Aller au contenu

« Couronne de saint Étienne » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Navigation interactive dans l’historique
← Modification précédenteModification suivante →
Contenu supprimé Contenu ajouté
VisuelWikicode
Spartan 117 (discuter | contributions)
31 211 modifications
Tommy-Boy (discuter | contributions)
11 261 modifications
mAucun résumé des modifications
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{ébauche|Hongrie}}
{{ébauche|Hongrie}}
[[Fichier:Crown, Sword and Globus Cruciger of Hungary2.jpg|thumb|La Couronne de Saint Étienne est exposée à [[Budapest]], sous la coupole du [[Parlement hongrois]].]]
[[Fichier:Crown, Sword and Globus Cruciger of Hungary2.jpg|thumb|La Couronne de saint Étienne est exposée à [[Budapest]], sous la coupole du [[parlement hongrois]].]]
[[Fichier:MZK 002 Nr 06 Die ungarischen Reichsinsignien - Fig. 01 Krone des hl. Stephan.jpg|thumb|La Couronne de saint Étienne (image de 1857)]]
[[Fichier:MZK 002 Nr 06 Die ungarischen Reichsinsignien - Fig. 01 Krone des hl. Stephan.jpg|thumb|La Couronne de saint Étienne (image de 1857).]]
La '''Couronne de saint Étienne''' ({{langue avec nom|hu|''Szent István Korona''}} {{API|[ˈsɛnt ˈiʃtvaːn koɾonɒ]}} ; {{langue avec nom|hr|''Kruna sv. Stjepana''}} ; {{langue avec nom|sk|''Svätoštefanská koruna''}}) ou '''Sainte Couronne hongroise''' ({{langue avec nom|hu|''Magyar Szent Korona''}}) est un [[regalia]], symbole de la [[Royaume de Hongrie|monarchie hongroise]] et l'un des attributs de la souveraineté [[Hongrie|hongroise]].
La '''Couronne de saint Étienne''' ({{langue avec nom|hu|''Szent István Korona''}} {{API|[ˈsɛnt ˈiʃtvaːn koɾonɒ]}} ; {{langue avec nom|hr|''Kruna sv. Stjepana''}} ; {{langue avec nom|sk|''Svätoštefanská koruna''}}) ou '''Sainte Couronne hongroise''' ({{langue avec nom|hu|''Magyar Szent Korona''}}) est un [[regalia]], symbole de la [[Royaume de Hongrie|monarchie hongroise]] et l'un des attributs de la souveraineté [[Hongrie|hongroise]].


Ligne 11 : Ligne 11 :


