiel » (un automate), préfigurer le chef-d'œuvre de [[Mary Shelley]], ''[[Frankenstein ou le Prométhée moderne]]'' (1818), où apparaissent pour la première fois [[Victor Frankenstein]] et son [[monstre de Frankenstein|monstre]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Julia V. |nom1=Douthwaite |auteur2=Daniel Richter|titre=The Frankenstein of the French Revolution: Nogaret’s Automaton Tale of 1790|périodique=European Romantic Review|volume=20|numéro=3|date=2009|pages=381–411|doi=10.1080/10509580902986369|lire en ligne=https://www.academia.edu/9512220/}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr |langue originale=en |prénom1=Julia V. |nom1=Douthwaite |titre=Le Frankenstein français et la littérature de l'ère révolutionnaire |titre original=The Frankenstein of 1790 and other Lost Chapters from Revolutionary France |lieu= |éditeur=Classiques Garnier |année=2016 |numéro chapitre=2 |titre chapitre=Le Frankenstein de la Révolution française |passage=89-140 }}</ref>.


[[Franc-maçonnerie|Franc-maçon]], il est [[Officiers de loge maçonnique#Vénérable|vénérable maître]] de la loge ''Patriotisme''. Il a écrit un poème mis en musique par le compositeur [[François Giroust]] ''Le déluge'' en [[1784]] pour une cérémonie solennelle de la loge, à la mémoire d'un frère défunt dont l'identité ne nous est pas connue<ref>''Musiques rituelles maçonniques au {{s-|XVIII|e}}'', direction musicale [[Roger Cotte]], Éditions Arion, Paris 1970/1990, ARN 68134.</ref>.
[[Franc-maçonnerie|Franc-maçon]], il est [[Officiers de loge maçonnique#Vénérable|vénérable maître]] de la loge ''Patriotisme''. Il a écrit un poème mis en musique par le compositeur [[François Giroust]] ''Le déluge'' en [[1784]] pour une cérémonie solennelle de la loge, à la mémoire d'un frère défunt dont l'identité ne nous est pas connue<ref>''Musiques rituelles maçonniques au {{s-|XVIII|e}}'', direction musicale [[Roger Cotte]], Éditions Arion, Paris 1970/1990, ARN 68134.</ref>.

== Notes et références ==
{{Références}}


== Bibliographie partielle ==
== Bibliographie partielle ==
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*''Étincelle d’un feu qui s’éteint. L’œuf frais ou Erato gallina puerpera, fiction nouvelle de Nogaret, contre le coryphée des Ostrogoths, ennemis de la langue et du bon sens'' (contre Victor Hugo) Paris, 1830, 36 p.
*''Étincelle d’un feu qui s’éteint. L’œuf frais ou Erato gallina puerpera, fiction nouvelle de Nogaret, contre le coryphée des Ostrogoths, ennemis de la langue et du bon sens'' (contre Victor Hugo) Paris, 1830, 36 p.
*''La Femme créée avant l’homme, le Dîner de l’Ours, etc.'', Paris, 1830, 56 p.
*''La Femme créée avant l’homme, le Dîner de l’Ours, etc.'', Paris, 1830, 56 p.
*''Le Miroir des événemens actuels, ou La Belle au plus offrant, histoire à deux visages'', Paris, 1790, {{XII}}-75 p.
*''Le Miroir des événemens actuels, ou La Belle au plus offrant, histoire à deux visages'', Paris, 1790, {{XII}}-75 p. [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k854529k/f7.double Lire en ligne]
*''Hercule triomphant'', Versailles, s.d., 15 p.
*''Hercule triomphant'', Versailles, s.d., 15 p.