== Origines ==
== Origines ==
Selon sa légende populaire, la couronne aurait été envoyée en [[1001]] au [[Étienne Ier de Hongrie|duc Étienne]] par le [[pape]] [[Sylvestre II]], comme symbole de la constitution du royaume apostolique. En fait, la couronne est de [[Art byzantin|facture byzantine]], comme la seconde couronne de cette période, exposée au [[Musée national hongrois]] de [[Budapest]] : la « [[Couronne de Constantin Monomaque|couronne du Monomaque]] »<ref>Bàràny-Oberschall, Magda de (1949), "Localization of the Enamels of the Upper Hemisphere of the Holy Crown of Hungary", The Art Bulletin, Vol. 31, {{Numéro avec majuscule|2}} (juin 1949), {{p.|121–126}} et John Beckwith, ''Early Christian and Byzantine Art'', Penguin History of Art (Yale), {{2e}} éd. 1979, {{ISBN|0140560335}}, {{p.|214}}</ref>. Les sources affirment qu'elle a été offerte par le ''[[basileus]]'' [[Empire byzantin|byzantin]] [[Michel VII Doukas]] au roi de Hongrie [[Géza Ier de Hongrie|Géza I]] et elle semble avoir été remodelée plusieurs fois<ref name=peter>{{Article |langue=en |auteur1=László Péter |titre=The Holy Crown of Hungary, Visible and Invisible |périodique=The Slavonic and East European Review |volume=81 |numéro= 3|date=juillet 2003, |pages=p.425 |issn= |e-issn= |lire en ligne= |consulté le= |id= }}. </ref>.
Selon sa légende populaire, la couronne aurait été envoyée en [[1001]] au [[Étienne Ier de Hongrie|duc Étienne]] par le [[pape]] [[Sylvestre II]], comme symbole de la constitution du royaume apostolique. En fait, la couronne est de [[Art byzantin|facture byzantine]], comme la seconde couronne de cette période, exposée au [[musée national hongrois]] de [[Budapest]] : la « [[Couronne de Constantin Monomaque|couronne du Monomaque]] »<ref>Bàràny-Oberschall, Magda de (1949), "Localization of the Enamels of the Upper Hemisphere of the Holy Crown of Hungary", The Art Bulletin, Vol. 31, {{Numéro avec majuscule|2}} (juin 1949), {{p.|121–126}} et John Beckwith, ''Early Christian and Byzantine Art'', Penguin History of Art (Yale), {{2e}} éd. 1979 {{ISBN|0140560335}}, {{p.|214}}.</ref>. Les sources affirment qu'elle a été offerte par le ''[[basileus]]'' [[Empire byzantin|byzantin]] [[Michel VII Doukas]] au roi de Hongrie [[Géza Ier de Hongrie|Géza {{Ier}}]] et elle semble avoir été remodelée plusieurs fois<ref name=peter>{{Article |langue=en |auteur1=László Péter |titre=The Holy Crown of Hungary, Visible and Invisible |périodique=The Slavonic and East European Review |volume=81 |numéro= 3|date=juillet 2003, |pages=p.425 |issn= |e-issn= |lire en ligne= |consulté le= |id= }}. </ref>.


La [[Monarchie élective|monarchie hongroise étant élective]], le roi de Hongrie n'était considéré comme légitime au trône qu'après avoir été couronné de cette couronne et c'est pourquoi dans l’[[histoire de la Hongrie]], plus de cinquante rois en ont été couronnés, jusqu’au dernier, [[Charles IV de Hongrie]], en 1916. Seuls deux rois ont été sacrés sans cette couronne : [[Jean II de Hongrie]], [[Gabriel Bethlen]] et [[Joseph II (empereur du Saint-Empire)|Joseph II]])<ref name="HC en">[[:en:Holy Crown of Hungary|Voir la page Wikipédia en anglais]].</ref>.
La [[Monarchie élective|monarchie hongroise étant élective]], le roi de Hongrie n'était considéré comme légitime au trône qu'après avoir été couronné de cette couronne et c'est pourquoi dans l’[[histoire de la Hongrie]], plus de cinquante rois en ont été couronnés, jusqu’au dernier, [[Charles IV de Hongrie]], en 1916. Seuls deux rois ont été sacrés sans cette couronne : [[Jean II de Hongrie]], [[Gabriel Bethlen]] et [[Joseph II (empereur du Saint-Empire)|Joseph II]])<ref name="HC en">[[:en:Holy Crown of Hungary|Voir la page Wikipédia en anglais]].</ref>.
Ligne 18 : Ligne 18 :


== Description ==
== Description ==
La couronne de saint Étienne est attestée depuis le {{s|XII}}.
La couronne de saint Étienne est attestée depuis le {{s|XII}}.


Les émaux de la couronne sont principalement ou entièrement des [[Art byzantin|œuvres byzantines]], supposées avoir été réalisées à [[Constantinople]] dans les années 1070, à l'époque où l'[[empire byzantin]] et le [[Patriarcat œcuménique de Constantinople|patriarche de Constantinople]] espéraient attirer le royaume de Hongrie dans leur [[Aire d'influence|sphère d'influence]] dans le contexte de la [[séparation des Églises d'Orient et d'Occident]]. La couronne a été offerte par l'empereur byzantin [[Michel VII Doukas|Michael VII Doukas]] au roi [[Géza Ier de Hongrie]] ; les deux sont représentés et nommés en grec sur des plaques d'émail dans la couronne inférieure. C'est l'une des deux couronnes byzantines connues qui ont survécu, l'autre étant la couronne légèrement antérieure du [[Constantin IX|Monomaque]], qui se trouve également à Budapest, au [[Musée national hongrois]].
Les émaux de la couronne sont principalement ou entièrement des [[Art byzantin|œuvres byzantines]], supposées avoir été réalisées à [[Constantinople]] dans les années 1070, à l'époque où l'[[Empire byzantin]] et le [[Patriarcat œcuménique de Constantinople|patriarche de Constantinople]] espéraient attirer le royaume de Hongrie dans leur [[Aire d'influence|sphère d'influence]] dans le contexte de la [[séparation des Églises d'Orient et d'Occident]]. La couronne a été offerte par l'empereur byzantin [[Michel VII Doukas|Michael VII Doukas]] au roi [[Géza Ier de Hongrie|Géza {{Ier}} de Hongrie]] ; les deux sont représentés et nommés en grec sur des plaques d'émail dans la couronne inférieure. C'est l'une des deux couronnes byzantines connues qui ont survécu, l'autre étant la couronne légèrement antérieure du [[Constantin IX|Monomaque]], qui se trouve également à Budapest, au [[musée national hongrois]].


Cependant, la couronne de Monomaque a peut-être eu une autre fonction et la « couronne sacrée » a probablement été remodelée car elle comprend des éléments d'origines différentes. En effet, c'est finalement la [[papauté]] qui l'emporta, le [[royaume de Hongrie]] adoptant le [[rite]] [[catholique]] [[Rite romain|romain]] comme religion d'état, et conditionnant même l'accessibilité à la ''congregatio generalis'' (ensemble des hommes libres et [[noblesse hongroise]]) par l'appartenance à l'[[Église catholique]]<ref>Édit de [[Turda|Torda]] du le roi [[Louis Ier de Hongrie|Louis {{Ier}} de Hongrie]], [[1366]]</ref>. C'est ainsi que l'on ajouta, sur la couronne, des émaux [[Vocabulaire des croisades et de la reconquista|« latins » aux originaux « grecs »]]<ref name=peter/>.
Cependant, la couronne de Monomaque a peut-être eu une autre fonction et la « couronne sacrée » a probablement été remodelée car elle comprend des éléments d'origines différentes. En effet, c'est finalement la [[papauté]] qui l'emporta, le [[royaume de Hongrie]] adoptant le [[rite]] [[catholique]] [[Rite romain|romain]] comme religion d'État, et conditionnant même l'accessibilité à la ''congregatio generalis'' (ensemble des hommes libres et [[noblesse hongroise]]) par l'appartenance à l'[[Église catholique]]<ref>Édit de [[Turda|Torda]] du le roi [[Louis Ier de Hongrie|Louis {{Ier}} de Hongrie]], [[1366]].</ref>. C'est ainsi que l'on ajouta, sur la couronne, des émaux [[Vocabulaire des croisades et de la reconquista|« latins » aux originaux « grecs »]]<ref name=peter/>.


La date attribuée à la configuration actuelle de la « sainte Couronne » varie, mais elle est le plus souvent citée vers la fin du {{s-|XII}}. L’insigne du couronnement hongrois comprend la sainte couronne, le [[sceptre]], l’[[orbe crucigère]] et le manteau. L'orbe porte le [[Blason (héraldique)|blason]] de Charles {{Ier}} de Hongrie (1310–1342). Dans la tradition populaire, on pensait que la « sainte Couronne » était plus ancienne et qu'elle remontait à l'époque du premier roi [[Étienne Ier de Hongrie|Étienne {{Ier}} de Hongrie]], couronné en 1000/1001.
La date attribuée à la configuration actuelle de la « Sainte Couronne » varie, mais elle est le plus souvent citée vers la fin du {{s-|XII}}. L’insigne du couronnement hongrois comprend la sainte couronne, le [[sceptre]], l’[[orbe crucigère]] et le manteau. L'orbe porte le [[Blason (héraldique)|blason]] de Charles {{Ier}} de Hongrie (1310-1342). Dans la tradition populaire, on pensait que la « Sainte Couronne » était plus ancienne et qu'elle remontait à l'époque du premier roi [[Étienne Ier de Hongrie|Étienne {{Ier}} de Hongrie]], couronné en 1000/1001.