== Notes et références ==
{{Références}}


==Sources==
==Sources==
* Julia V. Douthwaite, [http://press.uchicago.edu/ucp/books/book/chicago/F/bo13265096.html ''The Frankenstein of 1790 and other Lost Chapters from Revolutionary France''], Chicago, 2012, [https://ahrf.revues.org/13231 présentation en ligne].
* Julia V. Douthwaite, [http://press.uchicago.edu/ucp/books/book/chicago/F/bo13265096.html ''The Frankenstein of 1790 and other Lost Chapters from Revolutionary France''], Chicago, 2012, [https://ahrf.revues.org/13231 présentation en ligne].
** Traduction française : {{ouvrage|prénom1=Julia V. |nom1=Douthwaite|lien auteur1=|titre=Le Frankenstein français et la littérature de l'ère révolutionnaire|traducteur= Pierre André et Alexane Bébin |préface= [[Jean-Clément Martin]]|éditeur=Classiques Garnier|collection= Littérature, histoire, politique |numéro dans collection= 24|lieu=Paris|année=2016|pages totales=385|isbn=978-2-8124-4605-4|présentation en ligne=http://resf.revues.org/419}}, {{lire en ligne|lien=https://ahrf.revues.org/13231|texte=présentation en ligne}}, {{lire en ligne|lien=https://www.classiques-garnier.com/editions/index.php?option=com_virtuemart&page=shop.product_details&flypage=flypage_garnier.tpl&product_id=2494&vmcchk=1&Itemid=1|texte=présentation en ligne}}.
** Traduction française : {{ouvrage|prénom1=Julia V. |nom1=Douthwaite|lien auteur1=|titre=Le Frankenstein français et la littérature de l'ère révolutionnaire|traducteur= Pierre André et Alexane Bébin |préface= [[Jean-Clément Martin]]|éditeur=Classiques Garnier|collection= Littérature, histoire, politique |numéro dans collection= 24|lieu=Paris|année=2016|pages totales=385|isbn=978-2-8124-4605-4|présentation en ligne=http://resf.revues.org/419}}, {{lire en ligne|lien=https://ahrf.revues.org/13231|texte=présentation en ligne}}, {{lire en ligne|lien=https://www.classiques-garnier.com/editions/index.php?option=com_virtuemart&page=shop.product_details&flypage=flypage_garnier.tpl&product_id=2494&vmcchk=1&Itemid=1|texte=présentation en ligne}}.
* Julia V. Douthwaite, “Pour une histoire de la lecture romanesque sous la Révolution, ''Débat et écritures sous la révolution'', ed. Huguette Krief and Jean-Noël Pascal, Louvain-la-Neuve, 2011, 103-118.
* Julia V. Douthwaite, « Pour une histoire de la lecture romanesque sous la Révolution » dans : ''Débat et écritures sous la Révolution'', ed. Huguette Krief and Jean-Noël Pascal, Louvain-la-Neuve, 2011, {{p.}}103-118.
*[[Jean-Chrétien-Ferdinand Hœfer|Ferdinand Hoefer]], ''Nouvelle biographie universelle générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours'', t. 37, Paris Firmin-Didot frères, 1863, {{p.}}194
*[[Jean-Chrétien-Ferdinand Hœfer|Ferdinand Hoefer]], ''Nouvelle biographie universelle générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours'', t. 37, Paris, Firmin-Didot frères, 1863, {{p.}}194
* Catherine Kawa, ''Dictionnaire biographique des employés du ministère de l’intérieur de la première république'', in ''Les ronds-de-cuir en révolution : les employés du Ministère de l’Intérieur pendant la Première République (1792- 1800)'', Éditions du C.T.H.S.
* Catherine Kawa, « Dictionnaire biographique des employés du ministère de l’intérieur de la première république », dans : ''Les ronds-de-cuir en Révolution : les employés du Ministère de l’Intérieur pendant la Première République (1792- 1800)'', Éditions du C.T.H.S.


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==

Version du 2 janvier 2018 à 16:07

François-Félix Nogaret
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 90 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Pseudonyme
Hylarion PicolotVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

François-Félix Nogaret né le à Versailles et mort le à Paris, est un écrivain français.

Biographie

Fils d’un premier commis du ministère de la maison du Roi, Nogaret entre en 1761 dans les mêmes bureaux, et y reste jusqu’au Consulat, cumulant plus tard son emploi avec celui de bibliothécaire de la comtesse d’Artois. Au bout de trente années de services, il obtient, à l’époque de la Révolution, en 1791, une pension de 1 500 francs.

Après avoir dirigé en province des ateliers du salpêtre, il est attaché par le ministre Bénézech au département de l’Intérieur[1] en 1795, et nommé par Lucien Bonaparte seul et unique censeur dramatique. Fouché le destitue en 1807, et sa pension, réduite à 1 200 francs, devient son unique ressource. Il se console d’être pauvre, infirme et oublié, en cultivant les lettres jusqu’à sa mort, il conserve la mémoire, l’esprit et la gaité, et dans ses dernières années le seul titre dont il semble être jaloux est celui de « doyen de la littérature ».

Né en quelque sorte à la cour, Nogaret a puisé cette légèreté de principes, ce libertinage d’esprit qui caractérisent les hommes de son temps. Il a des connaissances variées, comme le prouvent ses relations avec Buffon, Adanson et Montucla. Il écrit avec aisance sur des sujets frivoles ; son style est assez naturel et quelquefois piquant. Palissot le loue dans ses Mémoires, mais le marquis de Langle l’accuse de ne travailler « que pour ses amis, peu difficiles en fait de goût et de correction ».