Elle a été appelée « sainte Couronne » en 1256. Au cours du {{s-|XIV}}, des textes spécifient qu'elle représentait le pouvoir royal même si le [[Royaume de Hongrie]] n'avait pas de souverain, notamment entre la mort d'un roi et l'[[Monarchie élective|élection de son successeur]] : dans ce cas les [[Noblesse hongroise|nobles hongrois]] « ''ne cherchaient pas une couronne pour couronner un roi, mais plutôt un candidat pour ceindre la couronne'' », comme l'atteste le garde de la couronne Péter Révay qui ajoute que « la Sainte Couronne est pour les Hongrois ce que l'[[Arche de l'Alliance]] est pour le peuple juif »<ref name="HC en" />.
Elle a été appelée « Sainte Couronne » en 1256. Au cours du {{s-|XIV}}, des textes spécifient qu'elle représentait le pouvoir royal même si le [[royaume de Hongrie]] n'avait pas de souverain, notamment entre la mort d'un roi et l'[[Monarchie élective|élection de son successeur]] : dans ce cas les [[Noblesse hongroise|nobles hongrois]] {{Citation|ne cherchaient pas une couronne pour couronner un roi, mais plutôt un candidat pour ceindre la couronne}}, comme l'atteste le garde de la couronne Péter Révay qui ajoute que {{Citation|la Sainte Couronne est pour les Hongrois ce que l'[[Arche de l'Alliance]] est pour le peuple juif}}<ref name="HC en" />.


La couronne de Hongrie est actuellement composée d'une croix inclinée, d'une calotte sphérique et d'un cercle précieux, ayant pour poids {{nb|2056|grammes}}.
La couronne de Hongrie est actuellement composée d'une croix inclinée, d'une calotte sphérique et d'un cercle précieux, ayant pour poids {{nb|2056|grammes}}.


Selon la légende, l'inclinaison de la croix serait due à une circonstance fortuite. Après la [[Hongrie ottomane|conquête de la Hongrie par les Turcs]], la [[Isabelle Jagellon|reine Isabelle]] voulut emporter la « sainte Couronne » mais le coffret dont elle disposait était trop petit et en appuyant sur le couvercle pour le fermer, la reine aurait fait s'incliner la croix sur un côté. Depuis lors, la couronne est restée en cet état, les Hongrois ayant poussé le scrupule jusqu'à vouloir lui conserver ce défaut accidentel.
Selon la légende, l'inclinaison de la croix serait due à une circonstance fortuite. Après la [[Hongrie ottomane|conquête de la Hongrie par les Turcs]], la [[Isabelle Jagellon|reine Isabelle]] voulut emporter la « Sainte Couronne » mais le coffret dont elle disposait était trop petit et en appuyant sur le couvercle pour le fermer, la reine aurait fait s'incliner la croix sur un côté. Depuis lors, la couronne est restée en cet état, les Hongrois ayant poussé le scrupule jusqu'à vouloir lui conserver ce défaut accidentel.


La calotte se compose de deux cercles se croisant à angle droit au-dessus d'un troisième et tous formés de [[Émail byzantin|plaques d'or émaillées]]. Le fond est une étoffe en or, qui a été complètement renouvelée en [[1867]]. La croix inclinée est vissée dans la plaque placée à l'intersection des deux demi-cercles et au milieu de la figure de Jésus qui y est représentée.
La calotte se compose de deux cercles se croisant à angle droit au-dessus d'un troisième et tous formés de [[Émail byzantin|plaques d'or émaillées]]. Le fond est une étoffe en or, qui a été complètement renouvelée en [[1867]]. La croix inclinée est vissée dans la plaque placée à l'intersection des deux demi-cercles et au milieu de la figure de Jésus qui y est représentée.
Ligne 36 : Ligne 36 :
La troisième partie de la couronne est la plus importante : c'est un cercle d'or sur lequel se trouvent huit [[Émail byzantin|plaques d'or émaillé]] alternant avec de grosses [[gemme]]s et représentant des saints ou des rois. Au-dessus du ruban sont des triangles et des ovales en [[or]] émaillé et à jour, avec des couleurs plus foncées et un travail plus artistique ; celui du centre représente un [[Christ pantocrator]]. Les inscriptions sont en [[grec]].
La troisième partie de la couronne est la plus importante : c'est un cercle d'or sur lequel se trouvent huit [[Émail byzantin|plaques d'or émaillé]] alternant avec de grosses [[gemme]]s et représentant des saints ou des rois. Au-dessus du ruban sont des triangles et des ovales en [[or]] émaillé et à jour, avec des couleurs plus foncées et un travail plus artistique ; celui du centre représente un [[Christ pantocrator]]. Les inscriptions sont en [[grec]].


La [[Église catholique en Hongrie|légende écclesiastique]] vise à accréditer son titre de « sainte » : « ''donnée par un pape, elle a coiffé saint Étienne, premier roi et apôtre de la Hongrie, elle est le gage de l'indépendance nationale et en ses fleurons représente l'âme même du pays'' ». C'est le [[palladium]] de la nation hongroise ; elle appartenait, non au roi, mais au peuple, et l'[[Autriche-Hongrie|empereur d'Autriche n'était réellement roi de Hongrie]] que lorsqu'il en avait ceint sa tête dans l'imposante cérémonie du couronnement<ref>{{Article |titre=La sainte couronne de Hongrie |périodique=Rome |année=1907 |prénom1=Albert |nom1=Battandier |lieu=Paris |url texte=http://www.liberius.net/article.php?id_article=95 }}</ref>.
La [[Église catholique en Hongrie|légende ecclésiastique]] vise à accréditer son titre de « sainte » : {{Citation|donnée par un pape, elle a coiffé saint Étienne, premier roi et apôtre de la Hongrie, elle est le gage de l'indépendance nationale et en ses fleurons représente l'âme même du pays}}. C'est le [[palladium]] de la nation hongroise ; elle appartenait, non au roi, mais au peuple, et l'[[Autriche-Hongrie|empereur d'Autriche n'était réellement roi de Hongrie]] que lorsqu'il en avait ceint sa tête dans l'imposante cérémonie du couronnement<ref>{{Article |titre=La sainte couronne de Hongrie |périodique=Rome |année=1907 |prénom1=Albert |nom1=Battandier |lieu=Paris |url texte=http://www.liberius.net/article.php?id_article=95 }}.</ref>.


Le dernier [[roi de Hongrie]], [[Charles IV de Hongrie|Charles IV de Habsbourg-Lorraine]], a été couronné le {{date-|30 décembre 1916}}.
Le dernier [[roi de Hongrie]], [[Charles IV de Hongrie|Charles IV de Habsbourg-Lorraine]], a été couronné le {{date-|30 décembre 1916}}.


Depuis 2000, la Sainte Couronne est exposée dans la salle centrale à dôme du bâtiment du [[Parlement de Hongrie|Parlement hongrois]]<ref name="HC en" />.
Depuis 2000, la Sainte Couronne est exposée dans la salle centrale à dôme du bâtiment du [[Parlement de Hongrie|parlement hongrois]]<ref name="HC en" />.