Une nouvelle publiée par Nogaret en 1790, Le Miroir des événemens actuels ou la Belle au plus offrant[2], semble, tant par son son intrigue (une fable d'invention scientifique) que par l'un de ses protagonistes, un inventeur nommé Frankénsteïn qui crée un « homme artificiel » (un automate), préfigurer le chef-d'œuvre de Mary Shelley, Frankenstein ou le Prométhée moderne (1818), où apparaissent pour la première fois Victor Frankenstein et son monstre[3],[4].

Franc-maçon, il est vénérable maître de la loge Patriotisme. Il a écrit un poème mis en musique par le compositeur François Giroust Le déluge en 1784 pour une cérémonie solennelle de la loge, à la mémoire d'un frère défunt dont l'identité ne nous est pas connue[5].

Bibliographie partielle

  • L’Âme de Timoléon, ou Principes républicains, philosophiques et moraux, auxquels on a joint quelques motifs de chants analogues aux fêtes nationales et décadaires, Paris, an VI, 171 p.
  • Apologie de mon goût, épître en vers sur l’histoire naturelle, Paris, 1771, VI-45 p.
  • Apologues et nouveaux contes en vers, Orléans, 1814, VIII-312 p.
  • L’Arétin français, par un membre de l’Académie des dames, suivi des Épices de Vénus, Londres, 1787 (recueil de dix-neuf poèmes servant de légendes à une suite de gravures illustrant les différentes positions amoureuses dues à Elluin d’après les dessins d’Antoine Borel).
  • Aristénète au Vaudeville, 1er janvier 1806, Paris, s.d., 40 p.
  • L’aristénète français, ou Recueil de folies amoureuses, Paris, 1807, 3 tomes en 2 volumes.
  • Cange, ou le Commissionnaire, Paris, an III, 20 p.
  • Contes et historiettes en prose, Versailles, 1795, 6 parties en 3 volumes.
  • Le Danger des extrêmes, essai critique, à l'ordre du jour..., Paris, an VIII, 136 p.
  • Dernier soupir d’un rimeur de 89 ans, ou Versiculet de Nogaret (Félix), sur la métaphysico-néologo-romanticologie, Paris, 1829, 28 p.
  • Étincelle d’un feu qui s’éteint. L’œuf frais ou Erato gallina puerpera, fiction nouvelle de Nogaret, contre le coryphée des Ostrogoths, ennemis de la langue et du bon sens (contre Victor Hugo) Paris, 1830, 36 p.
  • La Femme créée avant l’homme, le Dîner de l’Ours, etc., Paris, 1830, 56 p.
  • Le Miroir des événemens actuels, ou La Belle au plus offrant, histoire à deux visages, Paris, 1790, XII-75 p. Lire en ligne
  • Hercule triomphant, Versailles, s.d., 15 p.

Notes et références

  1. Sa fiche dans les archives du personnel de l’Intérieur mentionne : « Chargé de la correspondance avec toutes les administrations sur les fêtes nationales ; l’un des plus féconds chansonniers de la République ; il est chaud comme un jeune homme dès qu’il s’agit de la République ».
  2. François-Félix Nogaret, Le Miroir des événemens actuels ou la Belle au plus offrant, Paris, Palais-royal, (lire en ligne).
  3. (en) Julia V. Douthwaite et Daniel Richter, « The Frankenstein of the French Revolution: Nogaret’s Automaton Tale of 1790 », European Romantic Review, vol. 20, no 3,‎ , p. 381–411 (DOI 10.1080/10509580902986369, lire en ligne).
  4. Julia V. Douthwaite (trad. de l'anglais), Le Frankenstein français et la littérature de l'ère révolutionnaire [« The Frankenstein of 1790 and other Lost Chapters from Revolutionary France »], Classiques Garnier, , chap. 2 (« Le Frankenstein de la Révolution française »), p. 89-140
  5. Musiques rituelles maçonniques au XVIIIe siècle, direction musicale Roger Cotte, Éditions Arion, Paris 1970/1990, ARN 68134.

Sources

  • Julia V. Douthwaite, The Frankenstein of 1790 and other Lost Chapters from Revolutionary France, Chicago, 2012, présentation en ligne.
  • Julia V. Douthwaite, « Pour une histoire de la lecture romanesque sous la Révolution » dans : Débat et écritures sous la Révolution, ed. Huguette Krief and Jean-Noël Pascal, Louvain-la-Neuve, 2011, p. 103-118.
  • Ferdinand Hoefer, Nouvelle biographie universelle générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, t. 37, Paris, Firmin-Didot frères, 1863, p. 194
  • Catherine Kawa, « Dictionnaire biographique des employés du ministère de l’intérieur de la première république », dans : Les ronds-de-cuir en Révolution : les employés du Ministère de l’Intérieur pendant la Première République (1792- 1800), Éditions du C.T.H.S.

Voir aussi