== Représentations ==
== Représentations ==
<gallery>
<gallery>
Image:A Szent Korona elölről 2.jpg|Vue antérieure
Image:A Szent Korona elölről 2.jpg|Vue antérieure.
Image:Корона св. Стефана.jpg|Vue postérieure
Image:Корона св. Стефана.jpg|Vue postérieure.
Image:The Greek Pantokrator on the Hungarian Holy Crown.jpg|Émaux byzantins : le Christ pantocrator
Image:The Greek Pantokrator on the Hungarian Holy Crown.jpg|Émaux byzantins : le Christ pantocrator.
Image:Archangel Michael on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux byzantins : l'archange Michel
Image:Archangel Michael on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux byzantins : l'archange Michel.
Image:St Gabriel the Archangel on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux byzantins : l'archange Gabriel
Image:St Gabriel the Archangel on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux byzantins : l'archange Gabriel.
Image:St George on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux byzantins : St. Georges
Image:St George on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux byzantins : st. Georges.
Image:St Demeter on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux byzantins : St. Démétrios
Image:St Demeter on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux byzantins : st. Démétrios.
Image:St Damian on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux byzantins : St. Damien
Image:St Damian on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux byzantins : st. Damien.
Image:St Cosmas on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux byzantins : St. Côme
Image:St Cosmas on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux byzantins : st. Côme.
Image:Michael VII Doukas on the Holy Crown.jpg|Émaux byzantins : l'empereur [[Michel VII Doukas]]
Image:Michael VII Doukas on the Holy Crown.jpg|Émaux byzantins : l'empereur [[Michel VII Doukas]].
Image:Géza I.jpg|Émaux byzantins : [[Géza Ier de Hongrie]]
Image:Géza I.jpg|Émaux byzantins : [[Géza Ier de Hongrie|Géza {{Ier}} de Hongrie]].
Image:Constantine Doukas (co-emperor) on the Holy Crown.jpg|Émaux byzantins : [[Constantin Doukas]]
Image:Constantine Doukas (co-emperor) on the Holy Crown.jpg|Émaux byzantins : [[Constantin Doukas]].
Image:Saint Philip on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux latins : St. Philippe
Image:Saint Philip on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux latins : st. Philippe.
Image:St John on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux latins : St. Jean
Image:St John on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux latins : st. Jean.
Image:St Paul on the Holy Crown of Hungary-2.jpg|Émaux latins : St. Paul
Image:St Paul on the Holy Crown of Hungary-2.jpg|Émaux latins : st. Paul.
Image:The Latin Pantokrator on the top of the Holy Crown.jpg|Émaux latins : [[Christ pantocrator]]
Image:The Latin Pantokrator on the top of the Holy Crown.jpg|Émaux latins : [[Christ pantocrator]].
Image:St Peter on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux latins : St. Pierre
Image:St Peter on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux latins : st. Pierre.
Image:St Jacob on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux latins : St. Jacques
Image:St Jacob on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux latins : st. Jacques.
Image:Saint Andrew on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux latins : St. André
Image:Saint Andrew on the Holy Crown of Hungary.jpg|Émaux latins : st. André.
</gallery>
</gallery>


Version du 15 janvier 2022 à 21:56

Cet article est une ébauche concernant la Hongrie.

Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.

La Couronne de saint Étienne est exposée à Budapest, sous la coupole du parlement hongrois.
La Couronne de saint Étienne (image de 1857).

La Couronne de saint Étienne (hongrois : Szent István Korona [ˈsɛnt ˈiʃtvaːn koɾonɒ] ; croate : Kruna sv. Stjepana ; slovaque : Svätoštefanská koruna) ou Sainte Couronne hongroise (hongrois : Magyar Szent Korona) est un regalia, symbole de la monarchie hongroise et l'un des attributs de la souveraineté hongroise.

Elle se nomme ainsi en référence à Étienne, premier roi de Hongrie.

Elle a subsisté durant toute la période de l'Empire austro-hongrois, l'empereur étant alors à la fois empereur d'Autriche et roi de Hongrie.

Elle apparaît dans les armoiries de la Hongrie et toujours visible sous la coupole du parlement hongrois où elle est protégée par la garde républicaine.

Origines

Selon sa légende populaire, la couronne aurait été envoyée en 1001 au duc Étienne par le pape Sylvestre II, comme symbole de la constitution du royaume apostolique. En fait, la couronne est de facture byzantine, comme la seconde couronne de cette période, exposée au musée national hongrois de Budapest : la « couronne du Monomaque »[1]. Les sources affirment qu'elle a été offerte par le basileus byzantin Michel VII Doukas au roi de Hongrie Géza Ier et elle semble avoir été remodelée plusieurs fois[2].

La monarchie hongroise étant élective, le roi de Hongrie n'était considéré comme légitime au trône qu'après avoir été couronné de cette couronne et c'est pourquoi dans l’histoire de la Hongrie, plus de cinquante rois en ont été couronnés, jusqu’au dernier, Charles IV de Hongrie, en 1916. Seuls deux rois ont été sacrés sans cette couronne : Jean II de Hongrie, Gabriel Bethlen et Joseph II)[3].

Cet objet précieux symbolisait aussi la maîtrise des terres de la couronne hongroise, le Fundus regius ou Királyföld.

Description

La couronne de saint Étienne est attestée depuis le XIIe siècle.

Les émaux de la couronne sont principalement ou entièrement des œuvres byzantines, supposées avoir été réalisées à Constantinople dans les années 1070, à l'époque où l'Empire byzantin et le patriarche de Constantinople espéraient attirer le royaume de Hongrie dans leur sphère d'influence dans le contexte de la séparation des Églises d'Orient et d'Occident. La couronne a été offerte par l'empereur byzantin Michael VII Doukas au roi Géza Ier de Hongrie ; les deux sont représentés et nommés en grec sur des plaques d'émail dans la couronne inférieure. C'est l'une des deux couronnes byzantines connues qui ont survécu, l'autre étant la couronne légèrement antérieure du Monomaque, qui se trouve également à Budapest, au musée national hongrois.

Cependant, la couronne de Monomaque a peut-être eu une autre fonction et la « couronne sacrée » a probablement été remodelée car elle comprend des éléments d'origines différentes. En effet, c'est finalement la papauté qui l'emporta, le royaume de Hongrie adoptant le rite catholique romain comme religion d'État, et conditionnant même l'accessibilité à la congregatio generalis (ensemble des hommes libres et noblesse hongroise) par l'appartenance à l'Église catholique[4]. C'est ainsi que l'on ajouta, sur la couronne, des émaux « latins » aux originaux « grecs »[2].

La date attribuée à la configuration actuelle de la « Sainte Couronne » varie, mais elle est le plus souvent citée vers la fin du XIIe siècle. L’insigne du couronnement hongrois comprend la sainte couronne, le sceptre, l’orbe crucigère et le manteau. L'orbe porte le blason de Charles Ier de Hongrie (1310-1342). Dans la tradition populaire, on pensait que la « Sainte Couronne » était plus ancienne et qu'elle remontait à l'époque du premier roi Étienne Ier de Hongrie, couronné en 1000/1001.

Elle a été appelée « Sainte Couronne » en 1256. Au cours du XIVe siècle, des textes spécifient qu'elle représentait le pouvoir royal même si le royaume de Hongrie n'avait pas de souverain, notamment entre la mort d'un roi et l'élection de son successeur : dans ce cas les nobles hongrois « ne cherchaient pas une couronne pour couronner un roi, mais plutôt un candidat pour ceindre la couronne », comme l'atteste le garde de la couronne Péter Révay qui ajoute que « la Sainte Couronne est pour les Hongrois ce que l'Arche de l'Alliance est pour le peuple juif »[3].

La couronne de Hongrie est actuellement composée d'une croix inclinée, d'une calotte sphérique et d'un cercle précieux, ayant pour poids 2 056 grammes.

Selon la légende, l'inclinaison de la croix serait due à une circonstance fortuite. Après la conquête de la Hongrie par les Turcs, la reine Isabelle voulut emporter la « Sainte Couronne » mais le coffret dont elle disposait était trop petit et en appuyant sur le couvercle pour le fermer, la reine aurait fait s'incliner la croix sur un côté. Depuis lors, la couronne est restée en cet état, les Hongrois ayant poussé le scrupule jusqu'à vouloir lui conserver ce défaut accidentel.

La calotte se compose de deux cercles se croisant à angle droit au-dessus d'un troisième et tous formés de plaques d'or émaillées. Le fond est une étoffe en or, qui a été complètement renouvelée en 1867. La croix inclinée est vissée dans la plaque placée à l'intersection des deux demi-cercles et au milieu de la figure de Jésus qui y est représentée.

La troisième partie de la couronne est la plus importante : c'est un cercle d'or sur lequel se trouvent huit plaques d'or émaillé alternant avec de grosses gemmes et représentant des saints ou des rois. Au-dessus du ruban sont des triangles et des ovales en or émaillé et à jour, avec des couleurs plus foncées et un travail plus artistique ; celui du centre représente un Christ pantocrator. Les inscriptions sont en grec.

La légende ecclésiastique vise à accréditer son titre de « sainte » : « donnée par un pape, elle a coiffé saint Étienne, premier roi et apôtre de la Hongrie, elle est le gage de l'indépendance nationale et en ses fleurons représente l'âme même du pays ». C'est le palladium de la nation hongroise ; elle appartenait, non au roi, mais au peuple, et l'empereur d'Autriche n'était réellement roi de Hongrie que lorsqu'il en avait ceint sa tête dans l'imposante cérémonie du couronnement[5].

Le dernier roi de Hongrie, Charles IV de Habsbourg-Lorraine, a été couronné le .

Depuis 2000, la Sainte Couronne est exposée dans la salle centrale à dôme du bâtiment du parlement hongrois[3].

Représentations

  • Vue antérieure.
    Vue antérieure.
  • Vue postérieure.
    Vue postérieure.
  • Émaux byzantins : le Christ pantocrator.
    Émaux byzantins : le Christ pantocrator.
  • Émaux byzantins : l'archange Michel.
    Émaux byzantins : l'archange Michel.
  • Émaux byzantins : l'archange Gabriel.
    Émaux byzantins : l'archange Gabriel.
  • Émaux byzantins : st. Georges.
    Émaux byzantins : st. Georges.
  • Émaux byzantins : st. Démétrios.
    Émaux byzantins : st. Démétrios.
  • Émaux byzantins : st. Damien.
    Émaux byzantins : st. Damien.
  • Émaux byzantins : st. Côme.
    Émaux byzantins : st. Côme.
  • Émaux byzantins : l'empereur Michel VII Doukas.
    Émaux byzantins : l'empereur Michel VII Doukas.
  • Émaux byzantins : Géza Ier de Hongrie.
    Émaux byzantins : Géza Ier de Hongrie.
  • Émaux byzantins : Constantin Doukas.
    Émaux byzantins : Constantin Doukas.
  • Émaux latins : st. Philippe.
    Émaux latins : st. Philippe.
  • Émaux latins : st. Jean.
    Émaux latins : st. Jean.
  • Émaux latins : st. Paul.
    Émaux latins : st. Paul.
  • Émaux latins : Christ pantocrator.
    Émaux latins : Christ pantocrator.
  • Émaux latins : st. Pierre.
    Émaux latins : st. Pierre.
  • Émaux latins : st. Jacques.
    Émaux latins : st. Jacques.
  • Émaux latins : st. André.
    Émaux latins : st. André.

Notes et références

  1. ↑ Bàràny-Oberschall, Magda de (1949), "Localization of the Enamels of the Upper Hemisphere of the Holy Crown of Hungary", The Art Bulletin, Vol. 31, No 2 (juin 1949), p. 121–126 et John Beckwith, Early Christian and Byzantine Art, Penguin History of Art (Yale), 2e éd. 1979 (ISBN 0140560335), p. 214.
  2. ↑ a et b (en) László Péter, « The Holy Crown of Hungary, Visible and Invisible », The Slavonic and East European Review, vol. 81, no 3,‎ juillet 2003,, p.425.
  3. ↑ a b et c Voir la page Wikipédia en anglais.
  4. ↑ Édit de Torda du le roi Louis Ier de Hongrie, 1366.
  5. ↑ Albert Battandier, « La sainte couronne de Hongrie », Rome, Paris,‎ (lire en ligne).

Voir aussi

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Couronne_de_saint_Étienne&oldid=189921034 ».